B. La recherche du ralliement des autres femmes.
Dans notre pays, les femmes ont souvent joué le second
rôle. Où l'on voit qu'elles n'ont jamais été
présidentes de la République ou premier Ministre. La question du
genre retrouve donc tout son intérêt ici. Même dans
l'administration générale, les femmes ont souvent
été marginalisées dans l'occupation des postes de pouvoir
ou de pestes stratégiques. C'est en 2012 qu'on a d'ailleurs eu la
première femme préfet dans le Département du Koungki, la
prestation des femmes à la dernière élection
présidentielle a conduit à la cassure du monopole masculin et
à une carrière démarcation des femmes de la
majorité présidentielle.
1- La Cassure du monopole masculin
Les hommes qui, avaient fait de la participation à
l'élection présidentielle leur chasse gardée depuis 1992,
doivent aujourd'hui se résoudre à faire face à la
concurrence féminine. C'est que l'élection
présidentielle du 09 Octobre 2011 a marqué l'entrée en
scène des femmes dans le champ politique, dans l'espace politique le
plus concurrentiel qui est celui de la magistrature suprême.
Les candidatures féminines à la dernière
élection ont mis fin à ce qui se présentait comme le
monopole masculin. Bien qu'étant minoritaire parmi les 52 candidatures
déclarées et les 23 candidatures retenues pour la
présidentielle, elles ont su tirer leur épingle du jeu et montrer
leur capacité compétitive. Cela a permis de voir qu'elles
pouvaient rivaliser avec les hommes. Bien plus, nous avons pu retenir que leurs
candidatures étaient concurrentielles. En examinant les résultats
de l'élection présidentielle, nous avons constaté que KAH
WALLA a occupé le 6e rang devant des candidats traditionnels
comme Albert DZONGANG de la Dynamique 7e et Jean Jacques EKINDI du
MP est sorti 9e. Même Esther NDANG du BRIC qui est
arrivée à la 11e position a supplanté Anicet
EKANE du MANIDEM 13e place, HAMENI BIELEU de l'UFDC 14e
rang et Hubert KAMGANG de l'UPA 18e rang.
Cette performance des femmes à cette élection a
indiqué qu'on doit dorénavant compter avec les candidatures
féminines aux élections présidentielles au Cameroun. Qui
plus est, les présidentiables femmes à la dernière
élection présidentielle ait montré qu'on pouvait se
démarquer de la majorité présidentielle et réussir
son entrée en politique.
2- Démarcation des femmes de la majorité
présidentielle
La majorité présidentielle est composée
du parti au Pouvoir RDPC et ceux qui ont fait alliance avec lui. Ce sont
précisément les femmes de cette majorité
présidentielle qui sont parfois connues du public et qu'on se mouvoir
sur la scène politique. Celle profite justement de la tribune que leur
offre le parti au pouvoir et des privilèges attachés à la
position dominante du parti au pouvoir pour faire leur jeu et asseoir leur
notoriété. C'est ce qui explique que les femmes de la
majorité présidentielle et surtout celle du parti au pouvoir
puissent accéder à des instances électifs comme
député de la nation ou comme Conseiller Municipal ou maire. Dans
le Wouri, deux membres du RDPC font justement honneur à leur parti
politique et même aux femmes en général en exerçant
la fonction de Maire. Françoise FONING est maire de Douala 5e
et Denise FAMPOU maire de Douala 2e. cela peut justement donner
l'impression qu'il faille être membre du RDPC ou de la majorité
présidentielle pour accéder à un tel niveau politique.
C'est précisément contre cette illusion que KAH WALLA et Esther
DANG entendaient s'inscrire en faux en entrant en compétition le 09
octobre 2011.
L'entrée en scène de ces deux femmes a
été remarquable quant aux possibilités des femmes quelle
que soit leur appartenance politique, de participer à une grande
échéance électorale. Françoise FONING était
avant cette élection la femme politique la plus connue dans le Wouri.
Aujourd'hui, elle fait face à la montée en puissance de KAH WALLA
qui dorénavant est considérée comme la présidente
des femmes. Sa renommée a dépassé ses espérances
pour un premier essai à l'élection présidentielle. Elle
est d'ailleurs devenue la référence des femmes en matière
d'entrée réussie en politique.
L'entrepreneuriat de cause et l'entrepreneuriat
affirmationnelle qui s'inscrivent dans l'entreprenariat utilitaire ont
constitué comme nous l'avons vu des stratégies d'entrée
en scène des candidats émergents à l'élection
présidentielle de 2011. Ils avaient tout intérêt par des
constructions sociales et des instrumentalisations de causes a assuré
une entrée en politique réussie.
Leurs capacités mobilisatrices et leurs
compétences ont contribué à redéfinir l'espace
politique camerounais et à prendre en compte l'efficacité des
candidatures féminines.
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