INTRODUCTION GENERALE1
L'économie mondiale a progressé à un
rythme modéré, estimé à 2,6% en 2014. La reprise
est entravée par de nouveaux problèmes, dont un certain nombre de
chocs inattendus, tels que l'intensification des conflits géopolitiques
dans différentes régions du monde. Dans la plupart des pays, le
produit intérieur brut (PIB) a diminué sensiblement par rapport
aux niveaux d'avant la crise, ce qui laisse présager d'une faible
croissance économique à long terme.
Un pays comme le Sénégal n'est pas une exception
à la règle. Puisque l'Etat a pour objectif de réaliser le
bien-être collectif, il convient que les décideurs de la politique
économique prennent des mesures avantageuses à la croissance
économique. La réalisation de la croissance est un objectif de la
politique économique qui se définit comme l'ensemble des
interventions prises par les administrations publiques sur l'activité
économique pour atteindre des objectifs dont la croissance.
Le Sénégal connait des problèmes de la
croissance économique et ceci a des conséquences sur le
développement économique du pays. Entre 1960 et 1980, le taux de
croissance du PIB se fixait à environ 2,3% en moyenne annuelle. De 1980
à 1993, la croissance annuelle moyenne de l'économie est
estimée à environ 2,7% par an, en dessous du taux de croissance
démographique (2,9% l'an sur la période). Cette faible croissance
s'est traduite par une baisse des revenus réels par tête et de
l'emploi ainsi que par une augmentation des inégalités.
Pour faire face à cette montée des
déséquilibres, le Sénégal a élaboré
et mis en oeuvre un Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté (DSRP) couvrant la période 2003 à 2005. Les
résultats obtenus sur cette période ont été
jugés satisfaisants avec une croissance économique qui s'est
maintenue sur une pente positive avec une moyenne annuelle d'environ 5% (6,7%
en 2003 après le ralentissement de 2002, 5,6% en 2004 et 6,1% en 2005).
Les rapports d'avancement 2003 et 2004 du DSRP ont fait état
d'importants progrès dans la mise en oeuvre de la stratégie dans
les secteurs prioritaires du DSRP. Beaucoup d'efforts entrepris sur la
période, justifient en partie, l'atteinte du point d'achèvement
de l'initiative PPTE renforcée en avril 2004, le passage du
Sénégal au club de Paris, l'éligibilité du
Sénégal au Millénium Challenge Account (MCA) et tout
récemment en 2005 l'admission du Sénégal à
l'initiative du G 8 d'annulation de la dette.
1 Toutes les données statistiques de
l'introduction générale sont tirées de l'ANSD
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Le Sénégal a élaboré son second
DSRP en vue de réduire la pauvreté de moitié à
l'horizon 2015, et d'atteindre les Objectifs du Millénium pour le
Développement (OMD). A la suite de la dévaluation du franc CFA en
janvier 1994, l'économie Sénégalaise a renoué
d'avec la croissance, le PIB réel ayant crû de plus de 5% par an
en moyenne entre 1995 et 2001.
En effet depuis 2005, des chocs répétés
ont contribué à réduire la croissance du revenu par
habitant à un niveau à peine plus élevé que le taux
de croissance de la population. L'enquête auprès des
ménages de 2011 indique que la pauvreté a diminué de
seulement 1,8 point de pourcentage à 46,7%, et, en
réalité, le nombre de personnes pauvres a augmenté.
Cependant, alors que l'inégalité reste modérée, les
disparités géographiques restent assez prononcées. Le
coefficient de Gini de l'inégalité est estimé à 38,
inférieur à la moyenne de 42 en Afrique sub-saharienne.
En 2013, le PIB du Sénégal a enregistré
une croissance de 3,5%. Elle n'a pas beaucoup changé par rapport
à 2012 ; exprimant une baisse dans la production des
céréales dans le secteur industriel. Les services restent le
moteur de l'économie.
Les exportations ont stagné en 2013, dû à
une baisse des quatre principaux produits d'exportation (l'acide phosphorique,
l'or, le ciment et le poisson). Le tourisme qui reste la plus grande source de
devises étrangères, a également connu des
difficultés.
