I.2.13 l'anthropologie et la sociologie
L'anthropologie et la sociologie de la santé dans les
pays du tiers monde ne peuvent donc pas se contenter d'étudier la
maladie comme un phénomène culturel hors du temps de l'histoire
et d'aborder la médecine sous le seul angle des pratiques dites
traditionnelles. La santé est un enjeu social et politique, les
représentations de la maladie traduisent la façon dont
fonctionne la société avec ses conflits et ses rapports de
pouvoir et les pratiques de la médecine se situent au coeur de
changements profonds dont les déterminants sont pour une large part
extérieure. Le travailde l'anthropologie et de la
sociologie est peut-être aujourd'hui moins de faire ressurgir le
passé (tache de l'histoire) que d'aider à comprendre le
présent, en posant le même regard sur les sociétés
qu'elles soient proches ou lointaines. Dans le domaine du thérapeute et
malades chez les guérisseurs et dans les dispensaires, les
transformations locales des médecines africaines et de la
médecine moderne, les structures actuelles de l'organisation sociale et
politique. Ce qui est en somme le projet de toute science sociale ( Bourton et
Ch'en Wen chieh1983 )
Les questions généralement posées
à l'anthropologie par les acteurs de développement et de la
santé au sujet des médecines traditionnelles se ramènent
à une formulation simple : les pratiques thérapeutiques du
types magico-religieux sont -elles abordée de manière
efficace ?
I.2.14.Les pratiques traditionnelles africaines
Pour augmenter la force vitale de la phytothérapie,
les africains utilisent divers moyens des plus élémentaires
jusqu'au plus complexes. Les simples salutations véhiculent la force
vitale et provoquent l'épanouissement de celle-ci : c'est la
dimension psychologique. Les invocations, les prières...augmentent la
force traditionnelle. Les pratiques thérapeutiques utilisant les
substances chimiques naturelles jouent sur la vie physique : elles
augmentent la force biologique et physiologique du vivant humain. Il en est
de même de l'absorption des xénobiotiques, en les consommant,
l'homme augmente la sienne. Le renforcement de l'énergie vitale de la
tradition atteint son paroxysme dans le bonheur ,autrement dit l'estime de soi,
le statut professionnel,...ce sont des facteurs qui contribuent au
bien-être (Bruteno J.1999)
La vie traditionnelle est conçue par P.Tempels comme
l'apanage seulement de l'Africain ,dans chaque langage bantou on
découvrefacilement des mots ou locutions désignant une
force ;qui n'est pas exclusivement `'corporelle' 'mais `'totalement
humaine. En fait, il ajoute : `' pour les bantous, tous les êtres
de l'univers possèdent leur force vitale
propre,humaine,végétale , ou animale ou inanimée. Dans ses
recherches , il était hanté par le souci de connaitre le sens
que les africains, et précisément les Bantous donnent à
la vie traditionnelle. Il est parti de son expérience sur le terrain en
observant les faits, les gestes, en analysant le langage et la pensée.
Il découvre que la vie culturelle est effectivement une valeur
suprême (Galves J M.,1993)
L'expression « communauté de
propriété ou de moyens vitaux » n'a pas de sens en dehors de
la communauté de sang. Ce sont des hommes qui utilisent les moyens
à leur portée pour soutenir et organiser les pratiques
traditionnelles. Si grâce aux hommes les pratiques communautaires
deviennent substantielles , les moyens matériels en fait un ensemble.
L'ensemble des biens matériels à l'usage de l'homme constitue sa
propriété : la terre et ce qu'elle produit d'utile à
l'homme ; raison pour laquelle elle est appelée
« mère nourricière ».Ce qui nuit à sa
vie n'est pas sa propriété puisqu'il ne contribue pas à
l'épanouissement, au développement de la vie mais à son
diminution, à son anéantissement, à sa disparition (Kabala
M,2012).
