Gouvernance des institutions d'intégration économique de l'Afrique centrale. Le cas de la CEMAC.( Télécharger le fichier original )par Idrissa OUEDRAOGO Institut Gouvernance, Humanités et Sciences Sociales de l'Université Panafricaine - Master II 2015 |
4. Les questions commercialesLes barrières tarifaires et non tarifaires semblent continuer à segmenter le marché sous régional. Les facilités accordées aux opérateurs économiques semblent également non appropriées. Parmi les accords commerciaux régionaux (ACR) ceux de l'Afrique centrale (CEEAC, CEMAC) présentent les plus mauvais résultats. À titre d'illustration, la valeur moyenne des exportations au sein de la CEMAC entre 2004 et 2006 était la plus faible de tous étrangers, notamment les Camerounais dont le nombre est estimé à près de 1 500. L'ambassadeur du Cameroun à Malabo a été rappelé pour consultation selon la formule consacrée. 51 Performance Management Consulting - ECDPM, Diagnostic institutionnel, fonctionnel et organisationnel de la CEMAC, Tome I, Rapport final, février 2006, p.40. 52Voir http://countrymeters.info/en/Nigeria consulté le 03 juin 2015 à 18h 53 http://www.statistics-cameroon.org/news.php?id=259.Voir chapitre 4 caractéristiques de la population. Consulté le 27 avril 2015 à 18h 30. 54 http://countrymeters.info/fr/Democratic_Republic_of_the_Congo consulté le 03 juin 2015 à 18h40 55 http://countrymeters.info/fr/Congo consulté le 03 juin 2015 à 18h 45 Page 44 GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA les ACR considérés, puisqu'elle se situait à moins de 1 % des exportations totales des membres (CNUCED, 2008) en raison notamment de la faible diversification, et de la mauvaise qualité des infrastructures. La CEMAC est une sous-région caractérisée par un « mauvais » environnement des affaires qui limite le développement du secteur privé. En effet, les statistiques montrent qu'en moyenne, les pays de la CEMAC sont classés parmi les derniers sur tous les critères définis par le rapport Doing Business de la Banque mondiale. Cette faible qualité de l'environnement des affaires pourrait expliquer le faible développement du secteur privé observé dans la zone depuis plusieurs années en raison de nombreuses asymétries d'information qu'il contribue à créer. Malgré les différentes mesures prises au niveau communautaire et national pour améliorer l'environnement des affaires, les avancées sont faibles et appellent une réaction rapide si l'on veut favoriser l'émergence d'un secteur privé capable de contribuer à la diversification des activités productives et à l'échange entre les pays de la zone. 5. La rationalisation de la CEEAC et de la CEMACUn comité de pilotage de rationalisation des communautés économiques et régionales en Afrique Centrale a été mis en place en vue du renforcement de l'intégration régionale et ultérieurement de l'intégration continentale. Cela répond à l'appel de la Déclaration de Syrte du 9 septembre 1999 appelant à une accélération du processus d'intégration et à l'adoption de cadres consensuels de coordination et de convergence de l'action des institutions d'intégration en Afrique. Le processus de rationalisation concerne cinq domaines prioritaires à savoir les questions commerciales, la libre circulation des personnes, les questions sécuritaires, les mécanismes de financement et le cadre de concertation et de coordination entre CEEAC et CEMAC. Le processus devrait permettre de corriger les lacunes et carences normatives et institutionnelles propres à chaque organisation et donner ainsi une plus grande efficacité au processus d'intégration en Afrique Centrale. La troisième réunion dudit Comité s'est tenue à Yaoundé du 21 au 24 mars 2015 et a permis de relancer les négociations sur le processus de rationalisation des deux Communautés. Page 45 GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
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