Une conformité de l'exécution budgétaire,
avec un déficit budgétaire qui est tombé à 5,5% du
PIB. Une réduction des dépenses publiques entrainée par
une insuffisance des recettes.
En 2014 une croissance économique de 4,3% est
enregistrée. Ce redémarrage de l'activité
économique est essentiellement dû au redressement de la croissance
du secteur primaire qui a atteint 2,7% contre 0,5% l'année
précédente, et au raffermissement du secteur secondaire avec
5,2%, après 5,1% en 2013. En contrepartie, elle est limitée par
le ralentissement du secteur tertiaire qui a perdu 0,5 point de croissance pour
ressortir à 4,1% sous l'effet de la perte de vigueur des services, des
Postes et Télécommunications et de l'impact de
l'épidémie d'Ebola sur les activités d'hébergement,
de restauration et de transport aérien.
Une consolidation fiscale s'est poursuivie en 2014 avec une
réduction de déficit budgétaire de 5,5% en 2013 à
5,2% en 2014. Tandis que, la masse salariale, plus particulièrement les
indemnités, devient de plus en plus importante, et les budgets de 2014
et 2015 ne reflètent pas toujours les priorités annoncées
par le gouvernement.
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Dans le long terme, l'économie du Sénégal
fait ressortir une certaine perte de dynamisme enregistrée depuis 2005.
Ceci est, en partie, causé par les chocs extérieurs mais
également par des investissements inefficaces et par l'absence de
réformes.
En février 2014, lors de la réunion du groupe
consultatif de Paris, le président Macky Sall avait lancé une
nouvelle stratégie de croissance appelée Plan
Sénégal Emergent (PSE), d'abord auprès des bailleurs de
fonds traditionnels, puis auprès des investisseurs privés.
Le Plan Sénégal Emergent a pour objectif de
rompre avec cette tendance. Le fait qu'il mette l'accent sur la croissance
économique est salué. Toutefois, ses ambitions pourraient ne pas
correspondre avec les ressources disponibles et, selon toute vraisemblance, son
succès dépendra de l'accélération des
réformes et de l'adhésion massive du secteur privé.
Notre objectif est de déterminer les
déterminants de la croissance économique au
Sénégal. De ce fait, l'étude de la croissance
économique est justifiée par la nécessité de
comprendre comment par un ensemble d'actions harmonieuses et concertées,
le Sénégal peut améliorer de manière soutenue, le
niveau de vie de sa population ou se libérer de l'ornière de la
pauvreté. Une identification des déterminants et une bonne
compréhension de leurs interactions devraient permettre de bien
concevoir une politique de croissance.
Les objectifs spécifiques de l'étude sont :
> identifier les facteurs déterminants de la croissance
économique au Sénégal ; > et analyser leurs effets
à travers une analyse économétrique.
Les hypothèses de la présente étude ont
été formulées comme suit :
> L'investissement a un impact positif sur la croissance
économique ;
> L'inflation a un effet négatif à court terme
et positif à long terme ;
> Le taux de couverture agit positivement sur la croissance
économique du Sénégal ;
> La productivité globale des facteurs agit
positivement sur la croissance économique du
Sénégal.
Le présent mémoire comporte trois chapitres :
Le premier chapitre est consacré à la revue
littéraire de la croissance économique en illustrant les
théories de quelques grands économistes. Parmi les
théories étudiées, nous avons celles de
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Joseph Schumpeter, de Harrod-Domar et de Solow. Quelques
nouvelles théories de la croissance sont passées en revue avant
d'examiner quelques études empiriques portant sur la croissance
économique.
Le second chapitre fait l'étude sur la situation
économique du Sénégal en analysant sa croissance
économique et d'expliquer les limites du modèle économique
Sénégalais avant de terminer sur les évolutions
récentes du PIB.
Le troisième chapitre porte sur l'étude
économétrique des déterminants de la croissance
économique du Sénégal. Ce chapitre abordera la
méthodologie, l'analyse des résultats des tests, la validation
des hypothèses avant de suggérer quelques recommandations.
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