Les moyens vitaux sont indispensables à
l'émancipation de la vie ; alors que la vie se reçoit , la
propriété s'acquiert par l'effort. C'est un objet, et un lieu de
lutte vital. Dès qu'il devient un domaine conquis il produit un espace
vital de la puissance individuelle ou collective. Le bien social fait la
richesse de la vie du groupe et à travers ce bien le groupe se
développe. Par conséquent toucher à la
propriété du groupe c'est en vouloir à sa vie. Les
vivants font tout « assurer la continuité de
l'héritage reçu ».L'appartenance au groupe social donne
le droit de jouir de biens mis à sa disposition : la terre, la
culture est un enracinement sur la terre, tandis que l'arrachement est
l'oeuvre de la mort. La propriété constitue de ce fait un facteur
matériel d'union des vivants entre eux. La propriété, en
l'occurrence la terre devient un autre fondement du groupe, une base
d'implantation du groupe. Ainsi donc, la participation vitale trouve son
support dans la terre avec tout ce qu'elle contient comme possession de la
société (Martin Y.2006)
L'appropriée impose de soi des lois civiques et
morales. Le fait qu'elle est inaliénable, elle demande une certaine
légitimité qui soit universelle connue. C'est un droit individuel
ou du groupe ; le groupe devra permettre à l'individu d'en jouir
partiellement ou pleinement.
La propriété est à préserver avec
respect. Cette préservation dépend de la logique temporelle de
la culture. La culture est durée, et aussi longtemps qu'elle perdure
elle a besoin de moyens de subsistance. Si elle dépasse la durée
d'un individu elle devient objet d'héritage dans la communauté de
sang. Si la culture se transmet, les moyens vitaux devront suivre le
même rythme(Sholdet M,1992).
I.3. Justification
Aujourd'hui, en raison du fait que la médecine moderne
n'arrive pas à la prolifération des cancers, les efforts
s'orientent vers les possibilités offertes par la phytothérapie
et surtout vers les pratiques de cette médecine. Elles devront,
désormais, jouer un rôle plus important dans la mise en oeuvre
des stratégies nationales de la médecine traditionnelle.
Ainsi, outre l'implication des professionnels de santé,
il apparait indispensable d'associer les praticiens de la phytothérapie
des cancers. Dans un contexte où 80 % environ de la population
recourent à la médicine traditionnelle pour leurs besoins en
soins de santé. Les initiatives doivent permettre d'associer les
pratiques phytotherapeutiques aux actions communautaires.
De ce fait, la phytothérapie longtemps
reléguée au second plan, marque ainsi aujourd'hui, plusieurs
années après les indépendances de l'Afrique ; son
retour, en raison d'une combinaison des facteurs socioculturels,
économiques et psychologiques. La pérennité de cette
médecine, observé jusqu'à ce jour, réside dans ses
caractéristiques spécifiques à savoir : son
accessibilité, sa proximité géographique et culturelle,
son caractère holistique, sa bonne couverture sanitaire.
Vu l'apport bénéfique de la
phytothérapie à la lutte et la prévention contre les
pathologies en général et les cancers en particulier, il est
nécessaire d'examiner les possibilités offertes par cette
étude qui pourrait jouer un rôle majeur dans les manoeuvres de
soins de santé primaires.
I.4. Limites de la phytothérapie en
Afrique
Les vertus de la phytothérapie qui remontent à
des siècles sont incontestables. Cependant les principaux acteurs du
milieu eux-mêmes reconnaissent les limites de certaines thérapies
dont le point faible est le dosage, souvent source d'effets secondaires chez
les patients ; dans le domaine de laboratoire, on note la faiblesse de la
conservation, le dosage, de la date de péremption et de la
consultation. Elles se posent également au niveau de l'adhésion
des tradipraticiens à la nécessité de réglementer
l'exercice de la médecine traditionnelle, de l'absence de
mécanisme de protection de la propriété
intellectuelle ; du savoir des peuples autochtones ainsi que de
l'insuffisance de valorisation des résultats.
Les tradipraticiens se contentent des examens des
laboratoires modernes pour traiter différentes, maladies. La
consultation dépend d'un praticien à un autre, ou parfois ils
procèdent par le questionnement du malade (BPL, 2010).
I.5. Généralité sur les
cancers
Définition : Le cancer (ou tumeur
maligne) est une maladie caractérisée par une
prolifération cellulaire(tumeur) anormalement importante au sein d'un
tissu normal ; une prolifération tissulaire mal limitée
(Andrew JM,1991).
Prévention du cancer : La
prévention des cancers peut se faire à l'aide de la consommation
régulière des plusieurs aliments, notamment :
- Les choux : ce n'est pas le choix qui
manque : brocoli, chou-fleur...ils contiennent du glucosinolate qui
neutralise les substances cancérigènes qui peuvent
détruire l'ADN des cellules, ils agissent en particulier sur le cancer
du poumon, de la vessie, de l'estomac, du colon et du sein.
