La coopération internationale face au terrorisme en Afrique de l'ouest.par Wilfried Jean-Marc Die KOFFI Université catholique de l'Afrique de l'ouest - Master en droit public 2020 |
CHAPITRE 2 : UNE COOPÉRATION RENFORCÉE EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LE TERRORISMELe renforcement de la coopération régionale en matière de lutte contre le terrorisme en Afrique de l'ouest est une plus-value au système institutionnel mis en place par ses partenaires organisationnels. Pour le simple motif que le transfert et le partage de compétence entre États et organisation internationale consolident leurs expertises et expériences. Il permet un renforcement de capacités des actions appuyées des partenaires (Section 1). Lesquels ont un intérêt à espérer une stabilité régionale. Cependant, les récurrentes attaques perpétrés dans certains États ne portent elle pas les marques d'une insuffisance de leurs soutien ? (Section2) Section 1 : Un renforcement consolidé des partenairesLes parties qui signent un accord de partenariat deviennent des partenaires dans le respect des engagements dont ils sont tenus à satisfaire. Le respect de ces canaux sont tracés par le Droit International et peuvent être sur divers nature à portée économique, sécuritaire, culturelle et scientifique. Au-delà de cette variété, cette coopération au développement et pour l'éradication du terrorisme s'inscrit dans une coopération multilatérale (§1) appuyée d'une aide réciproque entre deux États dans une coopération dite bilatérale (§2). Paragraphe 1: Dans le cadre de la coopération multilatéraleUne organisation internationale n'est multilatérale que par le nombre d'Etats parties à son traité de base. La régionalisation ouest-africaine de la lutte antiterroriste a fait appel à leurs partenaires dans plusieurs domaines. On a un renforcement appuyé avec une prédominance du partenariat Européen-UE (A) et de l'Organisation de Coopération Islamique- OCI (B) pour soutenir les acquis des États ouest-africains. A- Une coopération avec l'UESi le terrorisme gangrène l'état d'avancement des relations Europe-Afrique, d'autres fléaux tels que la criminalité organisée, l'immigration clandestine, le réchauffement climatique, la sécurité énergétique restent toujours inscris à l'agenda de leur coopération multilatérale. L'Europe a toujours été un associé de choix pour l'Afrique408. Il aussi est pris par 408 https://eeas.europa.eu/sites/eeas/files/pir_afrique_de_l_ouest_fed_11-2014_2020_fr_0.pdf (consulte le 01 Novembre 2019 à 8h53) 81 l'hydre du phénomène terroriste. Ne serait-ce que par l'enlèvement d'européens409. Ce qui leur oblige à un devoir d'aides extérieures au nom de l'assistance mutuelle. En effet, l'Union Européenne (UE) a adopté un mécanisme sécuritaire antiterroriste une stratégie qui se divise en quatre (4) circuits décisionnels410. En conformité à l'article 42 du Traite de l'UE411, l'UE a peaufiné un arsenal de soutien diplomatique et sécuritaire412 pour un cadre institutionnel et stratégique. Cette architecture est incarnée par la politique de sécurité et de défense commune (PSDC)413. Ce voeu d'interventions multiforme de l'UE à l'intérieur et à l'extérieur de ses frontières s'inscrit dans sa politique d'aides au développement. Ainsi, il adopte en date du 20 avril 2015 un plan d'action régional dans son partenariat avec les États africains414. Celui-ci sert de politique directrice dans ses actions antiterroristes diversifiées particulièrement en matière de défense-sécurité. Elle tient dans ce volet une mission de formations militaire, de gestions de crises et d'opérations de stabilisation de la paix. De plus, elle initie des formations pour les forces nationales de sécurité des États de la région du Sahel en vue de leur dispenser des conseils stratégiques. Aussi, a-t-elle apporté un soutien financier d'une centaine de millions d'euros à la Force Conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), à la Mission de formation de l'UE au Mali (EUTM Mali), la Mission PSDC de l'UE au Mali (EUCAP Sahel Mali) et la Mission PSDC de l'UE au Niger (EUCAP Sahel Niger). C'est un appui qui renforce les capacités insuffisantes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Cela a permis aux États Membres fournir des capacités opérationnelles, logistiques des troupes et de compléter les actions de la MINUSMA en vertu de son mandat contenu dans la résolution 2295 (2016). 409 ROUPPERT (B.), Les États sahéliens et leurs partenaires extrarégionaux : le cas de l'Union Européenne en particulier, Note d'analyse du GRIP, 2012, p. 11. Le Mali, Mauritanie et Niger étaient les trois Etats cibles mais s'ajoute désormais le Burkina Faso. 410 Cf. JULIEN (F.) et PEYRO (A. L.), « La lutte contre le terrorisme : instruments et institutions », op.cit., pp. 327-328. La prévention, la protection, la poursuite et la réponse sont les 4 piliers. 411 « Assurer en dehors de l'espace le maintien de la paix, la prévention des conflits et le renforcement de la sécurité internationale, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies » 412 DIARRA (L.), La CEDEAO face au terrorisme transnational, op.cit., p.167. 413 Elle a été créée en spécialisation de la sécurité par le Conseil de l'UE au titre de la politique de sécurité et de défense commune en date du 15 avril 2014. 414 ASSANVO (W.) , Réflexions sur la stratégie européenne pour la sécurité et le développement dans le Sahel, Note d'analyse n° 5, Les notes d'OVIDA, 2011, p. 2 et s. Elle entend parvenir à développer la prévention des situations de conflictualité par une action stable à l'endroit des communautés à la base afin de les détourner notamment du recours à la violence. 82 Par ailleurs, les différentes interventions de l'UE dans le cadre de sa stratégie tournent autour de trois (3) pans : dans le développement, la bonne gouvernance et la résolution des conflits internes ; les actions politico-diplomatiques et la sécurité ; contribuer à l'État de droit et la lutte contre l'extrémisme violent. La stratégie met en avant l'approche régionale dans l'appui aux réponses capacités locales415. En plus de ces missions civiles au Mali, s'ajoutent l'aspect judiciaire au Niger et de la prise en compte de l'aspect religieux et culturel en Mauritanie. De plus, la CEDEAO et l'UE ont déterminé les orientations générales de la coopération pour la période 2014-2020 sur base du chapitre 2 de l'annexe IV de l'accord de partenariat entre les membres du groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP-CE). En ce qui concerne les ressources financières programmables et indicatives, l'UE entend mettre un montant de 1150 millions € à la disposition des États de l'Afrique de l'ouest pour la période 2014-2020. Le mérite de ces efforts de l'UE est compris dans un intérêt réciproque. Toutefois, on note que le partenariat européen n'est pas encore arrivé à adopter une vision réaliste du développement de l'Afrique sur un champ de continent à continent416. Encore qu'elle privilégie des politiques de réactions réactives malgré la persistance des crises sécuritaires et tarde à positionner une approche plus préventive. Ce qui explique l'appui renforcé de l'organisation de la coopération islamique (OCI) dont bon nombres d'États ouest-africains sont partie. |
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