ABSTRACT
The present study took place in the Douala-Edéa
Wildlife Reserve from 01 April - 01 October 2014. It aimed to assess the
effectiveness of policies and their current level of enforcement measures seen
by fishermen and clams collectors in the Fauna Reserve of Douala - Edea.
Socio-economic surveys of 154 people (fishermen and clams collectors) in three
manatee habitats namely: rivers (n = 82), the Coast (n = 52) and Estuary (n =
20) according to a sampling of 1st degree of the habitats major, 2nd degree of
under habitats and the villages of these under habitats at the rate of survey
of (24,52%) starting from the criteria of accessibility at the villages
accessibility criteria, the effectiveness of the operating activities of
fisheries resources and the distance to the city of Mouanko. The results showed
that the manatee is well known by the local people and they are very well
informed of the existence of the species conservation service (90.78%) as well
as the existence of government legislation prohibiting their capture (90.72%).
More than half of respondents believe that the penalties imposed on offenders
are imprisonments (51.85%) followed by fines (48.15%). The respondents have
never received benefits (69.73%) from a conservation organization in the area
despite the importance that they give to manatee conservation at the end of the
awareness campaigns (96%) and implementation of resolutions taken during these
campaigns (86.95%). The focus on manatee conservation is dependent on policy
measures including: the level of enforcement (p = 0.02), the knowledge of a
conservation organization (p <0.01), benefits received by this organization
(p <0.01) and the nationality of the respondent (p = 0.00). Its usefulness
depends on the knowledge of an organization of manatee protection (p = 0.02),
nationality (p = 0.00) and ethnicity of the respondent (p = 0.00) and nuisance
depends essentially on nationality (p = 0.03)
Keywords: Conservation, Fines, Imprisonments,
Offender, Sanctions.
INTRODUCTION
1.1.Contexte et
justificatif
La nature joue un rôle capital pour le bien-être
de l'homme, or voilà près d'un siècle que l'homme n'a
cessé de dégrader son environnement. En effet, de nombreux
écosystèmes, espèces végétales et animales
ont disparu ou seraient en voie de l'être du fait de l'action de l'homme
(Ndour, 2010). Selon l'Union Mondiale pour la Nature (UICN), une espèce
d'oiseaux sur huit, une plante sur huit, un mammifère sur quatre, sont
menacés de disparition. En effet, sur près de cinq mille
espèces de mammifères identifiées par l'UICN en 2006,
près d'un millier figurent sur sa liste rouge des animaux menacés
de disparition parmi lesquelles le lamantin Ouest Africain, Trichechus
senegalensis (Link, 1795) (IUCN, 2001 ; Ndour, 2010).
L'inscription du lamantin en annexe 1 de la CITES et de la
CMS est le résultat des négociations par le Parlement
Européen qui a adopté une résolution sur les objectifs
stratégiques de l'UE pour la 16ème conférence
des parties qui a prié l'Union Européenne, les États
membres et 13 États de l'aire de répartition de soutenir le
transfert du lamantin d'Afrique en annexe 1 suite à la forte menace
pesante sur l'espèce (SSN, 2013). Il est le moins connu de tous les
Siréniens. En effet, très peu d'études scientifiques lui
ont été consacrées. Il a une importance nutritionnelle,
pharmacologique et socioculturelle parceque les populations lui attribuent une
valeur alimentaire car sa chaire est prisée par les populations locales
(Mayaka et al., 2013), certaines parties sont
considérées comme ayant des vertues médicinales (Ndour,
2010) et chez les Sawas comme la manifestation des forces invisibles de l'eau
(Ngafack, 2014). Cette espèce joue un rôle écologique
important dans l'entretien d'écosystème en se nourrissant des
mauvaises herbes flottantes, assurant de ce fait la bonne qualité de
l'eau (Ripple et al., 2002; CMS et al.,
2008 ; Ndour, 2010). Elle pourrait également servir
d'indicateur de la santé de l'écosystème duquel elle
dépend (Bonde et al., 2004) et occupe une place de
choix dans la culture et la mythologie de la plupart des populations qui la
connaissent (Domning, 1982; O'shea et al., 1991; Bossart
et al., 2002 ; Che, 2010).
Le lamantin d'Afrique (Trichechus senegalensis) est
un grand mammifère aquatique que l'on trouve sur les côtes et dans
les zones humides intérieures d'Afrique de l'Ouest entre la Mauritanie
et l'Angola et à l'intérieur des terres jusqu'au Mali, Niger et
Tchad. Il vit dans une grande variété d'habitats humides :
zones côtières, estuaires, lagunes côtières et
parties basse de la plupart des systèmes fluviaux à partir du
fleuve Sénégal en Mauritanie/Sénégal jusqu'au
fleuve Longa en Angola (Husar,1978 ; Nishiwaki et
al.,1982 ; Powell, 1996 ; CMS et al.,
2008; Che, 2010 ; Mayaka et al., 2013 ; Ngafack,
2014). Au Cameroun, il est distribué dans toute la zone
côtière dans des zones humides favorables, notamment là
où il y a de vastes criques et un habitat d'estuaire, tel que le Rio
del Rey, la baie du Cameroun et le fleuve Sanaga (en aval d'Edéa). On
le trouve aussi dans la partie supérieure du fleuve Cross et dans le
fleuve Bénoué au Nord du Cameroun, y compris le lac Lagdo (CMS
et al., 2008; Che, 2010 ; Takoukam, 2011; Ndour,
2010 ; Ngafack, 2014). Espèce vulnérable et inoffensive, le
lamantin subit des pressions de toutes sortes dans son aire de distribution
notamment les prises dans les filets de pêche, de chasse et de la
modification de son habitat y compris l'abattage des mangroves (pour la
riziculture, le bois, le fumage, l'extraction de sel et d'autres fins (Powell,
1996 ; Dodman et al., 2008). Ces principales menaces
sont exacerbées par des pressions de plus en plus fortes sur les
ressources naturelles en générale et celle du lamantin en
particulier, dues en grande partie à l'accroissement
démographique, à l'utilisation et l'aménagement accrus des
terres, de même qu'à l'utilisation accrue de nouvelles
technologies.
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