- La famille de l'ail :
l'ail,l'oignon,les échalotes éliminent aussi des substances
cancereuses et en plus ils poussent les microtumeurs à se suicider
(apoptose).Une des molécules responsable de cette activité est
l'allicine.Pour qu'elle soit active,elle doit subir plusieurs
transformations.Pour cela,écraser la gousse avec le plat du couteau et
laisser 10 minutes le temps que les enzymes transforment l'allicine
- Le soja : C'est un
phytoestrogène( ressemble à l'estrogène qui est une
hormone sexuelle féminine).Il diminue le taux d'estrogène sanguin
qui,s'ils sont en trop grande quantité, augmente le risque de cancer du
sein. Les femmes qui consomment beaucoup le soja développent rarement le
cancer du sein.
- La tomate : La tomate contient du
lycopène qui semble limiter le risque de cancer de la prostate notamment
.En effet, des études ont montré qu'un taux sanguin de
lycopène diminue le risque de cancer de la prostate de 25 à 30 %
.Pour avoir un maximum de lycopène, il est préférable de
manger la tomate cuite.
- Les petits fruits : les framboises,
les fraises, les mures, les myrtilles et la canneberge contiennent des
molécules anticancereuses comme l'acide ellagique anthocyanidines qui
empechent à la microtumeur de créer son reseau sanguin.
- Les agrumes : Ceux sont les fruits les
plus riches en principe anticancéreux (monoterpènes et
flavonoides).Ils évitent le développement des cellules
cancéreuses et réduit l'inflammation qui apporte des facteurs de
croissance à la tumeur.De plus elles augmentent le niveau sanguin
d'autres composantes anticancéreuses présentes dans
l'alimentation.
- Le thé vert : Il contient une
très grande quantité de catéchines (1/3 de leur poids) qui
empêchent notamment l'angiogène(création d'un réseau
sanguin autour de micro-tumeur).Pour profiter des bienfaits du thé vert,
il est recommander de laisser infuser 8 à 1O minutes ( pas de sachet
mais du thé en feuilles ) ;
- Le chocolat : Il apporte des
polyphénols qui sont cardio protecteur et retarde le
développement de certains cancers. Il est préférable de
consommer du chocolat noir à 70 % et se limiter à deux morceaux
par jour( Car le chocolat étant assez calorifique, il a ses
méfaits) ;
- Les algues : Les algues sont
d'excellentes sources de minéraux, acides aminés, vitamines et
fibres.Elles sont pauvres en matière grasse et contiennent des
oméga 3. L'oméga 3 diminue l'inflammation qui nourrit les
cellules cancéreuses.Les algues contiennent de nombreuses
molécules anticancéreuse dont la fucoidane et la fucoxantine.la
première détruit les cellules cancéreuses par aptoses et
stimule la fonction immunitaire et le deuxième inhibe la croissance de
la cellule cancéreuse ;
- Les champignons : De nombreux
champignons ont des propriétés anticancéreuses du
champignon.Ils contiennent des polysaccharides(polymères complexes
constitués de plusieurs unités de certains sucres) qui sont
responsables de l'activité anticancéreuse. Ils inhibent la
croissance des cancers notamment cancer du sein et cancer de l'appareil
digestif. On peut prendre ses champignons séchés et le
réhydratés 30 minutes ; ils gardent alors leurs
propriétés ;
- La graine de lin : la graine de lin
est très riche en oméga 3, active contre le cancer
hormono-dépendant (Sein, utérus, prostate...), qui peut se
prendre sous forme ou en association d'huile d'olive ;
- Les épices et les aromates :
Outre le fait d'apporter du gout, les épices et aromates ont toujours
été utilisé pour la propriété
médicinale (digestif notamment).Le curcuma, le gingembre, le piment
fort, la menthe, la marjolaine, origan, romarin....ont tous des
propriétés anti-cancéreuses,
- Les probiotiques : les probiotiques
sont des bactéries « amies » qui vivent dans le
milieu intestinal. Ils ont des nombreuses fonctions : indispensable
à la digestion, augmentation du système immunitaire et production
des vitamines. L'activité anticancéreuse vient du fait que les
probiotiques empêchent la prolifération excessive de
bactéries pathogènes et augmentent les défenses
immunitaires (qui libèrent les toxines cancérogènes). Des
probiotiques administrés aux patients atteints des cancers du
côlon, diminuent la prolifération excessives des cellules
cancéreuses...
