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La silver économie. Quel impact sur la prise en charge de la dépendance?

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par Solenne PELLEGRINI
Nice Sophia Antipolis - IAE de Nice - Master 2 Direction dà¢â‚¬â„¢Entreprise 2014
  

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1.3 Caractéristiques de la demande.

Si la demande est présente et le besoin identifié en raison de l'avancée en âge, les personnes âgées sont aussi le segment de population la plus conservatrice et la plus attentive aux dépenses réalisées. Les actes de consommation sont donc réfléchis et doivent répondre à des caractéristiques de solvabilité.

De fait, deux axes de financements sont envisagés dans l'objectif de développer la Silver Economie :

- Une meilleure prise en charge des frais de dépendance des personnes âgées par la solidarité collective,

- Un financement des entreprises naissantes et innovantes permettant de proposer de nouveaux produits répondant à la demande nationale et internationale, ce qui à terme, sera facteur de croissance économique.

1.3.1 La prise en charge collective.

Au niveau sociétal, la nécessité est de trouver parmi les actifs et les retraités un financement basé sur la solidarité nationale permettant une meilleure prise en charge du reste à charge en cas de perte d'autonomie avec la mise en place d'un plafond de ressources. L'objectif étant de de favoriser l'accès aux produits et aux services pour les personnes âgées mais également d'améliorer leur pouvoir d'achat.

Différentes réformes se sont donc succédées afin d'améliorer cette prise en charge :

- 1970 puis en 1978 : mise en place des premières lois de financement des soins et de l'hébergement en institution des personnes âgées.

- 1991 : naissance d'une première organisation avec la création du Service Départemental Médico-Social de Soins aux Personnes Agées Dépendantes permettant l'attribution de prestation et la coordination de services.

- 2002 : création de l'APA qui constitue une avancée majeure. Cette prestation est cofinancée par les départements et l'Etat, par l'intermédiaire de la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA). Elle est utilisée pour financer les aides et services divers liées à la perte d'autonomie. Son montant est modulé en fonction du degré de dépendance reconnu (ou GIR11) et du lieu de résidence (institution ou domicile) de la personne. Il est réduit, au titre de la « participation financière du bénéficiaire au financement de l'APA », lorsque les revenus de l'allocataire dépassent un certain plafond (695 euros par mois).

Cette prise en charge de la dépendance est encore effective aujourd'hui mais elle représente une lourde charge financière (441 millions d'euros en 2009) pour les départements en charge de l'action sociale des personnes âgées et handicapées.

- 2004 : création de la journée de solidarité nationale afin que l'ensemble des fruits du travail des salariés, des revenus de placement et ceux du patrimoine soient reversés au CNSA. La CSG (fraction de 0,1 %) a entre autre permis un financement de 1 033 millions d'euros en 2009.

- 2008 : est évoqué pour la première fois la création d'un cinquième risque par le Sénat. Le rapport établit alors le constat que les frais de dépendance sont pris en charge en premier lieu par l'assurance maladie, puis par le Département et enfin par la CNSA. Soit un total de 21 milliards d'euros par an.

11 GIR : Groupe Iso Ressources

Répartition des dépenses liées à la
dépendance

Etat

Assurance Maladie Département CNSA CNAV CNAF

2968

4200

12893,11

370 568,1

387

Etat : exonérations fiscales et réduction d'impôts, des dépenses directes de prise en charge pour l'autonomie) Assurance maladie : dépenses de soins des établissements et services médico-sociaux, dépenses hospitalières et dépenses de soins de ville, d'action sociale,

Départements : financement de l'APA et de l'aide sociale en hébergement,

CNSA : financement de l'APA et des établissements, pour la professionnalisation et investissement,

CNAV : dépenses consacrées au soutien à domicile / dépenses consacrées aux lieux collectifs,

Caisse Nationale d'Allocations Familiales : Dépenses d'allocations logement à caractère social/Dépenses d'aides personnalisées au logement.

Ces chiffres devant considérablement augmenter dans les prochaines années, le système de prise en charge actuel devient insuffisant. Il convient donc de trouver de nouvelles sources de financement.

Pour cela, la loi « D'orientation et de programmation pour l'Adaptation de la Société au Vieillissement » réforme ce système avec entre autre la refonte de la prise en charge par l'APA. Elle comporte un ticket modérateur amoindri pour la personne âgée, voir supprimé en cas d'absence de ressources, ainsi que plusieurs autres mesures avec un financement total de 700 millions d'euros permettant :

- De développer les services (transport, urbanisme, habitat...),

- De promouvoir les services à domicile,

- D'améliorer et de moderniser la prise en charge institutionnelle.

Par l'intermédiaire d'un comité de financement, les bénéficiaires percevront d'une aide financière sous condition de ressources afin d'acquérir une aide à la prévention de la dépendance à domicile. Ce fonds d'un montant total de 140 millions d'euros, en sus de l'APA ou de l'aide des caisses de retraite, sera mis en place par le Conseil Départemental.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille