MASTER 2 TOURISME ET DEVELOPPEMENT
DURABLE DES TERRITOIRES
NUMERIQUE ET OFFICES DE TOURISME :
CONTEXTE, ENJEUX ET PERSPECTIVES
LE CAS DES OTSI VALDOISIENS
Présenté par Valentin BOURDAUD
Directeur de mémoire : Mr Dominique CROZAT
Année universitaire 2015-2016 Tutrice de stage : Mme
Emilie JACQUENET
Remerciements
2
Je tiens tout d'abord à remercier mon directeur de
mémoire, Mr Dominique CROZAT, pour m'avoir guidé dans ma
réflexion et aiguillé sur le chemin à suivre.
Je souhaite aussi remercier toute l'équipe de Val
d'Oise Tourisme ainsi que tous les acteurs que j'ai pu rencontrer durant mon
stage, pour m'avoir bien accueilli. La bonne ambiance qui régnait au
sein de l'équipe m'a permis d'avoir de bonnes conditions de travail et
j'ai ainsi pu profiter d'un climat optimal pour avancer dans mes
réflexions.
Je tiens à remercier particulièrement Mme Emilie
JACQUENET, ma tutrice de stage, pour la confiance qu'elle m'a accordée
durant ce stage. Notre bonne entente a permis de bien avancer sur ma mission de
stage.
Enfin, je souhaite remercier toute ma famille et mes proches
pour leur soutien sans faille durant l'élaboration de mon mémoire
et pour leur aide à certains moments de ma réflexion.
3
REMERCIEMENTS 2
INTRODUCTION 5
PARTIE 1 : OFFICES DE TOURISME : CONTEXTE, MISSIONS ET
ENJEUX 8
CHAPITRE 1 : LES OFFICES DE TOURISME FRANÇAIS
DANS L'HISTOIRE : PRECISIONS 9
1 - NAISSANCE ET DEVELOPPEMENT DES PREMIERS ORGANISMES
TOURISTIQUES 9
2 - 2016 : QUELLE ORGANISATION POUR LES OFFICES DE TOURISME
FRANÇAIS ? 10
3 - LE CLASSEMENT DES OFFICES DE TOURISME 15
CHAPITRE 2 : COMPETENCES ET SECTEURS D'ACTIVITE DES
OFFICES DE TOURISME 17
1 - LES MISSIONS FONDAMENTALES D'UN OFFICE DE TOURISME 17
2 - LE POINT DE VUE DE LA FEDERATION NATIONALE SUR LES
MISSIONS DES OT 18
3 - L'ACCUEIL ET L'INFORMATION : MISSIONS FONDAMENTALES 20
4 - L'OT, POINT D'APPUI POUR LES ACTEURS DU TOURISME 21
5 - PROMOUVOIR ET VALORISER POUR POUVOIR COMMERCIALISER SA
DESTINATION 22
6 - L'INGENIERIE, INDISPENSABLE POUR UN DEVELOPPEMENT PERENNE
23
CHAPITRE 3 LA LOI NOTRE : L'HEURE DU CHANGEMENT
25
1 - LE COEUR DE LA LOI : LE TRANSFERT DE COMPETENCES 25
2 - DE NOMBREUX CAS COMPLEXES DANS LE DEPARTEMENT DU VAL
D'OISE 26
CONCLUSION PARTIE 1 31
PARTIE 2 LA REVOLUTION NUMERIQUE : QUELS ENJEUX
POUR LES OFFICES DE TOURISME ? 32
CHAPITRE 1 (R)EVOLUTION NUMERIQUE : DE QUOI PARLE-T-ON
? 33
1 - ELEMENTS DE COMPREHENSION DE L'AVENEMENT DU NUMERIQUE
33
2 - L'E-TOURISME, UN TERME NOUVEAU 35
3 - QUELS CHANGEMENTS DANS LE COMPORTEMENT DES TOURISTES ?
37
CHAPITRE 2 L'ACCUEIL, UNE QUESTION MAJEURE POUR LES
OFFICES DE TOURISME A L'ERE DU NUMERIQUE 39
1 - L'ACCUEIL NUMERIQUE, UNE QUESTION NATIONALE POUR UNE
MISSION FONDAMENTALE 39
2 - L'ACCUEIL ET LE NUMERIQUE, DEUX SUJETS LARGEMENT DISCUTES
41
3 - LES REFLEXIONS ACTUELLES SUR L'ACCUEIL NUMERIQUE 43
4 - REUSSIR A INTEGRER LE NUMERIQUE : EXEMPLES 45
4
CHAPITRE 3 LE NUMERIQUE, FACTEUR DE CHANGEMENTS DES
MISSIONS DES OFFICES DE TOURISME 49
1 - REPENSER SA COMMUNICATION, INDISPENSABLE DANS LA
CONJONCTURE ACTUELLE 49
2- VERS LA FIN DES OUTILS DE PROMOTION TRADITIONNELS 51
3 - L'ANIMATEUR NUMERIQUE DU TERRITOIRE, UN NOUVEAU METIER
INDISPENSABLE 53
CHAPITRE 4 L'OFFICE DE TOURISME DU FUTUR : TENDANCES
55
1 - UN LIEU A REPENSER ET A REAMENAGER 55
2 - L'OBNUBILATION DES RESEAUX SOCIAUX 56
3 - L'ACCUEIL « HORS LES MURS », AU PLUS PRES DES
VISITEURS 57
4 - REALITE VIRTUELLE ET ROBOTISATION : FUTUR DU TOURISME ?
58
CONCLUSION PARTIE 2 61
PARTIE III LES OFFICES DE TOURISME VALDOISIENS ET
LE NUMERIQUE : CONTEXTE, ENJEUX ET
ADAPTATIONS 63
CHAPITRE 1 QUEL TOURISME EN VAL D'OISE ?
64
1 - LE VAL D'OISE : UNE OFFRE DIVERSIFIEE AUX PORTES DE PARIS
64
2 - LES OTSI VALDOISIENS : QUELLE ORGANISATION, POUR QUELLE
OFFRE ? 66
CHAPITRE 2 ETAT DES LIEUX DE LA SITUATION NUMERIQUE
DES OFFICES DE TOURISME VALDOISIENS 73
1 - PRESENTATION DE MA MISSION DE STAGE 73
2 - METHODOLOGIE D'ENQUETE SUR LE NUMERIQUE DANS LES OTSI
VALDOISIENS 74
3 - UNE SITUATION NUMERIQUE DEPARTEMENTALE ASSEZ HETEROGENE
75
4 - UN PLAN D'ACTION EN REPONSE AUX BESOINS EXPRIMES PAR LES
OTSI 76
CHAPITRE 3 DES TENTATIVES DE REPONSE AU DEVELOPPEMENT DU
NUMERIQUE DANS LES OTSI DU VAL D'OISE 79
1 - L'APPLICATION MYBALADE, UN DISPOSITIF DEPARTEMENTAL 79
2 - ENGHIEN LES BAINS, VILLE NUMERIQUE 81
3 - DES BORNES TACTILES DELOCALISEES A ROISSY 82
CONCLUSION PARTIE 3 84
CONCLUSION GENERALE 85
BIBLIOGRAPHIE 87
TABLES DES ANNEXES 88
5
Introduction
Mardi 8 Mars 2016 - 14H00. Le Conseil général du
Val d'Oise vient mettre en place au sein de l'office de tourisme de Cergy
Pontoise un nouvel outil, MyBalade. C'est une application mobile, mais aussi
consultable sur ordinateur ou tablette, qui est un outil de découverte
du territoire du Vexin. L'application propose des circuits de randonnées
et tout un tas d'informations géolocalisées. L'occasion de notre
venue, avec ma tutrice de stage, à l'office de tourisme, est la mise en
place de la Leap Motion, interface qui, grâce à l'aide d'un
capteur infrarouge, détecte les mouvements humains pour pouvoir naviguer
au sein de l'application MyBalade. Nous avons répété cette
opération au sein de deux autres offices de tourisme du
département, qui sont en quelque sorte les pilotes de l'opération
qui, si elle a un succès, pourra être étendue à
l'ensemble du département à l'avenir.
« Numérique et offices de
tourisme : contexte, enjeux et perspectives. Le cas des offices de tourisme
valdoisiens ».
Ce thème de recherche est au centre des débats
actuels mais aussi de notre projet personnel et professionnel. En effet, lors
de ma mission chez Val d'Oise Tourisme tout d'abord, le numérique a
été une question centrale. Il a donné lieu à un
diagnostic numérique des offices de tourisme de département, que
j'ai pu établir tout au long de ma mission. Aussi, j'ai pour ambition
personnelle de diriger, au cours de ma carrière, un office de tourisme.
Il m'était donc logique et indispensable de commencer ma
réflexion autour de la structure office de tourisme et d'y constater les
perspectives d'avenir. Enfin, la question de l'e-tourisme étant de plus
en plus prégnante au fil des jours, je comptais contribuer, à mon
niveau, à la réflexion globale qui est menée depuis
quelques années sur ce thème par de nombreux spécialistes.
Le numérique étant un secteur d'avenir, nous n'avons pas eu de
difficultés à trouver des recherches et écrits à ce
sujet. En effet, la littérature au sujet du numérique, et plus
particulièrement liée aux offices de tourisme, est de plus en
plus foisonnante. C'est tout particulièrement le cas dans la revue
ESPACES, revue scientifique du monde du tourisme, qui publie depuis environ
cinq ans de nombreux articles à ce sujet. Pour mener à bien cette
réflexion, nous avons décidé d'opter pour une
méthodologie en cinq étapes, comme décrit dans la page
suivante.
6
7
Nous avons pu, à l'étape 4 de notre
méthodologie, aboutir à la problématisation de notre
recherche. Nous nous sommes donc posé la question suivante :
Dans quelle mesure l'(r)évolution
numérique a-t-elle impacté, impacte et impactera les missions et
l'organisation des offices de tourisme ?
Avant de pouvoir répondre à cette question, il
est important de pouvoir définir clairement les termes de notre sujet,
pour pouvoir fixer ses bases et plonger ensuite dans notre réflexion.
Le terme « numérique » sera utilisé
dans le sens « nouvelles technologies » et « informatique
», et non pas dans le sens « nombre et statistique ». De
nombreux experts parlent aujourd'hui de révolution numérique ou
technologique, comme l'arrivée rapide et massive des nouvelles
technologies dans les pays industrialisés. Cette révolution peut
se situer à différentes époques, en fonction des sources
que l'on a utilisé : fin des années 1990 pour certains,
début des années 2000 pour d'autres. Cela coïncide avec
l'arrivée et la démocratisation d'Internet dans le monde.
Aujourd'hui, on pourrait ajouter à cela le développement des
smartphones et la surutilisation des réseaux sociaux par les nouvelles
générations. C'est donc cette évolution dans notre
société moderne qu'on tentera de décrire et d'en voir les
impacts sur les offices de tourisme.
L'arrivée de ces évolutions numériques a
fait émerger, à la fin des années 90, la notion
d'e-tourisme. Il faut comprendre par là une nouvelle forme de tourisme,
celle de toutes les activités liées au tourisme en ligne, sur
Internet. Cela va des réservations de séjours en ligne, aux sites
de promotion d'offices de tourisme ou encore les nouveaux sites Internet de
comparaison comme Trivago ou Kayak. Les offices de tourisme et syndicats
d'initiative sont les organismes d'accueil et de promotion touristique des
territoires. On décrira leurs missions et les enjeux qui se
présentent à eux au cours de notre réflexion.
Pour répondre à la problématique
posée précédemment, nous avons décidé de
diviser notre étude en trois parties. Dans un premier temps, nous
discuterons la notion d'office de tourisme, son histoire, ses missions et les
enjeux qui se présentent à l'avenir. Nous consacrerons la
deuxième partie de notre mémoire à tenter d'évaluer
l'impact de la révolution numérique sur l'organisation des
offices de tourisme, en analysant chaque secteur de l'office de tourisme qui
pourrait être impacté. Enfin, la troisième et
dernière partie de notre analyse se centrera sur l'étude des
offices de tourisme du Val d'Oise, terrain d'enquête de notre
réflexion.
Partie 1 :
8
Offices de tourisme : contexte, missions et enjeux
9
Chapitre 1 :
Les offices de tourisme français dans l'histoire
: précisions
1 - Naissance et développement des premiers
organismes touristiques
Juillet 1875 - Gérardmer. La première structure
ayant pour objectif de développer le tourisme est née : « Le
Comité des Promenades ». Pendant quelques années, cette
structure est restée la seule en France de ce type. La création
du premier syndicat d'initiative a suivi à Grenoble en 1889. Cette
structure avait pour mission d'accueillir et d'informer les visiteurs qui
venaient dans la cité grenobloise. Ces structures sont alors
gérées par « les élites culturelles locales
»1, qui sont les premiers instigateurs du tourisme
réceptif.
Dix ans plus tard, c'est Annecy qui ouvre son syndicat
d'initiative, toujours dans l'objectif d'accueillir les visiteurs et de les
guider. Puis, au début du XXème siècle, le
développement des offices de tourisme s'accélère et de
nombreuses villes commencent à s'y intéresser. L'état
français décide alors de créer, en 1910, l'office national
du tourisme. Cette structure, peu en vue et quelque peu obsolète laisse
place en 1935 au commissariat général du tourisme. On pourrait
aujourd'hui associer cette structure à Atout France, agence de
développement touristique, qui « contribue au
développement du tourisme français et poursuit cet objectif par
le biais de différentes missions »2.
La première ville à obtenir la
dénomination « office de tourisme » est Saint Pierre de
Chartreuse, petite ville située au coeur des Alpes, en 1905. Il convient
alors de distinguer les syndicats d'initiative des offices de tourisme. En
fait, le syndicat d'initiative est une structure associative émanant de
la volonté de personnes d'une commune voulant accueillir les visiteurs
au sein d'un espace dédié. Aucun objectif n'est fixé.
L'office de tourisme est soumis à une réglementation
spéciale, le code du tourisme. Chaque office signe une convention
d'objectifs avec la
1 Le rôle des syndicats d'initiative dans la
construction de l'identité française de la fin du XIXe
siècle aux années 1970, Thèse anonyme, 2015.
2
http://atout-france.fr/services/profils-et-missions
10
collectivité territoriale avec laquelle il est
rattaché. Ce type de structure est officiellement apparu dans les textes
de loi dans les années 1960.
Le nombre d'office de tourisme s'est accru au fil des
années pour atteindre aujourd'hui un nombre conséquent, 2278.
2 - 2016 : quelle organisation pour les offices de
tourisme français ?
Aujourd'hui, les offices de tourisme français sont
représentés par la Fédération Nationale, Offices de
Tourisme de France. Cette structure a de nombreux rôles et missions,
exposés ci-dessous :
« Représenter et défendre les
intérêts du réseau national des Offices de Tourisme
:
- Interlocuteur privilégié des pouvoirs publics
nationaux (Ministères et Parlement) pour toutes les questions
liées à la règlementation ayant trait directement ou
indirectement aux Offices de Tourisme, au Code du tourisme et aux
collectivités territoriales de manière générale
;
- Interlocuteur privilégié pour le tourisme des
associations nationales d'élus (maires, présidents
d'intercommunalités ou adjoints au tourisme) comme l'Association des
Maires de France (AMF), l'Association Nationale des Elus des Territoires
Touristiques (ANETT), l'Association Nationale des Élus du Littoral
(ANEL), l'Association Nationale des Élus de la Montagne (ANEM) ou
l'Assemblée des Communautés de France (AdCF) ou Stations Vertes
;
- Représentant national des Offices de Tourisme dans
tous les organismes nationaux du tourisme (sièges aux Conseils
d'Administration d'Atout France, APST, Villes et Villages Fleuris, France
Vélo Tourisme, FR-Randonnées, CNPTU, France Stations
Nautiques...).
Contribuer au débat public sur le tourisme et sur
l'évolution des collectivités territoriales:
- Faire entendre la voix des Offices de Tourisme sur les
enjeux liés au tourisme ou aux collectivités territoriales
(rédaction de contributions, participation à des groupes de
réflexion, à des colloques ou à des salons de
collectivités).
11
- Donner une expertise sur les projets de lois et de
règlements ayant trait au tourisme et aux collectivités
territoriales, en proposant des modifications législatives et
règlementaires et en préparant l'application des textes
(interprétation).
Remplir les fonctions de syndicat d'employeurs dans le
cadre de la Convention collective national n°3175 des organismes de
tourisme (secrétariat de la CCN) :
- Négociations au sein de la Commission Mixte Paritaire
de branche : valeur du point annuel et divers accords de branche ;
- Négociations dans le cadre de la Section Paritaire
Professionnelle (sur la formation professionnelle).
Informer et conseiller les adhérents :
- Service d'assistance juridique et sociale pour ses
adhérents en partenariat avec des cabinets d'avocats
spécialisés ;
- Gestion d'une plateforme « extranet »
composée d'une base documentaire partagée (fiches, guides...)
mise à la disposition des adhérents ;
- Information sur l'actualité juridique, politique et
sociale (travail de veille législative et technologique) ;
Communiquer et valoriser les Offices de Tourisme
auprès de différentes cibles :
- Valoriser le rôle de proximité des Offices de
Tourisme dans l'organisation de séjours pour le grand public et les
professionnels, notamment via la plateforme
www.tourisme.fr ;
- Valoriser le rôle de développeur local des
Offices de Tourisme auprès des institutions publiques nationales et
territoriales ;
- Lancer des campagnes de communication nationale sur
différents supports ;
- Mettre en place des stratégies sur les réseaux
sociaux
12
Animer, professionnaliser et faire émerger des
projets collectifs :
- Accompagner les Offices de Tourisme dans leurs
démarches de qualification des services : classement national en
catégorie, démarches Qualité dont l'attribution de la
marque Qualité TourismeTM, qualification des chambres d'hôtes via
« Chambres d'hôtes référence® », tourisme
durable et destinations responsables
- Coordonner les plans de formation régionaux et
organiser des formations spécifiques
- Ingénierie et développement : créer des
projets et actions collectives pour innover.
Etre un lieu de débat et de réflexion
prospective :
- Réfléchir aux évolutions du secteur et
des Offices de Tourisme au sein de différentes commissions
thématiques ou groupes de travail ouverts aux adhérents
(Prospective et Développement ; Hébergements touristiques ;
Qualité et Tourisme durable ; Internet ; Juridique, Management et Social
; Relais Territoriaux ; Formation professionnelle ; Communication)
- Organiser des rencontres régulières :
congrès, séminaires, journées techniques. »3
Automatiquement, c'est cette structure qui a les meilleures
statistiques sur les offices de tourisme. On dénombre alors, selon le
dernier rapport d'activité de la structure, 2278 offices de tourisme en
France et plus de 1100 bureaux d'information touristique (mission d'accueil
exclusivement). « Sans grande surprise, on constate une
majorité d'Offices de Tourisme communaux dans les zones fortement
touristiques du littoral (Provence, Côte d'Azur, Languedoc, Côte
Atlantique, Bretagne, Normandie...) et de la montagne (Alpes...)
».4 Il est donc à noter que toutes les
régions françaises sont pourvues d'offices de tourisme, aucune ne
semble délaisser cet outil.
