La configuration du réfectoire semble divisée en
plusieurs groupes catégorisés séparés par des
barrières voilant ce qui se trouve derrière par un système
anti bruit .
Le mélange entre les groupes se fait de temps en temps ,
surtout pendant les vacances quand l'entente entre le personnel de cuisine et
certains éducateurs se fait entendre en raison de
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l'organisation .Sauf que les adolescents sont contents de se
retrouver avec d'autres avec qui ils entretiennent de bons liens et puis
même entre eux ,c'est l'occasion de se connaître mieux. L'inclusion
se concrétisera quand les rideaux se lèveront
à l'intérieur de l'enceinte surtout dans le
réfectoire. Pour que le mélange se fera pendant le reste de la
journée entre les différents groupes constituant finalement un
seul groupe avec ses différences .
Le droit de se retrouver et se mélanger pendant les
repas devrait être (re)demandé ,(re) revendiqué pour
arbitrer les deux clans .
Le réfectoire m'a poussé à
élargir non seulement un horizon culinaire bien délimité
mais pour en croiser d'autres ,me menant à la même direction,
réflexion ,problématique où la clef émane tout
naturellement de la source .
L 'organisation archaïque de plusieurs catégories
indiquées et voire même numérotées,m'a
emporté dans mes analyses ,en me piégeant dans des constats qui
relèvent de l'évidence puisque qu'on indique « Groupe
collège 1 ». On croit aveuglement et sans se poser la question que
ceux qui se retrouvent autour de cette étiquette sont des
collégiens ,malgré la présence de certains lycéens
et certains scolarisés qui m'a interpellé en me guidant vers une
telle critique .Avant deux semaines de fin de stage je découvre que je
côtoyais des élèves non collégiens ,avec qui j'ai
échangé,discuté autour d'une table faussement
étiquetée ,et représentée ???!!! Au point de ne pas
l'apercevoir plutôt .A ce point les représentations peuvent nous
aveugler ,pour ne pas se rendre compte de l'erreur de mettre tous dans un
panier et qu' une personne ayant un oeil d'extérieur ,peut t elle rester
limitée naïvement à ce
qui peut lui être dicté ?!!. Sans se poser des
questions au préalable et investiguer plus sur le papier et
dépasser même ces barrières pour ne pas être surpris
ou ignorant , pour ne pas critiquer en plus . Comprendre ce que
représente concrètement ces appellations qui sont malgré
tout présentes au quotidien .
L'inclusion est une phase préparatoire quand le jeune
est encore réticent à cause d'un système interne bien
frileux qui certes prends bien soin de lui mais qui l'étoffe en
même temps et l'enferme dans une catégorie déjà bien
ciblée selon l'age, niveau scolaire,,, etc. Bien réussie au
niveau institutionnel mais non inclusif et éducatif au sein de la
structure «mère» qui
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a un peu peur de laisser ses «petits» se balader
entre les groupes et se mélanger ,malgré ses convictions
d'autonomie, de les éduquer et les préparer à se
détacher d'un lien catégoriel
qui entraîne une inclusion «
catégorisée » limitant ses pas vers les autres se trouvant
sous le même toit ,pour qu'il en dépasse ses horizons une fois
livré à lui même.
Un échiquier d'activités choisies auquel les
jeunes ont participé ,et aussi des éducateurs marque
merveilleusement un grand souffle d'un parcours scolaire hebdomadaire, bien
rythmé et surtout monotone .
Les éducateurs ont retrouvé une facette de
leurs métiers d'animer,créer et d'organiser les activités
ludiques,sorties etc. La sortie à laquelle j'avais assisté
,où des groupes sont formés,mélangés -par
contrainte- relevant de l'organisation liée à l'effectif . Cette
rencontre entre plusieurs établissement pour pratiquer un art martial
,adapté celui du judo où malheureusement chaque groupe est
resté dans son petit territoire même au sein de la même
structure .
Heureusement l'entraîneur a réussi de les
inciter à changer de temps en temps leurs partenaires. On peut
s'interroger ou non sur la réticence de se mélanger au sein d'une
culture
partageant les mêmes critères ?!!!!!. Mais le
plus intriguant ,cette réticence au sein même des groupes
appartenant à une même structure ,formant des «petites
communautés ».
Le plus ironique ce jour est la méconnaissance d'un
nom de famille d'un jeune de la part d'une professionnelle ,sous
prétexte qu'il n'est pas sur son groupe mais partageant la même
structure ?!!! Cette rencontre entre les professionnels de groupe
différents d'où l'occasion aussi de se mélanger et
partager une sortie ensemble,et surtout connaître les noms de famille de
certains jeunes et même parfois les leurs ....
Le hasard ou plutôt l'organisation ce jour là ,a
imposé un partenariat et un mélange entre les jeunes et les
professionnels. Ne pas connaître quelques noms de certains jeunes ,prouve
l'enjeu et explique l'ampleur et la conséquence d'un système
organisationnel enfermé sur lui même,sur des groupes , et sur les
professionnels malgré la surface grandiose de
l'établissement .
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L'explication émane peut être naturellement et
logiquement de cette division très managériale,institutionnelle
que relationnelle qui provient d'abord du réfectoire et qui affecte
l'organisation générale où le jeune se trouve bien
concentré sur son groupe «bien étiqueté et
indiqué »à chaque fois et à chaque endroit. Le jeune
a besoin d'être plus libre en commençant au réfectoire de
pouvoir manger avec d'autres au moins de temps en temps ,de s'inclure pour
être prêt ensuite à se détacher de son groupe de
temps en temps et de pouvoir finalement se dénaturer au sein de la
grande« cité » .La structure est déjà construite
comme une cité où les différents services sont
plantés et enracinés depuis la création ,ce qui n'aide pas
forcement le jeune à confronter la réalité et le choc
culturels d'extérieur.