A. Les répercussions internes et externes
En liminaire, il est pertinent de mentionner qu'après
une période de relatif dynamisme économique, la RDC a subi une
sévère dépréssion entre le milieu des années
1980 et le milieu des années 2000 caractérisée par des
guerres civiles qui ont ravagé le pays. Avec une croissance
économique de 2,8% en 2008 et de 2,7 en 2009, la R.D.C a éte
alors l'un des pays d'Afrique le plus touché par la crise
financière internationale de 2008-2009.20
Au début des années 1990, face à la
corruption endémique, la Banque mondiale et le FMI en vinrent à
suspendre leur aide, et la plupart des interventions bilatérales furent
arrêtées. La RDC fut incapable de faire face aux
échéances de payement de la dette et des lignes de crédit
furent arrêtées en Février 1992, celles de la Banque
mondiale en Juillet 1993. Malgré l'introduction d'une nouvelle monnaie,
le nouveau Zaïre (NZ), la gestion des devises resta anarchique et
l'inflation atteignit 10.000% en 1994, les prix en magasins changeant plusieurs
fois par jour.
En mai 1997, après guerre de libération sous L.
Kabila, le gouvernement et les entreprises publiques entamèrent un
programme de reconstruction et tenta d'assainir la situation alors que la RDC
encaissait d'enormes dettes extérieures. Le gouvernement commença
par réformer le système d'imposition corrompu, les forces de
police et initia la remise en état du réseau routier
laissé à l'abandon, enfin, le franc congolais fut
réintroduit en 1998.
En Août 1998, la guerre éclata en RDC à la
suite des desaccords entre Laurent Kabila et ses anciennes forces
alliées du Rwanda et de l'Ouganda. Les finances publiques de l'Etat
n'avaient pas été assainies et les relations avec la Banque
21 Noel Tshiani, La bataille pour une monnaie nationale
crédible, édition De Boeck, Bruxelles, 2012, p.12
28
mondiale et les FMI restaient conflictuelles.21
Le début de la deuxième guerre du Congo en
Août 1998 fut à l'origine du déclin de l'économie
qui s'est poursuivi jusqu'au milieu des années 2000. Le territoire se
trouva divisé entre une zone gouvernementale et des zones rebelles, ce
qui mit fin au commerce entre ces zones. Dans leur ensemble les relations
commerciales entre les différentes régions du pays restent
faibles jusqu'aujourd'hui.
B. Alternatives législatives à la
crise
Après une crise d'inflation en Août 1998, le
gouvernement commença à essayer à reguler les prix par des
lois. Il reprit également le contrôle des exportations. Ensemble,
ces mesures affectèrent grandement la continuation des activités
liées au commerce extérieur. De plus, les succès restreint
de la lutte contre l'inflation et de la dépréciation de la
monnaie furent anéantis dès le début de l'offensive
rebelle dans l'Est du pays.
La guerre réduit drastiquement les revenus du
gouvernement et accrut la dette extérieure. Les acteurs du commerce
extérieur se firent moins présents, cela étant lié
aux incertitudes sur l'issue du conflit et à l'augmentation du
contrôle et de la pression fiscale du gouvernement. L'écart
important entre le taux officiel et celui pratiqué en la rue pour la
vente du franc congolais contre les dollars Us, força les
commerçants à évaluer leurs biens importés au taux
officiel pour acheter des devises locales.
Les ressources de l'est du pays furent désormais
exploitées par les forces rebelles ou les occupants étrangers. Le
Rwanda devint par exemple exportateur du diamant et du coltan, bien que n'en
disposant pas sur son territoire national.
Les infrastuctures défaillantes, un cadre légal
incertain, la corruption, un manque d'ouverture économique et
financière de la part du gouvernement restent
22 Kato-kale, L.m.l, « Système
monétaire et financier du Congo : Evolution, environnement international
et problèmes, Bruxelles, Bémaf, 2018, pp.504-520
29
freins à l'investissement et à la croissance
économiques. Le F.M.I et la Banque mondiale multiplient la collaboration
avec le nouveau gouvernement en vue de restaurer des plans économiques
cohérents mais les reformes institutionnelles peinent à
suivre.
Face à la dépréciation du franc
congolais, le gouvernement prit des mesures drastiques en Janvier 1999 : le
dollar Us fut banni brusquement des transactions commerciales courantes,
position qui fut revue plus tard. Le gouvernement peine toujours à
promouvoir les exportations bien que l'impression des billets ait repris. La
croissance économique fut fortement négative en 2000 de par la
difficulté de satisfaire les conditions données par les donateurs
institutionnels, les faibles exportations et l'instabilité
régnante.
C. Les éléctions du 30 Décembre
2018
Enfin pour tout dire, la période de 2016 à 2018
fut très incertaine vis-à-vis du climat politique tendue en RDC
où l'organisation des élections prit l'emprise du budget de
l'Etat avec toutes les conséquences constatées des
opérateurs politiques réputés dans la corruption,
détournements et blachiment des capitaux. Cette tendance ne pouvait pas
avoir des répercussions interessantes sur l'économie nationale
moins encore sur son système monétaire.
§3. Constats
D'après le professeur KATO-KALE, L.m.l, le flottement
permanent du franc congolais, monnaie locale en RDC, est dû à
quatre problèmes majeures22 :
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