![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance1.png)
Université de Nice - Sophia Antipolis
IAE de Nice
Master 2 Direction d'Entreprise
La Silver Economie : Quel impact sur la prise en
charge de la
dépendance ?
Solenne PELLEGRINI
Jury : Madame Christine BACHELOT, professeur de
stratégie des entreprises
Date de soutenance : 30/11/2015
Année universitaire
2014/2015
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance2.png)
Université de Nice - Sophia Antipolis
IAE de Nice
Master 2 Direction d'Entreprise
La Silver Economie : Quel impact sur la prise en
charge de la
dépendance ?
Solenne PELLEGRINI
Jury : Madame Christine BACHELOT, professeur de
stratégie des entreprises
Date de soutenance : 30/11/2015
Année universitaire
2014/2015
REMERCIEMENTS
Au travers de ce mémoire, je tiens à remercier
l'ensemble des personnes qui ont partagé à mes côtés
cette année de connaissance et d'apprentissage et
particulièrement :
- Madame KACPRZAK du service de l'offre en établissements
médico-sociaux du
département Alpes Maritimes,
- Madame ATOUI - GHANEM, Inspectrice de l'action sanitaire et
sociale, référente
personnes âgées sur l'ouest du département,
de l'Agence Régional de Santé,
- Madame TREMOLIERE, Responsable du contrôle et de
l'agrémentation des Services
à la Personne à la DIRECCTE,
- Madame GHELELOVITCH, responsable filière à la
Chambre du Commerce et de
l'Industrie,
- Monsieur DARRE, Directeur de l'EHPAD Maison Russe,
- Monsieur ROMERSI, Directeur de la Direction Sud Est ORPEA,
- Madame COLLOCA, gérante de la société
« Allô service à la Personne ».
Je vous remercie pour votre disponibilité et d'avoir
pris le temps de m'apporter les informations nécessaires au constat de
terrain réalisé. Ce mémoire s'est enrichi par vos
témoignages.
- L'ensemble des professeurs et professionnels enseignants, -
L'ensemble de mes camarades,
Pour la richesse du savoir transmis et le partage de cette
année,
- Ma famille, mes amis et ceux qui m'entourent au quotidien,
pour leur soutien inconditionnel durant cette année.
- Enfin, à ceux qui ne sont pas cités mais dont
la présence fut un privilège... merci.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance3.png)
1
SOMMAIRE
INTRODUCTION 2
I. La Silver Economie. 4
1. Etude du marché. 4
2. Les entreprises à forte croissance ou dites «
coeur de cible ». 12
3. Les entreprises en périphérie du
marché : cas des EHPAD. 18
II. Impact du marché sur la prise en charge de la
dépendance 27
1. Généralités. 27
2. Analyse stratégique 28
3. Stratégie marketing. 34
4. Analyse financière. 41
5. Quel Business modèle ? 47
CONCLUSION 49
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance4.png)
2
INTRODUCTION
De nombreuses études démographiques mettent en
évidence une évolution de la pyramide des âges
française. En effet, l'ensemble de la génération des
baby-boomers, nés entre 1946 et 1974, aura dépassé
l'âge de la retraite dans quinze ans. Ils seront donc 10,4 millions en
2040 soit 33% de la population totale.
Chaque français se préoccupe aujourd'hui du
devenir de ses aînés. Les moeurs et modèles familiaux ayant
également changés (éloignement géographique,
mutation des modèles familiaux, diminution du nombre d'enfant par
famille), la prise en charge de la dépendance de ces derniers ne peut
plus être seulement assurée par une solidarité familiale
mais doit l'être également par une réponse collective.
Mais qu'est-ce que la dépendance ? Selon l'INSEE la
dépendance se définit comme étant « le besoin
d'aide pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne ou le besoin
d'une surveillance régulière ». Depuis 2002, une aide
financière vient soulager les frais occasionnés par la
dépendance : l'APA. En 2012, l'Etat a réparti 5,7 milliards
d'euros entre les départements par l'Etat dans le cadre du financement
de l'APA. Cette somme a permis d'assurer les prises en charge à domicile
mais aussi en établissement de type EHPAD1, qui
représente, pour le moment, la solution privilégiée
d'hébergement et de soins, après le domicile.
Selon l'INSEE et la DRESS, l'évolution de personnes
dépendantes entre 2005 et 2040 serait de plus 50 % pour atteindre le
seuil des 1,2 millions de personnes concernées en 2040. Associée
à l'augmentation de l'espérance de vie, la question de la prise
en charge de la dépendance des personnes âgées devient donc
un problème sociétal.
La Cours des Comptes en 2005 qualifiait cette situation de
« défi médical, social et financier
» dont la réponse devait être politique. Le
Sénat apporte un premier éclairage avec une proposition de
réforme dite « de la 5ème branche ». Le
financement comptait 8 milliards d'euros pour couvrir les besoins des personnes
âgées dépendantes. Cependant, faute de financement
suffisant, cette réforme était annulée en 2012.
Une seconde proposition de loi, la loi «
d'orientation et de programmation pour l'adaptation de la
société aux vieillissements » est à
l'élaboration depuis le 1er janvier 2014. Cette
dernière, pourtant très controversée, a été
votée à l'Assemblée Nationale et devrait entrer en vigueur
à l'aube de l'année 2016.
L'objectif est ainsi fixé, il faut: «
favoriser la mobilisation de la société autour du
défi du vieillissement dans sa double dimension du bien vieillir et de
la protection des plus vulnérables ». Plusieurs
actions pour cela : un repérage et une prévention autour des
situations à risque, la mise en place d'actions civiques et le
développement de l'inter-génération ou encore une
modification des Plans Locaux de l'Habitat et d'Urbanisme afin d'adapter au
mieux les transports urbains. C'est donc une mutation de l'ensemble de notre
société qui se profile dans les prochaines années.
1 EHPAD : Etablissement d'Hébergement pour
Personnes Agées Dépendantes
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance5.png)
3
L'action du Gouvernement vise au développement de la
« Silver-Economie » car ce marché économique, au
service des personnes âgées, est porteur d'emplois et de
croissance. Il représente un véritable eldorado financier.
L'ensemble sera rendu possible par un financement public à hauteur de
700 millions d'euros en provenance de la Contribution Additionnelle de
Solidarité pour l'Autonomie, déjà prélevée
sur l'ensemble des ressources françaises depuis avril 2013.
Forte de mon expérience dans le domaine
médico-social depuis 11 ans, dont 9 dans les Alpes Maritimes, je ne peux
que constater qu'un nombre croissant de personnes âgées vit dans
ce département, qui par ailleurs est doté d'une plus grande
diversité de structures et services à destination des plus de 60
ans. J'ai donc souhaité concentrer mes investigations sur ce
département pour les caractéristiques types qui le composent :
? Sur les 300 000 personnes vivant dans les Alpes Maritimes,
40 000 d'entre elles ont dépassé les 85 ans.
? Le taux de dépendance évoluera de 28 % à
31% d'ici 2020.
? 30 % des établissements en PACA sont situés
dans ce département avec des frais d'hébergement
évalués à 2 570€ par mois,
? Une augmentation du nombre de service à la personne
de 10 à 20% est attendu d'ici 2020.
? Contrairement aux idées reçues, le revenu
médian d'un azuréen est seulement de 1 270€.
Ce département a donc les caractéristiques
nécessaires pour illustrer le système français de prise en
charge de la dépendance.
Mon questionnement fut donc le suivant : compte tenu des
évolutions démographiques et de la demande croissante à
venir, de l'application prochaine de la loi favorisant la création d'un
nouveau marché, de l'écart entre les ressources disponibles et le
prix des prestations et services actuels, quelles seront les modifications du
système de prise en charge de la dépendance?
Ce mémoire a donc pour objectif de revenir sur
l'ensemble de ce constat et de proposer dans un premier temps une étude
de marché au coeur de la Silver Economie en distinguant le secteur
clé du service à la personne en plein essor, et celui de l'EHPAD
tel qu'il s'inscrit actuellement. Dans un second temps, au travers de
rencontres sur le département, nous définirons, par une analyse
stratégique, les business modèles mis en place par les
différents acteurs pour s'adapter à ce nouveau marché.
Enfin nous conclurons sur cet état des lieux de la prise en charge
française de la dépendance.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance6.png)
4
I. La Silver Economie.
1. Etude du marché.
1.1 Généralités.
La « Silver-Economie », définit par le
Ministère des affaires Sociales comme étant «
L'économie au service des personnes âgées », a pour
but de faire une place centrale aux personnes âgées tant sur un
plan conceptuel qu'économique.
La Silver Economie se compose :
- D'une représentation gouvernementale en la personne
de Madame Marisol TOURAINE, Ministre des Affaires Sanitaires et Sociales.
- D'autres acteurs privés et publics (cf annexe 1).
- De Silver-Régions dont la mise en place devrait
être favorisée par les décrets d'application de la loi
ASV.2
Deux objectifs principaux sont définis:
- La promotion du savoir-faire des acteurs économiques
et industriels par l'accroissement de leur compétitivité sur un
marché mondial,
- In fine, l'atteinte de l'objectif du « bien vieillir
» à domicile afin d'apporter une réponse à la perte
d'autonomie par une prévention et une prise en charge efficiente de la
dépendance.
Un contrat de filière signé entre le
gouvernement, Monsieur Gilles SCHNEPP3et l'ensemble des acteurs de
la Silver Economie, a défini six engagements :
- Définir le marché de la Silver Economie,
- Mettre en place une offre compétitive notamment de
l'offre française à l'international,
- Mettre en place une politique d'exportation des produits,
- Assurer la formation des acteurs,
- Assurer la communication autour du « bien vieillir
»,
- Promouvoir des produits innovants,
La création d'un comité de filière et
d'une Silver Vallée, lieu de regroupement des entreprises, ont
finalisé la mise en place.
2 Adaptation de la Société au
Vieillissement
3 Président de la FIEEC
(Fédération des Industries électriques,
électroniques et de communication) PDG de LEGRAND
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance7.png)
5
Quel impact sur l'économie
?
Selon le CREDOC, la croissance devrait augmenter de 0,25 point
par an grâce à une adaptation au marché. Le PIB4
augmentera également de 1,59 % (soit 31 milliard) en 2010 à 2,4 %
du PIB en 2040.
C'est donc un marché porteur qui peut être
envisagé :
- A l'échelon régional : par les associations et
les TPE5,
- A l'échelon national : par les PME6,
- A l'échelon mondial : par la mise en concurrence de
ces mêmes entreprises avec des entreprises internationales.
Afin de s'assurer que l'offre de produits soit en phase avec
la réalité, le CGSP7 a diffusé le 21/06/2013,
un questionnaire « Acteurs, activités et perspectives »
à disposition de ses adhérents. Le retour effectué par 283
entreprises, a permis d'obtenir les premières données
économiques du marché de la Silver Economie :
- Un Chiffre d'Affaire d'environ 55 milliards d'euros,
- 43 150 emplois actuellement et 68 685 emplois attendus en
2017,
- Un TCAME8 de 13,8 % (hors création
d'entreprise et entreprise de 0 salarié) et de 9,8 % (en les incluant)
en 2012.
La Silver Economie se définit donc comme un
réseau de plusieurs entreprises agissant en transversalité, au
bénéfice des personnes âgées.
1.2 Les bénéficiaires.
Au nombre de 900 millions dans le monde en 2014 et 2 milliard
d'ici 20509, les personnes âgées représenteront
la part de population la plus importante. En France, ils sont plus de 12
millions sur une population totale de 66,3 millions, soit plus d'un habitant
sur 1010.
Selon l'INSEE, on distingue :
? Les âgés dits « actifs »
définis comme autonomes et indépendants. Agés entre 60 et
75 ans, les atteintes liées à l'âge sont physiologiques et
occasionnent peu de conséquences au quotidien. Ils sont en
majorité propriétaires et ont des activités diverses. La
part de cette population augmentera de 45% entre 2005 et 2050.
? Les âgés dits « fragiles » dont les
atteintes liées à l'âge entrainent nécessitent une
aide humaine et technique, permettant de réajuster les capacités
d'anticipation et d'adaptation
4 PIB : Somme de l'ensemble des productions sur un
territoire permettant de dégager des revenus en nature ou en monnaie
5 TPE : Très Petites Entreprises
caractérisées par un nombre de salarié inférieur
à 10, un chiffre d'affaire de moins de 2 millions d'euros, un total de
bilan inférieur à 2 millions d'euros.
6 PME : Petite et Moyenne Entreprises
caractérisées par la présence de moins de 250
salariés, un chiffre d'affaire inférieur à 50 millions
d'euros, un total bilan inférieur à 43 millions d'euros.
7CGSP : Commissariat Général à la
Stratégie et à la Prospective.
8TCAME : Taux de Croissance Annuelle de l'Emploi.
9 Source : OMS, au 30 septembre 2015.
10 Source : INSEE, tableau de l'économie
française 2015.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance8.png)
6
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance9.png)
7
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance10.png)
8
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance11.png)
9
au lieu de vie. Agés de plus de 70 ans à 84 ans,
ils sont également en majorité propriétaires. La part de
cette population augmentera de 78% d'ici 2050.
? Les âgés dits « dépendants » dont
le besoin d'aide pour l'accomplissement des actes du quotidien est
prépondérant. Agés de plus de 84 ans, âge moyen
d'entrée en EHPAD, ces personnes peuvent vivre en institution ou
à domicile, avec une prise en charge humaine et technique importante.
Ils représentent seulement 8 % des personnes âgées mais une
augmentation de 28,8 % est prévue d'ici 2050.
L'objectif est le maintien de l'autonomie au domicile le plus
longtemps possible. La Silver Economie cible en premier lieu les personnes
âgées dites actives et fragiles. Elles sont consommatrices de
produits et de services tout en ayant une capacité financière
plus élevée. Elles ont un état d'esprit « jeune
» avec, un âge mental de 10 à 15 ans de moins que leur
âge physique.
D'ici 2020, les plus de 60 ans seront les plus grands
consommateurs (tous domaines de consommations confondus). Au-delà de la
bienveillance qu'impose le fait de prendre soin des personnes
âgées, il y a donc une véritable opportunité d'un
marché à dimension internationale.
Part de consommation sur la consommation
totale
(%)
65 60 55 50
|
|
|
santé alimentation equipement loisirs assurances
|
CREDOC « Comment consomment les Seniors »
(Décembre 2012, Mathe et al.)
L'arrivée des baby-boomers va donc
considérablement transformer notre système de consommation qui
devra s'adapter à de nouvelles demandes. Dotés d'un plus grand
pouvoir d'achat et d'une plus grande capacité d'épargne, l'offre
devra être ciblée et adaptée à ces nouveaux clients
en quête de bien- être, de bienveillance et de
considération.
1.3 Caractéristiques de la demande.
Si la demande est présente et le besoin
identifié en raison de l'avancée en âge, les personnes
âgées sont aussi le segment de population la plus conservatrice et
la plus attentive aux dépenses réalisées. Les actes de
consommation sont donc réfléchis et doivent répondre
à des caractéristiques de solvabilité.
De fait, deux axes de financements sont envisagés dans
l'objectif de développer la Silver Economie :
- Une meilleure prise en charge des frais de dépendance
des personnes âgées par la solidarité collective,
- Un financement des entreprises naissantes et innovantes
permettant de proposer de nouveaux produits répondant à la
demande nationale et internationale, ce qui à terme, sera facteur de
croissance économique.
1.3.1 La prise en charge collective.
Au niveau sociétal, la nécessité est de
trouver parmi les actifs et les retraités un financement basé sur
la solidarité nationale permettant une meilleure prise en charge du
reste à charge en cas de perte d'autonomie avec la mise en place d'un
plafond de ressources. L'objectif étant de de favoriser l'accès
aux produits et aux services pour les personnes âgées mais
également d'améliorer leur pouvoir d'achat.
Différentes réformes se sont donc
succédées afin d'améliorer cette prise en charge :
- 1970 puis en 1978 : mise en place des premières lois
de financement des soins et de l'hébergement en institution des
personnes âgées.
- 1991 : naissance d'une première organisation avec la
création du Service Départemental Médico-Social de Soins
aux Personnes Agées Dépendantes permettant l'attribution de
prestation et la coordination de services.
- 2002 : création de l'APA qui constitue une
avancée majeure. Cette prestation est cofinancée par les
départements et l'Etat, par l'intermédiaire de la Caisse
Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA). Elle est
utilisée pour financer les aides et services divers liées
à la perte d'autonomie. Son montant est modulé en fonction du
degré de dépendance reconnu (ou GIR11) et du lieu de
résidence (institution ou domicile) de la personne. Il est
réduit, au titre de la « participation
financière du bénéficiaire au financement de l'APA
», lorsque les revenus de l'allocataire dépassent un
certain plafond (695 euros par mois).
Cette prise en charge de la dépendance est encore
effective aujourd'hui mais elle représente une lourde charge
financière (441 millions d'euros en 2009) pour les départements
en charge de l'action sociale des personnes âgées et
handicapées.
- 2004 : création de la journée de
solidarité nationale afin que l'ensemble des fruits du travail des
salariés, des revenus de placement et ceux du patrimoine soient
reversés au CNSA. La CSG (fraction de 0,1 %) a entre autre permis un
financement de 1 033 millions d'euros en 2009.
- 2008 : est évoqué pour la première fois
la création d'un cinquième risque par le Sénat. Le rapport
établit alors le constat que les frais de dépendance sont pris en
charge en premier lieu par l'assurance maladie, puis par le Département
et enfin par la CNSA. Soit un total de 21 milliards d'euros par an.
11 GIR : Groupe Iso Ressources
Répartition des dépenses liées
à la
dépendance
Etat
Assurance Maladie Département CNSA CNAV CNAF
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance13.png)
2968
4200
12893,11
370 568,1
387
Etat : exonérations fiscales et réduction
d'impôts, des dépenses directes de prise en charge pour
l'autonomie) Assurance maladie : dépenses de soins des
établissements et services médico-sociaux, dépenses
hospitalières et dépenses de soins de ville, d'action sociale,
Départements : financement de l'APA et de l'aide
sociale en hébergement,
CNSA : financement de l'APA et des établissements,
pour la professionnalisation et investissement,
CNAV : dépenses consacrées au soutien
à domicile / dépenses consacrées aux lieux collectifs,
Caisse Nationale d'Allocations Familiales :
Dépenses d'allocations logement à caractère
social/Dépenses d'aides personnalisées au logement.
