UNIVERSITE HASSIBA BENBOUALI DE
CHLEF
Faculté des Lettres et des
langues Département de Français
MEMOIRE DE MASTER
Spécialité : Sciences du
langage
La variation sexolectale entre
pratiques
Langagières, réalité et
stéréotypes
Enquête sociolinguistique auprès des
étudiants et des étudiantes de l'université de
Chlef
par
Benguiza Houria
Sous la direction de : Melle Medane
Hadjira
Devant le jury composé de :
Hocine Naima Maitre-assistant Présidente
Khalladi Sid Ahmed Maitre-assistant Examinateur
Yahiaoui Kheira-Asmaa Maitre-assistant Examinatrice
Medane Hadjira Maitre-assistant Rapporteur
Chlef, Juin 2015
Dédicaces
Je dédie le fruit de ce modeste travail :
A ma mère qui m'a éduquée et m'a
encouragée
à continuer ma lutte contre l'ignorance. Elle
m'a
appris que la privation fait naitre la force.
-A mon ami Goulmamine Lounès qui m'a
beaucoup soutenue sans oublier sa famille surtout
sa mère.
-A mes soeurs :
Fatima et son fils
Djamila et ses enfants
Malika
A -Mon inspecteur : Mr : Arous Abdelkader
Remerciements
Toute ma reconnaissance va vers mon professeur :
Melle : Medane Hadjira pour ses précieux conseils
et
ses services reçus.
Je remercie tous les professeurs qui m'ont
enseignée depuis 2009 à ce jour :
-Mr. : KASSOUL Mohamed
-Mr. : GUITARNI Mohamed
-Mr. Khalladi Sid-Ahmed
-Melle : Yahiaoui Kheira
- Melle : Hocine Naima
Et d'autres dont je ne peux pas citer les noms.
Tous ces enseignants ont été pour moi un
guide
inestimable durant six ans.
RESUME
L'étude que nous avons effectuée consiste, d'une
part, à détecter les différences linguistiques au sein des
parlers des femmes et ceux des hommes et d'autre part, à voir si les
deux sexes disposent les mêmes ressources phonologiques,
morphosyntaxiques et lexicales pour s'exprimer.
Notre recherche s'inscrit dans un cadre sociolinguistique. Elle
repose sur l'observation des échanges verbaux des étudiants et
des étudiantes dans différentes conversations à
caractère in-vivo.
Notre étude a pour objectif de voir si les
stéréotypes sociaux et les traits linguistiques apparaissant dans
notre corpus entrainent réellement la manifestation de la variation
sexolectale.
Mots -clés
-Variation sexolectale
- Les stéréotypes sociaux
- Conversations à caractère in-vivo
-Les traits linguistiques
Summary
The study we conducted is to detect the linguistic differences
within dialects of women and men and see if both sexes have the same resources
phonological, morph syntactic and lexical to express .Our research is part a
sociolinguistic context. It is based on the observation of verbal exchanges of
students and students in various in vivo character conversations.
Our study aims to see if the social stereotypes and linguistic
features appearing in our corpus actually cause the manifestation of
sexolectale variation.
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TABLE DES MATIERES
Dédicaces
Remerciements
Résumé
Table des matières
Introduction générale
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
1. Problématique et hypothèses 1
2.Choix du thème et objectifs 1
3. Outils d'enquêtes 2
3.1 Enquête par questionnaire 2
3.1.1. Présentation du questionnaire 2
3.1.1.a. Profil des enquêtés 3
3.1.1 b. Questionnaire 3
3.1.1. c. Objectifs de chaque question 4
3.2. Enquête par enregistrement 7
3.2.1. Enregistrement est une technique d'enquête 7
3.2.2. Déroulement de l'enquête par enregistrement
7
3.2.3. Conventions de transcription .9
3..2.4. les enregistrements ..11
4. Le contexte sociolinguistique de la recherche 11
4. 1. Aperçu sur la sociolinguistique en Algérie
12
4.2. Le dialecte 13
4.3. Le contact de langues (français/Arabe dialectal)
14
4.3.1. L'emprunt du français à l'Arabe dialectal
.14
4.3.2. Le bilinguisme .14
4.3.3. Le mélange de code 15
4.3.4. L'alternance codique 15
4.4. Le statut du français en Algérie ..16
Chapitre II: La variation sexolectale
1. Définition de la variation 17
2. Typologie de la variation 18
2.1. La variation diachronique
|
18
|
2.2. La variation diatopique
|
19
|
2.3. La variation diastratique
|
.19
|
2.4. La variation diaphasique
|
.19
|
2.5. La variation diagénétique
|
19
|
3. La variation sexuelle ou sexolectale
4. Le parler féminin et le parler masculin
|
...20
21
|
4.1. Le raffinement
|
.22
|
4.2. La correction
|
23
|
4.3. La politesse et l'incertitude
|
24
|
5. Etude du para linguistique
|
.25
|
6. Les stéréotypes dans le parler des deux sexes
|
26
|
6.1. La définition du concept du stéréotype
|
..26
|
6.2. Les stéréotypes dans le parler masculin et
féminin
|
27
|
7. Les particularités linguistiques des deux parlers
|
29
|
7.1. L'utilisation de la langue
|
..29
|
7.1. a. Sur le plan lexical
|
29
|
7.1. b. Sur le plan morphosyntaxique
|
31
|
7.1. c. Sur le plan phonétique
|
.31
|
7.2. Le choix de langue
|
32
|
7.2. a. L'alternance codique
|
32
|
7.2. b. L'interférence
|
34
|
7.3. La conformité linguistique
|
34
|
8. Un aperçu sur les modes et les thèmes du
discours des femmes et des hommes
|
35
|
9. Les différences de pratiques dans l'échange
verbal
|
36
|
Chapitre III : Analyses et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
|
|
1. L'enquête par questionnaire : Analyse des données
recueillies
|
37
|
2. Synthèse de l'enquête par questionnaire
|
51
|
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
|
|
1. L'enquête par enregistrement
|
52
|
1.1. La méthodologie
|
..52
|
1.2. Présentation et recueil du corpus
|
.52
|
2. Analyse du corpus
|
..53
|
2.1. Analyse des séquences
|
.53
|
2.1.1 Séquences E1
|
.53
|
2.1.2. Séquences E2 .62
2.1.3. Séquences E3 .65
3. Synthèse de l'enquête par enregistrement ...68
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
Liste des tableaux
N°
|
Titre du Tableau
|
page
|
01
|
tableau représentatif du profil des locuteurs
interrogés lors de l'enquête par questionnaire
|
3
|
02
|
tableau descriptif des locuteurs enregistrés.
|
9
|
03
|
tableau représentatif des résultats de notre
enquête (réponses à la question n°3a)
|
39
|
04
|
tableau représentatif des résultats de notre
enquête (réponses à la question n°3.b)
|
40
|
05
|
tableau représentatif des résultats de notre
enquête (réponses à la question n°3.c)
|
41
|
06
|
tableau représentatif des résultats de notre
enquête (réponses à la question n°5a)
|
43
|
07
|
tableau représentatif des résultats de notre
enquête (réponses à la question n°5.b)
|
44
|
08
|
tableau représentatif des résultats de notre
enquête (réponses à la question 5c)
|
44
|
09
|
tableau représentatif des résultats de notre
enquête (réponses à la question°:9.a)
|
48
|
10
|
tableau représentatif des résultats de notre
enquête (réponses à la question n° :9.b)
|
48
|
11
|
tableau représentatif des résultats de notre
enquête (réponses à la question n° :9.c)
|
49
|
12
|
tableau synthétique des résultats correspondant
aux stéréotypes émergés dans la conversation
mixte.
|
61
|
Transcription des phonèmes de l'arabe dialectal
|
q
|
|
Palatale emphatique
|
s
|
|
Sifflante emphatique.
|
r
|
j
|
Latérale vibrante sonore.
|
gh
|
|
Vélaire sonore.
|
Kh
|
|
Vélaire sourde.
|
H
|
|
Pharyngale sourde.
|
h
|
~~
|
Laryngale sourde.
|
Ç
|
~
|
Laryngale sourde
|
``
|
`
|
Apostrophe
|
T
|
~
|
dentale emphatique
|
t
|
'
|
Dentale sourde
|
Un tableau indiquant le système de
translittération
Introduction générale
La situation linguistique en Algérie est susceptible de
changer successivement .Cette mutation a engendré l'existence des
variantes linguistiques au sein de la communauté. De ce fait, nous avons
choisi d'étudier la variation linguistique qui s'inscrit dans un cadre
sociolinguistique. Ces variantes linguistiques sont manifestées sous
l'influence de différents facteurs linguistiques et sociaux notamment le
sexe des locuteurs.
Peu de sociolinguistiques qui ont mené des
enquêtes sur l'analyse des pratiques linguistiques selon le
paramètre du sexe dans la mesure où les travaux sur le parler des
femmes ont vu le jour.
Labov (1976) a approuvé au moyen de ses travaux sur
l'anglais parlé à New-York en 1966 que la différenciation
sexuelle est remarquable entre le parler masculin et féminin.
IL a aussi découvert, à l'aide de ses recherches
empiriques, des traits linguistiques qui marquent l'existence de cette
différenciation .Cette dernière est un débat qui a
animé le champ de la sociolinguistique depuis les années
soixante.
Dans notre étude, nous décrivons essentiellement
la communication et la manière dont les locuteurs et les locutrices
pratiquent que ce soit dans une conversation mixte, masculine ou
féminine en adoptant l'idée que la langue est sexuée.
Certains sociolinguistes ont donné comme remarque que
le parler des femmes est pris pour un langage déviant comme a
déclaré Aebischer (1985 :118) « C'est le langage des
hommes qui a été pris pour norme, celui des femmes figurant du
même coup comme déviance ou comme défaut. »
Nous avons opté pour mener une analyse empirique sur le
terrain pour traiter quelques signes relatifs au phénomène de la
variation sexuelle .A cet effet, nous avons adopté deux outils
d'analyses estimés adéquats pour notre analyse .Il s'agit, d'une
enquête par questionnaire et d'une enquête par enregistrement.
Notre travail est réparti en quatre chapitres :
Un premier chapitre portant sur les outils méthodologiques
et contexte
sociolinguistique de la recherche .Au premier lieu, nous
décrivons les étapes de l'enquête ; le premier outil porte
sur le questionnaire qui est un outil ,d'une part , nécessaire pour
expliquer notre problématique et d'autre part pour
recueillir des informations au moyen des réponses des
enquêtés pour mieux comprendre le phénomène
étudié et d'obtenir le taux approximatifs des résultats
pour que nous puissions nous approcher de la vérité sans attacher
à une exactitude rigoureuse.
Quant au deuxième outil portant sur le processus
d'enregistrement, ce dernier est une méthode descriptive qui repose sur
l'observation des échanges verbaux des étudiants et des
étudiantes dans différents types de conversation .Au moyen de ces
derniers , nous visons si les représentations attribuées au
comportement langagier des hommes et des femmes sont variables selon des
critères sociaux.
Maintes recherches en linguistique ont fait profit de
l'invention des moyens d'enregistrement du son, tels que le portable, un
poste-radio, un magnétophone, etc. Ces recherches prennent pour objet
d'étude le langage humain comme un fait social en analysant des
échantillons d'interactions in-vivo.
Dans le cadre théorique nous donnons un aperçu
bref sur la situation sociolinguistique en Algérie, définissons
quelques concepts et présentons des notions et des approches concernant
les langues en présence.
-Le deuxième chapitre portant sur la définition
de la variation, la typologie de variation , la variation sexuelle et les
caractéristiques du parler des femmes et celui des hommes .Nous traitons
aussi les phénomènes sociaux et linguistiques influant sur les
pratiques langagières des deux sexes et nous mettons en valeur les modes
de discours ainsi que les thèmes abordés par les femmes et les
hommes.
-Le chapitre trois consiste à exposer l'analyse et
traitement des données de l'enquête par questionnaire et un
synopsis qui résume la synthèse de cette enquête.
-Le dernier chapitre dans lequel nous présentons notre
corpus puis nous traitons
quelques séquences tirées de trois
enregistrements. En clôturant ce chapitre par une synthèse qui
synthétise le résultat que nous avons obtenu.
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
1. Problématique et hypothèses
La présente recherche a pris un commencement suite
à nos interrogations sur certains phénomènes apparaissant
dans le parler des étudiants et des étudiantes fréquentant
l'université Hassiba Benbouali pole d'Ouled -farès ,
située au nord -Est de la wilaya de
Chlef pendant l'année universitaire 2014 \2015. Ces
étudiants leurs spécialités sont différentes.
Nous avons remarqué que les manières de leurs parlers sont
hétérogènes. Nous avons donc découvert l'existence
de certains stéréotypes sociaux dans le parler de chaque sexe
ainsi que des signes innés tels que le ton et le débit de la
parole de chaque sexe. Ce qui nous a montré que ces locuteurs et
locutrices communiquent différemment.
Ces différentes pratiques langagières ont
attiré notre attention et nous avons voulu, d'une part, d'étudier
leur fonctionnement notamment sur le plan linguistique et d'autre part de
dévoiler les facteurs extralinguistiques qui affectent le langage des
deux sexes Cette vision nous a permis, entre autres, de nous interroger sur ces
façons de parler. De ce fait, les questions que nous nous sommes
posées sont regroupées dans la problématique suivante :
· Dans quelle mesure le facteur de sexe pèse sur le
comportement langagier des femmes et des hommes ?
· Où réside le phénomène de la
différenciation linguistique entre eux?
· Quels sont les facteurs linguistiques et
extralinguistiques qui favorisent l'émergence de la variation
sexuelle?
Cette problématique nous a fait penser à
émettre les hypothèses suivantes :
· Les compétences lexicales et syntaxiques seraient
ce qui différencie l'utilisation de la langue entre les deux sexes.
· Les stéréotypes pourraient être une
preuve pour admettre l'existence de la différenciation linguistique dans
le parler des deux sexes.
· Le choix et l'usage de la langue pourraient un signe
engendrant la manifestation du phénomène en question.
2. Choix du thème et objectifs
Nous avons pensé à étudier le
phénomène de la différenciation linguistique apparaissant
dans le parler des femmes et celui des hommes car nous avons remarqué
que les femmes et les hommes ne parlent pas de la même façon dans
toutes les situations de
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
communication. Les femmes changent leur comportement discursif
en présence des hommes ou dans une conversation intime avec leurs
semblables.
De cela, nous avons eu une grande curiosité de
détecter les causes primordiales engendrant l'émergence de cette
variation tout en nous basant sur une étude de conversations
spontanées in-vivo en arabe dialectal et en langue française.
En réalité, il y'a peu de travaux
sociolinguistiques qui traitent les manières de parler des femmes et des
hommes dans des échanges verbaux pour dévoiler les
différentes caractéristiques de chaque parler afin de pouvoir
déterminer les raisons qui sont susceptibles à entrainer la
manifestation de la variation sexolectale.
Comme nous étudions à l'université
Hassiba-Ben-Bouaali Pôle d'Ouled -Farès, nous l'avons choisie
comme un lieu adéquat où nous avions l'opportunité
d'interroger facilement des étudiantes et des étudiants et de
collecter un recueil de données au moyen d'enregistrement.
- Notre objectif est, d'une part d'acquérir des
connaissances sur les préjugés sociaux et voir s'ils peuvent
affecter le langage des hommes et des femmes, d'autre part, d'approuver
éventuellement que le paramètre de sexe entraine
réellement l'émergence de la variation sexolectale.
3. Outils d'enquêtes
3.1. Enquêtes par questionnaire
3.1.1. Présentation du questionnaire
De manière beaucoup plus concrète, nous nous
servons d'un questionnaire que nous avons distribué à 20
étudiants dont 10 de sexe masculin et 10 de sexe féminin.
Les personnes que nous avons enquêtée sont des
étudiants fréquentant l'université Hassiba Benbouali
pôle d'Ouled Farès \Chlef. Ils représentent une
tranche d'âge variant entre 22 ans et 25 ans. Ces étudiants
possèdent des pratiques langagières ou socioculturelles propre
à eux ainsi qu'ils étudient de différentes
spécialités où l'enseignement s'effectue en langue
française. Les spécialités des étudiants sont
mentionnées dans le tableau ci-dessous
3.1.1.a. Profil des enquêtés
SEXE
F : Femme/ H : Homme
|
Age
|
Spécialité
|
Département
|
F 1
F 2
|
22 ans 26 ans
|
Licence en langue anglaise
|
lettres et des langues
|
F 3
F 4
|
32 ans
23 ans
|
Master 2 en FOS
|
lettres et des langues
|
F5
F 6
|
25 ans 25 ans
|
Master 1 en littératures
|
lettres et des langues
|
F 7
F 8
|
30 ans
25 ans
|
Master 2 en sciences du langage
|
lettres et des langues
|
F 9
F 10
|
24 ans 24 ans
|
Master 2 en FLE
|
lettres et des langues
|
H1
H2
|
23 ans
25 ans
|
Licence en langue anglaise
|
lettres et des langues
|
H 3
H 4
|
24 ans
26 ans
|
Licence arabe
|
arabe
|
H 5
H 6
|
26 ans
23 ans
|
Master 1
|
sciences humaines
|
H 7
H 8
|
25 ans
24 ans
|
Master 2 littératures
|
lettres et des langues
|
H 9
H 10
|
24 ans
26 ans
|
Master en sciences du langage
|
lettres et des langues
|
Tableau 1 : Tableau représentatif du profil des
locuteurs interrogés lors de l'enquête par
questionnaire
3.1.1.b. Le questionnaire
Le questionnaire est une action par laquelle nous chercherons
à vérifier les dispositions des personnes interrogées afin
de recueillir assez d'informations présumées importantes à
la compréhension du phénomène étudié.
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
Au moyen de cette méthode, nous allons analyser les
représentations construites par les étudiants et les
étudiantes à propos des phénomènes linguistiques
apparaissant dans le parler des hommes et celui des femmes.
Notons que notre enquête ayant un caractère
semi-directif qui permet de collecter assez d'informations sur le
phénomène en question. Nous donnons la chance aux
enquêtés interrogés de donner leurs opinions.
Nous remarquons que notre questionnaire est composé de
dix questions ouvertes afin de donner une opportunité aux
enquêtés pour donner leurs opinions sur les facteurs sociaux et
les traits linguistiques figurant sur le questionnaire. De ce fait, le choix du
paramètre de sexe est très important. Il n'est pas
aléatoire car nous voulons, à travers ce paramètre,
obtenir des résultats qui pourraient vérifier la vraisemblance de
nos hypothèses. Par ailleurs, nous pouvons noter que les
résultats obtenus confirment les suggestions théoriques
fondées sur des recherches sociolinguistiques.
3.1.1.c. Les objectifs de chaque question
La question n : 1 « y'a-t-il des marques
de différenciation dans le parler des femmes et dans celui des hommes ?
»
Cette question est le pivot de notre questionnaire. À
travers les opinions qui seront recueillies, nous allons découvrir le
degré de différenciation existant dans le parler des deux
sexes.
La question 02: « Qui parmi les deux sexes
alterne -t- il deux langues dans son parler ?
Nous avons posé cette question concernant l'alternance
codique pour voir si le choix de langue affecte le langage des deux sexes.
La question 03 : « Est-ce-que la langue
utilisée par les femmes diffère-t-elle de celle utilisée
par les hommes selon des critères linguistiques ?
Si oui la différenciation apparait dans : a. La
modification au niveau phonétique.
b.
Au niveau morphosyntaxique.
c. Lexique.
Nous avons remarqué, selon les études
sociolinguistiques, que le langage varie selon des critères
linguistiques. Ces derniers portant sur des critères lexicaux,
phonétiques ou morphosyntaxiques.
La question 04 : « Qui parmi les deux sexes
utilise-t-il une langue normée?
Nous voulons traiter le paramètre l'usage jugé
correct pour connaitre si ce phénomène est une
caractéristique qui marquerait le parler des deux sexes.
La question 05 : « Est-ce-que les femmes
se surveillent-elles dans une conversation mixte ou en présence des
hommes?
a. Par timidité.
b. pour se montrer moins bavardes.
c. par prestige.
C'est une question qui vise à vérifier le
degré d'hétérogénéité des constats
qui rentrent en jeu parce que cette question de surveillance nous a fait penser
à détecter les raisons qui poussent l'un de ces deux sexes
à se surveiller en parlant devant son interlocuteur ainsi que pour
former une conjecture qui deviendrait un stéréotype
émergé selon les opinions des enquêtés.
La question 06 : « Qui utilise beaucoup
plus l'expression gestuelle dans son discours?
Cette question nous a incitée à penser à
l'expression gestuelle que nous pouvons prendre pour une hypothèse.
Cette dernière pourrait maquer la manifestation de la
différenciation dans la parler des deux sexes.
La question 07 : « Qui selon vous le sexe
qui crée le plus de nouveaux mots dans son parler ?
Nous avons posé cette question pour découvrir la
manière dont un de ces sexes pourrait créer de nouveaux mots et
voir si cette création lexicale enrichirait son vocabulaire.
La question 08 : « Dans une conversation
mixte qui monopolise beaucoup plus la parole?
A travers cette question, nous voulons connaitre si le statut
social des deux sexes a un rôle qui permettant à l'un d'eux de
monopoliser la parole .
La question 09 : « Les
particularités et les caractéristiques linguistique dans le
parler des deux sexes?
Réside dans :
a) Le langage détourné
b) Le ton de la voix.
c) L'usage des expressions de politesse.
Nous voulons mettre l'accent sur quelques
particularités linguistiques qui pourraient être des traits
marquant une variation linguistique que les hommes n'ont pas un discours direct
surtout quand ils parlent des femmes. Leur vocabulaire a une connotation
détournée qui pourrait être comprise que par les
interlocuteurs du même sexe.
Comme la nature biologique des deux sexes est
différente, le ton de la voix est un facteur majeur provoquant
l'émergence de différenciation dans le parler des femmes et celui
des hommes.
Nous avons pensé à étudier la formulation
de politesse que les femmes utilisent fréquemment car elles sont connues
par leur caractère réservé .Ce dernier les incitent
à être assez polies devant les hommes pour être bien
jugées.
Nous visons à travers cette question les raisons qui
incitent les femmes à utiliser l'expression de politesse dans leur
langage .Ces raisons pourraient être tributaires des traditions et des
coutumes qui sont répandues dans notre société.
La question 10 : « Qui utilise mieux le
français en Algérie ? »
Comme le français est une langue de prestige, nous
avons voulu vérifier l'hypothèse de prestige selon laquelle les
femmes algériennes sont connues par leur caractère prestigieux.
