I.2. CHAMP D'INVESTIGATION
1. PRESENTATION DE LA GECAMINE
Nous présenterons le champ d'investigation de
manière ci-après :
1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE.
La Générale des Carrières et des Mines,
Gécamines-RDC, se situé dans la province du Katanga .tient son
siège dans la capitale de Kinshasa et centralise toute ses
opérations dans la ville de Lubumbashi, commune de Lubumbashi à
l'angle du boulevard Kamanyola et l'avenue Moero numéro 419.
1.2. GROUPES
La Gécamines tient son siège social à
Lubumbashi à l'angle du boulevard
Kamanyola et l'avenue Moero.
Ses activités sont reparties géographiquement dans
trois groupes :
? Le groupe sud autour de Lubumbashi
? Le groupe centre autour de Likasi
? Le groupe ouest autour de Kolwezi
A Lubumbashi, la direction des opérations de groupe Sud
comprend :
- Le siège de laminoir câblerie
- Le siège de Kipushi
- Le siège des usines de Lubumbashi - La mine de
Kalukuluku.
- 17 -
1.3 HISTORIQUE
La société Union Minière du Haut-Katanga,
ancêtre de la Gécamines, fut créée par décret
n°1473 du Roi Belge en date du 28 octobre 1906. Elle fut constituée
le 30 octobre 1906 sous forme de société Congolaise à
responsabilité limité, au capital de10 millions de francs. Ce
capital originel fut souscrit, en parts égales, par Tanganyika
Concession Limited (TCL), groupe Anglais, et par le comité
spécial du Katanga (CSK), société à charte, qui
repassera ses droits à la société générale
de Belgique.
Le décret du Roi belge indiquait, l'objet principal de
l'activité que les promoteurs de la nouvelle société
entendaient lui assigner : « la société a
spécialement pour l'objet, l'exercice des droits miniers et des autres
accessoires qui lui sont accordés par le comité spécial du
Katanga en exécution de la convention intervenue le 19 juin 1900, entre
l'Etat indépendant du Congo et la compagnie du Katanga, pour assurer la
mise en valeur des richesses du sol et du sous-sol du Katanga.33
La nouvelle société pouvait, à ce titre,
créer les établissements de commerce et d'industrie et effectuer
toutes les opérations nécessaires ou utiles au but social qu'elle
poursuivait une superficie de 34000 Km2 était
attribuée à la nouvelle société avec des pouvoirs
élargis en rapport avec la création des infrastructures.
En 1923, T.C.L n'ayant pas pu trouver les fonds
nécessaires à
l'accroissement du capital de l'entreprise ne possédait
plus que 39% du capital la majorité de la société devint
ainsi nettement belge et la société passa de la direction
anglaise sous celles des belges avec Jules COUSIN comme
directeur.34
Dans les concessions qu'elle avait obtenues, l'Union
Minière du Haut-Katanga (UMHK) possédait juridiquement le droit
jusqu'en1990 :
- D'exploiter tous les gisements de cuivre dans la zone
déterminée d'environ 15000 Km2 ;
- D'exploiter tous les gisements d'étain dans une zone
sensiblement égale ;
33 L.CUPERS (sld), union minière du haut
Katanga, (UMHR) : 1906-1956. Bruxelles 1956, P44
34 P.DAYE (Ed) l'Empire Colonial Belge, Bruxelles,
1923, P586
- 18 -
- D'exploiter tous les métaux sans distinction qui se
trouveraient dans le bloc de la Ruwe.
En 1923, sur le 15 mines et gisements reconnus, quatre
seulement étaient en exploitant régulière étale,
Kambove, Luishia, Likasi-Chituru.
L'usine de Lubumbashi fut construite en 1911 un seul four
était en service et permettait la production de plus de 900 tonnes de
cuivre les autres fours furent successivement mis en service en 1913, 1914,
1916 et 1917 ces fours permirent l'accroissement de la production du cuivre
dès lorsqu'ils furent associés à une main d'oeuvre
abondante : 1911 (198 tonnes), 1912 (2.400 tonnes), 1914 (107.22 tonnes), 1918
(202.38 tonnes), 1930 (139.000 tonnes), 1931 (120.000).
Au début de son existence, l'UMHK avait profité
de l'expérience et de l'organisation établie par T.C.L et employa
des travailleurs vénus de Rhodésie (actuel Zambie). Ils
étaient presque tous célibataires et, pour ainsi dire,
saisamiers. De 1920 à 1925,57% de ceux-ci étaient des
étrangers, le reste provenait en grande partie du Nord-Katanga et
étaient recrutés par les soins par les soins de la bourse de
travail du Katanga. Mais lorsque les territoires voisins n'offrirent plus de la
main d'oeuvre suffisante, l'UMHK recruta directement au Maniema, au
Ruanda-Urundi et au Kasaï.
