1.2. Problématique
Les menaces qui pèsent sur l'existence du lamantin sont
essentiellement liées à l'homme; soit directement en tant que
prédateur, soit indirectement en tant que responsable des
dégradations et des réductions de son habitat (Anonyme, 2011). La
forte croissance de la population humaine et la concentration de celle-ci dans
les zones côtières et le long des grands cours d'eau exercent
naturellement une pression directe sur le lamantin Ouest Africain par les
prélèvements abusifs (braconnage et accidents) sur la population
et une pression indirecte par les divers aménagements qui reduisent et
morcellent l'habitat (Wetlands International Afrique, 2010). Le rythme de
reproduction de Trichechus senegalensis est lent et donc peu
prolifique. La maturité sexuelle intervient autour de 4 à 5 ans
mais, elle peut être influencée par la taille de l'animal (Powell,
2002). La gestation est longue et dure en moyenne 12 à 14 mois, la
femelle donne en moyenne un veau par mise bas. La gémellité est
possible mais rare. A la naissance le veau pèse environ 30 - 50kg pour
une taille moyenne de 30 - 50cm et la durée d'allaitement est de 2 ans
au minimum d'allaitement les mises bas ont lieu sous l'eau en moyenne tous les
2 ans et demi voire 5 ans (Reep et Bonde, 2006 ; Marsh et al., 2012). Ce
faible taux de reproductibilité combinée à la pression de
la chasse décime les populations. La moindre modification de la
fécondité ou de la morbidité aura des répercussions
sur la survie de l'espèce (Diop, 2006 ; Ndour, 2010). Les
perturbations anthropogéniques et naturelles (annexe 1) de même
que la dégradation de l'habitat font que l'espèce s'est
raréfiée et a même disparu en certains endroits (Diop,
2006). Le lamantin est d'abord tué pour sa chair, ensuite pour ses
attributs thérapeutiques et aphrodisiaques. La chasse est décrite
comme principale menace ayant accentuée le déclin des populations
de lamantin (Anonyme, 2011). Des menaces de plus en plus grandes et une baisse
générale de la population du lamantin suite à une pression
démographique croissante dans la zone côtière du littoral
nous permet de se poser la question de savoir : comment les populations
locales perçoivent les mesures de conservation du lamantin dans la
RFDE ? Plus spécifiquement, se pose-t-on les questions
suivantes :
- Quelles sont les mesures de conservation en faveur du
lamantin et leurs niveaux d'application actuelle dans la Réserve?
- Quelles sont les perceptions et attitudes des populations
locales envers le lamantin?
- Quelle est l'influence des mesures de conservation sur les
perceptions et attitudes des populations locales?
- Quelle est l'influence des facteurs
sociodémographiques sur les perceptions et attitudes des
populations locales?
|