Ces chiffres devant considérablement augmenter dans les
prochaines années, le système de prise en charge actuel devient
insuffisant. Il convient donc de trouver de nouvelles sources de
financement.
Pour cela, la loi « D'orientation et de programmation
pour l'Adaptation de la Société au Vieillissement »
réforme ce système avec entre autre la refonte de la prise en
charge par l'APA. Elle comporte un ticket modérateur amoindri pour la
personne âgée, voir supprimé en cas d'absence de
ressources, ainsi que plusieurs autres mesures avec un financement total de 700
millions d'euros permettant :
- De développer les services (transport, urbanisme,
habitat...),
- De promouvoir les services à domicile,
- D'améliorer et de moderniser la prise en charge
institutionnelle.
Par l'intermédiaire d'un comité de financement,
les bénéficiaires percevront d'une aide financière sous
condition de ressources afin d'acquérir une aide à la
prévention de la dépendance à domicile. Ce fonds d'un
montant total de 140 millions d'euros, en sus de l'APA ou de l'aide des caisses
de retraite, sera mis en place par le Conseil Départemental.
1.3.2 Financement des entreprises.
Sur le plan entrepreneurial, il s'agit d'apporter des capitaux
aux entreprises afin qu'elles puissent développer leur
activité.
- La création de Joint-Venture12 entre ETI
et PME afin de diminuer les coûts de fonctionnement,
12 Joint-venture : société commune
à deux entreprises individuelles et détenue à parts
égales dans l'objectif de partager compétences, technologie ou
encore de diversifier leurs activités.
- La mutualisation de certains services,
- Les créations d'un « Fonds d'Amorçage
» pour les PME bénéficiant de fait d'un capital
supplémentaire (de 1 à 2 M€) ou encore d'un « Fonds de
croissance » pour les ETI afin de leur permettre de se développer
à l'international.
1.4. Caractéristiques de l'offre.
Une classification des entreprises et acteurs de terrain peut
être fait en fonction de leur implication dans la prise en charge de la
dépendance et donc des clients finaux auxquels elles s'adressent :
? Les entreprises « coeur de cibles », vouées
à évoluer par la vente de solution à la perte d'autonomie
en proposant des services et produits phares destinés aux personnes
âgées actives et fragiles à domicile,
? Les entreprises « acheteuses ou clientes de ces
mêmes solutions », au même titre que la personne
âgée en étant leur intermédiaire (cas par exemple
des EHPAD).
1.5. Un critère de différentiation : la
démarche « Haute Qualité Autonomie ».
La Silver Economie est basée sur une démarche
éthique en plaçant la personne âgée au centre des
dispositifs actuels et naissants, tout en profitant d'un secteur porteur
d'emploi pour relancer la croissance et la consommation. Faire
bénéficier aux personnes âgées de produits qui leur
sont destinés, permet de répondre au désir qu'est celui de
rester à domicile le plus longtemps possible.
Afin de permettre plus de lisibilité dans l'offre de
produit et de service et d'apporter un gage de confiance, le gouvernement
travaille actuellement sur la mise en place d'un label, associé ou non
à des processus de normalisation des produits. L'objectif est la
commercialisation sur un marché européen et mondial.
La mise en place d'un label permettra d'apporter aux
consommateurs une garantie de qualité et de sécurité sur
les produits et les services. Des travaux sur 2014-2016 sont donc en cours en
lien avec le CNR santé à domicile et autonomie afin de
référencer les produits et services. La Délégation
Interministérielle de l'Intelligence Economique participe à ces
travaux afin de mettre en place des normes à l'échelon
européen sur des secteurs tels que l'hébergement des personnes
âgées et du maintien à domicile.
C'est donc sous un oeil bienveillant que l'Etat définit
les contours de cette économie tant sur un plan organisationnel,
économique, politique, avec l'arrivée de réformes à
venir dont la loi ASV fait partie.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance14.png)
10
1.6. Analyse de la concurrence.
A terme, 1 français sur 3 pourrait être
consommateur de la Silver Economie pour la mise en place d'une
téléassistance, l'emploi d'une aide à domicile, ou encore
l'achat d'un produit adapté permettant de réduire la
dépendance.
Une majorité d'entreprises a vu le jour depuis 2005 (73
% selon les études de la Silver Economie et 11 % de création
entre 2012 et 2013), sur un marché où des entreprises plus
âgées, et notamment les grands groupes, étaient
déjà présentes.
Bon nombre de start-ups13 tentent actuellement de
profiter de cette économie en raison des potentialités de
croissance qu'elles représentent. Porteuses de produits innovants, ces
entreprises pourraient tout de même rencontrer des difficultés
à s'adapter à la demande en raison d'une insuffisance de
capacité de production nécessaire pour vendre à un prix
attractif.
Les N'TIC14 voient naître un marché
très fleurissant avec notamment le développement d'internet dont
les personnes âgées dites actives apprécient de se servir
avec leur famille ou pour le loisir. On peut donc voir, par exemple, proposer
sur le marché de nouvelles tablettes adaptées avec reconnaissance
vocale ou autre prototype permettant de faciliter lien social et de palier des
difficultés sensorielles.
Les ETI15 seront sans doute des entreprises plus en
capacité de réaliser des économies d'échelle
permettant de produire en quantité et d'investir en Recherche et
Développement afin de proposer de nouveaux produits.
Le résultat des études réalisées
autour de la Silver Economie en 2013 met en évidence une
prédominance de PME et microentreprises respectivement présentes
à 47 et 47 % et également, 5 % d'ETI.
Selon la même étude, le marché se
situerait en premier lieu à l'échelon national (39,02 %), puis
à l'international (20,66 %) et enfin sur un marché local et de
proximité (29,84 %). Les entreprises situées sur un marché
national et international se caractérisent par un chiffre d'affaire plus
élevé et un investissement plus important en R&D, permettant
la mise sur le marché rapide de produits innovants leviers de croissance
économique pour l'entreprise. Ces dernières sont donc, à
premières vues, plus solides pour pénétrer le
marché.
A l'échelon régional, les associations sont les
plus représentées.
13Start 'up : Nouvelle entreprise arrivant sur le
marché caractérisée par : des capitaux propres pour
fonctionner, peu d'actifs corporels car pas de passé financier et donc
un risque élevé.
14 N'TIC : Nouvelles Technologie de l'Information et
de Communication : informatique, télévisuel,
multimédias
15 ETI : Entreprise de Taille Intermédiaire
: Elles comptent entre 250 et 4 999 salariés, et ont un chiffre
d'affaire inférieur à 1,5 milliard d'euros
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance15.png)
11
1.7. La distribution.
La vente des produits peut s'effectuer :
- En B to C : auprès des séniors en direct,
- En B to B to C : auprès des séniors de
façon indirecte, - En B to C : auprès des institutions.
Un manque de communication évident est pour l'instant
présent autour de ces nouveaux produits et services à destination
des personnes âgées. L'offre et la demande se rencontrent peu pour
deux causes essentielles :
- Une méconnaissance des canaux de communication
permettant de cibler le client, - Un manque de lisibilité des produits
existants et de leur qualité.
L'un des axes du contrat de filière tend à
promouvoir les entreprises signataires afin de se faire connaitre par le
public. Pour cela, la Silver Economie tente de s'organiser avec un salon
annuel, autour de thèmes phares tant sur la vie à domicile qu'en
institution.
Le site internet de la société ONMEDIO permet
aux personnes âgées et séniors, aux aidants professionnels
et familiaux, aux entreprises, d'avoir de nombreuses informations dans les
domaines de la gérontologie avec notamment l'accès aux produits
innovants. Elle recense les acteurs et initiatives mises en place par les
acteurs du marché.
En dépit de cela, le marché reste fragile car ce
dernier est encore peu entré dans les moeurs. Les clients sont plus
difficiles à convaincre à l'achat.
1.8. Impact sur l'emploi.
Pour leur objectif commun de permettre le maintien à
domicile, deux marchés porteurs sont plus clairement identifiés
:
- Le secteur industriel : notamment dans le secteur des
technologies pour l'autonomie
(e-autonomie) dont les exportations ont progressé de
plus de 50 % l'an dernier,
- Le service de l'aide à la personne : secteur d'emplois
et de croissance.
En marge, le secteur de l'hébergement est lui aussi
impacté : en raison d'un maintien à domicile de plus en plus
optimal, de moins en moins de personnes devraient être
hébergées en institution.
L'étude de la Silver Economie montre, dans des
entreprises interrogées ayant une activité dans le domaine de
l'accompagnement de la personne et des activités
périphériques, une augmentation de 55% du nombre de
salariés d'ici 2017.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance16.png)
12
Le graphique ci-après laisse apparaître deux
secteurs privilégiés :
- le secteur de l'accompagnement à la personne, - le
secteur de la prévention de la dépendance.
Secteurs
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance17.png)
Tic, habitat, mobilité
Téléassistance
Santé
Services liés aux aidants
Prévention de la dépendance
Accompagnement de la personne
15
26
29
34
43
70
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Secteurs
Source : Etude de la Silver Economie auprès des
structures dédiant leurs activités au plus de 60 ans.
2. Les entreprises à forte croissance ou
dites « coeur de cible ». 2.1. Les entreprises de
la gérontechnologie16.
La Chambre Industrielle de Commerce recense actuellement
l'ensemble de ces entreprises. Cependant, puisqu'elles ne sont pas uniquement
spécialisées dans le domaine gérontologique, elles restent
difficiles à identifier.
Ce domaine reste néanmoins en plein essor. L'unique
barrière à l'entrée réside dans la
solvabilité du produit. Les clients peuvent faire appel à
plusieurs modes de financements, sous forme de subventions partielles ou
totales, accordées par les collectivités départementales,
locales ou encore par les administrations publiques (annexe 2).
Le Département ouvre donc la prise en charge de la
dépendance des patients, aux moyens techniques en plus des moyens
humains. Cependant, l'enveloppe financière totale n'en est pas pour
autant augmentée, le montant est réparti en fonction des types
d'aides tout en ne dépassant pas le plafond de l'aide financière
accordée en fonction du GIR17(annexe 3).
2.2 Les SAP : Services à la Personne.
Selon la loi du 26 juillet 2005 article L.129-1, le service
à la personne ou service à domicile peut se définir comme
étant l'ensemble des activités du quotidien permettant de
soutenir un particulier à domicile, qu'il soit institutionnel ou non,
afin de lui permettre un maintien
16 GIR : Groupe Iso Ressources
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance18.png)
13
optimal de ses conditions de vie, dans l'objectif de conserver
son autonomie, de maintenir du lien social, et d'assurer un soutien
familial.
Parmi ces activités (annexe 4), on distingue :
- Les services de la vie quotidienne destinés aux
personnes actives ayant besoin d'aide dans le cadre de la gestion de leur
quotidien,
- Les services au public fragile destinés à
soutenir les personnes fragiles en situation de dépendance,
- Les services aux familles.
Seuls les services au public fragile nécessitent un
agrément sans lequel ils ne peuvent fonctionner.
Le service à domicile s'effectue :
- En B to B : par l'emploi direct d'une aide à
domicile,
- En B to C par l'intermédiaire d'un prestataire de
service.
Le marché du service à domicile connait un fort
accroissement depuis les années 1980. Portée, par une
augmentation du taux d'activité des femmes et par le vieillissement de
la population, la demande de service à domicile ne cesse d'augmenter. En
2013, 1,4 millions de professionnels ont été recensés
(emploi direct ou non) et 888 millions d'heures ont été
rémunérées.
2.2.1 L'emploi en direct.
A l'aide du Chèque Emploi Universel (CESU), la personne
âgée emploie directement une aide à domicile. En 2014, ce
marché concernait 958 000 bénéficiaires. Sur la même
année, 806 millions de titres CESU ont été
préfinancés par 12 900 financeurs que sont les entreprises
privées ou publiques dont de grands groupes et de très nombreuses
PME, les Conseils Départementaux, mutuelles, caisse de retraite,
administration d'Etat.
En dépit de ces facilités de paiement et d'une
simplification des démarches administratives permettant l'emploi direct
d'un salarié à domicile, on constate depuis 2009 une diminution
de 2,5% par an du nombre de salariés concernés par l'emploi
direct. Cette diminution a pour origine :
- L'absence de service en cas de congés ou de maladie du
salarié,
- La déclaration mensuelle du salarié
auprès de l'URSSAF et le paiement des cotisations,
- L'obligation d'une procédure de licenciement du
salarié en cas de difficultés.
Pour pallier à ces difficultés, et pour
éviter que le particulier employeur recoure au travail non
déclaré, il peut faire appel à des services mandataires
permettant de prendre en charge ces démarches en contrepartie d'une
cotisation. Cependant ce service s'avère peu usité et ne permet
pas de contrecarrer la baisse de l'emploi (chiffrée selon la DARES
à 9,5% en 2011). Cette aide concerne en majeur partie l'aide aux
personnes handicapées ou dépendantes (59% en 2012).
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance19.png)
14
Cette diminution ne devrait cependant pas durer en raison de
l'augmentation du nombre de personnes âgées d'ici 2020 : 159 000
emplois devraient être créés selon l'observation
FEPEM18 des emplois de la famille.
2.2.2 La prestation de service.
L'entreprise emploie en tant que salarié des aides
à domicile et signe auprès des bénéficiaires des
contrats de service indiquant les différentes modalités de la
prise en charge. En cas de problème, c'est l'entreprise qui est
responsable directement et non le salarié.
Selon la DARES, 2,5 millions de particuliers ont eu recours
à des organismes prestataires au cours du second semestre 2013.
Alors qu'un recul est observé sur le secteur de
l'emploi direct, celui de la prestation de service est en pleine croissance. En
2002, il représentait 19 % de l'activité totale du secteur et 54
% de l'activité des organismes. En 2012, c'est 40 % de l'activité
totale du secteur qui s'effectue par le biais de la prestation et 83 % de
l'activité des organismes sont concernés. Parmi les heures
rémunérées : 58% sont auprès des personnes
handicapées ou âgées, 38 % concerne l'activité
domestique et 4% la garde d'enfants.
2.2.3 Caractéristiques de la demande.
? Une clientèle âgée et
isolée.
Selon les sources de l'Insee, en 2011, les ménages ayant
recours au SAP ont :
- Entre 60 et 69 ans à plus de 10 %, - Entre 70 et 79
ans à plus de 20 %, - Plus de 80 ans à plus de 50 %.
80 % de la clientèle est donc sénior. Les 20 %
restant sont occupés par les ménages ayant entre 30 et 60 ans.
Selon les mêmes études, 58,7 % des utilisateurs sont
bénéficiaires d'une retraite et 44,3% des clients sont seuls.
? Une demande accentuée par un financement
public.
Les personnes âgées de plus de 60 ans, qu'elles
soient dépendantes ou handicapées, ont, outres des
exonérations de cotisations sociales et autres avantages fiscaux
spécifiques, le droit à un financement des heures de SAP. Ainsi
l'APA pour les plus de 60 ans ou encore la PCH19 pour les personnes
en situation de handicap, ont été reversées à
hauteur de 3 milliards d'euros d'aide soit 90 % des aides directes.
Peut intervenir également le financement de la CARSAT
(caisse de retraite) pour le financement d'heures d'aide à domicile des
personnes faiblement dépendantes.
18 FEPEM : Fédération des Particuliers
Employeurs de France
19 PCH : prestation compensatoire du handicap :
permet de financer la dépendance des personnes en situation de
handicap.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance20.png)
15
2.2.4 Caractéristique de l'offre.
? Une offre accessible par sa solvabilité.
Depuis les années 80, le gouvernement mène une
politique destinée à promouvoir les SAP. L'objectif est de
pouvoir proposer des emplois à une main d'oeuvre peu qualifiée
mais aussi de pouvoir répondre à la demande de deux
catégories de population : les ménages dont le couple est en
activité et les personnes âgées dont la proportion ne cesse
d'augmenter.
Afin de rendre la demande solvable, le gouvernement a donc
décidé de mettre en place une défiscalisation des heures.
Cette réduction d'impôt (-50 %) mise en place en 1991 est valable
sur tous les SAP agréés.
En 2007, le gouvernement a accentué cette politique
avec la mise en place d'un crédit d'impôt pour l'ensemble des
ménages non imposables. En 2010, ces mesures avaient engagé la
moitié des dépenses publiques soit 3 milliards d'euros.
? Une offre structurée et encadrée
juridiquement.
Les SAP affichent une réciprocité au niveau des
activités proposées. Cela s'explique non pas par une
volonté concurrentielle d'effectuer les mêmes activités
mais par l'agrément nécessaire pour devenir SAP dans certains
domaines tels que l'aide aux personnes âgées, aux personnes
handicapées et la garde d'enfants de moins de 3 ans. Il permet
également l'obtention des déductions fiscales pour les clients.
(Article D. 7231-1 du Code du Travail)
Or les personnes âgées sont les premiers clients
des SAP, les personnes handicapées viennent en second. L'obtention de
cet agrément attribué par la DIRRECTE20devient donc
une nécessité pour toute entreprise ou association souhaitant
s'imposer sur le marché de l'aide à la personne.
Ce cadre législatif impose donc une concurrence «
de fait » entre les entreprises en leur fixant des bases de fonctionnement
identiques.
2.2.5 Les critères de différentiation :
l'obtention de labels qualités de certification AFNOR, Qualicert ou
Qualisap.
L'obtention de ces certifications évite au SAP d'avoir
à renouveler l'agrément lors de l'échéance de 5
ans.
La norme AFNOR NF X50-056 « Services aux personnes
à domicile » permet au SAP de mieux appréhender le secteur
par une étude approfondie de la demande et des services. Elle met en
place une « démarche qualité » avec des indicateurs de
suivi et de performance et permet de former le gestionnaire à la gestion
des compétences, la gestion documentaire mais également sur la
communication interne et externe. L'objectif est donc de rendre l'entreprise
plus compétitive avec un service rendu à la personne plus
efficient.
20DIRRECTE : Direction Régionale, des
Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de
l'Emploi
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance21.png)
16
La certification « Qualicert » est attribuée
par SGS ICS-Qualicert, leader mondial de la certification. Il permet aux
entreprises intervenantes sur un secteur très concurrentiel d'obtenir un
critère de différentiation. Depuis décembre 2013,
Qualicert certifie la qualité du SAP en fonction d'un
référentiel concordant aux critères d'évaluation
externe du Code de l'Action Sociale et des Familles.
La certification « Qualisap » est
délivrée par le bureau Veritas Certification et s'inscrit dans le
respect du Code de la Consommation par l'intermédiaire d'un audit.
