1.2.2. aperçue historiques
Le Congo- Kinshasa a connu quatre grandes étapes au
cours de son histoire moderne ; la première est la tentative de
colonisation de la part des Portugais en 1489, puis l'étape de l'Etat
libre du Congo appelé Etat Indépendant du Congo qui naît
avec la conférence de Berlin de 1885, qui reconnut au Roi Léopold
II de Belgique sa souveraineté sur le Congo au préjudice de la
France et du Portugal qui, eux, revendiquaient une partie du territoire du
Congo.
La troisième étape, c'est l'époque de la
colonisation, le Congo est annexé à la Belgique, elle devient
Congo Belge depuis 1908. La quatrième étape s'ouvre avec la
proclamation de l'indépendance le 3O juin 1960. Au plan de violations
des droits de l'homme, à partir de 1885, l'Etat Indépendant du
Congo fut soumis à une exploitation brutale de compagnies qui
organisaient la collecte du caoutchouc. Certaines des richesses
accumulées servirent à construire des bâtiments prestigieux
à Bruxelles, à Anvers et à Ostende.
Cependant, Léopold II se forgea une triste
réputation en raison non seulement des travaux forcés
imposés aux Congolais, mais aussi à cause des mutilations, faites
aux femmes et aux enfants (mains ou pieds amputés) qui ne respectaient
pas les quotas de production, des impôts en nature, des massacres des
habitants, sans parler du pillage de l'ivoire et du caoutchouc. En raison des
excès commis par les blancs en Afrique, la réputation de
Léopold II et son oeuvre d'outre-mer furent sérieusement remises
en cause. A l'époque, les atrocités commises au Congo et
dévoilées surtout par le Consul Britannique au Congo, Roger
Cassement, soulevèrent l'indignation dans toute l'Europe. Les droits de
l'homme, non encore organisés légalement, ont été
massivement et horriblement violés par les colons belges.
Quant à la deuxième étape (1908-1960), la
croissance économique du Congo belge se développa
considérablement (grâce à la production du cuivre et du
diamant), mais sans répondre aux besoins de la population
indigène. On affirme même que (l'entrée en scène de
la Belgique ne changea pas grand-chose car le régime d'exploitation et
de travaux forcés a continué.
De plus, plusieurs chefs coutumiers congolais, accusés
de remettre en cause l'ordre colonial, furent perdus pour servir
d'exemple ». A la fin des années cinquante, le domaine de
l'éducation resté le monopole des missions catholiques, n'avait
produit que 15 universitaires congolais, aucun médecin ni
ingénieur, mais avait formé plus de 50O prêtres
autochtones. Les noirs congolais les plus instruits étaient devenus des
imprimeurs, charpentiers, mécanicien, infirmiers, menuisiers,
etc.(19)
La troisième étape (196-1965), est
caractérisée par la désignation de Joseph Kasa-Vubu et de
Patrice Emery Lumumba, respectivement premier Président et premier
Ministre du Congo Belge, devenu indépendant. Puis, les violences se
multiplièrent, tandis que les partis politiques exclus du gouvernement
contribuaient à attiser le feu, que plusieurs provinces demandaient leur
indépendance et que se révoltaient les forces armées
congolaises. Dès juillet 1960, la province du Katanga, avec à sa
tête Moise Tshombe, fit sécession ; dans le Sud-Kasaï, des
tentatives sécessionnistes et de morcellement du territoire se firent
sentir.
L'horrible guerre civile qui s'en suivit sur l'ensemble du
territoire fut marquée par l`intervention des mercenaires
étrangers (belges, français et sud- africains), des casques bleus
de l'O.N.U et par l'assassinat de Patrice Emery Lumumba (en janvier 1961).
La sécession Katangaise prit fin en 1963, mais la
rébellion des Lumumbistes se poursuivit jusqu'en 1964. A la fin de 1965,
le Commandant en Chef le Colonel Mobutu, s'empara du pouvoir.
L'on comprend dès lors que dans une atmosphère
comme celle que nous venons de décrire on ne peut prétendre
à aucun moment protéger les droits de l'homme.
La quatrième étape appelle trois niveaux
historiques : de 1965 à1997 de 1997 à 2001 puis de 2001 à
ce jour. En effet, le règne du président Mobutu ( 1965-1997) a
apporté à la population congolaise une paix relative ; il a
lutté pour l'intégrité du territoire mais la population a
été exposée à une pauvreté regrettable, elle
n'a pas eu droit à la parole, à la création des partis
politiques, à la grève à la réunion pacifique,
etc.
L'année 1997 a été par contre une
année d'espoir pour la population congolaise à cause de la guerre
menée par Laurent Désiré Kabila pour chasser le
régime de Mobutu au pouvoir. Malheureusement, comme la guerre laisse
toujours des victimes innocentes, la guerre dite de
« libération » a été reprochée
d'avoir
violé les droits de l'homme surtout dans les massacres
des réfugiés Hutus Rwandais.
En outre, le régime de l7 mai 1977 n'a pas permis
l'exercice des droits de l'homme notamment lorsqu'il suspend le pluralisme
politique entamé depuis 1990, la liberté de réunion
même pacifique et la guerre menée par le Rassemblement Congolais
pour la Démocratie (RCD), le Mouvement pour la Libération du
Congo (MLC), etc. va venir encore une fois attente gravement aux droits de
l'homme avec des massacres de population surtout à I, Est du Congo, dans
les provinces du Sud-Kivu, Nord-Kivu, Maniema, orientale et à
l'Equateur.
Du côté du pouvoir de Kinshasa, bien qu'accueilli
en libérateur par tous les Zaïrois en 1997, le régime
dirigé par Monsieur Kabila s'est mis à diriger le pays d'une main
de fer. Le Président autoproclamé s'est glissé sans mal
dans les habits de l'ancien dictateur, en recourant, lui aussi, à la
répression, aux arrestations arbitraires et aux tortures. Quelle ne fut
pas la déception des Congolais : Car, le Président
Laurent-Désiré Kabila a pris le pouvoir en promettant de mettre
fin à 32 ans de dictature et de violations des droits humains commises
sous le régime de son prédécesseur. En
réalité, les avancées limitées dans le domaine des
libertés fondamentales dont la population du Congo-Kinshasa avait
bénéficié depuis 1990 se sont systématiquement.
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