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Connaissance et attitude de la population congolaise sur le risque lié au téléphone mobile.

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par Willy KABUYA MWAMBA
ISTM Kinshasa - Licence en santé publique 2014
  

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O. INTRODUCTION

La coutume universitaire oblige à tout étudiant finaliste de rédiger et défendre son travail de fin d'étude appelé communément « mémoire » avant de briguer son titre ou diplôme. C'est dans cette optique d'idée que nous élaborons ce travail qui a comme titre : « Evaluation des Effets de Financement du programme national Village et Ecole assainis sur la tendance évolutive de la morbidité dans la zone de santé de NSELE ».

O.1. Enoncé du problème

L'homme est un être pensant et réfléchissant ; ce qui lui pousse à la création et au goût de découvrir l'univers. Il projette et concentre tout son temps afin de réaliser un fruit utile à l'amélioration de son environnement. Le monde social est un environnement utile avec tous les avantages et toute la rentabilité qu'il garantit à la population de travailler mutuellement pour améliorer les milieux de vie, car le développement d'un pays dépend de la capacité d'un peuple à penser et à travailler sur son avenir. Seule la programmation des activités sanitaires à base de projet de développement social, est une voie de sortie pour le peuple.

La problématique du financement de la santé se pose souvent en termes de non intégration de l'objectif de la santé pour tous dans la stratégie globale du développement du pays. Ce fait a alors un impact négatif en termes de mobilisation, allocation et utilisation des ressources au niveau du secteur de la santé.

La République Démocratique du Congo fait de la santé une de ses priorités de son développement socio-économique. Pour financer ce secteur dont les bénéficiaires forment l'ensemble de la communauté nationale et demeurant en cela fidèle aux exigences de la politique des soins de santé primaires, elle opte pour une approche susceptible de mobiliser aussi bien les ressources financières publiques, privées et extérieure que celles de la communauté. L'Etat restant toutefois tenu, en sa qualité de garant de la santé de la collectivité, d'assurer l'essentiel de ce financement tel que déterminé dans le plan directeur financier résultant de tout environnement spécifique donné. Les ressources financières mobilisées dans le cadre de l'effort national et international ainsi spécifiées seront affectées et utilisées selon des normes qui en assureront l'efficience et l'efficacité (PDF, 2002).

En adoptant l'objectif de la santé pour tous pour l'an 2000, les autorités de la République Démocratique du Congo ont voulu y parvenir par la stratégie des soins de santé primaires. Pour devenir une approche crédible susceptible de conduire au résultat escompté (la santé pour tous à l'an 2000), le financement des soins de santés primaires devait répondre à un certain nombre d'exigences dont l'équité, la qualité et l'efficacité.

A l'heure actuelle, des indices sérieux, indiquent que non seulement ces conditions n'ont pas été respectées, mais que surtout la santé n'a pas bénéficié des stratégies adéquates de financement. Le déficit de financement est aujourd'hui à la base de certaines contre-performances justifiant la mise en place urgente des réformes. Une liste exhaustive de ces contre-performances peut se présenter en ces termes :

ü l'insuffisance globale du budget alloué à la santé ;

ü la démotivation du personnel de santé souvent accablé sous le poids des arriérés de salaires par ailleurs insignifiants ;

ü la dégradation des infrastructures et des équipements sanitaires ;

ü l'insuffisance de couverture sanitaire au plan global et sectoriel ;

ü le dysfonctionnement des services sanitaires aggravé par des nombreuses ruptures de stock des médicaments et autres consommables ;

ü l'inexistence de normes et standard dans l'organisation et la gestion des services de santé ;

ü l'inaccessibilité financière de la population aux soins de santé.

Dans ce contexte la réforme devient une nécessité inéluctable, pour autant qu'elle soit entrevue comme un ensemble de changements destinés à apporter des solutions viables permettant de rétablir l'équilibre rompu entre les fins et les moyens.

Dans la perspective de financement, l'histoire sanitaire de notre pays retient 4 époques spécifiques à savoir :

· la période coloniale caractérisée par des budgets de santé suffisants financés essentiellement par le trésor public avec l'appui du secteur privé et des confessions religieuses ; L'efficacité de ce système s'était notamment traduite par l'éradication des maladies telles que la trypanosomiase et la variole.