Ces certifications sont payantes et donc difficilement
accessibles pour les entreprises les plus petites au profit des celles dont le
chiffre d'affaire est plus important.
2.2.6 Analyse de la concurrence.
En 2013, la répartition des 33 100 organismes se fait de
la manière suivante :
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance22.png)
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
2011 2012
47,2
21,3
25,7
5,9 5,4
45,9
24,8
23,9
autoentreprises
entreprises privées ( hors autoentreprises)
association
organismes publics
Source : étude de la DARES et DGCIS
On peut observer une large présence des entreprises
privées avec un accroissement de la part d'autoentreprises. Les
associations et organismes publics ne représentent que 29,3 % des
organismes des secteurs.
Ces entreprises étant en concurrence directe, on peut
s'interroger sur leur capacité à s'attirer des parts de
marché. Une analyse de ce secteur en fonction du type d'activité
par organismes, nous permet de constater que les organismes publics
(associatifs ou non) sont majoritairement présents dans le domaine de
l'aide aux personnes âgées.
C'est également le cas pour les entreprises
privées hors autoentreprises cependant elles diversifient davantage leur
activités avec la garde d'enfants, l'assistance aux personnes
handicapées et les services proposés hors agrément.
Les autoentreprises sont en plein accroissement depuis leur
création en 2009. Elles interviennent également dans le domaine
de l'aide aux personnes âgées (ménage, repassage) mais
elles diversifient leurs activités avec le soutien scolaire et autres
cours particuliers à domicile.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance23.png)
17
2.2.7 Impact sur l'emploi.
Deux catégories de salariés peuvent intervenir
auprès des personnes fragiles :
- Les aides à domicile ou «
aide-ménagère » : elles interviennent afin d'aider dans
la
réalisation des tâches du quotidien (type
ménage, courses, aide administrative..).
- Les auxiliaires de vie ou « garde-malade » : elles
aident le bénéficiaire dans la réalisation des actes du
quotidien tel que la réalisation de la toilette, la préparation
des repas ou encore un accompagnement hors du domicile.
En 2012, 427 000 emplois ont été mis à
disposition des particuliers par des organismes prestataires du secteur de
l'aide à la personne. Selon la DARES cette proportion serait due
à une forte croissance du nombre d'emploi dans les entreprises (135 800
en 2011) alors que le secteur associatif observe un recul de 3,1 % sur la
même période.
Au niveau de l'emploi en direct, la contrainte se trouve dans
la précarité du poste de travail. En effet, les contrats
auprès des particuliers ne sont pas des contrats à temps plein.
Pour pouvoir vivre convenablement, le salarié doit donc multiplier les
contrats. C'est de ce constat que provient l'image de « petits
boulots» lorsque l'on évoque le service de l'emploi à la
personne au détriment de l'ensemble des qualités humaines
nécessaires pour réaliser ce métier.
? La convention collective.
Le 3 avril 2014, un arrêté a étendu la
Convention Collective Nationale des Services à la Personne et l'a rendue
applicable aux entreprises. L'objectif est de développer l'attrait pour
ce secteur en sécurisant les parcours de formation et en
améliorant la qualité du service rendu aux
bénéficiaires.
Cette convention prévoit également un temps
minimal de travail de 24 h par semaine ce qui représente un atout non
négligeable pour les salariés dont 87% d'entre eux sont
actuellement à temps partiel. Cependant, il pourrait être un frein
à la croissance des entreprises qui se verraient dans l'obligation de
trouver un volume horaire de contrat suffisant pour l'embauche de
salariés.
? Un secteur en voie de professionnalisation.
La règlementation prévoit, depuis la
création du plan BORLOO en faveur des SAP, une professionnalisation du
secteur de l'emploi à domicile. En effet, ce secteur est en
majorité occupé par des femmes ayant peu de qualification et
d'expérience et donc n'ayant peu ou pas de diplôme.
L'article L. 5232-3 du code de la santé publique
prévoit les conditions de qualification nécessaires pour occuper
un poste d'aide à domicile. Egalement, l'arrêté du 26
décembre 2011 fixe la liste des diplômes nécessaires au
poste. Ces articles sont intégrés à l'agrément.
L'ensemble des employeurs doivent donc en répondre et s'adapter, au
bénéfice des salariés qui gagnent une véritable
reconnaissance professionnelle.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance24.png)
18
3. Les entreprises en périphérie du
marché : cas des EHPAD.
3.1 Etude de marché.
3.1.1 Définition.
La prise en charge institutionnelle se définit comme
étant la prise en charge réalisée par les Etablissements
d'Hébergement pour les Personnes Agées (EHPA). Elle regroupe
différentes structures telles que les maisons de retraite, les
unités de soins et de longues durées et les logements foyers.
Le terme EHPA succède au terme de « maison de
retraite » encore familièrement usité. Il englobe l'ensemble
de ces structures qui peuvent dépendre du secteur privé ou du
secteur public, avec un statut juridique différent.
Secteur privé
|
Secteur public
|
Société commercial
|
Secteur hospitalier
|
Association à but non lucratif
|
Commune
|
Le critère de différentiation de ces structures
est le degré de dépendance de la personne âgée
accueillie. Cela se traduit par la mise en place de moyens humains et
techniques plus ou moins importants au sein d'un établissement en
fonction de sa vocation à accueillir des personnes autonomes, en perte
d'autonomie ou dépendantes.
Au même titre que l'aide portée à
domicile, les résidents peuvent bénéficier de l'APA pour
financer leur séjour. Le degré d'autonomie sera
évalué selon les mêmes critères qu'à domicile
avec une évaluation du GIR cependant c'est également le niveau
d'autonomie de l'ensemble des résidents qui sera évalué
selon un GMP : Groupe Moyen Pondéré. (Par exemple : si la
structure à un GMP a 4, la moyenne des APA attribuées aux
résidents doit être évaluée à 4).
Il existe également une différence entre un EHPA et
un EHPAD par :
- la signature d'une convention tri partite avec le
département et l'Etat. Cette convention engage l'établissement
signataire dans une démarche qualité tant dans les soins que dans
l'accompagnement au quotidien des résidents. A ce titre,
l'établissement est soumis à des contrôles réguliers
par l'Agence Régional de Santé.
- L'obtention d'une dotation soins : les EHPA n'ayant pas pour
vocation d'accueillir des patients nécessitant une prise en charge en
termes de soin, elles ne bénéficient donc pas de financement
à ce titre. Elles fonctionnent uniquement avec une dotation
dépendance délivrée par le Conseil
Départemental.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance25.png)
19
3.1.2 Classification.
? Les maisons de retraite.
Elles peuvent être publiques (rattachée à
un CCAS, d'un établissement hospitalier) ou privées. Dans le
cadre de la signature d'une convention, cette structure sera
médicalisée avec la présence de personnel médical
tel que médecin coordinateur, infirmières, aides-soignants et
paramédical avec des kinésithérapeutes.
Elles proposent également à ses résidents
des activités ludiques et adaptées avec le soutien d'un personnel
d'animation et éventuellement d'un psychologue.
? Les USLD : Unités de Soins de Longues
Durées.
Plus communément connu sous le nom de « centre de
long séjour » et autrefois sous l'appellation « hospice
», ces établissements sont rattachés au secteur hospitalier
et accueillent des résidents ayant besoin d'une surveillance
médicale et d'une aide constante.
? Les Foyers Logement.
Ces résidences seront renommées par la loi ASV
dès le 1er janvier 2016 en « résidence autonomie
».
Elles proposent à des personnes valides et autonomes,
seules ou en couple, un appartement indépendant, accompagné de
services collectifs, à disposition des résidents, prochainement
fixés par décret. Ces établissements sont de type EHPA et
ne proposent pas de service de soins.
Les résidents devront donc faire appel à des
services externes tels que des SSIAD (Services de Soins Infirmiers A Domicile)
qui sont pris en charge par la CPAM.
Egalement, un « forfait autonomie » permettra de
financer les dépenses non médicales mais favorisant le maintien
de l'autonomie des résidents.
Ces hébergements sont des intermédiaires entre
la vie à domicile et la maison de retraite. Ils ont pour objectif de
rompre l'isolement dont peuvent souffrir les personnes âgées.
3.1.3 Analyse du marché.
En 2007, 10 300 établissements accueillaient 660 milles
personnes âgées en fonction de leur degré de
dépendance. La progression est lente jusqu'en 2011 avec une augmentation
de 1,75 % du nombre d'établissement.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance26.png)
20
En 2011, 74 % des établissements ont signé des
conventions tri partite et ont pris en conséquence la
dénomination d'EHPAD.
Le graphique ci-dessous reprend ces mêmes
éléments. On observe qu'en 2012, la quasi-totalité des
maisons de retraites sont engagées dans une démarche
qualité et il en est de même pour les USLD, à l'instar des
foyers logements qui n'ont peu ou pas encore pris cette orientation.
8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000
0
|
|
|
|
|
nbre de structures
dont en EHPAD
|
logements foyers Maison de retraite USLD
En ce qui concerne les parts de marché, on observe par
les graphiques ci-dessous que contrairement aux foyers logements
essentiellement rattachés aux communes, hôpitaux et secteur
associatif, aux établissements de santé, la répartition
des maisons de retraite est plus homogène.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance28.png)
1782
Logements Foyers
89
688
privés à but lucratif
privés à but non lucratifs
public
Maison de Retraite
privées à but lucratif
privées à but non lucratif
publiques
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance29.png)
3146
1768
2311
Le marché privé à but lucratif est plus
installé dans le cadre des maisons de retraite alors qu'il
apparaît comme naissant pour les logements foyers.
Ceci s'explique en partie par les plans gérontologiques
départementaux qui ont, notamment dans les Alpes Maritimes,
favorisés au cours des dernières années, l'implantation
d'EHPAD.
3.2 Bénéficiaires.
Les résidents des établissements
d'hébergement pour personnes âgées n'ont donc pas le
même niveau d'autonomie en fonction de la structure dans laquelle il
réside. Selon l'INSEE, 9 % des
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance30.png)
21
personnes âgées de plus de 75 ans vivent en EHPA.
Puisque l'entrée en résidence est rarement un choix mais
plutôt une solution de dernier recours, l'âge moyen d'entrée
en résidence est de 84 ans avec une durée d'environ 24 mois.
Seuls les GIR de 1 à 4 (annexe 3) présentent un
niveau de dépendance nécessitant éventuellement l'appui
d'une structure. Ainsi, 84 % des bénéficiaires de l'APA en GIR 1
résident en établissement contre 21 % des personnes
âgées en GIR 4.
L'espérance de vie étant plus importante pour
les femmes que pour les hommes, la population accueillie en structure est en
majorité féminine. Nombre d'entre eux sont veufs ou veuves car la
solidarité et l'entre aide entre époux améliorent les
conditions de maintien à domicile.
3.3 Caractéristiques de la demande.
Selon une étude de la DRESS, la raison qui amène
une personne âgée à rentrer en institution est avant tout
l'augmentation de la dépendance. En effet, moins la personne
âgée peut faire des actes du quotidien seule ou avec un appui,
plus elle se sent en insécurité, ce qui nourrit la
réflexion d'entrer en institution.
Le prix d'un séjour en maison de retraite étant
en moyenne de 2 574 €, cela laisse à penser que seule la personne
ayant une capacité de ressources permettant de prendre en charge ce
tarif est susceptible de s'orienter vers l'hébergement en structure.
Cependant, selon l'INSEE, le phénomène inverse se produit : plus
les ressources sont faibles plus l'entrée en institution est
probable.
Le critère d'entrée en institution peut donc
être déterminé comme étant le seuil de
dépendance non supportable (moralement et financièrement) par la
personne.
Vient ensuite le sentiment d'isolement particulièrement
après la disparition du conjoint. La vie en institution permet de
retrouver un lien social. Ce dernier cas reste cependant très
isolé et relève d'une orientation vers une résidence
autonomie.
Pour répondre à ce besoin tenu de l'offre et
puisque l'offre en EHPAD est arrivée au stade de maturité sur le
marché, les Conseils Départementaux ont changé les
orientations des plans gérontologiques.
Des critères de solvabilité permettent
néanmoins aux personnes âgées de financer leur
séjour en EHPAD.
3.3.1 Solvabilité de la demande.
? L'APA.
L'APA finance la prise en charge de la dépendance en
établissement sur le même fonctionnement que l'APA à
domicile. Le forfait, attribué par le conseil départemental, est
reversé à l'établissement.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance31.png)
22
? L'allocation logement.
L'Allocation Personnalisée au Logement et l'Allocation
Logement Social sont des aides versées par la Caisse d'Allocation
Familiale. Elles permettent de prendre en charge une partie des frais
d'hébergement sous deux conditions : le niveau de ressources du
bénéficiaire et le conventionnement de l'établissement.
? L'aide sociale.
L'aide sociale à l'hébergement est un dispositif
du Conseil Départemental. Il permet de prendre en charge les frais dans
sa totalité. En contrepartie, le bénéficiaire doit
reverser au Conseil Départemental 90 % de ses ressources. Le
département prendra le reliquat en charge auprès de
l'établissement.
Les ressources du bénéficiaire ainsi que celui
de ses ayants droits sont pris en compte. Les sommes reversées par le
Conseil Départemental font l'objet d'une récupération sur
la succession du bénéficiaire.
Dans le cas d'un hébergement à l'aide sociale,
le tarif hébergement est fixé à 54 € jour. Le
bénéficiaire doit recevoir la même qualité dans la
prise en charge de ses soins, de sa dépendance que dans une prestation
d'hébergement payante en intégralité par le
résident.
Actuellement, afin de suivre les directives des Conseils
Départementaux, 30 % des lits des EHPAD sont obligatoirement à
l'aide sociale.
3.4 Caractéristique de l'offre.
Ces différents critères régissent les
lois du marché des EHPAD et EHPA et rendent possible le choix de la
résidence pour la personne âgée.
3.4.1 Une offre encadrée par la
règlementation.
? La réforme de la tarification.
L'offre d'hébergement au bénéfice des
personnes âgées est régie par plusieurs
règlementations dont la plus importante porte sur la réforme de
la tarification. Cette dernière s'applique à la fois sur les
EHPAD mais également sur les résidences autonomies. Elle est
nourrit par une volonté de modernisation des maisons de retraite suite
aux évolutions de la société entrainant une entrée
en établissement plus tardive et provoquant l'émergence de
nouveaux besoins en terme de soins.
Egalement, les prestations proposées
antérieurement par les EHPAD n'étaient pas uniformes en raison de
la diversité des structures présentes sur le marché, mais
également en l'absence de référentiel permettant de
normaliser les pratiques.
Le décret du 26 avril 1999 apporte des solutions
notamment en terme d'individualisation de la facturation auprès du
résidant de façon à ce qu'il soit redevable de la
prestation qui lui est rendue.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance32.png)
23
3 lignes de financement sont donc mises en place :
- L'hébergement : correspondant aux prestations
hôtelières, de restauration non liées à la
dépendance. Cette ligne est à la charge du résident,
- Le soin : correspondant aux soins de nursing et au plateau
technique nécessaire sur le plan médical, ce forfait est pris en
charge par la Sécurité Sociale sous le contrôle de
l'ARS,
- La dépendance : correspondant à l'état
de dépendance du patient. Ce forfait est pris en charge par le Conseil
Départemental au titre de l'APA.
L'annexe 5 montre que la variation du tarif entre
établissement est essentiellement liée à des
différences sur les prestations hôtelières dont les frais
d'amortissement font partis. Ils peuvent être très variables
surtout en matière d'immobilier selon les régions, selon les
prestations offertes notamment au niveau du confort des chambres et des valeurs
ajoutées (prestations marketing propres à chaque EHPAD).
Cependant, selon Pierre Faraj, président du syndicat
des établissements et résidences privées recevant des
personnes âgées, la marge réalisée par les
établissements privés à but lucratif serait
inférieure à 5 % avec 55 % du tarif consacré à
l'emploi, 15 % à 20 % lié au frais d'amortissement lié
à l'immobilier, et 7 % du tarif est utilisé pour les taxes et
impôts.
? La convention tri partite.
Liée également à la réforme des
établissements, la mise en place d'une convention tri partite a pour
objectif d'imposer à l'établissement la réalisation
d'objectif financier mais surtout liée à la qualité de la
prestation proposée. Cet outil permet de formaliser les attentes des
financeurs vis-à-vis de l'établissement et permet de retranscrire
les attendus en terme de :
- Qualité de vie des patients,
- Qualité dans la relation avec la famille,
- Qualité de personnel,
- Qualité des rapports avec les prestataires
extérieurs.
Cet outil réglementaire permet donc de fixer les
attentes entre les financeurs et la structure qui devra y répondre
pendant la durée de vie du conventionnement.
Accouplée à la loi du 2 janvier 2002 apportant
une réforme à la prise en charge par les établissements
médico-sociaux, la convention impose à l'établissement une
obligation d'évaluation interne mais également externe. Elle sera
suivie d'une poursuite de l'exercice ou d'une sanction allant du simple rappel,
à la mise sous administration provisoire pour une dure de 6 mois, ou
encore à la fermeture de l'établissement.
3.4.2 Diversification de l'offre.
? Sur la durée.
Le séjour s'adapte de plus en plus au besoin des
patients et de leur famille. Il peut donc être temporaire durant
l'été, ou sous forme d'un séjour de convalescence ou bien
sous forme d'un séjour d'essai renouvelable. Il peut se transformer en
un séjour de longue durée.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance33.png)
24
? Sur la spécialisation de la prise en charge.
Dans un souci de santé public et face à
l'augmentation importante de personnes atteintes de pathologies
spécifiques, les EHPAD ont diversifié leur prise en charge. Il
existe :
- Les PASA ( Pôle
d'Activité et de Soins Adaptés) : sont des unités de vie
spécialisées dans la prise en charge des personnes atteintes de
troubles modérés du comportement (maladie d'Alzheimer et des
troubles apparentées, mais qui peut également être
spécifique à la maladie de parkinson). Ils proposent à une
dizaine de résidents et de personnes extérieures à
l'établissement, des activités à vocation sociale et
thérapeutique. Ces unités sont financées par l'APA avec un
talon de financement à charge du résident.
- Les UHR (Unités de Soins
Renforcés) : sont des unités d'hébergement
spécialisées dans l'accueil de 12 à 14 patients atteints
de troubles du comportement ou apparentés. Ces unités sont
intégrées aux établissements et répondent à
des règles d'architecture liées à des normes de
sécurité, et nécessitent des compétences
spécifiques du personnel.