De ce fait, nous souhaitons tirer un jugement crédible que nous prenons
pour une trace
plausible dans la mesure où les femmes maitrisent cette
langue de prestige pour se différencier de l'homme.
3.2. Enquête par enregistrement
Cette technique d'enquête fixe nettement un objectif
crucial. Il s'agit de la description des parlers des hommes et des femmes et la
mise en valeur des représentations sociolinguistiques susceptibles
d'expliquer le phénomène de différenciation linguistique.
Les enregistrements élaborés établissent une étape
majeure dans le but d'analyser les pratiques langagières des femmes et
des hommes en matière de la langue française et l'arabe
dialectal. Nous avons opté pour observer l'usage de la langue
française et l'arabe dialectal dans des conversations qui permettent
l'étude des représentations envers les langues et le
mélange. Nous voulons repérer des indices pour une meilleure
compréhension des phénomènes qui apparaissent dans ces
conversations. Ce qui va permettre de mettre en valeur les
représentations et leur rapport avec le parler des deux sexes.
Nous pouvons, donc, déduire que le processus de
l'enregistrement est une phase qui complémente le questionnaire.
3.2.1. Enregistrement est une technique
d'enquête
L'enregistrement est une technique méthodiquement
employée à l'oral dans la mesure où nous mettons
principalement l'accent sur la manifestation des représentations et des
préjugés sur les façons de parler des deux sexes.
A travers cette technique d'enregistrement, nous allons
essayer de les décrire afin de faire voir la véracité de
l'existence de ces préjugés attribués au langage des
hommes et des femmes.
3.2.2. Déroulement de l'enquête par
enregistrement
Le tableau établi ci-dessous résume quelques
informations concernant l'identité de personnes enregistrées.
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
Tableau N° :1
Sexe
|
Age
|
Fonction
|
Résidence
|
Filière
|
Profession des parents
|
Féminin
|
25 ans
|
Etudiant
|
Sidi akacha
|
Master 2 Fos
|
Père ; enseignant Mère ; femme au foyer
|
Féminin
|
25 ans
|
étudiant
|
Chlef-ville
|
Master 2 Fos
|
Père : Imam
Mère : femme au foyer
|
Féminin
|
22 ans
|
étudiant
|
Chorfa-chlef
|
Master 2 Fos
|
Père : employeur Mère ; enseignante
|
Féminin
|
24 ans
|
//
|
Chettia- chlef
|
Master 2 Fos
|
Père : commerçant Mère : femme au foyer
|
masculin
|
25 ans
|
//
|
Chettia/chlef
|
Master 2 Fos
|
Père ; retraité
Mère : femme au foyer
|
masculin
|
23 ans
|
//
|
Sobha/chlef
|
Master 2
Fos
|
Père ; un fellah
Mère : femme au foyer
|
masculin
|
23 ans
|
//
|
Oued-fada
|
Master 1
sciences du
langage
|
Père ; un fellah
Mère ; femme au foyer
|
masculin
|
24 ans
|
//
|
Chorfa/chelf
|
Master 1
Langue anglaise
|
Père ; employer Mère ; infirmière
|
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
féminin
|
25 ans
|
//
|
Ouled-ferès
|
Master 2 FLE
|
Père ; enseignant Mère ; enseignante
|
féminin
|
23 ans
|
//
|
Sendjas
|
Master 1 sciences du
langage
|
Père ; employer
Mère ; femme de
ménage
|
féminin
|
24 ans
|
//
|
Oued sly
|
Master 2
Fos
|
Père ; fellah
Mère; femme au foyer
|
féminin
|
25 ans
|
//
|
Ténès
|
Littérature
|
Père ; pécheur
Mère; femme au foyer
|
Tableau 2 : Tableau descriptif des locuteurs
enregistrés.
3.2.3. Les conventions de transcription
Nous transcrivons notre corpus de façon orthographique
sans donner l'importance aux phénomènes phonétiques car
nous ne nous basons pas seulement sur la prononciation des locuteurs et des
locutrices.
Concernant les conventions de transcription orthographique,
nous nous sommes basée sur celles proposées par Vion (1992) et
celle de CLA de Neuchâtel1, dans la mesure où nous
avons ajusté ces conventions à notre corpus car il
présente un certain nombre de constitués conformes aux
conventions au niveau verbal et du non verbal.
Nous avons attribué : Courier New (11) italique gras
pour l'arabe dialectal et Courier New (11) normal pour le français quant
aux traductions nous les avons mises entre parenthèses en Times New
Roman (11). Les emprunts aux autres langues sont écrits en Courier New
gras.
1 Nous nous sommes inspirée de la thèse
de doctorat de Ali ben Cherif Mohammed-Zakaria,( 20082009), «
L'alternance codique arabe dialectal/français dans des conversations
bilingues des locuteurs Algériens immigrés/ non-immigrés
», thèse de doctorat, université de Tlemcen, sous la
co-direction de M. Boumediène Benmoussat (Professeur Université A
bou -B AKR B elkaïd - T lemcen )
Mme. Jacqueline B illiez (Professeur Université S tendhal
- G RENOBLE 3), p37.Nous avons opté pour nous servir des conventions de
transcriptions des données de notre corpus en suivant son modèle
car nous avons remarqué que ces conventions sont adéquates.
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
Nous signalons que les énoncés en langue arabe
sont en graphie latine standard avec certaines dispositions en prenant en
valeur certains caractéristiques phoniques de l'arabe dialectal.
|
Conventions de transcription
|
/
|
|
Rupture de l'énoncé sans qu'il ait
réellement de pause.
|
\
|
|
Interruption d'un énoncé par l'intervention d'un
interlocuteur.
|
+, ++, +++
|
|
Pause très brève, brève, moyenne.
|
~
|
|
Intonation montante après ce signe.
|
~
|
|
Intonation descendante après ce signe.
|
« »
|
|
Séquence inaudible ou incompréhensible
|
(la) voiture
|
|
( )=partie non prononcée, ici seul, voiture est
prononcée
|
A :bla bla [bla bla
B: [bla.bla
|
|
Chevauchement de parole
|
~
|
|
Absence inhabituelle de liaison
|
A: bla \\
B: bla bla bla
|
|
Interruption
|
ih (oui)
|
|
Traduction en français des mots de l'arabe
dialectal.
|
des emprunts accommodés « enpiquniki »
|
par exemple
|
Ecriture en italique Gras
|
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
(silence)
|
Silence
|
(bruit)
|
Bruits survenus lors des échanges verbaux
|
3.2.4. Les enregistrements
Pour collecter des données, nous avons
enregistré des étudiants et des étudiantes afin que nous
puissions décrire les façons de parler des deux sexes. Ce qui
nous permet de détecter les marques linguistiques attribuées au
sexe féminin et au sexe masculin.
Il s'agit des stéréotypes et des marques
linguistiques dont nous avons parlé dans la partie théorique et
dans le questionnaire auquel des enquêtés interrogés ont
répondu.
Les deux enregistrements, dans lesquels une conversation mixte
et une conversation féminine ont été
réalisées, se sont déroulés dans deux classes
différentes à l'Université Hassiba Benbouali au
département des lettres et des langues. La conversation mixte a
été enregistré à 10h : 15min au bloc 8 salle
n°6.Or, la conversation féminine a été
enregistrée au bloc 2, salle °10 à 12h : 30min. Les filles
étaient en train d'expliquer à leur camarade qui se
prépare pour se marier, en été, la vie conjugale. Quant au
troisième enregistrement qui constitue la conversation masculine s'est
déroulée dans la cour à 14h : 30min par le biais d'un
informateur.
Ces trois enregistrements ont été
réalisés par le biais d'un portable. La durée de
l'enregistrement n° 01 est 5.24 mm et celle du 2eme est de 2.24
mn. Le 3éme enregistrement est d'une durée de 7.14 mn.
Il est à noter que les données de tous ces trois enregistrements
ont été transcrites orthographiquement après plusieurs
écoutes.
4. Le contexte sociolinguistique de la recherche
Avant d'étudier le phénomène de la
variation linguistique et de comprendre les raisons pour lesquelles il existe
une différenciation linguistique entre les hommes et les femmes, nous
devons donner un aperçu sur la sociolinguistique en Algérie ainsi
que sur les approches qui lui renvoient.
4.1 .Un aperçu sur le statut de la sociolinguistique
en Algérie
Avant de parler du statut de la sociolinguistique, nous allons
bien la définir brièvement. La sociolinguistique a pour but de
traiter de différents phénomènes qui se rapportent au
langage et à la langue selon les usagers et leurs usages dans la
société. Elle s'intéresse aussi à
l'interprétation des jugements que les communautés linguistiques
portent sur leurs langues. Elle a pour tâche d'étudier les
différentes variétés coexistant au sein de la
communauté linguistique en les mettant en rapport avec les structures
sociales. Autrement dit, elle réunit pratiquement toutes les
représentations langagières dans leur contexte social.
L'Algérie est un pays qui est connu par sa richesse au
vu de la présence simultanée de diverses langues à statut
officiel et non officiel utilisées par les sujets parlants.
Eventuellement, l'Algérie se caractérise par une situation
linguistique très importante de sorte qu'il est monologue sur le plan
formel. L'arabe classique est considéré comme une langue
officielle mais ce monolinguisme n'a pas empêché d'autres langues
et dialectes à se manifester dans la société
algérienne. Néanmoins, les pratiques langagières par
lesquelles s'est identifié l'Algérie font partie du patrimoine
culturel du pays. Il s'agit de : l'arabe dialectal, le tamazigh, l'arabe
standard.
Le contact de l'arabe classique avec l'arabe dialectal suscite
l'émergence du phénomène de la diglossie. Le premier
sociolinguiste qui a adopté le concept c'est Charles Fergusson (1959)
qui le définit comme une situation dans laquelle deux
variétés d'une même langue sont en usage dans un même
territoire dans la mesure où ces deux variétés sont
complémentaires bien qu'elles n'occupent pas les mêmes fonctions
sociales. L'une de ces variétés est considérée
« haute », raison pour laquelle son usage est remarquable dans des
situations d'oralité formelle et à l'écrit notamment dans
l'enseignement. Quant à l'autre est considérée comme
« basse ». Elle est réservée à l'oral de la vie
quotidienne. Cette diglossie est selon Fergusson(1959):
Une situation linguistique relativement stable dans laquelle,
outre les formes dialectales de la langue qui peuvent inclure un standard, ou
des Standards régionaux, existe une variété
superposée très divergente, hautement Codifiée (souvent
grammaticalement plus complexe) véhiculant un ensemble de
littératures écrite vaste et respectée...), qui est
surtout étudiée dans l'éducation formelle, utilisée
à l'écrit ou dans un oral formel mais n'est utilisée pour
la conversation ordinaire dans aucune partie de la communauté.
(Cité par Moreau ,1997 :25)
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
En revanche, l'arabe dialectal est privilégié
dans les productions artistiques comme les feuilletons, le théâtre
notamment dans les séries humoristiques. Nous soulignons que la
réalité linguistique en Algérie est plurilingue. La
communauté algérienne utilise dans la société :
l'arabe, le français et le berbère ou bien un mélange de
deux langues (français /arabe, français/berbère ou
arabe/berbère).
4.2. Le dialecte
Le dialecte est une variété linguistique propre
à un groupe d'utilisateurs déterminés. Cette
variété représente des particularités communes et
dont les caractéristiques dominant sont sensibles aux usagers. Le
dialecte est une variante locale d'une langue autrement dit, il s'agit d'un
système linguistique dérivé d'une langue d'une même
limite géographique.
Le dialecte est aussi constitué par des processus de
différenciation au sein d'une même langue de sorte que le
processus aboutira souvent à l'apparition de la langue, Cela dit, c'est
une variété de la langue qui se rapporte à l'origine du
locuteur ou à son intégration dans un cadre géographique,
temporel ou social. Il est aussi considéré comme :
Une dérivation ou même bien souvent une
déformation de la norme reconnue. Sur le plan historique ce point de vue
est inexact, car la grande majorité des prétendus dialectes ne
présente que le développement régulier et
différencié des formes de langues antérieures langue
officielle. (Sapir : 1968 :66 ).
Nous distinguons un arabe standard. Le statut non officiel de
l'arabe dialectal et son absence à l'école représente des
raisons pouvant faciliter l'innovation et la perméabilité avec
d'autres langues.
L'arabe dialectal est la langue maternelle de la population
algérienne. Elle est utilisée dans les lieux publics. Elle est
aussi utilisée dans des situations de communications diverses. Cela dit,
elle occupe une fonction cruciale bien qu'elle ne soit pas reconnue dans des
institutions étatiques et administratives car elle n'a pas un statut
officiel en conséquence elle est réservée à l'oral
bien qu'elle soit utilisée dans certains domaines artistiques tels que
la production des chansons typiquement Rai et dans des feuilletons
télévisés et à la comédie.
4.3. Chapitre I : Outils
méthodologiques et contexte sociolinguistique de la
recherche
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
Chapitre I : Outils méthodologiques et contexte
sociolinguistique de la recherche
Le contact de langues (français \Arabe dialectal)
4.3.1. L'emprunt du français à l'Arabe
dialectal
L'Algérie, un pays comme plusieurs pays dans le monde,
propose une vue d'ensemble environnée en matière de
plurilinguisme. De ce fait, nous tenons compte que les comportements langagiers
naissant à partir de l'usage de deux langues par un même locuteur
ou une communauté sont considérés comme des
phénomènes historiques et linguistiques
Ce phénomène est observable à l'oral
comme à l'écrit. C'est le cas des conversations dans lesquelles
les locuteurs intègrent dans le système linguistique
français des lexis de la langue arabe
Morsly (2002) note que ce procédé est courant et
touche plusieurs registres de communication et de langue .A l'instar de ces
pratiques langagières, il existe en Algérie d'autres langues
étrangères comme le français qui est strictement un
héritage du colonialisme. Raison pour laquelle, le peuple
algérien favorise l'apprentissage de la langue française. Cette
dernière est omniprésente dans le discours quotidien de
l'Algérien ainsi que dans tous les domaines. De ce fait, il la prend
aussi pour une première langue cible. En conséquence, Le
français est privilégié d'une élite
algérienne. En conséquence, nous admettons que tout individu bien
scolarisé en français est considéré parmi
l'élite intellectuelle.
En contre partie, il ya une autre langue
étrangère qui a eu la lumière dans notre
société, c'est bien donc la langue anglaise qui se manifeste
éventuellement grâce au phénomène de la
mondialisation qui a affaire à la technologie exportée des autres
pays..
4.3.2. Le bilinguisme
Le bilinguisme est l'un des principaux objets d'étude
de la sociolinguistique. C'est une situation linguistique où deux ou
plusieurs langues sont en contact. Néanmoins Certains chercheurs
définissent le bilinguisme comme une situation linguistique où
les individus ayant la capacité de produire des énoncés
significatifs dans deux langues ou la maîtrise d'au moins une
compétence linguistique (lire, écrire, parler, écouter)
dans une autre langue.
Par ailleurs, le bilinguisme est un phénomène
mondial. De ce fait, l'Algérie est un pays bilingue
caractérisé par la coexistence de deux langues différentes
« l'arabe et le
français » qui sont utilisées en
parallèles par des sujets parlants dans divers contextes. Selon Galisson
et Coste, le bilinguisme concerne « toutes les situations où un
individu est amené à utiliser alternativement des langues
différentes ; l'interprète, le traducteur et même
l'élève débutant dans l'apprentissage d'une langue
étrangère se trouvent donc dans une situation de
bilinguisme» (1990:100).
Pour Martinet : « Il est nécessaire de
redéfinir le terme de Bilinguisme :(emploi concurrent de deux idiomes
par un même individu ou à l'intérieur d'une même
communauté) ne serait ce que pour exclure l'implication très
répandue qu'il n'y a bilinguisme que dans le cas d'une maîtrise
parfaite et identique des deux langues en cause » (1982 :5).
Dans notre pays, le français est une langue
d'enseignement . Elle a acquis une situation primordiale car son usage
perpétuel a donné naissance à un phénomène
fulgurant. Les algériens habitant les régions urbaines ont permis
à cette langue étrangère de substituer la langue
maternelle parce qu'ils ont aussi disposé leurs enfants à pouvoir
acquérir la langue en question en bas âge en leur intégrant
dans des écoles privés pour mieux renforcer son acquisition.
4.3.3. Le mélange de code
Dans notre société algérienne, il existe
divers usagers vu que, dans une situation de communication, nous utilisons deux
langues simultanées .Nous appelons un mélange de code ou code
mixing « l'apparition dans le même mot d'éléments
appartenant à deux langues différentes. » (Dubois 1994
: 297).
Dans le parler des Algériens, l'usage du
français est présent néanmoins son usage diffère
selon le niveau intellectuel. Les gens qui ne maitrisent pas les normes de la
langue française ont souvent tendance à faire appel à
l'emprunt, à l'alternance codique à cause de la pauvreté
lexicale. Quant aux individus intellectuels, ils alternent
régulièrement deux systèmes différents dans leur
vie de tous les jours .
4.3.4 .L'alternance codique
Le sujet parlant se sert dans une situation linguistique de
deux langues différentes pour produire un énoncé
compréhensible dans la mesure où ,le changement alternatif de
langue se manifeste dans la même phrase .Pour mieux éclairer cette
idée, nous nous servons de la
définition de Gumperz (1989) : «la
juxtaposition à l'intérieur d'un même échange
verbal, de passages ou le discours appartient à deux systèmes ou
sous - systèmes grammaticaux différents »(cité
par Moreau, 1997 :57). Gumperz a voulu expliquer ce
phénomène comme un processus qui la forme de deux phrases qui se
suivent. Cela dit : un locuteur utilise une seconde langue soit pour renouveler
ou recommencer son message soit pour répondre à l'affirmation de
quelqu'un d'autre.
4.4. Le statut du français en Algérie
Le champ linguistique après l'indépendance est
monopolisé par l'usage de la langue française de manière
si flagrante. Elle est devenue la langue des administrations. Elle était
intégrée dans le système d'enseignement. Après
1962, le français a connu une autre tournure après la
manifestation de l'arabisation tout en acquérant un autre statut car
elle a perdu certains avantages .De ce fait, dans des domaines publics l'usage
de la langue française a été réduit. Il s'agit des
systèmes d'enseignement, les centres de formations et l'administration.
Cette langue étrangère a gardé son prestige dans le milieu
intellectuel et dans la réalité algérienne car sont
nombreux les individus algériens de différentes classes se
servent de cette langue dans leurs conversations.
La langue française a joué un rôle majeur
car elle est restée la langue des enseignements supérieures :
scientifique et technique notamment le domaine médical qui ne peut s'en
passer. Elle a aussi pris une place remarquable dans le domaine
médiatique où il existe des chaines radiophoniques,
télévisées et dans la presse écrite d'expression
française. De ce fait, la langue française est devenue la langue
de transmission des savoirs et une langue de communication car elle
opère un accommodement entre plusieurs cultures. Elle demeure aussi la
langue de prestige qui embellit le discours des locuteurs notamment le discours
féminin. Nous pouvons donc inférer que le français a pris
la place d'une seconde langue. Elle est considérée comme une
langue favorisant le développement du pays. Toutefois, elle n'est plus
nocible au développement de l'arabe et ce dont la maîtrise est
devenue obligatoire pour décrocher un emploi public.
Chapitre II : La variation sexolectale
Chapitre II : La variation sexolectale
1. Définition de la variation
Dans le cadre sociolinguistique, l'étude de la
langue, autant qu'homogène et stable, n'est plus le souci majeur des
chercheurs sociolinguistiques qui s'intéressent beaucoup plus dans leurs
études empiriques aux usages particuliers qui génèrent de
différents discours déterminés par des facteurs entrant en
jeu dans une communication. L'émergence de la variation est due à
l'influence du social dans le jeu linguistique tout en prenant en
évidence tous les paramètres qui créent des
variétés d'usage dans la langue. Nous pouvons donc dire que la
variation linguistique est l'apanage de l'influence de la société
sur la langue et le langage comme il a signalé Labov (1972) :
« Pour nous, notre objet d'étude est la structure et
l'évolution du langage au sein du contexte social formé par la
communauté linguistique ». (Cité par Gadet,
2007 :107)
L'hétérogénéité de
la communauté linguistique provoque la variabilité de la langue
Mais, elle ne se présente pas un ensemble de règles. Elle
présente des différenciations dans l'usage linguistique.
Autrement dit, les langues changent selon les usages et les usagers. En
conséquence, elle acquiert une richesse linguistique .Nous pouvons
accepter l'idée que les langues dépendent à une
variation.
La variation est un concept majeur de la
sociolinguistique en opposition avec la vision structurale des langues.
Saussure nie catégoriquement qu'il existe plusieurs manières de
dire ce que nous voulons dire par opposition à Labov. Ce dernier est un
sociolinguiste très connu pour son rôle dans la recherche. Il a
fait apparaître l'absolue nécessité de considérer la
réalité des productions dans une langue qui n'est plus
considérée comme une entité abstraite.
L'auteur n'hésite pas à dire que la
sociolinguistique c'est la linguistique, même s'il est obligé de
constater que certains linguistes négligent à tort l'étude
du contexte social. Herzog et Weinriche ont approuvé que la variation a
eu la lumière selon des principes empiriques dans un article
intitulé « Les fondements empiriques d'une
théorie du changement linguistique paru 1966. » Aussi,
elle est clairement connu comme un phénomène qui a fait l'objet
de plusieurs réflexions, tant au niveau épistémologique
qu'au niveau plus spécifique appliqué à des langues bien
précises.
De plus, La sociolinguistique se propose de prendre
véritablement conscience l'homme dans la langue, le locuteur, son
milieu, le sexe de l'interlocuteur auquel il s'adresse,
la communauté linguistique, bien que toutes ces
donnée soient clairement complexes. De ce fait, Pour Labov, dans notre
étude sociolinguistique, il est impérativement de prendre en
considération les hommes qui parlent la langue que nous devons
étudier dans un environnement social.
Cela dit, Labov tente de mettre en rapport les
manières de parler avec des variables sociales, qui peuvent être
beaucoup plus fines (et qui sont déterminées
précisément par l'analyse) que les grandes catégories
sociales traditionnelles (profession, sexe, âge, lieu de
résidence. Il s'agit de corréler chaque variante linguistique
à une cause extralinguistique (classe sociale, sexe, âge, habitat,
race, attitudes des locuteurs, circonstances de la communication, etc.) ou
chaque ensemble de variantes linguistiques (réalisation d'une variable)
à une ou des variables sociales.
