PARAGRAPHE 2 : l'instrumentalisation des causes
politiques
Les causes politiques sont celles qui s'inscrivent dans le
champ politique. En tant qu'espace de mobilisation des ressources politiques,
des acteurs peuvent être amenés à instrumentaliser des
causes politiques au mieux de leurs intérêts. C'est dans cette
perspective que les candidats émergents se sont investis au plan
électoral et normatif et au plan de l'unité et de la
stabilité politique.
A) au plan électoral et normatif
En estimant que le jeu politique est fermé au Cameroun
dans la mesure où il est difficile d'arriver et de bousculer les lignes,
les candidats émergents ont trouvé comme stratégie
efficace de s'attaquer au système électoral camerounais pour
tenter d'ouvrir le jeu. C'est ce qui explique qu'ils se soient livrés
à une vive critique de la modification de la constitution et qu'ils se
soient mobiliser autour de la revendication de plus de transparence
électorale.
1- Critique de la modification de la constitution du
14 avril 2008
La constitution en tant que norme fondationnelle de l'Etat est
gage de la stabilité des institutions et du respect des règles de
jeu électoral voilà pourquoi toute modification suspectée
de vouloir verrouillé le système électoral suscite la
colère et l'indignation de ceux qui aspirent au nom de la circulation
des élites prendre le pouvoir par des voies démocratiques.
Paul AYAH ABINE, Edith KAH WALLA et MOMO Jean de Dieu ont
vivent critique la modification de la constitution du 18 janvier 1996. Il
s'agissait de la constitution modifiée et de s'intéresser
uniquement à l'article 6 alinéa 2. Cela permettait d'attirer
l'attention de nombreux Camerounais sur le fait que le candidat naturel du RDPC
a pris la présidence en otage et n'entend pas concéder
l'alternance de son vivant.
Le message est d'ailleurs passé chez plusieurs citoyens
Camerounais. Le discours révoltant consistait à dire que la
modification du 14 avril 2008 avait pour seul finalité de permettre au
président Paul BIYA de se représenter à l'élection
présidentielle alors même qu'il finissait son dernier mandat.
A cet effet, alors que Paul AYAH ABINE condamnait
inflexiblement cette modification en se projetant sur la scène, Edith
KAH WALLA interpellait les Camerounais par voies de medias et de
séminaires en se faisant remarquer comme actrice du changement, comme
celle qui se bat pour l'alternance au pouvoir. Elle s'est fait également
remarquer dans la lutte pour la transparence électorale.
2- Revendication pour plus de transparence
électorale
La transparence électorale participe du respect des
règles de jeu électorales et de l'égal traitement des
candidats par leur soumission aux mêmes conditions légales
d'éligibilité et de compétitivité. Or selon
l'opposition Camerounaise, s'il n' ya pas encore eu d'alternance au pouvoir,
c'est parce qu'il n'y a pas de réelle volonté pour le pouvoir en
place d'organiser les élections libres et transparentes.
Les revendications pour une meilleure transparence
électorale se sont depuis accentuées. Dans un premier temps
l'opposition a sollicité les urnes transparentes.
En suspectant et remettant en cause l'impartialité.
L'impartialité du MINATD pour ce qui est de l'organisation transparente
des élections, l'opposition Camerounaise avait revendiqué une
commission électorale indépendante. C'est ainsi qu'on est part
progressivement d'ONEL I, d'ONEL II pour ELECAM. Toujours satisfait
l'opposition a une fois de plus développé une suspicion sur
l'impartialité des membres du conseil d'ELECAM. Le PR a fait la
suspicion qui pesait sur les 12 premiers membres.
La présence d'ELECAM, bien que traduisant une
évolution, une progression vers la transparence électorale n'a
pas complètement répondu aux attentes de l'opposition. D'autres
revendications ont sui aboutissant à l'élaboration d'un code
électoral unique à l'intégration de la biométrie
dans le système électoral Camerounais et aujourd'hui du fichier
électoral.
Ces avancées bien que relativement satisfaisante
contribuent à ouvrir le jeu électoral au Cameroun et à
permettre l'émergence des candidats comme ceux qu'on a vu entrer en
scène le 09 octobre 2011. L'instrumentalisation des causes politiques
par les candidats émergents s'étend aussi à l'unité
et à la stabilité politique.
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