Le commerce extérieur et le développement socio-économique de la RDC.par Maurice KAYIPU LEMPELA Institut Supérieur de Commerce. Isc/Lubumbashi - Licence en Comptabilité 2012 |
5.2 SECTION 2. LA RD CONGO ET SON INTEGRATION ECONOMIQUE EN AFRIQUEOn peut renchérir qu'un mécanisme d'intégration est un accord préférentiel entre un groupe des pays visant à réduire les obstacles aux transactions économiques et non économiques entre ces pays. Ce mécanisme peut revêtir des formes aussi diverses que la zone de libre-échange, l'union douanière, le marché commun et l'union économique. La question centrale qui intéresse les économistes et les comptables est celle de l'impact effectif de l'intégration, régional sur le bien-être, sur la modification de la structure tant de consommation que de production des pays membres ainsi qui les flux d'investissement directs entre ces pays eux-mêmes et en provenance de l'étranger. Pourquoi un pays tiendrait-il à être membre dans plusieurs organisations sous régionales ? Les raisons les plus immédiates et susceptibles d'expliquer l'adhésion à une communauté donnée sont : la proximité géographique, l'indépendance économique, une culture ou une langue commune, des relations des coopérations historiques et le partage des ressources communes. A cela, peuvent s'ajouter des raisons politiques et sécuritaires, plus subtilement, ce serait aussi une question de positionnement stratégique, des pays se livreraient ainsi à une certaine « géométrie variable » en fonction de circonstances du moment, autrement dit, appartenir à plusieurs communautés donné la possibilité d'une part de maximiser le bénéfice découlant du dynamisme de certains groupement et d'autre part de se désengager éventuellement des organisation les moins performantes. L'appartenance à plusieurs communautés n'est pas sans inconvénients en termes d'efforts et d'argent, les pays membres se prêtent malgré eux à un nombre croissant d'obligations ; paiement des cotisations, participation aux réunions incessantes à divers niveaux, adoption et ratification des protocoles d'accords, etc. en outre, les pays concernés s'exposent à la duplication, au chevauchement et à l'incohérence des programmes sous régionaux ; ce qui est de nature à diminuer l'efficacité de ces programmes ou à ralentir le processus même d'intégration économique. A ce sujet, il a été constaté que, sur une échelle allant de 0 à 1, le non-paiement des cotisations apparait comme le problème fondamental de la paralysie des communautés, suivi par la faible exécution des programmes. La transformation des communautés en unions douanières constitue une étape intermédiaire vers la réalisation de l'objectif principal visé par l'union africaine, à savoir : la création d'une communauté, économique africaine. Quelques progrès ont été accomplis en matière de facilitation et de libéralisation des échanges notamment au sein de marché commun de l'Afrique oriental et australe (COMESA), de la libre circulation des personnes au sein de la communauté économiques des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et du développement des infrastructures dans le pays de la communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). La communauté d'Afrique de l'Est (CAE) s'est transformée en union douanière en janvier 2005. Le COMESA vient de lancer son union douanière lors du sommet des chefs d'Etats tenu en juin 2009 au Zimbabwe, tandis que la SADC met en place son union douanière en 2011. Cependant, dans bien des cas, tous les pays n'ont pas abaisse les tarifs aux niveau envisagés par leur communautés, certains pays en sont toujours à la mise en oeuvre de réduction tarifaires qui auraient du être effectuées depuis longtemps38(*) des données plus récentes confirment que la communautés des Etas sahélo-sahariens (CEN-SADC), la CEDEAO, le COMESA et SADC sont les quatre communautés économiques régionales (CER) les plus performantes en termes d'exportations et d'importations intracommunautaires. De nombreux obstacles subsistent certes liés aux facteurs tels que des structures, économiques assez semblables, la faiblesse des infrastructures l'étroitesse des marchés financiers et des capitaux, l'incapacité à mettre en oeuvre les protocoles commerciaux, des systèmes de paiement et d'assurance embryonnaires, l'inconvertibilité des monnaies39(*) Généralement de bons comportements en matière d'objectifs de réduction de l'inflation, des déficits budgétaire et de l'endettement extérieur, ces objectifs figurent souvent parmi les critères dits « de premier rang » d'autres critères « de second rang » se rapportent