En 1928, débuta une politique de stabilisation de la
main d'oeuvre par l'amélioration des conditions de travail et de la vie
des familles noires. L'UMHK mit sur pieds des stratégies attractives
dans les campes en vue de rendre ceux-ci attrayants et s'attirer ainsi les
familles des travailleurs migrants à stabiliser. L'objectif était
non seulement de faire des camps des lieux de socialisation, mais aussi et
surtout d'en faire des espaces de reproduction de la force de travail
d'où l'entreprise, en pleine expansion, « puiserait, à sa
guise, sa main d'oeuvre ».35
sur une exploitation à très long terme des
ressources minières du Katanga, l'UMHK immobilisation des sommes
considérables dans la modernisation de l'outil de production, eu plus de
l'amélioration des conditions de travailleurs noires. Entre
35 L. CUPERS, Op.cit., P163
- 19 -
1952 et 1961, l'UMHK avait investi, dans les immobilisations,
un capital de plus de 15 milliards de francs belges.36
Autour de l'UMHK, plusieurs sociétés
s'étaient constituées :
- En 1925, la société belge
d'électricité et traction et l'UMHK constituèrent au
capital de 15 millions de francs, la Société
Générale des Forces Hydroélectrique du Katanga
(SOGEFOR).
- En 1926 (février), les dirigeant de l'UMHK se
préoccupaient d'assurer l'approvisionnement de la société
en acide sulfurique et en acide gras et d'implanter au Katanga, par la
même occasion, ses éléments de la base d'une industrie
chimique. Mais, ce n'est qu'en Septembre 1929 que fut constituée la
société générale industrielle et chimique du
Katanga (SOGECHIM).
- Le 30 juin 1948, l'UMHK constitua une participation avec les
usines à zinc belges, la société Métallurgique du
Katanga (METALKAT) dont le rôle principal était de transformer les
concentrés de Zinc en métal directement marchant.
Après le 30 juin 1960 (date de l'indépendance),
les contestations politiques et économiques va progressivement affecter
la structure de l'UMHK d'abord, entre 1960 et 1965, les ambitions
démesurées des certaines sécessionnistes congolais
alliés aux convoitises économiques étrangères dont
celles des belges principalement, plongèrent la R.D.C dans un chaos
politique indescriptible.37
Ensuite, par rapport à la période
précédente (période coloniale), 1960-1965 est
marquée par un reclassement important des différents
intérêts économiques salariaux. Les grandes entreprises
conservaient largement leur position financière dominante.
Avec les rebellions naissantes et la sécession du
Katanga, la capacité d'intervention directe de l'Administration centrale
dans l'économie du Katanga s'était affaiblie
considérablement.
36D. BIBWE-DIA-MWEMBU, le travail en milieu ouvrier
Congolais : cas de L'UMHK (1910-2002) in cahiers de philosophie et des
sciences du travail, N°1, 2004, P102
37 NYEMBO SHABANI, L'industrie du cuivre dans le
progrès économique, Bruxelles, Ed 1975
- 20 -
Enfin entre 1966 et 1975, profitant des effets
bénéfiques d'une dépolarisation du monde entre les camps
communistes, (l'URSS) et capitalistes (Etats-Unis), auquel la diplomatie du
régime dictatorial naissant de MOBUTU fit totalement allégeance,
l'on observa une centralisation du pouvoir tant, politique
qu'économique. Et l'UMHK et ses filiales seront nationalisées.
A l'accession du pays à l'indépendance, l'UMHK
était restée sous le contrôle étranger. Le
siège social était fixé à Belgique alors que le
siège administratif du Katanga était supprimé. En 1965 (3
février), le Congo obtenait 17,95 % des parts sociales.
En 1966, le Congo augmenta les taxes d'exportation de 17
à 30%. Puis la même année, le retrait sans compensation,
suivant la loi Bakagika du 07 juillet 1966, de toutes les concessions
minières accordées sur le territoire national avant le 30 juin
1960. La nationale sera proclamée le 2 janvier 1967 par l'ordonnance
présidentielle n° 67-01 qui créait « la
Général des Carrières et des minerais» (GECOMIN)
entreprise d'Etat. Des nouveaux statuts seront signés, et par l'O.L
n° 72-050 du 14 Septembre 1972 la Gécamines devient
Gécamines (Générale des Carrières et des
Mines).38
En 1975, suite aux difficultés économiques
résultant de la Zaïrianisation et du besoin toujours croissant du
régime de centraliser l'économie, la Gécamines se verra
contrainte par les pouvoirs publics d'absorber les anciennes filiales de
l'UMHK.
