RESULTATS ET
DISCUSSION
1.10. Profil
sociodémographique
1.9.9. Facteurs
sociodémographiques qualitatifs en fonction des habitats du
lamantin.
L'enquête menée auprès de 154 individus
liés à l'exploitation des ressources halieutiques dans trois
habitats de la Réserve a permis d'obtenir le Tableau 5 sur les
données sociodémographiques qualitatives en fonction des
habitats du lamantin.
Tableau 5:
Résumé des données sociodémographiques qualitatives
en fonction des habitats du lamantin
N°
|
Profil sociodémographique
|
Habitat
|
Total
|
Rivière
|
Côte
|
Estuaire
|
1
|
Sexe
|
Mâle
|
81
|
51
|
20
|
152
|
Femelle
|
1
|
1
|
0
|
2
|
2
|
Niveau d'éducation
|
Pas d'éducation et primaire
|
74
|
48
|
18
|
140
|
secondaire et universitaire
|
7
|
4
|
2
|
13
|
3
|
Groupe ethnique
|
Camerounais Sawa
|
80
|
15
|
3
|
98
|
Autres Camerounais
|
2
|
12
|
6
|
20
|
Etrangers
|
0
|
25
|
9
|
34
|
4
|
Nationalité
|
Camerounais
|
82
|
28
|
12
|
122
|
Etrangers
|
0
|
25
|
9
|
34
|
5
|
Statut matrimonial
|
Marié
|
66
|
36
|
11
|
113
|
Célibataire
|
12
|
14
|
9
|
35
|
Veuf
|
4
|
25
|
9
|
34
|
6
|
Activité de l'enquêté
|
Pêcheurs
|
55
|
51
|
20
|
126
|
Collecteurs de palourdes
|
27
|
1
|
0
|
28
|
Les résultats du Tableau 5 montrent que 152 (98,7%) des
enquêtés sont de sexe masculin contre 2 (1,3%) de sexe
féminin. Les enquêtés sans éducation et ceux ayant
un niveau primaire sont plus représentés dans les trois habitats
140 (96,73%) que ceux du secondaire et universitaire 13 (3,26%). Les
camerounais autochtones à la localité (sawa) sont plus nombreux
dans les trois habitats 98 (65,33%) suivi des étrangers 33 (23,33%) et
des autres Camerounais 19 (12,66%). Les nationaux (camerounais) sont plus
nombreux dans les trois habitats 122 (79,22%) que les étrangers 32
(20,78%) (Ghanéens et Nigérians). Les mariés sont
majoritairement rencontrés 113 (73,37%) que les célibataires 35
(22,73%) et les veufs 6 (3,89%). Les pêcheurs 126 (81,81%) sont plus
nombreux que les collecteurs de palourdes 28 (18,19%) dans les activités
liées à l'exploitation des ressources halieutiques. La figure 3
présente graphiquement les facteurs sociodémographiques
qualitatifs en fonction des habitats.
Figure 3:
Répartition des enquêtés suivant les facteurs
sociodémographiques qualitatifs en fonction des habitats du
lamantin.
Les populations locales confirment la présence du
lamantin dans tous les cours d'eau de la Réserve. Les activités
liées à l'exploitation des ressources halieutiques (collecte de
poissons 81,81% et collecte des palourdes 18,19%) sont plus effectuées
par les hommes 98,70% que les femmes 1,29% et constituent l'activité
génératrice des revenus de la population parceque les hommes
entant que chef de ménages et ont l'obligation de subvenir aux besoins
fondamentaux des leurs familles (femmes et enfants) à travers la
nutrition et l'éducation. La pêche aux poissons (photo 4) est
l'activité dominante dans les trois habitats du lamantin que la
pêche à la palourde qui ne s'effectue que dans le fleuve Sanaga.
En effet, les étrangers dans la zone côtière
possèdent des grandes pirogues de pêche et des puissants moteurs
hord bord 20CV - 70CV leur permettant de se déplacer en mer en toutes
saisons alors que les autochtones à la zone sont plus concentrés
le long des villages bordant les rivières et effectuent majoritairement
la pêche à la palourde que celle aux poissons. Elle s'effectue
dans la basse Sanaga auprès des villages du canton Malimba du 15
Décembre au 30 juillet de l'année en cours suivant les
modalités fixées par le Sous-préfet de Mouanko en raisons
de pertes en vie humaines et du repos physiologique de la ressource (Itamouna,
comme pers). Elle constitue actuellement la principale source de revenue de la
communauté dans les rivières pour des raisons de consommation et
commercialisation de la chair et de transformation de son sous-produit à
la recherche du calcaire pour la nutrition des poulets de chairs par les
industries de provenderie et la fabrication des carreaux par les industries
céramiques (photo 5). Ces différentes activités sont
à l'origine des conflits entre hommes (pêcheurs de poissons et
collecteurs de palourdes) et lamantins à travers la déchirure des
filets de pêche, le renversement des pirogues de pêche et
l'alimentation des poissons pêchés (Powell, 1996 ; Wetlands
International, 2010 ; Ché, 2010 ; Takoukam, 2011). Les
enquêtés sans éducation et ceux ayant un niveau primaire
(96,73%) sont plus nombreux dans les trois habitats parce que les chefs de
ménages manquent de rigueur concernant l'éducation des enfants et
portent plus d'attention aux activités génératrice de
revenus (pêche, agriculture, élevage).
Source : Auteur
Photo 4: Activité
de pêche aux poissons dans le lac Tissongo.
Source : Auteur
Photo 5: Manutention des
palourdes et sous-produits sur le fleuve Sanaga, village Lobethal.
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