Le commerce extérieur et le développement socio-économique de la RDC.par Maurice KAYIPU LEMPELA Institut Supérieur de Commerce. Isc/Lubumbashi - Licence en Comptabilité 2012 |
6.3 SECTION 3. PISTES DE REDRESSEMENT DU COMMERCE EXTERIEURLe commerce extérieur est l'un des facteurs de développement socio-économique d'un pays. Le développement d'un pays est un phénomène qui inclut la croissance économique et la libération de l'homme des diverses contraintes de la nature. Si à certains moments l'histoire a parlé du commerce extérieur de la RDC, c'est notamment grâce aux bonnes dotations naturelles du pays résultant de la générosité divine, et par la suite des ouvrages lèguent par le passage du colonisateur belge sur le sol congolais. Depuis de départ de ce dernier, nous ne savons percevoir l'effort de l'homme congolais pour rénover ce secteur. En effet, pendant près de trois décennies après l'indépendance, le commerce extérieur a joué un rôle crucial dans les finances publiques et dans la stabilité monétaire. Plus de 50% en moyennes des recettes de l'Etat provenait du commerce extérieur. Par ailleurs, la stabilité du taux de change de la monnaie et celle des prix intérieurs était assurée particulièrement grâce aux rétrocessions en devises effectuées auprès de la banque centrale du Congo, des recettes d'exportations. Aujourd'hui, l'instabilité dans les secteurs susmentionnés (finances publiques et monétaire) trouve entre autres raisons, la débâcle du commerce extérieur. Ce dernier n'assure plus, ni devises suffisantes à la BCC pouvant l'aider à faire face aux turpitudes qui caractérisent sa monnaie, ni des ressources à même de relever le niveau des recettes publiques. Comme la plupart des PVD recourent à un marché très étroit pour ses exportations des biens et services, et reste fortement dépendante d'un circuit limite pour ses importations. Par conséquent, elle subit des prix mondiaux à la fois, des produits qu'elle exporte et des biens importés dans la mesure où elle demeure fortement tributaire de l'extérieur pour les biens d'équipement, les produits de consommation, les services, etc. Par conséquent l'un des principales pistes de redressement devient « la correction de cette forte dépendance à un circuit resserré » et cela en européenne (Asie, Amérique latine,...) Les échanges commerciaux ont gardé la structure traditionnelle (exportation des produits à l'état brut ou légèrement transformes ; importations de biens de consommation) à une exception près, fort importation au demeurant, la part croissante prise par les produits alimentaires. Celle-ci qui, mesure la dépendance alimentaire. Par conséquent, il serait souhaitable qu'avec les minerais ou les produits agricoles, notre pays se lance véritablement dans le processus de transformation qui aboutira à le doter d'un tissu industriel indispensable au développement économique. Ainsi exprimée, la contrainte au commerce extérieur découle de la structure de l'appareil productif. Le pétrole en Est et en meilleur exemple. Aux Koweït et Emirats du Golfe persique, l'on a très vite compris qu'il faut dépasser le simple stade de la vente de brut. En transformant l'or sur place, on pouvait en effet multiplier les richesses. Ces pays ont commercé par créer des raffineries produisant des produits de base et des produits intermédiaires, comme les matières plastiques ou acides. Puis, ils ont construit en aval une large palette d'industries connexes fabricants des textiles, des produits chimiques, des médicaments ainsi qu'un nombre illimité d'articles ménagers en plastiques 48(*) Pour le bois, certains pays africains, comme le Cameroun, le Gabon, commencent à comprendre qu'il est plus avantageux de transformer ce produit du foret plutôt que de l'expédier à l'étranger sous la forme de grumes. Aussi ont-ils interdit qu'on exporte des produits bruts afin de stimuler l'implantation de scieries, usine de déroulage et de contre plaqués, manufactures de mobiliers, etc. intégrant plus de valeur ajoutée, leurs produits finis pourront alors être vendus à l'étranger et rapporter davantage au pays exportateur. Le même mouvement en cours dans le pays producteurs de cacao, de café, d'ananas ou la transformation commence à se développer à un rythme intéressant, faisant progressivement évoluer le secteur primaire vers un secteur agro-industriel annonciateur d'emploi et de revenus supplémentaires pour les pays qui s'en font les promoteurs. Certains pays, notamment ceux du Maghreb (le Maroc ou la Tunisie) ou comme l'Afrique du sud, ont déjà ouvert la voie et possèdent un outil industriel performant et fortement diversifié. Des exemples à méditer et à suivre, tout en tenant compte des spécificités de notre pays. La suppression des biens des importations de biens de consommation d'origine manufacturière et des produits alimentaires sera admise comme concevable. Cela suppose une transformation radicale du monde de consommation, y compris dans les zones rurales et implique un retour brutal aux cultures vivrière partout. Cette transformation définit la fonction du commerce extérieur dans le processus d'industrialisation et elle le fait en termes de production. Ainsi, le pays qui amorce son développement assure sa consommation sur base de la part de la production nationale, conservée à l'intérieur des frontières, exporte son surplus et consacre les biens qu'il en retire à l'importation des biens d'équipements industriels. Ceci accéléra cette transformation des structures sociales internes en même temps qu'elle renforcera progressivement le pouvoir de négociation du pays et lui permettra obtenir de meilleurs termes de l'échange. Encore ce progrès ne sera-t-il possible que si le commerce extérieur est véritablement intègre au processus global de la planification. L'intégration du commerce extérieur à la planification constitue donc l'une des articulations essentielles de la sphère des échanges à la sphère de la production. L'objectif, c'est la maximisation à long terme du degré de satisfaction des besoins, dans leur ordre et hiérarchie, de tous les groupes de la population. Ce qui passe par la modernisation de l'agriculture et la construction d'un appareil productif reposant sur une base interne d'accumulation. Compte tenu des débouches potentiels des produits nationaux sur le marché international et des prix imposés sur ce marché, et sous-réserve du degré jugé acceptable d'endettement international, la contrainte résulte de la règle de « rien pour rien » au sens abstrait le fait que le commerce soit équilibré. * 48 KLOTCHKOFF J.C « import-export » in jeune Afrique économique, n°281, février 1999, p.18 |
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