notamment au taux de croissance réelle, au montant de la masse salariale, de l'investissement public et des recettes fiscales ainsi qu'à la stabilité du taux de change réel. Bien qu'il y ait des performances divergentes au niveau des CER, l'indice d'intégration monétaire et financière s'est amélioré dans l'ensemble au cours de la période 1994-1999, couverte par une étude de la commission économique pour l'Afrique 40(*) 5.2.1 1. LA RD CONGO DANS LES MOUVANCES ECONOMIQUE SOUS-REGIONALESDes pare sa situation géographique, la RDC est le seul pays en Afrique qui partage ses frontières avec 9 autres Etats voisin, singulièrement, cet immense territoire est à la fois un atout au plan externe. Comme à tout, la RDC a l'avantage précisément d'être au coeur de l'Afrique et donc à la croisée de plusieurs influences et possibilités de rayonnement vers différentes régions du continent. Ainsi la RDC est adossée à des mouvances d'échanges extérieurs, à savoir : Ø La mouvance de l'Afrique australe dans laquelle s'insèrent les provinces du Katanga et des deux Kasaï ; Ø La mouvance de l'outre-mer et de l'Afrique centrale qui intéressent la capital Kinshasa et les provinces du Bas-Congo et de l'équateur ; Ø La mouvance de l'Afrique orientale dans laquelle s'inscrivent le grand Kivu et la province orientale. Ces traits géographiques expliquent sans doute que la RDC puisse appartenir à quatre communautés économiques régionales, la CEEAC, la CEPGL, la COMESA et la SADC. Des considérations d'ordre politique et sécuritaire fondement également l'appartenance initiales de la RDC à la CEPGL et son récent retour au sein de celle-ci, après une langue périodes d'inactivité de cette communautés économique régionale, c'est aussi le cas de l'attachement que la RDC manifeste à l'égard de la SADC dont l'appui militaire de deux pays membres le Zimbabwe et la Namibie-a été très déterminant dans le conflit armé qui l'opposait au Rwanda et à l'Ouganda, en 1998-199, sur le plan diplomatique, l'Afrique du sud a pesé de tout son poids pour faire aboutir les processus de prix et de démocratisation, notamment en organisation sur son sol l'essentiel des négociations entre les belligérants et en finançant en partie les élections présidentielle et législatives en 2006. La RD CONGO a été moins performante en matière d'intégration économique, au regard de l'évolution de son indice global d'intégration, ainsi que du rang qu'elle occupe à cet effet au sein de chacune des CER ou elle est membres. La SADC et le COMESA figurent parmi les CER les plus performances en Afrique, comme déjà indique plus haut. Au sein de la SADC, l'Afrique du sud s'est arrogé 64% des exportations intracommunautaire, en 2000 et 2007. Pour ce qui est du COMESA, 81% des exportations proviennent des pays suivants : Kenya 29%, Libye 15%, Egypte 13%, Zambie 11%, Zimbabwe 8%, et Ouganda 6%. Certains auteurs ne considèrent que le processus d'intégrations régionales risque d'être fragilisé, si les pays membres n'ont pas le même niveau de développement économique. Par exemple, au sein de la SADC, il ya d'énormes disparités : « d'un cote le Mozambique, le Malawi et la Tanzanie font partie des sport pays les plus pauvres du monde ; de l'autre, l'Ile Maurice et l'Afrique du sud sont en passe d'entrer dans la catégorie des pays industriels, seule l'Afrique du sud dispose d'un marché intérieur suffisamment grand et au pouvoir d'achat suffisamment élevé, pour que les investissements directs dans les secteurs des biens de consommation et des biens d'investissement y soient jugés rentables »41(*) La réussite du processus d'intégration régionale dépend dans une grande mesure du degré d'harmonisation des politiques économique des pays membres, notamment en matière de tarifs, de taux d'inflation, de taux de change, de ratios de la dette publique, etc. la réalisation de la stabilité macroéconomique et de la convergence des agrégats macroéconomique clés est une condition nécessaire pour la création d'une union monétaire. De toutes les CER auxquelles appartient la RDC, il n'ya que la SADC et le circulation à terme une monnaie unique à l'usage de leur Etats pays. De ce fait, elles ont édicté une série de critère de convergence macroéconomique devant être remplis préalablement à la création de leurs zones monétaires respectives, par contre, au sein de la CEEAC, hormis la RDC et Sao-tomé et principe les autres pays membres font partie déjà de la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). Néanmoins, ils sont tous soumis au respect des critères de convergence macroéconomique applicables dans le cadre du programme de coopération monétaire en Afrique (PCMA). 