4- Jeunesse et Agriculture
La jeunesse est une ressource très importante pour tous
les pays en particulier pour le maintien et la relance de la
productivité agricole car elle possède des
caractéristiques uniques que sont force, ingéniosité et
persévérance. Mais cette jeunesse est très souvent
oubliée au cours des processus de prise de décisions et dans les
politiques agricoles (FAO et al., 2009), même si elle constitue
le future. Mangal (2009) juge la participation des jeunes dans l'agriculture
insuffisante. En Afrique les jeunes, qui constituent plus de 20% de la
population générale et 37% de la population active, vivent
majoritairement dans les milieux ruraux et s'adonnent majoritairement à
l'agriculture. FAC (2011) signale une baisse de la participation des jeunes
dans l'agriculture en Afrique. En effet, un certain nombre de responsables
politiques et des universitaires ont exprimé de sérieuses
préoccupations sur le vieillissement de la population agricole en raison
de l'augmentation des taux de sortie et du faible taux d'entrée en
agriculture par la jeunesse (Gale 2002).
D'une part des études ont prouvé que les jeunes
ont une mauvaise perception de l'agriculture, estiment que le métier
d'agriculteur n'est pas valorisant et que le rendement économique du
secteur agricole est faible. Brooks et al. (2013) estiment par exemple
que l'agriculture qui va tirer les jeunes se doit être dynamique,
compétitive et profitable. Une augmentation des profits
générés par les activités agricoles aura un effet
positif sur la perception qu'ont les jeunes de l'agriculture (Mann & Kogl,
2003). La perception des jeunes de l'agriculture dépend du niveau de
connaissance qu'ils ont de l'agriculture et cette perception à son tour
influence ou détermine leur attitude. De plus, Suriname (2011) souligne
que la
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Déterminants de la perception des jeunes à
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mauvaise image projetée des personnes impliquées
dans l'agriculture doit être changée afin d'attirer les jeunes et
que dans le même temps les jeunes représentent les catalyseurs
idéals pour un tel changement en raison de leur plus grande propension
et volonté d'adopter de nouvelles idées, des concepts et des
technologies qui sont tous essentiels pour changer la façon dont
l'agriculture est pratiquée et perçue.
Njenga et al. (2012) grâce à des
discussions de groupes effectuées dans 9 différentes zones
agro-climatiques au Kenya concluent que l'éducation reçue par les
jeunes, l'accès à la terre, le faible rendement agricole, la
saisonnalité des revenus agricoles, le manque d'investissements publics
dans le secteur agricole et la faible utilisation d'innovations et de
technologies sont les principaux facteurs qui inhibent la participation des
jeunes dans l'agriculture. FAO (2012) reporte que le secteur agricole n'est pas
considéré comme un secteur viable et attrayant par les jeunes en
raison du caractère risqué du secteur, de sa forte
dépendance des conditions climatiques naturelles et de sa faible
rentabilité. Ayanda et al. (2012) dans une étude conduite
l'état de Kwara au Nigéria, utilisant l'échelle de Likert
(cinq items) sur un échantillon d'étudiants en agronomie,
trouvent que 73% des étudiants interrogés pensent que
l'agriculture ne peut être une carrière prestigieuse pour eux dans
le futur. Comme future carrière envisagée, 62% et 57%
respectivement rêvent de faire carrière dans les banques et dans
les organisations internationales.
Adekunle et al. (2009) soulignent que la faible offre
de crédit bancaire à destination du secteur agricole, l'absence
d'assurance agricole, le faible rendement des investissements agricoles, le
manque de connaissances de base de l'agriculture et du manque d'accès
à des tracteurs et d'autres intrants agricoles constituent les
principales contraintes qui entravent la participation des jeunes dans
l'agriculture. Les jeunes qui ont des attaches avec les milieux ruraux
(c'est-à-dire qui y ont des parents et s'y rendent) s'accommodent plus
facilement avec un travail professionnel et technique dans l'agriculture
(Aphunu et Atoma, 2010). Pour attirer davantage les jeunes vers l'agriculture,
des efforts doivent être entrepris par les gouvernements et les centres
de promotion agricole afin de faciliter l'accès (physique et
financière) aux intrants tels que les semences améliorées,
engrais, la mécanisation de base et à l'information sur les
marchés agricoles (Mbeine 2012).
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Aussi des facteurs socio-économiques affectent la
participation des jeunes dans l'agriculture. Des auteurs soutiennent que les
individus ayant effectués dans études universitaires ont moins de
chance de s'engager dans le secteur agricole (Sharma, 2007). Zhao (1999) et
(Nnadi et al., 2008) quant à eux soutiennent l'inverse. Des
études révèlent que le sexe, l'âge, la taille de la
famille, des informations de succession et l'attitude face au risque expliquent
la perception de la jeunesse dans l'agriculture.
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