3
http://www.offices-de-tourisme-de-france.org/la-federation-nationale/role-et-missions/les-missions-de-la-federation-nationale
4
http://www.offices-de-tourisme-de-france.org/actualites/les-chiffres-2016-du-reseau
13
Concernant les syndicats d'initiative, on en dénombre
aujourd'hui 364 même si ce chiffre est difficilement contrôlable
étant donné que la plupart des syndicats d'initiative ne sont pas
adhérents à Office de Tourisme de France et donc n'apparaissent
pas dans les données d'OTF.
? Différentes formes juridiques pour les
offices de tourisme
En fonction de leur volonté et de leurs objectifs, les
offices de tourisme peuvent prendre plusieurs statuts et formes juridiques. En
fait, il existe quatre types de statuts, que nous allons décrire.
L'association loi 1901 : aujourd'hui, 65% des
offices de tourisme ont opté pour ce statut. L'association est alors
constituée de personnes privées (physiques ou morales) La
particularité de ce statut est qu'il n'autorise pas les profits, elle
est « à but non lucratif ». En fait, tous les
bénéfices doivent être réinvestis dans la structure.
Le nombre de structures de ce type est cependant en baisse puisqu'il
était de plus de 95% il y a 7 ans, notamment du fait des réformes
territoriales.
L'EPIC, Etablissement Public à caractère
Industriel et Commercial : l'établissement est alors
rattaché à la collectivité territoriale de
compétence. C'est le maire ou bien le président
d'agglomération ou de communauté de communes qui en est le
président. Aujourd'hui, cela représente 15,5% des offices de
tourisme. La particularité de ce type de statut est que cela donne la
possibilité de percevoir directement la taxe de séjour qui est
appliquée sur le territoire, contrairement aux autres formes juridiques.
Ce statut est souvent appliqué aux grosses structures, ayant une vraie
vocation commerciale.
La régie : il existe en fait deux
types de régie, simple ou autonome. Cela concerne 14,5% des offices de
tourisme. Dans ce type de structure, c'est la collectivité qui est en
charge de l'office de tourisme qui « fournit » le personnel. Dans le
cas de la régie simple, le tourisme sera un simple service de la
collectivité alors que pour la régie autonome, il y a une
certaine autonomie financière.
Les autres statuts, SEM (Société
d'Economie Mixte) et SPL (Société Publique Locale) : ces
deux formes juridiques ne représentent que 2 % des offices de tourisme
en France, soit
14
environ 37 structures. Les collectivités
contrôlent entre 51 et 85% des SEM. La particularité de la SPL est
que toutes les décisions prises au sein de l'office de tourisme le sont
par des élus. Ce statut est donc difficilement compatible avec un office
de tourisme et c'est pourquoi il y en a si peu en France.
Vous trouverez, ci-dessous, un tableau
synthétique5 réalisé par la MOPA, Mission des
Offices de Tourisme et Pays Touristiques d'Aquitaine, regroupant tous les
statuts juridiques cités précédemment.
|
Offices de tourisme avec gestion
Intégrée
|
Offices de tourisme avec gestion
déléguée
|
|
EPIC
|
REGIES (avec autonomie financière et
personnalité morale)
|
Association
|
SEML
|
SPIC
|
SPA
|
Fiscalité
|
Privée
|
Privée
|
Publique
|
Privée
|
Privée
|
Organe délibérant
|
Comité de direction (élus majoritaires )
|
Conseil d'administration ou conseil d'exploitation (élus
majoritaires)
|
Conseil
d'administration (élus minoritaires)
|
Conseil d'administration (élus majoritaires)
|
Qui est
représentant légal ?
|
Le directeur
|
Le
directeur
|
Le
président
|
Le président
|
Le directeur
|
Qui est
ordonnateur
|
Le directeur
|
Le
directeur
|
Le
président
|
Le président
|
Le directeur
|
Qui est
comptable ?
|
Le trésorier principal (ou un agent comptable)
|
Le service comptable
|
Qui recrute le personnel ?
|
Le directeur
|
Le directeur (avis du CA)
|
Le Président
|
Le directeur
|
Affectation directe au budget de la taxe de
séjour
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Non
|
Non
|
5
http://aquitaine-mopa.fr/IMG/pdf/les_differentes_formes_juridiques_de_lot_aout2011.pdf
15
3 - Le classement des offices de tourisme
12 Novembre 2010. Un arrêté est officiellement
promulgué : arrêté fixant les critères de classement
des offices de tourisme. Avant cet arrêté, les offices de tourisme
pouvaient se classer selon des étoiles. Cet arrêté fixe de
nouvelles règles et impose le classement en trois catégories
différentes. Voici la description faite dans
l'arrêté6 :
Catégorie III : « L'office de
tourisme classé dans la catégorie III représente une
structure de petite taille dotée d'une équipe permanente
essentiellement chargée de l'animation du réseau de
professionnels, de l'information des visiteurs et de la collecte de cette
information en vue de sa bonne diffusion à une échelle
principalement locale. Ses missions fondamentales s'exercent sur l'accueil et
l'information. »
Catégorie II : « L'office de
tourisme classé dans la catégorie II correspond à une
structure de taille moyenne intervenant dans une zone géographique
représentative d'un bassin de consommation touristique homogène
et cohérent. Son équipe est nécessairement pilotée
par un responsable ou par un directeur. La structure propose des services
variés plus importants que ceux des offices relevant de la
catégorie III de nature à générer des ressources
propres. L'office de tourisme de catégorie II développe une
politique de promotion ciblée et met en oeuvre des outils
d'écoute de la clientèle de nature à améliorer la
qualité des services rendus et de ceux de ses partenaires oeuvrant dans
sa zone géographique d'intervention. »
Catégorie I : « L'office de
tourisme classé dans la catégorie I est une structure de type
entrepreneurial ayant vocation à fédérer les
professionnels et à développer l'économie touristique dans
sa zone géographique d'intervention laquelle supporte un flux
touristique naturel important de provenance nationale et internationale. Son
équipe polyglotte est nécessairement pilotée par un
directeur. Elle se compose de collaborateurs spécialisés selon
les axes de développement de la structure et du territoire. Elle
déploie des actions de promotion à vocation nationale ou
internationale. La structure propose des services variés de nature
à générer des ressources propres et à justifier une
politique commerciale
6 Arrêté du 12 novembre 2010 fixant les
critères de classement des offices de tourisme
16
déterminée. Le recours aux technologies de
l'information est maîtrisé au sein de la structure. L'office de
tourisme de catégorie I développe une politique de promotion
ciblée et met en oeuvre des outils d'écoute de la
clientèle de nature à améliorer la qualité des
services rendus et de ceux de ses partenaires oeuvrant dans sa zone
géographique d'intervention. Il inscrit ses actions dans une
démarche promouvant la qualité dans le but d'améliorer ses
prestations de service et sa performance globale. »
En fonction de ses capacités et de ses objectifs, un
office de tourisme va donc choisir l'une ou l'autre des catégories.
Selon OTF, 213 offices sont classés en catégorie 1, 252 en
catégorie 2 et 266 en catégorie 3. Autant dire que la loi NOTRe
(qui fera l'objet d'une partie par la suite) promulguée récemment
risque de chambouler ces structures et leur classement.
Pour pouvoir obtenir ces classements, les offices doivent
constituer un dossier et respecter de nombreux critères. Pour les aider
à constituer ce dossier, j'ai réalisé au cours de mon
stage chez Val d'Oise Tourisme une fiche technique à destination des
directeurs et présidents d'office de tourisme pour les aider à
comprendre le classement. Cette fiche est à retrouver en annexes.
Ce premier chapitre nous a donc permis de faire un point sur
les offices de tourisme en France. Comment sont-ils nés, où et
quelle est la situation actuelle des choses. La prochaine partie sera
l'occasion de découvrir quel est le coeur du métier d'un
employé en office de tourisme, et quelles sont les missions des offices
de tourisme ?
17
Chapitre 2 :
Compétences et secteurs d'activité des
offices de tourisme
1 - Les missions fondamentales d'un office de
tourisme
Pour pouvoir avoir une vision générale des
missions d'un office de tourisme, nous nous sommes penchés sur le code
du tourisme, imposé par l'Etat, qui définit les missions de ce
type de structure. Selon l'article L133-3 qui expose les «
dispositions communes applicables aux offices de tourisme », un
office de tourisme «assure l'accueil et l'information des touristes
ainsi que la promotion touristique de la commune ou du groupement de
communes»7.
On retrouve donc ici les deux missions principales des offices
de tourisme : l'accueil/information et la promotion. Aussi, l'article de loi
nous précise certaines choses : «Il contribue à
coordonner les interventions des divers partenaires du développement
touristique local. Il peut être chargé, par le conseil municipal,
de tout ou partie de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la
politique locale du tourisme et des programmes locaux de développement
touristique, notamment dans les domaines de l'élaboration des services
touristiques, de l'exploitation d'installations touristiques et de loisirs, des
études, de l'animation des loisirs, de l'organisation de fêtes et
de manifestations culturelles. L'office de tourisme peut commercialiser des
prestations de services touristiques. » Cette autre partie de
l'article nous indique donc que des missions supplémentaires peuvent
s'appliquer : la coordination avec les autres acteurs touristiques de leur
« région », l'ingénierie ainsi que la commercialisation
de prestations.
Historiquement, comme on l'a vu précédemment,
les offices de tourisme ont été créés pour pouvoir
accueillir les visiteurs et les accompagner dans leur séjour. Cette
mission est aujourd'hui la mission fondamentale de ces structures, même
si, comme on le verra par la suite, l'accueil est de plus en plus «
modifié » par des facteurs externes.
7 Article L133-3 du Code du Tourisme
français
18
2 - Le point de vue de la Fédération
Nationale sur les missions des OT
Offices de Tourisme de France dévoile sur son site
Internet et dans ses différentes publications les missions des offices
de tourisme. La structure consacre un onglet entier dédié
à informer les visiteurs des missions des OT. Elle précise que
les missions peuvent variées «en fonction des
spécificités et de la notoriété touristique des
territoires et des destinations »8. On comprend donc ici
que les missions qui seront données ci-après sont
générales et qu'elles fluctuent en fonction de chaque
territoire.
Voici donc les six missions principales des offices de tourisme
selon OTF : « Accueillir et gérer l'information
:
- Collecter, trier et hiérarchiser l'information
touristique : connaissance fine de l'offre du territoire, organisation de base
de données ;
- Accueillir physiquement, par téléphone, par
correspondance, virtuellement et en mobilité les visiteurs, mais aussi
la population locale ;
- Développer des sites Internet et d'applications
mobiles pour faciliter les séjours (avant, pendant et après) et
mieux diffuser l'offre touristique et commerciale du territoire.
Coordonner les socio-professionnels et tous les acteurs
locaux du tourisme :
- Apporteur d'affaires pour les professionnels du tourisme par
le renvoi quotidien de consommateur (hébergement, restauration,
artisanat, commerce, loisirs, culture) ;
- Fédérer les professionnels autour d'une
identité de territoire et un récit de destination - Accompagner
les professionnels pour améliorer leurs performances (Animation
Numérique de Territoire, club des hébergeurs, journées de
formation...)
- Structurer et contribuer à qualifier l'offre
(incitation des hôtels et campings au classement, qualification des
meublés de tourisme et des chambres d'hôtes ;
- Impliquer les habitants dans la stratégie touristique
du territoire (réseau de greeters, carte d'ambassadeurs, rencontres
habitants/visiteurs).
8
http://www.offices-de-tourisme-de-france.org/les-offices-de-tourisme/les-missions-des-offices-de-tourisme
19
Promouvoir et valoriser les atouts des territoires et des
destinations :
- Assurer la promotion touristique du territoire et de la
destination sur le Net, dans des salons, des EDUCTOUR, des voyages de presse
(en partenariat avec les CDT/ADT et CRT) ;
- Valoriser la destination et l'offre du territoire par
l'édition de guides, de brochures, par la diffusion de newsletters, des
emailings pour capter des clientèles ;
- Concevoir et lancer des campagnes de communication à
différentes échelles et différents supports en fonction
des territoires ;
- Développer des stratégies sur les
réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Pinterest, Google +)
- Suivre l'e-réputation de la destination et le
référencement sur les moteurs de recherche.
Commercialiser la destination :
- Proposer un programme de visites guidées pour
valoriser le patrimoine et la culture du territoire
- Concevoir des produits touristiques en relation avec les
professionnels du territoire (pass musées, séjours
packagés pour individuels ou groupes) ;
- Développer une boutique pour valoriser la production
locale (artisanat, gastronomie, souvenirs...) ;
- Gérer une billetterie pour les visiteurs et la
population locale (spectacles, musées, bateaux de
croisière...).
Développer le tourisme événementiel
et le tourisme d'affaires :
- Piloter des événements et manifestations
sportifs, culturels ou musicaux pour augmenter directement la
fréquentation et la consommation touristiques dans les territoires ;
- Organiser des congrès et des séminaires
professionnels et rechercher des clientèles d'affaires
20
Gérer des équipements collectifs et
développer une cellule d'ingénierie territoriale pour le compte
de la collectivité :
- Assurer la gestion d'équipements collectifs divers
(hébergement, parking, musée, piscine, site culturel ou naturel,
etc...) ;
- Mettre en oeuvre des plans de développement
touristique territoriaux (réalisation de diagnostic, d'étude de
faisabilité, réalisation et mise en oeuvre de plans d'actions de
développement....)
Nous allons désormais nous attacher à
approfondir toutes ces missions et à les illustrer par des exemples,
point par point.
3 - L'accueil et l'information : missions
fondamentales
Accueillir : « Être présent, venir pour
recevoir quelqu'un à son arrivée quelque part »9
Informer : « Faire savoir quelque chose à
quelqu'un, le porter à sa connaissance, le lui apprendre
»10.
Telles sont les définitions données par le
dictionnaire en ligne du Larousse des deux missions principales données
aux offices de tourisme, l'accueil et l'information. Aujourd'hui, les offices
de tourisme sont les seuls organismes institutionnels habilités à
le faire. Ils ont donc un rôle primordial pour les territoires,
étant donné qu'ils sont souvent la porte d'entrée d'un
territoire pour bon nombre de visiteurs.
En 1996, Michel Claude, alors président de la FNOTSI,
aujourd'hui Offices de Tourisme de France, disait que « Bien
accueillir, c'est donc savoir détecter les besoins et faire exprimer la
demande précise, donner des renseignements précis,
c'est-à-dire des renseignements vérifiés et fiables par
rapport à la réalité, et en adéquation avec la
demande du visiteur, pour l'engager à consommer des prestations
touristiques »11. L'accueil est donc ici
considéré comme un moyen de vendre son territoire et non pas
juste l'action d'accueillir le visiteur. On commençait donc à
9
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/accueillir/571
10
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/informer/43007?q=informer#42911
11 M.CLAUDE, Cahier Espaces n°48, 1996, 3p.
21
cette époque à apercevoir l'aspect commercial
des offices de tourisme, auparavant juste considérés comme des
points d'accueil et d'information.
Le conseiller en séjour, ancien agent d'accueil, a donc
aujourd'hui pour mission de connaître parfaitement son territoire pour
ensuite pouvoir orienter ses visiteurs vers ce qu'ils recherchent vraiment.
Pour cela, il accueille physiquement ou virtuellement (téléphone
ou Internet) le client au sein de son office et essaie d'organiser au mieux
l'espace d'accueil pour rendre plus lisible son offre. On verra, par la suite,
que la mission du conseiller en séjour devient de plus en plus
importante du fait des aménagements numériques au sein des
offices de tourisme.
Nous allons désormais voir que l'office de tourisme a
aussi un rôle de relais pour tous les acteurs touristiques de son
territoire de compétence.
4 - L'OT, point d'appui pour les acteurs du
tourisme
« Coordonner les socio-professionnels et tous les acteurs
locaux du tourisme », telle est la deuxième mission des offices de
tourisme selon Offices de Tourisme de France. En effet, l'OT joue un rôle
de relais et d'entremetteur au sein de son territoire de compétence.
L'importance de cette mission va évoluer en fonction du nombre d'acteurs
touristiques du territoire mais aussi en fonction de la taille du territoire de
compétence. Par exemple, l'office de tourisme de Marines, dans le Val
d'Oise, est intercommunal et couvre donc plus 30 communes de sa
communauté de communes. Son rôle de coordonnateur des acteurs du
tourisme est donc largement plus fort comparé à l'office de
tourisme de Viarmes (toujours dans le Val d'Oise) qui est compétent
uniquement sur sa commune.
Cette mission de coordination des acteurs dans le territoire
induit directement la notion d'accompagnement. L'OT est aussi là pour
guider les professionnels qui auraient des besoins ou des prestataires qui
chercheraient à avoir des informations avant de pouvoir s'implanter sur
ce territoire.
Il est primordial pour les OT de pouvoir réussir
à pouvoir coordonner tous les acteurs du territoire. En effet, cela tend
à renforcer le sentiment d'homogénéité de l'offre
si l'office de
22
tourisme réussit à tirer tous les acteurs vers
la même direction. C'est ce à quoi aspire n'importe quel directeur
d'office de tourisme, même si dans la réalité, les choses
sont beaucoup plus difficiles, les prestataires des territoires ayant chacun
des intérêts différents.
Enfin, et c'est plutôt une tendance nouvelle, ce
rôle de coordinateur est aussi en lien avec la population locale.
L'intégration de la population dans les actions des offices de tourisme
est de plus en plus visible aujourd'hui. Les locaux étant les meilleurs
connaisseurs du territoire puisqu'ils le vivent et le pratiquent, ils sont de
plus en plus impliqués dans leur territoire. On l'a notamment vu avec
l'apparition du mouvement « greeters » au début des
années 2000 en France. Les touristes ayant de plus en plus la
volonté d'authentique et de vivre le territoire, les greeters sont ici
pour « accueillir des touristes. Ils offrent de leur temps,
bénévolement et partagent, avec eux, leur passion pour leur
quartier ou leur terroir, lors d'une balade gratuite et d'une vraie rencontre
amicale »12.
Il est donc très important pour un territoire de
réussir à fédérer tous ces acteurs pour rendre
l'offre plus homogène. Penchons-nous désormais à
décrypter le rôle plus « marchand » des offices de
tourisme.
5 - Promouvoir et valoriser pour pouvoir commercialiser
sa destination
Comme on l'a dit précédemment, l'office de
tourisme est une vitrine de son territoire. Il a donc automatiquement la
mission de valoriser au maximum ses atouts pour pouvoir attirer des visiteurs
au sein de son territoire.
Pour cela, il doit faire un état des lieux,
actualisé au fil des jours, des prestations qui sont proposées au
sein de son territoire. Grâce à cela, il pourra créer des
éditions papiers à distribuer aux visiteurs qui viendront au sein
de l'office, mais pas seulement. Il pourra également aller participer
à des salons/forums spécialisés dans le tourisme dans
lesquels viennent s'informer les visiteurs. Même si, ces dernières
années, on observe un intérêt moindre de la part des
offices de tourisme pour ce genre de manifestation. En effet, la part du
numérique dans la
12 http://www.greeters.online/
23
communication des destinations est devenue tellement
importante que les « anciens » moyens de promotion comme les salons
sont devenus moins intéressants. Cela fera l'objet de précisions
dans la suite de notre réflexion.
La commercialisation, elle, est de plus en plus importante
pour les offices de tourisme. Par commercialisation, on entend la vente de
prestations produites par l'OT lui-même, comme les visites guidées
de site ou encore des croisières. C'est devenu un enjeu majeur pour de
nombreux offices de tourisme étant donné les nombreuses
difficultés financières rencontrées récemment.