2. vers quelle stratégie d'intégration régionale en RDC ? D'après ces propositions, la RDC ne devrait appartenir qu'à la CEEAC en vertu, visiblement, du critère géographique, est- ce suffisant ? La question ainsi posée ne manque pas d'intérêt, comme l'atteste ce point de vue du gouverneur de la BCC ; « il faudrait que nous poussions choisir à quelle Afrique, nous voulons appartenir, notamment pour réaliser les objectifs d'union monétaire et douanière posés par l'union africaine, en nous appuyant sur notre situation géographique au centre du continent... il faut donc choisir entre une appartenance pleine à la CEEAC ou la SADC » 42(*) L'intégration monétaire est un puissant facteur de soutien des échanger commerciaux pour autant que l'usage d'une monnaie commune comporte des avantages en termes de réduction des couts de transaction et de discipline collective en matière de gestion monétaire et budgétaire. Cependant, outre la perte de sa souveraineté, lors de l'abandon de sa monnaie, « un pays renonce aussi à un instrument de sa politique économique, c'est-à-dire que ce pays perd sa capacité à conduire une politique monétaire nationale » 43(*) D'après la théorie des zones monétaires optimales, ces couts peuvent être minimisés si l'économie jouit d'une certaine flexibilité lui permettant de réagir à des chocs asymétriques par le biais notamment de la mobilité du facteur travail, de l'ajustement des salaires et des prix ainsi que des transferts fiscaux. Cependant, une telle éventualité dépend du degré de similarité entre les structures de production et d'exportation d'un pays et celles de ses partenaires dans l'union monétaire. D'après l'ex-gouverneur de la BCC Masangu Mulongo JC « A long terme, le Congo en toute objectivité, devrait être l'Etat moteur de la zone Afrique centrale, par ailleurs déjà homogène d'un point de vue monétaire. En revanche, ses intérêt à court terme le poussent davantage vers les pays de la SADC, plus dynamique d'un point de vue économique... il est tout à fait envisageable pour le Congo de continuer pour un temps de s'arrimer au dynamisme de l'Afrique australe... avant de rejoindre pleinement l'Afrique centrale 44(*) C'est bien là une position qui ne tranche pas clairement sur la question du choix unique qu'exige l'union africaine de ses Etats membres, le maintien de la CEEAC dans la course ne serait justifié que par le fait que c'est vers elle que nous portent naturellement des critères linguistiques, culturels et géographiques. Nous estimons que l'appartenance à la zone SADC plutôt qu'à la CEEAC peut être réellement bénéfique à la RDC du fait de la présence, d'une part, de nombreux autres pays qui ne sont dotés de ressources minières ( et donc présentant une certaine similarité de réaction aux chocs exogènes comme celui de la récente crise financière internationale donc la RDC présente dans son sein de ce jour une bonne gestion dans les ressources de l'économie diverse, et dotée d'une part, la présence de l'Afrique du sud qui est dotée d'une économie plus diversifiée que celle de la RDC. Ce qui présente des possibilités de complémentaire pouvant attirer des investissements directs étrangers en RDC. Les investissements sud-africaines tels qu'Anglo-américain, de Beers, stanbic Bank,Engen, Vodacom y sont des « précurseurs très actifs » et susceptibles de servir d'exemples à biens d'autres, en fin, l'appartenance à la SADC offre surement un vaste marché potentiel pour l'exportation, des économies d'échelle, un marché qui pourrait s'étendre bien au-delà de l'Afrique australe, car la RDC avec son commerce extérieur et intérieur fera face au défi dans la grand région centrale de l'Afrique. * 38 Commission économique pour l'Afrique « prise en compte de l'intégration régionale au niveau national » E/ECA/CTRCI/6/7/27 juillet 2009. * 39 MARTIN S. « les communautés économiques régionales au sein de NEPAD quelles perspectives pour un développement durable en Afrique » conférence économique africaine, Addis- Abeba.s * 40 Commission économique pour l'Afrique, op, cit, juillet 2009. * 41 Commission économique pour l'Afrique, op, cit, juillet 2009 * 42 MARX M.T et PETER-BERRIES « SADC : difficultés dès l'intégration régionale » D+C développement et coopération, N°2, Marc-Avril 1998,P.16-23.s * 43 MASANGU MULONGO J.C « pourquoi je crois au progrès de l'Afrique, credo d'un africain, Kinshasa, prestige communication 2009, p.140. * 44 DE GRAUWE P. « économie de l'intégration monétaire » de Boeck université, Bruxelles, p,12. |
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