3.5 Un critère de différentiation : la
certification AFNOR NF X 50-
058/NF 386.
En respect du Code l'Action Sociale et des
Familles21, les EHPAD sont soumises à des évaluations
externes qui doivent être réalisées tous les 7 ans.
L'AFNOR propose une certification dont la correspondance entre
le cahier des charges et la loi, est partiellement reconnue par
l'arrêté du 17 avril 2013. En 2013, 122 établissements
étaient certifiés NF services leur permettant d'être
reconnus pour leur qualité de service, de prise en charge du patient,
d'accompagnement par la mise en place d'un projet personnalisé et de
soins sur le plan médical, sur la formation du personnel et la prise en
compte de la satisfaction client.
Cet accompagnement permettant à terme, aux
établissements qui le souhaitent, de faciliter l'obtention de
l'évaluation externe rendue obligatoire pour tous les
établissements médico-sociaux depuis fin 2014.
3.6 Analyse de la concurrence.
L'annexe 6 indique le « top 2015 » des groupes
commerciaux gestionnaires d'EHPAD. On peut observer qu'au-delà d'une
capacité plus importante en termes de lits en France, les trois premiers
groupes sont également des groupes internationaux. Ces groupes sont
financés par des actionnaires, ce qui leur permet d'avoir des moyens
supplémentaires pour diversifier leurs offres.
21 Annexe 3-10 du CASF
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance34.png)
25
Il existe trois fortes barrières à
l'entrée : l'investissement immobilier, les coûts salariaux, les
lois et règlements qui régissent le marché. Il est donc
difficile de s'imposer pour un nouvel arrivant.
L'ensemble de ce marché, très atomisé,
propose une offre arrivant à maturité. De ce fait, les Conseils
Départementaux ainsi que l'ARS ne financent plus de création
d'établissement ou encore d'ouverture de nouveaux lits. Les
gestionnaires doivent donc opter pour une nouvelle stratégie.
3.7 Impact sur l'emploi.
L'impact sur l'emploi est davantage lié à la
médicalisation des établissements permettant la prise en charge
de la dépendance qu'à la concurrence. Dans le cas des EHPAD, la
gestion des ressources humaines est le fer de lance de la qualité de
l'établissement.
3.7.1 La formation du personnel.
C'est l'un des axes les plus importants. En effet, le
personnel ne cesse de se qualifier sur différents domaines : l'accueil
de pathologies spécifiques, les gestes et postures à avoir en
raison de la prise en charge d'un public de plus en plus dépendant, les
activités spécifiques permettant de conserver les acquis, de
rééduquer si nécessaire, etc...
3.7.2. La bienveillance.
L'ensemble du personnel veille également à ce
que le poids de la médicalisation ne soit pas trop ressenti pour que
chaque résident puisse trouver un « chez soi » adapté.
Cela passe également par d'avantage de normes et de procédures
applicables à l'ensemble du personnel afin de respecter la convention
tri partite et de permettre d'obtenir la qualité attendue par les
résidents mais également par les tutelles que sont le Conseil
Départemental et l'ARS.
Cette prise en charge par la bienveillance du personnel est un
levier de la qualité de l'établissement, c'est ce qui en fait sa
réputation tant auprès des résidents qu'auprès de
leur famille, qu'auprès des prescripteurs qui orientent les personnes
âgées. Elle est visible à tous les stades : de l'accueil
à la prise en charge quotidienne jusqu'à la réalisation
des soins palliatifs et à la prise en compte de la douleur du patient.
Là encore, la formation du personnel est un atout majeur.
3.7.3. La communication et la transversalité de
l'accompagnement.
Le quotidien du personnel est très organisé car
le nombre de personnel disponible sur l'établissement est
délimité par la convention. La communication au quotidien est
donc importante afin que les patients soient traités par l'ensemble des
équipes (administrative, soignante, hôtelière, qu'elles
puissent être de jour comme de nuit) de façon efficiente et dans
la globalité de l'accompagnement qui leur sont dus.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance35.png)
26
3.7.4. La fidélisation du personnel.
Afin de réaliser l'ensemble de l'accompagnement
décrit ci-dessus, les EHPAD doivent se doter de personnels
compétents et fidèles. L'ARS rend obligatoire l'obtention de
diplôme afin d'exercer en établissement d'hébergement. Le
personnel « faisant office de » est invité à entrer
dans un parcours de formation continue afin d'être qualifié ou
alors il ne peut être maintenu.
Pour ce qui est de la fidélisation, il n'est pas rare
d'observer des disparités de salaire entre les EHPAD publics et
privés (de l'ordre de plus 20 % en faveur du privé).
3.7.5. Un outil : les recommandations de bonnes
pratiques professionnelles de l'ANESM.
Afin d'aider les directeurs d'établissements à
mettre en oeuvre la procédure qualité au sein de leur
établissement, l'ANESM22 publie des recommandations
permettant aux directeurs et professionnels d'obtenir des objectifs à
poursuivre, des actions définies en fonction des recommandations ainsi
que des cas types illustrant le propos.
Des repères juridiques sont également transmis.
Ces recommandations sont également à mettre en
corrélation avec les recommandations de la Haute Autorité de
Santé Publique.
22 ANESM : Agence Nationale de l'Evaluation et de
la Qualité des Etablissements et Services Sociaux et
Médico-Sociaux
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance36.png)
27
II. Impact du marché sur la prise en charge de
la dépendance actuelle.
Afin de pouvoir mesurer l'impact de la Silver Economie sur la
prise en charge de la dépendance, je suis allée à la
rencontre de Monsieur DARRE. Notre échange (présenté en
annexe 7) a permis d'enrichir mon propos grâce à son triple
positionnement tant dans le domaine de la Silver Economie, que dans le secteur
des SAP que pour sa fonction actuelle de Directeur d'EHPAD dans le secteur
associatif.
Plus globalement, les propos recueillis lors des interviews
auprès des différents acteurs des Alpes Maritimes, m'ont permis
de réaliser une analyse stratégique, marketing et
financière des nouveaux marchés et d'établir des business
modèles.
1. Généralités.
L'implantation de la Silver Economie au sein de chaque
région fait partie des actions du contrat de filière signé
le 12 décembre 2013. D'ici 2016, chaque Silver Région devra
être dotée d'un comité de filière qui contribuera
à l'organisation du territoire et à la coordination du
réseau départemental. Dans les Alpes Maritimes, la Chambre du
Commerce et de l'Industrie de Nice Côte d'Azur est porteuse du projet de
la Silver Région. Afin de comprendre les tenants et aboutissants de ce
marché dans les Alpes Maritimes, je suis allée à la
rencontre de Madame GUELELOVITCH, responsable activité et filière
service (annexe 8).
A l'échelon régional, la Silver Economie
regroupe actuellement 337 entreprises. Pour 50 % d'entre elles, ce sont des
TPE, avec moins de 5 salariés, 26 % des entreprises ont entre 6 et 20
salariés, 13 % entre 21 et 50 et 10 % seulement ont plus de 50
salariés.
Les secteurs les plus représentés sont celui du
secteur à la personne (33 %), de l'habitat (18 %), de la santé
(16 %). Le secteur du logement des personnes âgées (EHPAD et
hébergement spécifique) ne représente que 2 % des
entreprises de la Silver Economie.
Les Alpes maritimes sont un département très
représentatif de ce que pourrait être la Silver Economie à
moyenne échéance. En effet, 31 % de la population aura plus de 60
ans d'ici 2020. On note en sus de la population âgée
sédentaire, une population âgée touristique, notamment en
provenance des pays du Nord, à fort pouvoir d'achat.
Avec une représentation dans 4 régions, la
Silver Economie tarde à s'installer. La normalisation des produits
n'étant qu'à ses balbutiements, il n'y a pas de relais
spécifique permettant de rendre accessible et lisible l'offre de
produits et de services.
Cependant, on voit naître d'ores et déjà
des stratégies de positionnement auprès des acteurs de
terrains.
2. Analyse stratégique.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance37.png)
28
2.1 Impact du marché sur les entreprises coeurs de
cibles.
2.1.1 Quel impact sur les entreprises de la
gérontotechnologie ?
Pour comprendre l'enjeu du marché de la Silver Economie
pour les entreprises du secteur, il paraît opportun d'effectuer une
analyse comparative entre le niveau de la concurrence actuel et celui qui
pourrait se définir après 2030, c'est-à-dire lorsque
l'arrivée massive de la demande sur le marché aura eu un premier
impact.
Pour cela, l'analyse sectorielle selon les 5 forces de PORTER
paraît judicieuse car elle permet de prendre en compte l'ensemble des
forces susceptibles d'agir sur les entreprises.
Evolution de la concurrence
de 2015 à
2030
Menaces de nouveaux entrants
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance38.png)
5
Pouvoir des fournisseurs
4
Intensité
concurrentielle
3
2
Pouvoir des acheteurs
Rôle des pouvoirs publics
1
0
Menaces des substituts
2015
2030
On peut observer sur le graphique ci-dessus que le
marché actuel laisse de nombreuses possibilités. En effet, les
entreprises du secteur de la gérontechnologie sont en pleine
émergence. La concurrence n'est pas agressive, puisque les produits sont
différenciés et donc identifiables.
Les conséquences s'observent en amont et en aval de
l'entreprise. Le pouvoir de ses fournisseurs comme celui de ses clients est
faible. En effet, le marché étant naissant, peu d'entreprises
produisent sur le secteur. L'absence de diversité de l'offre ne permet
pas une adaptation parfaite à la demande. Le choix pour le consommateur,
en termes de qualité, est restreint.
En 2030, ce même marché aura évolué
:
- La loi ASV devrait augmenter les prises en charges possibles
par le biais de l'APA, ce qui sera un levier pour de nombreuses entreprises
souhaitant entrer sur le marché.
- L'arrivée d'entreprises et donc d'une multitude de
produits nous permettent de caractériser la concurrence comme agressive.
Le consommateur pourra choisir entre
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance39.png)
29
davantage de produit substituable, augmentant le pouvoir de
négociation tant en aval qu'en amont de l'entreprise.
Le pouvoir de l'Etat, déjà très fort en
2015, ne changera donc pas. En effet, l'Etat qui est à l'initiative de
la création de la Silver Economie, est en grande partie le financeur
actuel. Il insuffle les directives du secteur et est garant de sa mise en place
opérationnelle.
La société Legrand, spécialiste dans
l'aménagement du bâtiment, AUCHAN (distributeur) ou encore Flunch
(société de restauration) appréhende actuellement ce
nouveau marché. Legrand est par ailleurs signataire du contrat de
filaire et est numéro 2 sur les marchés européens dans
l'assistance à l'autonomie.
2.1.2 Quelle conséquence sur les SAP ?
Les SAP, entreprises pourtant coeur de cible de la Silver
Economie, vont se voir impactées par l'arrivée de ces nouveaux
moyens technologiques permettant de pallier (à un degré
nuancé) à la perte d'autonomie.
Selon Madame TREMOLIERE (interview annexe 9) responsable de la
filière Service à la Personne de la DIRECCTE dans les Alpes
Maritimes, il est aisé de rentrer sur ce marché cependant, il est
difficile de perdurer.
Avec la montée des TPE sous le régime de l'auto
entreprise, accentuée par la libéralisation du secteur par la loi
Borloo, le nombre de SAP sur les Alpes Maritimes a triplé sur les 10
dernières années pour atteindre le nombre de 540 actuellement.
L'intensité concurrentielle étant importante, de nombreux
substituts existent sur ce marché. Il devient donc difficile d'avoir des
parts de marché importantes à moins de mettre en avant un
avantage concurrentiel majeur.
Cependant, cet atout reste difficile à trouver car
comme nous l'avons indiqué plus haut, pour réaliser les
activités notamment auprès des publics fragiles, actuellement les
plus rentables pour les SAP en raison de la garantie de financement par l'APA,
il faut être agréé. Ce même agrément impose
des règles en termes de prix (fixé par l'Etat), de qualité
de service, d'organisation et de formation du personnel. L'ensemble entraine
des coûts importants pour l'entreprise.
En conséquence, l'avantage concurrentiel doit donc se
faire sur d'autres critères tels que :
- Le prix des autres services proposés par l'entreprise,
laissé à la libre appréciation de
l'entreprise et sans contrôle qualité,
- La communication sur l'offre et sur l'entreprise,
- La lisibilité de l'offre,
- L'image de l'entreprise.
Pour illustrer le propos de Madame TREMOLIERE, je suis
allée à la rencontre de Madame C., gestionnaire d'une entreprise
de service à la personne depuis 6 ans sur la commune de Vallauris
(interview annexe 10). Elle fait part de plus en plus de difficultés
pour mener à bien une activité rentable. Elle emploie
actuellement 10 salariés en CDI et un salarié en CDD uniquement.
Afin de comprendre l'impact des mutations actuelles sur son activité,
j'ai choisi de réaliser une analyse SWOT.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance40.png)
y' La fidélisation du personnel et leurs
caractéristiques ( moy. âge env. 52 ans)
y' L'image, l'excellente réputation de l'entreprise,
y' La rentabilité des activités hors
agrément : des contrats à 27 €/h,
y' L'agrément qualité,
y' La personnalisation du service : les salariés
interviennent sur la demande des bénéficiaires pour de petits
services y compris le weekend end,
y' La diversification des activités auprès des
personnes à mobilité réduite (ex : transport scolaire
adapté),
y' Compétences du personnel : 2 aides-soignantes parmi
l'effectif,
y' Zone de chalandise : placée dans l'un des axes
principaux de Vallauris.
y' Le partenariat avec des services privilégiés
permettant de vendre davantage de services pour les personnes fragiles :
stratégie de masse,
y' Partenariat avec les entreprises de
téléassistance pour capter la clientèle,
y' L'absence de règlementation tarifaire de services
auprès d'une clientèle aisée : permet de dégager de
la trésorerie à réinvestir en ressources humaines.
OPORTUNITES
FORCES
y' Concurrence agressive,
y' Frais de formation du personnel,
y' Difficultés de recruter du personnel jeune,
y' Conséquence de la formation : les salariés
partent pour le secteur de l'hébergement plus attrayant en termes de
salaire,
y' Le CA (200 000 €) insuffisant pour dégager une
marge,
y' Le manque de personnel : difficile d'assurer une rotation
en cas d'absence,
y' Coût salarié : (19€ /h hors taxe) non
couvert par les forfaits compensatoires (PCH : 17,59€/h et APA GIR 4:
19.26€
par h) obligation de faire moins
d'heure pour correspondre
au montant du forfait car le client refuse de payer le talon APA.
y' Les groupes :
? plus solides financièrement pour
assurer la certification du service et
la professionnalisation des salariés, ?
possèdent leur SAP,
? assurent la formation du personnel.
y' La généralisation de l'APA aux
entreprises, désengagement de l'Etat, y' Les
franchises,
y' L'offre actuelle de SAP supérieure à la
demande,
y' L'absence actuelle de barrière à
l'entrée, y' La création des SPASAD.23
FAIBLESSES
MENACES
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance41.png)
30
Madame C. adopte une stratégie de défense contre
les menaces du marché. Afin de faire face à la concurrence
agressive, elle met en place deux actions :
- Capter la clientèle en favorisant le partenariat avec
les prescripteurs et en soignant ses relations publiques,
- Pallier au manque de bénéfice de l'entreprise
par la recherche de clients plus aisés auprès desquels elle
diversifie son offre afin de rentabiliser son activité.
23 SPASAD : fusionnement des Services de Soins
Infirmiers à Domicile avec les SAP proposant du personnel médical
afin d'assurer les soins et des aides ménagères.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance42.png)
31
2.2 Quel impact sur les EHPAD ?
12 000 personnes résident actuellement en institution
dans les Alpes Maritimes qu'ils s'agissent d'EHPAD, d'unités de soins de
longues durées, de petites unités de vie ou encore de
résidences autonomie. Ce département compte 296 EHPAD et 21
logements foyers soumis à un contrôle strict de la part les
autorités de tutelle.
En 2015, l'ARS et le département en charge du maillage
de l'offre d'équipement médico-social ont alloué 72
millions d'euros pour assurer le fonctionnement des établissements et le
financement des 50% de places prises en charge par l'aide sociale.
Deux rencontres m'ont permis de faire un état des lieux
sur l'offre de place en établissement :
- La rencontre de Madame ATOUI-GHANEM inspectrice de l'Action
Sanitaire et Sociale de l'ARS, référente Personnes Agées
sur l'Ouest du Département (annexe 11),
- La rencontre de Madame KARPZACK du service de l'offre de
soins du Département et responsable du maillage départemental des
Alpes Maritimes (annexe 12).
Les points suivants sont mis en évidence :
y' Les besoins en termes de lit sont couverts,
y' Les établissements ont un taux d'occupation souvent
inférieur à 100% et rencontrent des difficultés à
assurer le remplissage de leur établissement témoignant d'une
baisse de fréquentation,
y' Le séjour en EHPAD est de plus en plus court,
actuellement il avoisine les 24 mois. La conséquence est une rotation
des lits de plus en plus rapide.
y' L'âge d'admission est de plus en plus
élevé,
y' Le parc vieillissant sur l'ouest du Département
nécessite des travaux de modernisation.
La loi ASV globalise ce constat régional et
prévoit une modernisation du parc des EHPAD, sans nouvelle
création de lit. L'effort sera porté pour les prochaines
années sur les résidences autonomie.
Pour pallier à l'ensemble de ces difficultés
accentuées par des frais de fonctionnement importants, mais surtout pour
conserver des parts de marché, l'ARS et le Département ont
observé deux stratégies auprès des groupes :
- La stratégie de recentrage (Cas du groupe KORIAN),
- A l'inverse, la diversification de l'activité (Cas
d'ORPEA).
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance43.png)
32
2.2.1 La Stratégie de recentrage.
En 2015, le groupe KORIAN est devenu le leader des groupes
gestionnaires d'EHPAD. Afin de pouvoir mettre en avant la stratégie du
groupe, il est nécessaire de revenir sur les évènements
majeurs qui ont impacté la structure économique et l'organisation
du groupe.
Le groupe KORIAN est né de la fusion de SUREN (47
EHPAD) et de MEDIDEP (58 EHPAD), en 2006, année d'entrée du
groupe en bourse.
En 2007, le groupe s'étend sur l'Italie et en Allemagne
avec l'acquisition de SEGESTA puis PHONIX. Il est également
présent en Belgique.
