A. Le PIB nominal
a) Définition du PIB nominal
Produit intérieur brut ou PIB :
valeur monétaire de l'ensemble des biens et services finaux produits sur
le territoire d'un pays pendant une période donnée
multiplié par le prix courant (Mankiw, 2004).
Or la valeur d'un bien est mesurée grâce à
leur prix. C'est pourquoi on parle de PIB nominal. En
général si on parle de PIB, on a en tête le PIB nominal. Le
PIB mesure la production totale d'un pays. Il dépend donc de sa taille,
ce qui ne facilite par les interprétations. C'est pourquoi on utilise
souvent le PIB par habitant, appelé aussi PIB par
tête, ou PIB per capita. Il s'agit simplement du PIB
divisé par le nombre d'habitants (Mankiw, 2004).
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Le PIB repose sur un ensemble de conventions. Il opère
des choix sur ce qui compte et sur la manière de le compter. Il mesure
ce qui est produit, pendant une période donnée par du travail
rémunéré. Cette convention traduit un double consentement
: en comptabilisant la production marchande à son prix de marché,
le PIB exprime le consentement des individus à payer pour obtenir les
biens et les services ; en intégrant des dépenses publiques, sur
la base de leur coût de production, il reflète également
les choix collectifs d'une société donnée. Par son mode de
calcul, le PIB rend de grands services, il permet de sommer les valeurs
ajoutées de tous les secteurs institutionnels sur un territoire
donné. Il est ainsi possible de savoir comment la richesse est
créée, utilisé et répartie. Le PIB, en tant
qu'outil de la comptabilité nationale est donc un bon moyen de
comprendre le fonctionnement d'une économie et de conduire une politique
économique.
En rappel, cet indicateur de la comptabilité nationale
est calculé
suivant trois optiques à savoir :
b) La synthèse des flux économiques en
économie ouverte
La notion de circuit économique met en évidence
la relation circulaire qui existe entre les concepts de produit, de revenu et
de dépense. En amont, le processus de production donne lieu à la
création de produits (PIB) et à la distribution de revenus (Y).
Ces revenus peuvent ensuite être dépensés pour
acquérir les produits, traduisant ainsi en aval la demande (D)
(François, 2005)
PRODUCTION REVENU DEPENSE
B. Différentes approches de calcul du PIB
Le PIB mesure, en terme monétaire, le niveau de
production réalisé
dans un pays par toutes les unités résidentes
quelle que soit leur nationalité (J. Paul Tsasa, 2011)
Note : PIB = Q = Y=D
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Le PIB est un agrégat économique qui peut
être défini selon des approches ou optiques différentes. Il
existe trois approches comptables de calcul du PIB à savoir :
1. l'optique de la production
2. l'optique de la demande
3. l'optique des revenus
1. Optique de la production
L'approche production : l'addition de la valeur de
tous les services produits dans une économie et la déduction de
la valeur des biens et services qui ont été acheté dans le
processus de production (afin qu'ils ne soient pas comptés deux fois)
correspond à la PRODUCTION BRUTE.
La valeur des biens et services qui sont achetés lors
du processus de fabrication correspond à la CONSOMMATION
INTERMEDIAIRE.
Définition : La valeur ajoutée d'une
entreprise est la valeur de sa production moins la valeur des biens des
consommations intermédiaires qu'elle achète.
Le produit intérieur brut (PIB) aux prix du
marché est égal à la somme des valeurs ajoutées
brutes de tous les producteurs résidents aux prix du marché, plus
les impôts sur les importations, diminués des subventions
(PHILLIPE, 2003)
Pour l'ensemble de l'économie c'est la somme de toutes
les valeurs ajoutée qui va être égale à la valeur
finale de tous les biens produits.
PIB = Valeur ajoutée brute des
différents agents de l'économie + TVA gravant les produits +
droits de douanes sur les produits importés - subventions sur les
produits (GARNIER, 2008)
Le PIB est la somme des valeurs ajoutées
créées par les agents économiques résidents, sur
une période donnée. (1) résidents : agents
économiques qui résident sur le territoire donné
PIB = somme des valeurs ajoutées + impôts
sur les produits - subventions à l'importation
Le PIB se compose du PIB marchand et du PIB non marchand. Le
PIB marchand ne pose pas de problème pour calculer la VA.
