Tableau 16 : Les scores de
l'implication en fonction du lien préalable avec la commune
Il existe une différence d'implication entre les agents
originaires de la commune où ils travaillent ou ceux ayant eu un lien
préalable avec elle et les agents non originaires de la commune
où n'ayant pas eu de lien préalable. En effet, 87,5% des premiers
sont impliqués. Quant aux seconds, 67,74% sont impliqués.
La même analyse faite par le test du t de Student donne
le résultat suivant : moyenne des agents originaires de la commune
où ils travaillent ou ceux ayant eu un lien préalable avec elle=
55,62/90, moyenne des autres= 47,90/90, différence entre les moyennes=
7,72, probabilité du test d'homogénéité= 0,908,
valeur du t de Student= 1,439, degré de liberté= 37,
probabilité= 0,158). Notre hypothèse étant
orientée, nous devons diviser la probabilité par 2, ce qui donne
0,079. La valeur de p est supérieure à 0,05. On ne peut donc pas
affirmer que les agents originaires de la commune ou ceux ayant eu un lien
préalable seront toujours plus impliqués que les autres. En
outre, l'application du test de ÷2 montre que la
différence d'implication n'est pas statistiquement significative car
p>0,05 (p= 0,233, ddl= 2, ÷2 = 2,17). Ces
différents résultats infirment notre hypothèse :
« L'origine ou les attaches préalables n'influencent pas
l'implication organisationnelle des agents des communes rurales».
5.3.2. Explications des résultats de
l'échelle de l'implication
La majorité des agents des communes rurales sont
satisfaits. Or, Quarles (1994) a trouvé une corrélation positive
entre la satisfaction au travail et l'implication organisationnelle. Donc, les
agents des communes rurales seront impliqués. En effet, 28 agents sur 39
soit 71,79% sont impliqués. La moyenne générale de
l'implication est 49,48/90, soit un degré d'implication de 54,95%. Ce
degré moyen d'implication s'explique de plusieurs façons. Les
agents sont diversement impliqués. En fait, 71,79% des agents disent que
la mairie représente beaucoup pour eux (question 2) et ils ressentent
les problèmes de la mairie comme les leurs (question 6) ; 58,97%
sont fiers d'appartenir à leurs mairies (question 3) ; 53,84% ont
le sentiment de « faire partie de la famille » dans leurs
mairies (question 5) ; 51,28% éprouvent un sentiment
d'appartenance à leurs mairies (question 1) et s'y sentent affectivement
attachés (question 4).
On constate que ces modalités d'implication concernent
exclusivement l'implication affective. On peut conclure que tous les
enquêtés sont affectivement impliqués. Cette forme
d'implication affective pourrait être liée au fait que les agents
actuels sont les pionniers de la communalisation intégrale au Burkina
Faso et qu'ils entendent jouer effectivement leurs rôles pour un moment
donné et quitter les mairies. Le sentiment régionaliste est peu
développé au profit du sentiment nationaliste et les agents
considèrent la mairie comme un démembrement de l'Etat qu'ils se
doivent de servir. D'ailleurs, leur taux général d'implication
est faible lorsqu'on tient compte des autres facettes du concept, à
savoir l'implication calculée et l'implication normative. En effet,
parmi les enquêtés, 76,92% continuent de travailler pour leurs
mairies bien qu'ils aient d'autres possibilités de travailler ailleurs
(question 15) ; 74,35% continuent de travailler pour leurs mairies
même s'ils reconnaissent qu'une autre organisation pourrait leur offrir
les mêmes avantages (question 18) ; 69,23% ont d'autres choix que de
rester dans leurs mairies actuelles (question 13) ; 64,10% continuent de
travailler dans leurs mairies malgré le fait qu'ils n'en retirent pas de
nombreux avantages (question 16) ; 61,53% trouveraient correct de quitter
leurs mairies si on leur offrait un poste dans une autre organisation (question
11) ; 56,41% ne se sentiraient pas coupables de quitter leurs mairies
(question 9) et parce qu'ils n'ont pas d'obligations envers certaines personnes
qui y travaillent (question 12) ; 53,84% restent dans leurs mairies mais
ils savent qu'ils pourraient aller ailleurs (question 14) ; 51,28% ne
trahiraient pas la confiance qu'on leur accorde s'ils quittaient maintenant
leurs mairies (question 10).
Les questions 7, 8 et 17 où il s'agit de savoir s'il
est moralement correct de quitter la mairie ou si l'agent quitterait même
s'il y a un inconvénient ou s'il continue de travailler pour la mairie
parce qu'il y voit plus d'avantages que d'inconvénients n'ont pas
été validées car elles n'ont pas recueilli de
majorité d'agents.
L'analyse des facteurs constitutifs de l'implication montre
que 100% des enquêtés sont affectivement impliqués
(questions 1, 2, 3, 4, 5, 6) mais 66,66% le sont normativement (questions 9,
10, 11, 12) et 71,42% de façon calculée (questions 13, 14, 15,
16, 18). Le faible taux d'implication calculée et d'implication
normative peut être dû au fait que la plupart des agents n'ont pas
encore trouvé un emploi correspondant à leur désir. Ils
sont donc provisoirement dans les mairies et ils les quitteraient
volontiers.
Au terme de notre analyse des données sur l'implication
des agents, nous sommes parvenu à plusieurs conclusions.
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