Dans le cadre sociolinguistique, les sociolinguistes
s'intéressent beaucoup plus à l'usage et aux usagers qu'à
la norme dans leurs études. Les langues sont tributaires de la
variation. Elles sont muables et n'ayant pas un ensemble unique et stable de
règles, car ces dernières varient en fonction de plusieurs
critères. Nous avons beau considéré que les sujets
parlants, au sein de la même communauté linguistique, n'ont pas
toujours les mêmes usages linguistiques. Ce qui entraine la variation
dans la langue. Les sociolinguistes : Flydal (1951) et Gadet (1997) en
suggèrent quelques types.
2. Typologie de la variation
Nous distinguons généralement quatre
grands types de variations. La première (variation diachronique) a
été introduite par Saussure (1968) et ne relève pas
directement de la sociolinguistique. Les deux suivantes (diatopique et
diastratique) ont été amenées par Flydal (1951) repris par
Coseriu, qui a notamment ajouté la quatrième variation
(diaphasique, 1966, 1973, 1988) et la cinquième variation
diagénitique .La variation apparait à tous les niveaux de langue
que ce soit : lexical, syntaxique, morphosyntaxique ou
phonétique.
2.1.La variation diachronique
Selon le dictionnaire de Larousse (1994), nous
définissons cette variation «caractères des
faits linguistiques considérés de point de vue de leur
évolution dans le temps ,succession de synchronies constituant
l'histoire de telle ou telle langue ou bien l'évolution dans le temps
des faits sociaux , économiques ». Moreau l'a
définie comme « La variation diachronique est
Chapitre II : La variation sexolectale
Chapitre II : La variation sexolectale
liée au temps ; elle permet de contraster les
traits selon qu'ils sont perçus comme plus ou moins anciens ou
récents. » (1997 : 284).
2.2.La variation diatopique
Cette variation a affaire à la position
géographique des locuteurs comme a expliqué Moreau :
« La variation diatopique joue sur l'axe géographique
; la différenciation d'une langue suivant les régions
relève de cette variation. Pour désigner les usages qui en
résultent, on parle de régiolectes, de topolectes ou de
géolectes » ((Moreau, 1997 : 284).
Le facteur espace consiste à nous montrer que
les locuteurs vivant sur le même territoire ne parlent pas, certes, de la
même façon mais chaque région n'est qu'un porteur
d'identité qui engendre les mêmes types d'effets.
2.3.La variation diastratique
Cette variation est tributaire de différentes
classes sociales des locuteurs. Autrement dit, les locuteurs ont des usages
différents en fonction de la classe sociale à laquelle ils
appartiennent. Cette différenciation donne naissance au concept de `'
sociolecte `' qui est défini comme une variété de langue
parlée par une communauté.
« La variation diastratique explique les
différences entre les usages pratiquées par les diverses classes
sociales. Il est question en ce cas de sociolectes » (Moreau,
1997 : 284).
2.4.La variation diaphasique
Cette variation est aussi nommée situationnelle
; c'est-à-dire une variation qui relève de la situation de
communication dans laquelle les locuteurs se trouvent. Ce type de variation
divise les locuteurs en plusieurs catégories en fonction des registres
utilisés au sein de la même langue. Selon Moreau :
«On parle de variation diaphasique lorsqu'on observe une
différenciation des usages selon les situations de discours ; ainsi la
production langagière est-elle influencée par le caractère
plus ou moins formel du contexte d'énonciation et se coule-t-elle en des
registres ou des styles différents» (1997 :
284).
2.5.La variation diagénétique
Nous considérons le sexe des locuteurs comme
une réalité sociale que nous décrivons de manière
objective. Ces locuteurs parlent différemment en fonction de leur
nature
biologique. Nous signalons que les femmes ont une
latitude d'usage moins étendue que les hommes. Elles ne peuvent pas
exprimer leur colère publiquement au moyen des mots jurons à
cause de leur statut social inférieur par rapport aux hommes et des
jugements sociaux que nous leur avons attribués.
Comme nous avons délimité notre champ
d'étude, nous avons opté pour étudier, dans cet espace de
variation, la variation diagénique pour pouvoir observer et
étudier les différents critères sur lesquels se manifeste
une différenciation sociolinguistique dans le langage féminin et
le langage masculin tout en mettant en évidence l'usage de la langue
auprès des deux sexes.
3. La variation sexuelle ou sexolectale
Les situations de communication vise essentiellement
le relation entre le sexe et le langage. A partir de ce point de vue, notre
étude se rapporte sur les particularités langagières et
leur relation avec le facteur du sexe que nous pouvons considérer comme
une dimension sociale.
Ce facteur fait partie de l'organisation des
sociétés. Il joue aussi un rôle très important dans
les pratiques sociales et les échanges verbaux. Le sexe n'est qu'un
paramètre parmi d'autres susceptibles d'expliquer exhaustivement les
variations linguistiques. Par ailleurs, l'émergence de parler des hommes
et celui des femmes sont tributaires de leurs différences biologiques
qui expliquent que les hommes et les femmes parlent différemment. Alors,
cette étude traite les différentes réflexions sur les
interrogations relatives au facteur en question.
Ce travail s'inscrit dans le cadre sociolinguistique
à caractère variationniste. La langue est un fait social comme
l'a définie Meillet (1921 ). Elle change selon des facteurs
extralinguistiques. Parmi ces facteurs, nous avons l'aspect sexuel des
interlocuteurs qui est considéré comme un facteur majeur pouvant
avoir une influence sur la langue. Dans cette dernière se manifeste le
phénomène de la variation. Mais, pour mieux élucider
l'impact de ce facteur sur la variation linguistique, nous avons opté
pour nous baser sur des travaux effectués par quelques linguistes tels
que: Yagullo (1978), Moreau (1998), Lakoff (1973), Labov(1973), Bailly, (1977),
Ucciani (2012) et d'autres dont nous allons citer les noms lors de
l'analyse.
Chapitre II : La variation sexolectale
Les différences linguistiques liées au
sexe du locuteur sont récemment devenues l'objet d'étude de
certains sociolinguistes. Des explorateurs et des savants ont remarqué
que dans les sociétés primitives l'existence de parlers distincts
entre les femmes et les hommes. Ces différences ont été,
cependant, négligées par les anthropologues.
Les linguistes ont aussi considéré la
différenciation sexuelle dans la langue comme un trait archaïque
propre aux sociétés non-développées ;
c'est-à-dire ces différences étaient une
particularité inexistante dans leurs sociétés modernes
comme elle a signalé marina Yaguello dans son livre «
les mots et les femmes » : «
Différenciations sexuelles dans la langue comme un trait archaïque
destiné à disparaitre au fur et à mesure qui meurent ou
s'occidentalisent les sociétés primitives »(
Yaguello (1978 :17) cité par Christian Baylon : 1996)
De plus, les linguistes ont pris ces
différenciations pour des phénomènes notoires qui ne
méritent pas leur attention. Par conséquent, ces
phénomènes ne seraient point leur objet d'étude de sorte
qu'ils étaient relativement inactifs dans le champ de recherches sur la
langue et le sexe.
Néanmoins, à la fin des années
1960, les linguistes ont pris des initiations pour s'intéresser aux
recherches sur la langue et le sexe suite à l'émergence du
mouvement féministe qui a poussé les linguistes à faire
des investigations sociolinguistiques en élargissant leurs champs
d'études en prenant en charge la dimension du sexe.
Lakoff (1973) a été la première
qui a reconnu que la variation sexuelle a une influence sur la langue. Selon
cet auteur, le langage féminin est hésitant raison pour laquelle
son impuissance l'empêche de requérir un pouvoir sur l'homme dont
la langue peut être un instrument de domination sur les femmes. De plus,
les grammairiens ont constaté que le discours féminin
diffère linguistiquement de celui des hommes. Cette
différenciation linguistique entre hommes et femmes est
étudiée dans le cadre concret de l'interaction verbale .Certains
considèrent les femmes comme plus conservatrices car elles
dénotent l'omission volontaire de ce qui pourrait être dit. En
conséquence, elles sont moins créatives.
4. Le parler féminin et le parler masculin
Toutes les enquêtes sociolinguistiques
menées aux Etats-Unis, en Angleterre, en Amérique du sud et en
France ont pris en considération toutes les caractéristiques
phonétiques et phonologiques du langage féminin et celles du
langage masculin de
Chapitre II : La variation sexolectale
différentes classes sociales. Nous avons
remarqué que les femmes utilisent dans leurs parlers des formes
linguistiques normées et prestigieuses mieux que les hommes. Lakoff
(1973 :17) admet que « le langage féminin existe de
manière flagrante qui différencie clairement du langage des
hommes ».
Selon les recherches sociolinguistiques, les femmes
utilisent dans leurs parlers des formes normées car elles
privilégient le parler standard tel que l'explique Labov :
« Pour les variables sociolinguistiques stables, les hommes
utilisent des formes non-standard plus fréquemment que les femmes.
» (1973 :210).
De plus, dans notre société, le statut
de la femme est pris pour un statut inférieur vu que les traditions et
les coutumes obligent les femmes à être conservatrices, raison
pour laquelle, dans une conversation mixte, elles se sentent moins
valorisées que les hommes, toutefois , elles cherchent des expressions
et des mots plus prestigieux elles se servent d'une langue plus
normée.
Selon les avis fondés au moyen des
études effectuées par les trois linguistes : Jespersen (1922),
Key (1970) et Lakoff (1973), le parler féminin est plus raffiné
et plus correct que le parler masculin. Alors, selon Key et Lakoff
(cités par Nathalie Berger, 1973 :7) : « le
comportement des femmes est moins assuré que celui des hommes et leur
langage, plus poli, reflète cette incertitude
»
Les différentes recherches dans le champ
sociolinguistique ont bien élucidé la signification de certains
critères attribués au langage des femmes. Il s'agit du
raffinement, de la politesse, de l'incertitude, etc.
Quand nous déclarons que le parler des femmes
est beaucoup raffiné, cela dit, nous voulons bien montrer que les femmes
choisissent un lexique adéquat pour imposer leur présence face
aux interlocuteurs hommes. Quant à l'usage des expressions de politesse
n'est qu'une manière dont les femmes procèdent pour ne pas entrer
en conflit avec les hommes .
4.1. Le raffinement
Jespersen, Lakoff et Key ont démontré
à travers leurs recherches que le parler des femmes se
caractérise par l'absence de mots grossiers et déjurons. Lakoff
à son tour a étudié deux phrases identiques sur le plan de
la syntaxe et du lexique. Les phrases étaient en anglais.
Chapitre II : La variation sexolectale
Chapitre II : La variation sexolectale
De cela, nous avons procédé à la
traduction des exemples1 cités par Lakoff (1973) pour mieux
expliciter le principe de raffinement.
- « Oh !chéri, tu as encore mis le beurre
d'arachide dans le réfrigérateur » - « Merde, tu as
encore mis le beurre d'arachide dans le réfrigérateur »
:
Elle a attribué la première phrase au
parler des femmes car « chéri » c'est une expression que la
femme utilise en parlant avec son interlocuteur homme. Quant à la
deuxième phrase, elle l'a attribuée au parler du masculin car
« merde » est une expression répandue beaucoup plus chez les
hommes.
Toujours, selon Key, Jespersen et Lakoff qui affirment
que le parler des femmes se caractérise par l'absence deslots grossiers
et déjurons Sur le plan lexical, pour exprimer leurs sentiments, les
femmes choisissent réellement un lexique qui ne choque pas la pudeur de
leurs partenaires. Cela dit, nous pouvons estimer que la femme se sent si
faible devant un interlocuteur homme notamment cette faiblesse l'oblige
à être conservatrice tout en faisant recours à
l'euphémisme.
4.2.La correction D'après Yaguello :
« La grammaire prescriptive évoque
toujours l'image de la vieille institutrice ou de la gouvernante revêche.
Les femmes attacheraient plus d'importance à la correction du discours,
à la norme .Elles ont même (d'après plusieurs
enquêtes une tendance à l'hypercorrection, c'est -à-dire
à l'assimilation excessive du modèle dominant. Elles emploient
moins de formes stigmatisées et intériorisent davantage les
formes prestigieuses emploient ». (1978 :20).
Les femmes, dans leur parler, veillent souvent
à reconnaitre les énoncés plus corrects et insistent sur
la bonne prononciation. A titre d'exemple, les femmes adoptent la prononciation
standard du phonème /r/ par opposition aux hommes qui ont tendance
à rouler le /r/.
1 Les exemples sont
cités dans le livre « women's language
»de Lakkof (1973) en langue anglaise et nous les avons traduits en
français vu que notre recherche se fait en français.
Les femmes ont souvent tendance à
idéaliser leur prononciation, autrement dit, elles font recours à
la correction phonologique pour élever leur statut social qui est
défini inférieur à celui des hommes dans la
société. Aussi, comme les femmes occupent beaucoup plus des
fonctions professionnelles largement publiques, elles sont censées
recourir à une variété proche de la norme que les hommes
qui sont moins exposés à la norme.
4.3.La politesse et l'incertitude
La politesse linguistique est une attitude par
laquelle la locutrice donne à son interlocuteur la liberté
d'exprimer sans lui imposer ses idées et sans stigmatiser ses opinions
afin de ne pas entrer en conflit ouvert avec son partenaire. D'après
Lakoff (1973) et Key(1970), les femmes sont plus polies que les hommes .Cette
politesse se manifeste dans la formulation des ordres
- Ferme la porte (1)
- S'il te plait ! Ferme la porte. (2)
-Tu peux fermer la porte. (3)
- S'il te plait !tu peux fermer la porte. (4)
Ces deux linguistes ont bien déterminé
les propriétaires de ces énoncés de sorte que les
formulations 1 et 3 exprimant des ordres directes émanées de
l'homme. Quant aux phrases 2 et 4 elles sont des phrases dites par des femmes
parce que le degré de politesse dans ces formulations exprimant beaucoup
plus une prière plutôt qu'un ordre. Cette manifestation de
prière n'est qu'un signe de politesse provenant des femmes qui ont
souvent tendance à employer davantage la prière car les femmes
évitent éventuellement le langage affirmé de sorte qu'elle
insiste sur l'affaiblissement de l'impératif.
Nous pouvons donc dire que la politesse des femmes se
rapporte à leur incertitude. Lakoff a affirmé que les femmes font
plus usage que les hommes de formes polies et super polies, de
précaution oratoire et d'intensification. De plus, il est reconnu dans
les champs sociolinguistiques que le langage féminin se
caractérise par l'exagération pour exprimer un sentiment
extrême afin de frapper les esprits des hommes. Elles utilisent dans
leurs propos des adverbes d'intensité par exemple : «
gravement, terriblement, effroyablement ».
(Berger 1973:15)
Chapitre II : La variation sexolectale
Le parler des femmes est vu par les hommes comme un
parler hésitant et inconsistant car elles veillent à
contrôler leur parler devant eux pour ne pas être
stigmatisées. Aussi, elles parlent de manière aléatoire
à cause de la timidité qui les empêche de s'affirmer en
toute liberté. En revanche, elles veulent se libérer du sentiment
de domination masculine.
Jespersen (1922) a démontré que les
phrases dites par les femmes sont souvent inachevées par ce qu'elles ne
réfléchissent pas en parlant ; raison pour laquelle les mots leur
échappent. Quant aux hommes, ils s'expriment publiquement et avec une
grande ostentation ce qui explique leur statut de domination aux femmes comme
elle a bien expliqué Yaguello (1978 : 9) : « la
différenciation sexuelle apparait donc avant tout comme un fait d'ordre
sociolinguistique qui se reflète dans la langue en tant que
système sémiotique parmi d'autres. »
(Cité par Baylon, 1996: 119).
5. Etude du para -linguistique
Les études sociolinguistiques ont met en
évidence des phénomènes qui ont joué un rôle
très important pour justifier la différenciation sexuelle. Il
s'agit de la voix, le ton et le débit.
Les femmes, dans une conversation mixte, haussent leur
voix par opposition aux hommes qui veillent à baisser la voix en
présence des femmes. Néanmoins, la voix de la femme est prise
pour un tabou. De ce fait, Morsly (2002) a bien dénoté dans ses
écrits que dans les familles algériennes, il n'y a que la voix du
père ou du mari qui manifestent haussement. En se référent
à l'islam qui a aussi interdit la femme de hausser sa voix en
présence de l'homme « la voix de la femme doit
être couverte de même que toutes les parties du corps soumises dans
les traditions islamiques à l'obligation du hidjab (voile) »
(Morsly 2002 :9) .
La voix de la femme est un signe d'impureté.
nous remarquons, cependant, que les femmes veulent hausser leur voix dans une
conversation en présence des hommes pour imposer leurs opinions tout en
souhaitant marquer leur présence pour attirer l'attention du sexe
opposé et d'être libérées de l'autorité
masculine car elles se sentent stigmatisées dans une situation de
minoration.
En revanche, les femmes sont mal vues et mal
jugées par les hommes à cause du volume sonore de leur voix tout
en paraissant autoritaires. En conséquence, elles
déplaisent
Chapitre II : La variation sexolectale
aux hommes. De plus, le ton des femmes est pris, selon
les coutumes sociales, pour un signe d'autorité critiquons
négativement leurs voix perçantes qui sont estimées
désagréable surtout en comparaison avec la douceur
émanée de la voix basse des hommes. Tout cela pour valoriser
encore une fois les hommes par rapport aux femmes.
Par ailleurs, à l'instar de la voix basse des
hommes, nous remarquons aussi que le débit de leur parole est plus lent
que celui les femmes qui parlent avec un débit plus fort.
Nous pouvons signaler que la voix et la manière
de parler sont une caractéristique biologique mais elles sont
tributaires du poids social parce qu'elles suivent un certain symbole primitif
et culturel. Par conséquent, un homme ne doit pas parler d'une voix
fluette ni une femme d'une voix grave. Nous apprenons aux enfants, dès
leur plus jeune âge, à intérioriser ces «
stéréotypes culturels » et à parler en fonction de
leur appartenance sexuelle car les locuteurs se réfèrent
inconsciemment aux archétypes primitifs existant dans leur
société, en revanche, nous apprenons donc aux garçons une
prononciation moins nasale et aux filles une prononciation plus
nasale.
6. Les stéréotypes dans le parler des
deux sexes
Nous pouvons inférer que les pratiques
langagières des hommes et des femmes ne sont que des
stéréotypes émergés dans la société
selon des coutumes et des traditions. Ceux peuvent être réels ou
imaginaires.
6.1. La définition du concept du
stéréotype
Nous tenons compte généralement que le
stéréotype constitue une forme spécifique de verbalisation
d'attitudes. Elle est le résultat d'un consentement des membres
appartenant au même groupe social sur certains traits qui sont
approuvés comme valides et discriminants pour décrire un autre
dans sa différence. Le stéréotype se manifeste comme un
élément de la structure des représentations ;
c'est-à-dire les représentations inventées que les
individus connaissent à priori sans aucun motif empirique ou rationnel
tout en jugeant les individus en fonction de leur appartenance sexuelle ou
sociale. Par conséquent les individus portent des jugements de valeurs
en fonction de ces stéréotypes.
Les stéréotypes sociaux sont
omniprésents de manière assez remarquable dans les études
sociolinguistiques afin de mettre l'accent sur les rapports entre le sexe, la
langue et la
Chapitre II : La variation sexolectale
communication. Notre société est
construite sur la hiérarchisation des sexes qui établit une
différence de valeur entre les hommes et les femmes car cette
construction sociale a un lien avec la domination masculine
En outre, cette domination masculine fait naitre le
phénomène de l'inégalité comme a montré
Ucciani dans son article « La transmission des stéréotypes
de sexe » : « Les stéréotypes
renforcent donc les inégalités, et, inversement, les
inégalités renforcent les stéréotypes »
(2012:12-13).
Selon les études effectuées par les
anthropologues qui ont approuvé d'une manière évidente que
les caractères féminins et masculins se construisent
différemment en fonction des sociétés les formes de
communication sont différentes : « hommes et femmes
utilisent un langage distinct dans toutes les situations, indépendamment
du sexe de l'interlocuteur » (Yaguello 1978: 35). Nous
pouvons donc définir les stéréotypes comme des
catégories langagières qui mettent en évidence
l'identité du sexe. Cette identité sexuelle forgée
à partir des idées préconçues et rattachées
à ce qui font traditionnellement le masculin et le féminin.
Aussi, les grammairiens ont constaté que les femmes se distinguent
linguistiquement des hommes dans la mesure où ces jugements s'appuient
sur des arguments historiques.
Dans chaque société nous remarquons
qu'il existe partout et toujours un sexe majeur et un sexe mineur, un sexe fort
et un sexe faible. Il s'agit là « du langage de
l'idéologie » (Ucciani, 2012:9). Les
inégalités entre les hommes et les femmes résultent
l'émergence de certains stéréotypes favorisant la
distinction entre le parler féminin et celui masculin.
Les stéréotypes sont des
préjugés pouvant être attribués à chaque
locuteur selon son genre sexuel. Ils ont un caractère sémiotique.
Cela dit, ce sont des préjugés relevés à travers
l'observation du parler des femmes et celui des hommes. Ils sont aussi
considérés comme des représentations dont
l'interprétation est tributaire des coutumes sociales.
6.2.Les stéréotypes dans le parler masculin
et féminin
Le parler masculin est orné de virilité
ce qui nous permet d'admettre que les hommes utilisent de l'argot et des
expressions détournées dans le cas où ils abordent des
sujets à connotation sexuelle ou ironique. Cela dit, les hommes ont
souvent tendance à se servir d'un style communicatif indirect et
détourné notamment quand ils parlent des femmes tout en
décrivant leurs corps ou leurs aventures avec elles. Ce leur permet
d'avoir la possibilité
Chapitre II : La variation sexolectale
d'avoir un champ libre pour créer
« un vocabulaire sexué » (Ucciani,
2008:7) propre à leur langage. Le discours des hommes est pris pour un
discours logique, concis et traitant des sujets sérieux sauf que leur
discours ayant une particularité exprimant la dominance.
Quant au parler féminin : il est moins naturel
et plus maniéré que celui des hommes. Selon les études
sociolinguistiques effectuées par Labov (1976) : « les
femmes, ont tendance, dans les situations formelles et, donc, aussi sans doute
les situations expérimentales à modifier leurs pratiques
linguistiques en fonction des attentes dominantes » (Pillon
1987 :14).
Les femmes sont beaucoup plus douées que les
hommes pour exprimer les manifestations émotionnelles ; raison pour
laquelle leur discours est trop émotionnel : «
L'intonation des femmes est chargée d'émotion,
plus expressive que celle des hommes, plus « cool ».»