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PIB marchand = somme des valeurs ajoutées des
branches d'activité - consommation intermédiaire des branches
d'activité.
Le PIB non marchand se calcule aux coûts des facteurs de
production, c'est-à- dire au coût du facteur travail
(rémunération des salariés) et du facteur capital
(l'amortissement du capital). La production non marchande est la production de
services gratuits ou quasi- gratuits (GARNIER, 2008)
Le PIB total comptabilise la production marchande et non
marchande
Il convient également de noter que selon l'optique de
la production le PIB se calcule de la manière suivante :
PIB= Production Marchande + Production Non Marchande
Production Marchande = production des biens et services +
droits et taxes à l'importation - production imputée
Produit national
|
: Q = ?VAi
|
En outre, le déflateur du PIB qui est un indice qui
sert à ajuster le PIB en dépit de l'inflation et de la
fluctuation du taux de change se calcule comme suit :
Un PIB élevé et une grande pauvreté par
une partie de la population. Une autre limite du taux de croissance tient
à des problèmes de mesure. On sait déjà que le PIB
ne mesure qu'une partie de l'économie non officielle (économie
informelle) (J-Y. CAPUL et O. GARNIER, 2008)
Quand à nous, la mesure du PIB selon l'optique
production c'est l'application directe de la définition du PIB que nous
venons de commenter. On cherche à mesurer la richesse produite dans
l'économie. Dans ce cas, le PIB est simplement la somme des valeurs
ajoutées :
PIB = Ó VA
2. Optique de dépenses
Dans l'optique de la dépense, le PIB est mesuré
par la sommation des dépenses effectuées par les consommateurs
finaux des biens (optique de la demande ou de la dépense). Dans une
économie, la dépense totale sur biens et services se ventile sur
quatre catégories : la consommation,
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l'investissement, la dépense publique
et les exportations nettes (exportations moins importations)
(PHILLIPE ; 2003)
PIB aux prix du marché = Dépenses de
consommation finale + FBCF + exportations - importations
Dépense nationale /ou Optique des utilisations :
D = C + G + FBCF #177; ?S + X - M
Avec FBCF #177; ?S = I
Où C : consommation des ménages, G :
consommations publiques, FBCF : Formation Brute du Capital Fixe, ?S : Variation
de stock, I : Investissement, X : Exportations, M : Importations
En effet, la demande provient soit des unités
résidentes pour la consommation ou pour l'investissement, soit des
unités non résidentes (cette demande correspond donc à
l'exportation qu'il faut ajouter à la demande intérieure).
Cependant, une partie de la demande intérieure peut être
satisfaite par des unités non résidentes (il s'agit donc des
importations qu'il faut enlever de la richesse créée par les
unités résidentes).
3. Optiques de revenus
Le PIB aux prix du marché = Rémunération
des salariés + EBE + revenus mixtes + Impôts (sur la production et
les importations) - subventions.
Revenu national : Y = W + EBE + Ip - SBV
PIB= W+EBE+Impôts- subventions
Où : Y ou Q : Produit Intérieur Brut
W : Masse salariale
EBE : Excédent brut d'exploitation
En effet, toute la richesse créée est
redistribuée sous forme de revenus primaires (salaires pour les
salariés, EBE pour les sociétés, revenus mixtes pour les
indépendants).
