CONCLUSION GENERALE
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Faire l'état des lieux de la communication interne de
l'administration centrale du Ministère de l'Enseignement
Supérieur et de la Recherche Scientifique en invoquant l'audit comme
outil de diagnostic. Pour parvenir à cet objectif, ce travail s'est
basé sur une enquête de terrain qui a permis de collecter des
données puis de les analyser et les interpréter.
Ce travail est parti du postulat selon lequel une meilleure
prise en compte de la communication interne au niveau de l'administration
centrale du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique peut susciter un plus grand engagement des acteurs dans
la mise en oeuvre de la politique dudit Ministère.
Ceci étant, après avoir abordé la
considération théorique et le cadre méthodologique dans la
première partie de l'étude, dans la seconde partie du travail il
a été question de faire l'état des lieux de la
communication interne au niveau de l'administration centrale du MESRS. La
troisième partie présente les résultats de l'enquête
menée sur le terrain. Cette enquête réalisée
à base d'un questionnaire et d'un guide d'entretien, nous a permis de
mieux appréhender le niveau actuel de la communication interne au sein
du MESRS. Et les résultats ont été présentés
dans la dernière partie de ce travail.
De ces analyses, il ressort que les outils de communication
utilisés en interne par le MESRS ne sont pas adaptés aux efforts
de communication interne qui se déroulent dans cette structure. Des
outils existent çà et là, mais une vision manque pour que
ces derniers soient effectivement au service de la communication interne. Et
l'une des raisons est due au fait que c'est la communication descendante du
moins l'information descendante c'est-à-dire celle qui part des
directeurs en direction des agents qui se pratique le plus. Du coup cette
façon de faire circuler l'information est vue comme contraignante et ne
favorise pas l'implication effective des agents. C'est d'ailleurs pour cela que
la plupart des directeurs interrogés pensent que les agents ne prennent
pas assez d'initiatives pour aller cueillir l'information.
Quant à la perception des agents vis-à-vis des
cadres dirigeants que nous voulions apprécier et contrairement à
l'une de notre hypothèse opérationnelle, les cadres dirigeants
bénéficient dans l'ensemble de la confiance de leurs agents. Ces
derniers ont une bonne image d'eux. Mais ce résultat mérite
d'être nuancé. Ce capital confiance dont bénéficient
les cadres dirigeants se limite pour chacun à sa direction. Les agents
rechignent à distribuer cette image positive au-delà de leur
direction et ne se prononcent pas lorsqu'il leur est demandé leur
opinion globale.
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Ils rétorquent qu'en dehors de leur direction, ils ne
sont pas informés de l'environnement global du MESRS.
La dernière hypothèse à vérifier
permet d'affirmer que les agents ne sont pas satisfaits en termes de besoin
d'informations leur permettant d'être efficaces à leurs
différents postes. L'impression générale
dégagée à leur niveau est qu'ils pensent que l'information
ne circule pas au sein du MESRS ou du moins n'est pas efficacement
distribuée pour atteindre chaque agent. Cette mauvaise circulation de
l'information du coup fait le lit à une communication interne peu
efficace. Or, le bienfondé de la communication interne n'est plus
à démontrer. Tout le monde y gagne, en démontrent ses
enjeux comme mentionnés dans cette étude. En effet, Bruno HENRIET
et François BONEU84 pensent que la communication interne est
« le moyen pour l'organisation de faire face à des nouveaux
défis ». Aussi présentent-ils la communication interne comme
une réponse à la distanciation et à l'éloignement
qui peuvent naître dans les relations interpersonnelles dans les
organisations et notamment dans les administrations publiques, lieu où
cette forme de communication ne retient pas en priorité l'attention des
cadres dirigeants. La raison généralement évoquée
est d'ordre financier. Il y a trop de priorités dans les administrations
publiques et le capital humain que constitue la ressource humaine n'est pas
toujours mis au rang des priorités et encore moins la communication
interne, outil qui permet d'entretenir cette ressource de l'organisation.
L'alerte mérite d'être donc maintenir pour
s'assurer régulièrement du niveau de la communication interne
dans l'entreprise. Et l'audit demeure un outil important pour mener ce
diagnostic.
Réaliser l'audit de la communication interne c'est :
- Cerner les contours et veiller en permanence à la
cohérence entre les faits et les discours ; - Faire un diagnostic global
sur l'état du système, en examinant si les circuits existent et
si
chacun se sent concerné par les quatre dimensions de la
communication (fonction
logistique, fonction managériale, fonction
économique, fonction sociale) ;
- Examiner les priorités et la cohérence des
choix avec la politique générale de l'entreprise.85
84 Bruno HENRIET et François
BONEU,opcit,p.30
85 Idem,p.202
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Ainsi les autorités du Ministère de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique devraient
être à l'écoute de la communication interne et communiquer
davantage avec l'ensemble du personnel pour instaurer et faire naître une
véritable culture d'entreprise à même de promouvoir
l'esprit d'appartenance. Ce sont autant de valeurs qu'on retrouve dans des
entreprises qui se veulent compétitives. Cette
compétitivité doit être recherchée par toutes les
organisations. Ce n'est point l'apanage des seules entreprises marchandes, mais
elle s'adresse aussi à toutes les entreprises y compris celles de
l'administration publique. Des efforts méritent d'être faits au
niveau du MESRS pour que la communication interne se ressente comme une
véritable et bonne impression générale, ce qui n'est pas
encore le cas pour l'heure. Cette étude peut être un
prétexte pour les autorités du MESRS pour commanditer un audit
effectif sur le niveau de la communication interne pour aider à prendre
des actions correctives notamment la mise en place et la mise en oeuvre d'un
véritable plan de communication.
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