(Ucciani, 2012 : 6).
De plus, les femmes ont une préférence
raciale pour avoir un niveau de langue beaucoup plus correct comme a
signalé Labov (1973) dans ses recherches par conséquent, les
femmes surveillent leur langage et évitent les jurons parce qu'elles
apparaissent plus conservatrices que les hommes. Le discours des femmes est, en
outre, mieux articulé. Elles traitent des sujets triviaux portant sur le
mariage, la cuisine, la mode vestimentaire en vogue, etc. Elles évitent,
cependant, de parler des sujets tabous et d'aborder des sujets si abstraits car
elles se sentent incapables.
Nous signalons que nombreux sont les sociolinguistes
qui aperçoivent que les femmes sont plus bavardes. Entre autres, les
femmes ont des stratégies de conversation en présence des hommes:
« Les femmes sont connues comme bavardes, futiles, frivoles
et indiscrètes » (Bailly, 2009 :35).
Comme il est connu, à priori, dans les
sociétés que les hommes monopolisent la parole mais les femmes,
dans certaines situations de communication, procèdent aussi à la
coupure de la parole. Elles procèdent ainsi parce qu'elles n'ont pas un
rôle dominant dans une conversation mixte et elles se sentent sous la
domination masculine. En revanche, dans la plupart du temps, ce sont les hommes
qui leur coupent fréquemment la parole : « Elles n'ont
pas un rôle dominant dans la conversation, elles sont plus souvent
interrompue que leurs partenaires masculins et choisissent moins
fréquemment les sujets de conversation. » (Gadet, 2003
: 13).
Chapitre II : La variation sexolectale
Comme les femmes sont beaucoup conservatrices, elles
ne se permettent pas d'avoir plus de créativité avec la langue.
Elles évitent l'usage des mots tabous. En conséquence, elles
veillent à se conformer à l'image de la féminité
comme elles sont vues par leur entourage. Néanmoins, les hommes, leur
discours est sérieux et caractérisé par l'utilisation d'un
langage familier orné de l'argot ainsi qu'ils parlent avec assurance et
une grande confiance comme a souligné Bailly: « Les
hommes sont perçus comme plus froids, moins communicatifs, moins
expressifs et plus discrets, plus sérieux, plus importants et moins
bavards. » (2009 : 35).
7. Les particularités linguistiques des deux
parlers
7.1.L'utilisation de la langue
Nous soulignons, au sein d'une même
société, que les femmes et les hommes partagent une langue
commune mais nous devons réellement parler de styles engendrant des
discours différents. Par ailleurs, nombreux sont les chercheurs qui
affirment qu'il y'ait une différenciation linguistique réelle
entre les hommes et les femmes de sorte que cette réalité est
liée aux différents domaines tels que : le domaine lexical,
morphosyntaxique et phonétique.
7.1.a. Sur le plan lexical
A l'instar des mots utilisés dans le domaine
linguistique de raffinement, de politesse et d'incertitude que nous avons
déjà cités en haut, Jespersen , key et Lakoff affirment
l'existence de différenciation lexicale portant sur des
éléments lexicaux employés particulièrement par les
femmes.
Les chercheurs ont signalé que les femmes
utilisent des termes propres à elle. Le seuil qualitatif dans la
sélection du lexique est plus élevé car elles utilisent
certains lexiques par préférence, comme a expliqué
Muller:
Ses tâches d'éducatrice, en effet, lui
donnent conscience de servir de modèle linguistique à l'enfant
qui doit s'insérer dans la communauté ; par ailleurs , son
infériorité physique et le rôle , conditionnée par
la maternité , qu'elle remplit dans la famille aux cotés de
l'homme , lui valent une certaine retenue naturelle .Elle évite en
particulier les mots vulgaires et obscènes et affiche plus de
réticence à employer les mots « tabous » , les
lexèmes « équivoques », les associations
gênantes. (Muller (1985: 176), cité par Baylon, 1996:
119)
Chapitre II : La variation sexolectale
À l'instar, du choix scrupuleux des mots, les
femmes utilisent certains mots qui mettent en évidence une
différenciation entre le discours masculin et leur discours tels que
l'usage des adjectifs, des formes emphatiques et des diminutifs.
Selon lakoff (1973), le comportement linguistique des
femmes est truffé des adjectifs d'admiration exprimant
l'exagération telle que « adorable », «
mignon », « délicieux ». Le parler des
hommes est, cependant, rempli des adjectifs neutres, par exemple:
« simple », « cool », « magnifique
». De plus, les femmes n'utilisent pas des mots jurons dans
leur parler, elles veillent à contrôler leur lexique.
Les femmes ont tendance à employer des formes
emphatiques dans la mesure où elles ont un gout d'augmenter
excessivement la vérité parce qu'elles préfèrent
l'usage des adjectifs d'extravagances.
A l'instar des caractéristiques
suscitées du parler féminin, il existe un autre trait lexical qui
engendre l'émergence du phénomène de
différenciation. Il s'agit de diminutifs qui sont galvaudé dans
le parler des femmes qu'à celui des hommes comme elle a bien
affirmé Morsly (2002)
Dans les représentations des locuteurs les
diminutifs sont considérés comme portant en eux une forte charge
de féminité. Les hommes s'abstiennent à utiliser les
adjectifs exprimant la diminution car à un certain âge, les jeunes
garçons, lorsqu'ils veulent proclamer leur masculinité, refusent
d'être appelés par un petit nom Cependant, les femmes
préfèrent conserver leur « petit-nom » par lequel elles
veulent être appelées.
Morsly (1997) a cité quelques adjectifs de
diminution connus dans notre dialecte algérien. Elle explique que les
femmes utilisent plus que les hommes les diminutifs tels que : «/fnidjel/
«petite tasse » ,/sRiwer/ «petitou« , /kwijes/ «petit
verre« ; /tbisi/ «petite assiette«.
Nous expliquons que l'utilisation du diminutif est
considérée comme une spécificité du parler
féminin. Ce qui fait que l'emploi de ces diminutifs par des hommes est
fortement stigmatisé. Nous pouvons déduire que le lexique des
femmes est souvent moins précis que celui des hommes. Ces derniers
savent toujours trouver « le mot juste ».
Chapitre II : La variation sexolectale
7.1.b. Sur le plan morphosyntaxique
Sur le plan morphosyntaxique, il est affirmé
par des linguistes tels que Jespersen (1922) que les femmes interrompent leurs
phrases. Or les hommes sont connus par la maitrise de la complexité
syntaxique dans la mesure où ils forment des phrases assez longues. Nous
pouvons inférer que cette prédilection des hommes pour une
syntaxe plus complexe leur permet de concentrer le maximum d'informations et
les communiquer dans un rapport logique. Néanmoins, les femmes
s'empressent de parler de sorte que cet empressement les empêche de
réfléchir et de peser leurs mots. Par conséquent elles se
trouvent dans l'obligation de laisser leurs phrases inachevées. Les
chercheurs ont remarqué que les femmes utilisent beaucoup plus des
pronoms personnels, des adverbes d'intensité et de négations en
comparaison avec les hommes qui préfèrent les pronoms
impersonnels et les exclamations.
Comme les femmes apprennent plus tôt à
parler elles sont connues par leur performance linguistique de sorte qu'elles
font moins de fautes de grammaire. Par conséquent, elles articulent
mieux que les hommes qui sont plus accoutumés d'être soumis
à l'aphasie et au bégayement car les hommes se sentent assez
valorisés que les femmes dans le cadre social.
7.1.c. Sur le plan phonétique
Straka a montré au moyen de ses enquêtes
menées à Strasbourg que « les femmes articulent
plus rapidement que les hommes, nécessitent moins de temps pour la
même phrase ». (Straka 1952 :335), cité par
Baylon, 1996: 118). De ce fait, le débit de la parole chez les
locutrices est plus rapide et conditionné par la capacité
respiratoire de la moindre combinée avec une énergie
articulatoire plus faible. Ce qui entraine parallèlement
l'affaiblissement des occlusives:/p/, /t/, /d/, /k/, /b/, /g/.
Dans les études sur la variation
phonétique, le sexe du locuteur est émergé comme
étant l'un des facteurs les plus importants dans le cadre social dans la
mesure où il a un effet hétérogène sur les
variables qui représentent un changement dans le son. Labov (1976) met
en valeur les caractéristiques sociales de la voix et ses variations en
déclarant que les variables linguistiques jouent un rôle majeur
dans les changements phonétiques. De ce fait, les
Chapitre II : La variation sexolectale
différences phonétiques selon le sexe
dépendent des conséquences acoustiques et perspectives de
différentes dimensions articulatoires.
Cela dit, ces variations se sont
émergées à cause des caractéristiques anatomiques
des deux sexes. Par conséquent, les hommes et les femmes n'ont pas la
même prononciation de quelques consones telles que (/r/, /t/, /d/) ainsi
que certaines voyelles. Nous pouvons donc dire que la prononciation joue le
rôle d'identification entre les personnes. Nous allons déduire que
la correction phonologique serait donc pour les femmes un moyen pour
consolider2 leur statut social en général
inférieur à celui des hommes. Par conséquent, la
correction phonétique et grammaticale est l'apanage des
femmes.
7.2.Le choix de langue
Nous pouvons affirmer sans nul doute qu'il y ait des
disparités entre le parler des femmes et celui des hommes dans leurs
pratiques langagières. Il nous restera à découvrir si
cette différence d'usage d'après le sexe du locuteur
apparaît aussi au niveau du choix de langue et plus
précisément dans la pratique de l'alternance codique. Pour cela,
nous nous devons nécessairement de faire un rappel sur cette notion
d'alternance codique avant de voir les possibles interactions entre
l'appartenance sexuelle des locuteurs et leur usage de l'alternance
codique.
7.2.a. L'alternance codique
La situation linguistique de l'Algérie peut
être qualifiée de plurilingue à cause de la coexistence de
plusieurs langues de statuts différents. Nous avons d'une part, ce que
le discours officiel a tendance à nommer, la langue nationale (l'arabe
classique) et les langues étrangères (le français
principalement) ; et d'autre part, les langues maternelles : le tamazight et
l'arabe dialectal.
Au sein de ces langues, de nombreuses variations
linguistiques prédominent, elles sont généralement
tributaires de la région, de normes sociales et culturelles. En effet,
d'une région d'Algérie à une autre, d'un individu à
un autre, le parler varie selon les usages, les usagers et la situation de
l'énonciation.
2 Ce mot est cité par
Trudgill (1997 :185)
Chapitre II : La variation sexolectale
Face à cette diversité linguistique, de
nombreux phénomènes sont émergés sous l'effet des
contacts des langues tels que l'emprunt, l'interférence et l'alternance
codique. Les sociolinguistiques pensent aujourd'hui que le code switching
désigne un changement ou une alternance de langues ou
variétés de langues dans un discours ou dans une
conversation.
Nous ne pouvons pas aborder le phénomène
de l'alternance codique sans parler des notions de contact des langues et de
bilinguisme. Le premier chercheur à utiliser le terme de contact des
langues est Weinreich (1953). Selon lui ce concept inclut toute situation
où la présence de deux langues influe sur le comportement
langagier d'un individu. Puisque le contact des langues a d'abord eu lieu chez
l'individu, Weinreich (1953) définit le bilinguisme comme la pratique de
l'individu qui emploi alternativement deux langues. Mais depuis, il y a eu
beaucoup de fluctuation dans les définitions du bilinguisme allant d'un
pôle minimal de compétence vers un pôle maximal.
D'une part, une tendance qui considère comme
bilingue seulement les personnes qui ont une maîtrise totale et parfaite
des deux langues ; et d'autre part, une autre tendance entreprend des personnes
bilingues ceux qui n'ont qu'une connaissance passive de la deuxième
langue ou possèdent une compétence minimale dans l'une des quatre
compétences linguistiques.
Nous cogitons à adopter la définition du
bilinguisme, pour les besoins de notre étude, donnée par Morsly
« Est bilingue tout individu qui est en mesure de comprendre
et de s'exprimer dans deux langues ». (Morsly, 1995:
10).
Le phénomène manifesté du contact
des langues est le « parler bilingue » c'est-à-dire l'usage
simultané de deux codes ou deux langues par le locuteur. Dans le parler
bilingue, les énoncés sont fécondés par de maintes
marques favorisant l'activation simultanée des deux systèmes
linguistiques. Ces marques apparaissent sous les impressions transcodiques
existant dans le parler des locuteurs sont : l'emprunt, l'interférence
et l'alternance codique appelée aussi "code-switching".
L'emprunt est défini comme un processus par
lequel « un élément d'une langue est
intégré au système linguistique d'une autre langue »
(Hamers & Blanc, 1983: 452). Les segments empruntés
sont souvent limités au lexique et peuvent être un
morphème, un mot et même toute une expression.
Chapitre II : La variation sexolectale
Pendant le processus d'emprunt, le segment
emprunté s'adapte à la phonologie et la morphologie de la langue
d'accueil. Il y a deux sortes d'emprunt en fonction du degré
d'intégration. L'emprunt intégré qui se situe au niveau de
l'usage d'une communauté toute entière et se fait
spontanément par les locuteurs comme : « week-end, bay-bay , Ok
», par contre l'emprunt qui est propre à un individu est un
phénomène fait de manière consciente et volontaire
:exemple «npiqueniqui3 sur facebook » pour dire : je fais
une recherche sur facebook).
7.2.b. L'interférence
C'est l'introduction dans le parler du bilingue des
formes linguistiques appartenant à un système différent de
celui du système cible. Ce transfert est individuel et se fait de
manière inconsciente. L'interférence peut être d'ordre
phonétique, lexical, syntaxique, et elle peut même
apparaître au niveau de l'orthographe.
Nous pouvons donc dire que, selon les constatations
dans le domaine linguistique, les femmes ont souvent tendance à recourir
à l'alternance codique dans leur parler plus que les hommes. En effet,
le français est plus facilement utilisé par les femmes qui voient
en lui le moyen à la fois de contourner les tabous et d'être
à la mode. Nous pouvons tirer comme résultat que les femmes
emploient l'alternance codique avec plus de fréquence que les hommes, en
revanche, nous pouvons admettre qu'il y a des différenciations dans la
pratique de l'alternance codique basées sur le sexe du
locuteur.
7.3.La conformité linguistique
Nous avons constaté, d'après les
études sociolinguistiques notamment les études laboviennes (1972)
que les femmes sont beaucoup plus disposées à l'adoption d'une
langue standard et à la conformité linguistique.
Toutes les recherches sociolinguistiques menées
aux États-Unis, en Angleterre, en Amérique du sud, en France, ont
approuvé la vraisemblance de ce constat. Ces sociolinguistes ont
ajouté que les femmes, dans les situations formelles, sont beaucoup plus
susceptibles au respect de la norme de prestige linguistique que les hommes.
Comme les femmes sont engagées dans la vie sociale et jouent un
rôle public très crucial, elles se trouvent dans
3 Cet exemple est tiré
de notre corpus. Nous allons en revenir lors de l'analyse dans le chapitre
IV.
Chapitre II : La variation sexolectale
l'obligation d'avoir une grande sensibilité
à essayer de se passer de la domination masculine en utilisant une
langue normée.
Par conséquent, nous avons attribué aux
femmes la qualité de « pruderie linguistique
»4 suite aux travaux effectués par Labov
(1972) qui a affirmé que les femmes s'attachent à la norme et
à la correction du langage beaucoup plus que les hommes .Par ailleurs,
les femmes doivent s'en tenir à la norme et parler avec un accent
agréable à entendre alors que pour les hommes tout leur est
permis à cause de leur domination masculine qui prime dans notre
société. Ce qui leur permet de parler avec la façon qui
leur plait sans d'être stigmatisés.
8. Un aperçu sur les modes et les
thèmes du discours des femmes et des hommes Le discours sert
à transmettre des informations et il est pourvu d'une occupation selon
des modes provenant d'une codification sociale. Nous signalons que, selon les
études sociolinguistiques, les hommes et les femmes ont des modes de
discours différents à cause de l' hiérarchie qui induit la
division sociale des rôles entre les hommes et les femmes. Nous pouvons
noter que cette hétérogénéité au sein des
modes de discours provoque l'émergence de la différenciation
linguistique sexuelle.
Le mode du discours des femmes est marqué par
le maniement du bavardage de sorte qu'elles utilisent dans leurs discours des
registres en fonction des thèmes traités dans un contexte public
ou privé. Aussi, nous avons remarqué sur le terrain social que
les femmes parlent assez souvent dans leur discours du mariage, de la cuisine,
de la mode vestimentaire et surtout elles maitrisent le colportage. Par
conséquent, nous déduisons que le parler des femmes est
considéré comme un parler futile et stérile quant au
parler des hommes est pris pour un parler sérieux et
fonctionnel.
En effet, les hommes ont des modes de discours assez
particuliers qui dépendent de leur domination sociale par rapport aux
femmes. Cela dit, ils abordent des thèmes racontant les actions
célèbres des héros dans des contextes différents
selon le domaine que ce soit religieux, sportif ou politique. De plus, le
discours des hommes est orné de jeu de mots fondé sur l'homonymie
leur permettant d'être discrets.
4 Terme utilisé par
LAKOFF (1973)
Chapitre II : La variation sexolectale
9. Les différences de pratiques dans
l'échange verbal
Nous constatons que, dans un échange verbal
entre des interlocuteurs hétérogènes, il existe certaines
caractéristiques qui marquent la différenciation linguistique vue
que Les femmes et les hommes ont des rôles sociaux différents. Par
ailleurs, l'échange verbal entre les femmes et les hommes est
caractérisé par des tours de parole successivement
ordonnés. En effet, chaque interlocuteur veut exposer son opinion
à l'autre. Ce qui engendre la manifestation de l'interruption qui
enfreint les règles de conversation. Ce caractère est l'apanage
des hommes à cause de son poids social qui lui a accordé une
certaine dominance sur les femmes.
En revanche, les hommes sont les détenteurs du
pouvoir. Comme les femmes veulent maintenir leurs rôles dans une
conversation mixte, elles tentent d'achever leurs propos en même temps
que leurs interlocuteurs. Nous avons constaté que les hommes
monopolisent beaucoup plus la parole afin d'exercer leur dominance. De ce fait,
les femmes dissimilent leur soumission par le haussement de la voix et le
bavardage exagéré à cause de la timidité excessive.
Yaguello a affirmé que « Le contrôle de la
parole est lié au pouvoir » (2002 :62). Ce qui
explique l'oppression des hommes sur les femmes auxquelles ils reprochent
fréquemment de ne pas avoir les bonnes habiletés de parler de
sérieux domaines et de ne pas pouvoir avoir la possibilité de les
comprendre.
Par ailleurs, le fonctionnement des pratiques
langagières dans des échanges verbaux
entre les hommes et les hommes est sous l'influence de
certains phénomènes. Ces derniers font naitre des formes de
comportements
I,
al
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
1. L'enquête par questionnaire : Analyse des
données recueillies
Si nous comparons les résultats obtenus en fonction des
réponses des femmes et celles des hommes interrogés, nous pouvons
noter qu'il y'a des écarts significatifs concernant les
caractéristiques du parler féminin et du parler masculin.
De ce fait, nous schématisons les résultats
obtenus à travers les réponses des enquêtés sous
forme de secteurs .Nous avons donc attribué deux couleurs
différentes à leurs réponses. La couleur rouge
représente la réponse négative et le bleu indique la
réponse affirmative selon le sexe.
La question 01 : « y'a-t-il des marques
de différenciation dans le parler des femmes et dans celui des hommes ?
»
Nous avons obtenu des résultats
représentés sous forme de secteurs. Nous remarquons que 100% du
nombre total des femmes ont déclaré nettement l'existence de la
différenciation dans le parler des deux sexes, or, 10% des hommes ont vu
qu'il n'existe pas des variations linguistiques chez les deux sexes.
10%
homme
oui non
90%
femme
oui non
100%
0%
37
Fig.1 : Graphe représentatif
des résultats de notre enquête (réponses à la
question n° : 1) (Voir infra, tableau n°1 : annexe
3)
La question 02 : « Qui parmi les deux sexes
alterne t-il deux langues dans son parler ?
Nous pouvons signaler suivant les résultats obtenus que
les enquêtés avaient des avis différents de manière
que 80% des femmes et 90% des hommes interrogés ont
déclaré que les femmes ont souvent tendance à faire appel
à l'alternance codique quand au 10% des hommes et 20% des femmes ont
souligné que les hommes font aussi appel à l'alternance
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
38
codique , cela dit, Nous pouvons dire qu'il existe
manifestement une relation entre le sexe des locuteurs et leurs emplois de
l'alternance codique. Nous allons donc analyser ultérieurement des
séquences tirées de notre corpus pour vérifier
l'information que les femmes emploient l'alternance codique dans leur parler
avec plus de fréquence que les hommes.
10%
femme homme
homme
90%
20%
femme
femme homme
80%
Fig.2 : Graphe représentatif des
résultats de notre enquête (réponses à la question
n°: 2) (Voir infra, tableau n°2 : annexe 3)
La question 03 : « Est-ce-que la langue
utilisée par les femmes diffère-t-elle de celle utilisée
par les hommes selon des critères linguistiques ?
Si oui la différenciation apparait :
a. Au niveau de la modification phonétique.
b. Au niveau morphosyntaxique.
c. Au niveau Lexical
Nous remarquons que, selon les histogrammes, la
majorité des enquêtés du genre féminin ont
déclaré que le parler des femmes n'a pas les mêmes traits
linguistiques que celui des hommes de sorte que 100% des femmes et 90% des
hommes ont affirmé ce constat, or 10% des hommes remarquent qu'il
n'existe pas des critères linguistiques permettant de détecter
une différenciation dans le parler des deux sexes.
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
femme
homme
oui non
100%
0%
oui non
10%
90%
39
Fig.3 : Graphe représentatif
des résultats de notre enquête (réponses à la
question n°: 3) (Voir infra, tableau n°3 : annexe
3)
a-. Au niveau de la modification phonétique.
30% des femmes et 70% des hommes ont affirmé que la
langue utilisée par les deux sexes est différente car le
phénomène phonétique est un critère assez important
pour entrainer la manifestation de la différenciation ; à titre
d'exemple , les hommes ont souvent tendance à rouler le /r/ par contre,
Les femmes le prononcent correctement, aussi, il y'a des femmes qui prononcent
le phonème /d/=/3/ par prestige ou par vanité par exemple, elles
prononcent le mot1 : "différence":/3iferâs/ ,
au niveau de la modification phonétique
Tableau 03 : tableau représentatif des
résultats de notre enquête (réponses à la question
n°3a)
(Voir infra, tableau n°3.a : annexe
3)
1 Cet exemple est tiré de l'enregistrement de
la conversation féminine, nous revenons sur ce phénomène
lors de l'analyse.
