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Mémoire de fin d'étude d'ingénieur agronome.

( Télécharger le fichier original )
par Scholastic Davy AMOUGOU
Université de Dschang/Cameroun - Ingénieur-Agronome 2014
  

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3.4.2. Stratégies paysannes

En réalité, il s'agit des itinéraires techniques que les paysans ont l'habitude de suivre pour la culture de maïs. Ainsi, chaque paysan étant maître de son itinéraire, il existe des points de concordance et de divergence au sein des activités menées en champ par les paysans. Celles-ci influent sur la productivité des cultures, à raison des moyens financiers, matériels, techniques et humains mis en oeuvre.

Dans le cas de cette étude, il en ressort des pratiques culturales observées, que les paysans labourent leurs champs, utilisent leurs propres variétés qu'ils multiplient au fil du temps et s'échangent. Cette semence est préalablement traitée par des pesticides provenant de la SODECOTON, et semée à raison d'une à deux graines par poquet. Toutefois, les opérations de ressemis des parcelles sont quasiment nulles, tandis que l'entretien des jeunes plantules se limite au désherbage et à la fertilisation.

Dans le cas du désherbage, la plupart des paysans ont effectué deux passages. Le premier en pré-levée, se fait par l'utilisation d'un herbicide total, le Round-Up (480 g/l de Glyphosate). Le second en post-levée, se fait par l'utilisation du Nicomaïs (40 g/l de Nicosulfuron) comme herbicide sélectif. D'autres paysans, en plus du premier cas, font recourt au sarclo-buttage, par l'utilisation d'une charrue à soc attelé à la traction bovine ou asine.

Quant à la fertilisation, les engrais chimiques sont les plus employés et préférés aux engrais organiques. Les dosages observées sur les plantes montrent que les proportions varient entre 0 - 300 kg/ha d'urée (46 % N) ; 40 - 250 kg/ha d'engrais complexe (21-8-12 + 3S + 1B + 2,5 MgO + 2 CaO) et de 0 - 8 kg/ha de sulfate de zinc, mélangé à l'engrais complexe.

3.4.3. Dispositif expérimental

Le dispositif expérimental utilisé est en bloc complètement randomisé. Le facteur étudié est le niveau d'intensification, et les traitements sont les deux niveaux NI1 (niveau d'intensification faible) et NI2 (niveau d'intensification élevé) comparé à SP (stratégie paysanne). Ceux-ci ont été répétés deux fois par champ, et chaque sous-parcelle ou unité expérimentale mesurait 20 m de long et 6,4 m de large (soit 20 m × 8 lignes × 0,80 m = 128 m2). Les sous-parcelles étaient espacées de 3 lignes de maïs soit 2,4 m. Dès lors, 17 champs ont été recensés et testés auprès des paysans volontaires et groupés suivant une certaine homogénéité (9 sols dégradées et 8 sols fertiles) de leur aptitude à apprécier le niveau de fertilité du sol. Un exemple de plan d'essai par champ paysan est représenté par la Figure 2.

NI1

NI2

SP

20 m

6,4 m

NI1

NI2

SP

25

Figure 2 : Dispositif expérimental.

Légende :

- NI1 = niveau d'intensification faible - NI2 = niveau d'intensification élevé - SP = stratégie paysanne

3.4.4. Conduite de l'essai

3.4.4.1. Choix des parcelles

Le choix des sols dégradés ou fertiles dans le cadre de cette étude n'est point une présomption. Mais se réfère au travail mené par M'biandoun en 2009, mettant en exergue « Le savoir paysan comme indicateur de la fertilité du sol dans les terroirs de plaine du Nord Cameroun ». D'après lui, les paysans utilisent quatre indicateurs dans un ordre bien établi et de manière empirique, qui peuvent les amener à estimer la fertilité de leurs terres et les cultures qui peuvent y réussir : (1) les mauvaises herbes présentes ; (2) l'état biophysique du sol qui comprend la macrofaune présente, la texture et la couleur du sol ; (3) la productivité du travail ; (4) et le rendement.

Au terme de cette étude couronnée par des analyses de sols au laboratoire, le jugement de la fertilité des sols par les paysans s'est avéré crédible. Ainsi, la présente méthodologie déterminant le choix des parcelles a été utilisée à Gaschiga à travers : (1) les enquêtes après des chefs d'exploitation sur leur savoir-faire concernant la gestion de la fertilité de leurs

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parcelles ; (2) réaliser des observations sur les parcelles paysannes concernant l'agrosystème (faune, états de surface, texture et couleur du sol, systèmes et pratiques culturaux) ; (3) faire un relevé et une cotation d'enherbement concernant la flore ; (4) échantillonner les sols des parcelles cultivées pour des éventuels analyses au laboratoire.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault