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Effet de l'impôt sur le développement des collectivités locales au Bénin.


par Jeef Milton de SOUZA
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Licence Professionnelle 2017
  

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1.4. Technique de validation des hypothèses :

? Pour la vérification de la première hypothèse selon laquelle le taux d'imposition influence positivement et significativement le revenu, nous allons procéder à une étude empirique des variables.

? Pour la vérification de la seconde hypothèse selon laquelle le taux d'imposition a un effet positif et significatif sur la base fiscale, nous allons procéder à la même étude que la précédente.

1.5. Choix des variables :

? Le choix de la variable expliquée

? Revenu :

Le revenu : est la somme annuelle perçue par une personne ou une collectivité soit à titre de rente soit à titre de rémunération de son activité.

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V' Base fiscale :

La base fiscale (basefisca) est l'élément sur lequel se repose le calcul d'imposition chargé par l'administration du recouvrement des taxes et des impôts publics.

? Le choix de la variable explicative

V' La taxe de développement local (TDL) :

La taxe de développement local (TDL): est la variable expliquée retenue dans le cadre de notre analyse. Elle a été mise en place pour favoriser la mobilisation des ressources propres dans les communes qui ont peu de recettes fiscales de manière générale, mais qui ont de la matière imposable en terme de production agricole, animale, halieutique, minière et d'exploitation de sites touristiques.

V' Taxe de stationnement sur la gare routière

La taxe de stationnement sur la gare routière (taxstagarout) est un impôt immobilier qu'on prélève chez les taximan dans les gares. La taxe est due par le propriétaire du taxi à un tarif fixé par le conseil communal.

V' Taxe de voirie

La taxe de voirie (taxvoir) perçue au cordon douanier est le principal composant des recettes de la fiscalité partagée avec les communes. Il s'agit d'une ressource essentielle pour les 3 communes à statut particulier.

V' Taxe d'habitation :

La taxe d'habitation (taxhabita) est un impôt immobilier acquitté exclusivement par un ménage occupant un logement, qu'il en soit propriétaire ou locataire. Le calcul de cet impôt s'effectue par application à la valeur locative du taux d'imposition voté par la collectivité.

1.6. Spécification du Modèle :

+ Modèle théorique :

La concurrence qui s'établit entre un petit nombre de collectivités pour attirer des investisseurs est ici formulée en termes de compétition fiscale. Dans ce cadre, les interactions fiscales ne peuvent être ignorées puisque les collectivités locales peuvent adopter des comportements stratégiques en matière fiscale. En particulier, l'hypothèse centrale est que chaque décideur public local, sachant la parfaite mobilité spatiale de la base fiscale qu'est le

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capital industriel, adopte un comportement non-coopératif de fixation du taux d'imposition sur ce capital. Cette concurrence se base sur deux modèles à savoir :

? Le modèle de concurrence fiscale :

Le modèle de concurrence fiscale se base sur les joueurs qui sont des collectivités locales d'un même niveau de gouvernement et le vecteur des stratégies correspond à leurs choix fiscaux. Ce modèle a été étudié par Mintz et Tulkens, (1986); Wildasin, (1988) qui selon chaque décideur public local fixe son taux d'impôt sur le capital afin de maximiser l'utilité de l'agent représentatif en considérant comme donnés les taux d'impôts des autres collectivités. Dans chaque collectivité les résidents sont supposés identiques dans leurs goûts et leur revenu. L'utilité de l'agent représentatif d'une collectivité i E I dépend de sa consommation en bien privé, du niveau de service public fourni et des caractéristiques socio-économiques de sa collectivité. Le bien public local, produit à partir du bien privé, est financé par une taxe unitaire sur le capital notée ti.

Il est possible alors de déterminer l'équilibre de Nash fiscal

t*= (t*1 ,..., t*I )

t?i est la solution du programme de maximisation de l'élu. La fonction (1) de meilleure réponse fiscale donne la valeur du taux d'impôt de la collectivité i en fonction des taux tj (j?i) des autres collectivités ainsi que des déterminants locaux Xi du comportement de la collectivité i. Elle est donnée par :

ti* = ti(t1,..., ti-1, ti+1,...,tI, Xi ) (1)

L'un des résultats de ces modèles et celui qui retient notre attention, est que les choix fiscaux d'une collectivité sont dépendants des choix fiscaux des autres collectivités. En effet, ces fonctions de meilleures réponses sont telles qu'une collectivité qui décide de baisser son taux d'imposition attire sur son territoire du capital mobile qui quitte les collectivités où la fiscalité est relativement plus lourde. Ces dernières ont donc également intérêt à diminuer leur taux d'imposition pour enrayer la perte de base fiscale. Les fonctions de meilleures réponses ti(.) sont donc croissantes en taux (Laussel et Le Breton, 1998).

