2. ENEO et le marché de
l'électricité camerounais
ENEO évolue sur un marché où la
concurrence est pratiquement absente et que Granovetter (2000) qualifierait de
monopole qui se caractérise par l'existence d'un seul vendeur qui fixe
les prix et de plusieurs demandeurs. L'activité de l'entreprise est
suivie par l'Etat camerounais à travers l'ARSEL (Agence de
régulation de l'énergie électrique). Toutefois, les
perspectives économiques laissent présager l'arrivée
potentielle d'un concurrent pour Eneo.
En effet, le ministre camerounais de l'Energie et de l'Eau a
présidé les 8 et 9 octobre 2014 à Yaoundé, une
rencontre entre le gouvernement, les différents opérateurs et
acteurs du secteur de l'électricité au Cameroun, les bailleurs de
fonds pour discuter des modalités de la mise en place d'un gestionnaire
du réseau de transport dans le secteur de l'électricité au
Cameroun.
Au cours des discussions, les participants à ces
travaux ont formulé des recommandations devant être examiner par
le gouvernement camerounais, notamment sur l'architecture institutionnelle,
l'organisation, le fonctionnement et l'opérationnalisation de cette
entreprise en gestation, qui devra être à 100% à capitaux
publics, selon la loi de 2011 régissant le secteur de
l'électricité au Cameroun.
La future entreprise publique, qui est elle-même
l'émanation de ladite loi, devrait, selon les experts, permettre de
gérer plus efficacement le réseau de transport de
l'électricité dans le pays, dont l'état actuel occasionne
d'importantes pertes préjudiciables aussi bien à l'unique
opérateur (Eneo), qu'aux entreprises et aux ménages.
En effet, selon une étude de l'Agence de
régulation du secteur de l'électricité (Arsel), environ
6,5% de l'énergie produite au Cameroun est perdue dans le processus du
transport, tandis que 29% s'évapore dans les circuits de distribution,
du fait de fraudes multiformes et de la qualité des
équipements.
A en croire le Directeur Général de l'Arsel
(Agence de Régulation du Secteur de l'Energie Electrique), qui
s'exprimait ainsi en mai 2013 au cours d'une conférence de presse
organisée par l'Association Afrique-France, le Cameroun pourrait
économiser jusqu'à «30% de l'énergie
consommée par les bâtiments» en résorbant les
pertes sus mentionnées.
C'est dans ce cadre général que nous avons
effectué notre stage, mettons à présent l'accent sur les
spécificités, c'est-à-dire la direction qui nous a
accueilli.
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