Cependant, pour pouvoir commercialiser une offre, l'OT doit suivre une
règlementation particulière. Il faut savoir qu'en France, sur les
plus de 2200 OT, seulement 512 (chiffre DGE, mai 2015)13 ont ce
droit de commercialisation, du fait qu'ils soient immatriculé sur Atout
France. L'office de tourisme aura alors la possibilité de vendre des
produits dérivés et de développer un espace billetterie au
sein d'un espace de vente. Il est à noter qu'un office de tourisme est
autorisé à vendre des produits locaux dans une vitrine sans
forcément avoir le droit de commercialisation.
6 - L'ingénierie, indispensable pour un
développement pérenne
Avoir un pôle ingénierie ou développement
au sein de son office de tourisme, voilà un indicateur qui
témoigne de l'importance ou non d'un office de tourisme. En effet, de
nombreux offices de tourisme font le choix de ne pas se porter sur ce secteur,
préférant s'attacher à des services plus « techniques
» comme l'accueil, la communication/promotion ou la vente. Cependant, dans
les offices de tourisme plus « puissants », on retrouve des postes de
« chargé de mission tourisme » ou équivalents. Selon
OTF, les personnes engagées au sein de ce secteur d'activité
auront pour objectif de «mettre en oeuvre des plans de
développement touristique territoriaux (réalisation de
diagnostic, d'étude de faisabilité, réalisation et mise en
oeuvre de plans d'actions de développement....) ». En fait, cela se
rapproche des missions souvent accordés à des cabinets de conseil
en tourisme et de nombreux offices préfèrent donc donner
ponctuellement une mission à un cabinet extérieur plutôt
que d'engager quelqu'un au sein de son équipe. L'argument financier est
souvent cité.
13
http://www.entreprises.gouv.fr/tourisme/offices-tourisme?language=fr
24
Il est indispensable, quand un office en a la
possibilité, de développer ce secteur d'activité. Cela
permet de rendre l'activité de l'office de tourisme plus pérenne.
En effet, en élaborant un plan d'action ou un schéma d'action
touristique, cela permet de planifier des actions et donne une ligne
conductrice à l'équipe. Cela est plus efficace et donne plus
d'assurance à l'équipe, qui n'agit pas juste au coup par coup.
On a donc pu voir, à travers ce chapitre, l'importance
des offices de tourisme pour les territoires, par la diversité des
missions qu'ils mènent : accueil, coordination, communication,
commercialisation ou encore ingénierie. Dernièrement,
l'Assemblée Nationale a voté une loi qui fait aujourd'hui grand
bruit dans les offices de tourisme, la loi NOTRe, qui fera l'objet de notre
prochain chapitre.
25
Chapitre 3
La loi NOTRe : l'heure du changement
1 - Le coeur de la loi : le transfert de
compétences
La loi NOTRe, Nouvelle Organisation Territoriale de la
République a été promulguée le 7 Août 2015.
Elle constitue le troisième volet de la réforme territoriale qui
est menée depuis quelques années, notamment avec le
redécoupage régional de la France.
Ce qui nous intéresse, ici, est de savoir ce que cette
loi implique pour le secteur touristique. Voilà ce que nous dit la loi :
au 1er Janvier 2017, la compétence « promotion du
tourisme » est confiée à l'intercommunalité, dont la
création d'offices de tourisme. Or, cette compétence «
promotion du tourisme » est assez complexe à définir
clairement et porte à confusion. On ne sait donc pas si cela englobe
toutes les missions auparavant confiées aux offices de tourisme (voir
chapitre 2) ou si « promotion du tourisme » signifie simplement
« promotion touristique ». De nombreux débats ont eu lieu et
ont toujours lieu pour pouvoir éclaircir ce point de la loi.
Une chose est en tout cas certaine : les offices de tourisme
devront tous être intercommunaux au 1er Janvier 2017.
Même si l'on peut estimer qu'avec tous les changements que cela engendre,
certaines intercommunalités ne seront pas « en règle »
au 1er Janvier 2017 et que cela devrait prendre plus de temps. C'est
notamment le cas pour les communautés de communes qui possèdent
actuellement plusieurs offices de tourisme. En effet, il faut que ces communes
arrivent à se mettre d'accord pour se regrouper dans un seul office.
Automatiquement, cela entraîne des conflits d'intérêt entre
les différents maires des communes.
Cependant, avec un lobbying très important de
nombreuses stations classées et stations de montagne, certains
aménagements à la loi ont pu être effectués.
Premièrement, si l'intercommunalité
possède une ou plusieurs stations classées en son sein, celles-ci
auront le droit de conserver leur office de tourisme indépendamment du
reste de l'intercommunalité.
Aussi, si « coexistent sur une même commune ou
un même EPCI plusieurs marques territoriales protégées
« que le texte qualifie de » distinctes par leur situation,
leur appellation ou leur mode
de gestion » comme c'est le cas de la commune de
Saint-Martin-de-Belleville en Savoie (Les Ménuires et Val Thorens),
là aussi, l'EPCI peut créer ou maintenir un Office de Tourisme
distinct pour chacun « des sites disposant d'une marque territoriale
protégée » (article L. 133-
1 complété par l'article 68 de la loi NOTRe
»14.
Pour nous rendre compte du changement que cela entraîne
pour les communes, nous allons désormais nous appuyer sur une
expérience que j'ai vécue dans le cadre de mon stage au sein de
Val d'Oise Tourisme.
2 - De nombreux cas complexes dans le
département du Val d'Oise
Lors de mon expérience au sein de Val d'Oise Tourisme,
j'ai été amené à travailler sur les offices de
tourisme du département en effectuant un état des lieux de leurs
besoins sur plusieurs thématiques différentes. Etant donné
le contexte actuel, certaines choses ont été plus difficiles
à analyser puisque les offices de tourisme sont en pleine
réflexion quant à leur avenir. En effet, la récente
promulgation de la loi NOTRe va bouleverser leur fonctionnement et fortement
influer sur leur avenir. Certaines structures ne savent pas encore si elles
vont subsister. Pour faire un point sur la situation, nous avons fait une carte
de la situation actuelle des choses en fonction de leur
intercommunalité.
26
14
http://www.offices-de-tourisme-de-france.org/actualites/loi-notre-adoptee-quest-ce-qui-change-pour-les-offices-de-tourisme
28
Pour pouvoir mesurer l'impact pour chacune des
intercommunalités, nous allons désormais nous attarder à
décrypter la situation pour chacune d'elles et voir la complexité
de chaque situation.
4 Communauté de communes de Vexin Val
de Seine
On peut dire assez facilement que c'est
l'intercommunalité qui aura le moins de problèmes auxquels se
confronter étant donné qu'aucun office de tourisme n'est
présent sur son territoire. Néanmoins, un bureau d'information
touristique existe tout de même au château de La Roche Guyon,
à l'ouest du département. L'intercommunalité songerait
peut être à l'avenir à le transformer en office de
tourisme, même si rien est officiel.
4 Communauté de communes de Vexin
Centre
Cette communauté de communes est déjà
dotée d'un office de tourisme intercommunal, celui de la commune de
Marines, au centre de l'intercommunalité. Pas de changement donc en
prévision au sein de cette intercommunalité.
4 Communauté d'agglomération de
Cergy Pontoise
Là non plus, pas de changement en prévision
étant donné que l'agglomération de Cergy Pontoise
possède déjà un office de tourisme qui est
compétent sur toute la communauté d'agglomération.
4 Communauté de communes de Sausseron
Impressionnistes
Dans cette intercommunalité, une seule commune
possède un office de tourisme : Auvers sur Oise. On peut donc penser que
l'intercommunalité va décider d'implanter l'office de tourisme
intercommunal dans cette même ville, même si rien ne l'y oblige. En
effet, la communauté de communes peut décider d'implanter l'OT
dans une toute autre ville. Cela pose aussi le problème de la taxe de
séjour puisque Auvers sur Oise était jusqu'ici la seule à
bénéficier de cette taxe et, avec la loi NOTRe, elle devra la
partager avec l'ensemble des communes de l'intercommunalité. Aux
élus des différentes communes donc de s'entendre.
29
4 Communauté de communes du Haut Val
d'Oise
C'est une des situations les plus complexes du
département. En effet, dans cette intercommunalité, on retrouve
pas moins de quatre communes qui sont équipés d'un office de
tourisme : Parmain, l'Isle Adam, Mériel et Méry sur Oise. Par le
nombre de visiteurs qu'elle reçoit chaque année, la commune de
l'Isle Adam pourrait apparaître comme la commune la plus « apte
» à recevoir l'office de tourisme intercommunal. Cependant, dans la
réalité, c'est beaucoup plus difficile, politiquement parlant.
Aux élus des différentes communes donc de s'entendre pour aboutir
à une situation qui conviendrait à tout le monde avant Janvier
2017...
4 Communauté de communes de Val
Parisis
Cette intercommunalité est animée par deux
syndicats d'initiative dans les communes de St Leu la Forêt et de
Cormeilles en Parisis. Ce territoire n'est pas éminemment touristique
à proprement parler et les autres communes ont d'autres
préoccupations que le tourisme. On peut donc penser que les deux
syndicats d'initiative pourront subsister, mais qu'il y a aussi la
possibilité de créer un office de tourisme intercommunal, selon
le souhait de la communauté de communes.
4 Communauté de communes de Carnelle -
Pays de France
Trois offices de tourisme présents actuellement au sein
de cette intercommunalité : Asnières sur Oise, Viarmes et St
Martin du Tertre. Pendant les réunions auxquelles j'ai pu assister, les
relations étaient plutôt cordiales entre les trois
présidents d'office de tourisme. Une bonne entente entre eux quant
à la constitution d'un seul office de tourisme intercommunal semble tout
à fait envisageable. Cependant, cela reste l'avis des présidents
d'OT, et en aucun cas ils entrent dans les négociations pour la
création de l'OT intercommunal, la communauté de communes
étant la seule institution compétente. Attendons alors la
décision qui sera prise avec prudence...
4 Communauté de communes de Plaine
Vallée
Enghien les Bains, station classée et Montmorency.
Telles sont les deux communes qui disposent d'un office de tourisme dans cette
intercommunalité. Etant donné que les stations classées
ont un statut particulier dans la loi NOTRe (voir partie
précédente), on peut envisager
30
plusieurs scénarios. En effet, Enghien les Bains
pourrait rester avec son office de tourisme communal et laisser l'office de
tourisme intercommunal à Montmorency et le reste de
l'intercommunalité. On pourrait aussi envisager que l'OT d'Enghien les
Bains reste le seul OT de l'intercommunalité en faisant «
disparaître » celui de Montmorency. Plusieurs scénarios
possibles donc...
4 Communauté de communes du Pays de
France
Luzarches étant la seule commune possédant un OT
dans cette intercommunalité, on pourrait penser que la situation est
assez lisible et facile. Cependant, plusieurs facteurs viennent perturber
l'organisation de cet office de tourisme. En effet, serait en pourparlers le
rapprochement de cette intercommunalité de celle de Carnelle Pays de
France. Luzarches serait donc intégrer dans la négociation
concernant cette autre intercommunalité. Mais cela est encore plus
complexe que cela. En effet, un rapprochement de l'OT de Roissy a
été engagé tout récemment... c'est ce que nous
allons voir pour la prochaine intercommunalité.
4 Communauté de communes de Roissy
Pays de France
C'est la situation la plus complexe à laquelle j'ai pu
assister. En effet, dans cet intercommunalité, 2 communes
possèdent un office de tourisme : Roissy et Ecouen. Une décision
a été prise tout récemment par les différents
acteurs de cette communauté de communes : l'office de tourisme de Roissy
absorberait les offices de tourisme d'Ecouen et de Luzarches. En effet, d'un
commun accord entre les maires des différentes communes, il a
été décidé de rapprocher Luzarches, commune d'une
toute autre intercommunalité, de Roissy. Roissy étant devenu tout
récemment station classée, cela rend les choses encore un peu
plus complexe. De nombreux enjeux politiques sont en jeu et il est difficile de
pouvoir s'exprimer là-dessus, étant donné les conflits
d'intérêt entre chaque acteur. De plus, des mécanismes
juridiques complexes interviennent et il m'est donc compliqué de suivre
ce « dossier ». Attendons donc la décision finale.
31
Conclusion Partie 1
Cette première partie de notre réflexion a
été l'occasion pour nous de présenter les offices de
tourisme dans leur globalité : leur histoire, leurs missions et les
enjeux qui se présentent à eux.
Au cours du premier chapitre, nous avons pu observer
l'histoire des offices de tourisme français. Depuis 1878 et la
création du comité des Promenades à Gérardmer, de
nombreuses évolutions ont pu être constatés. Le nombre
d'offices de tourisme n'a cessé d'augmenter jusqu'à aujourd'hui,
chaque commune ayant la volonté de créer son propre OT, vitrine
de son territoire. On a pu ensuite voir que la Fédération
Nationale jouait un grand rôle pour les offices de tourisme, c'est cet
organisme qui est en lien constant avec les plus hautes instances de l'Etat.
Cette fédération nous a donc précisé qu'elles
étaient les missions principales des OT aujourd'hui. Enfin, et c'est
d'autant plus important dans le contexte actuel de la réforme
territoriale, on a pu se rendre compte de la multiplicité des statuts et
formes juridiques qui existait pour les offices de tourisme.
Dans le second chapitre, on est en train au coeur du
métier des offices de tourisme, en détaillant les missions de
chacun d'eux. Hormis l'accueil et l'information qui restent les
compétences historiques des OT, on a pu observer que de nombreuses
missions sont venues se greffer à celles-ci. Que ce soit la
commercialisation, la promotion, la coordination des acteurs ou encore
l'ingénierie, compétence indispensable pour la
pérennité des offices de tourisme aujourd'hui.
Finalement, on a pu s'insérer au coeur des
réflexions actuelles des offices de tourisme, qui se portent
essentiellement aujourd'hui sur la loi NOTRe. En effet, de par le chamboulement
que cela provoque pour toutes les intercommunalités, les offices de
tourisme sont plongés au coeur des questions autour de leur avenir.
Va-t-on subsister ? Fusionner ? Disparaître ? Autant de questions
auxquelles ils doivent faire face.
Désormais, notre étude va se tourner vers un
autre enjeu qui se présente et bouleverse le fonctionnement et
l'organisation des offices de tourisme : la révolution
numérique.
32
Partie 2
La révolution numérique :
Quels enjeux pour les offices de tourisme ?
33
Chapitre 1
(R)évolution numérique : de quoi
parle-t-on ?
1 - Eléments de compréhension de
l'avènement du numérique
31 Mars 2014 - L'éducation nationale crée la
Direction du Numérique pour l'Education, « pour faire entre
l'école dans l'ère du numérique »15.
La volonté du gouvernement est d'assurer aux enfants, dès leur
plus jeune âge, une certaine « éducation numérique
». Cela montre bien à quel point le numérique a pris
aujourd'hui une place très importante dans notre
société.
Plus globalement, on parle de « révolution
numérique ». L'ITU, l'institution des Nations Unies
spécialisé dans les technologies de l'information et de la
communication définie cette révolution de la sorte :
« La croissance rapide des technologies de
l'information et de la communication et l'innovation dans les systèmes
numériques sont à l'origine d'une révolution qui
bouleverse radicalement nos modes de pensée, de comportement, de
communication, de travail et de rémunération. Cette
"révolution numérique" ouvre de nouvelles perspectives à
la création du savoir, à l'éducation et la diffusion de
l'information. Elle modifie en profondeur la façon dont les pays du
monde gèrent leurs affaires commerciales et économiques,
administrent la vie publique et conçoivent leur engagement politique.
Elle permet de fournir rapidement une assistance humanitaire et des soins de
santé et d'envisager autrement la protection de l'environnement. Elle
offre même de nouveaux débouchés à l'industrie des
divertissements et des loisirs. L'accès à l'information et au
savoir, qui est indispensable à la réalisation des objectifs de
développement énoncés dans la Déclaration du
Millénaire, peut améliorer le niveau de vie de millions de
personnes de par le monde. En outre, l'amélioration de la communication
entre les peuples contribue à la résolution des conflits et
à la réalisation de la paix mondiale »16.
15
http://www.education.gouv.fr/cid77084/direction-du-numerique-pour-l-education-dne.html
16
https://www.itu.int/net/wsis/basic/faqs_answer.asp?lang=fr&faq_id=42
34
Pour aboutir à cette révolution, de nombreuses
créations et innovations se sont succédé, et nous allons
préciser quelques-unes des plus importantes.
A la fin de la seconde guerre mondiale apparaît la
première forme « d'ordinateur », sous la houlette d'un
génie britannique des mathématiques, Alan Turing. Il est
considéré par de nombreux spécialistes comme le
père fondateur de l'informatique, par toutes les réflexions qu'il
a mené. Après ces prémisses se développe la
première forme de réseaux d'ordinateurs, ARPANET, par les Etats
Unis. On peut considérer ce réseau comme étant
l'ancêtre d'Internet. Dans les années 70, les particuliers les
plus privilégiés commencent à pouvoir avoir accès
à des ordinateurs. La décennie suivante, on observe une
réduction de la taille des ordinateurs, jusqu'ici très imposants.
La vente d'ordinateurs commence à se démocratiser et de
nombreuses familles accèdent à cette machine.
En 1991, on observe un tournant en France : l'arrivée
d'Internet, qui est une véritable révolution pour le quotidien
des familles. Des informations jusqu'ici très peu accessibles peuvent
désormais être consultées sur un ordinateur, en quelques
clics. Au fil des années, la vitesse du débit va
s'accélérer pour aboutir à ce que l'n connaît
aujourd'hui.
Entre temps, de grandes entreprises comme Google ou Microsoft
se sont créées et développées. Ce sont elles qui
détiennent la majorité des informations qui circulent sur le
web.
Les ordinateurs se réduisent de plus en plus et on voit
l'arrivée de nouveaux outils comme les tablettes, les smartphones etc...
Internet est accessible partout, tout le temps et sur n'importe quel support.
Dans les années 2000, on observe une véritable explosion du
numérique, tout le monde est équipé et un
phénomène sans précédent va arriver : les
réseaux sociaux.
En effet, Facebook, Twitter ou plus récemment Instagram
ou Snapchat ont considérablement changé les habitudes de nos
sociétés, tout particulièrement les jeunes
générations qui ont pu accéder à cela dès
leur plus jeune âge.
Aujourd'hui, il faut savoir qu'il y a plus de 3 milliards
d'internaute sur la planète, dont 68% sont inscrits sur au moins un
réseau social. Selon une récente étude menée par
l'institut statistique IPSOS, les jeunes de 13 à 19 ans passeraient plus
de 13h30 par semaine sur Internet, soit environ deux heures par jour.
35
N'étant pas un spécialiste de l'informatique, le
but n'est pas de faire un diagnostic précis de l'avènement de
l'informatique et de la révolution numérique mais de poser des
bases, montrer les grandes tendances qui ont modifié notre quotidien.
Voyons désormais l'impact que cette révolution a et a eu sur le
secteur qui nous intéresse, le tourisme.
2 - L'e-tourisme, un terme nouveau
Avec le développement de tous les outils que l'on a vu
précédemment est arrivé un nouveau terme dans le jargon
touristique : l'e-tourisme. Apparu au début des années 2000, on
peut le définir comme l'ensemble des activités touristiques qui
sont liées à Internet. C'est la définition la plus simple
et la plus utilisée.