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? Le modèle de concurrence par comparaison :

Le modèle de concurrence par comparaison est une autre branche de la littérature qui justifie l'existence de comportements mimétiques entre collectivités locales. Cette branche, encore peu explorée, développe des modèles de concurrence par comparaison ou de yardstick compétition et cherche à expliquer l'existence possible d'interactions stratégiques en l'absence de mobilité des bases fiscales. Nous présentons ici les considérations théoriques énoncées par Case (1993) et communes à l'ensemble des modèles développés, à la suite de Salmon (1987) et Case (1993), notamment par Besley et Case (1995), Bordignon, Cerniglia et Revelli (2003), Solé-Ollé (2003), Feld, Josselin et Rocaboy (2002). Dans les modèles de compétition politique par comparaison, plusieurs collectivités appartenant à un même niveau de gouvernement coexistent. Chacune de ces collectivités comprend un élu et des électeurs, aucun d'eux ne pouvant adopter de comportements coopératifs. En début de mandat, l'élu d'une collectivité choisit un niveau de service public et un niveau de taux d'imposition. Ces modèles sont caractérisés par l'existence d'une asymétrie d'information qui favorise le développement d'un comportement de captage de rente de la part de l'élu s'il est opportuniste. Le terme de « captage de rente » qualifie d'une façon générale une gestion non efficace des ressources de la collectivité sur l'évolution du coût de fourniture du service public.

En effet, sous l'hypothèse de coûts de fourniture corrélés, il est possible aux électeurs d'une même collectivité i de comparer les choix fiscaux réalisés par leur collectivité à ceux réalisés dans les collectivités voisines, c'est-à-dire les collectivités prises pour référentiel. Une stratégie fiscale plus favorable observée dans les collectivités voisines diminue la probabilité pour un élu d'être reconduit dans ses fonctions.

Par suite, l'élu de la collectivité i détermine le niveau du taux d'imposition ainsi que celui du service public fourni qui lui permettent de maximiser son utilité. Celle-ci dépend du taux d'imposition et du niveau de bien public fixés dans la collectivité i et aussi d'une fonction indiquant la probabilité pour l'élu mandaté d'être reconduit pour un second mandat. Cette fonction dépend, non seulement des niveaux de l'impôt et du service public fourni, mais aussi des choix fiscaux de l'élu de la (ou des) collectivité(s) prise (s) pour référentiel ainsi que des caractéristiques socio-économiques de la collectivité i, notées Xi. L'élu fait donc face au dilemme suivant : augmenter sensiblement son niveau d'imposition par rapport au niveau de

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bien public fourni afin de capter une rente fiscale plus importante mais, simultanément, prendre le risque de voir diminuer ses chances de réélection. En posant (I -- 1) le nombre de collectivités en concurrence avec la collectivité i et ti le taux d'imposition fixé dans la collectivité i, alors t* est la fonction(2) de meilleure réponse, solution du programme de maximisation de l'élu. Elle est notée :

ti* = ?i(t1,..., ti-1, ti+1,..., tI, Xi ) (2)

Tout comme dans les modèles de compétition en matière d'impôt direct sur le capital issu de Wildasin (1988), on s'attend donc ici encore à une complémentarité des taux d'imposition. En effet, ne pas aligner sa politique fiscale sur celles observées dans les collectivités voisines conduirait un élu avoir ses chances de réélection et sa rente fiscale espérée diminuer. Il reste à vérifier la validité empirique de cette prédiction théorique.

? Modèle empirique :

Dans la section précédente, nous avons exposé les deux théories qui justifient l'hypothèse d'existence d'interactions fiscales entre collectivités locales : les modèles de concurrence fiscale et les modèles de concurrence par comparaison. Ces deux courants de la littérature ont en commun une prédication théorique : chaque collectivité locale choisit son taux d'imposition en tenant compte des décisions de ses concurrentes. Toutefois, sur le plan empirique, Brueckner (2001) rappelle que pour tenter de capter un tel mimétisme, les spécifications économétriques couramment utilisées de l'équation de taux d'impôt ne permettent pas de détecter laquelle des deux sources de mimétisme est effectivement à l'origine de l'interaction spatiale. À l'heure actuelle, la seule proposition en la matière, celle de Besley et Case (1995), consiste à associer à l'équation fiscale une équation de popularité capable de capter un éventuel effet de retour des choix fiscaux sur la probabilité de réélection des décideurs publics locaux. Nous estimons le système des fonctions communales de meilleure réponse, qui est explicité plus haut par les équations (1) ou (2), et qui donne les taux de chaque commune à l'équilibre de Nash fiscal.

Sur le plan technique, pour tenir compte d'éventuelles interactions spatiales, nous spécifions un modèle statique de choix fiscal communal qui est une approximation locale au

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premier ordre d'une fonction de réaction quelconque. Sous forme matricielle, la spécification retenue s'écrit de la manière suivante :

t = pWt + /3X + e (3)

Les notations sont les suivantes: t est le vecteur des taux communaux pour chaque impôt, W la matrice de pondération ou d'interaction spatiale normalisée, X la matrice des caractéristiques socio-économiques de chaque commune,p le coefficient d'autorégression spatiale, c'est-à-dire la pente de la fonction de meilleure réponse.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore