Conclusion générale
Ce mémoire a fait l'objet d'une étude empirique
des facteurs déterminants de la vitesse-revenu de la monnaie en RDC en
utilisant les données trimestrielles de la période allant de 1970
:1 à 2016 :4. La vitesse-revenu de la monnaie est l'une des variables
les plus étroitement observées par les autorités
monétaires pour estimer la limite sûre de la croissance
monétaire ou une croissance monétaire stable et c'est encore une
des variables permettant de formuler une politique monétaire saine. Il
est vrai que la volatilité de la vélocité soit
plutôt une occurrence de longue durée, mais il a une place
centrale dans l'analyse de la politique monétaire. C'est, donc, une
question paranoïaque pour des autorités monétaires afin
d'avoir des informations fiables sur les variables macro-économiques qui
ont l'impact sur la variation de la vitesse-revenu.
Pour vérifier les hypothèses émises, nous
avons développé dans le cadre de cette étude le
modèle économétrique (VAR) afin de se rendre compte de
l'explication de la vitesse-revenu par ses observations passées mais
aussi les observations passées de la masse monétaire, du taux
d'inflation, du PIB réel, du taux directeur et du taux de change. Les
résultats du modèle vectoriel auto régressif montre que la
qualité d'ajustement du modèle est bonne pour la variable (VR)
avec un R2 de 70 %; pour la variable taux d'inflation, la qualité
d'ajustement est également bonne, car cette variable est
expliquée à 72 % par ses valeurs passées; mais
également pour le taux directeur (TD) avec 97 %; le taux de change avec
coefficient de détermination de 88 %; le PIB réel (R) avec 81 %
et enfin masse monétaire (MM) avec un R2 de 80 %. Alors, ce
modèle montre que, la vitesse-revenu dépend de ses valeurs
passées, mais aussi des valeurs passées des autres variables (TI,
TD, R, MM,). Car, les coefficients de détermination de ces variables
sont significatifs de point de vue statistique.
En utilisant les outils du modèle VAR en premier le
test de causalité au sens de Granger,
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ce test montre que la causalité entre la masse
monétaire, le taux d'inflation, le PIB réel, le taux directeur,
le taux de change et la vitesse-revenu du franc congolais n'est pas
vérifiée en RDC car aucune des probabilités
attachées aux hypothèses nulles n'est inférieure au seuil
de 5 %. En second lieu,l'analyse des chocs au travers la décomposition
de la variance nous a permis de constater qu'en moyenne l'innovation de la
vitesse-revenu contribue à 87,2 % à la variance totale de
l'erreur de prévision; le taux d'inflation contribue à son tour
à 90,4 %; le taux directeur 57,5 %; le taux de change à 50,79 %;
le PIB réel contribue à 84,47 % et enfin la masse
monétaire contribue en moyenne à 14,07 % de la variance à
la variance totale de l'erreur de prévision. De ce fait, l'innovation du
taux d'inflation et du PIB réel affecte en grande partie les autres
variables. C'est-à-dire elles sont les variables les plus
influençables sur les autres variables (les variables les plus
exogènes). En troisième lieu, nous avons dans le cadre toujours
de l'analyse des chocs mis en place la fonction des réponses impulsives
vu que les coefficients individuels dans les modèles VAR estimés
sont souvent difficiles à interpréter, les praticiens de cette
technique estiment la fonction des réponses impulsives. Cette fonction
expose la réponse de la variable dépendante d'un système
VAR aux chocs. Ce test révèle que seuls les chocs sur le taux
d'inflation et sur le PIB réel ont un impact significatif sur la
vitesse-revenu du franc congolais en RDC.
Et que donc, sur base de toutes ces analyses, les
déterminants de la vitesse-revenu du franc congolais se résument
en taux d'inflation et revenu réel qui soutiennent respectivement
l'approche monétaire par le taux d'inflation de l'école de
Chicago avec Fisher: L'existence d'une relation de cause à effet entre
la quantité de monnaie en circulation dans l'économie et le
niveau général des prix et l'approche monétaire par le
mécanisme d'encaisse réelle qui est une approche par le revenu :
la demande de monnaie est une fonction croissante de la production (Marshall).
Le volume des transactions en tant que variable exogène ou réel
de l'équation n'est pas déterminé par les variables
monétaires du fait que l'offre de la monnaie (M) est l'apanage de la
Banque Centrale: La demande de monnaie est fonction du revenu réel des
agents économiques (A. Pigou). L'approche monétariste avec
Friedman ajoute une analyse de la relation entre quantité de monnaie et
le revenu national.
La vue traditionnelle de la stabilité de la
vitesse-revenu de la monnaie ne semble pas tenir dans la situation
économique changeante de la République Démocratique du
Congo et celle-ci devrait être pris en considération pour une
politique monétaire efficace en RDC.
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