A l'intérieur de cette définition, on peut
ajouter qu'il y a deux types d'acteurs concernés par l'e-tourisme : ceux
de l'offre et ceux de la demande. Voici donc un tableau récapitulatif de
tous les acteurs concernés par ce secteur.
Les acteurs de l'e-tourisme
Offre
|
Demande
|
Public
|
Privé
|
Touristes
|
Offices de tourisme et destinations
|
Sites de réservation
(hébergement, transport...)
|
CDT et CRT
|
Comparateurs en ligne
|
Atout France et organismes nationaux du tourisme
|
Blogueurs
|
Agences de voyages
|
Guides et magazines spécialisés
|
36
Les organismes publics du tourisme, comme les offices de
tourisme ou les CDT sont des acteurs à part entière de
l'e-tourisme. En effet, par les actions de promotion et de communication qu'ils
entreprennent sur les réseaux sociaux ou sur leur site propre, ils
prennent pleinement part au développement de ce secteur. C'est un
secteur très important pour ces structures. Certaines destinations vont
même jusqu'à vendre certaines prestations directement sur leur
site Internet. C'est notamment le cas des sites internet des stations de
montagne, qui peuvent vendre des forfaits de ski en ligne par exemple.
Les sites de réservation en ligne sont devenus les plus
fréquentés du web. Selon une enquête menée par le
cabinet Raffour Interactif, 77% des français partis en vacances en 2016
ont réservé et préparé leur séjour en ligne.
Et ce chiffre est en constante augmentation. Booking, acteur
méga-puissant de l'industrie hôtelière, est aujourd'hui un
des leaders mondiaux de la réservation touristique, grâce au site
internet qui recense un nombre incalculable d'hôtels dans le monde
entier. Il est à noter que dans ce secteur de la réservation en
ligne est arrivé un nouvel acteur ces dernières années,
Airbnb. Ce site internet de partage de locations de particuliers est
aujourd'hui devenu un acteur majeur de l'industrie hôtelière. De
plus en plus de touristes passent par cette plateforme pour réserver
leur séjour : plus de 4 millions de français l'ont utilisé
entre septembre 2014 et août 201517.
Les comparateurs en ligne sont aussi de plus en plus nombreux
et de plus en plus utilisé. En effet, dans le contexte économique
actuel, on est toujours à la recherche du prix le moins
élevé pour faire la meilleure affaire possible. Ces sites sont
donc l'opportunité d'effecteur très facilement, sans trop de
recherches, le meilleur choix possible. On retrouve ici des sites comme
Trivago, Kayak ou encore Liligo. Cela va souvent de pair avec les sites d'avis
en ligne comme TripAdvisor. De plus en plus, avant de réserver un
hôtel ou un restaurant, le touriste va regarder la note qui a
été donner à cette structure et consulter les avis de
personnes déjà passées par ici pour savoir si la structure
est fiable et correspond à ses attentes. Il faut savoir qu'en France par
exemple, plus de 5000 avis sont déposés tous les jours sur les
pages des prestataires sur TripAdvisor.
17
http://www.marianne.net/airbnb-millions-chiffre-affaires-seulement-69168-euros-impots-france-2015-100244966.html
37
Les blogueurs sont des acteurs émergents de
l'e-tourisme. C'est un phénomène assez récent mais qui est
de plus en plus exploité. En effet, de nombreuses personnes se lancent
chaque jour dans l'expérience du blogging voyage. Ces personnes, quand
elles en vivent, sont rémunérées par des destinations pour
venir en voyage et ensuite en faire la promotion sur leur blog. Plus le blog
est consulté, plus le blogueur aura de demandes par les destinations.
C'est un nouvel outil de promotion et de communication pour les destinations,
qui peuvent, à travers un blogueur, toucher directement la cible qu'il
convoite.
Les agences de voyage, historiquement physiques avec un
contact direct avec le client se sont lancés il y a peu sur Internet.
C'est aussi une solution pour ne pas se faire complètement
dépasser par les sites de réservation en ligne et continuer
à subsister.
Enfin, on peut citer les guides de voyage papier, comme Lonely
Planet ou encore Le Routard qui mise aujourd'hui sur leur site internet pour
inciter les touristes à acheter leur version papier. Ces sites se
rapprochent un peu de la forme TripAdvisor, avec une description des
destinations, ce qu'il faut faire, ne pas faire mais avec l'avis d'experts de
la destination et non pas de touristes laissant leur avis.
Tout cela a forcément un impact sur la façon de
voyager des touristes. Que ce soit avant, pendant ou après le voyage.
Nous allons désormais voir quels changements cela a-t-il
entraîné sur la comportement des touristes.
3 - Quels changements dans le comportement des
touristes ?
Selon la Fédération e-commerce et de vente
à distance, le tourisme aurait généré 32% du
chiffre d'affaire du e-commerce en France, soit près de 18 milliards
d'euros. On a assisté depuis quelques années à un
véritable bouleversement dans le comportement des voyageurs pour
préparer leur voyage. En 2016, près de 77% des français
partis en vacances ont préparé leur séjour via Internet.
Et ce chiffre ne va cesser d'augmenter chaque jour.
On peut, en trois parties, décliné le comportement
d'un touristonaute lors de son voyage :
- La préparation : le voyageur se renseigne sur les
destinations, les compare. Une fois la destination choisie, il va comparer les
prix via des sites spécialisés, que ce soit
38
pour l'hébergement ou pour le transport. Cette
étape passée, il va programmer son séjour en allant voir
sur le site de la destination les choses à voir et à faire.
- Pendant le séjour : le touriste, en fonction de son
âge et de son attrait pour le numérique, va publier et partager
ses vacances sur les réseaux sociaux comme Facebook, Snapchat ou
Instagram. De même, il va consulter sur son mobile ou sa tablette,
emmené avec lui, ce qu'il peut faire aux alentours, sans
forcément se rendre dans un office de tourisme.
- Après le séjour : le touristonaute va publier
sur les réseaux sociaux ses souvenirs de vacances, et, dans une certaine
mesure, donner son avis sur les activités qu'il a pratiqué ou les
sites qu'il a visité. Pour cela, il va se rendre sur des sites comme
TripAdvisor pour noter et commenter les pages qui le concerne.
Ceci est un bref aperçu du comportement type d'un
touriste qui a vraiment intégré le numérique dans le
déroulement de son voyage. Ce profil n'est pas universel et est
applicable qu'à un certain type de personnes, majoritairement les
tranches d'âge plus jeunes, 18-30 ans. Cependant, ce profil est de plus
en plus fréquent de nos jours et il est indispensable pour les
destinations et les offices de tourisme de s'adapter à ce changement de
comportement.
On peut, visiblement, se poser la question suivante :
l'arrivée du numérique entraîne-t-elle une réduction
de l'accueil physique au sein des offices de tourisme ? On tentera de
répondre à cette question dans le chapitre suivant.
39
Chapitre 2
L'accueil, une question majeure
pour les offices de tourisme à l'ère du
numérique
1 - L'accueil numérique, une question nationale
pour une mission fondamentale
On l'a vu préalablement, l'accueil est une mission
fondamentale voire LA mission des offices de tourisme. Avec l'arrivée
des nouveaux outils numériques, les offices de tourisme sont en pleine
réflexion pour pouvoir s'adapter aux changements de comportement des
visiteurs et leur proposer des outils innovants.
Cette question est tellement importante qu'Atout France,
l'agence de développement touristique de la France a effectué une
très grosse étude intitulée « Accueil
numérique dans les offices de tourisme »18. Nous
allons donc exposer ce que propose Atout France pour accompagner les offices de
tourisme français.
Tout d'abord, l'agence évoque le terme d'indicateur
d'attractivité des offices de tourisme, qui, selon elle, a
été modifié avec l'arrivée du numérique. En
effet, l'attractivité d'un office de tourisme ne peut plus se mesurer
seulement avec le nombre d'entrées et de visiteurs dans l'office de
tourisme mais il faut maintenant ajouter le nombre de visites et de
consultations du site Internet. Ils estiment le nombre de demandes par Internet
3 à 10 fois supérieur à celui des contacts physiques au
sein de l'office de tourisme.
Le numérique aurait aussi, logiquement, fait baisser le
nombre de demandes papiers (courrier) des visiteurs. Une demande peut
désormais s'effectuer directement sur le site via un formulaire de
contact ou bien par mail.
Pour répondre à tous ces changements, Atout
France propose une stratégie en sept étapes pour penser son
accueil numérique, stratégie reprise d'un travail effectué
par la MOPA, Mission pour les offices de tourisme du Pays Aquitain :
18 ATOUT France, Accueil numérique dans les
offices de tourisme, 83p, 2013
40
Etape 1 : Les 5 demandes les plus
exprimées
- Réfléchir avec l'équipe d'accueil aux 5
demandes les plus exprimées à l'office. Etape 2 : La
segmentation de la clientèle
- Segmenter les principales cibles de clientèles qui
passent à l'office de tourisme. - Faire correspondre les principales
demandes et les besoins exprimés.
- Evaluer en nombre ou en pourcentage ces clientèles pour
mesurer le poids de ces demandes.
- Auto-évaluer la qualité du service rendu
actuellement. Etape 3 : Les 3 enjeux principaux pour l'Office de
tourisme
- Définir clairement les objectifs de la mise en place de
l'accueil numérique. Finalement, en tant que manager, quels sont mes
trois enjeux principaux ?
Etape 4 : Les scénarios dans l'Office de
tourisme
- Imaginer des scénarios d'aménagement de l'office
de tourisme. Ces scénarios insisteront sur le comportement de l'usager
afin de croiser les objectifs, les cibles/demandes, les actions prévues
et les moyens envisagés pour y répondre.
Etape 5 : Mise en question/regards
croisés/créativité
- Confronter sur place les premières étapes de
travail et les scénarios avec une équipe externe (AMO, Relais
Territorial, etc.). Le cas échant, d'autres collègues du
réseau peuvent aussi intervenir pour enrichir le projet de leurs
expériences.
Etape 6 : Les outils possibles et leurs
rôles
- Déterminer l'adéquation des outils finalement
sélectionnés avec les comportements analysés de
l'usager.
- L'écriture du cahier des charges peut alors
démarrer (avec l'appui d'une AMO par exemple).
41
Etape 7 : Médiation et organisation
interne
- Envisager l'évolution de l'organisation en termes de
Ressources Humaines
- Quelle nécessité de médiation pour les
usagers, pour l'équipe?
- Quelle organisation du conseil en séjour par rapport
à la diffusion de l'information
brute ?
- Quelle signalétique à l'intérieur des
locaux ?
Indiscutablement, cela peut être un bon outil pour un
office de tourisme qui souhaiterait mettre en place une stratégie
numérique. On peut cependant se demander si ce document a
été directement transmis aux offices de tourisme.
Personnellement, en rencontrant certains offices de tourisme, ils
étaient loin d'avoir conscience que ce genre d'aide était
à leur disposition. Aussi, cette stratégie semble plutôt
adaptée à des offices de tourisme d'assez grande taille et semble
exclure les offices de tourisme à taille humaine.
Il était question ici de simplement entrevoir ce que
pouvait penser et proposer un organisme comme Atout France sur la question de
l'accueil. L'accueil est au coeur du métier de l'office de tourisme et
est aujourd'hui central dans les réflexions des institutionnels. Voyons
désormais ce que peuvent penser les professionnels du tourisme.
2 - L'accueil et le numérique, deux sujets
largement discutés
Etant donné le fait que le numérique prend une
part de plus en plus importante dans notre société et dans le
tourisme, on observe une croissance assez importante du nombre de sujets qui
lui est consacré.
Les Rencontres Nationales de l'etourisme institutionnel, par
exemple, en sont à leur 12ème édition cette
année. L'objectif premier de ces rencontres est de «
d'accompagner et d'orienter les gestionnaires de destination dans
l'évolution de leurs métiers face aux nouvelles
42
technologies et au numérique
»19. C'est l'occasion pour de nombreux professionnels du
tourisme de venir à la rencontre d'acteurs du e-tourisme (pas moins de
800 participants) et d'être informer des nouvelles tendances de leur
métier, des futures évolutions. Cet évènement n'est
pas le seul de ce type. On pourrait également citer le salon de
l'e-tourisme organisé par le CDT du Var, qui en est à sa 8
ème édition. Même principe que pour les rencontres
citées précédemment, hormis le fait que le salon soit
ouvert à tous les professionnels du tourisme et pas uniquement les
institutionnels. Enfin, on peut évoquer les Francophonies de
l'e-tourisme, qui se tiennent depuis cinq éditions au Canada. La
dernière édition avait pour thème la destination
touristique intelligente : besoins, attentes et aspiration des voyageurs. On
voit donc bien la multiplication de ce genre de rencontres ou de salons pour
essayer de réunir les acteurs et tendre vers le même objectif.
Aussi, on a observé depuis quelques années un
décuplement d'articles et de publications sur le thème de
l'accueil et du numérique. En effet, il n'y a qu'à prendre pour
exemple la revue ESPACES, revue de référence sur la recherche en
tourisme, qui a publié de nombreux articles à ce sujet. Elle a
notamment réservée un numéro entier en Mai-Juin 2015 au
sujet suivant : « L'accueil à l'heure du numérique
».
Enfin, on a pu constater l'augmentation significative du
nombre de sites internet ou de blogs consacrés à l'e-tourisme. En
effet, ces sites, très actifs sur la veille en tourisme, sont de plus en
plus nombreux. Que ce soit e-tourisme.info, blog alimenté par le
directeur de la MOPA, Jean Luc Boulin, très au fait des dernières
tendances. Ou bien le site de la DGE,
veilletourisme.fr qui informe des
dernières tendances et publie quelques chiffres sur le tourisme. Ou
encore les nombreux
scoop.it, site internet pour publier des
articles, consacrés à l'office de tourisme du futur et à
l'accueil numérique.
Les écrits et publications sur ce sujet ne manquent
donc pas. Nous allons désormais voir les principales informations qu'il
faut retenir de toutes ces publications.
19 http://rencontres-etourisme.fr/
43
3 - Les réflexions actuelles sur l'accueil
numérique
Avant de commencer à discuter des réflexions
actuelles sur l'accueil numérique au sein des offices de tourisme, il
faut rappeler que seulement 10% des voyageurs d'une destination se rendent dans
un office de tourisme au cours de leur séjour. Une fois cette
information donnée, on peut commencer à réfléchir
sur les stratégies à adopter.
Etant donné la place d'Internet et du numérique
aujourd'hui, on peut considérer que le site internet d'un office de
tourisme est primordial. En effet, il constitue un « pré-accueil
» du visiteur. Il est donc très important que ce site soit bien
réalisé pour que, quand le visiteur viendra dans l'office de
tourisme, il soit déjà bien informé. Cela doit être
intégré dans la stratégie d'accueil de l'office de
tourisme.
Selon les auteurs de la revue ESPACES consacrée
à l'accueil numérique que nous évoquions
précédemment, l'enjeu principal pour un OT serait de «
définir une stratégie d'accueil en intégrant les
possibilités offertes par le numérique »20.
Autrement dit, il est crucial de faire de l'accueil et du numérique une
seule et même composante, et non pas de voir cela comme deux choses
différentes.
Selon J-B Soubaigné, responsable des stratégies
numériques à la MOPA, il y aurait quatre principes de bases pour
réussir sa stratégie d'accueil numérique :
- « se mettre à la place du visiteur
(scénarios d'usage, équipements utilisés,
information recherchée, acte d'achat)
- penser au renouvellement des contenus et des
contenants (mise en scène de l'offre par le contenu,
évolution constante des supports et terminaux, portabilité de
l'information)
- réfléchir systématiquement
à la complémentarité entre l'humain, le papier et le
numérique (valeur ajouté de l'expertise du
conseiller en séjour, efficience du support utilisé en fonction
de l'information délivrée, médiation
numérique)
20 Revue ESPACES, L'accueil à l'heure du
numérique, 66p, 2014
44
- vendre son territoire
(activités de loisirs, lieux de visite, visites
guidées, boutique, apporteur d'affaire et développement de
l'autofinancement) »21
En fait, un des enjeux principaux résident dans la
capacité des offices de tourisme à mettre en scène
l'information et la scénographie de la relation, selon les auteurs de la
revue dont nous parlions précédemment. Toute une organisation
doit être mise en place pour permettre au numérique de prendre
réellement sa place au coeur de l'office de tourisme. Cela ne doit pas
être un objet isolé.
Autre point souvent relevé par les chercheurs, c'est la
place du conseiller en séjour dans le dispositif numérique. En
effet, certaines personnes (dont certaines que j'ai pu rencontrer au cours de
ma mission) sont réticentes à l'idée d'intégrer des
outils numériques dans leur espace puisque, selon elles, cela
abaisserait le niveau du conseiller en séjour. Au contraire, il faut
voir le numérique comme un moyen de répondre aux demandes types,
aux informations facilement accessibles que l'on peut rentrer directement dans
une base de données pour borne ou tablette : météo,
agenda, carte... Le conseiller en séjour est là pour donner des
informations qualitatives, pour répondre aux questions des visiteurs, et
donner un avis plus subjectif. Le numérique est un outil du conseiller
en séjour, et non pas un substitut. C'est un outil qui peut
améliorer le service proposé par le conseiller en séjour,
qui, tablette à la main, peut aller directement vers le visiteur.
L'aménagement des offices de tourisme est aussi
largement discuté par les spécialistes. En effet, comme on l'a
dit précédemment, le numérique doit être totalement
intégré à la stratégie d'accueil de l'office de
tourisme. Et cela passe aussi par un aménagement adapté aux
outils numériques pour une bonne intégration. Différentes
composantes doivent être « respectées » : suppression
des banques d'accueil « à l'ancienne », création
d'espaces conviviaux de consultation, présence d'un réseau wifi
gratuit..
Enfin, et c'est très important, les chercheurs
insistent sur la nécessité de préparer le personnel
d'accueil à ces outils numériques. Pour qu'ils soient
parfaitement intégrés dans le processus d'accueil, tous les
outils doivent être maîtrisés par les conseillers en
séjour pour une meilleure
21 J-B SOUBAIGNE, Le numérique dans les offices
de tourisme Entre maturité et culture de l'innovation, Revue ESPACES
n°324, 5p, 2014
45
utilisation. On peut avoir toutes les tablettes, bornes,
ordinateurs que l'on veut, s'ils ne sont pas bien utilisés, cela aura un
effet négatif sur la vision du visiteur. La formation est donc
incontournable pour une bonne intégration du numérique dans
l'accueil.
Pour terminer, on a remarqué la fin de la ruée
vers le numérique depuis un ou deux ans. Effectivement, depuis la fin
des années 2000, on avait constaté une période où
le numérique était LE secteur dans lequel il fallait investir.
Résultat, certains offices ne savaient même pas comment utiliser
ces outils et nombre d'entre eux sont tombés en désuétude.
Aujourd'hui, les offices de tourisme semblent avoir compris qu'il fallait
privilégier des outils adaptés à leur objectif, pour un
meilleur résultat.
Il est donc important de réussir à
intégrer le numérique au coeur de sa stratégie d'accueil.
Voyons désormais quelques exemples de structures qui ont parfaitement
réussi cela.
4 - Réussir à intégrer le
numérique : exemples
Certains offices de tourisme semblent avoir tout à fait
compris comment intégrer le numérique dans leur stratégie
d'accueil. Petit tour d'horizon des structures ayant réussi leur
transition numérique.