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
40
b\. Au niveau morphosyntaxique.
Le critère a été bien pris en valeur car
il marque clairement une preuve primordiale de variation entre les parlers des
deux sexes, dans la mesure où 30% des femmes et 20% des hommes ont
affirmé que les hommes et les femmes ne formulent pas les mêmes
types de phases. Nous avons une idée que les femmes ont une certaine
sensibilité à contrôler leur langage parce qu'elles sont
linguistiquement compétentes par rapport aux les hommes comme elle a
affirmé Gadet « women are linguistically Superior
men are siciolinguistically incompetent»2
(citée par Chambers 1992 : 199).
Les hommes sont connues par la complexité syntaxique
alors que les femmes interrompent leurs phases à mi-chemin en cherchant
à embellir leurs propos. Comme il a déclaré Holmes
(1995)3: "liée à la nécessité pour les
femmes de s'adapter à un nombre plus grand de marchés
linguistiques que les hommes".
En effet, 70% des femmes et 80% des hommes voient que le
parler des deux sexes ont les mêmes caractéristique
morphosyntaxiques, néanmoins, nous notons que les femmes utilisent des
phrases grammaticalement correctes dans leur discours contrairement aux hommes,
cela dit, les compétences linguistiques des femmes entrainent une bonne
malléabilité de la langue que chez les hommes. . « Cette
compétence qui engendre une plus grande malléabilité face
à la base linguistique, et donc, une capacité accommodative plus
développée » (Moise 2002 :56)
Nous pouvons déduire que les femmes veillent
fréquemment à s'intégrer dans la société en
procédant à manier la langue de manière correcte .A partir
de ce point de vue, nous signalons que les femmes seraient plus sensibles
à la variation.
|
Au niveau
morphosyntaxique
|
Femmes
|
3
|
Hommes
|
2
|
Tableau 04 : tableau représentatif des
résultats de notre enquête (réponses à la question
n°3.b)
(Voir infra, tableau n°3.b: annexe
3)
2 Gadet Françoise(2007), la variation sociale
en français.
3 -tiré d'un ouvrage de Jean-Marc Daweale ,2001
:8
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
c/ Au niveau Lexical
Nous notons que 10% des femmes et 10% des hommes affirment que
la différenciation apparait aussi sur le plan lexical .Le choix des mots
diffère chez les deux sexes car les hommes ont la possibilité de
se servir de différents lexiques. Comme elles sont conservatrices ne se
permettent pas de se servir d'un lexique exprimant le tabou, par
conséquent, elles utilisent l'euphémisme à la place de
l'insulte, du langage impoli et ignominieux.
Les hommes utilisent aussi des mots codifiées,
autrement dit, ils sont libre d'user du langage comme bon leur semble. Ainsi
que Lakoff(1973) et Jespen(1922) soulignent que le parler des femmes se
caractérise par l'absence de mots grossiers et déjurons.
|
Au niveau lexical
|
Femmes Hommes
|
1
1
|
Tableau 05 : tableau représentatif des
résultats de notre enquête (réponses à la question
n°3.c)
(Voir infra, tableau n°3.c : annexe
3)
La question 04 : « Qui parmi les deux sexes
utilise-t-il une langue normée?
Selon les données collectées à travers
les avis des hommes et des femmes, nous avons remarqué que 60% des
femmes et 60% des hommes affirment que les femmes ont tendance à
utiliser une langue normée que les hommes, ce phénomène de
norme influe le parler des deux sexes raison pour laquelle Labov (1972) affirme
cette proposition de sorte qu'elles adoptent les variantes linguistiques
stables et standard à cause de leur statut soit disant inférieur
à celui de l'homme, en revanche, elles cherchent à travers
l'usage de ce langage et leurs ambitions sociales à marquer leurs
présence de manière à produire des variations
normées.
Labov (1972) a fait une constatation que les hommes
choisissent les variantes stigmatisées dans leurs parlers alors que les
femmes préfèrent davantage la norme standard.
En effet, 40% des hommes et, 40% des femmes affirment que les
hommes utilisent aussi une langue normée, cependant cette remarque n'est
pas conforme aux statistiques générales basées sur des
interviews et des théories sociolinguistiques, notamment, les femmes
sont sensibles aux formes linguistiques si prestigieuses .Selon Labov 1975
« les femmes sont
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
42
plus sensibles que les hommes à produire un discours
surveillé dans le but de ne pas être critiquées et
jugées comme étant une plus forte conscience de la norme que le
hommes" .4
40%
femme o~homme
homme
60%
40%
femme
femme homme
60%
Fig :4 : Graphe représentatif
des résultats de notre enquête (réponses à la
question n° :4) (Voir infra, tableau n°4 : annexe
3)
La question 05 : « Est-ce-que les femmes
se surveillent-elles dans une conversation mixte ou en présence des
hommes?
a. Par timidité.
b. pour se montrer moins bavardes.
c. par prestige.
Selon les résultats obtenus, nous remarquons que la
majorité des hommes et des femmes interrogés constatent que les
femmes se surveillent lorsqu'elles entrent dans une conversation avec les
hommes de sorte que 80% des femmes et 100% des hommes affirment cette
hypothèse. Néanmoins, 0% des hommes et 20% des femmes voient que
les femmes ne se surveillent pas lorsqu'elles parlent en présence des
hommes. Les femmes se surveillent davantage dans une conversation mixte dans le
but d'avoir accès à un statut supérieur car les femmes
sont considérées comme un être inférieur à
cause des coutumes et des traditions sociales.
4 Cette citation est tirée d'un livre de
Jean-Marc Dewaele, (2001) La langue française au féminin
, Paris, L'Harmattan, p : 123.
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
homme
oui non
100%
0%
20%
femme
oui non
80%
43
Fig.5. : Graphe représentatif des
résultats de notre enquête (réponses à la question n
°:5) (Voir infra, tableau n°5 : annexe 3)
La majorité des hommes et des femmes ont affirmé
la vraisemblance de cette surveillance. En effet, certains des
enquêtés l'ont attribuée au phénomène de la
timidité de sorte que 50% des femmes et 30% des hommes déclarent
que les femmes sont trop timides dans une conversation
hétérogène. Elles sont trop conservatrices à cause
des coutumes et des traditions sociales.
|
Par timidité(a)
|
Femmes
|
5
|
Hommes
|
3
|
Tableau 06 : tableau représentatif des
résultats de notre enquête (réponses à la question
n°5a) (Voir infra, tableau n°5.a : annexe 3)
Par ailleurs ,10% des femmes et 10% des hommes ont
souligné que les femmes ne veulent point se montrer bavardes devant les
hommes pour qu'elles ne soient pas mal vues.
Pour se monter moins bravades(b)
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
Femmes
Tableau 07 : tableau représentatif des
résultats de notre enquête (réponses à la question
n°5.b) (Voir infra, tableau n°5.b : annexe 3)
En effet, 60% des hommes et 40% des femmes voient que les
femmes ont un caractère prestigieux qui les pousse à se
surveiller pour ne pas être stigmatisées. De ce fait, elles se
mettent dans une situation de surveillance car elles cherchent à
améliorer linguistiquement leur position sociale en se servent d'un
langage plus prestigieux. Néanmoins, 60% des femmes et 40% des hommes
voient que les femmes parlent sans se surveiller en présence des hommes.
Cela dit, elles s'expriment en toute liberté.
|
Par prestige (c)
|
Femmes
|
4
|
Hommes
|
6
|
Tableau 08: tableau représentatif des
résultats de notre enquête (réponses à la
question 5c)
(Voir infra, tableau n°5.c : annexe
3)
La question 06 : « Qui utilise beaucoup
plus l'expression gestuelle dans son discours?
D'après les statistiques obtenues à travers
notre enquête, nous avons remarqué que 80% des femmes et 90% des
hommes constatent que les femmes utilisent beaucoup plus l'expression gestuelle
que les hommes. Mais, 20% des femmes et 10% des hommes ont noté que
certains hommes utilisent aussi l'expression gestuelle en parlant.
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
~~mme
~~ ~ homme
20%
femmes
80%
hommes
~~ ~~mme ~ homme
10%
90%
4%
Fig.6 : Graphe représentatif
des résultats de notre enquête (réponses à la
question n° : 6) (Voir infra, tableau n°6 : annexe
3)
Selon l'avis majoritaire, nous avons déduit que les
femmes se servent de l'expression gestuelle non-verbale pour expliquer
davantage car elles ont souvent tendance à se justifier plus que les
hommes. Elles n'ont pas aussi de confiance en soi. Comme les hommes sont calmes
et ils ont la capacité d'inspirer laconiquement une idée aux
femmes, ils peuvent se passer de al gestualité.
La question 07 « Qui selon vous le sexe qui
crée le plus de nouveaux mots dans son parler ?
Nous avons remarqué que 80% des femmes et 100% des
hommes ont déclaré que les hommes ont cette faculté de
créativité lexicale parce qu'ils créent de nouveaux mots
en procédant à l'emprunt à divers langues, tel que
l'emprunt du français à l'arabe.
On peut dire que les hommes sont plus créatifs que les
femmes. Ce qui explique les résultats obtenus à travers la
question trois (3.c)5, le lexique utilisé par les hommes
diffère de celui utilisé par les femmes.
% « Est-ce-que la langue utilisée par les femmes
diffère-t-elle de celle utilisée par les hommes selon des
critères linguistiques ? Sur le plan lexical.
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
20%
femmes
80%
hommes
100%
46
Fig.07 : Graphe représentatif
des résultats de notre enquête (réponses à la
question n °: 7)
(Voir infra, tableau n°7 : annexe
3)
La question 08 : « Dans une conversation
mixte qui monopolise beaucoup plus la parole?
Selon les avis collectés, nous pouvons à
admettre que les hommes monopolisent beaucoup plus la parole que les femmes de
sorte que 100% des hommes et 80% des femmes interrogés ont
renforcé cette hypothèse. Cela dit, dans une conversation mixte,
les hommes interrompent les femmes sans qu'elles protestent contre cette
interruption. Cette monopolisation est une marque de soumission des femmes et
un signe d'autorité dans la mesure où les hommes ont ce
désir de domination sur les femmes. Selon Edelski (1981 :125) «
Les hommes prennent davantage la parole dans une discussion formelle alors que
les femmes dominent des discussions informelles ».
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
hommes
100%
0%
femmes
20%
80%
47
Fig 8 : Graphe représentatif des
résultats de notre enquête (réponses à la question
n°: 8) (Voir infra, tableau n°8: annexe 3)
Selon Holmes (1997), les femmes cherchaient davantage à
créer des liens de solidarité. Raison pour laquelle, elles
interviennent moins dans des situations formelles et se cèdent ainsi
à monopolisation des hommes car elles éprouvent un sentiment
manifesté par statut social subordonné à celui des
hommes.
La question 9 : « Les
particularités et les caractéristiques linguistique dans le
parler des deux sexes?
Réside dans :
a) Le langage détourné
b) Le ton de la voix. !
c) L'usage des expressions de politesse.
Les résultats de la question n : 16 ont
affirmé qu'il y'ait une différenciation linguistique dans le
parler des deux sexes. Nous pouvons donc dire que cette variation est
tributaire des traits et des caractéristiques linguistiques. A partir de
ce point, nous avons opté pour étudier ces
caractéristiques :
6 « Y'a-t-il des marques de différenciation dans le
parler des femmes et dans celui des hommes ? »
a) Chapitre III : Analyse et traitement des
données de l'enquête par questionnaire
Le langage détourné
Nous notons que 30% des hommes et 10% des femmes ont
déclaré que le langage détourné est l'apanage des
hommes de sorte que ce langage est une caractéristique cruciale et
omniprésente dans le parler masculin. De ce fait, le langage masculin
est truffé des mots détournés. Les hommes sont connus par
le maniement de la langue détourné. Selon Jespersen (1922),
l'utilisation des expressions détournées notamment à
connotation sexuelle par les hommes est considérée comme un
reflet de leur nature mâle. Donc, c'est une manière de mettre en
valeur leur virilité et leur domination. En conséquence, les
hommes parlent entre eux un langage codifié7.
|
Le langage détourné (a)
|
femmes
|
1
|
hommes
|
3
|
|
Tableau 09 : tableau représentatif des
résultats de notre enquête (réponses à la
question°:9.a)
(Voir infra, tableau n°9.a : annexe
3)
b) Le ton de la voix
30% des femmes et 20% des hommes ont soutenu l'idée
selon laquelle le ton de la voix des femmes diffère de celui des hommes.
C'est une remarque visant une ségrégation sexuelle.
Néanmoins, la modulation de l'intonation chez les femmes est un signe
désignant leur soumission.
Cette différenciation est due au premier lieu à
la nature intrinsèque des appareils phonatoires de chaque sexe. Nous
constatons que les femmes ont une voix assez perchée contrairement
à la voix basse et grave des hommes.
|
Le ton de la voix(b)
|
femmes
|
3
|
hommes
|
2
|
Tableau 10 : tableau représentatif des
résultats de notre enquête (réponses à la question
n° :9.b) (Voir infra, tableau n°9.b : annexe 3)
7 Nous revenons sur ce point dans l'analyse des
enregistrements.
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
c) L'usage des expressions de politesse
Sur le plan de l'usage des expressions de politesse, les
statistiques recueillies montrent que les femmes utilisent des expressions de
politesse beaucoup plus que les hommes ; de manière que 60% des femmes
et 50% des hommes ont affirmé cette réalité. De plus,
LAKOFF (1973) a assuré fermement cette particularité plausible
qui caractérise le parler des femmes. Autrement dit, la politesse
linguistique se manifeste clairement comme une attitude par laquelle les
locatrices laissent à leurs interlocuteurs la liberté de
décision. Elles ne leur imposent ni leur autorité, ni leurs
droits, ni leurs exigences car les femmes évitent les conflits raison
pour laquelle elles apparaissent plus polies que les hommes. A ce propos,
Lakoff avance que : « Les femmes font plus usage que les hommes de
formes polies et super ploies, de précaution oratoire et indentification
» (1973 : 53).
Nous pouvons souligner que les conditions sociales font
mouvoir la politesse sur les femmes. Ce qui explique que les femmes se trouvent
dans l'obligation de parler de façon révérencieuse avec
les hommes.
Lakoff (1973) a souligné que la politesse des femmes se
manifeste dans la formulation des ordres, comme a signalé Yaguello
(1978) « l'incapacité de s'affirmer, de dire ouvertement ce que
l'on pense, de réclamer son dû, de donner des ordres ».
(Cité par Lakoff (1975:28)).
L'usage de l'expression
politesse(c)
Tableau 11 : tableau représentatif des
résultats de notre enquête (réponses à la question
n° :9.c)
(Voir infra, tableau n°9.c : annexe
3)
La question 10 : « Qui utilise mieux le
français en Algérie ? »
A partir des résultats obtenus au moyen de notre
enquête, nous soutenons nettement que les femmes pratiquent
convenablement la langue française beaucoup plus que les hommes. Si bien
que 90% des femmes et 60% des hommes ont tiré conclusion que ce constat
est vrai .D'après les études sociolinguistiques, nous avons
déduit que les femmes ont une grande habileté à apprendre
les langues étrangères notamment la langue française. Par
contre,
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
50
40% des hommes et 10% des femmes ont déclaré qu'il
y'a aussi des hommes qui maitrisent le français en Algérie.
40%
hommes
60%
femmes
10%
90%
Fig10 : Graphe représentatif des résultats
de notre enquête (réponses à la question n° :10) (Voir
infra, tableau n°10 : annexe 3)
Chapitre III : Analyse et traitement des données
de l'enquête par questionnaire
2. Synthèse de l'analyse du questionnaire
Le questionnaire a été pris pour un outil
d'enquête consistant à expliquer notre problématique.
A travers les réponses des enquêtés, nous
constatons que le langage féminin, contrairement au langage masculin se
caractérises par : l'accent prestigieux, la pauvreté lexicale, le
respect des normes morphosyntaxique et le recours à l'alternance
codique. Les femmes parlent couramment la langue française mieux que les
hommes .Ces derniers ne s'intéressent pas beaucoup à la norme.
A cet effet, les enquêtés ont montré au
moyen de leurs réponses que l'usage et le choix de la langue jouent un
rôle crucial qui contribue à l'émergence de la
différenciation dans les pratiques langagières des deux sexes.
Comme la majorité des enquêtés ont signalé que la
différenciation linguistique entre les hommes et les femmes est
omniprésente dans la société, nous pouvons déduire,
à partir des statistiques recensées de l'analyse du questionnaire
qu'il existe une disparité inéluctable entre la parler
féminin et masculin. Cette
hétérogénéité linguistique est due à
plusieurs préjugés sociaux et aux différents niveaux
linguistiques qui favorisent la manifestation de la différenciation
sexuelle.
Chapitre IV : Analyse des données
résultant de l'enquête par enregistrement
1. L'enquête par enregistrement
1.1. La méthodologie
Notre recherche s'intéresse aux pratiques linguistiques
des étudiants et des étudiantes de l'université de Hassiba
Ben Bouâli pôle d'Oulèd Farès de différentes
filières. Il s'agit des personnes enregistrées.
1.2. Présentation et recueil du corpus
Nous avons opté pour faire que trois enregistrements
portant sur le parler des hommes et des femmes dans différentes
conversations. Dans notre partie pratique, nous allons sélectionner des
séquences à partir desquelles nous analysons des
phénomènes linguistiques et des préjugés
sociaux.
De ce fait, nous ciblons, dans notre corpus, l'étude de
la variabilité des productions langagières
réalisées par les hommes et les femmes dans le but d'identifier
les traits exprimant la différenciation linguistique entre le parler des
femmes et celui des hommes. Selon Katja, le corpus est « la
description de la variabilité des productions langagières telle
qu'elle est proposée par des sociolinguistiques variationniste s'appuie
sur l'indentification d'un trait structural qui donne lieu à des
réalisations multiples, conditionnées par des facteurs internes
et/ou externes que l'on cherche à déterminer dans un corpus
». (2002 : 77)
Nous avons rencontré un seul problème, il s'agit
du choix des conversations qui assurent la vérification de nos
hypothèses. Raison pour laquelle nous avons fait des efforts pour nous
intégrer dans les groupes sélectionnés afin d'enregistrer
les conversations adéquates. En effet, l'enregistrement concernant la
conversation masculine a été fait par le biais d'un informateur
que nous avons chargé pour enregistrer la conversation.
Dans cette enquête sociolinguistique se pose le
problème de transcription car l'enregistrement contient un
mélange de code. Il y existe l'usage de plus d'une langue et il a apparu
des propos inaudibles de sorte que leur transcription a été faite
difficilement.
Les conversations enregistrées sont constituées
des interruptions et des bruits .Le texte conversationnel appartenant à
un groupe féminin est marqué par des rires. Nous avons recueilli
ces supports en énoncés oraux. Nous avons donc pensé
à faire une étude empirique sur le parler des
étudiants(es) par ce que nous somme aussi étudiante
fréquentant la même université, ce qui nous permet de
faciliter la collection des données dont nous avons besoin dans la
réalisation de notre enquête.
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
De ce fait, nous avons collecté un échantillon
de parlers des femmes et ceux des hommes étant considérés
comme une référence. La constitution du corpus fait appel
à une étape très importante, il s'agit de la transcription
orthographique des contenus conversationnels.
2. Analyse du corpus
Cette partie est centrée sur l'analyse de quelques
caractéristiques des pratiques langagières des locuteurs et des
locutrices en relation avec les différents stéréotypes
attribués à chaque sexe.
Dans notre analyse, nous dévoilons l'ensemble des
phénomènes servant à détecter les marques qui
caractérisent les pratiques langagières des femmes et des hommes
dans différentes conversations que ce soit mixte ou intimes.
Pour des raisons méthodologiques, nous allons classer
le corpus par ordre chronologique des enregistrements que nous nommons
respectivement :
E1 (conversation mixte), E2 (conversation masculine), E3
(conversation féminine).
LH1, LH2 ce sont des abréviations attribuées aux
locuteurs et LF1, LF2, LF3, LF4 sont attribuées pour désigner les
locutrices.
2.1. Analyse des séquences
2.1.1. Séquences E1 Séquence: 01
LH1 : la qualité de la formation ça doit être
+++ revue (La qualité de la formation doit être +++ revue). LF2 :
C'est vrai..
LF1 : Pourquoi ça ça on est au master où les
modules.
LF2 : C'est vrai déjà déjà on est
/ donc moi je sens qu'il y a un encombrement.
Dans cette séquence, nous remarquons que LH1 a
formulé une phrase syntaxiquement correcte sauf qu'il a introduit «
ça » c'est un pronom exprimant une forme raccourcie du pronom
« Cela » surtout utilisé à l'oral. Ce qui explique le
phénomène que le sexe masculin ne respecte pas la norme.
L'énoncé de LF1 est inachevé. Il s'agit
d'une expression insignifiante. Parallèlement, LF2 a aussi
formulé un ensemble de phrases consécutivement inachevées
sans enchainement logique.
Nous rejoignons l'idée de Lakoff (1973) qui a
déclaré que les femmes forment assez souvent des phrases
inachevées parce qu'elles se précipitent à parler sans
réfléchir par ce qu'elles veulent expliquer plusieurs
idées à la fois.
Séquence : 02
LH1 : il y'a un encombrement mais malgré ce cet
encombrement, il n'y'a pas, il n'y'a pas c'est-à-dire
d'efficacité de ces modules.
LF3: voilà ~
LF2 : exactement ~
LF3 : il nous faut une autre formation .
LF1 : c'est-à-dire, il n'y' a pas une mise en
étude de ces modules, c'était comme si imposés ou bien
spontanément comme ça et et sans vision.
LF3 : Aléa ( ) / exactement de manière
aléatoire comme ça.
LH1 : exactement / même le module s'impose, plus la
charge / il y'a des modules qui ne figurent pas c'est-à-dire dans notre
spécialité.
Dans cette séquence, nous remarquons que LH1 n'arrive
pas à distinguer entre l'usage de « ce » ou de « cet
» dans le cas où le nom commence par une voyelle. Ce
phénomène est dû au souci d'hésitation
.Néanmoins, ce locuteur a formé des phrases complètes et
compréhensibles.