Par une décision présidentielle du
1er Janvier 1975, les sociétés suivantes furent
intégrées de la Gécamines :
- La société de laminoirs, tréfileries et
câbleries (LATRECA) à Lubumbashi.
- La société pour le commerce et la fabrication
des câbles électriques
(CABLECOM) à Lubumbashi.
- La société industrielle des matières
plastiques de Likasi (INDUPLAST).
- La société industrielle et Métallurgique
(SIMETAL) à Likasi.39
38 BULUNDWE MUKUMBI et ALUI, «la Gécamines
: quel avance? Réflexion sur la privatisation», Kolwezi, groupe
intellectuel de Kolwezi, 1996, P20
39 Gécamines, Rapport annuel 1975,
Division des relations publique décembre 1975, P7
- 21 -
Ainsi fut progressivement alourdie la Structure de gestion de
l'entreprise malgré cela, la Gécamines connaitra globalement une
période de croissance jusqu'en 1986.
Le 02 novembre 1984 par ordonnance n°84-221, la
Gécamines devient une société holding d'Etat avec trois
filiales : la Gécamines-commerciale, la
Gécamines-développement, la Gécamines-exploitation.
Dès l'année 1988, la société va
connaitre une crise sans précédent résultant des plusieurs
facteurs : le blocage par les bailleurs des fonds des financements
complémentaires. Cela occasionnera le retard dans la mise en service des
grands projets notamment du complexe concasseur courroie dans la grande
carrière de KOV à Kolwezi. La Banque Mondiale avait suspendu tout
financement.
Avec le blocage des fonds de financements
complémentaires entre 19902000, la Gécamines s'est
retrouvée dans l'obligation de rembourser des emprunts pour des
investissements partiellement réalisés et non
opérationnels (cas du projet KOV-Courroie) dont la réalisation
fut partielle.40
L'évolution de quatre indicateurs financiers : chiffre
d'affaires, résultat net, dettes et fonds propres témoignent de
cette crise sérieuse.
Tableau N°1 inducteurs
économiques
INDICATEURS ECONOMIQUES
|
ANNEES
|
En dollars
|
1991
|
1993
|
1995
|
1998
|
Chiffre d'affaires
|
934.000.000
|
315.000.000
|
379.000.000
|
285.000.000
|
Résultat net
|
-159.000.000
|
-276.000.000
|
-584.000.000
|
-297.000.000
|
Dette
|
851.000.000
|
840.000.000
|
1.038.000.000
|
1.401.000.000
|
Fonds
|
904.000.000
|
507.000.000
|
128.000.000
|
-471.000.000
|
Source ; la GCM
40Gécamines perspectives, division des
relations publiques, 1996, P12
- 22 -
A partir de 1991, comme le montre le tableau des indicateurs
économiques, la situation financière de la Gécamines s'est
dégradée à rythme très
accéléré. La situation contestation de la dictature de
MOBUTU par la société civile et les parties politiques
d'opposition, rébellion armée L.D KABILA. Partie de l'Est de la
RDC en Octobre 1996, elle parvient à pouvoir à Kinshasa.
Eclatement en Aout 1998, parvient à conquérir le pouvoir à
Kinshasa. Eclatement en Aout 1998, du régime de KABILA en rebellions
armées selon les factions Ougandaise et Rwandaises. Assassinat de L.D
KABILA le 16 Janvier 2001. Négociations et partage de postes politiques
et administratifs, entre les belligérants... tous ces
évènements politiques ont influé sur la Gécamines,
qui le plus souvent en a supporté financièrement l'effort.
Plusieurs solutions furent mises en oeuvre depuis 1995 pour sortir la
Gécamines de son marasme. La même année, la
Gécamines avait reçu 40.000.000$ d'INVEST BANK ltd (RSA) pour la
réhabilitation partielle de ses installations et 30.000.000$ en 1997 de
la RSA pour le projet Twiluzembe. Des partenaires momentanés furent
également mis en oeuvre pour le projet Kasombo1
(1995-1997).
En 2002-2003 une opération départs volontaires
avec le concours de la Banque Mondial permit la réduction des effectifs
des travailleurs de la Gécamines. Soit 10.655 travailleurs furent
assainis. D'autres actions visant la restructuration de l'entreprise, furent
entre autre, la signature entre la Banque Mondiale et la Gécamines et
l'entreprise française de gestion SOFRECO d'un contrat portant sur la
stabilisation de la Gécamines ainsi que la multiplication des projets de
création de joint-venture.
Ayant ainsi présenté l'historique de la
Gécamines, brièvement son
organisation et son fonctionnement.
1.3.1 ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT
L'organisation et le fonctionnement de la Gécamines
sont régis conformément aux dispositions des articles 6 à
24 de la loi 78-002 du 06 Janvier 1978, portant disposition
générale applicables aux entreprises publiques. Quant au cadre
organique et le statut du personnel, ceux-ci sont fixés par le conseil
d'administration selon l'objet de l'entreprise.