Les inégalités de revenus dépendent du
secteur d'activité, du poids de ce dernier dans l'économie de
chaque pays et de la localisation des activités. Ce sont les industries
extractives et manufacturières, le commerce et les services qui offrent
les salaires moyens les plus élevés en RDC. Les
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entreprises du secteur informel offrent de bas salaires en
raison de leur faible productivité mais permettent toutefois à
une bonne partie de la population de se nourrir et de se vêtir (Alexandre
; 2015)
C. Les sources de la croissance
économique
Par sources de la croissance économique, il faut
entendre tous les facteurs qui contribuent à l'accroissement de la
production de l'économie dans le temps. L'importance de ces facteurs
diffère en fonction de leurs effets sur la production, lesquels effets
peuvent être des effets de court et de long terme. Plusieurs facteurs
sont traditionnellement invoqués pour expliquer le processus de
croissance économique. Leur recours et la justification liée
à leur utilisation ont suivi le développement de la pensée
économique. Les premiers économistes s'intéressaient
principalement à l'accumulation de capital physique pour expliquer les
variations de production. Ainsi, l'investissement est considéré
comme la première source de la croissance. Il entraîne un
déplacement vers l'extérieur de la frontière des
possibilités de production de l'économie en ce qu'il
accroît la capacité productive du pays. Il convient de noter que
l'accumulation du capital doit se faire à un rythme supérieur au
taux de croissance de la population pour que l'intensité capitalistique
croisse et que le produit par tête augmente (Alexandre Mokime, 2012).
L'échec très vite de certaines politiques de
développement, alors même que des économies ayant
opté pour des choix économiques différents prenaient leur
essor, a remis en cause la relation absolue entre croissance et investissement.
C'est ainsi qu'une deuxième source de croissance a été
identifiée, à savoir le progrès technique. Ce dernier
mesure l'amélioration de la technologie de production notée par
A. En effet, s'il y a progrès technique ou amélioration des
procédés de production des biens, avec un même ratio
capital-travail, le travailleur produit plus qu'il ne le faisait auparavant.
Pour ainsi dire, le progrès technique entraîne une
amélioration de la productivité de l'économie ou des
travailleurs qu'emploie l'économie. (Alexandre Mokime 2012).
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1.3. PIB PAR HABITANT ET BIEN-ETRE
Le PIB par habitant est avant tout un indicateur de
production. Son objet n'est pas la mesure du bien-être de la
société, mais la mesure des productions économiques,
marchandes et non marchandes (mais résultant d'une activité
économique formelle et mesurable) réalisées au cours d'une
période donnée (Gérard, 2003). Il est usuel d'y faire
référence, au moins de manière implicite, lorsqu'il s'agit
de comparer les situations de deux pays ou les situations, au sein d'un pays,
au cours de deux périodes distinctes. Souvent utilisé par les
pays membre de l'OCDE pour évaluer le niveau de bien-être de la
population. De même que le PNUD qui en utilise en qualité d'une
parmi les indicateur de mesure du bien-être.
Et suivant la standardisation de son calcul, entre
périodes et à l'échelle internationale, et la
simplicité de la mesure agrégée qu'il fournit explique son
succès pour l'appréciation des performances économiques.
Le passage de la mesure des performances en matière de production de
biens et de services économiques à celle du bien-être
s'explique très simplement: d'une part que la relation entre le PIB par
habitant et la consommation par habitant est très étroite et
d'autre part la consommation par habitant constitue, dans la théorie
standard du bien-être, une mesure adéquate de l'utilité de
l'activité économique pour les citoyens-consommateurs. La
répartition de la consommation entre les habitants importe
évidemment (Fleurbaey, 2003).
Dans la littérature, pour apprécier le niveau de
vie d'un pays, on rapporte le PIB à la population totale, on obtient
ainsi le produit par tête (ou encore revenu moyen par habitant).
Pourtant, l'augmentation de ce dernier n'est cependant pas synonyme de
progrès. Elle peut en effet s'accompagner d'une dégradation des
conditions de vie (pollution, nuisance,...), des équipements collectifs
ou encore d'une aggravation des inégalités et de l'exclusion. En
outre, une mesure du bien-être par le seul indicateur du PIB par
tête peut induire en erreur (DIEMER, 2006).
L'incidence de la pauvreté correspond à la
fraction des pauvres dans l'effectif de la population et l'une des
finalités de la croissance économique serait de la
réduire. En effet, une croissance de qualité devrait
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premièrement se traduire par une réduction du
nombre de personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté,
car elle suppose un accroissement du revenu moyen ou du revenu par tête
d'habitant. Mais il faudrait également que la croissance soit
accompagnée d'une bonne redistribution ou répartition de ses
fruits entre les différents participants à l'activité
économique (Alexandre Mokime, 2012).
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