Ce n'est pas un secret pour les spécialistes des
offices de tourisme, les structures du littoral aquitain sont les plus
avancés sur le numérique, notamment du fait que la MOPA
s'investit beaucoup dans ce secteur.
L'office de tourisme de Biscarosse en est le parfait exemple.
Dans un article accordé à la revue ESPACES22,
Frédérique DUGENY, directrice de l'office de tourisme de
Biscarosse, nous décrit comment sa structure a su d'adapter au
numérique. Comme on l'a dit précedemment, l'OT de Biscarosse a
voulu investir dans des outils numériques pour « libérer
du temps aux conseillers en séjour, au profit des clientèles les
plus demandes en contenu informatif ». Pour cela, sept
différents outils ont été mis en place :
22 DUGENY & BOULIC, L'OT de Biscarosse, office
de tourisme du futur qui n'oublie pas le m-tourisme, Revue ESPACES n°114,
4p, 2012
46
- une borne tactile extérieure, disponible 24h/24
- un screenlive (écran en direct), qui diffuse des
informations pratiques sur un écran
extérieur et intérieur et fait remonter les fils
d'actualités des réseaux sociaux - une application mobile
gratuite, Ibisca, pour trouver des informations touristiques
très rapidement sur son smartphone
- une deuxième application mobile, Ibisca 360, qui
permet de voir des images panoramiques du territoire
- quatre iPads à disposition des visiteurs mais aussi
au service des conseillers en séjour - un site internet mobile pour
s'adapter aux utilisateurs de smartphones
- un dispositif quotidien d'appel automatique de
disponibilités pour les hébergeurs
Tous ces outils sont au service des visiteurs. En 2012, la
directrice affirme que 60% des visiteurs de l'OT ont été
renseigné via ces outils numériques.
William JAMET, chargé de mission tourisme à la
communauté de communes des Lacs Médocains, a également
écrit un article sur l'office de tourisme de son territoire, l'OT
intercommunal de Médoc Océan. Il y répertorie un
schéma23 expliquant comment sont traitées les demandes
des visiteurs au sein de l'office :
23 W.JAMET, Les stations de Médoc Océan
inventent leur office de tourisme du futur, Revue ESPACES n°290, 6p
47
La réponse aux demandes est donc parfaitement claire
dès le départ et les conseilleurs en séjour ont une marche
à suivre. C'est cela qui fait la différence. Les conseillers en
séjour sont présents pour orienter le visiteur au départ
et ensuite pour donner un accueil personnalisé. Le reste des
informations, moins qualitative, est réservé aux outils
numériques.
On le sait, les stations de sports d'hiver sont très
active sur le numérique, notamment sur les réseaux sociaux. Nous
avons décidé de prendre en exemple la station du Grand Tourmalet,
dans les Pyrénées, en tant qu'exemple de réussite et
d'innovation. En effet, la station a mis en place un certain nombre d'outils
qui fait d'elle une station intégrée numériquement. L'OT
a
48
notamment mis en place un « mur social », qui fait
remonter les actualités émanant des réseaux sociaux comme
Twitter ou Facebook, sur des écrans présents dans l'office de
tourisme. Cela permet aux visiteurs de partager leurs expériences.
Aussi, et on en reparlera par la suite, l'office de tourisme a lancé de
nombreuses opérations d'accueil « hors les murs », en allant
directement au contact des visiteurs, sur les pistes. Cela permet de supprimer
les barrières existantes et d'inverser le rôle
visiteur/conseiller.
Enfin, on peut prendre comme exemple l'OT de la vallée
de la Dordogne, union de sept anciens offices de tourisme communaux. Cette
structure a mis en place un SADI, schéma d'accueil et de diffusion de
l'information, qui fixe certaines règles et a pour objectif de «
traiter l'accueil sous toutes ses formes et en tous lieux, mais aussi
assurer la meilleure information possible tant sur le lieu où se trouve
le visiteur que dans la destination dans son ensemble »24.
L'OT a notamment mis en place un wifi territorial, pour pouvoir donner
accès à Internet à des visiteurs étrangers, souvent
freinés par les frais d'itinérance très
élevés qui sont appliqués pour une connexion Internet
depuis l'étranger. La structure s'est aussi équipée de
bornes d'informations tactiles, scrupuleusement choisies après une
veille autour d'autres offices de tourisme. L'OT sait que le tout
numérique n'est pas la solution, et donc il a fait le choix d'investir
sur des supports de qualité, très fiables.
On l'a vu à travers ce déroulé, certains
offices de tourisme ont su largement tirer profit de l'arrivée massive
du numérique, en investissant de manière intelligente sur des
outils innovants. C'est notamment le cas dans le Val d'Oise avec une
application de randonnée, Val d'Oise MyBalade, dont nous reparlerons
plus tard. Certes, l'accueil est le secteur le plus impacté par le
numérique, mais ce n'est pas le seul au sein des offices de tourisme...
et c'est ce que nous allons voir dans le prochain chapitre.
24 Revue ESPACES n°324, Vallée de la
Dordogne, nouvelle destination, nouvelle stratégie d'accueil et
d'information, 5p, 2014
49
Chapitre 3
Le numérique, facteur de changements des
missions des offices de tourisme
1 - Repenser sa communication, indispensable dans la
conjoncture actuelle
77% des français étant partis en vacances cette
année ont préparé leur séjour en ligne. C'est ici
que réside l'enjeu principal pour les offices de tourisme. Comment
communiquer avec ces changements de comportement ?
Déjà, cela commence par avoir un site Internet
attrayant et original. Ce site Internet doit être adapté à
tous les supports, c'est-à-dire ordinateur, tablettes ou encore
smartphones. Le site est alors dit « responsive ». Nous avons donc
décidé des sites internet particulièrement réussi
et qui ont un succès : ceux de Biscarosse et de Médoc
Océan, dont nous avons parlé précédemment.
50
On peut estimer que ces sites sont réussis du fait de
leur design attrayant, avec des couleurs vives et « joyeuses ». De
plus, ce ne sont pas des sites réalisés en « liste ».
On ne trouve pas une série d'informations en déroulé, du
type activités/loisirs/restaurants... Ces sites sont adaptés au
visiteur, et lui propose une vraie expérience. De plus, le site propose
de dialoguer directement avec un conseiller en séjour via un chat. Cela
permet au visiteur d'avoir une réponse à ses questions sans
forcément passer par l'office de tourisme.
Avec l'avènement des réseaux sociaux comme
Facebook, Twitter ou encore Instagram, les offices de tourisme voient
arrivés un nouveau défi. En effet, de part la fréquence
d'utilisation de ces réseaux par les français (70% des inscrits
consultent Facebook quotidiennement), il est impératif pour les
destinations d'être présentes et actives sur ces réseaux.
Pour le secteur touristique, Facebook représente le réseau avec
le plus d'intérêt, de par son fonctionnement et le nombre
d'inscrits, mais Instagram et Snapchat représente aussi un enjeu
important. L'agence We Like Travel a établi un classement des pages de
destination les plus suivis sur Facebook. Lyon (1 235 000 fans), Paris (304
000) et Val Thorens (301 000) constitue le podium. Il est à noter dans
ce classement que les stations de sports d'hiver sont très bien
placées. Ce sont en effet les destinations les plus actives et les plus
créatives sur les réseaux sociaux.
51
Pour pouvoir attirer un nombre de fan conséquent, il
est indispensable de définir une stratégie social media pour la
destination. Chaque publication est contrôlée, chartée et
planifiée par le community manager de la structure. Au cours de mon
stage chez Val d'Oise Tourisme, nous avons établi des fiches techniques
(voir annexes) à destination des offices de tourisme expliquant les
avantages de chaque réseau social et comment l'utiliser. Cela nous
paraissait indispensable aujourd'hui, d'autant plus que nous avions affaire
à de petites structures qui n'ont souvent pas de stratégie social
media. C'est donc une aide et un outil pour ces offices de tourisme.
Les outils de communication ont donc considérablement
évolué avec l'arrivée du numérique et plus
précisément des réseaux sociaux. Nous allons voir que cela
impacte aussi les outils de promotion traditionnels des offices de tourisme.
2- Vers la fin des outils de promotion
traditionnels
Promouvoir, se mettre en avant, se faire connaître,
voilà une autre mission des offices de tourisme. Pour pouvoir assurer
cette mission, les OT font appel à différents outils,
différentes pratiques.
Traditionnellement, nombre de destinations se rendaient
à des salons ou des forums. Cela était le moyen le plus efficace
et le plus « sûr » pour attirer des visiteurs sur leur stand.
Cela permettait également de nouer des liens directs avec d'autres
acteurs en allant à leur rencontre. Dans les « must », on
retrouve le salon mondial du tourisme à Paris par exemple. Ensuite,
chaque office ou destination pouvait choisir des salons thématiques en
fonction de ce qu'il pouvait « vendre » : salon de la
randonnée, croisière, sports de pleine nature...
Désormais, on constate que de moins en moins de
destination se dirige vers ce mode de promotion. Les salons sont de moins en
moins fréquentés par les visiteurs et l'intérêt
devient moindre. Le numérique prend, de ce côté, clairement
par sur la relation physique avec le visiteur. Les outils de promotion et de
communication sont de plus en plus orientés vers le numérique.
52
Le 21 Avril dernier, j'ai par exemple pu constater un nouveau
mode de promotion complètement original : une box. Sur le parvis de La
Défense, près de Paris, la destination Pays Basque a
installé pendant deux jours une box. Le concept, une boîte noire
avec deux ouvertures latérales qui transforme le visiteur en basque
après son passage dans la box. L'objectif de cette opération de
« street marketing » est de « faire du buzz sur les
réseaux sociaux »25.
Source :
defense-92.fr
En effet, installer une mystérieuse boîte noire
au coeur du plus grand centre d'affaires européen, en voilà une
idée qui peut faire le buzz. Ayant testé l'expérience, le
résultat est très réussi : une foule s'est amassée
autour de la boîte pour observer les transformations des personnes ayant
franchi la boîte. De plus, cela a clairement crée un buzz sur les
réseaux sociaux, du fait que la destination a filmé de nombreux
passages et ensuite diffuser cela.
Les destinations sont en fait de plus en plus à la
recherche d'idées pour « faire autrement ». Les outils de
promotion traditionnels devenant dépassés et inefficaces, de
nouveaux outils apparaissent, avec toujours pour objectif de «
créer un buzz », créer une viralité de
l'information.
25
http://pro.tourisme64.com/actualites/article/2016/04/06/paris-passe-en-mode-basque-du-21-au-23-avril/
53
Nous allons voir que la promotion n'est pas le seul secteur
à avoir été impacté par l'arrivée du
numérique. Cela a même crée un nouveau métier pour
les offices de tourisme et les territoires : l'ANT.
3 - L'animateur numérique du territoire, un
nouveau métier indispensable
L'animation numérique du territoire est une nouvelle
mission donnée aux offices de tourisme et organismes locaux du tourisme.
Avec l'avènement du numérique, il a été
décidé de confier cette nouvelle mission pour répondre au
mieux aux nouveaux enjeux.
Cette mission est confiée à une personne au sein
du territoire : l'ANT. Ces personnes ont pour objectif « d'accompagner
les professionnels locaux du tourisme pour accroitre leur performance sur
Internet. »26. Selon le réseau national des ANT,
voici les secteurs sur lesquels les ANT peuvent être compétents
:
- Animateur de communautés et des réseaux
sociaux
- Infographiste / photographe / vidéaste / cartographe
- Webéditorialiste / animateur de contenu
- Webmaster technique
- Analyseur / diagnostiqueur
- Maintenance informatique
- Veilleur / Curateur
- Animateur de son réseau professionnel /
Développeur territorial numérique
- Expert du numérique au sein de sa structure et de ses
prestataires
- Le Pédagogue numérique
- Commercial pour vendre ses services numériques
Bien évidemment, l'ANT ne peut pas répondre
à toutes ces compétences, ce n'est qu'un inventaire des
compétences possibles.
Pour pouvoir devenir ANT, une personne doit suivre une
formation de deux ans maximum. Ces formations sont proposées par des
cabinets spécialisés ou par les CRT. C'est notamment le cas
26 http://www.animateurnumeriquedeterritoire.com/
en Ile de France, en Aquitaine ou encore en Auvergne.
Grâce à cette formation, l'ANT pourra « faire le
diagnostic numérique de son territoire, animer des ateliers de
sensibilisation, aider les prestataires locaux dans la réalisation de
site Internet ou de blog, leur permettre d'être présents sur les
réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, surveiller les avis de
consommateurs publiés sur le web et qui concernent les
établissements du secteurs »27.
Le numérique est devenu tellement important et
prégnant dans le secteur touristique qu'il a fait émergé
un nouveau métier, l'ANT. Au cours du prochain chapitre, on verra
quelles sont les nouvelles tendances qui se profilent et les enjeux qui sont
engendrés pour les offices de tourisme.
54
27
http://www.animateurnumeriquedeterritoire.com/sequencage-plan-detaille-formation-ant.html
55
Chapitre 4
L'office de tourisme du futur : tendances
1 - Un lieu à repenser et à
réaménager
Un office de tourisme représente la porte
d'entrée du territoire pour un visiteur lambda. C'est lui qui va
dégager l'image du territoire et c'est lui qui va souvent donner la
première impression au visiteur. Il est donc très important de le
penser, le réfléchir globalement, avec tous les acteurs du
territoire. Pour répondre aux enjeux qui se présente à lui
actuellement, l'office de tourisme doit intégrer de nouvelles
problématiques à sa stratégie : le développement
durable, l'éco-citoyenneté (et/ou intégration des
populations locales) et surtout les évolutions numériques, qui
font l'objet de notre réflexion.
Développement durable rime souvent avec démarche
qualité au sein des offices de tourisme. De plus en plus de structures
réfléchissent à mettre en place cette démarche,
pour penser à l'avenir mais aussi pour répondre aux nouveaux
critères de classement des offices de tourisme. Le classement en
catégorie III, le niveau minimal de classement, ordonne de «
réaliser des actions internes basées sur les principes du
développement durable28 ». Ce critère reste
vague et les offices de tourisme peuvent facilement contourner ce
critère. Une formulation plus précise permettrait de meilleures
actions mises en place au sein des offices de tourisme. Cette notion de
développement peut être utilisable tant pour le personnel
(déchets, temps de travail, réduction du papier...) que pour les
visiteurs (déchets, sensibilisation à des actions
respectueuses...). Dans tous les cas, cette question de développement
durable va être de plus en plus prégnante dans le futur.
Pour ce qui est de l'éco-citoyenneté
abordée dans le paragraphe précédent, on peut entendre par
cette expression l'intégration des habitants aux actions de l'office de
tourisme. En effet, il est de plus en plus commun de trouver des territoires
où les populations locales participent directement à la vie
touristique. Notamment du fait que la société actuelle
intègre de plus en plus les outils collaboratifs. De nombreuses villes
comme Toulouse, Lyon, Rouen ou encore
28 Formulaire de classement d'un office de tourisme
en catégorie III, DGE, 2010, 4p
56
Dijon ont mis en place le système de greeter.
Un visiteur peut donc se rendre à l'office de tourisme et demander une
visite de la ville orchestrée directement par un habitant. Cela est
d'autant plus intéressant que les visiteurs sont de plus en plus
à la recherche d'authenticité, d'expériences, de «
local ».
Enfin, et c'est ce qu'on va voir dans la partie suivante, les
offices de tourisme vont devoir faire face aux évolutions
numériques, dont nous allons donner les tendances qui s'affirment.
2 - L'obnubilation des réseaux sociaux
Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat, Périscope,
autant de réseaux sociaux devenus indispensables aujourd'hui pour les
offices de tourisme et les destinations. Et leur importance ne devrait pas
aller à la baisse, bien au contraire.
Pour pouvoir attirer et séduire les potentiels
touristes, les destinations vont devoir de plus en plus miser sur ces
réseaux. Ces outils, au plus proche de la cible, doivent faire partie
intégrante des stratégies de communication des destinations.
Que ce soit Facebook, avec l'arrivée de nouveaux outils
comme Facebook Live qui permet de faire vivre des évènements en
direct. Cela pourrait être l'occasion par exemple de faire vivre en
direct aux abonnés de la page une visite guidée proposée
par l'office de tourisme, ou encore de faire vivre quelques secondes aux
abonnés un moment au sein de l'équipe de l'office de tourisme.
L'instantanéité des choses est très
appréciée par les utilisateurs de Facebook et des réseaux
sociaux en général. Cela peut donner l'impression aux
abonnés de participer directement à l'action qui est en train de
se dérouler. Facebook Live représente donc un potentiel
très intéressant pour les destinations.
Snapchat et Périscope représentent aussi des
outils potentiellement très intéressants pour les offices de
tourisme. Etant donné que Snapchat reste un outil complexe, très
peu de destinations ont « osé » l'utiliser dans leur
communication. Il faut savoir qu'aujourd'hui plus de 10 milliards de
vidéos sont vues tous les jours sur Snapchat dans le monde entier. Ce
réseau est en plein essor, notamment chez les jeunes. L'office de
tourisme d'Auxerre a lui décidé de se lancer dans
57
cette application. Dans un article accordé au blog
etourisme.info, la manageuse du numérique de l'office de tourisme
précise son utilisation : envoi de « snap » avec codes de
réductions, jeux concours, publication de photos mettant en valeur la
destination ou couvrant un évènement. Cependant, pour attirer les
utilisateurs de Snapchat sur ce compte, il est indispensable de relayer
l'information sur les autres réseaux (Facebook ou Instagram)
étant donné que le compte peut être vite « invisible
» et inutile si personne n'y est abonné.
La notion d'instantanéité et de direct est de
plus en plus importante sur les réseaux sociaux aujourd'hui. Les
destinations ont donc une vraie carte à jouer dans ce secteur, il faut
juste oser ce que les autres ne font pas, sortir des sentiers battus de la
communication classique. Nous allons désormais voir une autre tendance
qui se dégage pour l'accueil touristique : le « hors les murs
».
3 - L'accueil « hors les murs », au plus
près des visiteurs
Comment accueillir ses visiteurs d'une façon originale,
sans qu'il n'ait à franchir les portes de l'office de tourisme ? Aller
directement vers eux. Voilà une action mise en place depuis quelques
années dans de nombreux offices de tourisme, et plus
particulièrement sur les littoraux.
La variante la plus réputée d'accueil «
hors les murs » est le triporteur, ou segway. Cet engin permet aux
conseillers en séjour de l'office de tourisme de se rendre directement
sur un lieu, de manière ludique et originale. En allant sur les plages,
les pistes ou autres lieux fréquentés, les offices de tourisme
vont au plus près de leurs visiteurs. Cela permet de mieux gérer
le flux touristique, qui, en haute saison, peut être problématique
au sein des offices de tourisme très fréquentés (files
d'attentes longues). C'est également l'occasion pour certains visiteurs
qui ne seraient pas forcément rentrés dans l'office de tourisme
de recevoir une information précise de la part d'un conseiller en
séjour. De plus, étant donné que le conseiller en
séjour se déplace à l'extérieur, cela casse la
relation conseiller/visiteur et la rend plus conviviale.