L'objet de la Gécamines est :
- 23 -
- La recherche et l'exploitation des gisements miniers ;
- Le traitement des substances minérales provenant de ces
gisements ;
- La commercialisation et la vente de ces substances, tant
l'état brut qu'après traitement.
- Les activités de développement notamment dans le
secteur de l'élevage et l'agriculture dans l'intérêt de la
Gécamines et des environs, et toute autre activité
connexe.41
1.3.1.1 Organisation
En conformité avec les dispositions de l'article 5 de
la loi 78-006 du 06 Janvier 1978, les organes collégiaux importants de
la Gécamines sont : le conseil d'Administration, le comité de
gestion, le collège des commissaires aux comptes.
? Du conseil d'Administration
L'article 6 de la loi 78-002 du 06 Janvier 1978 précise
qu'il est composé de cinq membres au moins et neuf au plus,
appelés administrateurs, dont le président
délégué Général et deux directions choisies
parmi les directeurs de l'entreprise.
Il comprend donc de manière générale :
1. Le président délégué
général (PDG) ;
2. Le Directeur Général Adjoint ;
3. Le Directeur Technique ;
4. Un Directeur financier
5. Un Administrateur financier
6. Un Administrateur représentant le ministère des
mines
7. Un Administrateur représentant le ministre du
portefeuille.
? Les membres du conseil d'Administration sont nommés
pour mandat de 5 ans renouvelable et, le cas échéant,
relevés de leurs fonctions par le président de la
république sur proposition du gouvernement
délibérée en conseil des ministres (article 7 telle que
modifiée à jour).
? Le conseil d'administration a le pouvoir le plus
étendu dans le choix de la politique générale de
l'entreprise, sous réserve ou approbation requises. Il oriente
l'entreprise dans les actions suivantes :
41 Décret 0049 du 07 Novembre 1995
portant« création et statut d'une entreprise publique
dénommée la General des carrières et des mines, en
abrégé (Gécamines)».
- 24 -
- Les opérations d'acquisition, de vente et de prise de
participation ;
- La transaction, les cessions et d'une manière
générale, toutes les opérations nécessaires pour
réaliser l'objet social de l'entreprise ;
- Enfin, l'élaboration et la présentation du
bilan. Le conseil d'administration en cette matière cède au
comité de gestion des soins de le faire et n'assure que la
vérification. Il peut également confier les pouvoirs
spéciaux à un ou plusieurs mandataires en déterminant
leurs attributions, appointements et primes éventuelles (article 10).
? Du comité de gestion Il comprend :
1. L'administrateur délégué
général ;
2. L'administrateur délégué
général adjoint ;
3. Le directeur d'exploitation ou technique ;
4. Le directeur financier ;
5. Le représentant du personnel de l'entreprise.
Le comité de gestion a pour tâche de veiller
à l'exécution des décisions du conseil, d'administration
et assure dans la limite des pouvoirs lui délégués, la
gestion des affaires courantes. Il prépare les comptes
économiques et surveille l'ensemble des services. Il se réunit au
moins une fois par semaine et chaque fois que l'intérêt de
l'entreprise l'exige.
? Collège des commissaires aux comptes
L'entreprise est soumise au contrôle permanent de deux
commissaires aux comptes. Ceux-ci sont prévus par la loi-cadre. Les
comptes des entreprises publiques sont certifiés par le conseil
permanent de la comptabilité au Congo.
? De la tutelle
Il existe la tutelle technique et la tutelle administrative.
La tutelle technique est exercées par le ministère des mines et
celle administrative par le ministère du portefeuille. Les articles 40
et 43 de la loi de 1978 résument les pouvoirs de tutelle sans
déterminer les actes soumis à l'autorisation, à
l'approbation de la tutelle et sans enfin établir les critères
d'établissements des dits actes. A bien observer, la tutelle du
ministère du portefeuille insiste sur les aspects financiers et celui du
ministère des mines sur les aspects proprement techniques.
- 25 -
La tutelle exercée par le ministère du
portefeuille porte notamment sur :
- Les acquisitions et aliénations immobilières ;
- Les emprunts et des prêts ;
- Le plan comptable particulier ;
- Le budget ou état des prévisions des recettes et
dépenses ;
- Les comptes de fin d'exercice ;
- Le bilan.
Comme on a parlé de l'organisation et du fonctionnement
de la Gécamines en général, on va maintenant parler du
concentrateur de Kolwezi en sigle (KZC) en particulier. Tout en sachant que KZC
est un concentrateur qui fait le rôle de la liaison entre les mines et
les usines métallurgiques.
L'ORGANIGRAMME SERA PRESENTE EN
ANNEXE
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