1.8.26. Opportunités génératrices de
revenus par le biais du tourisme
Les lamantins sont depuis longtemps appréciés
pour leur viande et autres produits qui en résultent, mais peuvent-ils
également avoir une valeur économique comme animaux vivants.
Certes, il existe un bon potentiel pour l'écotourisme, et beaucoup de
visiteurs de la région seraient intéressés de voir les
lamantins quoiqu'ils soient difficilement visible. Il est un animal placide et
inoffensif qui se laisse approcher par l'homme s'il se sent en
sécurité. Dans les Réserves de Faune de Douala-Edéa
et celle du lac Ossa, il pourrait constituer même une véritable
valeur écotouristique car considéré comme une
espèce phare. Le lamantin Africain est encore peu connu et
extrêmement difficile à observer mais, les possibilités de
développement de l'écotourisme orientées vers cette
espèce, son habitat et les cultures locales afférentes sont
envisageables comme activité alternative génératrice de
bénéfices (Ngafack, 2014).
Outre-Atlantique, le lamantin de Floride, par exemple, s'est
avéré pour être très populaire et attire de ce fait
des visiteurs internationaux, ainsi que des résidents. Un facteur qui
constitue un obstacle à l'écotourisme pour le lamantin d'Afrique
est la turbidité élevée de la plupart des zones humides.
En effet, au sein de son aire de répartition, les cours
d'eau boueux et les estuaires d'Afrique de l'Ouest rendent l'observation du
lamantin Africain extrêmement difficile, d'où il n'est possible
que d'apercevoir le nez ou même le dos de l'animal
lorsqu'occasionnellement, il remonte à la surface pour respirer (PNUE,
2010). En outre, que les lamantins soient largement chassés en Afrique
de l'Ouest et du Centre, ils sont aussi généralement prudents et
ont tendance à éviter si possible la présence de l'homme.
Néanmoins, les paysans peuvent avoir des revenus grâce à
des activités de tourisme (guide de chasse, redevance
faunique.. .etc) et les observations même occasionnelles pourraient
inciter les visiteurs à passer du temps dans des domaines particuliers
(Ngafack, 2014). Des sites tels que le Delta du Sine-Saloum au
Sénégal, Orango National park en Guinée-Bissau, fresque
Logone en Côte d'Ivoire, lac Pandam au Nigeria, la lagune de Conkouati au
Congo, les lagunes côtières du Gabon et la rivière Cuanza
en Angola promettent pour le développement d'initiatives
d'écotourisme pour le lamantin d'Afrique (Kone et Diallo, 2002).
1.8.27. Menaces qui pèsent sur
l'espèce
Les menaces qui pèsent sur l'existence du lamantin
d'Afrique sont essentiellement liées à l'homme; soit directement
en tant que prédateur, soit indirectement en tant que responsable des
dégradations et des réductions de son habitat. L'espèce
est d'autant plus exposée à ces menaces,
énumérées ci-après, qu'elle a la
caractéristique d'avoir une période de génération
relativement longue et un taux de reproduction faible.
a) Menaces liées à l'étendue et à
la qualité de l'habitat
La forte croissance de la population humaine et la
concentration de celle-ci dans les zones côtières et le long des
grands cours d'eau exercent naturellement une pression directe sur le lamantin
Ouest Africain par les prélèvements abusifs (braconnage et
accidents) sur la population et une pression indirecte par les divers
aménagements (endiguements, périmètres hydro-agricoles,
déboisement de mangroves, remblais de zones humides) qui restreignent
et fractionnent l'habitat (Wetlands International Afrique, 2011).
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