1.8.32. Milieu humain
a) Ethnologie
La Réserve couvre une population d'environ 10 000
personnes compte une soixantaine de village et de campements (Woukitty, 2005).
La population locale occupe la région depuis cinq siècles
environ. Elle est composée des Bakoko, Malimba et Pongo auxquels
s'ajoutent les Bassa, des Ewondo et des Bamilékés. A ces
populations se greffent une forte colonie étrangère venant pour
la plupart de l'Afrique de l'Ouest (Nigérians, Ghanéens,
Togolais, Béninois, Maliens et Nigériens) (CWCS, 2002). Ces
populations pratiquent plusieurs activités dont la pêche est
dominante.
b) La pêche
Elle constitue la principale activité pratiquée
par les populations de la localité. Elle occupe plus de 60% de la
population active et est artisanale et industrielle (Woukitty, 2005).
La pêche artisanale est pratiquée par les
autochtones dans les rivières, les fleuves les lacs, les embouchures et
les criques (CWCS, 2002). Les pêcheurs utilisent les filets maillants de
surface, les nasses, les filets éperviers, les paniers coniques à
coquilles, les lignes d'hameçons, les barrages. Les mailles de filets
utilisés ne sont pas toujours règlementaires par rapport aux
lieux de pêche ; le long des cours d'eau il existe des sites de
ponte, de nutrition et d'autres ou les alevins et les petits poissons sont plus
nombreux (Nzooh et al., 2005). On assiste également dans les
zones à eau plus ou moins stagnante à l'utilisation des produits
chimiques pour la pêche, ce qui tue les espèces animales.
La pêche industrielle est pratiquée par les
étrangers dans les campements de pêche principalement
occupés par les Nigérians, les béninois et les
Ghanéens (Ajonina et Toung, 1999) au moyen de grosses pirogues
motorisées et de filets dérivants dont les mailles et la longueur
ne sont pas toujours réglementaires par rapport aux lieu de pêche
(CWCS, 2001, Nzooh et al., 2005). Les bateaux de pêche vont non
loin des côtes et déversent dans la mer des poissons de tailles et
d'espèces non désirés, d'où la fuite des poissons
vers d'autres sites. A cela il faut ajouter la pollution des sites de nutrition
des poissons due aux fuites et aux pannes des moteurs de bateaux qui
déversent du carburant et de l'huile dans l'eau. Ce
phénomène met en danger les espèces telles que les
dauphin, requin et les tortues marines (Nzooh et al., 2005).
c) Le braconnage
Il constitue une des activités des populations de la
Réserve et un obstacle aux efforts de conservation (CWCS, 2003).
L'intensité du braconnage est accentuée par la multitude des
voies d'accès dans la Réserve. Les espèces les plus
menacées sont l'éléphant de forêt, le colobe de
Satan noir, le chimpanzé, le crocodile nain, les tortues marines et le
lamantin Ouest Africain (Ajonina et Toung, 1999).
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