CHAPITRE QUATRIEME : L'EXPLOITATION DU PETROLE ET
RISQUE DE DESTRUCTION DE L'ENVIRONNEMENT
Section 1 : le dilemme des ressources (Patrimoine pour
les générations
futures ou de production pour le développement
actuel)
Dans cette section, il est pour nous question, de faire une
analyse simple sur la position commune que doivent prendre tous les acteurs
impliqués dans les opérations visant l'exploitation du
pétrole dans le PNVI, c'est-à-dire le gouvernement congolais, la
société britannique Soco, les ONG environnementales ainsi que la
population riveraine du PNVI.
En effet, le Parc de par son existence a pour objectif de
protéger les essences forestières, les animaux et insectes de
tous genre et toute la diversité biologique qui s'y trouve. Ainsi, au
fil de temps chaque génération des dirigeants a fourni des
efforts à sa manière pour y arriver. Les années 1990-2002
ont été le plus trouble et catastrophique pour la survie de ce
site regorgeant des milliers d'espèces tant quant à la faune
qu'à la flore.
Les préoccupations économiques sont au centre de
la plupart des décisions politiques prises par l'acteur politique au
détriment de toute considération environnementale.
Ce comportement est dû au fait que chaque
génération des dirigeants a toujours eu besoin de marquer de sa
manière quant à la protection de l'intérêt
général et le développement économico-social de sa
population.
En poursuivant coute que coute cet objectif, certains se
désintéressent des exigences environnementales inquiètent
plus d'une personne soucieuse de la protection des intérêts des
générations futures et présentes pour la simple raison que
l'industrie pétrolière est l'une des industries d'exploitations
qui polluent et attentent à l'environnement dans
77
lequel l'activité de reconnaissance, d'exploration et
d'exploitation du pétrole, sont les sources potentielles de
dégradation de l'environnement.
L'évidence démontre que, dans un bon nombre des
pays africains, les richesses pétrolières sont sources de
pollution de l'air, de destruction de la faune et de la flore, la
paupérisation de la population autochtone, de troubles sociaux et
même de guerre. Cette hypothèse se voit cristallisée dans
le chef de la province du Nord-Kivu, qui, depuis deux décennies, est en
proie aux violences politiques et catastrophes humanitaires avec
l'entrée des réfugiés hutu en 1994, ensuite la guerre de
l'AFDL en 1996, suivi des différentes rébellions allant de celle
du RCD jusqu'à celle du M23 via les ADF/NALU.
Les domaines de l'environnement pour lesquels la pollution
peut avoir les conséquences plus enfaites sur la pollution sont l'eau et
l'air, ressources indispensables à la vie, la pollution de ses sols peut
aussi être généralisé et à long terme avoir
des incidences sur la santé de la population tel que
développé dans la première section du troisième
chapitre de notre étude. En effet, le lac Eduard fait partie des zones
concernés par le projet d'exploitation, celui-ci étant
situé, à la frontière avec l'Ouganda. Ce pays nous a
déjà posé des problèmes énormes dans la
gestion des ressources de l'Est de la RDC, particulièrement
l'exploitation illégale des bois tels que commenté dans le
tableau V de la présente étude. La manne pétrolière
coulant à quelques kilomètre de ses frontières pouvant
tant soit peu attiré la convoitise de ses dirigeants et contribué
ainsi à la naissance d'une nouvelle rébellion visant le
détournement des substances pétrolières ainsi extraits.
Dans les dernières années, des moyens techniques ont
été développés pour adopter les méthodes
industrielles aux impacts des activités humaines et sur l'environnement,
c'est pourquoi des accords et de conférences sur la protection de
l'environnement semblent être de rigueur. C'est ainsi que tous les
projets ou activités quant à une éventuelle exploration ou
exploitation des gisements devront être conformes à l'engagement
de promouvoir et appliquer une politique de développement compatible
avec
78
l'environnement. Dans ce cadre, la mise en valeur et la
gestion rationnelle et efficace des ressources naturelles associées au
développement devraient contribuer à l'essor économique
national et à la préservation de l'environnement d'une
manière durable.
Il se dégage de ce qui précède que, les
ressources pétrolières du Virunga demeurent la
propriété de l'Etat congolais et par conséquent non
susceptible de faire objet de chantage de la part de ceux qui croient avoir le
monopole de la connaissance sur les mesures de prévention et de
protection de l'environnement. Mais, il est certes vrai que la situation telle
qu'analysé ci-haut notamment celle des guerres récurrentes autour
du PNVI, de la surpopulation autour et dans ce site, de son statut de
forêt classée par le décret du roi de Belge et en vertu du
principe de parallélisme de forme et de compétence n'ayant pas
encore fait l'objet d'un acte de déclassement de la part du
président de la république, ne permettent pas d'envisager une
exploitation des ressources pétrolières en faveur de
l'intérêt général, les territoires de Lubero, Beni
et Rutshuru ayant des populations majoritairement agriculteurs, ce qui pourra
favoriser l'implosion des prix des denrées et creusant ainsi
l'écart entre les revenus pétroliers et celui des populations.
Ainsi, la production pour le développement actuel étant mis en
mal par le contexte d'insécurité, il est certain que ce site
demeure un patrimoine pour les générations futures et ce, tant
que les conditions de la gouvernance des ressources, de sécurité
des sites d'exploitation, ne seront encore réunis.
|