Par la suite, une absorption du groupe MEDICA
spécialisé dans les EHPAD, mais aussi dans le secteur sanitaire,
est réalisée afin de globaliser la prise en charge de la
dépendance avec l'acquisition des établissements de soins de
suite et de réadaptation (SRR) et des cliniques psychiatriques.
En 2012, Korian prend en charge 24 000 patients et
résidents. Le groupe possède 597 établissements
répartis sur 4 pays dont 1 établissement sur 3 implantés
en France. Le chiffre d'affaire est alors de 1 108 M€.
Korian a su recentrer son activité sur une
clientèle ciblée :
- Agée de plus de 85 ans en progression constante de 3%
par an,
- Possédant un patrimoine net médian de plus de
272 000 € et des revenus nets médians de plus de 22 800 €,
- Essentiellement féminine en raison d'une croissance de
leurs moyens financiers.
En 2013, face à la diminution du taux d'occupation des
EHPAD, Yann COLEOU, directeur général du groupe, annonçait
la vente de ses activités dans le secteur de la psychiatrie pour se
recentrer sur les EHPAD et les SRR. Pour cela, KORIAN choisit :
- De ne pas augmenter ses tarifs journaliers en EHPAD afin de
rester attractif et accessible pour le client,
- De réaliser une stratégie marketing en
développant le portefeuille de services proposés en SRR.
En 2015, cette stratégie a permis une augmentation du
chiffre d'affaire du groupe pour atteindre les 2,2 M€. KORIAN compte
désormais 40 000 salariés répartis sur 4 pays et plus de
50 000 lits.
La force de KORIAN a donc été de profiter de
capitaux mis à disposition par l'entrée en bourse pour
pénétrer rapidement le marché international. Cette
stratégie d'adaptation au marché par un recentrage sur
l'activité principale, a donc été bénéfique
pour le groupe puisqu'ils sont leader du secteur en 2015. Les
bénéfices ainsi dégagés vont permettre au groupe de
poursuivre leur développement.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance44.png)
33
2.2.2 La stratégie de diversification de
l'activité.
ORPEA, second groupe gestionnaire d'EHPAD, a choisi
d'appréhender le marché avec une stratégie opposée
au groupe KORIAN. Pour cela, le groupe a développé leur avantage
concurrentiel par une diversification de l'activité. La rencontre de
Monsieur ROMERSI (annexe 13) , Directeur de la division Sud Est m'a permis de
comprendre leur nouvelle orientation.
ORPEA a été créé en 1989 par le
Docteur Jean Claude Marian. Spécialisé dans les EHPAD, le groupe
possédait 46 établissements. Après une période
d'organisation, ORPEA commence sa diversification avec l'acquisition de
cliniques de soins de suite et de réadaptation, de
rééducation fonctionnelle et de psychiatrie.
L'augmentation de capitaux, suite à l'entrée en
bourse d'ORPEA en 2002, permet au groupe d'intégrer le marché
international en débutant par l'Italie, puis la Suisse, la Belgique et
l'Espagne.
ORPEA poursuit en 2010 sa politique d'externalisation avec
l'acquisition de 57 établissements supplémentaires (groupe
MEDITER) et débute une prise de participation à 49% du groupe
MEDIBELGE. Parallèlement, le groupe renforce ses fonds propres en
2011.
Par la suite, ORPEA se développe sur deux axes :
- La poursuite de l'externalisation du groupe au travers de
l'acquisition d'établissements :
? En Espagne (groupe ARTEVIDA) ainsi que les 51% restant du
groupe MEDIBELGE,
? En Suisse (groupe SENEVITA) et en Allemagne (SILVER CARE) en
2014,
? En Autriche et en République Tchèque (groupe
SENECURA).
ORPEA est actuellement second sur le classement des
gestionnaires d'EHPAD grâce à ses 67 987 lits et 690
établissements implantés dans 8 pays.
- La diversification de son activité avec une
entrée dans le secteur du Service à la Personne:
? En 2012 : rachat de DOMIDOM à 30 % du capital,
? En 2015 : rachat de ADHAP Service.
ORPEA se dote d'un véritable avantage concurrentiel pour
plusieurs raisons :
- Acquisition du réseau de deux franchises regroupant 239
agences en France,
- La certification QUALICERT,
- Positionnement en leader du SAP permettant d'avoir l'expertise
et la connaissance du
secteur,
- Possibilité de développement de l'ensemble des
services,
- Personnalisation du parcours de vie de la personne
âgée au long de l'avancée en âge
en fonction de son degré de dépendance.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance45.png)
34
De plus, ORPEA maîtrise la chaîne de production en
ayant ses propres fournisseurs ce qui lui permet d'avoir et de
développer un savoir-faire unique, gage de création d'une
chaîne de valeur.
Cette politique est une réussite car le chiffre
d'affaire du groupe a progressé de 21,2 % en 2014 pour atteindre les 1
984 400 €.
3. Stratégie Marketing.
L'aspect marketing est primordial dans le lancement du
marché de la Silver Economie. La réussite ou non d'un produit sur
un marché est à la fois liée à la stratégie
adoptée par l'entreprise (vue ci-dessus) mais également aux
déterminants du marketing opérationnel que sont le produit, le
prix, la distribution et la communication.
En ce qui concerne la Silver Economie, on peut observer que la
stratégie marketing est différente en fonction de
l'activité de l'entreprise :
- Pour les entreprises de la gérontotechnologie, elle
repose sur une rencontre de l'offre et de la demande et du développement
des actions de communication pour pénétrer le marché,
- Pour les SAP, il convient de conserver les parts de
marché avec une stratégie basée autour de la
communication, sur la qualité du service, sur un marché
saturé mais progressant et sur l'entreprise,
- Pour les EHPAD, il s'agit de capter des parts de
marché sur un marché arrivé à maturité en
adoptant une cohérence prix-produit des services. Cette dernière
cible une population déterminée, et se base sur la qualité
de la prise en charge grâce à une communication massive.
3.1 Stratégie marketing des entreprises coeurs de
cibles.
3.1.1 Les entreprises de la gérontotechnologie.
? Stratégie au niveau des produits.
La filière a choisi de ne pas cibler directement les
séniors en fonction de leur âge et de leurs besoins liés
à la dépendance pour ne pas stigmatiser cette catégorie de
population. L'intérêt est porté sur les produits et sur
leur capacité à couvrir des besoins définis. Les clients
sont ciblés en fonction de ces caractéristiques.
L'entreprise ONMEDIO présente sur son site internet une
large gamme de produit. La segmentation est faite sur :
- Une variété de gamme importante,
- L'usage : l'ensemble des domaines sont couverts qu'ils
soient accès sur les loisirs ou sur la prise en charge sensorielle ou
encore sur la prévention des risques d'accidents domestiques.
- L'utilisateur : le consommateur en direct âgé
de plus de 60 ans ainsi que son entourage proche et aidant.
- Le lieu : en fonction de la résidence de la personne
âgée, du domicile à la prise en charge institutionnelle.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance46.png)
35
- Les technologies : produits de différentes
technologies (de la haute technologie aux nouvelles technologies).
- Le GIR : un outil de calcul du GIR est à disposition de
tous sur le site internet.
Les produits sont présentés sous un aspect
pratique dont le but est d'améliorer le quotidien (appareil de domotique
permettant de commander à distance), ludique (tablette adaptée),
et personnalisé (en fonction du degré d'autonomie).
Cette entreprise possède actuellement le monopôle
sur la diffusion des produits et sur la diffusion des informations du
marché de la Silver Economie.
Enfin, le Label de la Silver Economie « Choisir en
confiance » devrait entrer en vigueur rapidement et permettra au
consommateur d'avoir un repère sur la qualité et la
sécurité des produits.
? Stratégie de prix.
Le prix dépend de la technologie et des coûts de
production engagés pour développer le produit. De ce fait, la
filière est structurée autour de produit pouvant
représenter une charge financière importante ou, au contraire, de
produit accessible par leur prix bas.
Cependant, le Conseil Départemental des Alpes Maritimes
favorise un alignement des prix (notamment pour les produits de surveillance et
de téléassistance) en proposant une prise en charge de 20€
forfaitaire par l'intermédiaire de l'APA. Actuellement, 8 500 personnes
bénéficient de ce dispositif.
D'autres initiatives sont actuellement à l'étude
et les financements possibles sont nombreux permettant une
pénétration facile des produits sur le marché.
? Stratégie de communication.
Le domaine de la communication est le domaine fard de la
Silver Economie puisqu'il est le levier de la réussite des produits sur
le marché.
La Silver Economie s'organise autour de plusieurs initiatives
essentiellement basées sur des actions de communication institutionnelle
:
- De publicité : par l'intermédiaire du site
proposant d'accéder aux entreprises en cliquant sur leur marque en
organisant un annuaire annuel des entreprises mis en ligne, (cas de
l'entreprise ONMEDIO)
- De relations publiques : des salons et colloques
réunissant les entreprises, des conférences sur le thème
du marketing.
Les actions de publicité sur l'offre proposée
par la filière reposent uniquement sur la mise à disposition des
produits et des services possibles et visibles par l'intermédiaire d'un
onglet sur le site internet. De ce fait, Madame GHELELOVITCH de la CCI
témoigne de difficultés de communication sur les produits pour
les entreprises concernées ; ce qui a un impact sur le
développement des entreprises et sur la filière.
On remarque que le support utilisé est ciblé
à la clientèle puisque les « silver-surfeurs » qui
représentent 30 % des internautes. Cependant, ce moyen de communication
implique un seuil
d'autonomie important ou nécessite d'être
adapté. A nouveau, se pose le problème de l'accessibilité
de l'offre en termes d'adaptation.
D'autres canaux de communication sont utilisés comme la
télévision ou la radio mais restent à l'initiative des
entreprises et non au nom de la filière. (ex : publicité sur le
monte escalier Stannah).
|
|
Les entreprises peuvent afficher le logo de la Silver Economie
afin de démonter leur appartenance au secteur.
|
? Stratégie de distribution.
En raison de leur adaptation à la clientèle, et
des coûts élevés de production de certains produits ou
services (par exemple la domotique ou encore les produits de la e-technologie),
la Silver Economie, repose sur une distribution sélective
réalisée par un commerce de détail.
Ce domaine pose de réelles difficultés pour les
entreprises de la Silver Economie qui ne disposent pas encore de réseau
de distribution spécialisé. Seuls existent les commerces de
multimédias, bien connus par l'ensemble des clients, tels que DARTY ou
la FNAC. Cependant aucun produit rattaché à la Silver Economie
n'est identifié comme tel est vendu par ces distributeurs.
En ce qui concerne la vente en directe les séniors
restent réticents et méfiants par peur d'être
abusés.
Enfin, les commerces de ventes de matériel
médical sont déjà bien implantés et pourraient
être un relais pour certains produits autres que ceux
dédiés aux loisirs.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance48.png)
36
Sur le plan Marketing, la filière doit donc encore
s'organiser en développant les actions de communication avec la mise en
place d'un réseau de distribution par des commerces
spécialisés dans la vente des produits de la Silver Economie,
sous forme éventuellement de centrale d'achat. Le but est de permettre
une identification des produits et des services afin de cibler la
clientèle. Ce réseau pourrait faciliter la communication en
adaptant la publicité visuelle et médiatique sur les produits
vendus et non uniquement sur les entreprises productrices.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance49.png)
37
3.1.2 Le marketing des SAP.
Les SAP sont impactés par le développement des
entreprises de gérontotechnologie à plusieurs niveaux :
- Favorablement : les nouvelles technologies permettent
d'assurer une sécurité et une vigilance en sus ou en l'absence de
présence humaine,
- Défavorablement : de nombreuses entreprises vont
être agréées « service à la personne » en
tant que service de la vie quotidienne pour pouvoir obtenir les conditions de
solvabilité (APA) et les déductions fiscales.
L'impact financier est immédiat pour l'ensemble des SAP
qui doivent, en raison de diminution des subventions, se réadapter au
marché et adopter une stratégie marketing différente pour
pouvoir conserver des parts de marché. Madame C, m'a confié un
certain nombre d'élément permettant de mieux comprendre les
enjeux.
? Stratégie au niveau des produits.
La gamme de produit proposée par les SAP est
déterminée en fonction de l'obtention de l'agrément ce qui
empêche toutes différentiations des produits dits de « base
».
En raison d'une activité en déclin, Madame C a
diversifié ses ventes et propose, au-delà de ses services
liés à l'agrément, des services de télé
assistance. Elle espère pouvoir proposer, par l'intermédiaire
d'un plan d'aide comprenant à la fois aide technique et aide humaine, un
accompagnement global rassurant pour la personne âgée.
Ce partenariat est avantageux pour l'entreprise de
téléassistance qui trouvera dans le service d'aide à la
personne un moyen de distribution de ses produits et un atout de communication
important puisque la gestionnaire du SAP pourra être force de
proposition.
Afin d'améliorer la traçabilité et la
qualité du service, Madame C. est en cours d'acquisition d'un
système de télégestion. Il permettra au salarié de
se connecter à l'arrivée et au départ du domicile du
client pour entrainer la facturation du service.
Par l'acquisition et le développement de ces deux
produits Madame C. espère dégager une marge de vente mais
également améliorer la qualité de service rendu.
Egalement, Madame C. propose en plus de sa gamme des services
pratiques et personnalisés à sa clientèle tel que le
transport de personnes fragiles. Ce service répond aux besoins de la
personne âgée de pouvoir bénéficier d'un service de
transport adapté dans les situations qui ne seraient pas couvertes par
la Sécurité Sociale (courses, déplacement chez le
médecin).
? Stratégie de prix.
Nous avons pu expliquer en première partie que
l'ensemble de la tarification des services notamment des services auprès
des personnes fragiles était règlementée. De ce fait, ce
n'est pas sur cet axe que la stratégie marketing peut s'effectuer.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance50.png)
38
Cependant, les services liés à l'agrément
représentent une sécurité financière en raison du
financement publique qu'il permet d'obtenir.
La stratégie reposera sur la fixation des prix des
autres services (jardinage, travaux d'intérieur....) placés en
dehors de l'agréement et dont le seuil est laissé à
l'appréciation de l'entreprise. Ces tarifs permettront de dégager
la marge de l'entreprise permettant de prendre en charge entre autre les
coûts salariaux qui restent les plus importants.
? Stratégie de communication.
Cette stratégie est essentielle pour les SAP. Il
s'agira d'adopter le mode de communication permettant de faire
reconnaître la notoriété de l'entreprise parmi l'ensemble
des SAP sur le marché.
La survie de l'entreprise de Madame C. est essentiellement
basée sur la communication réalisée tant sur son
entreprise que sur ses services. Pour cela elle n'hésite pas à
réaliser des actions de relations publiques avec des rencontres de
prescripteur (services médico-sociaux) mais aussi en assurant une
communication sur la prise en charge du bénéficiaire tout au long
de la durée du service.
Madame C. conserve également ses parts de marché
grâce à une publicité involontaire sur la qualité de
ses services, la proximité des services et la compétence de ses
intervenantes. De fait, le « bouche à oreille » lui permet
régulièrement de prendre des clients à la concurrence.
Enfin, le SAP doit rendre sa devanture attractive par des outils de commination
visuelle grâce auquel le client connaitra en un clin d'oeil les services
proposés. Sont entre autres visibles :
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance51.png)
Le Logo Les certifications Les services
La communication est donc l'un des leviers stratégiques
des SAP, l'autre étant la qualité du service rendu.
? Stratégie de distribution. La
stratégie repose sur :
- La proximité des services proposés accessible au
client.
- La zone de chalandise puisque la personne âgée
apprécie particulièrement et est rassurée par la rencontre
physique avec les gestionnaires.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance52.png)
39
3.2. Développement marketing des EHPAD.
Publiquement, il est encore difficile d'associer le terme
« marketing » et « EHPAD » tant ce type
d'hébergement est associé au soin. Il représente
également le dernier lieu de vie du proche, du conjoint, du parent.
C'est donc par respect que la technique est tue même si là encore,
des stratégies sont mises en place pour capter la clientèle.
L'ARS, ainsi que les acteurs locaux sont revenus sur les différentes
techniques utilisées.
? Au niveau du produit.
L'architecture des EHPAD est très
règlementée. Un guide des bonnes pratiques existe et recense
l'ensemble des règlementations et normes à suivre pour assurer le
confort et la sécurité des résidents.
Sont ainsi repris :
- Les normes liées à la sécurité
(incendie, des systèmes de téléassistance et
téléalarme),
- L'accessibilité,
- Les normes environnementales : dans un principe
écologique, économique (énergie),
de confort sensitif, de qualité sanitaire,
- Le choix des matériaux et des couleurs : permettant aux
résidents de prendre leurs
repères plus facilement,
- Les espaces de circulation intérieure et
extérieure,
- Les signalétiques,
- Les différents espaces : l'accueil, les bureaux, salle
de réunion et buanderie, la cuisine,
l'atelier, la chambre mortuaire, les vestiaires, les salles
à manger, la chambre du
résident et sa salle d'eau, etc..,
- Les lieux d'accueil spécifiques de type PASA, accueil de
jour, UHR,
- Les espaces extérieurs.
Cependant, des conceptions architecturales complètement
différentes peuvent exister composant une large gamme de
résidence et ayant pour conséquence une variation du prix de
l'hébergement.
La stratégie des groupes repose sur une large
gamme hôtelière allant de la prise en charge en
EHPAD, avec des unités thérapeutiques de jour et des
unités protégées, assorti de services de
kinésithérapie, de coiffeur et d'animation, avec une plateforme
de répits et services dédiés aux aidants familiaux des
patients atteints de la maladie d'Alzheimer.
Cette gamme hôtelière peut également
être agrémentée d'une prise en charge luxueuse : c'est le
cas de la résidence « Trocadéro » situé sur le
15ème arrondissement de Paris ou encore le « Clos des
Vignes » à Grasse. Ces résidences proposent un
hébergement à toutes personnes âgées, quelque soit
leur degré d'autonomie. Elle se compose des mêmes services que les
précédemment assortis de prestations de luxe telles que : un
espace de balnéothérapie et de bienêtre, des espaces
d'animations thématiques, des chambres spacieuses et assorties d'un
maitre d'hôtel et d'une gouvernante pour l'EHPAD parisienne.
La gamme est également ouverte sur d'autres services
permettant de couvrir la dépendance telle que les Résidences
Autonomie ou encore les Résidence Services. La différenciation
entre
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance53.png)
40
ces deux types d'hébergement repose sur la gamme de
services inclus dans l'hébergement, la seconde étant plus
luxueuse que la première.
