4.2.3. La schizophrénie et l'impact sur les
relations sociales
Interagir avec l'autre et reconnaître ses comportements
ainsi que ses postures et ses émotions, deviner l'attitude de l'autre et
ses conséquences pour s'adapter font partie des grands principes
complexes et naturels de l'homme.
Cependant, dans l'article sur « la
schizophrénie et l'intersubjectivité » C .Passerieux
nous confie que de nos jours il est admis que la schizophrénie entraine
une modification
DESPREZ Chloé | Travail de Fin d'Etudes IFSI de
Lisieux | Mai 2019 22
d'intensité variable de ces capacités sociales
naturelles. Plusieurs aptitudes relationnelles se retrouvent donc
touchées comme la reconnaissance des émotions, la capacité
à distinguer soi et autrui, les compétences permettant
d'attribuer un état psychique à autrui ou à
soi-même. Ces troubles sociaux induisent une incapacité à
faire preuve d'empathie envers les gens qui les entourent même dans les
interactions les plus basiques. D'autre part, en raison de ces
fragilités relationnelles, les personnes atteintes de
schizophrénie ne saisissent pas les gestes et les paroles implicites
d'autrui. En effet, les sous-entendus ne sont pas une évidence comme ils
pourraient l'être pour nous. L'interprétation ne sera pas la
même. Cela amène souvent des conversations à doubles sens,
remplies d'incompréhension. L'une des grandes difficultés pour
les schizophrènes, c'est d'être capable de reconnaître
intuitivement et de prendre en compte les sentiments de l'autre dans
l'interaction. Il existe donc une incapacité à adapter ses
émotions par rapport aux comportements d'autrui ce qui installe un
climat d'indifférence. Cela rend les relations unilatérales et
atténue ce principe de réciprocité établie
naturellement dans les échanges humains.
Toutes ces discordances entrainent la personne malade à
un repli sur soi qui s'accompagne d'une souffrance permanente, affectant sa
qualité de vie. C'est en cela que l'équipe soignante doit
intervenir pour tendre vers une réadaptation psychosociale.
L'infirmière ainsi que les autres membres de l'équipe
pluridisciplinaire doivent être en mesure de repérer ces
déséquilibres qui sont souvent inexistants aux yeux du patient.
Par ailleurs, il est dans l'intérêt de ce dernier de l'aider
à reconnaître ses difficultés pour pouvoir l'accompagner
dans sa réhabilitation sociale et son quotidien. Une prise en charge qui
aidera le patient à vivre au mieux avec sa maladie et à essayer
d'atteindre la qualité de vie qu'il souhaite pour lui.
Ainsi, nous parlerons en dernier lieu des différentes
notions qui se rattachent à la prise en charge infirmière d'un
patient schizophrène pour pouvoir repérer et comprendre en quoi
elle peut favoriser le maintien et la réinsertion des personnes dans
leur cadre de vie.
DESPREZ Chloé | Travail de Fin d'Etudes IFSI de
Lisieux | Mai 2019 23
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