Introduction
L'étude de la monnaie, de la politique monétaire
ou des mécanismes en rapport avec la stabilisation monétaire dans
un pays en voie de développement comme la RDC est sans doute, à
notre avis, l'objet d'étude le plus passionnant, parmi tant de
composantes des différentes disciplines attachées aux sciences
économiques. Ce préjugé nous conduit à aborder les
questions monétaires et encourage tout chercheur animé de la
curiosité scientifique d'exploiter ce vaste champ de connaissance afin
d'y découvrir les mécanismes qui pourront permettre aux pays en
développement d'atteindre l'objectif de stabilisation monétaire.
De nos jours, la recherche sur la monnaie, sa nature et sa place dans
l'économie font l'objet des nombreuses études et
réflexions.
Définie comme le nombre de fois en moyenne qu'une
unité monétaire est utilisée dans les transactions au
cours d'une période donnée, Marie DELAPLACE (2000); la vitesse de
circulation de la monnaie permet de déterminer la quantité de
monnaie requise pour satisfaire un volume donné de transactions. Elle
rend compte également des rapports qui existent entre la quantité
de monnaie et les grandeurs réelles de l'économie. De ce fait,
une étude portant sur le comportement de la vitesse viserait
essentiellement l'améliora-tion de la connaissance des liaisons qui
existent entre la monnaie et le reste du milieu économique. La
nécessité d'une telle recherche est renforcée par le fait
que, lorsque la liaison entre la masse monétaire et les données
réelles est imprécise, il y a un risque de distorsion entre les
objectifs intermédiaires et finals de la politique monétaire. En
outre, la maîtrise des facteurs gouvernant les variations de la vitesse
pourrait éclairer les Autorités monétaires sur les effets
de leur politique, les aidant ainsi à déceler les
dérapages et à corriger la trajectoire sans retard. Le cadre
d'analyse s'inspire de l'équation de demande de monnaie classique (MV
=PT), Avec : M :masse monétaire, V :la variation relative de la vitesse,
T :celle du volume des transactions et P :le taux d'inflation. La
stabilité de la vitesse dépendrait dès lors, de
l'existence d'une relation stable entre le revenu nominal
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et la masse monétaire. Ainsi, les fluctuations de la
vélocité perturbent la relation entre la monnaie et les prix,
limitant l'efficacité de la politique monétaire en matière
de régulation conjoncturelle de l'inflation.
Cependant, la RDC, pays en voie de développement
connait depuis quelques décennies les épisodes des
dépréciations de la monnaie nationale (zaïre, nouveau
zaïre et franc congolais) correspondant très souvent à une
accélération du rythme de formation des prix intérieurs,
de même que les périodes de fortes tensions inflationnistes se
caractérisant également par des pertes de la vitesse de monnaie
nationale et tous ceux-ci accompagnés d'une distorsion de
l'activité économique. Compte tenu des attributs de
l'éco-nomie congolaise, la maitrise des variables influençant la
vitesse de monnaie seraient adaptable pour atteindre l'objectif de la
stabilisation monétaire? C'est donc de cette question que coule notre
problématique à savoir: « quels seraient les facteurs qui
influencent la vitesse-revenu en RDC de 1970 à 2016? ». Tenant
compte de la littérature fouillée, la vitesse-revenu peut
être déterminée par des facteurs tels que : la masse
monétaire, le taux d'inflation, le PIB réel, le taux
d'intérêt mais aussi le taux change. Pour répondre à
notre question de recherche, nous avons pu utiliser la technique d'interview
directe et la technique documentaire; nous avons par ailleurs usé d'un
certain nombre des méthodes, notamment historique, comparative et
économétrique particulièrement en utilisant le
modèle VAR et ses outils (test de causalité au sens de granger,
la décomposition de la variance et la fonction des réponses
impulsionnelles). Les données utilisées sont trimestrielles
allant de 1970q1 à 2016q4 (décomposées à partir
d'Eviews 9) et issues de la banque mondiale (WDI, IFS) mais aussi de la banque
centrale du Congo. Après analyse, nous avons trouvé qu'en RDC, la
vitesse-revenu est déterminée par le taux d'inflation mais aussi
le PIB réel et les autres variables ont une influence
négligeable. Notre travail est subdivisé en trois chapitres
au-delà de l'introduction et de la conclusion générale. Le
premier chapitre est consacré à la problématisation de
l'étude qui met en relief un ensemble des questionnements de
l'étude à l'instar de la revue de littérature empirique et
théorique, la problématique, les hypothèses et la
méthodologie à suivre. Le deuxième chapitre met en exergue
une série des généralités sur le sujet sous examen
en faisant en premier un balisage conceptuel et en second lieu une
présentation de notre champ d'étude qu'est la RDC. Et le
troisième chapitre est consacré à la méthodologie
et résultats empiriques des déterminants de la vitesse-revenu de
la monnaie en RDC.
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