Un critère de différenciation
sera effectué sur la restauration : deux
stratégies sont possibles. La sous-traitance permet à un
fournisseur spécialisé (groupe ELIOR ou SODEXO) de prendre en
charge le service ce qui obtient un tarif préférentiel tout en se
dégageant de la gestion du personnel. L'internalisation permet une plus
grande traçabilité du service : les repas sont donc
préparés en interne par une équipe hôtelière
salariée du groupe. Cette stratégie de maîtrise des
coûts agit également sur une amélioration de la
qualité du service rendu.
? Stratégie au niveau des prix.
En première partie nous avons pu voir que le forfait
hôtelier est à la charge des résidents au sein des EHPAD.
Il couvre les frais d'amortissement liés à l'immobilier, les
frais de restauration, l'emploi du personnel administratif.
Ce prix évolue donc en fonction du poids de
l'immobilier de la région mais également en fonction des
prestations supplémentaires offertes par la résidence.
Cela explique l'éventail de prix possible sur les groupes
:
- 60 € jour, pour une entrée de gamme chez ORPEA, -
198 € jour, pour la résidence Trocadéro.
Soit une différence de prix de plus de 200 % à
charge du résident.
Seul le prix de l'hébergement à l'aide sociale
ne change pas. Il est de 54 € jour pour les Alpes Maritimes.
Le secteur associatif à but non lucratif ainsi que le
secteur public pratiquent une stratégie sur les prix. C'est le cas entre
autre de l'EHPAD Maison Russe à Menton qui propose au résident un
hébergement à 56 € jour en moyenne, lorsque les
résidents sont à titre payant. Cette stratégie est
possible en raison du poids de l'immobilier quasi nul (en dehors de
l'entretien) et d'une bonne implantation dans le réseau local.
? Stratégie au niveau de communication.
La stratégie marketing repose essentiellement sur leur
capacité à communiquer tant sur leur produit que sur leur
entreprise.
Cas d'une communication de masse :
L'objectif est de porter à la connaissance des patients
l'ensemble des services du groupe. ORPEA réalise entre autres de
nombreuses actions de relations publiques avec des soirées à
thème regroupant plusieurs partenaires et des personnalités
locales. Le groupe réalise aussi des opérations de parrainage
notamment avec l'association Adrien.
Le groupe a créé le programme Capacity en
partenariat avec Christophe PINNA, champion de karaté. L'objectif est de
proposer des séances de coaching sportif auprès des
résidents. Les mérites de la pratique sportive et
l'originalité du programme sont soutenus par l'ARS ce qui est un
véritable atout pour le groupe.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance54.png)
41
Le groupe utilise le mécénat en participant, par
exemple au Téléthon ou encore à des opérations
locales de soutien telles que la sauvegarde du Canal du Midi.
La communication interne du groupe se fait au travers d'un
journal trimestriel dans lequel sont reprises les différentes
initiatives du groupe (formations, Trophée Qualité inter
établissement, création de conseil d'éthique ...). Ce
partage d'expérience permet de conserver la motivation du personnel et
donc d'avoir un impact sur la qualité du service rendu. Le sentiment
d'appartenance au groupe est fort ce qui contribue à promouvoir l'image
de ce dernier.
Cas d'une communication
ciblée.
Les EHPAD indépendants portés par le
système associatif ou public utilisent également une
stratégie de communication avec pour objectif de participer à la
dynamisation du secteur géographique sur lequel ils se trouvent, de
socialiser les résidents mais également d'assurer le taux
d'occupation de leur établissement.
Les liens avec les partenaires locaux sont donc
privilégiés : rencontres des élus et des prescripteurs,
signatures de convention de partenariat avec le secteur hospitalier, les
CCAS24, etc...
? Stratégie de distribution.
Les EHPAD utilisent donc un circuit de distribution direct
avec une distribution sélective puisque la clientèle est
ciblée.
A plus grande échelle, les groupes actuels (DOMUSVI,
ORPEA, KORIAN...) adoptent une stratégie d'internationalisation par
l'achat de groupes ciblés dans différents pays.
4. Analyse Financière.
4.1. Au niveau des entreprises coeur de cible.
4.1.1. Les entreprises de gérontotechnologie.
Au niveau marketing nous avons pu voir que les entreprises ont
choisi de ne pas cibler les clients de la Silver Economie pour leur âge
ou leur problème de dépendance. La stratégie repose sur
l'adaptation des produits existants à une population plus
âgée confrontée au problème de la dépendance.
Nombres de ces entreprises ne se sont donc pas créées
spécialement pour ce marché mais ont élargi leur gamme
pour pénétrer le marché.
Il est donc difficile, à la lecture d'un compte de
résultat et d'un bilan, de mesurer l'impact de cette économie
pour les entreprises car ce secteur n'en est encore qu'à ses
balbutiements.
24 CCAS : Centre Communal d'Action Sociale
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance55.png)
42
Le gouvernement s'organise peu à peu pour implanter ce
secteur en région. Les entreprises, par prudence, adhèrent
progressivement à la filière.
Cette démarche sera cependant intéressante
à réaliser dans 10 ans, lorsque la loi ASV aura eu son premier
impact et lorsque la demande aura fortement progressé avec
l'arrivée de la génération du Baby-boom.
4.1.2 Impact du marché sur les SAP.
Pour les mêmes raisons que citées
précédemment, l'impact financier est difficile à
vérifier.
Cependant, nous pouvons illustrer les difficultés
rencontrées par ce secteur par l'analyse d'un compte de résultat
et d'un bilan de la société O2 spécialisée dans le
domaine du service à la personne et classée parmi les 20
premières entreprises du secteur à la personne en terme de
chiffre d'affaire. Cette société vend des franchises, 5 agences
sont implantées dans les Alpes Maritimes.
La SARL unipersonnelle O2 a été
créée le 8 décembre 2004. Cette PME comprend entre 50 et
99 salariés. M. Guillaume Richard est son gérant. Sur
l'année 2014, son chiffre d'affaire est de 924 200€.
O2 a développé une franchise et compte 320
entités. Le siège social est situé au Mans.
L'annexe n°14 vous présente :
- Un état des bilans comptables de 2010 à 2014, -
Les comptes de résultat correspondants, - Un état financier.
? Analyse de la Rentabilité et du dynamisme de
l'entreprise.
La lecture des documents comptables laisse apparaitre une
augmentation du chiffre d'affaire de 602 100€ en 4 ans. Le groupe
comptabilise un actif de 643 000 € sur la dernière année,
composé à 88 % par des créances. Ces dernières
s'expliquent par l'activité de l'entreprise: en tant qu'organisme de
franchise de service à la personne, le groupe facture à chaque
entité la marque, le savoir-faire et un certain nombre d'avantage
concernant la formation du personnel.
Chaque entité mobilise du personnel au domicile de
clients dits « finaux » et est payée pour sa prestation en fin
de mois. Une partie des bénéfices dégagés est
reversée à l'organisme de franchise sous forme de royalties en
sus des droits d'entrées, ce qui explique la présence d'une forte
créance client. Chaque entité dispose d'un délai de 223,38
jours pour régler la maison mère.
Sur les 4 dernières années, l'activité a
augmenté jusqu'en 2012 puis chuté en 2014.
Cette activité explique que l'actif soit en premier
lieu composé d'actif circulant puis d'actif immobilisé incorporel
lié aux franchises.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance56.png)
43
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance57.png)
44
Cette entreprise possède un siège social et donc
une présence d'immobilisation corporelle au bilan. Elle a acquis un
établissement annexe en 2014 ce qui explique la variation. Elle totalise
un effectif moyen25 de 33 salariés.
Le taux de rentabilité d'exploitation négatif
nous informe que l'activité n'est pas rentable au regard du chiffre
d'affaire réalisé. Cela laisse à penser que le
bénéfice réalisé par les franchises n'est pas
suffisamment important puisque les royalties peuvent être fixées
en pourcentage sur le chiffre d'affaire.
? Analyse de l'état d'endettement et BFR.
Cette société a très peu d'actif
financier et de disponibilité. Le passif du bilan laisse apparaitre une
dette financière importante avec des capitaux propres qui se sont
effondrés en 4 ans pour devenir négatifs ce qui indique que le
montant des dettes est plus important que les actifs possédés.
L'entreprise est d'autant plus en difficulté que sa capacité
d'autofinancement est négative.
La dette de la société est essentiellement
liée à des dettes financières (crédit) et des
dettes fiscales et sociales. L'ensemble de ces deux dettes a augmenté
respectivement de 400 % et de 300 %. On peut penser que cela est en lien avec
l'augmentation de l'immobilisation incorporelle et corporelle. Dans ce cas la
dette s'explique par un investissement de la société.
Le taux de rentabilité financière indiqué
n'est pas fiable car il met en rapport le résultat et les capitaux
propres. Or les deux sont négatifs ce qui explique la positivité
du résultat alors que la rentabilité nette finale est bien
négative.
Le taux de valeur ajouté est cependant positif puisque
l'entreprise génère 68,57€ de bénéfice pour
100 € de vente. Cependant, l'EBE26 négative nous indique
que l'ensemble de cette valeur ajoutée est consommé dans les
frais de personnel.
En effet, les SAP ont pour obligation de former leur personnel
au métier du service à la personne. Or la formation est à
charge du franchiseur. De fait, on peut comprendre que les frais de formation
coûtent très chers à la société.
Le BFR27 de 129,38 jours s'explique par les
délais clients longs. Ce BFR diminue à mesure que les
délais fournisseurs et clients diminuent (on exclue les stocks
inexistants). Le BFR stagne sur les deux dernières années en
dépit de la baisse de l'endettement de l'entreprise puisque
parallèlement les créances augmentent.
Le taux d'endettement est négatif puisqu'il provient du
rapport entre les dettes financières et les capitaux propres qui sont
négatifs. Cela signifie que l'endettement est supérieur à
la trésorerie. Cependant, puisqu'il s'agit d'un compte simplifié
on ne peut pas exclure que soit intégré les autres dettes
à savoir, l'intégration de cash par les associés.
25 CDI+ salarié à domicile+ (au
prorata du temps de travail) employés en CDD, Intermittents et
intérimaires hors suspension du contrat qu'il remplace.
26 EBE : Excédent Brut d'Exploitation
27 BFR : Besoin en Fonds de Roulement
? Conclusion.
L'absence de compte de résultat détaillé
nous empêche de comprendre la situation exacte de l'entreprise d'autant
plus que les éléments liés aux poids de la dette ne sont
pas communiqués.
Cependant, on peut déduire de cette analyse que cette
société se trouve en difficultés financières
importantes.
Deux solutions à moyens termes :
- Le dépôt de bilan,
- Le rachat par un tiers ou un fonds d'investissement.
Bien que cette société soit positionnée
dans les têtes de liste sur le marché des services à la
personne. Elle connaît cependant les mêmes difficultés que
l'entreprise de Madame C. La loi ASV prévoit des fonds d'aide aux
entreprises notamment pour assurer les coûts élevés de
formation.
D'autre entreprises sont rachetées ou
créées par les groupes initialement spécialisés
dans le domaine de l'hébergement et du soin. C'est le cas de DOMUSVI
DOMICILE classée 5ème avec un chiffre d'affaire de 26 179 349
€ ou encore de DOMIDOM SERVICES, 8ème sur le classement
avec un chiffre d'affaire de 21 521 834 € dernièrement repris par
ORPEA.
4.2. Analyse des coûts des EHPAD.
Les coûts des EHPAD ont profondément
évolué depuis la réforme de la tarification de 1999.
La loi ASV prévoit de nouveaux changements applicables
dès le 1er janvier 2016 par le remplacement de la convention tri partite
par les contrats pluri annuels de moyen avec la mise en place d'EPRD (Etat
prévisionnel des Recettes et des Dépenses).
Une analyse financière du secteur peut nous permettre
de revenir sur les coûts spécifiques des EHPAD. Pour cela un
compte de résultat et un bilan permettront de présenter les
principaux pôles de dépenses d'une gestion d'EHPAD. Dans un second
temps, puisque le forfait hébergement à charge du résident
peut atteindre des sommes parfois très importantes, nous reviendrons sur
une étude de ces coûts.
4.2.1 Analyse financière du groupe KORIAN.
Les résultats du groupe sont issus de la fusion et des
opérations de recentrage de la société, mais
également de son entrée en bourse. Le groupe a regroupé
les sièges sociaux et les différents services centraux ainsi
qu'harmonisé leur processus dans chaque pays dans lequel il est
implanté.
En annexe N°15 sont présentés un compte de
résultat et un bilan consolidé.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance58.png)
45
? Analyse de la Rentabilité et du dynamisme
de l'entreprise.
Le chiffre d'affaire de la société est en net
progression depuis la fusion opérée en 2013. Le RNPG (Revenu Net
Part du Groupe) a augmenté de plus de 130,2%.
On peut remarquer que les actifs non courants ont
doublé. Cette augmentation est due à la fois à une
augmentation de valeur de la société par la fusion, mais
également à une augmentation de capacité de production
c'est-à-dire de lits (immobilisations incorporelles).
Les immobilisations corporelles sont également
importantes : le poids de l'immobilier dans les EHPAD et les SRR est important
ce qui explique le taux d'amortissement élevé.
La société a également acquis des parts
dans d'autres entités puisque les immobilisations financières ont
augmenté.
Le ratio d'immobilisation est de 86% ce qui implique que
l'actif de la société est en majeur parti constitué
d'immobilisation.
L'actif circulant à presque triplé en un an et
est lié à une augmentation de trésorerie. Ceci est
très positif car cela permet à la société
d'investir.
Le ratio d'autonomie financière est par ailleurs
positif puisqu'il est de 1,16. L'entreprise a donc plus de capitaux propres que
d'emprunt. De plus, la CAF28 affirme ce constat et indique que la
société peut faire face à ses dettes sans faire recours
à un emprunt ou un découvert.
Le résultat d'exploitation (EBIT dans l'annexe) est
positif. Il est stable malgré les charges de personnel
nécessaires pour exploiter les lits et de l'augmentation des
impôts et taxes rattachés.
Le CASH FLOW réalisé est également
positif ce qui indique que la trésorerie est suffisante pour permettre
à la société de fonctionner en assumant les
investissements mobiliers et immobiliers.
? Analyse de l'état d'endettement et BFR.
La fusion a également entrainé une augmentation
importante des dettes. Le passif du bilan laisse apparaitre des dettes
d'emprunts et dettes financières à hauteur de 2 378 050
€.
Au passif courant apparaissent des dettes de fournisseurs
raisonnables du fait de l'augmentation de l'exploitation.
Par comparaison on remarque que le passif courant reste
supérieur à l'actif courant ce qui démontre que
l'activité de la société crée plus de dette que de
bénéfice. Mais la trésorerie importante vient compenser
cet état.
Le BFR était négatif en 2013, ce qui indique
l'état d'endettement de la société avant la fusion. En
2014, ce dernier est à nouveau positif surtout en raison de
l'augmentation de trésorerie.
28 CAF :
Capacité d'Autofinancement
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance59.png)
46
? Conclusion.
L'analyse de la situation financière du groupe nous
montre que la société était en difficulté avant la
fusion effectuée en 2013 : le BFR, la trésorerie ainsi que le
flux net de trésorerie sont négatifs ce qui indique que la
société avait plus de dette que de trésorerie.
La situation est renversée, de plus KORIAN a su
accroitre son parc en même temps qu'augmenter ses disponibilités,
de quoi permettre des investissements à venir.
4.2.2 Analyse des coûts laissés à
charge du résident.
Nous l'avons vu, pour fonctionner un EHPAD a besoin de
trésorerie pour faire face aux différentes charges incompressible
à savoir :
- La dotation aux amortissements liés aux constructions et
à l'immobilier, - Les frais de personnel.
Cette trésorerie est essentiellement composée
des participations des investisseurs mais également de liquidité
directe liée à la vente de services auprès du client.
Au niveau des EHPAD cela se traduit par le paiement :
- Du tarif hébergement,
- Du montant de l'APA laissé à charge du
résident : le talon APA,
- Des services annexes.
Selon le rapport sur les coûts liés au
fonctionnement des EHPAD de l'IGAS, les services annexes peuvent être
classés en 3 groupes :
- Les biens de premières nécessités :
dont le résident ne peut se passer (toilette, blanchisserie,
mutuelle...)
- Biens de confort : TV, téléphone, internet,
coiffure,
- Biens non indispensables : qui relèvent des choix de
la personne âgée en fonction de son pouvoir d'achat.
Actuellement, les pratiques ne sont pas uniformes au sein des
EHPAD, ce qui peut entrainer des écarts de prix pour le résident
compris entre 1 500 € et 5 000 € pour une prestation haut de gamme,
quel que soit le statut de l'établissement ou le niveau de vie de ses
résidents.
Le reste à charge du patient est donc lié
à une partie plus aléatoire liée elle-même aux
conditions d'entrée en résidence que sont : l'urgence de
l'entrée en institution, le choix restreint de résidence en
fonction du lieu de vie, le patrimoine du résident disponible pour
amortir les frais.
Le résident reste cependant un client qui paie pour une
prestation. Il peut, à ce titre, demander une prestation dont la gamme
dépendra de son niveau de ressources. Le gestionnaire d'EHPAD, garant de
la qualité globale de son établissement et du bien-être du
résident, est également un commerçant qui répond
aux besoins et demandes du résident. A sa charge de
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance60.png)
47
veiller à ce que le client puisse donner son
consentement ou solliciter un besoin de façon éclairée.
L'article 459-1 du Code Civil, d'ores et déjà
utilisé dans le cadre d'un accompagnement tutélaire, et
intégré par la loi ASV dès 2016, prévoit de
recueillir ce consentement afin d'éviter toute dérive et abus de
la personne âgée. Il permettra aussi pour le gestionnaire de
justifier les dépenses et donc les écarts dans le reste à
charge du patient.
Comment réduire ces coûts ?
- Une nouvelle répartition des lignes de financement
entre les soins ; la dépendance et l'hébergement afin de
transférer les coûts de ce dernier,
- Une réduction des prestations des EHPAD en
réduisant la part à charge de l'hébergé, par une
standardisation des services et de la construction,
- La mutualisation des services entre plusieurs
établissements,
- La participation et la subvention au coût de la
construction.
