I.2.2.1. Historique de
l'électrocardiographie
Le potentiel électrique généré par
l'activité musculaire est connu depuis les travaux de Carlo Matteucci en
1842. Les premières expérimentations sont réalisées
en 1878 par John Burden Sanderson et Frederick Page, qui détectent
à l'aide d'un électromètre capillaire les phases QRS et T,
définies par la suite. A cette même période, Marey (1876)
et Augustus Waller (1893) montrent que l'activité électrique
cardiaque peut être suivie à partir de la peau. En 1887, le
premier électrocardiogramme humain est publié par Augustus
Waller. En 1895, Willem Einthoven, met en évidence les cinq
déflexions P, Q, R, S et T. Il utilise le galvanomètre à
cordes en 1901 et publie les premières classifications
d'électrocardiogrammes pathologiques en 1906. Il obtiendra en 1924 un
prix Nobel pour ses travaux sur l'électrocardiographie. Les
dérivations précordiales sont utilisées pour le diagnostic
médical à partir de 1932 et les dérivations frontales
unipolaires à partir de 1942, ce qui permet à Emanuel Goldberger
de réaliser le premier tracé sur 12 voies. Aujourd'hui,
l'électrocardiographie est une technique relativement peu couteuse,
permettant à l'aide d'un examen indolore et sans danger de surveiller
l'appareil cardiocirculatoire, notamment pour la détection des troubles
du rythme et la prévention de l'infarctus du myocarde.
L'électrocardiogramme (ECG) est une exploration
fondamentale dans la prise en charge des syndromes coronaires aigus. Elle
permet de stratifier ces syndromes sur la base de la présence d'un
sus-décalage du segment ST et dicte ainsi la conduite à tenir
ultérieure (Ouaha, 2010).
L'électrocardiographie explore l'activité
électrique du coeur par enregistrement des électrocardiogrammes,
tracés bidimensionnels qui inscrivent en fonction du temps les
variations du potentiel électrique induites dans les différents
points du corps par le coeur en activité. Les innombrables cellules
musculaires qui le constituent sont dotées de propriétés
spéciales dont les deux plus importantes sont le pouvoir
mécanique de contraction et l'activité électrique
rythmique, elle-même liée à des déplacements
ioniques à travers la
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membrane des cellules. La dépolarisation très
brusque se maintient environ durant 0,3 seconde puis est suivie aussitôt
de la repolarisation qui rétablira les charges électriques
initiales. Elle se propage rapidement de proche en proche, aux cellules
voisines et finalement au coeur tout entier en 5 centièmes de seconde
environ. Cependant, comme la repolarisation est beaucoup plus lente, la
durée totale de l'activation de la masse cardiaque est de l'ordre de 40
centièmes de seconde. L'état de repos électrique dure
environ 60 centièmes de seconde. Ainsi, le rythme de l'activité
du coeur est de 60 à 80 activations par minute au repos (Bibou Ze,
2008).
L'électrocardiographie consiste à recueillir au
niveau de la peau le champ électrique créé par ces
courants d'activités de la fibre musculaire cardiaque, à
l'amplifier puis l'enregistrer. L'électrocardiogramme s'est
révélé comme étant une technique primordiale pour
la surveillance ou dans le diagnostic. L'abréviation usuelle
utilisée pour parler de l'électrocardiogramme est l'ECG, en
anglais comme en français (cependant, dans certaines sources
anglo-saxonnes, on trouve aussi l'abréviation EKG.).
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