La norme est éclipsée dans le parler des hommes,
nous remarquons que le LH1 a cité
dans ce passage : « exactement / même le module
s'imposé plus la charge/ il y'a des modules c'est-à-dire qui
ne figurent pas dans c'est-à-dire dans notre spécialité
» [cette expression « le module s'impose » est mal
formulée .Le locuteur aurait dû dire : «le module est
imposé ». La norme est absente dans le langage de LH1].
Séquence : 03
LF4 : tous ça, tous ça~
LF2 : Maisî
LH1 : le LMD, le LMD est conçu / c'est-à-dire
par apport aux besoins et la situation des européens c'est pas des
étudiants algériens.
LF1 : exactement ~
LF2 : Mais, nous pourrons bien être face à +++
LH1 : on a conçu ce programme par rapport à ses
besoins aux besoins de ses cultures.
LF3 : exactement.
Nous remarquons davantage que les femmes se sentent incapables
de parler librement en présence des hommes. Raison pour laquelle, leurs
énoncés sont incomplets de sorte que leurs réponses sont
si courtes. Elles cherchent à affirmer les idées du sexe
opposé sans donner leur propre opinion. Elles disent « exactement
». Ce qui approuve la théorie Labovienne qui déclare que les
femmes sont soumises à la domination masculine. En répondant par
« voilà » et « exactement». Les femmes encouragent
davantage leur interlocuteur masculin à continuer d'imposer son
idée dans la mesure où elles réagissent plus
positivement.
Les hommes ont beaucoup plus confiance en soi par rapport aux
femmes qui hésitent souvent dans une conversation mixte. Nous pouvons
donc partager l'opinion de Holmes (1997) « les femmes cherchent
davantage à créer des liens de solidarité »
(cité par Jean-Marc Dewaele ,2001 :15) avec les hommes à cause
des différences en orientation sociale.
Séquence : 04
LH1 : C'est ça / et en plus +++ chez nous ça
passe à l'algérien / orientation + et [meçaref]
(le népotisme).
LF2 : Même la qualité des diplôme et et ++
ça désirait et et ++ on a pas on est pas reconnu nos
diplômes, ne sont pas reconnus ou reconnus.
LH1 : (les rires) oui mais constitutionnement alors là
être
(les rires).
LF2 : au ( ) aussi constitutionnellement.
LF4 : Mais [kony gololkom aa ygololkom Takraw] LMD
[Takraw] licence [wala] LMD ?
Mais (si on vous dit aa on vous dit, vous étudiez) LMD,
(vous étudiez) Licence (ou bien) LMD ?
LF1 : Mais généralement, nous remarquons que
notre orientation a été bien planifiée, [awadi]
[plutôt] c'est-à-dire elle n'était pas bien
faîte. au niveau de la
qualité elle est bien faîte. mais pas bien faîte +++ et
voilà.
LF2 : [ana ana natfaker smaHli](Moi, moi je me
rappel, pardonne -moi ), il y'a deux années ou trois années de
cela le le magister, le magister et et et avait une formation, bien bien
conçue le pro( ) l'em ( ) l'emploi du temps doit être
allégé .
LF3 : Tout à fait , oui.
LF2 : voilà et mainant ++ [sçib]
(difficile) +++.
LH1 : « [BasaH] les modules, les modules
[kano] les modules de spécialité, on te donne que la
base..
(mais) les modules, les modules (étaient) les modules
de spécialité, on te donne que la base.
LF2 : et / il n'y'avait, je me rappelle / il y'avait trois
jours chargées de travail.
LF4 : Mais [basaH Hna çadna gaçe ] les
jours chargés. Mais (mais, nous avons tous) les jours chargés
\\.
LF2 : C'est du remplissage [hadaya tbanli] c'est du
remplissage [hadaya tbanli] que c'est du remplissage.
Nous sommes dans une optique d'alternance codique qui apparait
dans la conversation mixte que nous avons enregistrée. Nous remarquons
que les femmes enregistrées font recours à l'arabe dialectal dans
leur parler beaucoup plus que les hommes se servent de quelques mots en arabe.
Cependant, les femmes forment des phrases en arabe dialectal.
Tous les locuteurs se servent de l'alternance codique de type
intradiscursive de sorte
qu'ils introduisent dans la langue française des
expressions ou des mots l'arabe dialectal. De cela, nous remarquons que
l'alternance codique chez LH1 est centrée sur l'usage des mots
connecteurs tels que : mais « basaH » quant aux locutrices
« LF2» « LF4 » utilisent pour personnaliser leurs discours
les pronoms personnels en arabe dialectal « Hna/ana » dans
les énoncés Mais[basaH Hna çadana] et dans
[ana, ana natfakar, SmaHli ]. Ce qui
approuve la déclaration de Lakoff (1972) qui a
tiré une conséquence que les femmes ont souvent tendances
à utiliser des pronoms personnels.
Séquence :05
LF2 : des modules qui n'ont rien avoir avec
[LOKHRRINE][les autres] modules [taçe] (de)
spécialité.
LF3 : les modules [taçe](de)
spécialité [çadna tlata bark] (nous avons
seulement trois).
LF2 : « [hadouk li samohom] (ceux que l'on
appelle) une unité fondamentale, normalement les unités ceux qui
sont considérées comme une unité fondamentale
[lokhrine](les autres).
LH2 : C'est une fausse spécialité.
LF3 : [hadi](celle-ci) est une spécialité
n'est pas prise en charge. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
(le bruit qui est dû à l'appel qui a
empêché la détection des énoncés des
étudiants).
LF2 : même eux apparemment [wakila]
(peut-être) ils ont subi une formation d'un mois ou deux moins.
LF3 : [chkone](qui)?
LF2 : [hado li li ][ce qui qui ].
LH1 : les spécialistes.
Dans cette intervention, nous sommes toujours dans l'optique
de l'alternance intradiscursive. La majorité des locutrices parlent en
français. Cependant, elles introduisent des mots en arabe dans leurs
énoncés. Par exemple :
LF2 « des modules qui n'ont rien avoir avec
[Lokhrine]( les autres) modules [taçe] (de)
spécialité », et aussi LF3 « les modules
[taçe] (de) spécialité, [çadna tlata
bark ](nous avons seulement trois). Quant aux les hommes, ils n'utilisent
que le français dans leur énoncés.
Nous constatons, donc, que les femmes ont souvent recourt
à l'arabe dialectal pour décrire la situation de la formation
qu'elles reçoivent à l'université.
LF2 « [hadok lisamohom](ceux que l'on appelle)
une unité fondamentale ».
Dans cet énoncé, LF2 essaie de donner une
définition à un concept non défini la par locutrice. Donc,
elle est passée de l'arabe dialectal à la langue
française
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
LF3 : [hadi](celle-ci) est une
spécialité n'est pas prise en charger Quant à LF3 qui
passe aussi de l'arabe dialectal à langue française en utilisent
le pronom démonstratif [hadi] (celle-ci) pour remplacer le mot
« spécialité » en parlant à ses
interlocutrices.
Séquence :06
LF1 : [kayane] (il y'a) il y'a des priorités qui
ont même +++. LF3 : [badlolhom gaçe] (on leur a tout
changé) les modules +++.
LF2 : même eux [kima galek elgawri](comme il a
dit l'européen ) ils appréhendent.
LF1 : [kifach anta ykarik waHad](comment toi, il
t'enseigne quelqu'un) spécialiste en sciences de langage, par exemple
[wala] (ou bien) en FLE [wmaykarinach waHad](il ne nous
enseigne pas quelqu'un) spécialiste en F.O.S.
LH1 : C'est administratif /c'est administratif .
LF1 : C'est, c'est contradictoire [wala la la ? ] (ou
bien non ?) ~.
Dans cette tranche de conversation, les locuteurs et
locutrices critiquent les procédures d'enseignement de la
spécialité F.O.S de sorte que les locutrices passent de l'arabe
dialectal au français alors que LH1 utilise une seule langue. Il s'agit
de la langue française.
Nous remarquons que LF1 forme un énoncé
inachevé qui débute par arabe dialectal. Quant à LF2
débute son discours avec du français puis elle passe à
l'arabe dialectal.Elle rapporte des paroles : [kima gal el gawri] ils
appréhendaient (comme il a dit l'européen, ils
appréhendaient). Il s'agit d'un discours rapporté.
Séquence :07
LH1 : « »
LH2 : [hada] le fos [hada], module
[taçe](le) FOS [mtaproposiloch
çlih][machi ygolana açtoni] \\
(ce) FOS (ce) module de ce FOS (tu ne le lui proposes pas mais il ne nous dit
pas ; donnez-moi \\) .
Toujours dans la perspective de l'alternance intradiscursive.
Cette fois, notre remarque est focalisée sur la manifestation d'un
emprunt ,ceci est un métissage entre l'arabe
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
dialectal et la langue française .Ce
phénomène est émergé suite à l'usage de deux
langues (l'arabe dialectal et le français
[[mtaproposiloch])
Nous avons remarqué aussi que dans le parler des deux
sexes apparaissent fréquemment des mots français empruntés
à la langue arabe de sorte que ces mots sont prononcés à
l'algérienne.
Dominique Caubet (1998) « Cette prononciation
maghrébinisée anisée du français est intiment
liée à la question de l'identité
»1.
A partir de ce point de vue, nous allons analyser le mot
prononcé par le locuteur LH1dans : « [mataproposilouch
çlih](Tu ne le lui proposes pas) ».
Nous allons décortiquer ce mot
[mataproposilouch] comme suit :
[mataproposiolouch] = [mata+ proposer+ loch].
Il s'agit d'un emprunt qu'est tributaire de processus d'intégration de
sorte que le locuteur a enchâssé des morphèmes grammaticaux
de l'arabe dialectal à la base verbale du français. Ainsi, le
verbe « proposer » est précédé de l'adverbe de
négation [ma](ne) ; puis il est suivi d'un adverbe masculin marquant la
négation [ouch](pas) et la lettre (L), est une marque indiquant
le sexe masculin dans l'arabe dialectal.
Nous avons déjà argué que les hommes
veulent stigmatiser leur parler. Par conséquent, ce genre d'emprunt est
abondamment utilisé dans les pratiques langagières des locuteurs
algériens notamment chez les hommes beaucoup plus que chez les
femmes.
Sequence: 08
LF2 : « [ana ana natfakar smaHli]... [moi, moi,
je me rappelle, pardon. ]...
Nous remarquons que la locutrices a utilisé une
structure de politesse après avoir interrompu son interlocuteur. Cette
situation nous a incitée à souligner que les femmes sont beaucoup
plus polies que les hommes vue que la pression sociale oblige les femmes
à être polies à cause de leur statut social qui est
inférieur.
Les locuteurs (trices)
|
Espace de temps
|
La longueur des unités par seconde
|
Le nombre d'interruption
|
LF1
|
00.04_____00.16\\
|
12 secondes
|
00
|
' Dominique CAUBET, (1998 ) ,le métissage
langagier chez les maghrébins en France et en Algérie, p :139.
LH1
|
00.16_____00.25\\
|
09 secondes
|
01
|
LF2
|
00.25_____00.36\\
|
11 secondes
|
01
|
LF3
|
00.36_____0.37\\
|
01 seconde
|
01
|
LH1
|
00.37 0.43
|
06 secondes
|
01
|
|
|
Silence
|
Silence
|
Silence
|
LH1
|
00.57 1.07\\
|
50 secondes
|
00
|
|
LF2
|
1.07 01.14\\
|
07 secondes
|
01
|
|
LH1
|
01.14 1.36\\
|
12 secondes
|
01
|
|
LF1
|
1.36 1.48
|
12 secondes
|
01
|
|
LF3
|
1.48 1.56\\
|
07 secondes
|
00
|
|
LH1
|
1.56 2.24
|
68 secondes
|
01
|
|
LF2
|
2.25 2.34
|
9 secondes
|
00
|
|
LF3
|
2.34 2.43
|
09 secondes
|
00
|
|
LF1
|
2.43 2.58\\
|
15 secondes
|
00
|
|
Silence
|
Silence
|
Silence
|
Silence
|
LH1
|
3.24 3.32
|
08 secondes
|
01
|
|
LF2
|
3.33 3.44
|
11 secondes
|
00
|
|
LF3
|
3.45 3.52\\
|
07 secondes
|
00
|
|
Silence
|
Silence
|
Silence
|
Silence
|
LH1
|
4.12 4.20
|
08 secondes
|
01
|
|
LF2
|
4.24 4.30\\
|
06 secondes
|
00
|
|
LH1
|
4.30 5.03\\
|
73 secondes
|
01
|
|
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
LH2
|
5.05_____5.09
|
04 secondes
|
00
|
LF4
|
5.11_____5.18\\
|
07 secondes
|
00
|
LH1
|
5.18_____5.29\\
|
11 secondes
|
01
|
LF1
|
5.29_____5.40
|
12 secondes
|
01
|
LF2
|
5.40_____5.43
|
03 secondes
|
00
|
LF1
|
5.45_____5.56\\
|
11 secondes
|
00
|
LH1
|
5.56____6.24\\
|
68 secondes
|
01
|
Tableau12 : tableau synthétique2 des
résultats correspondant aux stéréotypes
émergés dans la conversation mixte.
A travers les résultats obtenus dans le tableau
(ci-dessus) qui résume les stéréotypes dans la
conversation mixte [E1] plus particulièrement ceux qui portant sur la
monopolisation, et l'interruption de la parole ainsi que le
stéréotype de politesse.
Il apparait nettement que le locuteur LH1 a pris
respectivement 10 fois la parole, cependant, le nombre des interventions des
locutrices est seulement 14 fois répartis entre les 4 femmes comme suit
: [LF1 : 5 interventions, LF2 : 5 interventions, LF3 : 03 interventions et LF4
: une (1) seule intervention.
Parallèlement à ces résultats, si nous
examinons le nombre total des unités par seconde produit par le locuteur
LH1 dans ses interventions est 313 secondes quant au LH2 n'a produit que 09
secondes. Toute fois, les 04 locutrices ont produit 136 unités par
seconde réparties judicieusement entre elles.
Ceci nous conduit à montrer que le locuteur LH1 a
monopolisé la parole en présence de ses interlocutrices sans leur
donner une opportunité pour exprimer leurs idées ; dans la
2 Le tableau ci-dessus résume le nombre des
interventions et des interruptions apparaissant dans la conversation mixte.
Nous avons comptabilisé la durée de l'intervention de chaque
locuteur et locutrice et nous avons délimité le nombre des
interruptions réalisé par les hommes et les femmes pour pouvoir
connaitre qui parmi les deux interrompe-t-il la parole à son partenaire
? et Qui a-t-il pris beaucoup plus la parole ?
(\\ : Est un singe représentant le
phénomène d'interruption)
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
mesure où il a parlé pendant de longues
durés comparativement aux durés prises par chaque locutrice.
Sur une autre optique, nous remarquons que le nombre
d'interruptions produit par LH1 est de 09 sans s'excuser. LF2 quant à
elle, a interrompu le locuteur LH1 deux fois en utilisant une formule de
politesse sollicitant le pardon à la durée [1.07 - 1.14] ce qui
indique que les femmes sont plus polies devant le sexe opposé.
Dans une conversation mixte , nous apercevons que le sexe
masculin a cette faculté de domination sur le sexe féminin parce
que le statut social des femmes est en général inférieur
à celui des hommes .En conséquence ,les femmes ,en revanche
paraissent passives et soumises raison pour laquelle elles se font souvent
interrompre .
Nous réputons que les phénomènes de
domination et d'interruption ne sont que des préjugés sociaux
influencent impérativement la pratique de la langue.
Nous passons maintenant à analyser quelques
séquences appartenant au deuxième enregistrement [E2] afin de
pouvoir y dégager quelques phénomènes. Nous remarquons que
lors de l'analyse nous nous sommes confrontée à un
phénomène de création lexicale fait par des jeunes
garçons dont nous avons enregistrés la discussion. Un de ces
jeunes garçons raconte, dans cette discussion, son aventure sur facebook
de sorte qu'il était en quête de connaitre une jeune femme.
2.1.2. Séquences E2
Séquence: 01
LH2 : [Ay tbali rikanet] +++ (il me parait qu'elle
était +++) sinon [kanet dayra tof taç
zala gowriya Fa] profil (elle a mis (une)
tof (photo) d'une belle européenne sur (le) profil).
Dans cette réplique, le jeune LH2 a formé des
mots appartenant au registre langagier de l'argot tel que : TOF et
[zala] (une belle fille) [TOf] (une photo)
est une forme de l'argot français.
Le mot [Zala] (une belle fille) est un mot
appartenant à l'argot algérien, crée par les jeunes
garçons entre eux pour quand il s'agit d'une discussion intime. C'est
une sorte d'une néologie par emprunt qui est l'apanage des hommes. Comme
il est apparu dans quelques énoncés oraux de ce jeune Hicham
(LH1) (voir séquence E2 :02).
Séquence :02
LH1 : [konte haka gaçad
nconnecté mana\fal]( j'étais assis
comme ça entrain de connecter eh bien \sur [face
book](réseau social) ,[konte enpiqueniqui
I( j'étais entrain de piqueniquer )++++++++ [wah ,aya
gçate I( oui, alors , je suis resté ) nager [haka falI (
comme ça sur )[face bookI(un réseau
social
- Transcription et découpage
a) [nconnecté] :[n](je) + connecter
+[é](e) : [n], c'est un substantif en arabe dialectal qui
représente le pronom personnel « je ». Or, connecter : un
verbe en français.
b) [Fa facebook/ konte
npiqueniqué+++] (sur facebook, je
piqueniquais) :
[piqueniqué] (je piqueniquais) : dans
cette expression le mot « piqueniquer » a une signification
connotative de sorte que le locuteur LH1 veut dire à ses interlocuteurs
que : « J'étais en train de faire une recherche sur
facebook ».
Séquence :03
LH3 : [Ombaçad piquite
çliha?]~ (après, tu l'as eue dans ta
poche?).
LH1 :[piquite çliha, rak
taçrafni~] (je l'ai eue dans ma poche, tu me connais
parfaitement).
Nous remarquons que les deux locuteurs ont un discours
métissé entre l'arabe dialectal et le français. Les
locuteurs [LH3 et LH1] ont utilisé le même mot «
[piquite] çliha» (je l'ai eue dans ma
poche) qui a été conjugué selon le modèle du
système de conjugaison de l'arabe dialectal, de manière que le
locuteur LH1 a remplacé le pronom complément d'objet direct (la )
qui renvoie à la femme par le morphème (ha) .Ce dernier
correspond à la troisième personne du singulier au féminin
dans l'arabe dialectal. De ce fait le mot [piquite] est composé d'une
base verbale de la langue française : « piquer » qui veut dire
: « percer » c'est le sens authentique quant au sens connotatif
exprimant l'idée que : le locuteur (LH1) a mis la fille dans sa trappe
.Ce mot [piquite] se compose aussi de (te) ; c'est un morphème de
l'arabe dialectal exprimant la terminaison du verbe conjugué au
présent avec la première personne du singulier.
Séquence :04
LH2 : [chHal] victimes? î (combien
y'a-t-il de) victimes? î.
LH3 : [chHal hadi mal] victimes? î
(combien est-elle classée cette) victimeî.
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
LH1 : 1430.
LH3 :ohî[rak kima] maitre Guinness
ohi (tu es comme le maître Guinness).
Dans cette séquence, les jeunes garçons
utilisent dans leur langage le mot « victime » pour désigner
le nombre des filles que le locuteur LH1 les a mises dans son escarcelle et de
les émouvoir sentimentalement.
LH3 : « oh 1 [tu es comme le maître
Guinness 1] à partir de cette expression, LH3 veut transmettre à
son interlocuteur LH1 l'idée qu'il a battu le score de
séduction.
Séquence : 05
LH1 : [Aya malkom ya djmaça~ wak] ça y'est
[rani braquitha, wdraguitha, wdemanditha
çla numro/ hdarna
wgasarna labas] ( alors, qu'est-ce qui vous prend mes amis j
mais) ça y'est (je l'ai braquée et je l'ai
draguée et je lui ai demandé le numéro de
téléphone / nous avons parlé et nous nous sommes
amusés parfaitement).
Nous constatons que, dans cette séquence, le jeune LH1
a usé des mots que nous pouvons considérer aussi comme un
création néologique. Il s'agit du mot
[Braquitha] (je l'ai braquée) son découpage est
comme suit : [Braquer]+[t] (la terminaison du verbe avec la
première personne du singulier) [ha] (la) (C.O.D) c'est un
pronom complément d'objet direct qui renvoie à la jeune femme
.
Le sens authentique du mot « Braquer » vent dire
« agresser » mais dans cet énoncé le mot « braquer
» exprime un autre sens péjoratif de sorte que LH1 veut faire
comprendre à ses interlocuteurs qu'il a mis la fille sur son tableau de
chasse.
A l'instar de des mots qui ont une signification connotative,
dans ces énoncés, il existe le phénomène de la
néologie par emprunt dont les mots crées n'expriment pas un sens
connotatif, tels que :[wdraguitha, wdemaditha çla
numro ](je l'ai draguée et lui ai demandé
le numéro).
[wdraguitha] : se compose de :[w](et) +
draguer +[t] (la terminaison du verbe avec la première personne du
singulier) , [ha] (la) (C.O.D) c'est un pronom complément d'objet direct
qui renvoie à la jeune femme .
Le locuteur (LH1) a ajouté un morphème
appartement à l'arabe dialectal exprimant le pronom complément
direct [ha] (la: COD) la troisième personne du singulier au
féminin sauf
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
que le sens de draguer dans cette expression exprime la
séduction autrement dit, le verbe draguer exprime un sens
dénotatif.
Séquence :06
LH1 : [wdemanditha çla numro](je
lui demandé le numéro).
Le locuteur LH1 a utilisé dans son langage le mot
« numro » que nous pouvons considérer comme
une adaptation à l'emprunt de sorte que le mot « numéro
» garde sa marque du masculin sauf qu'il perd le son / e/ ; le locuteur
LH1 a procédé à se servir de l'élision du
phonème/e/ et du remplacement de la voyelle (u) par (o). Nous savons
bien que le phonème [y] n'existe pas dans le système
phonétique arabe donc notre locuteur (LH1) a substitué le son [y]
par le plus proche dans le système phonétique arabe qui est
le[o].
« Ces différentes stratégies de
communication donnent lieu à un nouveau dérapage
phonétique à des niveaux d'intégration et par
conséquent à une nouvelle prononciation spécifique qui
peut faire l'objet d'un arabe algérien ». (Khalladi , 2012
:78).