Plusieurs pistes peuvent donc être envisageables
cependant il est difficile d'évaluer la prise en charge de demain tant
les facteurs qui la détermine sont fluctuants et nombreux. En effet, la
prise en charge institutionnelle dépend entre autre de la prise en
charge à domicile : sera-t-elle plus ou moins importante qu'aujourd'hui
? Les aidants familiaux pourront-ils poursuivre leur soutien ?
Elle dépend également de la constitution des EHPAD
:
- La mixité présente actuellement dans les
établissements sera-t-elle également possible demain avec
l'augmentation du nombre de patients concernés par les pathologies
spécifiques de type Alzheimer ?
- La durée du séjour va-t-elle stagner ?
S'écourter obligeant la structure à se renouveler sans cesse ? ou
augmenter ?
- Comment ne pas impacter les coûts de rénovation
du bâti vieillissant sur le résident notamment dans le parc public
?
- Comment faire face aux exigences des résidents en
termes de qualité, de prestations, et d'implantation ?
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance61.png)
48
5. Quel business modèle ?
Portée par un élan gouvernemental, la Silver
Economie est donc en pleine structuration.
Concernant les entreprises nous avons pu voir qu'une structure
trop petite ne produirait pas suffisamment de bénéfice pour faire
face à la concurrence et se développer rapidement. Pour autant,
ce sont les plus nombreuses.
Le business modèle le plus adapté consisterait
à une mutualisation des coûts par un regroupement de
société en créant des joint- ventures.
Les sociétés peuvent également profiter
de fonds dédiés à la prise en charge de la
dépendance de type APA à domicile pour assurer un minimum de
trésorerie.
Enfin, la différentiation de ces sociétés
sera effectuée par leur capacité à communiquer sur leur
produit et à capter la clientèle en faisant preuve d'innovation
pour attirer les curiosités et ainsi créer par anticipation et en
prévention le besoin.
En ce qui concerne le secteur des services à la
personne, l'ensemble du secteur est impacté et rencontre des
difficultés. Leur chance de survie sera liée à leur
capacité financière leur permettant de pallier la baisse des
fonds départementaux et l'obligation de formation du personnel.
De plus, l'arrivée de la loi ASV va favoriser la
création de SPASSAD ce qui aura pour effet une forte concurrence ayant
une offre diversifiée et du personnel polyvalent. Cette offre sera plus
attractive pour le client qui se verra proposer un accompagnement
globalisé par une seule et même structure.
Afin de minimiser au maximum leurs faiblesses, les entreprises
devront à terme fusionner afin d'obtenir plus de trésorerie
permettant les investissements nécessaires en ressources humaines
liés à la formation.
Cette adaptation est déjà en cours avec le
rachat de SAP par des groupes possédants des EHPAD et autres
établissements de soins. Ces groupes sont soutenus par des actionnaires
ce qui leur permet de poursuivre leur développement.
Néanmoins, une attention particulière est
à porter à l'image du SAP. Une standardisation des processus
pourrait avoir un impact sur la personnalisation du service que demandent les
patients. Le bouche à oreille est très important dans ce secteur
et peut nuire très rapidement à la notoriété de la
société.
Enfin, le secteur des EHPAD s'est également
adapté : la stratégie des groupes repose sur la proposition d'un
parcours de vie au sein d'établissements et de services. La personne
âgée peut donc entrer à l'occasion d'un séjour en
soins de suite et de réadaptation, puis être orientée vers
son domicile avec la mise en place d'un service adapté ou être
redirigée vers une structure correspondante à ses besoins. La
communication en interne est garante de la qualité de la prise en charge
ce qui rassure et séduit le client.
Que la stratégie soit basée sur le recentrage
sur le coeur d'activité ou au contraire, la diversification, la force de
ces groupes est d'avoir un parc d'établissement suffisant permettant de
générer un chiffre d'affaire important, ainsi qu'une
capacité financière permettant de réaliser des
investissements. Cependant, l'ensemble étant impacté sur le prix
de journée laissé à charge du résident qui s'en
trouve plus élevé.
Si les PUV29 résistent encore pour le cadre
familial proposé en plus des soins prodigués, elles sont souvent
l'initiative d'indépendant. On peut donc s'interroger sur leur
capacité à s'adapter et à perdurer face aux
stratégies mises en place par la concurrence. Le Groupe SIGMA, issu
d'une création familiale par Monsieur et Madame ARGYRIADES en 2003, en
est témoin puisque leur stratégie s'opère dans le rachat
de ces petites structures.
Reste le monde associatif dont la stratégie est
essentiellement basée sur un prix journalier moins élevé,
(parfois deux fois moins cher) ce qui permet la prise en charge des personnes
aux revenus les plus modestes. Ce marché reste donc un marché de
niche pour lequel le besoin sera toujours présent.
On peut donc s'attendre à une prise en charge à
deux vitesses :
- Par les groupes pour leur capacité d'adaptation au
marché plus importante mais dont
les prestations sont plus onéreuses à destination
des personnes âgées plus aisées,
- Par les associations à but non lucrative ou par les
EHPAD publiques, pour les personnes âgées aux revenus les plus
modestes.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance62.png)
49
29 Petites Unités de Vie : structures de
type foyers logement composées de moins de 25 logements,
médicalisées ou non médicalisées.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance63.png)
50
CONCLUSION
Le secteur de la prise en charge de la dépendance est
donc en pleine mutation. A l'aube d'une nouvelle loi, le gouvernement tente de
redessiner les contours de la Silver Economie afin de mettre en place le
meilleur compromis entre dépenses publiques et prise en charge personnel
par le consommateur.
L'avenir de nos ainés comme le nôtre pourrait
donc se voir modifié prochainement par la mise en place de la loi ASV.
Les décrets d'application auront un impact sur l'ensemble de nos
modèles et habitudes notamment en termes d'épargne et de
transmission du patrimoine, avec la mise en place du prêt viager
hypothécaire, obligeant la personne âgée à
aliéner progressivement son bien dont il est propriétaire, pour
régler ses frais de dépendance.
Au-delà de l'amélioration de la
solvabilité de l'offre, de l'extension de l'ensemble des produits ou
services par les acteurs publics et privés soutenus par un besoin de
santé publique, qu'ils interviennent à domicile ou
institutionnel, c'est donc un changement des mentalités
françaises qui doit s'opérer pour rendre accessible le
système de la prise en charge de la dépendance dans un cadre
bienveillant.
A plus grande échelle, la prise de conscience actuelle est
mondiale.
En Allemagne où le taux de dépendance est
estimé à plus de 59,8 % en 2060, la mise en place d'une assurance
dépendance est déjà effective. Ce dispositif est
obligatoire pour toutes les personnes affiliées au régime
légal. Un choix pour la prise en charge est alors effectué par le
bénéficiaire en situation de dépendance qui pourra
bénéficier d'une prestation en nature, permettant entre autre de
rémunérer un proche à domicile, et en institution. La
cotisation est effectuée sur les salaires, mais également sur les
retraites.
La Silver Economie est également plus avancée :
la société Kaiser's a développé des
supermarchés adaptés aux personnes âgées tant au
niveau de l'architecture que dans les services annexes proposés. En
cela, l'Allemagne est en avance sur la France.
Aux USA, il n'y a pas de système de répartition
des ressources permettant une prise en charge de la dépendance. Les
américains sont soumis à un système de capitalisation et
travaillent très souvent à temps partiel même après
l'âge de la retraite.
Néanmoins, il semblerait que ce système de
retraite par capitalisation ait un effet positif sur le marché puisqu'il
progresse de plus de 15 % par an avec en marché leader, les soins
à domicile. L'Amérique, par l'intermédiaire de centre
d'étude et de recherche, est un incubateur de nombreux produits à
destination des personnes âgées et se positionne comme un solide
concurrent de la France.
Enfin, en Chine, les villes comme celle de Shanghai ont
décidé d'investir dans les systèmes de prise en charge
à domicile et institutionnelle. Le viager hypothécaire a
également été testé mais les répercutions
ont été l'exclusion du système de la population rural dont
la loi interdit de mettre en gage la propriété.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance64.png)
51
La Chine s'intéresse de plus en plus au marché de
la Silver Economie et a signé des accords avec la France sur la
normalisation des produits.
Chaque pays doit donc faire face au vieillissement de la
population mondiale et doit s'adapter tant sur le plan économique,
politique que social, afin de mettre en place l'ensemble des dispositifs,
produits et services nécessaires au « bien vieillir ».
Face au défi de la mondialisation, la France a-t-elle les
capacités d'adaptation nécessaires pour rester
compétitives sur un marché international ?
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance65.png)
52
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE 1
INTRODUCTION 2
I. La Silver Economie. 4
1. Etude du marché. 4
1.1 Généralités.
4
1.2 Les bénéficiaires.
5
1.3 Caractéristiques de la demande.
6
1.4. Caractéristiques de l'offre
9
1.5. Un critère de différentiation :
La démarche « Haute Qualité Autonomie ».
9
1.6. Analyse de la concurence 10
1.7. La distribution. 11
1.8. Impact sur l'emploi. 11
2. Les entreprises à forte croissance ou dites
« coeur de cible ». 12
2.1. Les entreprises de la gérontechnologie.
12
2.2 Les SAP : Services à la Personne.
12
3. Les entreprises en périphérie du
marché : cas des EHPAD. 18
3.1. Etude de marché. 18
3.2. Les bénéficiaires.
20
3.3. Caractérisitques de la demande.
21
3.4. Caractéristiques de l'offre
22
3.5. Un critère de différentiation : La
certification AFNOR NF X 50-058/NF 386 24
3.6. Analyse de la concurrence 28
3.7. Impact sur l'emploi 29
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance66.png)
53
II. Impact du marché sur la prise en charge de la
dépendance
|
27
|
1. Généralités
|
27
|
2. Analyse stratégique.
|
28
|
2.1 Impact du marché sur les entreprises coeur
de cible.
29
|
|
2.2 Quel impact sur les EHPAD
|
31
|
3. Stratégie Marketing.
34
|
|
3.1. Stratégie marketing des entreprises coeur
de cible.
|
34
|
3.2 Développement marketing des
EHPAD.
38
|
|
4. Analyse financière
|
41
|
4.1. Au niveau des entreprises coeur de cible.
|
41
|
4.2. Analyse du coût des
EHPAD.
44
|
|
5. Quel business modèle
|
48
|
CONCLUSION
|
50
|
TABLE DES MATIIERES
|
..52
|
ANNEXES
|
...54
|
BIBLIOGRAPHIE
|
74
|
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance67.png)
54
Annexe 1 : Les Acteurs privés et publics de
la Silver Economie
LES ACTEURS :
> Entreprises Legrand, Orange, BPCE, Häger, Essilor,
Doro, Bluelinea, Everstyl, LPG Systems, Vigilio, CNP assurances, Orpéa,
Malakoff Médéric, Aviva-vie, Réunica, Korian, Ag2r La
Mondiale, Géria contract, Etna France, Vacances bleues...
> Conseils généraux, régionaux, CNSA,
CNAV, BPIFRANCE, CDC
> Pôles de compétitivité (Cap Digital,
Vitagora, Systematic, Pôle TES, TECHSAP Ouest, Medicen...),
> CEA Tech, clusters (Silver Valley, Aghir, Cluster senior,
> Pôle d'aménagement de la maison, Miriade, TIC
et Santé...), Living labs (Cité du Design, Autonom'lab)
> CNR santé à domicile et autonomie, ASIPAG,
> Pôles gérontologiques (PGIBFC, Charles Foix,
etc.)
> Acteurs du secteur médico-social...
LES SECTEURS INDUSTRIELS :
- Habitat: domotique, urbanisme, architecture, hébergement
collectif, le
logement adapté (MAD), efficience
énergétique
- La Communication : téléphonie mobile, tablettes
tactiles, accès internet,
réseaux sociaux
- Transport: transports mieux adaptés, solution à
trouver au «dernier kilomètre»
- Autonomie : téléassistance
active/passive/évoluée, bouquets de services...
- Alimentation: produits alimentaires pour âgés,
bouchées alimentaires seniors...
- Sécurité : télé vigilance,
téléassistance, mode de paiement, gestion
bureautique...
- Santé: sante, nutrition,
télémédecine,
- Services : service à la personne, portage de repas,
assurances
- Distribution : adaptation du parcours du consommateur,
adaptation des
packagings
- Loisir : jeux, fitness, stimulation sensorielle,
intergénérationnel...
- Travail : télétravail, formation et soutien des
aidants familiaux
- Tourisme : tourisme des seniors...
Annexe 2 : Tableau des aides existantes dans
le financement des produits de
gérontotechnologie
Organisme
|
|
Objet
|
|
Type d'Aide
|
|
Montant
|
ANAH
|
Service des Impôts
|
Amélioration de l'habitat
|
Dépenses d'équipement
|
Subvention
|
Crédits d'impôt
|
55 à 70% du montant total HT des travaux
25% du montant TTC des dépenses d'installation ou de
remplacement d'équipements
|
CAF
|
PACT ARIM
|
L'amélioration de l'habitat
|
Rénovation thermique
|
Prêt 1%
|
Subventions et accompagnement de dossier
|
1 067,14 euros maximum
|
Anah : 35 ou 50 % du montant total des travaux ;
+ aide forfaitaire d'un montant minimum de 3 000 € au titre
des "investissements d'avenir" ;
+ aide complémentaire
éventuellement être accordée par le conseil
général, la communauté de communes ou la mairie... dans ce
cas, l'aide Habiter Mieux est augmentée du même montant, dans la
limite de 500 €, soit 3 500 € au total.
|
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance68.png)
55
CNAV
|
Aides techniques et technologiques
|
Subvention
|
Jusqu'à 300€ aides techniques Jusqu'à
3000€ aménagement de l'habitat
Subvention
|
|
35 % jusqu'à 60000€
|
APA
|
|
1 235,65 € selon le degré de perte d'autonomie
|
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance69.png)
56
Cnav / MSA / Caisse des dépôts et consignations
|
|
|
|
Allocation de solidarité (ASPA, ex minimum vieillesse
|
|
777,17 € maximum
|
|
|
|
|
|
|
|
Sécurité sociale
|
|
Matériel médical, aides techniques sur prescription
médicale
|
|
Prise en charge financière
|
|
Prise en charge totale ou partielle du coût selon la liste
des Tarifs Interministériels des Prestations Sanitaires
|
CCAS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Aide extra-légale
|
|
Spécifique à chaque CCAS et à la situation
du bénéficiaire
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Caisse des consignations
|
|
Acquisition d'aides techniques, matériel médical,
aides technologiques
|
|
Subvention (Aide au Retour à Domicile après
Hospitalisation ARDH)
|
|
1800€ max
|
Caisse de retraite principale (CNAV, RSI, MSA, ...) et
complémentaire (AGIRC ARRCO)
Conseil général
|
Travaux d'amélioration (acquisition d'aides techniques ;
domotique
|
Acquisition d'aides techniques,
téléalarme/téléassistance
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance70.png)
57
Annexe 3 : La grille AGGIR
LA DEFINITION ACTUELLE
La grille AGGIR est un outil multidimensionnel de mesure de
l'autonomie, à travers l'observation des activités qu'effectue la
personne âgée. Pour chacune des dix activités
étudiées, trois réponses sont possibles :
A : fait seul, habituellement et correctement
B : fait partiellement seul ou non habituellement ou non
correctement
C : ne fait pas
LA FRAGILITE DES PERSONNES AGEES : PERCEPTIONS ET
MESURES
Les activités retenues sont les suivantes :
Cohérence : converser et/ou se comporter de façon
sensée ;
Orientation : se repérer dans le temps, les moments de la
journée et dans les lieux ;
Toilette : concerne l'hygiène corporelle ;
Habillage : s'habiller, se déshabiller, se
présenter ;
Alimentation : manger les aliments préparés ;
Elimination : assumer l'hygiène de l'élimination
urinaire et fécale ;
Transferts : se lever, se coucher, s'asseoir ;
Déplacements à l'intérieur : avec ou sans
canne, déambulateur, fauteuil roulant... ;
Déplacements à l'extérieur : à partir
de la porte d'entrée sans moyen de transport ;
Communication à distance : utiliser les moyens de
communication, téléphone, sonnette,
alarme...
A partir des réponses obtenues, un calcul de score est
réalisé et classe les personnes âgées en six groupes
(définition des auteurs de la grille AGGIR) :
1) GIR 1: ce sont les personnes confinées au lit ou au
fauteuil et ayant perdu leur autonomie mentale. Elles nécessitent une
présence indispensable et continue d'intervenants.
2) GIR 2 : comprend deux groupes. Ce sont soit les personnes
confinées au lit ou au fauteuil dont les fonctions mentales ne sont pas
totalement altérées et qui nécessitent une prise en charge
pour la plupart des actes de la vie quotidienne, soit les personnes dont les
fonctions mentales sont altérées mais qui ont leurs
capacités motrices. Le déplacement à l'intérieur
est possible mais la toilette et l'habillage ne sont pas faits ou sont faits
partiellement.
3) GIR 3 : ce sont les personnes qui ont conservé leurs
capacités mentales mais qui ont partiellement perdu leur autonomie
locomotrice. Elles nécessitent quotidiennement et plusieurs fois par
jour des aides notamment pour la toilette et l'habillage.
4)
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance71.png)
58
GIR 4: ce sont les personnes qui n'assument pas seules leur
transfert mais qui, une fois levées, peuvent se déplacer à
l'intérieur du logement. Elles doivent être aidées pour la
toilette et l'habillage. La plupart s'alimentent seules ; ce groupe comprend
aussi celles qui n'ont pas de problèmes locomoteurs mais qu'il faut
aider pour les activités corporelles et les repas.
5) GIR 5 : ce sont les personnes qui assurent seules leurs
déplacements à l'intérieur de leur logement, s'alimentent
et s'habillent seules. Elles peuvent nécessiter une aide ponctuelle pour
la toilette, la préparation des repas et le ménage.
6) GIR 6 : aucune perte d'autonomie.
La grille AGGIR est un outil relativement complet au niveau
des activités prises en compte. Son calcul est néanmoins
complexe, l'évaluation doit être faite par du personnel
médical
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance72.png)
59
Annexe 4 : Activités des SAP
La liste de ces activités est fixée par le code
du travail (article D.7231-1) :
LES SERVICES A LA VIE QUOTIDIENNE :
- Entretien de la maison et travaux ménagers,
- Petits travaux de jardinage, y compris les travaux de
débroussaillage,
- Travaux de petit bricolage,
- Préparation de repas à domicile*
- Collecte et livraison à domicile de linge
repassé*
- Livraison de courses à domicile*
- Maintenance, entretien et vigilance temporaires de la
résidence,
- Mise en relation, coordination en vue de la
délivrance des services.
