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à‰tude des facteurs de dégradation de la forêt communautaire de Kandia dans le département de Vélingara et stratégie de gestion.

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par Moussa Mamadou BALDE
Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) - Master 2 2012
  

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Introduction générale

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Contexte

Les questions environnementales constituent l'un des défis majeurs en ce début de 21e siècle. En effet, face à une croissance démographique importante, à une dégradation des ressources et à des conflits qui semblent eux-mêmes se multiplier, l'enjeu d'une gestion durable des terres et des ressources naturelles est l'objet de préoccupations croissantes (Lavigne, 2001).Plusieurs études ont fait état d'un processus de dégradation avancée des ressources naturelles, entrainant une fragilisation des écosystèmes (Rochette1989, Sow 1990, Di Méo 1998). Selon le rapport sur l'état de l'environnement au Sénégal (MEPN, 2005) « l'observation de l'état des ressources naturelles du Sénégal montre une situation critique qui résulte de la dégradation des terres de façon générale qui affecte 65% de la superficie du pays. Cette dégradation définie parfois une baisse temporaire ou permanente de la productivité des terres, est un processus complexe dont les manifestations se confondent facilement aux causes ».

En effet l'essentiel de l'énergie consommée au Sénégal provient de l'exploitation des ressources ligneuses (54%), les produits pétroliers (40%) et les autres sources d'énergie occupent une place limitée (rapport du Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature 2004). Une autre étude faite par Enda Pronat Environnement et développement du tiers monde en 2000 faisait état d'une consommation annuelle de combustibles ligneux de l'ordre de 3,5millions de m3 d'équivalent rondin (environ 1,3millions de tonnes équivalent pétrole).Ce chiffre représente approximativement 94% de l'énergie domestique consommée par les ménages et 54% de la consommation nationale d'énergie. Or selon la même source, le potentiel ligneux accessible n'est que de 3,1millions de m3. Il en résulte un déficit important de l'ordre de 0,4 millions de m3 qui risque de s'aggraver si le rythme actuel d'exploitation de ces ressources est maintenu. Selon des indications de la DRPF/ISRA en 2002 (cité par CISSE A., 2008), le rythme de déboisement annuel au Sénégal pour l'utilisation du bois de combustibles est deux fois plus élevé que la reforestation. Il en résulte alors des impacts considérables sur les systèmes de production agricole et pastorale. Cette exploitation est exacerbée de plus en plus par une croissance démographique soutenue entrainant une forte pression sur les ressources forestières. Ajoutons que le document sur la Politique forestière du Sénégal, se basant sur une étude prospective du secteur forestier à l'horizon 2020 estime que prés de 8 millions de m3 de bois sont prélevés annuellement sur les formations ligneuses du pays pour la fourniture de combustibles domestiques. En outre, cette étude révèle une nette prépondérance du bois de feu (64,5%) dans l'énergie globale consommée au niveau national

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contre 11,5% pour l'électricité et 24% pour les combustibles dérivés du pétrole. Cette prépondérance du bois et du charbon de bois au niveau de l'énergie primaire donne une juste mesure de l'importance des actions anthropiques dans l'exploitation des ressources forestières.

En fait, la transformation du bois en charbon de bois pour l'approvisionnement des centres urbains avec les techniques de carbonisation utilisant la meule traditionnelle au détriment de la meule casamançaise, accentue la dégradation des ressources forestières. En effet, il faut 5,5 kg de bois en moyenne pour fabriquer un kg de charbon de bois d'où un rendement énergétique faible. Les principaux consommateurs sont les ménages dont l'approvisionnement en énergie dépend encore à 90% des combustibles ligneux.

Il faut dire que les ressources forestières constituent une des sources principales d'approvisionnement des populations aussi bien qu'en produits alimentaires qu'en ressources énergétiques. Cependant, depuis quelques décennies, elles sont confrontées à une surexploitation mais aussi à une dégradation continue du fait de plusieurs facteurs (Politique forestière du Sénégal, 2005).

D'après le même document, la dégradation des ressources naturelles et l'acuité du phénomène de désertification contribuent à l'appauvrissement des populations aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain. Et face à cette situation, ces dernières ont développé des stratégies de survie qui les poussent à surexploiter les ressources forestières de leurs localités

Ainsi, la région de Kolda, caractérisée par une abondance relative de ressources végétales est devenue l'une des principales productrices du pays en charbon de bois. Cette forte pression sur les ressources est à l'origine d'une dégradation avancée du couvert végétal.

Notons que les produits forestiers constituent un enjeu économique de taille en ce sens que, traditionnellement utilisés pour la satisfaction des besoins alimentaires, ils ont acquis aujourd'hui une valeur marchande considérable et constituent une source de revenus non négligeable pour les populations. Ainsi donc, leur gestion demeure un enjeu de taille du fait de la diversité des acteurs mais aussi du fait de la dégradation continue des conditions climatiques, à l'échelle mondiale.

Dans le cadre d'un espace limité avec des ressources fragiles soumises à une exploitation intense, les effets sur les milieux naturels et sur les écosystèmes forestiers deviennent de plus en plus perceptibles. C'est ce qui se passe dans la forêt communautaire de Kandia située dans

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le département de Vélingara, où l'on assiste à un phénomène de dégradation du couvert végétal.

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Figure 1 : Croquis de localisation du secteur étudié

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La communauté rurale de Kandia fait administrativement partie de l'arrondissement de Saré Coly Sallé, département de Vélingara, région de Kolda. Elle est limitée à l'est par la C.R de Némataba, à l'ouest par celle de Fafacourour, département de Médina Yoro Foula, au nord par la république de la Gambie et au sud par la C.R de Kandiaye (figure 1 : croquis de localisation). La superficie de la communauté rurale de Kandia est de 436.5 km2. Elle occupe 30.55% de la superficie totale de l'arrondissement de Saré Coly Sallé qui est de 1405 km2.La C.R de Kandia compte 75 villages dont 74 reconnus administrativement. Elle a une population totale de 22 582 habitants, soit une densité de 52.7 hbts/Km2.

La population est très mal répartie dans l'espace car on remarque certaines zones très denses comme le centre de la C.R avec un nombre important de villages et des zones très peu peuplées comme le Sud-est. La composition ethnique fait état de 65% de Peuls, 25% de Sarakolés, 9% de Mandingues et les ethnies minoritaires (Soninkés et Wolof) sont de l'ordre de 1%.

La situation religieuse quant à elle fait remarquer une nette majorité musulmane (une presque totalité) qui se manifeste par le nombre de mosquées (06) et l'inexistence de chapelles (plan local de développement de Kandia, août 2011).

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote