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L'accord cadre d'Addis-Abeba et la paix dans la région des grand-lacs.


par Matthieu Alidor Kabeya
Université de Lubumbashi - Licence 2018
  

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SECTION III : NOTIONS CONNEXES

Cette section parlera de l'alliance, traitée ainsi que convention

§1 : ALLIANCE

Une alliance est un engagement, formel ou informel, entre au moins deux Etats ou unités politiques destinés à assurer leur coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense. Des cités grecques aux royaumes combattants en chine, de relations en Venise et la sublime porte à la sainte-Alliance, de triple entente à l'élargissement de l'organisation du traité de l'atlantique Nord, l'histoire des relations entre communautés politiques souveraines a été universellement marquée par des alliances aussi nombreuses que diverses dans leurs objectifs, leurs caractéristiques et leur contenus. En règle générale, les alliés s'engagent à se soutenir mutuellement sur le plan militaire en cas d'attaque dans des circonstances définies plus ou moins précisément.54(*)

A côté des alliances simples, il y a aussi les alliances collectives ou encore alliance de sécurité collectives qui est une répartition de la puissance militaire est à l'origine des alliances de sécurité collective. Celles-ci sont des traités d'assistance mutuelle qui obligent chaque État signataire à mettre ses forces armées au service des autres États participants en cas de conflit. Les États adhèrent à ces traités afin de renforcer leurs capacités de dissuasion et leur potentiel de riposte à une agression extérieure. Parmi toutes les alliances de sécurité existantes, l'OTAN est la seule qui possède une véritable structure militaire intégrée. Si la coalition des efforts de défense des entités politiques est une pratique très ancienne, elle a pris une ampleur sans précédent au cours de la période contemporaine. En 2002, 190 États étaient membres de l'ONU, seule alliance de sécurité collective universelle, et 129 appartenaient à une ou plusieurs alliances de sécurité régionales.55(*)

Les alliances de sécurité collective créées depuis 1945 peuvent être subdivisées en cinq groupes. Les « alliances hégémoniques régionales », initiées et dirigées par l'une ou l'autre des deux superpuissances pendant la guerre froide, visaient à maintenir la paix et la suprématie des États-Unis ou de l'URSS dans leurs zones d'influence respectives : Europe occidentale (OTAN), Amérique latine (OEA), Amérique du Nord (NORAD), Pacifique Sud (ANZUS), Asie du Sud-Est (OTASE), Europe de l'Est (Pacte de Varsovie).

De ce fait, des petites, moyennes et grandes puissances adhérèrent à ces traités parce qu'elles estimaient que leur sécurité était sérieusement menacée par la superpuissance ennemie ou calculaient qu'elles perdraient d'importants avantages si elles refusaient de collaborer avec l'État hégémonique dont elles étaient dépendantes sur le plan économique, commercial, financier, technologique et politique. Le Conseil de sécurité de l'ONU est le seul exemple « d'alliance pluri-hégémonique universelle ». Dirigé par les cinq vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale, il vise à prévenir et à solutionner les conflits internationaux dans toutes les régions du globe grâce à la coopération des Cinq Grands et à la participation des autres membres de l'ONU. Parallèlement, se sont constituées des « alliances régionales » pluri-hégémoniques (l'UEO 1955-2000, la PESC de l'UE 1993), et non hégémoniques (l'OUA qui est devenue l'UA en 2000. Enfin, diverses « organisations de coopération politico-militaires » qui ne possèdent pas d'armée propre ont vu le jour : la CSCE (1975) devenue l'OSCE en 1995, la CEI, l'union entre la Géorgie, l'Ukraine, l'Ouzbékistan, l'Azerbaïdjan et la Moldavie (GUUAM) et l'Organisation de coopération de Shanghai (OSC). Bien que ces organisations, à l'exception du GUUAM, rassemblent une ou plusieurs grandes puissances, celles-ci n'exercent pas à l'heure actuelle un véritable leadership sur les autres membres, de telle sorte qu'elles sont non hégémoniques plutôt que pluri-hégémonique42. Précisons que la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l'UE, établie par le tue de 1993, a conduit à la création d'une force militaire d'intervention commune de petite dimension, qui ne vise pas à concurrencer l'OTAN, à laquelle appartiennent la majorité des États membres de l'UE. Le tue est très explicite sur ce point : la force d'intervention commune est complémentaire à celle de l'OTAN.56(*)

Dans les alliances, deux comportements sont au centre des pratiques comme des réflexions théoriques : la résolution face aux adversaires et la loyauté entre alliés. Les relations entre adversaires reposent plutôt sur des menaces, tandis que les relations entre allies sont fondées sur des promesses, le fonctionnement interne des alliances est marqué par les marchandages politiques, une fois l'alliance constituée, les pays membres en font de multiples usages en faisant existe selon des modalités diverses.57(*)

* 54 Dario Battistella, Franck Petiteville et Pascal Vennesson, Dictionnaire des relations internationales, Paris, 3e Edition Dalloz, 2012, P.10

* 55Diane Éthier, INTRODUCTION AUX RELATIONS INTERNATIONALES, Québec, Presses de l'Université de Montréal, 1997, P.128

* 56 Diane Éthier, Op.cit., P.130

* 57 Dario Battistella, Franck Petiteville et Pascal Vennesson, Op.cit., P.11

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