LES SERVICES AUX PUBLICS FRAGILES :
- Assistance aux personnes âgées ou aux personnes
qui ont besoin d'une aide personnelle à leur domicile (à
l'exclusion d'actes de soins relevant d'actes médicaux), - Garde malade
(à l'exclusion des soins),
- Assistance aux personnes handicapées, y compris les
activités d'interprète en langue des signes, de technicien de
l'écrit et de codeur en langage parlé complété,
- Prestation de conduite du véhicule personnel des
personnes dépendantes, du domicile
au travail, sur le lieu de vacances, pour les démarches
administratives,*
- Aide à la mobilité et transport de personnes
ayant des difficultés de déplacement,*
- Soins d'esthétique à domicile pour les personnes
dépendantes,
- Soins et promenades d'animaux de compagnie.
LES SERVICES AUX FAMILLES :
- Garde d'enfants à domicile
- Accompagnement d'enfants dans leurs déplacements en
dehors de leur domicile,*
- Assistance administrative,
- Soutien scolaire à domicile ou cours à
domicile,
- Assistance informatique et internet à domicile.
*Ces activités doivent être proposées par
l'organisme prestataire dans une offre de services incluant un ensemble
d'activités réalisées à domicile.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance73.png)
60
Annexe 5 : Prise en charges des coûts
en fonction des lignes budgétaires en
EHPAD
Charge
d'exploitation courante
|
Hébergement
|
Dépendance
|
Soins
|
Fournitures Hôtelières
|
70%
|
30%
|
|
Couche et Alèses
|
|
100%
|
|
Fournitures médicales et petits matériels
médical
|
|
|
100%
|
Sous-traitance et maintenance médicale
|
|
|
100%
|
Produits d'entretien
|
70 %
|
30%
|
|
Blanchissage et nettoyage extérieur
|
70%
|
30%
|
|
Amortissement
|
Selon
investissements
|
Selon
investissements
|
Selon
investissements
|
|
Charge de personnel
|
Hébergement
|
Dépendance
|
Soins
|
Direction,
Administration
|
100%
|
|
|
Cuisine, service généraux
|
100%
|
|
|
Animation
|
100%
|
|
|
Psychologue
|
|
100%
|
|
ASH
|
70%
|
30%
|
|
AS/AMP
|
|
30%
|
70%
|
IDE
|
|
|
100%
|
Auxiliaire médicaux
|
|
|
100%
|
Pharmacien
|
|
|
100%
|
Médecin
coordinateur
|
|
|
100%
|
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance74.png)
61
Annexe 6 : Classement 2015 des 15
principaux gestionnaires d'EHPAD
Classement 2015 Géré
|
Variation/ position
|
Nbre d'Ets en France
|
Nbre de lits France
|
Total lits
|
N°1 KORIAN
|
+3 places
|
282 Ets
|
23 554 lits
|
50 192
|
N°2 ORPEA
|
-1 place
|
224 Ets
|
19 063 lits
|
34 952
|
N°3 DomusVi
|
-1 place
|
193 Ets
|
15 392 lits
|
15 392
|
N°4 Le Noble Age
|
+ 2 places
|
43 Ets
|
3 906 lits
|
4 544
|
N°5 Colisée Patrimoine
|
= statu quo
|
53 Ets
|
3 748 lits
|
3 886
|
N°6 Domidep
|
+ 3 places
|
50 Ets
|
3 417 lits
|
3 417
|
N°7 EMERA
|
= Statu quo
|
42 Ets
|
3 289 lits
|
4183
|
N°8 SGMR
|
+ 6 places
|
44 Ets
|
3 195 lits
|
3 195
|
N°9 Dolcéa Création GPD
Vendôme
|
+ 1 place
|
30 Ets
|
2 660 lits
|
2 660
|
N° 10 HPA/ résidalya
|
+1 place
|
28 Ets
|
2 663 lits
|
2 263
|
N°11 SA Omeris
|
+ 1 place
|
19 Ets
|
1 392 lits
|
1 392
|
N° 12 Maison de Famille
|
+ 1 place
|
17 Ets
|
1 341 lits
|
4 719
|
N° SGMR Ouest
|
+1 place
|
18 Ets
|
1 230 lits
|
1 230
|
N°14 Sigma
|
New
|
24 Ets
|
1 148 lits
|
1 148
|
N° 15 Philogeris
Résidences
|
=statu quo
|
15 Ets
|
1 075 lits
|
1 075
|
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance75.png)
62
Annexe 7 : Rencontre de l'EHPAD
« MAISON RUSSE »
Monsieur DARRE : Directeur de l'EHPAD, ancien Directeur
de SAP.
Formation réalisée en cours :
Exécutive Master à l'université de Sciences Po à
Paris sur le thème des « Politiques du vieillissement et Silver
Economie »
Deux axes en particulier :
- Adaptation de la société au
vieillissement et Silver Economie, - EHPAD et services d'aide
à domicile.
1- Quelles sont les impacts de la loi prévue pour le
1/01/2016 sur la PEC de la Dépendance ?
2- Quel est l'impact de la Silver Economie sur les SAP et les
EHPAD ?
3- Quels sont les contours du marché de demain
défini par le gouvernement? - Offre
- Demande
- Les acteurs présents notamment les groupes ?
4- Quel est l'impact des entreprises de
gérontotechnologie sur les différents marchés (SAP,
EHPAD)?
5- A l'échelle internationale, quel est le positionnement
de la France sur le marché ?
6- Quelle stratégie d'adaptation au marché est
mise en place sur l'EHPAD Maison Russe ?
7- A votre sens et compte tenu de votre parcours et formation,
quelles sont les perspectives économiques du marché ?
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance76.png)
63
Annexe 8 : Interview Chambre
Industrielle du Commerce
Madame GHELELOVITCH Catherine, Responsable
Activités et Filière services, Chambre industrielle du
Commerce
1 - Définition du marché ( SWOT) de la Silver
Economie ?
2 - Que représente le marché de la Silver Economie
à l'échelle nationale ? Dans les Alpes Maritimes ? En termes de
Chiffre d'Affaire ?
3 - Quel est l'impact sur l'emploi ?
4 - Quelles évolutions depuis la mise en place ?
5 - Comment se met en oeuvre le contrat de filière dans
les Alpes Maritimes ?
6 - Quels sont les acteurs ?
7 - Positionnement de la France par rapport au marché
international ? Quels sont les acteurs internationaux ?
8 - Quels sont les sources de financements présents et
à venir ?
9 - La Silver Economie s'inscrit dans une démarche
qualité au travers du Label « Haute Qualité Autonomie »
: combien d'entreprises ont obtenu ce Label ? Comment cette démarche
qualité se traduit `elle ? Quels sont les organismes de contrôle
?
10 - Quel retour sur expérience peut-on faire ?
11 - Quelles sont les perspectives ?
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance77.png)
64
Annexe 9 : Interview de la DIRRECTE
Madame TREMOLIERE, Responsable des SAP.
1 - Rôle de la DIRRECTE dans la Silver Economie :
Auprès des entreprises ? Auprès des SAP ?
2 - Combien de SAP compte les Alpes Maritimes ?
3 - Combien de mandataires ? de prestataires de service ?
4 - Combien de SAP sont agréés ? Quels sont les
avantages de l'agrément ?
5 - LABEL qualicert, normes AFNOR, certification Veritas : quel
est l'avantage de ces normes ?
6 - Tarification des heures APA/ PCH/ CARSAT ?
7 - Quels sont les critères de différentiation et
les leviers de réussite des SAP ?
8 - SAP et Silver Economie : quelles adaptations en fonction de
l'arrivée massive de la demande des PA ?
9 - Le devenir des SAP entre :
- Les groupes qui proposent une PEC globale du domicile, au SRR,
à l'EHPAD pour capter la clientèle, quelle place pour les
indépendants ?
- Les SAP qui élaborent des partenariats avec des
entreprises de téléassistance par ex ?
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance78.png)
65
ANNEXE 10 : Interview Entreprise
« ALLO SERVICE »
Madame C. Gestionnaire
1. Une présentation des produits et / ou services
proposés :
o A quels besoins répondent-ils ?
o Quelle est l'offre existante ?
o Quel est le caractère innovant des produits/services,
les avantages et inconvénients par rapport à l'offre existante
?
2. Le Marché :
o Qui sont les clients ciblés ?
o Pourquoi l'entreprise apporte-t-elle une solution nouvelle
à un besoin existant
o Démontrer l'existence d'un marché
o Zone géographique ciblée - Vision du
marché : compréhension de l'environnement économique de
l'entreprise, principaux acteurs, positionnement dans la chaîne de
valeur...
o La taille et l'évolution du marché :
démontrer l'importance et la croissance de ce marché
3. Le Modèle Economique :
o Les sources de revenus de l'entreprise
o Les canaux de distribution
o La politique de prix : prix de vente des produits ou
services
4. La concurrence :
o Concurrents directs et indirects
o Barrières à l'entrée pour de nouveaux
entrants
o Mise en valeur des avantages concurrentiels
5. Plan d'action :
o Stratégie de l'entreprise, les facteurs clés de
succès, objectifs chiffrés;
o Plan de Recherche et Développement (R&D) :
investissements et moyens nécessaires;
o Marketing et la communication : objectifs, plan de
communication, cibles, messages, supports, budget de communication, plan
d'action marketing,
o Plan d'action commerciale : objectifs commerciaux,
organisation et animation des équipes de vente, processus de vente;
o Gestion des ressources humaines
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance79.png)
66
Annexe 11 : Interview de l'Agence
Régionale de Santé, ARS
Madame ATAOUI - GHANEM, Inspectrice de l'Action Sanitaire
et Sociale et Référente Personne Agée sur l'Ouest du
Département.
1- Sur 296 EHPAD, combien sont signataires d'une convention tri
partite ?
2- Combien ont un tarif soins partiel ?
3- A combien est évalué le forfait soin
actuellement ?
4- De combien ont été les dépenses de soins
des EHPAD sur le dernier exercice ?
5- Quelle est la méthodologie d'intervention de l'ARS
?
6- Sur quel domaine porte l'analyse qualité ?
7- Quelles sont les sanctions prévues pour les
établissements ?
8- Quel rôle joue l'ARS dans la gestion des SSIAD ?
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance80.png)
67
Annexe 12 : Interview du Conseil
Départemental
Rencontre Madame KACPRZAK Isabelle, Responsable du
service de l'offre et du contrôle des établissements médico
sociaux
1- Pouvez-vous m'indiquer combien d'EHPAD compte les Alpes
Maritimes ? Combien de place sont à l'Aide sociale ?
2- Quel ratio pour les EHPAD en termes de présence sur le
marché par rapport aux autres services ?
3- Combien d'établissement se sont ouverts au cours des 5
dernières années ? Peut-on remarqué un accroissement de
l'offre ? Quelles seraient les prévisions d'ici 2020/2030 ?
4- Quelles démarches au préalable sont
nécessaires à l'appel d'offre d'exploitation d'un EHPAD ? Quelle
répartition des rôles est faite avec l'ARS ?
5- On remarque également une montée des prises en
charge effectué par des groupes indépendants s'implantant sur le
territoire tel qu'ORPEA, DOMUSVIE, KORIAN, qu'en pensez-vous ? sur quel
critère attribué vous l'offre d'exploitation ?
6- Retour sur la réforme sur la tarification des EHPAD :
quels en ont été les effets depuis la mise en place ? Au niveau
des conventions tripartites, de la qualité, de l'emploi, des ouvertures
d'établissements ?
7- Par la suite quel contrôle est effectué sur les
établissements ? Assurez-vous un contrôle du financement
lié à l'hébergement notamment sur la cohérence
entre la qualité, l'offre de service et le prix ?
8- Quel budget est alloué par le CG pour le financement
des EHPAD sur 2015 ? Quelle a été l'évolution des 5
dernières années et pour quel financement ?
9- On observe une augmentation de l'offre en hébergement
spécialisée dans la maladie d'Alzheimer et troubles
apparentés en lien avec le Plan Alzheimer, pourriez-vous
détailler cette offre ? Quels sont les perspectives à venir ?
10-
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance81.png)
68
Avec l'arrivée de la génération des
baby-boomers, on aurait pu s'attendre à une augmentation des prises en
charge en terme d'hébergement en EHPAD, cependant ce n'est pas le cas.
Le secteur du soin à domicile serait privilégié et le
degré de dépendance reculerait d'ici 2020 : quelles sont les
prévisions ? Faut- il s'attendre à plus de difficultés
pour les EHPAD d'afficher un TO à 100% ? Ce secteur deviendrait il plus
concurrentiel à l'avenir ?
11- En raison du prix moyen d'un hébergement (2
500€ par mois) et de l'insuffisance de ressources des azuréens pour
prendre en charge cette facture (revenu moyen de 1 270€), faut-il
s'attendre selon vous à de nouvelles modifications de financement et
donc à de nouvelles modifications tarifaires ?
12- Davantage d'encadrement pourrait-il être prévu
notamment du tarif hébergement afin de limiter les disparités
entre les offres ? Est-ce un projet en cours ?
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance82.png)
69
Annexe 13 : Interview d'ORPEA
Mr ROMERSI, Directeur Division Sud Est ORPEA
1- Quelle est la taille du marché, quelles sont les
offres, le prix ?
2- Quelle est la segmentation du marché ORPEA- CLINEA
?
3- Données financières :
- Quel a été l'impact de l'entrée en bourse
de 2002 ? - Il y a-t-il un respect des 30% de lit à l'aide sociale ?
4- Quelle communication marketing autour des services ? Comment
assurez-vous le TO des établissements ? Quel plan d'action pour
promouvoir les services ?
5- Analyse de la concurrence, quelles sont les critères
de différentiation?
6- Quel est la valeur ajoutée du groupe, le savoir-faire
?
7- Quelles sont vos relations avec vos fournisseurs ?
8- Y a-t-il une uniformité des pratiques sur le groupe
?
9- ORPEA et la Silver Economie : quelles sont les adaptations au
marché prévue ?
10- Quels sont les avantages à l'intégration du
réseau ADAPT et Domidom au groupe ?
11- Stratégie du groupe :
- l'internationalisation avec le rachat de plusieurs groupes
à l'étranger ?
- La diversification de la prise en charge avec une
spécialisation : psychiatrie, SRR et
EHPAD ?
- Quels sont les projets d'ORPEA ?
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance83.png)
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance84.png)
70
Annexe 14 : Analyse financière de la
Société O2.
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance85.png)
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance86.png)
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![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance87.png)
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance88.png)
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![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance89.png)
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance90.png)
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Annexe 15 : Analyse financière
Société
KORIAN
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance92.png)
![](La-silver-economie-Quel-impact-sur-la-prise-en-charge-de-la-dependance93.png)
74
Bibliographie
REFERENCE DES OUVRAGES :
Coordonné par LEHMANN-ORTEGA Laurence, LEROY
Frédéric, GARRETTE Bernard, DUSSAUGE Pierre, DURAND Rodolphe,
Stratégor -Toute la stratégie de d'entreprise 6e
édition. DUNOD. 2013. 688 p.
LENDREVIE Jacques, LEVY Julien, MERCATOR 11e
édition, DUNOD. 2014.1027 p, Broché.
REFERENCE ARTICLES DE PRESSE :
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est aussi financière, nice-matin, 26 mai 2015.
BERENGER MC. (2015) Dépendance : une prise en charge
toujours plus chère, La Provence, 20 mai 2015.
REFERENCE DES RAPPORTS :
Conseil Général (2012) Tranche de vie 06,
Schéma gérontologique départemental 2012-2016,
Conseil Général des Alpes Maritimes.
BRANCHU C., VOISIN J., GUEDJ J., LACAZE D., PAUL S. (2009)
Etat des lieux relatif à la composition des coûts mis à
la charge des résidents des établissements d'hébergement
pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), IGAS,
Août.
BUCALO C., AUBERT E., ELYAMANI M., PRADERE L., MAURICE A.,
TOULLEC M. (2014) Observatoire des EHPAD, KPMG, Avril.
SENAT (2008) Etude sur le marché de l'offre de soins,
d'hébergement et de services destinés aux personnes
âgées dépendantes, ERNEST & YOUNG, Juillet.
Ministère du redressement productif et Ministère
délégué chargé des Personnes Agées et de
l'Autonomie (2013) Contrat de filière Silver Economie,
Décembre.
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LOUNES A., DAVID-ALBEROLA E., JAUNEAU P. (2008) CAHIER DE
RECHERCHE N°256 La fragilité des personnes âgées :
perceptions et mesures, CREDOC, Décembre.
GILARDI H. mémoire 1998-2000, Réforme de la
tarification des EHPAD incidence sur le rôle et les méthodes de la
DDASS, ENSP.
RETRAITE PLUS :
- (2015) Coût des EHPAD privés, Retraite
Plus, Mai.
- (2014) Aperçu comparatif, LE VIEILLISSEMENT DE LA
POPULATION un enjeu démographique social et économique, volet 1 :
La France, l'Allemagne et la Belgique, Retraite Plus,
INSEE :
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2007-2060 pour la France Métropolitaine : méthode et principaux
résultats.
- (2008) MARBOT C., En France qui recourt aux services
à domicile ?
HALLAL Sanaa (2013) Retours d'enquête sur la
filière « Silver Economie »Premiers
éléments, Commissariat général à la
stratégie et à la prospective. Décembre. N°2013-08
Ministère du Redressement productif, Ministère
délégué chargé des Personnes âgées et
de l'Autonomie (2013) Contrat de filière Silver Economie,
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Groupe de travail de la Silver Economie (2013) La Silver
Economie. Une opportunité pour la France et ses Territoires. Proposition
de la filière SILVER ECONOMIE à Arnaud MONTEBOURG Ministre du
Redressement Productif et Michèle DELAUNAY Déléguée
chargée des Personnes Agées et de l'Autonomie. Avril.
BERNARD C., HALLAL S., NICOLAI JP (2013) La Silver Economie,
une opportunité de croissance pour la France, décembre,
Commissariat Général à la stratégie et à la
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études et des statistiques :
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http://travail-emploi.gouv.fr/etudes-recherches-statistiques
Ministère des Affaires Sociales, de la Santé, et
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http://www.social-sante.gouv.fr
Légifrance (2005) LOI n° 2005-841 du 26 juillet
2005 relative au développement des services à la personne et
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Médiatis (2005-2014) Aides au financement des
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