C - MÉTHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
Dans tout travail scientifique, c'est la méthode qui
permet d'aboutir au résultat escompté. Ainsi, il convient de
choisir et de préciser les méthodes (1) et les techniques (2) de
recherche qui serviront à l'analyse.
1 - Les méthodes de recherche
Les méthodes de recherche s'apparentent à
l'ensemble des opérations intellectuelles. Elles traduisent la
manière de conduire sa pensée, de penser, de dire ou de faire
quelque chose suivant certains principes et avec certain ordre51.
Son importance est mise en exergue par le Professeur MERLE Michel lorsqu'il
affirmait que, « sans un minimum d'outillages conceptuels, le
chercheur se trouve en face d'une masse indistincte de faits dont il est hors
d'état de s'en servir »52. C'est à ce titre
que le Doyen KAMTO Maurice affirme que : « elle est au coeur de toute
oeuvre scientifique en ce sens qu'elle éclaire les hypothèses et
permet de déterminer les conclusions. Elle est la démarche
ordonnée que doit suivre l'esprit pour arriver à un but
»53. La principale méthode utilisée dans
cette étude est la méthode juridique. Mais en raison des
objectifs poursuivis et les contraintes particulières de notre recherche
touchant au droit constitutionnel tchadien, au droit administratif tchadien et
les pratiques
50 JAILLARDON Edith et ROUSSILLON Dominique,
Outils pour la recherche juridique, Paris, Éditions
Archives contemporaines, 2007, p.104.
51 Le dictionnaire Larousse,
op.cit., p. 540.
52 MERLE Marcel, Sociologie des relations
internationales, 4ème édition Paris,
Dalloz, 1988, p.119.
53 KAMTO Maurice, Pouvoir et droit en Afrique
noire, essai sur le fondement du constitutionnalisme dans les États
d'Afrique noire francophone, cité par KEUDJEU DE KEUDJEU John
Richard, Recherche sur l'autonomie des collectivités territoriales
décentralisées au Cameroun, Thèse de Doctorat,
Université de Douala, 2012, p.10.
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politiques dans la société, il était donc
nécessaire d'avoir recours au droit comparé, à la
méthode socio-politique.
La méthode juridique est composée de
l'exégèse et de la casuistique. Celles-ci sont basées sur
l'interprétation et l'explication des règles de droits, tout
particulièrement celles contenues dans les lois et la jurisprudence.
Alors, ce travail s'oriente sur les documents mais aussi sur les
mécanismes de fonctionnement des institutions de l'État. Cette
méthode a permis, dans la présente étude,
d'interpréter et d'apprécier les textes régissant les
institutions et les décisions de justice.
Le droit comparé en tant que discipline juridique est
d'une très grande utilité dans l'appréhension et la
démonstration de l'hypothèse de travail. Comparer, c'est en
termes simple, comme le souligne DOGAN Mattei et PELASSY Dominique, «
établir des analogies ou des différences
»54 ou mieux, « assimiler et différencier
par rapport à un critère »55. Dans cette
étude, la méthode de droit comparé a permis de convoquer
les pratiques constitutionnelles dans certains pays pour les comparer avec
celles au Tchad.
La méthodes socio-politique n'a pas été
occultée. Elle a toute sa raison d'être dans cette étude
car c'est une méthode qui se veut pragmatique. C'est une approche qui se
distingue nettement de celle du juriste positiviste en ce sens qu'elle
s'intéresse beaucoup moins à la lettre des textes qu'aux
pratiques concrètes et aux jeux des forces sociales et politiques qui
les produisent.
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