2.1.3. Séquence E3
Nous passons à analyser des séquences
appartenant à l'enregistrement de la conversation féminine
(E3)
Séquence : 01
LF2 : [ ana ki natnarva
mça] mon mari (moi, quand je m'énerve à
cause de) mon mari.
Nous remarquons que la locutrice a fait recours au code mixing
de sorte qu'elle a intégré un mot français emprunté
à l'arabe dialectal tout en gardant la même signification aussi
bien en français qu'en arabe. Il s'agit du mot « natnarva »
dans lequel elle a fait l'élision de manière qu'elle a
supprimé le son /e/ en le remplaçant par le son /a/. Ainsi
qu'elle a utilisé un substantif de l'arabe dialectal « na »
qui exprime la première personne du singulier « je » et la
lettre « t » c'est un pronom complément renvoyant au sujet .
Il s'agit de la forme pronominale. Elle a aussi introduit dans ce mot le
suffixe « a » exprimant la désinence du verbe de la
première et la troisième personne du singulier selon le
système de la conjugaison de l'arabe dialectal.
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Séquence : 02
LF1 : « la jifférence
[kifah] entre le début [wfi] la fin1' (Quelle
est la différence entre le début et la fin?)
Nous constatons que la locutrice LF1 a prononcé «
jifférence »= [ 3ifer~s] le mot « différence ». Ce
qui nous permet de signaler qu'il s'agit d'un défaut de prononciation.
C'est phénomène relevant de la phonétique très
répandu dans le langage des femmes qui sont connues par leur attitude
prestigieuse afin d'affirmer leur statut de « femmes modernes
» (Taleb-Ibrahimi ,1997 :114).
Séquence :03
LF3 : la période, la période [chaba kamal ki tk
3 ni ] fiancée
[ombaçd]. La période, la période (la plus belle
quand tu serais) fiancée (après)
LF4 : [hadik] la plus belle période !1' (cette)
période est plus belle 1'.
LF3 : psq [had kamal] les
rêves [wkamal mor zwaj] ce qui compte [draham w lmasaouliya
w +++] parce que (tous) les rêves (après le mariage) ce qui
compte (c'est l'argent et la responsabilité et ++++).
Nous constatons que les trois locutrices utilisent
exclusivement dans leurs parlers la langue française et l'arabe
dialectal. La locutrice LF3 passe du français à l'arabe dialectal
pour décrire la période des fiançailles. Quant à la
locutrice LF4 utilise l'arabe dialectal pour désigner et utiliser le
pronom démonstratif [hadik] (cette). Ajoutons aussi que la
locutrice LF3 a alterné la langue française avec l'arabe
dialectal en utilisant aussi le pronom démonstratif [hadok]
(ces) pour désigner les rêves.
Nous pouvons dire que les femmes ont souvent tendance à
utiliser les pronoms que ce soit démonstratifs ou personnels car ce
phénomène fait partie de leur usage linguistique puisqu'il
apparait chez elles comme un caractère langagier.
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Chapitre IV : Analyse des données résultant
de l'enquête par enregistrement
Séquence :04
LF3 :[rjal yabgho tfol] (les hommes aiment le
garçon ).
LF4 : [hadi kanat barki] + actuellement [nas
rahi] cultivé (cette idée était auparavant)+
actuellement (les gens sont ) cultivés.
LF2 : [saH], c'est vrai. (oui), c'est vrai.
Nous remarquons que les locutrices LF4 et LF2 utilisent
respectivement l'alternance intradiscursive de sorte qu'elles passent de
l'arabe dialectal au français. La locutrice LF4 a commencé par un
pronom démonstratif [hadi] (cette) pour décrire la
situation culturelle des gens actuellement vis-à-vis la
progéniture masculine et féminine. Or, la locutrice LF2 a
commencé par l'expression de confirmation [saH] (oui) pour
partager l'idée de son interlocutrice LF4.
Séquence : 05
LF3: [basaH] pour moi, je préfère
[roH] avec lui véhiculée / c'est mieux que
[roH] [f] transport'
(Mais) pour moi, je préfère [partir avec lui] en
voiture/ c'est mieux que [je pars] par transport'.
LF1 : ce n'est pas toujours, toujours , toujours, nonJ1
LF2 : Moi/ mon mari [maçandouch] ( ) voitureJ1
donc [lazam nroH][f] transport [kifach ndir]?J1
Moi/ mon mari (n'a pas (de) voiture) donc (il faut que je
parte)(par) transport (que dois-je faire)?J1
Nous soulignons que les locutrices LF1 et LF2 ont
utilisé deux langues dans leurs discours pour parler de leurs
problèmes de transport.
Nous pouvons tirer conséquence à travers cette
analyse de ces trois séquences que les femmes, dans une conversation
féminine et intime, utilisent beaucoup l'alternance codique de type
intradiscursive. En conséquence, nous adaptons l'idée
affirmée par les études
sociolinguistiques que les femmes se servent dans leurs
parlers de l'alternance codique avec plus de fréquence.
3. Synthèse de l'enquête par
enregistrement
Le phénomène de l'alternance codique est assez
présent dans le parler des femmes plus que dans celui des hommes. Cela
dit, notre hypothèse est vérifiée à travers de
l'analyse de certaines séquences conversationnelles tirées de la
conversation mixte. Nous pouvons donc dire que le choix de la langue est une
marque de différenciation linguistique chez les deux sexes.
Aussi, selon l'analyse de la conversation masculine, nous
avons souligné que les hommes parlent entre eux un langage
réservé en créant un lexique propre à eux, ce ayant
un caractère détourné pour exprimer un
événement relevant du domaine de séduction. De cela, nous
pouvons arguer que les hommes se servent d'un langage codifié embelli
d'humour.
Ce phénomène nous incite à tirer une
conséquence que les hommes prennent certaine liberté de la langue
vue le statut social en général de domination. Cette
liberté leur donne l'opportunité de créer un lexique
spécifique du parler masculin. En revanche, il est connu, dans le champ
sociolinguistique, que les hommes sont créatifs de sorte que cette
créativité enrichit leur langage ; contrairement aux femmes dont
le parler est pauvre à cause de leur nature féminine qui les
incite à être beaucoup plus conservatrices.
Nous pouvons ajouter que le lexique créé par les
hommes est caractérisé par métissage entre des mots de la
langue française et de l'arabe dialectal. Les mots empruntés ont
une signification authentique ou bien ils dépassent cette signification
pour désigner un autre contenu sémantique. Néanmoins, les
femmes préfèrent généralement parler la langue
française de manière correcte en respectant les normes. Elles ont
tendance à incruster dans leur langage des mots empruntés ayant
une signification authentique.
Nous avons comptabilisé le nombre des mots
empruntés qui ont été créés par les hommes
dans les deux conversations (mixte ou masculine), nous avons
repéré huit mots (voir le corpus dans les annexes). Cependant,
les femmes, dans la conversation féminine, n'ont pas
procédé à l'emprunt, sauf une seule locutrice LF2 a
cité un seul mot « natnarva ».
De cela, nous pouvons inférer que les hommes ont le
droit de créer un lexique pour enrichir leur langage, par
conséquent, ils peuvent aborder de divers sujets portant sur de
différents domaines.
Or, les femmes n'ont pas cette capacité de créer
un nouveau lexique propre à elles. A cet effet, leur langage est connu
par une pauvreté lexicale. Ceci délimite les sujets
abordés par les femmes, dans la mesure où elles parlent du
mariage, du travail, de la cuisine. Mais les hommes prennent ces sujets
abordés par les femmes pour des sujets futiles. Nous avons argué
que la création lexicale se manifeste amplement dans le parler des
hommes.
De plus, nous avons constaté que, à travers les
résultats obtenus (voir le tableau ci-dessus n° :2), le taux des
interruptions est flagrant chez les hommes qui interrompent les femmes lors
d'une conversation verbale mixte afin d'imposer leur domination sur elles.
Néanmoins, les femmes peuvent interrompre la parole aux hommes en leur
disant « pardon ». Cette expression de politesse nous a permis
d'apercevoir que les femmes veillent à être plus polies que les
hommes.
A partir de ces points de vue, nous pouvons conclure que les
stéréotypes étudiés dans notre corpus ont
répondu judicieusement à nos hypothèses. Autrement dit,
les préjugés sociaux entrainent l'émergence de la
différenciation linguistique entre les hommes et les femmes.
Conclusion Générale
Toute étude exige une introduction et une conclusion,
l'une définit les objectifs et l'autre résume la manière
dont ils ont été atteints et le degré de la
réussite de notre étude. En nous appuyant sur le paramètre
de sexe nous avons tenté d'écrire et analyser certains
phénomènes dans des conversations enregistrées constituant
notre corpus. L'objectif que nous avons tracé au début de cette
étude était de prouver d'une manière convaincante qu'il
existe éventuellement un manque de parité entre le parler des
hommes et celui des femmes. De ce fait, nous avons voulu traiter quelques
paramètres sociaux et linguistiques entrainant l'émergence de la
variation sexuelle.
Notre étude a été focalisée sur la
description du langage des étudiants et des étudiantes de
l'université Hassiba Ben-Bouaali- pôle d'Ouled -Farès- dans
des situations de communication différentes à caractère
in-vivo. Autrement dit, nous avons analysé les caractéristiques
du parler des hommes et celui des femmes dans une interaction mixte,
féminine et masculine afin de mettre en lumière quelques
résultats.
A travers les données analysées nous avons
démontré, d'une part, qu'il existe réellement une
différenciation linguistique basée sur le sexe du locuteur ; et
d'autre part, nous avons tiré conséquence que le langage des deux
sexes est tributaire des stéréotypes sociaux et des
éléments linguistiques qui se sont manifestés dans
l'analyse de notre corpus.
L'analyse quantitative et qualitative des parlers des femmes
et des hommes dans différentes conversations constituant notre corpus
nous ont permis de détecter un nombre de caractéristiques
relatives au phénomène de la différenciation linguistique
:
- A travers le cadre d'analyse de l'alternance codique, nous
nous sommes rendue compte qu'il existe effectivement une disparité dans
le choix de la langue par les locuteurs et les locutrices. Ces dernières
paraissent avoir recourt fréquemment à l'alternance codique
beaucoup plus que les hommes.
- En nous appuyant sur la conversation masculine, nous avons
constaté que le phénomène d'emprunt est
répété en plusieurs reprises par les locuteurs. Ces
derniers utilisent au moyen de l'emprunt un langage codifié. Quant aux
locutrices s'abstiennent à s'en servir dans leur parler de sorte
qu'elles font des phrases correctes. De plus, Les femmes, dans une conversation
mixte, se cèdent à la domination des hommes qui les interrompent
souvent en monopolisant la parole. Par ailleurs, comme
le statut des femmes en général est
inférieur à celui des hommes, leur parler est pris pour un
langage futile. Nous pouvons arguer que les stéréotypes
langagiers sont des représentations reflétant le socioculturel
des sociétés. En somme, cette différenciation linguistique
est le résultat d'une inadéquation des modèles sociaux
dominants. Bien que le nombre des locuteurs soit inférieur à
celui des locutrices dans une conversation mixte, nous avons constaté
lors de l'analyse que les hommes imposent leur domination sur les femmes.
Nous signalons que les résultats obtenus, à
travers cette enquête micro-sociolinguistique, ne peuvent être que
partiels parce que, d'une part, nous nous sommes basée sur un nombre
d'enquêtés et de locuteurs enregistrés très
limité ; et d'autre part, nous n'avons pas pu , à travers ces
analyses quantitatives et qualitatives du corpus, englober un grand nombre de
locuteurs et traiter de manière empirique d'autres facteurs tel que : le
débit de la parole et la prononciation des locuteurs et locutrices.
De manière générale, l'analyse des
données recueillies a pu démontrer que les femmes et les hommes
diffèrent par leur langage vu que le lexique, la fréquence
d'emploi de certains mots ou de certaines expressions, le mode de discours de
chacun et la manière dont les locuteurs et les locutrices pratiquent
dans des conversations amicales ont renforcé la véracité
de l'idée que la langue est sexuée.
Sachant que le champ d'étude de la sociolinguistique
est assez vaste. Le langage et la langue restent dans un constant changement et
évolution. Nous prévoyons, dans le cadre d'une enquête de
plus grande envergure, d'autres études sur le phénomène
étudié afin de dévoiler d'autres facteurs
éclipsés dans notre travail.
10 ! ai 'e
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Dictionnaire
Larousse, (1994), Dictionnaire de
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Annexe I : Le questionnaire
Je vous prie de bien remplir ce questionnaire de recherche en
répondant avec soin aux questions posées ,Je tiens à vous
préciser que le but de ma recherche est d'étudier le parler
féminin et celui du masculin en détectant leurs
caractéristiques dans les conversations bilingues (l'arabe et le
français ,ou le français seulement ) qui se déroulent
entre les hommes et les femmes .
Je vous remercie d'avance de votre contribution.
1- Age :
2- Sexe :
3- Niveau d'étude
4- Résidence :
5- Lieu de naissance :
6- Lieu d'origine de la mère :
7- Lieu d'origine du père :
8- Nivea d'étude des parents :
9- Profession des parents : -père : -mère
:
1\ Y a t-il des marques de différenciation dans le parler
des femmes et dans celui des hommes ?
2\Qui parmi les deux sexes alterne -t-il deux langues dans son
parler ?
les femmes les hommes ?
3\ Est -ce que la langue utilisée par les femmes
diffère-t -elle de celle utilisée par les hommes en fonction des
critères linguistiques ?
Si, c'est oui, la différenciation apparait dans :
a\ au niveau de la modification phonétique. b\ au niveau
morphosyntaxique c\ au niveau lexical
4\ qui parmi les deux sexes utilise t-il une langue normée
?
Les hommes les femmes
5\Est-ce-que les femmes se surveillent elles dans une
conversation en présence des hommes ?
-\si oui pourquoi:
a\ par timidité
b\ pour se montrer moins bavardes
c/ par prestige
6\ qui utilise l'expression gestuelle beaucoup plus dans son
discours ?
7\Qui est selon vous le sexe qui crée le plus de nouveaux
mots dans son parler ?
8\Dans une conversation mixte qui monopolise beaucoup plus la
parole ?
Les femmes les hommes
9\Les particularités et les caractéristiques
linguistiques dans le parler des deux sexes apparaissent elles dans :
a\ le langage détourné
b\l'usage des expressions de politesse c\ le ton de la voix
10\Qui utilise mieux la langue française en Algérie
?
KHEIRA : `'Et ++parce que le problème c'est /
c'est/ il faut revoir tous ça avec le système LMD /c'est un
système imposé et /Heinî
Annexe II
I -La transcription orthographique du premier
enregistrement
L'enregistrement de la conversation mixte
Durée : cinq minutes et cinquante six
secondes.
Khadija: `' Qu'est-ce-que vous pensez sur autant
que des étudiants en 2emme année master sur la qualité de
notre formation \\
AHMED :'' Bon, bon ++\\
KHADIJA `'A la faculté de HASSIBA BEN BOUAALI bien
sûr à Chlef. Ahmed : `'La qualité de la formation ça
doit être +++revueî
KHEIRA :'' C'est vrai ~
KHADIJA :'' Pourquoi ça ça +++++
KHEIRA `' C'est vrai déjà déjà on est
des on est au master où des modules donc moi je sens qu'il y'a un
encombrement.
FATIHA'' Qui ne sont pas intéressantsî \\
AHMED :'' Il y'a un encombrement mais malgré cet
encombrement, il n'y'a pas ,il n' y' a pas ,c'est-à-dire
d'efficacité de ces modules
.
AMINA :'' Voilàî
KHEIRA :'' Exactement ~
AMINA :'' Il nous faut une autre formation.
Silence
AMINA :'' Ils ne servent à rien.
KHADIJA `'C'est-à dire il n' y'a pas une mise en
étude de ces modules ,c' était comme si imposés ou bien
spontanément comme ça et et sans vision !
AMINA :'' Aléa( ) - exactement de manière
aléatoire comme ça ~
AHMED :'' Exactement - même le module s'impose la charge -
il y'a des modules ,c'es-à-dire qui ne figurent pas dans
c'est-à-dire dans notre spécialité ~ \\
AMINA :'' même spécialité.
AHMED :'' Exactement ~ LMD c'est c'était un système
imposé \\
KHEIRA :''On on on copie ce qui ee +sur eh,eh,eh ++(un) autre
méditerranée et on l'emporte ici
AHMED :'' Exactement et lors de l'imposition de ce
système, on a pas pris ,par exemple un échantillon , une
spécialité on a on a essayé sur ce système
KHEIRA :'' En considération.
FATIHA :'' Et le LMD et on le généralise +++++
KHEIRA :'' Et,et et ++il faut le dire ~
AHMED :'' On a imposé à tout le monde comme
ça ~
KHADIJA :'' Et bien sûr ~ à l'étranger ce
n'est pas les mêmes conditions à l'étranger les les
conditions pédagogiques et les techniques etc ++ ce n'est pas , ce n'est
pas comme l'Algérie bien sûr
AHMED :'' Bien sûr c pas +++ \\
KHADIJA :'' Importer quelque chose ou bien im( ) quelques
choses
sans avoir les étudiées !
KHEIRA :'' Sans avoir étudié le terrain ~
AMINA :'' Mais à l'étranger, il est reconnu
réussi++ il est réussi c'est le contraire à en
Algérie .
FATIHA :'' Où ça où ça ? KHEIRA :''
Mais ++\\
AHMED : `' Le LMD, le LMD est conçu \+c'es-à-dire
par rapport aux aux besoins et la situation et la situation et des statuts des
européens c'est pas pour des étudiants algériens.
KHADIJA : `' Exactement ~
KHEIRA :'' Mais nous pourrions bien être face à
+++
AHMED :'' On a conçu ce programme par rapport à ses
besoins aux besoins de ses cultures.
AMINA : `' Exactement ~
AHMED :'' C'est ça \ et en plus +chez nous ça passe
à l'algérien orientation +et [mçaref]
(népotisme).
KHEIRA :'' Même la qualité des diplômes et et
++ça désirait et et ++ on n'a pas on n'est pas reconnu ~\ nos
diplômes ce ne sont pas reconnus ou reconnus.
AMINA :'' Internationalement (rire) intentionnellement (rire).
AHMED :'' (rire) oui, mais constitutionnellement alors-là
,être (rire ) .
KHEIRA :'' au( ) \ aussi constitutionnellement !
FATIHA :'' Mais [kon y gololkom iygololkom takraw
](si on vous dit ,on vous dit vous étudiez )
licence [wala](ou bien ) ,LMD,[takraw
](vous étudiez )licence [wala](ou bien )
LMD ?
KHADIJA :'' Mais généralement , on remarque que
notre orientation a été bien planifiée ,
c'est-à-dire la qualité mais [awadi](
plutôt ) c'st-à-dire elle n'était pas bien faite
~au niveau de la qualité ,elle est bien faite ~mais pas bien, faite ++
\\
AHMED :'' c'est une inefficacité, inefficacité ~
KHADIJA :'' et voilà ~
AHMED :'' Exactement ~ c'est un problème ~
Khadija :'' Oui !
Silence
AHMED :'' Non,non,on nous dit qu'il y'a quatre ans ,quatre ans
,ils
sont « »\\
KHEIRA :'' [ana ana natfakar smaHli]( je ,je me
rappelle ,excuse-moi ) , il y'a deux années ou trois de cela !
le le magister, le magister et et et avait une formation bien bien
conçue le pro (gramme) l'em( ) l'emploi du temps doit être
allégé .
AMINA :'' Tout à fait, oui.
KHEIRA :'' Voilà ! et mainant
++[sçib](difficile).
AHMED :'' [basaH](mais) les modules ,les modules
[kano](étaient ) les modules de
spécialité .on te donne que la base ~
KHEIRA :'' Les modules qui seront par rapport en relation avec la
spécialité.
FATIHA hausse la voix en créant une sorte
d'ambigüité :''Les
modules qui sont en relation avec la spécialité.
~
KHEIRA :'' Et \ il y'avait , je me rappelle \ il y'avait trois
jours chargés de travail.
FATIHA : `' Mais [basaH Hna çadna gaç ]
(mais nous avons tous ) les jours chargés !
KHEIRA :'' C'est du remplissage. [hadaya tbanli ]( cela
,il me parait ) c'est du remplissage .
AMINA :'' C'est du remplissage ~
KHEIRA :'' Des modules qui n'ont rien avoir [ lokhrine
]( ces ) et et +++
FATIHA :'' [f] LMD [chHal mal] ( combien de)
modules [taç](de)spécialité ?
AMINA :'' Les modules [taç](de )
spécialité [çadna tlata bark] ( nous avons trois seulement
).
KHEIRA :» [hadouk li samuhom ](
ceux que nous appelons ) une unité fondamentale normalement les
unités ceux qui sont considérées comme une unité
fondamentale [ces]+++
KHEIRA :'' C'est -à- dire que nous sommes des
étudiants de troisième année master de
spécialité FOS , au niveau de la bibliothèque aucune
docu( ) aucune documentation , elle est pauvre normalement
!+++
KHEIRA :» Elle est [hadi] (c'est une ) ,c'est une
fausse spécialité . AHMED :'' C'est une fausse
spécialité ~
AMINA :'' [hadi]( c'est une ) une
spécialité n'est pas prise en charge.
X ,xx,xxxx ,x,xx,xxx,x,xxxxxx
KHEIRA :'' Même eux apparemment [wakila ]
(peut être ) ils ont subi une formation d'un mois
ou deux mois .
AMINA :'' [chkone ] ( qui )?
KHEIRA :'' [hado] (ces ) les les ++
\\ AHMED :'' Les spécialités .
KHEIRA :'' voilà , les spécialités ~
FATIHA :'' [çandhom ] ( ils ont ) (le ) doctorat
[çandhom ] ( ils ont ) le magister .
ALI :'' Ils ont le magister.
KHEIRA :'' et et ++++AMINA :'' Les magidtérants , les
magistérants n'ont pas encore leurs postes !
AMINA :'' Les magistérants ~ , il y'a des doctorants comme
même ~ [wala rahom ywajdo ]( ou bien ils sont
entrain de préparer ) [fa](le ) doctorat
[taçhom] ( leur ) ?
(silence)
KHEIRA :'' Même [hada ](ce ) monsieur X C'est un
spécialiste . AHMED :''un spécialiste [un spécialiste !
AMINA : [un spécialiste !
KHEIRA :'' Mais [hado ] ( ce sont ) les
magistérants de
spécialités !pourquoi ils nous n'assurent pas des
modules de spécialités ?