La dénomination et variétés des
cancers : La plupart des cancers sont nommés en fonction
de la partie du corps dans laquelle ils ont pris naissance, comme le cancer du
sein ou le cancer de la prostate. D'autres ont des noms scientifiques comme
leucémie, le lymphome et le myélome. Et certains types de cancer
sont nommés en fonction de la personne qui les a découverts,
comme le lymphome hodkinien et la tumeur de Wilms ( un type de cancer du rein
qui atteint les enfants), on cite : le carcinome ( cancer de peau ou des
tissus qui tapissent ou recouvrent les organes), sarcome (cancer des tissus
conjoctifs comme les os,les muscles , la graisse , le cartilage et les
vaisseaux sanguins ), le mélanome ( cancer qui prend naissance dans les
cellules appelées mélanocytes), leucémie ( cancer du
sang), lymphome ( cancer qui prend naissance dans les lymphocytes),
Myélome( cancer des plasmocytes) (Curan RC ,and Jones E.,199, Dominique,
D.1998, Durfour , 2006, Habedra et Fegron, 1997) .
II. La question de recherche
Eu égard à toutes ces considérations
socio-culturelles et thérapeutiques ; on comprend bien que les
plantes sont connues depuis très longtemps pour leurs actions
pharmacologiques ou thérapeutiques .pour les cas par exemple des
cancers, ce sont des maladies au pronostic grave du fait de leur
fatalité presque inévitable.En médecine occidentale, il
existe plusieurs méthodes de traitement des cancers. Les unes sont
chirurgicales, les autres sont chimiques, soit radiothérapies. Les plus
souvent, la prise en charge des cancers fait recours à plusieurs
méthodes thérapeutiques (Aiche J.,Renaux R.,1995).
Cette pratique pourrait être comparable à la
chimiothérapie. Dans cette étude, j'ai voulu les facteurs
épidémiologiques et biologiques relatifs à la prise en
charge des cancers par phytothérapie.
III. Objectifs
Etant donné que plusieurs chercheurs attentifs sont
unanimes alors que ces pratiques traditionnelles sont en voie de
disparition ; cette étude trouve un triple
intérêt : Social, sanitaire et anthropologique.
D'une manière générale,
il s'agit de :
Explorer les pratiques professionnelles, en vue de contribuer
à la promotion des valeurs culturelles de la phytothérapie en
Afrique dans le cadre d'un plaidoyer en faveur des communautés
locales, afin qu'il y ait partage des retombées de la conservation des
compétences pratiques du sommet à la base, dans la dynamique de
la conservation des ressources naturelles en République
Démocratique du Congo en particulier, dans les pays frontaliers et en
Afrique en général.
Et du point de vue spécifique, elle
consiste à :
- Observer les pratiques professionnelles,
- Envisager à travers une convention de cogestion, le
partage des responsabilités entre l'état et les
communautés locales qui deviendront dès lors des partenaires et
non rivaux dans les processus de la conservation des ressources naturelles.
- Renforcer la structuration et l'appui des comités de
conservation communautaire de la périphérie afin qu'ils jouent le
rôle d'interface entre la corporation des phytothérapeutes et la
population locale.
- Pérenniser et valoriser les connaissances acquises
en sciences de santé, sociales et environnementales des territoires
soutenables en encourageant les savoirs locaux ;
- Optimiser l'utilisation des ressources naturelles
(naturopathies) local en identifiant les plantes médicinales
anti-cancéreuses (organes utilisés, lésions ou affections
à soigner, et la posologie).
- Contribuer à la réduction de la morbi et de la
mortalité liée aux maladies chroniques telles que les cancers par
exemple,
- Identifier les facteurs épidémiologiques et
les modes d'acquisition des connaissances des pratiques phytotherapeutiques,
ainsi que des éléments relatifs à leur
appréhension de la maladie...
Pour satisfaire à ce qui précède,
l'actuelle étude part de la méthodologie, du résultat
attendu couplée à la discussion et à la fin apparait une
boucle de conclusion et perspectives.
IV. Choix et intérêt du Sujet
IV.1. Intérêt Subjectif
Etant souvent en contact permanent avec une population paysanne
et phytothérapeute, il en est le cas de la RDC, j'ai
expérimenté un certain nombre de faits réels qui ont
aiguisé mon intérêt sur la question de l'environnement en
général mais surtout la question de la conservation durable des
ressources naturelles avec l'implication de la considération
effective des pratiques locales en Afrique.
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