La pression foncière dans la périphérie
urbaine de Ouagadougou, en particulier dans la zone de Tanghin-Dassouri,
révèle un caractère singulier. En effet, les nouveaux
acquéreurs achètent la terre pour la réalisation
d'activités économiques autres que l'agriculture intensive. Elles
sont diverses selon les besoins des promoteurs. Certains acquièrent ces
terrains pour servir de dépôt de gaz ou d'hydrocarbure, de
garages, de construction d'unité de production (usine), etc. D'autres
pour pratiquer l'élevage de type intensif (production de lait ou de
viande) et de ferme avicole pour la production des oeufs. Il y a
également une autre catégorie d'agrobusiness men qui
s'intéresse à la réalisation d'infrastructures à
caractère sociales (logements sociaux, écoles, lycées,
etc.). Pour la réalisation de toutes ces activités, le couvert
végétal, les sols et les
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cours d'eau sont dégradés et il n'y a
véritablement pas de renouvellement de ces ressources. Cette situation
fait que la pression foncière aux alentours des grandes villes,
particulièrement à Ouagadougou, constitue une menace pour les
ressources naturelles.
Par contre, les études menées par la GRAF,
2011, dans le Ziro et le Houet montrent qu'une catégorie de nouveaux
exploitants (acteurs) évoluent dans les mêmes filières
« classiques » que les exploitations familiales, comme le maïs,
le sésame, le niébé, etc. Ils ne profitent d'aucun
avantage comparatif, suivent les itinéraires et pratiquent de
l'agriculture extensive fortement mécanisée. Au contraire, ils
ont des coûts de production bien plus élevés que les
exploitations familiales et une rentabilité économique faible,
voire négative. Seulement, une minorité dispose d'un statut
d'entreprise privée. Ceux-ci font des spéculations que les
exploitants familiaux ne font pas de la production intensive d'oeufs, de lait
en saison sèche, d'embouche bovine et ovine pour l'exportation, de
mangues destinées à l'exportation, etc. Les agro-business men
exploitent plus d'espaces, dégradent les ressources naturelles (terres,
eau, couvert végétal, etc.) à travers leurs
différentes activités.
L'augmentation de la population et la modernisation des
moyens de production (qui permet de mettre en valeur plus de terres) ont pour
conséquence une rapide augmentation des superficies cultivées et
de la compétition foncière qui contribue en elle-même
à l'évolution des transactions foncières (ZONGO M.,
2011).
La pression foncière dans les localités du
Burkina Faso (autre que la périphérie des grandes villes) avait
pour objectif d'accompagner l'engagement successifs des gouvernements
successifs depuis la fin des années 90 dans la promotion de
l'agro-business à la fois pour viser l'autosuffisance alimentaire mais
aussi pour contribuer à la lutte contre la pauvreté en milieu
rural (ZONGO M., 2010). Cette forme de pression a certes un impact
négatif sur les ressources naturelles à travers l'utilisation des
pesticides et autres produits. Mais, les ressources peuvent se renouveler au
fil des années, s'il y a de bonnes actions permettant la reconstitution
du milieu. Par contre, celle de la périphérie de Ouagadougou ne
laisse pas trop de possibilité dans ce sens. La quantité de
biomasse disparue est difficilement renouvelable.