AMINA :'' [maçlabalich ana ] ( Je ne sais pas
,moi ) ~
KHADIJA :'' [kayane ] ( il y'a ) , il y'a des
priorités qui ont le même +++,
KHEIAR :'' même eux [kima gal el gawri ] (
comme il a dit l'européen ) :''
ils appréhendent ,ils appréhendaient'' et ++
KHADIJA :» [kifach anta y karik
waHad ] ( comment toi, il t'enseigne quelqu'un )
(un )
spécialiste en sciences de langage ! par
exemple[wala] ( ou bien )en FLE [wmaykarikch
waHad ] ( (de ) spécialité en FOS !
AHMED :'' c'est administratif \c'est administratif ~
KHADIJA :'' C'est ,c'est contradictoire [wala lala](
ou bien non ) ?
AHMED :'' quand on le propose des modules on le propose des
et lui dit , il dit voilà :''je suis enseignant ~
ALI :'' « »
AHMED :'' Quand on le propose pas [hada](ce )le FOS
[hada] ( ce ) le module [taçe ] (de )
le FOS [mataproposiloch çlih ] ( tu ne le lui
proposes pas ] ? [mayjich golana açtouni]( il ne vient
pas nous dire `'donnez -moi»++\\
AMINA :'' En plus [fihadak ]( dans ce )
le module ++++++
KHADIJA :'' [basaH](mais ) normalement [hada ](
ce ) le rôle [taçe](de ) l'administration [wala
lala]( ou bien non ) ? ~
AHMED :''C'est un problème administratif.
KHEIRA :'' ça arrive de proposer quoi que ce soi. ~
II- La transcription orthographique de deuxième
enregistrement concernant la conversation masculine.
Durée : Deux minutes et seize secondes
HICHAM :'' Hier ,le soir ,il y'avait une belle soirée
inoubliable et très agréable [konte haka gaçad
nconnecté mana\fal]( j'étais assis
comme ça entrain de connecter eh bien \sur [face
book](réseau social) ,[konte enpiqueniqui
]( j'étais entrain de piqueniquer )++++++++ [wah ,aya
gçate ]( oui, alors , je suis resté ) nager [haka
fal] ( comme ça sur )[face book](un réseau social )
,[talç ,habate ]((je) monte et( je) descends ,[talç habate] ((je)
monte et( je) descends ), [rak taçraf l~çakliya taç lface
book kifach dayra ]( tu connais la mentalité du réseau social
comment elle est .[aya lkite waHda ,banatli çliha haka manaçrafch
kifach ?](Alors j'ai trouvé une fille ,je suis attiré envers elle
comme ça je ne sais pas pourquoi ?) , [ ajoutitha \ acceptatni
\lih,lih makarçatch gaç aya gçadna mgasrine
](elle m'a ajouté \elle m'a ajouté \ si rapidement , elle
n'a même pas attendu ,alors ,nous sommes restés en nous amusant )
.
MOHAMED :'' [Mgasrine fal ] ( vous vous amusez sur
)[massenger]( une pratique pour garder le contact avec des amis .
HICHAM :» [aya gçadna mgasrine haka ,salam ,salam
](Alors ,nous sommes restés ensemble en nous amusant comme
ça ,salut, salut) ,ça va [ghaya ,mana man ,gçadna
ngasro fi baçdana mana nta mnine man mana ]( bien ,alors , nous sommes
restés en discutant ensemble toi, tu es d'où ?comme ça
~
MOHAMED :''f dawas,dawas ] (on fouille
dans les dossiers ,on fouille dans les dossiers )i, HICHAM :''
[wah,ndawas](oui, je fouille dans les dossiers
).
MOHAMED :'' [ombaçde piquite
çliha?]( Après, tu la mets dans ta trappe
?)j
HICHAM :» [saHa saHbi ombaçd npiqui
çliha ]( oui, mon ami après ,je la mets dans ma
trappe) ,oh !(piquite çliha rak taçrafni
](je l'ai mise dans ma trappe ,pourtant tu me connaissais )i,
MOHAMED : `' (rire).
HICHAM :»[basaH asmaHli bçatatli waHd el] (
Mais ,,excuse -moi !elle m'a envoyé une certaine ) photo î
ALI :'' [chHal](combien) victime ?(tu as combien de
victimes maintenant ?) MOHAMED :»[chHal hadi? ]( combien est elle
classée sur ta liste ?) [mal] ( ) victimes ? HICHAM :»
1430
MOHAMED `' Oh ![rak kima ]( Tu es comme )( )maitre
Gueness !î
HICHAM :'(rire)
Ali :''« »
MOHAMED :'' [wahj](ouiî)
HICHAM:'' [aya \basaH baçtatli waHd el]( alors,
elle m'a envoyé une certaine ) photo ++ [waHd el ](une certaine
) photo ,[saHbi waHd ](mon pote!une certaine )
silhouette \[waHd](une certaine
)la silhouette [andha](qu'elle a !)î
MOHAMED :'' [skanitha al çdou](Tu l'as
scannée eh! Le dangereux !)î
HICHAM :'' [chayala asaHbi !]( qu'est-ce que tu as mon
pote !)(de) A(à)z~
ALI :'' [yassama fiha l ] (cela veut
dire qu'elle a )(le) bricole !î HICHAM :'' [fiha kawi gaç !
yahî]( elle en a beaucoup !oh î) MOHAMED :''
Oh![ghaya gaç!](c'est bien alors!)
ALI :[amala kach+++++++++](alors ,il y'a +++++++++)
HICHAM :'' [ya rana ngolo]( on est entrain de dire que
c'est ) la victime 1930 [omalek
?](mais qu'est-ce-que tu as ? î)
ALI :'' [amal tayaHtha fa chabka
?](Alors, tu l'as faite accrocher à ton
hameçon ?)
HICHAM :» [chtahiy !,tzaçak !î](quoi
!tu plaisantes !î)[basaH a jamaça asamHouli waHd el
àaynine \makalah naHkilkom gaç !](mais ,mes amis
,excusez-moi ,elle a des yeux ,ce n'est pas la peine de vous en raconter ! ) ,
[walah el çadim yajabdo l ] (je vous le jure qu'ils extraient
)(le) gaz [man](de)HASSI MASSAOUD [ya saHbi !
asmaHliî](oh !mon pote !excuse-moi
!î)
MOHAMED :''[balek kanete makraziya
kanate ]( peut être ,elle était larguée
par un autre ,elle était ) brulée si non [matadihach fik
gaçî](elle ne s'intéresse non plus à toij)
\[el mohima ana nwasik aHraz tagressilek machabka
w tih hada makane.,](l'essentiel ,je te conseille que tu fais attention si
elle s'échappe de ton filet et elle va finir par s'enfuir c'est tout
..J.)
ALI :» [win kifah ] (où ?comment ?)
,[win waslate?](que s 'est arrivé ?).J.
HICHAM :»Oui ![oskote bark gasartalha](je l'ai
dupée)une grande pomme de terre (je l'ai flagorné
grossièrement )++
MOHAMED :'' un Satanî
HICHAM :''Oh ! Un Satan directe .( je ressemble à un
Satan ).
ALI :'' (Ay tbali ri kanet]( Eh !elle me semble qu'elle
était )++++++ +++++ si
non [kanet dayra tof taçzala
gawriya fal ](elle avait met une photo d'une belle file
européenne sur le) profil.î
MOHAMED :''[aya sakatna ntaya rak kima]( Eh !tais-toi
,tu es comme )(une)soupape [çlabalek ?](tu te rends compte
?)
HICHAM :'' [ayaw malkom ya jamça wakî ](
Eh! qu'est ce qui vous prend les amis ,mais )ça y'est [rani
brakitha , wdraguitaha ,wdemandétha
çla numro \hdarna ,wgasarna
labas.](je l'ai braquée,je lui ai demandé le
numéro (\de téléphone )î\nous avons parlé
,nous nous sommes amusés parfaitement )
Silence
MOHAMED `'[amala rak mçawal\trandafha ?î]
(Alors ,tu as décidé de lui donner un rendez-vous ?j
HICHAM :'' [ya wadi nta gaçe rak mrid ,ntaya saHbi
lbareH bayet nçrag w nabrag w fatali manrandafhach !îki thawate
wtnawad nn numro nadih +nadih.](mais tu es toutalemnt dingue toi,mon pote, hier
,j'ai passé la nuit en suant et je brillais et en fin de compte je ne
lui ai rend pas un rendez vous !îmême si elle refuserait et
hésiterait (le) n(uméro) (le) n(uméro) le numéro je
l'aurais+je l'aurait..
III- La transcription orthographique de la
conversation féminine Durée : Sept minutes et quatorze
secondes
SAMRA :''Imène j[aHkili g ~~lili
~Mostapha raho mliH~]
IMENE :» cha bay khosso~]
SAMRA :»[raki çarfa rani rayHa natzawaj~]+[krib ]
le mariage [taç~~]\[raho krib].
IMENE :» célibataire !~
SOUHILA :''Au moins [taçraf el Hyate kifach
dayra.]
IMENE :'' l'habitude [kifah ~]
SAMRA :''[ h rani nHawas naçraf ~]
IMENE :'' la djifférence
(différence )[kifah] \ entre le début [
wfi] la fin ? [f) ( ) début [taç] l() mariage [wfal
+++wach naHki ,nabki ,nabki]
SAMRA :'' la la kifah zaçmak tbadal +++]\\
HALIMA:'' la période, la période [chaba kamel
ki tkouni ] fiancée [ombaçde].+++\\
IMENE :''fiancée [wala haka]++\\
SOUHILA :''[hadik]la plus belle période
.
SAMRA :'' [h matakhalçonich ~ IMENE !raki
çarfraî]\\
HALIMA :'' psq [ hadok kamel] les
rêves [w kamel mor zwaj yarjço.+ce qui compte [draham
w~mas ~~~~liya w'..\\
IMENE :''[ kol Haja , kol Haja ,kol Haja++ tarjaç
]la jifférence (la différence) [kamel ay
Haja kima haka yatnabcho çliha mdaga]
(silence)
HALIMA :'' [raki çarfa çlah]psq [Hna
mçadnach hadik ]la culture [taçe] la discussion, on
discute pas [f] la maison [ki chghol ri tasra Hdja + \\
SOUHILA :''directement (un) problème ~ HALIMA :''oui .
IMENE :'' directement,ça fait trois mois, toujours ,
toujours ,[mdaga].++++[daymane ,lazeme yfout nhar mdaga ,ida fat nhar m
taç mdaga açarfi ]--
HALIMA :'' [ machi mdaga ] grave +mais +++++
IMENE :'' el mohim ]++
SAMRA :'' [khawaft ~~~~ni ~]+++
IMENE :'' SARA![w~nti.]
HALIMA :'' [laçkoba lik]
Sara :'' [khawaft ~~~~ni.]
SOUHILA :'' déjà +++++++~
HALIMA :'' [nti l~cars taçak raho krib fi
] juillet~
SOUHILA :'' Mois de juillet oui [inchallah ].
HALIMA :'' [inchallah]
IMENE :' [açardina ~]
SOUHILA :'' [inchallah] bien sur \\
SAMIRA :'' [inchallah ya rabi]
IMENE :''[inchallah y~laHkak
l~khwatatek ,inchallah]
SOUHILA :''[ liyah waçlah bç~~d
charî]
(rire) (bruit)
SAMRA :'' [ah!çandek +raki ] enceintel
HALIUMA :'' [~~h]je suis enceinte .
SAMRA :'' [belbarka çlih]
Souhila:'' [allah y~kamalek inchallah ~]
HALIMA:'' [laçk ~~~~ba
likom]
(rires) (bruit) est du des paroles des autres groups de filles
)
SAMRA :'' [cha çandek? ]~
HALIMA :''En principe +[çandi tofla].
SAMRA :'' [inchallah]
HALIMA :''psq [chafte] deux
gynécologues [waHda gatli çandek tofla
, waHda gatli tfol] je ne sais pas î
SAMRA :''[inchallah takhroj chaba kima ana ]
(rires ) (silence )
SAMRA :'' [golili î HALIMA ! chaba kima kima
anaî]
HALMIMA :'' pcq [ki gotlo ana rani rayHA l']
gynécologue [gotlo wach rak bagh~~ tfol wal tafla
-gali inchallah
waHda kima ntiya -]donc [maranich çafa ila
taklakh walaî++] (rire)
SAMRA :' [mojamala]
HALIMA:''[mojamala wala khaif ila tofla wala]+ je ne
sais pas [machi fal] ( ) habitude [ Hna f] la
société [taçna]-
SAMRA :''[taçna yabgho]\\
HALIMA :'' [rajal yabghi tfol]
SOUHILA :''[hadi kanat bakri]+actuellement [anas
rahi]cultivé.
SAMRA :'' [saH]c'est vrai.
SARA :'' [ana khawaft ~~~~ni
IMENE.,!zidi ya IMENE golili.]
IMENE :''[chta n~golek ?]
SARA :'' [zidi golili]
IMENE :'[bine waHda w~rajalha ]ça
dépend ,ça dépend -\\
HALIMA :''[ki kone] +++++
SAMRA :'' [Hsab el] ( ) mentalité
[taço]
HALIMA :'' La mentalité [taçake mça
taçe rajlek] ça diffère-[machi kif kif]~
(silence)
SOUHILA :''Même la vie conjugale [lahna fi fi]
l'Algérie ![c'est pas facile.c'est pas facile ~c'est le contraire.
c'est la belle-mère ,les belles-soeurs tous ça~[ida
madabaztich mça çjouztek \\]
SARA''Parfois[wallah matalkay]problème[kima
tatlakayah mça rajal] SOUHILA :''voilàî
IMENE :'' Nonî[ana çjouzti rabi tawal fi
çmarha inchallah]î SOUHILA :''[inchallah]c'est
rare[win]la belle mère comme ça\\ SARA
:''voilàî
IMENE :'' Au moins[kona dayrine] une
idée[zaçmak ki roHO]La belle-mère[hiya lisib
~~~~ha waçra.]
SARA :''[waçra h]
IMENE :''c'est djifférent(différent)-c'est mon mari
,c'est pas ma belle-mère~
SAMRA :''[kima gatlek SOUHILA]c'est
rare[talkay]la belle-mère+++
(silence)
SOUHILA :''[ana jabli rabi gaçe had
~~~~]les problèmes [taçe rajlek
m]la jalousie ?.
SARA :''[çlah?,çlah?]la jalousie~[yek
rahi çand ~~~~]
IMENE :''namchi fa nakl ,roh fa nakl
çadi.,darwak~]impossible
(silence)
SAMRA :''[~~h.,][tr ~~~~h~~ f](le)
transport~
IMENE :''[mm]
SAMRA :''[kane]normal ?
IMENE :''[kane]normal.
SARA :''[basaH rajal machi kima makbal,darwak raki mart
machi+++]
SAMRA :''c'est ( )contraire,[dok yghi( ),yghir çliha
ygol raki.\\]
HALIMA :''[basaH] pour moi ,je préfère
[roH]avec lui véhiculé +c'est mieux que [roH f] (le)
transport \\
IMENE :''C'est pas toujours ,toujours ,toujours
,nonî[takanti chwiya]~
SAMRA :MoiI mon mari[maçandouch]( )
voiture.donc[lazem n~roH F]( ) transport[kifach n
~dir~]voilàî
IMENE :'' [~~h,nti tHabi]( ) transport
[w~howa y~Hab]( ) transport. HALIMA
:''déjà le fait qui[raho
m~khalik]mariée[w~takray,w~tokhorji]\\
SAMRA:''voilàî
SARA :''C'est déjà beaucoup [C'est
déjà beaucoup~
SOUHILA : [C'est déjà beaucoup (silence)
SAMRA :''[inchallah rabi y~çina]
SOUHILA :''Enfin ,[Hna bghina ,makach li drabna nach nazawj
~~ Hna Hawasna çla zwaj]~
IMENE :''[lazem nastaHaml ~ ~~ ~~]
(rire)
SAMRA :''[takadri tasamHi fih tadih waHdokhra
?]î
SOUHILA :'' Non !jamais !bien sur !î
SARA :''[takadri tasamHi fih ?
SOUHILA :''Non !jamais !î
SAMRA ;''[khlas~]
HALIMA :''Moi+j'adore mon mari[w~nmoute
çlihj,]
SAMRA :''[inchallah rabi khaliholek]
HALIMA :''Je l'adoreî+
SAMRA :''[allah y ~barek]
(silence)
SAMRA :''[w]IMENEî
IMENE :''[inchallah]~
SAMRA :''Tu l'aimes beaucoup ?î
(rires)
Halima :''IMENE [rahi][out]
(rires)
HALIMA :''[malki fach konti tkhami ?.Tu penses à
quoi?~
IMENE :'[f]( ) transportî
(rires)
SOUHILA :''maçlich ya sidi kach n~harnadiha
w~nadik fa](le) transport.
(rires)
SARA:''[ri çla jal ]( )
transport?î
SOUHILA :'' Dis-moiî
SAMRA :''à cause du
transport!î[à cause du transport!î
SARA : [à cause du transport!î
SAMRA :''à cause du transport[raki gaç
haka]!î[raki m~hanyafi haja waHdokhra ?]î
IMENE : `'[lala m~hanya]
SAMRA :''Non,[Haja]l'essentiel++++
(bruit)
IMENE :''[m~hanyafi swalaH waHdokhrine ]mais
\\
SARA :''[hadi kol rajal fih swalaH zinine
,w~swalaH machi mlaH]~
SAMRA :'' Par exemple+d'autres choses++++++
SOUHILA :''[choufi Hna nsa]en
général[maçadnach](la)patience[nabghoha]+\\
SAMRA :''[wajda][wajda]~
SARA : [wajda]~
SOUHILA :''Ah ![daymane wajda+taklach basaH Hadi hiya] la vie
quotidienne [fiha y~konofiha hado]les problèmes
-jamais[wala tfawti nhar hakak] c'est impossibleî
SAMRA :''même ,même [kima konafi\\]
HALIMA :''[fi dyarna+++++ SAMRA :''[ki kona
f++çand\\
HALIMA :»Nos parents +c'est normalT SAMRA :»[Oh.
kona hakaT]
Sara :»[lala]mais[basaH kayna]une
différence-la vie[ki tk ~~~:niçand
rajal machi kima]la vie[kitk ~~~:.ni
çand]tes parents .rtes parents [balak y'jawzohalek-khtra
çla khatra basaH rajlak hak\\]
IMENE :»stricte [stricte.
SOUHILA : [stricte. SAMRA
:»[Haja]sérieux[saH]
(silence)
IMENE :»c'est différent la mentalité+[ana
wiyah]( ) mentalité djifférente(différente).
(silence)
SAMRA :»[ana]parfois[n gol lokane ri
gçate çand]papa [m'hanya fi rassi makane li
y'tbakhtarçliya-makane li yaàmorni wlo gaçda
çand]papa[m'hanyafi rassi].
SOUHILA :»Mais[hada maktoub rabi]. SARA :»maktoub
rabi]
++++++++++
(rires)
SARA :»[maçlich rabi « »
IMENE :»[ana ki natnarva
mça] mon mari n'golhalo++\\ SOHILA
:»n'importe quoi\\
IMENE : `' [n'golhalo fi wajh ~~ô]1
exe
Annexe III : Les statistiques
récupérées à travers les réponses des
enquêtés
1er question : Y'a-t-il des marques de différenciation
dans le parler des femmes et celui des hommes?
Tableau n°1
|
Oui
|
Non
|
Femmes
|
10
|
0
|
Hommes
|
09
|
01
|
2éme question ; Qui parmi les deux sexes alterne t-il
deux langues dans son parler?
Tableau n°2
femme
|
homme
|
alterne
|
N'alterne pas
|
alterne
|
N'alterne pas
|
8 femme
|
1 homme
|
9 femme
|
2 homme
|
3éme question: Est-ce-que la langue utilisée
par les femmes diffère-t-elle de celle utilisée par les hommes
selon des critères linguistiques?
Tableau n°3
|
Oui
|
Non
|
Femmes
|
10
|
0
|
Hommes
|
9
|
1
|
Si, oui est-ce-que la différenciation apparait dans
|
au niveau de la modification phonétique
|
Au niveau
morphosyntaxique
|
Au niveau lexical
|
Femmes
|
3
|
3
|
1
|
Hommes
|
7
|
2
|
1
|
4éme question : Qui parmi les deux sexes utilise-t-il
la langue normée?
Tableau n°4
homme
|
femme
|
utilise
|
N'utilise pas
|
utilise
|
N'utilise pas
|
6 femme
|
4 homme
|
6 femme
|
4 homme
|
5éme question : Est -ce-que les femmes se
surveillent-elles dans une conversation mixte, c'est-à-dire en
présence des hommes?
Tableau n°5
|
Oui
|
Non
|
Femmes
|
8
|
2
|
Hommes
|
10
|
0
|
Si c'est oui pourquoi
Tableau n°5a.5b.5c
|
Par timidité(a)
|
Pour se monter moins bravades(b)
|
Par prestige (c)
|
Femmes
|
5
|
1
|
4
|
Hommes
|
3
|
1
|
6
|
6éme question : Qui utilise l'expression gestuelle
beaucoup plus dans son discours?
Tableau n°6
homme
|
femme
|
utilise
|
N'utilise pas
|
utilise
|
N'utilise pas
|
9 femme
|
1 homme
|
8 femme
|
2 homme
|
7éme question : Qui est selon vous le sexe qui
crée plus de nouveaux mots dans son parler?
Tableau n°7
homme
|
femme
|
crée
|
Ne crée pas
|
crée
|
Ne crée pas
|
10 homme
|
0 femme
|
8 homme
|
2 femme
|
8éme question : Dans une conversation mixte qui
monopolise beaucoup plus la parole?
Tableau n°8
homme
|
femme
|
monopolise
|
Ne monopolise pas
|
monopolise
|
Ne monopolise pas
|
10 homme
|
0 femme
|
8 homme
|
2 femme
|
9éme question : Existe-t-il des
particularités et des caractéristiques dans le parler des deux
sexes? Si c'est oui ces particularités apparaissent dans ;
Tableau n°9
|
Le langage détourné (a)
|
Le ton de la voix(b)
|
L'usage de
l'expression politesse(c)
|
femmes
|
1
|
3
|
6
|
hommes
|
3
|
2
|
5
|
10éme question : Qui utilise mieux la
langue française en Algérie?
Tableau n°10
homme
|
femme
|
utilise
|
N'utilise pas
|
utilise
|
N'utilise pas
|
6 femme
|
4 homme
|
6 femme
|
4 homme
|
|