I.1.3. Paramètres hydrodynamiques :
Les principaux facteurs hydrodynamiques qui interviennent dans
la dynamique littorale et dans les mécanismes de la sédimentation
sont la houle, la marée et les courants associés (El Arrim,
1996).
I.1.3.1. La houle :
Les houles principales, selon Zeggaf-Tahri (1993) sont celles
de direction Nord- Nord Est à Nord-Est. Elles se heurtent violament
contre la côte ouest induisant une dérive littorale
généralement de direction Nord Est. Par contre le long de la
côte Sud (de l'oued Méliane à Soliman) les houles n'ont
pratiquement aucun effet (Kouki, 1984). Les directions les plus
fréquentes et les houles les plus puissantes sont celles de secteurs
Nord à Ouest et Nord à Est, les seuls qui peuvent atteindre le
fond et les côtes du petit Golfe de Tunis. Ces houles, avec un angle de
10° en moyenne, induisant une dérive littorale plus ou moins
intense selon la direction des houles et des plages.
Le calme règne pendant le tiers du temps et en
général pendant l'été.
I.1.3.2. La marée :
Ben Charrada (1997) indique que le niveau moyen de la mer dans
le Golfe de Tunis dépend de la saison et du vent.
Des mesures réalisées par cet auteur montrent
que les niveaux marins moyens les plus élevées coïncident
avec les vents très forts de direction nord-ouest et que les niveaux
moyens les plus bas coïncident avec les vents très forts de
direction nord-ouest et que les niveaux moyens les plus bas coïncident
avec les vents de direction nord est - sud ouest.
El Arrim (1996) signale que l'amplitude de la marée est
généralement de l'ordre de 30cm ; elle ne change qu'au niveau de
Chebba prés de Mahdia pour atteindre un maximum de 2m dans le golfe de
Gabés.
Selon Zeggaf-Tahri (1993), en méditerranée, les
marées sont faibles et sont généralement faibles sur les
côtes Nord Est de la Tunisie, jusqu'à Chebba avec une amplitude
faible qui dépasse rarement 40 ou 50 cm. De plus, au sud cette amplitude
croit pour atteindre 2,45 m à Gabès.
Le marnage dans le golfe de Tunis varie de 0,2 à 0, 3 m
(Ben Charrada, 1997). Il est de 0,24 m en vives eaux et 0,12 m en mortes
eaux.
20
Selon Kouki (1984), la marée est très faible et
possède les caractéristiques suivantes :
- 0,30 m en vives eaux
- 0,12 m en mortes eaux
- une périodicité essentiellement diurne
Elle est sans influence notable sur l'équilibre des
côtes.
1.3.3. Les courants :
a- Les courants généraux :
D'après Kouki (1984) et El Arrim (1996), la circulation
générale des courants dans le golfe
de Tunis est tributaire, en partie, des caractères
hydrologiques de la méditerranée. En effet,
des mesures hydrologiques réalisées dans le golfe
de Tunis montrent :
- une branche qui vient contourner la côte Ouest et se
dirige vers le sud, ce qui peut
bloquer les eaux et provoquer des courants giratoires. Ce
phénomène est bien marqué et
déclenché au niveau de la Medjerda (Pimienta, 1959
et El Arrim, 1996) ;
- l'autre branche se rabat suivant une direction Nord Ouest - Sud
Est.
A l'approche du djebel Korbous, elle est déviée
vers le sud (Fig.2), avant de se diriger vers
le Nord au milieu du Golfe de Tunis (Pimienta, 1959).
![](Impacts-des-amenagements-littoraux-sur-l-ecosysteme-ctier-de-la-baie-de-Tunis3.png)
Fig. 2- Circulation des courants généraux
dans le golfe de Tunis et l'emplacement préférentiel des
dépôts (Added et al., 2003 modifiée)
b- 21
Les courants de marées :
C'est un mouvement horizontal engendré par
l'élévation du niveau de la marée (Ben Charrada, 1997 ; El
Arrim, 1996 ; Kouki, 1984), indiquant que les courants affectent rarement le
rivage et que dans le Golfe de Tunis ces courants sont très faibles et
atteignent un maximum de 10m/s. Ces courants de marée se trouvent pour
la plupart du temps masqués par les courants liés à la
houle.
c- Les courants littoraux ou de houle :
Ces courants créés lors du déferlement
de la houle sont d'une importance considérable pour le transport des
sédiments des plages.
D'après Zeggaf-Tahri (1993), les mesures des courants
littoraux sont sûrement difficiles à lever dans les zones de
déferlements. Il est à préciser que ces mesures sont
insuffisantes sur les côtes tunisiennes. On est alors amené
à faire des estimations en utilisant des formules empiriques qui
tiennent compte de l'hauteur et de la période de la houle, de
l'obliquité avec le rivage et de la pente de la plage. Ces estimations
sont comprises entre 10 000 et 25 000 m3 (Sliti, 1990 ; SOGREAH, 1992 ; El
Arrim, 1996).
El Arrim (1996) précise que dans le golfe de Tunis,
les matériaux sont transportés en suspension, en présence
des courants de la houle à une vitesse moyenne de l'ordre de 4,14m/s.
d- Les courants de dérive des vents :
Ils sont parallèles au littorale et concernent les eaux
superficielles (Zeggaf-Tahri, 1993). Ces courants sont le résultat du
brassage de la surface de la mer par les vents marins ou terrestres.
Kouki (1984) indique que ces courants, sont faibles. Leur
vitesse est de l'ordre de 15 à 20 cm/sec, généralement en
liaison directe avec le sens du vent.
Quant aux transfères littoraux ils obéissent
à deux situations :
D'une part, à la houle Nord à Ouest, les
courants littoraux se dirigent à l'Est à partir du Nord
d'Ezzahra, avec une vitesse faible. D'autre part, sous l'impulsion de la houle
Nord à Est où le courant, animé d'une plus forte
accélération, se dirige à l'Ouest vers la Goulette.
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