Autre type d'accueil « hors les murs », l'accueil
dans un véhicule original. Nous avons notamment pris le cas de l'office
de tourisme de la Vallée de la Dordogne qui a mis en place
58
un accueil mobile dans un véhicule original, le
Citroën HY. Ce véhicule ancien a suscité la curiosité
de nombreux visiteurs ! Ce véhicule avait pour critères «
la mobilité, la séduction, l'image décalée,
être représentatif du territoire »29. Ce
véhicule s'est baladé chez les hébergeurs de grande
capacité (camping, hôtel) mais aussi sur les marchés
fréquentés ou encore les évènements ponctuels du
territoire. Au total, pas moins de neuf cents personnes ont été
renseignées via les conseillers présents dans le véhicule
au cours de la saison (mi-juillet-fin-août). Par l'image
décalée et la proximité des visiteurs, cette action a donc
su séduire les visiteurs du territoire. De nombreuses autres actions du
même type ont été menées comme sur la
Presqu'île de Rhuys en Bretagne avec une voiture 2CV ou encore avec
l'office de tourisme de Loire Layon qui a utilisé une voiture
électrique. Cette pratique se démocratise donc de plus en plus de
par le succès qu'elle rencontre.
Reste maintenant aux offices de tourisme à trouver
d'autres idées encore plus originales d'accueil « hors les murs
», pratique qui « désacralise » le lieu « office de
tourisme ». Nous allons maintenant voir que la révolution
numérique n'est surement pas terminée, avec la
réalité virtuelle et la robotisation qui font leur apparition
dans le monde du tourisme.
4 - Réalité virtuelle et robotisation :
futur du tourisme ?
C'est une question existentielle qui revient souvent, et pas
seulement dans le tourisme : serons-nous un jour tous remplacés par des
robots, des machines ? Impossible de rester neutre à cette question, on
est soit partisan du oui ou du non. Dans le secteur touristique, les
prémices de cette robotisation et automatisation se font ressentir :
tablettes et bornes pour remplacer les conseillers en séjour pour
certaines informations mais aussi mise en place d'un robot de visite dans un
château.
En effet, le château de Oiron dans le Poitou Charentes a
récemment investi dans un nouvel outil : un robot guide appelé
Norio. Ce château, qui dit « vivre avec son temps », a mis en
place cet outil en 2013 dans le but d'accompagner et de guider le public
à mobilité réduite. Le concept
29 Vallée de la Dordogne, nouvelle destination,
nouvelle stratégie d'accueil et d'information, REVUE ESPACES n°324,
5p, 2014
59
est le suivant : le robot est équipé d'une
caméra, qui retranscrit l'image dans une salle de pilotage
consacrée au sein du château. La personne ayant le contrôle
du robot se déplace à l'aide d'une souris de manière
très simple et fluide. Cela permet aux personnes à
mobilité réduite de pouvoir visiter le château avec les
personnes de son entourage, comme si elle y était. C'est d'autant plus
important que les châteaux sont souvent des lieux non adaptés aux
PMR. C'est donc une solution très intéressante. Cependant, cela
reste un investissement relativement élevé, on estime son
coût à 85 000 euros30. Cela reste pour le moment un
objet assez isolé dans le paysage touristique. Cependant, on peut se
demander si un jour, on peut imaginer qu'on puisse voyager à distance,
à travers un écran ? C'est ici que règne de nombreux
débats actuellement chez les spécialistes.
Réduire la distance, voilà un des objectifs de
la réalité virtuelle, qui a fait son apparition dans le secteur
touristique il y a peu. Outre la classique application Google Maps qui nous
permet de se projeter n'importe où on le veut dans le monde, de
nombreuses applications de réalité virtuelle de voyage se sont
créées ces dernières années. On retrouve par
exemple l'application RoundMe, qui propose des voyages virtuels à
travers la planète.
On retrouve aussi l'initiative et le culot de la chaîne
Marriott, qui a mis en place un système de
télétransportation grâce à la réalité
virtuelle. Ce système, qui a fait un énorme buzz sur internet,
permet aux clients des hôtels de se téléporter dans des
lieux grâce à un casque de réalité virtuelle. A
travers des vidéos capturées et enregistrées auparavant,
le client, sans sortir de sa chambre, se voit projeter dans les rues de la
destination de son choix. D'autres initiatives de ce genre voient le jour
actuellement. Nous avons, avec le reste de ma promotion de master 2,
réfléchit à la mise en place d'une cabine virtuelle de
promotion du tourisme pour une destination. Le concept : faire entrer une
personne lambda dans une cabine de réalité virtuelle pour lui
donner envie de se rendre dans la destination. La cabine ferait alors appel
à trois de nos cinq sens : la vue avec une vidéo diffusée
dans la cabine, l'ouïe avec la diffusion de sons captés sur les
lieux et l'odorat avec la diffusion d'odeurs captées sur place.
L'objectif est de plonger l'utilisateur au coeur de la destination et de lui
faire ressentir toutes les sensations qu'il ressentirait en étant sur
place. L'objectif n'étant pas là de remplacer le voyage par une
cabine
30
http://www.etourisme.info/norio-robot-visite-chateau-oiron/
60
mais bien de proposer un produit d'appel, de séduction,
court, pour donner envie de venir sur la destination.
La réalité virtuelle et les outils
numériques en général sont de plus en plus
présents. Toute la question est de savoir si un jour nous devrons nous
substituer à ces outils, ou si ce ne sera que des outils d'aide. On peut
aussi se demander si un jour, grâce (ou à cause de) à la
réalité virtuelle, on ne pourra pas voyager depuis sa
chambre...
61
Conclusion Partie 2
La révolution numérique a et aura des impacts
sur le secteur touristique, et plus particulièrement sur les offices de
tourisme. C'est ce qu'on a pu voir dans cette partie, avec le
déroulé de plusieurs chapitres.
Le premier nous a rappelé ce qu'était la
révolution numérique et l'histoire de l'évolution de
l'informatique et d'internet, pour aboutir à la situation que l'on
connaît aujourd'hui. Avec toutes ces évolutions s'est
créé un nouveau secteur dans le tourisme, le e-tourisme. On a pu
voir quels en étaient ses « fondateurs » et les acteurs
actuels du secteur, très riches de par l'importance très forte du
e-tourisme aujourd'hui. En effet, on a pu observer un changement de
comportement chez les consommateurs qui, aujourd'hui, préparent et
réservent leur séjour de plus en plus sur internet.
Au cours du second chapitre, on a pu remarquer que l'accueil,
la mission fondamentale des offices de tourisme, était en pleine
mutation avec l'arrivée du numérique. Les institutionnels et les
spécialistes de la question s'interrogent de plus en plus pour savoir
comment accueillir au mieux les visiteurs tout en intégrant les nouveaux
outils numériques. De nombreux textes voient le jour. Cependant, il est
à noter qu'il y a une réelle volonté de « laisser en
place » les conseillers en séjour et de ne pas les substituer aux
bornes, tablettes. En effet, ce sont des outils d'aide, d'amélioration
du service, et non pas des moyens de remplacer les personnes en place.
Dans le troisième chapitre, d'autres secteurs
impactés par l'arrivée du numérique nous ont
été exposés. Que ce soit la communication des
destinations, qui est complètement à repenser avec internet et
les réseaux sociaux. Ou encore la promotion qui ne peut désormais
plus se contenter de se rendre sur des salons ou d'envoyer des courriers. En
effet, de nouveaux outils comme les cabines de promotion ont vu le jour et il
est indispensable de penser et réfléchir à de nouveaux
outils innovants pour penser attirer de nouveaux visiteurs. On l'a vu, le
numérique à créer de nouveaux métiers dans le
tourisme, comme les animateurs numériques du territoire. Personnes
ressources, ceux sont à elles qu'il faut faire appel pour
réfléchir à des stratégies numériques ou
pour penser un community management par exemple.
62
Enfin, dans le dernier chapitre, on a pu voir que le
numérique prenait une telle place qu'on peut se demander si un jour on
ne voyagera pas de chez soi, avec de nouveaux outils comme la
réalité virtuelle ou la robotisation.
Le numérique est donc un facteur d'énormes
changements et de bouleversements pour les offices de tourisme. Dans la
prochaine partie, nous allons tenter d'analyser et d'observer ces changements
sur notre terrain d'étude, le Val d'Oise.
63
PARTIE 3 Les offices de tourisme valdoisiens et
le numérique : Contexte, enjeux et adaptations
64
Chapitre 1
Quel tourisme en Val d'Oise ?
1 - Le Val d'Oise : une offre diversifiée aux
portes de Paris
Avant de pouvoir parler du secteur touristique du
département, il est indispensable de connaître la « carte
d'identité » du Val d'Oise, pour mettre le tourisme dans le
contexte géographique global.
Le Val d'Oise est un département de la région
Ile de France qui se situe au nord-ouest de Paris. Il est peuplé
d'environ 1 200 000 habitants, ce qui constitue un gros foyer de population,
parmi les 20 premiers départements français les plus
peuplés. Le département est traversé par l'Oise, qui, on
le verra, se révèle être un atout pour le tourisme. Aussi,
le département est hôte d'un des plus grands aéroports
d'Europe voire du monde, l'aéroport Roissy Charles de Gaulle. Le Val
d'Oise a souvent une image contrasté du fait que d'une part, il
constitue le poumon vert de Paris avec les deux parcs naturels régionaux
(Oise-Pays de France et Vexin français), et d'autre part, il accueille
des zones fortement urbanisées et parfois sensibles comme Pontoise ou
Argenteuil. Economiquement parlant, le Val d'Oise accueille de nombreux
sièges sociaux d'entreprises, de par sa proximité avec Paris mais
aussi du fait de la densité des axes aériens, ferroviaires et
routiers. C'est notamment le cas de Thales, Air France ou encore Sagem. Ces
pôles d'attractivité se concentrent autour de
l'agglomération de Cergy Pontoise, de Roissy et du bassin d'Argenteuil.
Le département est aussi réputé pour être le premier
département français pour la production et la conception de
robots.
Le Val d'Oise, département « vert » aux
portes de Paris, a un potentiel touristique certain. Il accueille, comme on l'a
dit précédemment, deux parcs naturels régionaux. Le
premier, celui du Vexin français, est réputé pour
être le théâtre des randonnées de nombreux parisiens.
Il s'étend sur plus de 71 000 hectares et sur plus de cent communes des
départements du Val d'Oise et des Yvelines. La beauté de ses
paysages et de ses patrimoines en fait un des atouts phares du
département. Le second, celui de Oise Pays de France, est à
cheval sur le Val d'Oise et le
65
département de l'Oise. Un peu plus petit que son
voisin, il abrite de nombreuses forêts et espaces agricoles, ce qui
contraste totalement avec les villes qui l'entourent comme Roissy.
Hormis cette dominante naturelle du département, on
retrouve aussi des lieux incontournables au sein du territoire. On retrouve
notamment la ville d'Enghien les Bains, unique station thermale de la
région Ile de France. Véritable havre de paix à quelques
kilomètres de la capitale, elle constitue un des lieux phares du
département. Auvers sur Oise est aussi une des communes les plus
réputées du département, du fait que de nombreux peintres,
Van Gogh en tête, sont venus y puiser de l'inspiration pour leurs futurs
tableaux. A noter également la commune d'Ecouen qui abrite le
musée national de la Renaissance, qui accueille chaque année plus
de 50 000 visiteurs. Enfin, parmi les communes les plus réputées,
on pourrait citer l'Isle Adam, qualifiée de « paradis terrestre
» par Balzac, qui y a résidé pendant quelques années.
Au coeur de la vallée des impressionnistes, la ville accueille de
nombreux patrimoines comme le château de Stors qui participent à
la beauté et la tranquillité de cette ville.
Outre la richesse de ses communes, le Val d'Oise est
traversée, comme on l'a dit précédemment, par l'Oise.
Celle-ci est une aubaine pour les communes qui peuvent y organiser des
croisières, très prisées par les visiteurs. L'Isle Adam,
Pontoise ou encore Auvers sur Oise en tirent profit en organisant des
croisières.
Enfin, le Val d'Oise est aussi renommé pour être
une terre de tournage de films. Par sa proximité avec Paris et les
studios de montage et d'enregistrement, le Val d'Oise, département avec
une nature préservée, est une aubaine pour les
réalisateurs de films qui veulent y tourner des scènes «
natures ». Ce sont plus de 1000 films qui auraient été
tournées depuis 110 ans.
Pour rentrer dans le tourisme « pur », nous allons
maintenant détailler quelques chiffrés clés qu'il faut
avoir en tête pour se rendre compte du poids du tourisme dans le
département. Selon l'INSEE, le département accueillerait 115
hôtels (chiffre 2015) dont la majorité se situe à
proximité de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle. Toujours
selon cette même source, ces hôtels auraient accueilli environ 2,5
millions de visiteurs pour l'année 2015. Le département est aussi
doté de campings, au nombre de sept, ce qui est assez dérisoire
en comparaison avec des départements de bord de mer mais normal compte
tenu de la situation géographique et de
66
la demande des visiteurs. Le territoire accueille aussi
quelques meublés touristiques et chambres d'hôtes (125).
En ce qui concerne la provenance des visiteurs et touristes du
département, il faut savoir que 90% des visiteurs des offices de
tourisme sont français. Parmi ces 90%, seulement 15% de ces visiteurs
proviennent d'un département extérieur à l'Ile de France.
On a donc affaire ici à une clientèle de proximité.
Cependant, il est à noter la part croissante de visiteurs
américains, coréens, anglais et chinois dans les offices de
tourisme valdoisiens. Même si la plupart de ces visiteurs sont souvent
juste « de passage » à l'office de tourisme de Roissy
après leur arrivée à l'aéroport avant de rejoindre
Paris.
On a donc, à travers cette présentation, une
idée globale du tourisme dans le département. C'est un tourisme
de proximité, principalement tourné pour les populations locales,
avec une dominante « verte et douce ». Nous allons désormais
voir ce que propose l'ensemble des dix-sept offices de tourisme et syndicats
d'initiative du département et comment ils sont organisés.
2 - Les OTSI valdoisiens : quelle organisation, pour
quelle offre ?
Le tourisme départemental est ponctué de
dix-sept offices de tourisme et syndicats d'initiative. Pour se rendre compte
de l'organisation de chacun d'eux et de leur offre, nous allons décrire,
un par un, ces offices de tourisme, en allant d'ouest en est du
département (voir carte répartition des OTSI).
L'office de tourisme de Vexin Centre : cet
office de tourisme intercommunal à pour territoire de compétence
les 34 communes de la communauté de communes de Vexin Centre. Cette
petite structure emploie une seule personne qui est en charge de la
totalité des tâches. Sinon, elle fonctionne avec de nombreux
bénévoles, très actifs, qui se répartissent sur
plusieurs missions. La richesse de son territoire provient essentiellement de
son environnement et de sa nature préservée. En effet, le
territoire se situe en plein milieu du PNR du Vexin français. La
majorité des visiteurs qui se rendent au sein de l'office de tourisme se
renseignent pour de la randonnée, que ce soit à pied ou à
vélo. Au total, environ 700 demandeurs ont été
recensés l'an dernier.
67
L'office de tourisme de Cergy Pontoise :
c'est un établissement public à caractère industriel et
commercial (EPIC). Il a pour territoire de compétence l'ensemble des
communes de l'agglomération de Cergy Pontoise. Cette structure, plus
importante, fonctionne avec un peu plus de dix salariés. Doté
d'un nouveau bâtiment très fonctionnel, cet office de tourisme
peut compter sur les nombreux atouts du territoire. Tout d'abord, le fait que
l'Oise traverse l'agglomération permet à l'OT de vendre des
croisières. Aussi, l'agglomération est l'hôte d'un
très grand parc de loisir, l'île des loisirs de Cergy Pontoise,
avec plus d'1,5 millions d'entrées pour l'année 2015. L'abbaye de
Maubuisson constitue également un point important du tourisme local,
avec environ 15 000 entrées l'an passé. Enfin, la ville de
Pontoise, labellisée ville d'art et d'histoire, est un passage
obligé pour les visiteurs du territoire. Au total, ce sont un peu plus
de 4 300 demandeurs qui ont été recensés en 2015.
L'office de tourisme d'Auvers sur Oise : cet
office de tourisme est en régie directe, c'est-à-dire que c'est
la mairie qui a le pouvoir sur l'office de tourisme. Compétent
uniquement sur la commune d'Auvers sur Oise, il fait partie des quatre OT du
territoire à être dirigé par un(e) directeur(rice). Il est
composé de 4-5 salariés. Cette commune se définit comme un
village d'artistes, de peintures. En effet, par son riche passé, la
commune tourne son développement touristique sur la notion d'art. Elle
abrite notamment la dernière demeure qu'a fréquenté le
peintre, l'auberge Ravoux. L'office de tourisme a composé un chemin des
peintres au sein de la commune, très prisé par les visiteurs
asiatiques notamment. La commune est aussi dotée d'un musée
dédié à l'art et d'une galerie d'art contemporain. Enfin,
il faut aussi noter la présence du château d'Auvers sur Oise,
architecturalement remarquable, qui a comptabilisé plus de 68 000
entrées l'an dernier. Au total, plus de 4 400 personnes sont venus
à l'office de tourisme en 2015, sachant que l'OT était
fermé entre janvier et mars pour cause de travaux.
Le syndicat d'initiative de Méry sur Oise
: ce syndicat d'initiative fonctionne essentiellement avec des
bénévoles. Malheureusement, nous n'avons pas pu récolter
beaucoup d'informations sur cette structure étant donné qu'elle
est souvent inactive. Pour preuve, la dernière publication sur le site
Internet de la structure date de Novembre 2015... Au cours de ma mission de
stage et des différentes discussions que j'ai pu avoir, il m'a
semblé que cette structure était en train de s'éteindre
à petit feu. Son potentiel touristique reste à prouver. Seul
élément remarquable, la présence du château de
Méry, qui peut accueillir des séminaires.
68
L'office de tourisme de Mériel : cet
office de tourisme avec le statut d'association. Il fonctionnement
essentiellement avec des bénévoles, qui, là aussi, sont
très actifs et investis. Il est compétent uniquement sur sa
commune et la loi NOTRe risque de changer beaucoup de choses étant
donné que quatre communes ont actuellement un office de tourisme au sein
de l'intercommunalité. Concernant son offre touristique, l'office de
tourisme s'appuie beaucoup sur la randonnée. Il a notamment construit 10
nouveaux circuits dernièrement. La commune accueille aussi le
musée Jean Gabin, très apprécié des visiteurs. Au
total, plus de 2 300 visiteurs se sont présentés au sein de
l'office de tourisme en 2015, ce qui est remarquable pour un office de tourisme
à taille humaine comme celui-ci.
L'office de tourisme de Parmain : la
structure a le statut d'association. Ayant très peu de retours sur cette
structure durant ma mission de stage, je n'ai que très peu
d'informations à son sujet. Si ce n'est que des négociations vont
devoir s'engager avec les 3 autres OTSI de l'intercommunalité pour
aboutir à une seule structure en respect de la loi NOTRe. Pour attirer
des visiteurs, la commune compte sur ses petits patrimoines comme les vestiges
préhistoriques mais aussi sur les loisirs comme le canoë ou la
randonnée. Au total, environ 1400 visiteurs ont été
comptabilisés au sein de l'office de tourisme en 2015.
L'office de tourisme de l'Isle Adam : la
structure est une association loi 1901. Cet office de tourisme est
classé en catégorie II, ce qui fait de lui un des plus importants
du département. Son fonctionnement est assuré par 2-3
salariés. On peut estimer, logiquement vu son activité, que cet
office de tourisme est légitime pour recevoir le futur office de
tourisme intercommunal. On l'a dit précédemment, cette commune
est une des destinations phares du département. Cette petite ville calme
et bourgeoise, en bordure d'Oise, attire chaque année plus de 7 400
visiteurs au sein de son office de tourisme. Ce qui en fait le deuxième
office de tourisme le plus fréquenté du département. La
commune peut compter l'été sur une plage en bordure d'Oise
(privée), sur de jolis lieux comme le pavillon chinois mais aussi sur
les croisières sur l'Oise. Cette magnifique commune a été
nommée parmi les 100 plus beaux détours de France.
Le syndicat d'initiative de Cormeilles en Parisis
: cette structure associative n'est que très peu active.
Même chose que pour Parmain et Méry sur Oise, ce syndicat
d'initiative n'est que très peu actif et son avenir reste incertain.
Pour preuve également son site Internet, la dernière publication
remonte à Octobre 2008. Cette commune, située au sud du
département, à un intérêt
69
touristique relatif. C'est une commune est située dans
une zone plus urbanisée, à proximité de ville comme
Argenteuil. Même si elle abrite de nombreux petits musées et
petits patrimoines, son intérêt touristique reste à
désirer. Preuve de son inactivité, l'office de tourisme n'a pas
transmis de chiffres de fréquentation.
Le syndicat d'initiative de St Leu la Forêt
: cette structure associative est plus active que sa voisine. Ce
syndicat d'initiative, située dans une petite commune calme, vit
grâce à des bénévoles actifs et impliqués
dans le tourisme départemental. Son intérêt touristique est
aussi plus visible que celui de son voisin. L'architecture atypique de ses
maisons et le dépaysement que cela procure est à souligner.
Située au coeur de la forêt de Montmorency, la commune peut aussi
compter sur des espaces naturels protégés de qualité. A
cela, il faut ajouter les petits patrimoines comme les églises ou les
chapelles qui font l'intérêt touristique de la commune. Au total,
ce sont plus de 1000 visiteurs qui ont été accueillis au sein de
cette structure en 2015, ce qui est honorable pour une structure
essentiellement bénévole.
L'office de tourisme d'Enghien les Bains :
cet office de tourisme a le statut juridique d'EPIC. La structure est
dirigée par une directrice nommée par le président et
fonctionne avec 3-4 salariés. Il est également classé en
catégorie I, ce qui lui accorde plus de libertés. La commune
d'Enghien est classée « Station classée » pour le
thermalisme. En effet, on l'a dit précédemment, c'est une station
thermale très réputée, la seule d'Ile de France. Ce qui
est un atout considérable pour attirer la population de la capitale.
Outre le thermalisme, Enghien est une commune très attractive pour le
tourisme et la culture : lac, casinos, théâtres, centre des arts,
autant d'atouts à valoriser pour l'office de tourisme. Aussi, la ville a
été nominée par l'UNESCO pour sa créativité
dans le secteur du numérique. Enfin, la ville organise tous les ans
l'Enghien Jazz Festival qui accueille plus de 23 000 personnes chaque
année, ce qui en fait l'évènement le plus important du
département. Au total, environ 8 500 demandeurs d'informations ont
été recensés en 2015, ce qui en fait l'office de tourisme
le plus fréquenté du Val d'Oise.
L'office de tourisme de Montmorency : cette
structure est en régie directe, comme sa voisine d'Auvers sur Oise.
Aucun classement ni label pour cette structure qui, avec la loi NOTRe, devra
faire avec l'office de tourisme d'Enghien les Bains (voir partie I). Cette
commune, située à proximité de grands ensembles comme
Sarcelles, mise sur sa nature préservée et son patrimoine pour
attirer des visiteurs. La forêt de Montmorency couvre une partie de la
ville et en fait un
70
lieu agréable à vivre et/ou à visiter. Le
patrimoine est composé de petits patrimoines comme des églises,
chapelles ou fontaines. Sa fréquentation n'est pas très
importante, elle s'élève à environ 600 visiteurs pour
l'année 2015, ce qui en fait la deuxième structure la moins
fréquentée du département.
L'office de tourisme de St Martin du Tertre :
cette petite structure est une association loi 1901. Elle fonctionne
essentiellement avec des bénévoles. La loi NOTRe devrait
contraindre ou du moins modifier son fonctionnement, étant donné
qu'elle fait partie des 3 communes de l'intercommunalité. Cette petite
commune de 2 400 habitants est caractérisée par son calme et sa
sérénité. Touristiquement parlant, la commune est
hôte de nombreux patrimoines et d'une tour de guet, depuis laquelle on
peut observer un magnifique panorama, étant donné que St Martin
du Tertre constitue le point culminant de la région Ile de France. L'OT
accueille tous les ans pas moins de 2 200 visiteurs.
L'office de tourisme de Viarmes : association
loi 1901, cette structure a un fonctionnement semblable à sa voisine de
St Martin du Tertre. En effet, les bénévoles tiennent à
flot cette petite structure. Son avenir est incertain suite à
l'arrivée de la loi NOTRe. Son intérêt touristique
réside dans les petits patrimoines qui sont parsemés dans la
commune. De plus, de nombreux circuits de balades et randonnées ont
été réalisés par l'office de tourisme, qui peut
donc en faire profiter sa population mais aussi ses visiteurs
extérieurs. Aussi, la présence du musée de la ville peut
convaincre les curieux de l'histoire de la ville de s'y rendre. Seulement 200
visiteurs ont été recensés l'an passé au sein de
cette structure.
L'office de tourisme d'Asnières sur Oise
: cet office de tourisme, situé à l'extrême nord
du département, est une association loi 1901. Classée commune
touristique par l'Association Nationale des Elus des Territoires Touristiques
(qui s'occupe aussi du classement en station classée), son avenir est
aussi à définir avec l'arrivée de la loi NOTRe. Son
intérêt touristique est plus certain que celui de ses 2 communes
voisines. En effet, Asnières se trouve au coeur du PNR Oise Pays de
France, ce qui lui offre un environnement de qualité. De plus, elle est
hôte de l'abbaye de Royaumont, un des lieux les plus visités du
département avec plus de 63 000 visiteurs en 2015. Nature et histoire
sont donc les deux secteurs sur lesquels l'OT s'appuie pour développer
ses projets. Etant donné que l'office de tourisme a changé de
structure en 2015,
71
nous ne sommes pas en mesure de communiquer sa
fréquentation annuelle. En 2014, elle était d'environ 550
demandeurs.
L'office de tourisme d'Ecouen : depuis 2009
et par la volonté de la municipalité, cette structure est une
association loi 1901. Dans le cadre de la loi NOTRe du regroupement des offices
de tourisme, cette structure devrait fusionner avec l'office de tourisme de
Roissy, autre OT de l'intercommunalité. Cela reste tout de même
à confirmer au moment où j'écris ces propos. L'OT d'Ecouen
s'est tourné vers le culturel et l'événementiel pour
essayer d'attirer des visiteurs. Aussi, la ville s'appuie sur le Musée
National de la Renaissance, qui accueille chaque année plus de 55 000
personnes. Enfin, l'OT organise aussi tous les ans le festival du
Connétable, en lien avec la ville et le musée. 5800 demandeurs
d'informations ont été recensés en 2015, ce qui classe la
structure en 3ème position dans le département.
L'office de tourisme de Luzarches :
association loi 1901, cette structure survit aujourd'hui en grande partie
grâce à ses bénévoles, très impliqués
et très actifs, à l'image de la présidente de l'office de
tourisme. Cependant, son avenir reste très incertain, étant
donné la fusion-absorption de la structure par l'office de tourisme de
Roissy. Les statuts et montages juridiques sont très complexes et il
n'est pas dans mes compétences de les discuter. Touristiquement parlant,
Luzarches est une petite commune calme située dans le PNR Oise Pays de
France. L'OT propose des visites guidées, en groupe ou individuelles,
sur différentes thématiques : l'eau, l'archéologie...
N'ayant pas de monuments ou de lieux remarquables, la ville peut
néanmoins se targuer de sa position centrale entre différents
hauts lieux du tourisme : Royaumont, Chantilly, Parc Astérix... L'an
dernier, l'OT a accueilli environ 1 400 demandeurs d'informations.
L'office de tourisme de Roissy :
dernière structure de notre liste, l'office de tourisme de Roissy est
une association loi 1901. Il fonctionne avec quelques salariés (5-10),
auxquels devront surement s'ajouter d'autres personnes étant
donné la future association avec les OT d'Ecouen et de Luzarches. Roissy
est une ville mondialement connu du fait de l'aéroport qu'elle accueille
en son sein. L'office de tourisme joue donc la carte du tourisme international
et « de passage ». Nouvellement « station classée »,
Roissy mise sur un tourisme plutôt haut de gamme et d'affaires. Shopping,
cinéma, golf, hôtels haut de gamme, voilà les mots qui
ressortent pour
parler du tourisme roisséen. L'an dernier, l'OT a
accueilli environ 1 600 visiteurs, dont une grande partie était des
étrangers.
On voit donc, à travers le déroulé des
offices de tourisme valdoisiens, que les atouts et l'organisation de chacun
sont très différents. On a plutôt un tourisme rural, calme
au niveau des PNR, tandis qu'on a plutôt un tourisme urbain et actif dans
des villes comme Cergy, Enghien ou encore Roissy.
Pour coordonner toutes les actions et essayer d'avoir un
objectif commun, Val d'Oise Tourisme anime ce réseau des offices de
tourisme. En effet, suite au récent rapprochement entre l'UDOTSI et Val
d'Oise Tourisme en 2012, voici les nouvelles missions qui incombent à
Val d'Oise Tourisme :
- « Dans l'animation du réseau des OT & SI du
Val d'Oise conformément à la
stratégie de structuration intercommunale du
territoire développée par l'ADRT ;
- Le conseil et l'assistance auprès des OT & SI
dans leurs évolutions structurelles,
leurs modes de fonctionnement et dans le montage des dossiers
d'appel à projet ; - La qualification du réseau
(formation, professionnalisation ...) 31».
C'est dans le cadre de cette mission attribuée aux
offices de tourisme que j'ai été recruté pour pouvoir
réaliser un état des lieux des besoins des offices de tourisme du
département, dont les résultats sur les enjeux numériques
seront exposés au cours du prochain chapitre.
72
31
http://www.valdoise-tourisme.com/fr/espace-pro/otsi-valdoise.php
73
Chapitre 2
Etat des lieux de la situation numérique des
offices de tourisme valdoisiens
1 - Présentation de ma mission de stage
J'ai intégré en mars 2016 l'équipe de Val
d'Oise Tourisme, agence de développement touristique du Val d'Oise, en
tant que chargé de développement. Ma mission était la
suivante : établir un état des lieux des besoins des offices de
tourisme du département sur quatre thématiques
prédéfinies : le numérique, la statistique, la
démarche qualité et l'emploi/RIT. Pour mener à bien cette
mission, j'ai été sous les ordres de Mme Emilie Jacquenet, ma
tutrice de stage, qui est la responsable du pôle
développement/qualité de Val d'Oise Tourisme. L'équipe,
à mon arrivée, était composée de 11
salariés, réparties de la manière suivante :
74
Mon stage s'est déroulé en trois phases
distinctes. La première partie a été consacrée
à élaborer des questionnaires à destination des offices de
tourisme, sur chacune des thématiques sur lesquelles je devais
travailler. La seconde partie a été l'occasion de transmettre ces
questionnaires aux différents OTSI puis d'analyser leur retour et en
faire des statistiques. Enfin, au cours des dernières semaines de mon
stage, j'ai pu établir un diagnostic et dégager un plan d'action
pour pallier aux besoins des offices de tourisme sur les différents
secteurs.
La thématique qui nous intéresse, ici, est celle
sur le numérique. La prochaine partie de notre étude sera donc
consacrée à expliquer la première phase de mon travail,
à savoir l'élaboration du questionnaire.
2 - Méthodologie d'enquête sur le
numérique dans les OTSI valdoisiens
Après réflexion avec ma tutrice de stage, nous
avons décidé que le questionnaire était la meilleure
solution pour pouvoir interroger les offices de tourisme sur leur besoin. En
effet, cela permet aux répondants de dire plus facilement ce qu'il pense
à l'inverse d'un entretien direct où le discours est plus
cadré et choisi. Aussi, c'est un choix pratique et logistique puisqu'il
paraissait difficile d'aller interroger les 17 offices de tourisme en si peu de
temps. Nous avons donc choisi l'application Forms proposée par Google,
qui est l'outil le plus simple pour réaliser des questionnaires. Cela
permet également d'avoir un retour direct des réponses par
mail.
Après avoir choisi le mode d'administration du
questionnaire, il a fallu réfléchir à son contenu et ce
qu'on cherchait à savoir des offices de tourisme. On l'a dit
précédemment, les réseaux sociaux et internet sont
très importants aujourd'hui pour les offices de tourisme. Il a donc
été décidé de faire une partie du questionnaire
pour chaque réseau social, à savoir Facebook, Twitter et
Instagram, les plus utilisés. Les questions portaient alors sur leur
utilisation de ces réseaux et l'importance que chacun avait pour eux.
Aussi, nous avons intégré TripAdvisor au questionnaire, puisque
la plateforme propose désormais des pages pour les destinations. Nous
voulions savoir si cela les intéressaient de créer une page.
Enfin, nous avons posé des questions d'ordre logistique, physique. Les
bornes, tablettes et autres outils tactiles étant très en
vogue,
75
nous avons voulu savoir leur intérêt pour ces
outils. Vous trouverez donc, en annexes, les 6 pages du questionnaire que nous
avons administré.
Nous avons donc envoyé ce questionnaire aux 17 offices
de tourisme du département, puis, après quelques jours,
traité les réponses reçues. C'est ce qui fera l'objet de
notre prochaine partie.
3 - Une situation numérique
départementale assez hétérogène
Suite à l'envoi de ce questionnaire par voie
électronique, nous avons reçu les retours au fil des jours.
Après s'être fixé une date limite de retour des
réponses, nous avons pu commencer l'analyse des 10 réponses, sur
les 17 espérés. Voici donc les OTSI ayant répondu : Isle
Adam, Mériel, Enghien les Bains, Roissy, Luzarches, Vexin Centre,
Montmorency, Auvers sur Oise, Cergy Pontoise et St Leu la Forêt.
Même si tous les offices de tourisme n'ont pas répondu à
notre questionnaire, nous avons le retour des structures les plus actives. Le
travail d'analyse a donc pu commencer. Tous les résultats, question par
question, sont à retrouver en annexes. Il va être ici question de
repérer les choses les plus importantes, les plus marquantes pour
pouvoir ensuite en tirer des conclusions.
Concernant les réseaux sociaux, le constat est assez
simple. On distingue quatre types de situation. D'un côté, on a
les « omniprésents », ceux qui utilisent tous les
réseaux sociaux : Enghien et Cergy. Aussi, on retrouve ceux
privilégiant 2 réseaux sur 3 : Isle Adam et Roissy. Enfin, on
retrouve les OT qui ne sont présents que sur Facebook, à savoir
Auvers, Luzarches et Vexin Centre. A noter que 3 des 10 répondants ne
sont présents sur aucun des réseaux sociaux,
préférant privilégier une communication alternative.
Concernant la hiérarchie de l'importance des
réseaux sociaux pour les OT, on constate que Facebook est le plus
important et que l'intérêt pour Twitter reste moindre. Le site
internet reste l'outil de communication privilégiée pour les OT
valdoisiens, avec une moyenne de 4,5/5 quand on leur demande l'importance de
leur site internet dans leur communication.
TripAdvisor, quant à lui, connaît un
intérêt très limité pour les offices de tourisme.
Aujourd'hui, 25 offices de tourisme franciliens ont fait le choix de
créer une page TripAdvisor, dont seulement 3 en Val d'Oise. Pour en
avoir discuter avec eux lors de réunions, les OTSI ne
76
comprennent pas vraiment l'intérêt de cet outil.
C'est pourquoi nous avons décidé de réaliser une fiche
technique (voir annexes) pour leur montrer l'intérêt de cet outil
pour leur destination.
Enfin, il est important de noter les besoins que ressentent
les offices de tourisme quant à l'utilisation d'outils numériques
innovants. Aujourd'hui, seulement 4 des 10 répondants affirment utiliser
des outils numériques pour l'accueil de leur visiteur. Cependant, les 6
OTSI n'ayant pas d'outils innovants affirment qu'ils seraient
intéressés pour en avoir à disposition à l'avenir.
C'est donc plutôt un manque financier plutôt qu'un manque
d'intérêt pour ces outils. Les dispositifs actuellement en place
au sein des OT valdoisiens sont le plus souvent des tableaux d'affichage
(télévision) où défilent des informations, mais
aussi nouvellement des bornes tactiles (à Roissy notamment) et des
tablettes. Aucune trace de la réalité virtuelle ou de
robotisation dont nous parlions précédemment, qui semblent bien
loin des préoccupations actuelles de ces structures. Enfin, notons que
seulement 5 OT sur 10 sont équipés d'un réseau WIFI
accessible, ce qui est déplorable à une époque où
tout le monde veut être connecté tout le temps.
Aussi, les OTSI, à la fin du questionnaire, pouvait
faire part de leurs besoins prioritaires concernant le numérique au sein
de leur structure. La grande majorité des structures expriment vouloir
acquérir des bornes et tablettes tactiles. Suite à l'analyse de
ces résultats, nous avons pu aboutir à quelques conclusions et
proposer un plan d'action, qui seront exposés dans la prochaine
étape de notre étude.
4 - Un plan d'action en réponse aux besoins
exprimés par les OTSI
A la suite de l'analyse des résultats, il a fallu se
poser les bonnes questions et observer les secteurs qui devaient être
améliorés en priorité. A partir de là, certaines
conclusions ont pu être tirées.
Premièrement, on a noté, avec les
réponses des questionnaires et les différentes réunions
que nous avons pu avoir, que l'exploitation des réseaux sociaux posait
problème. En effet, les pages Facebook des OTSI restent souvent
inactives et brouillonnes. Il est clairement visible pour certaines pages
qu'aucune stratégie social media n'est en place, on publie au coup par
coup. Il
77
a donc été décidé d'établir
une fiche technique (voir annexes) pour une bonne utilisation de Facebook.
Concernant Twitter, on a une vraie interrogation de la part des OTSI qui se
questionne sur l'utilité et la « bonne utilisation » de ce
réseau. Une fiche technique a donc été
créée, pour accompagner les offices de tourisme dans leur gestion
du réseau Twitter.
Concernant les besoins plus logistiques, on notera en
priorité l'absence de WiFi dans certains offices de tourisme. C'est un
problème assez simple à résoudre qui ne demande pas
énormément d'investissements. Enfin, on a noté la
volonté des OTSI d'investir dans des outils innovants. Pour
répondre à cela, des groupes de travail vont être mis en
place à l'avenir par l'animatrice du réseau des OTSI pour
réfléchir à des moyens de mutualisation des ressources
pour investir dans des outils numériques de types bornes et
tablettes.
A la suite de ces conclusions, nous avons pu décider
d'un plan d'action à suivre pour l'avenir du réseau des offices
de tourisme. Ce plan d'action (voir page suivante) reprend également les
travaux sur les trois autres thématiques sur lesquelles j'ai pu
travailler.
A travers ce questionnaire et l'analyse qui en a
été faite, on a pu observer que la situation des offices de
tourisme valdoisiens était assez hétérogène, et
qu'il est difficile de lancer des actions communes à chacun d'eux. Il a
donc été décidé d'offrir des outils d'aide,
d'accompagnement pour répondre aux questions de chacun. De plus,
l'animatrice du réseau des OTSI peut intervenir au cas par cas pour
certaines choses. C'est donc une aide ultra-spécialisée. Sans se
préoccuper de ces questions, certains offices se sont déjà
lancés pour tenter de répondre aux nouveaux enjeux
numériques qui se présentent à eux. Le dernier chapitre
sera l'occasion d'exposer ces tentatives d'adaptation à la conjoncture
numérique.
78
79
Chapitre 3
Des tentatives de réponse au
développement du numérique dans les OTSI du Val d'Oise
1 - L'application MyBalade, un dispositif
départemental
Dans l'optique de répondre aux nouveaux enjeux
numériques, le Conseil départemental du Val d'Oise a lancé
en juin 2015 une nouvelle application innovante : Val d'Oise MyBalade. C'est
une application s'adaptant sur tous les supports, que ce soit Internet,
tablettes ou smartphones, qui propose de découvrir le territoire du
Vexin. Au sein de l'application, on peut retrouver 3 types d'informations :
- des circuits de randonnées détaillés au
coeur du Vexin
- des informations pratiques et des services
géolocalisés dans l'application
- un agenda également géolocalisé des
manifestations culturelles et touristiques
Grâce à tout cela, vous pouvez découvrir
les sites culturels et patrimoniaux du territoire ainsi que tous les
patrimoines naturels qu'abrite le territoire. Jusque-là, rien
d'exceptionnel, cela reste une simple application de découverte du
territoire à travers une application multi-supports. Mais ce qui fait
que c'est une application innovante, c'est qu'elle intègre la
technologie de la réalité augmentée. En effet, quand on
clique sur un des pictogrammes choisis pour y observer le paysage, une photo
à 360° degrés s'ouvre et l'on peut alors naviguer tout
autour de la prise de vue, comme si on y était. Ce dispositif est
accessible grâce à des prises de vue préalables par drone
et bras. L'application a une très grande base de données qui
permet de visiter le Vexin au maximum.
En plus de ce dispositif de réalité
augmentée, le Conseil départemental a mis en place un autre
dispositif numérique innovant, la LeapMotion. C'est une «
interface qui propose de s'affranchir de tout contact physique entre
l'homme et la machine, plus précisément l'ordinateur. Une sorte
de Kinect, mais seulement appliquée aux mains »32.
Grâce à un petit boitier infrarouge, le dispositif reconnaît
le mouvement des mains, ce qui permet de naviguer sur l'écran juste en
bougeant ses mains. Cela agit en fait comme une souris.
Ce dispositif a été mis en place dans trois
offices de tourisme « pilotes » : Cergy Pontoise, Vexin Centre et
Auvers sur Oise. Ce sont ces structures qui ont été choisies car
elles se situent dans le Vexin ou à proximité. Durant les
échanges auxquels j'ai pu assister, il a été question
d'étendre le dispositif à l'intégralité du
département si toutefois celui-ci rencontrait un succès. Un
écran, avec le dispositif LeapMotion, est laissé à
disposition des visiteurs qui souhaiteraient tester l'application. Bien
sûr, sa prise en main étant complexe, les conseillers en
séjour (préalablement formés) sont là pour aider le
visiteur à prendre en main l'outil. C'est un dispositif très
intéressant qui, selon moi, mériterait d'être mis plus en
valeur pour pouvoir inciter les visiteurs à tester ce dispositif
très complet. Il est nécessaire d'attendre la fin de la saison
touristique pour avoir les premiers ressentis des conseillers en séjour
et avoir un retour statistique sur le nombre de connexions.
Cet outil, départemental, est donc un premier pied mis
par les offices de tourisme pilotes dans les nouveaux outils numériques.
Un état des lieux après l'utilisation est nécessaire pour
voir si cela est vraiment intéressant et s'il faut miser sur ce type
d'outils à l'avenir. Désormais, nous allons voir que d'autres
villes essaient de s'intégrer dans ce nouvel environnement
numérique, comme Enghien les Bains.
80
32
http://www.valdoise-tourisme.com/diffusio/fr/agenda/agenda/cergy/entrez-dans-l-experience-valdoise-mybalade_TFO235231482380.php#.V8V0QDU3ks4
81
2 - Enghien les Bains, ville numérique
Novembre 2013 - Enghien les Bains est nommée «
Ville créative » par le label UNESCO. La ville fait donc partie du
réseau des 113 villes internationales nommées villes
créatives. Au sein de ce label, on retrouve sept catégories pour
lesquelles les villes peuvent être nommées : musique, design,
littérature, cinéma, arts traditionnels, gastronomie et arts
numériques. C'est grâce à cette dernière
catégorie qu'Enghien les Bains a obtenu le label de ville
créative. Parmi les neuf villes nommées dans la catégorie
des arts numériques, on retrouve : Austin, Sapporo, Gwangju, Dakar,
Tel-Aviv, Linz, York, Lyon et enfin Enghien les Bains. Enghien a
été nommée coordinatrice de ce cluster. Elle constitue la
plus petite ville de ce réseau. Selon la directrice de l'office de
tourisme, qui a animé une intervention en avril dernier à
laquelle j'ai pu assister, l'obtention de ce titre a eu 4 impacts
différents :
- une reconnaissance internationale de la stratégie
développée depuis plus de 15 ans
par la ville
- une image plus moderne de la station thermale, qui tendait
à devenir « vieillotte »
- un élan positif pour les structures de la ville
- un accroissement des visites de personnalités politiques
et d'acteurs économiques
De plus, la ville organisera en Juin/Juillet 2017
l'assemblée générale du réseau des villes
créatives de l'UNESCO, soit plus de 117 villes potentielles. Ce qui
représente un très gros évènement pour la ville et
une exposition internationale sans précédent.
Un festival en libre accès a également
été organisé par le centre des arts de la ville, en
coopération avec l'office de tourisme : le festival des bains
numériques. Durant 5 jours se mêlent concerts, spectacles,
laboratoires et installations, tous en lien avec le numérique. Ces
performances sont avant tout destinés à des familles pour un
week-end en général, mais aussi à tous ceux qui sont
passionnés par le numérique.
Aussi, la ville organise à chaque fin d'année
les « projections monumentales », en collaboration avec le collectif
Cosmo AV. Trois sites symboliques de la ville sont mis en lumière : le
casino, l'église et l'hôtel de ville. Un spectacle de
lumière défile sur les murs de ces bâtiments tous les soirs
pendant un mois entier.
82
Pour conclure, nous citerons la directrice de l'office de
tourisme d'Enghien les Bains, qui affirme que l'office de tourisme d'Enghien
les Bains met le numérique au service des touristes selon sept points
:
- un site web responsive design
- une présence sur tous les réseaux sociaux
- une application mobile pour découvrir les trésors
cachés de la ville
- un wifi public gratuit en ville et dans l'office de tourisme
- une utilisation des tablettes tactiles comme outil d'aide
à l'accueil et au conseil
- des bornes d'informations tactiles en vitrine de l'office de
tourisme et en totem sur
le parvis de l'hôtel de ville (et un futur à la
sortie de la gare ferroviaire)
- la création d'un film promotionnel de la ville en
360° et la mise à disposition de
deux casques de réalité virtuelle à l'OT
pour une visite inédite de la ville (prévu cette
année)
La ville d'Enghien les Bains est donc une ville
numérique à part entière, en témoigne sa nomination
par l'UNESCO. Les nombreux évènements et manifestations
organisés ainsi que les services proposés par l'office de
tourisme en font une ville ambassadrice du numérique dans le Val d'Oise.
Nous allons désormais voir un dernier exemple : la ville de Roissy.
3 - Des bornes tactiles délocalisées
à Roissy
Roissy abrite, on le sait, l'un des plus grands
aéroports du monde dans sa ville. Avec cela, de nombreux hôtels
ont décidé de s'implanter à proximité de
l'aéroport pour accueillir les touristes sur le départ ou tout
juste arrivés. En sachant tout cela, on se doute que l'office de
tourisme ne peut que très peu profiter de ce flux massif de visiteurs
étant donné qu'ils sont présents souvent pour très
peu de temps.
Il a donc été décidé par l'office
de tourisme de délocaliser une partie de ses services. En effet, la
structure a implanté des bornes tactiles d'informations dans de nombreux
hôtels de la ville. Grâce à cela, les visiteurs, souvent
pressés et « de passage », peuvent accéder à une
information touristique très rapidement sans forcément passer par
l'office de tourisme.
Source :
http://www.hotels-roissy-tourisme.com/fr/informations-pratiques/utilitaires-de-l-office/brochures.php
Les hôtels du territoire peuvent donc profiter d'un
service de l'office de tourisme au sein même de leur
établissement, dans le hall d'accueil. Cela permet aussi aux
salariés de l'hôtel de se « décharger » des
informations touristiques que leur demandent les visiteurs, en les redirigeant
directement vers cette borne d'information.
83
Dans un contexte de développement durable, cela permet
également à l'office de tourisme de réduire ses
coûts d'éditions de brochures, ce qui représente un gain
environnemental mais également financier. Même si l'investissement
de départ est élevé pour mettre en place ce dispositif,
une partie du financement des bornes est pris en charge par les
hôtels.
Ceci est donc un autre exemple d'innovation, avec ce service
numérique directement chez le prestataire du territoire, avec des
retours très positifs.
84
Conclusion Partie 3
Cette troisième et dernière partie de notre
exposé a été l'occasion pour nous de voir un exemple
concret d'impact du numérique sur le tourisme, avec l'exemple des
offices de tourisme du Val d'Oise.
Dans un premier chapitre, on s'est rendu compte que le Val
d'Oise, département francilien donc proche de Paris, pouvait miser sur
une offre touristique très diversifiée, entre parcs naturels,
villages calmes, station thermale et ville aéroportuaire. Ce
département est composé de 17 offices de tourisme, plus ou moins
actifs dans le territoire, et très différents structurellement
parlant.
Au cours du second chapitre, on a pu voir la situation
numérique de ces offices de tourisme, qui est aujourd'hui très
hétérogène. On a des offices de tourisme très au
fait du numérique, actifs sur les réseaux sociaux, utilisateurs
des nouvelles technologies et, à l'inverse, on retrouve des structures
moins à l'heure du numérique, dont les préoccupations sont
toutes autres. Pour répondre aux besoins des offices de tourisme, un
plan d'action a donc été lancé pour tenter de pallier les
manques des offices du structure sur différentes thématiques
comme les réseaux sociaux par exemple.
Enfin, on a pu voir que le Val d'Oise pouvait compter sur des
villes innovantes et actives sur le numérique. Le Conseil
départemental, en lançant l'application MyBalade, a donné
un nouvel élan numérique aux structures pilotes que sont Vexin
Centre, Auvers sur Oise et Cergy Pontoise. Aussi, on a vu qu'Enghien les Bains,
ville créatrice de l'UNESCO, pouvait jouer un rôle de moteur pour
les autres villes du département sur le secteur du numérique.
Finalement, les initiatives de l'office de tourisme de Roissy nous ont
montré qu'il était possible de délocaliser un service
directement chez un prestataire.
85
Conclusion générale
Cette réflexion a été pour nous
l'occasion de mesurer l'impact du numérique sur les missions des offices
de tourisme, hier, aujourd'hui et demain. Pour se faire, nous avons
tenté d'apporter l'avis de nombreux acteurs des offices de tourisme de
France, que ce soit les institutionnels ou les professionnels. Par les
nombreuses rencontres et discussions que nous avons eu avec eux, nous nous
sommes rendu compte que le numérique était un enjeu majeur pour
eux, quelques fois indispensable à la survie de certaines structures.
Pour répondre à notre problématique de
départ, nous nous sommes dans un premier temps focalisés sur la
notion d'office de tourisme, son histoire, son rôle et missions. En
France, depuis le début du 20ème siècle, le
nombre d'offices de tourisme n'a jamais cessé d'augmenter. Chaque
territoire a voulu, à un moment ou à un autre, faire du tourisme,
même si sa commune ne présentait en réalité aucun
intérêt touristique. On s'est donc retrouvé avec un nombre
très conséquent d'offices de tourisme. Aujourd'hui, les
rôles des offices de tourisme sont en pleine mutation, ce ne sont plus
seulement des lieux d'accueil et d'information, ce sont aussi des acteurs du
tourisme, ils participent au développement économique de la
ville, ce sont les « tableaux » des territoires. De plus, avec la loi
NOTRe, on va assister dans les toutes prochaines années à un
déclin certain du nombre d'offices de tourisme suite au regroupement
intercommunal demandé par cette loi.
Le numérique, qui est aujourd'hui au coeur des
mutations de notre société, a été l'objet de notre
seconde partie. Nous avons tenté de mesurer quel est son impact sur
l'activité des offices de tourisme. Pour cela, nous avons dans un
premier temps rappelé que la révolution numérique est un
mouvement très récent dans notre société, qui tend
à modifier certains de nos comportements. Cela a fait émerger une
nouvelle forme de tourisme, l'e-tourisme, qui est aujourd'hui un secteur
économique majeur. Les offices de tourisme ont donc dû s'adapter
à cette nouvelle forme de tourisme, plus virtuel, dans toutes ses
missions, de l'accueil des visiteurs jusqu'à leur communication. De
nouveaux métiers se sont créés, comme le métier
86
d'animateur numérique du territoire, «
référent internet du territoire 33», qui
intervient sur tout ce qui va toucher au numérique et à Internet
dans son territoire de compétence.
Enfin, nous avons pu voir dans une troisième partie un
exemple d'impact du numérique sur l'activité des offices de
tourisme, dans notre terrain d'étude, le Val d'Oise. Ce
département, aux portes de Paris, tente tant bien que mal d'attirer les
touristes à destination de Paris de venir passer du temps dans les
communes valdoisiennes. Ses atouts ne manquent pas : calme, espaces naturels
protégés, sites de loisirs, station thermale. Parmi les dix-sept
offices de tourisme et syndicats d'initiative du département, certaines
structures ont décidé de s'investir dans le secteur du
numérique, comme on a pu le voir à travers notre enquête
auprès d'elles. Que ce soit à travers des initiatives
départementales lancées par le conseil départemental ou
par des initiatives municipales comme à Enghien les Bains ou Roissy, on
a pu noter une volonté de s'inscrire dans cette nouvelle conjoncture
touristique.
On peut donc affirmer, logiquement, que le numérique a
un impact certain sur l'activité des offices de tourisme, que ce soit
dans le Val d'Oise ou dans le reste de la France. Certaines structures se sont
lancés dans « l'aventure » numérique, tandis que
d'autres se retrouvent complètement écartées de ce nouvel
« acteur » touristique. Finalement, adhérer au
numérique ou non, c'est souvent une question de financement des nouveaux
outils. Il faut se donner les moyens pour réussir à
s'intégrer au numérique. Une réflexion globale en amont
est nécessaire. La volonté doit émaner de toute
l'équipe de l'office de tourisme, chaque collaborateur de la structure
doit être impliqué dans le projet.
On a abordé à un certain moment de notre
réflexion les notions de réalité virtuelle et de
robotisation. De nombreuses réflexions sont en cours chez les
professionnels du tourisme dans ce secteur. Son importance est telle qu'on peut
se demander si un jour, nous ne partirons pas en vacances dans notre chambre,
en ayant un casque sur la tête. Tel est l'enjeu des années
à venir.
33 ELOY Pierre, L'animateur numérique de
territoire, une nouvelle fonction pour un enjeu majeur, Revue Espaces
n°290, 2011, 3p.
87
Bibliographie
4 Articles scientifiques et ouvrages
· CANARIAS Stéphane, A quoi servent les
offices du tourisme à l'heure du numérique, Revue Espaces
n°290, 2011, 2p.
· CLAUDE Michel, Redéfinir l'accueil dans les
offices de tourisme, Revue Espaces n°48, 1996, 3p.
· DEBARGE Sébastien, Les outils
numériques révolutionnent l'accueil touristique, Revue
Espaces n°300, 2012, 8p.
· DUGENY & BOULIC, L'OT de Biscarosse, office de
tourisme du futur, n'oublie pas le m-tourisme, Revue Espaces n°114,
2012, 4p.
· DUMOULIN Marc, Premiers pas des offices de
tourisme sur Internet, Revue Espaces n°50, 1997, 2p.
· DUMOULIN & KERGREIS-VALLS, Les offices de
tourisme et syndicats d'initiative, Que Sais-je, 1999, 128p.
· ELOY Pierre, L'animateur numérique de
territoire, une nouvelle fonction pour un enjeu majeur, Revue Espaces
n°290, 2011, 3p.
· GAILLARD François, L'office de tourisme du
Grand Lyon, structure et missions, Revue Espaces n°91, 2006, 1p.
· JAMET William, Les stations de Médoc
Océan inventent leur office de tourisme du futur, Revue Espaces
n°290, 2011, 6p.
· MOCHOT Georges, Offices de tourisme, la force d'un
réseau national, Revue Espaces n°232, 2005, 3p.
4 Etudes et publications
· FINISTERE TOURISME, La loi NOTRe, le volet
tourisme, 2015, 2p.
· ATOUT France, Accueil numérique dans les offices
de tourisme, 2011, 84p.
4 Sitographie
· http://atout-france.fr/
· http://www.valdoise-tourisme.com/
· http://www.valdoise.fr/
· http://valdoisemybalade.fr/
· http://www.offices-de-tourisme-de-france.org/
· http://www.etourisme.info/
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Tables des annexes
Annexe 1 : Fiche technique Facebook
Annexe 2 : Fiche technique Twitter
Annexe 3 : Fiche technique Instagram
Annexe 4 : Fiche technique TripAdvisor
Annexe 5 : Fiche technique classement OTSI
Annexe 6 : Questionnaire en ligne à
destination des offices de tourisme
Annexe 7 : Statistiques complètes sur la
situation numérique des OTSI
Résumé/Summary
Ce travail d'étude et de recherche propose de mesurer
l'impact du numérique, élément important de notre
société, sur l'activité des offices de tourisme
français. Pour cela, nous avons mélangé les avis des
différents acteurs de ces secteurs, à savoir d'une part les
institutionnels du tourisme et d'autre part les professionnels du tourisme.
Dans un premier temps, la réflexion se porte sur la question des offices
de tourisme, ce qu'ils sont aujourd'hui, leurs missions et quel futur est
envisagé pour eux. Ensuite, le travail se porte sur le numérique
et son effet sur les missions des offices de tourisme. Enfin, nous proposons
une enquête réalisée sur le terrain, dans le
département du Val d'Oise, en constatant la situation numérique
des offices de tourisme de ce territoire.
This work of study and research suggests measuring the impact
of digital technology, an important element of our society, on the activity of
French tourist offices. For this, we have mixed reviews of the various
stakeholders in these sectors, on the one hand institutional tourism and on the
other hand tourism professionals. First, thinking is focused on the issue of
tourist offices, what they are today, their missions and what future is
envisioned for them. Then, the work focuses on digital technology and its
effect on the missions of the tourist offices. Finally, we propose a survey on
the ground, in the department of Val d'Oise, noting the situation of digital
tourist offices in the territory.
Mots clés : Office de tourisme, numérique,
impact, Val d'Oise, missions, évolution
Key words : Tourist office, digital technology, impact,
Val d'Oise, missions, evolution
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