· la période de l'après-indépendance (1960-1980) durant laquelle les troubles politiques et la crise socio-économique provoquèrent un amenuisement de plus en plus drastique de la contribution du gouvernement ;

· la période dite de «l'âge d'or » des soins de santé primaires (1982-1988) durant laquelle le pays reçu un flot de ressources extérieures contre balançant les effets négatifs du désengagement de l'Etat hôte ;

· la période du retour des ténèbres (1990-1997) caractérisée par une absence quasi complète de la contribution du secteur public au financement de la santé et la suspension de la coopération bilatérale. Durant cette période, le secteur de la santé expérimenta à fond l'arme de l'autofinancement.

Aussi héroïque qu'elle fût, cette expérience fut loin d'assurer un fonctionnement normal du secteur (moins de 100 zones de santé restèrent fonctionnelles contre 175 en 1989). Pour être viable, le système de financement de la santé doit être conçu de manière à reposer sur une réelle mise à contribution des ressources intérieures. De même un tel système doit viser la prise en compte des besoins sanitaires des couches les plus pauvres de la population. Ces deux considérations militent en faveur d'une présence renforcée de l'Etat et non pour son désengagement.

Dans cette perspective, le système de financement vise l'amélioration de la mobilisation, de l'affectation et de l'utilisation de toutes les ressources financières tant publiques que celles provenant des autres sources (partenaires, population) dans le domaine de la santé (OMD, 2015).

En 2000, lors de l'adoption des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), la communauté internationale s'est engagée à réduire de moitié, la proportion des personnes n'ayant pas accès à des services d'assainissement de base d'ici à 2015 (OMD). En outre, en 2010, l'assemblée générale des Nations unies a reconnu le droit à l'eau potable et à assainissement comme un droit de l'homme. Pourtant, l'OMD pour l'assainissement sera loin d'être atteint en 2015. Même si 1,8 milliards des personnes ont accédé à des Installations améliorées depuis 1990. Au rythme actuel de progression, la couverture ne sera que de 67% en 2015, bien loin des 75% nécessaire pour atteindre la cible.

Dans le monde, 1,5 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau en quantité et en qualité suffisante ; près de 2,5 milliards ne disposent pas d'assainissement. On estime que 15 millions de décès par an sont dus à des infections bactériologiques liées à la mauvaise qualité de l'eau. Selon une étude récente, cette crise de l'eau pourrait toucher 4 milliards de personnes en 2025(conseil mondial de l'eau, 2011).

Il ne suffit pas d'améliorer l'accès à l'eau et à l'assainissement, il faut aussi renfoncer l'accès à la gestion des services d'eau et d'assainissement, qui déterminera la durabilité des progrès réalisés.

En France, l'eau, ainsi que l'assainissement, la collecte des ordures ménagères, le service des pompes funèbres, le chauffage, les transports collectifs de voyageurs, sont des services publics locaux. La gestion de ces services relève de la compétence des communes (ou de regroupements des communes). Le choix du mode d'organisation en gestion directe (la régie) ou la gestion à la concurrence relève de la décision des élus (AITEC, 1994).

Par ailleurs, aujourd'hui, avoir l'accès à des toilettes est loin d'être assuré dans des nombreuses régions du monde : 2,5 milliards de personnes en sont privées, soit 47% de la population mondiale. Un problème qui a des répercussions sanitaires alarmantes : chaque année dans le monde, 2 millions d'enfants de moins de cinq ans décèdent de la diarrhée, causée principalement par un manque d'assainissement et hygiène.

A l'absence de toilettes, la manière alternative de se soulager (en plein aire, dans des sacs en plastiques, à proximité d'habitations ou des points d'eau) engendre des graves risques sanitaires. Les excréments, réservoir des microbes, se retrouvent à la portée des adultes et des enfants, des animaux et des insectes et contaminent les cours d'eau. Cette ingestion ou ce contact avec une eau polluée par les excréments est mortelle. Les maladies hydriques (comme la diarrhée, le choléra, la fièvre typhoïde, etc....) font chaque année des millions des victimes (PNVEA/D9 RDC, 2010).

L'absence d'assainissement a aussi un effet néfaste sur la scolarité des enfants, surtout des filles qui, à l'âge de la puberté, quittent l'école car leur dignité n'est plus assurée. (OMD, 2010). En effet, pour répondre à la crise du secteur de l'eau et de l'assainissement en R.D.C ; le gouvernement avec l'appui de ses partenaires a mis en place depuis 2006 le programme national village et école assaini (PNEVA) avec l'objectif principal «  la réduction de la mobilité et mortalité liées aux maladies d'origine hydrique et au manque d'assainissement de base, par la création d'un environnement sain et l'adoption des bons comportements d'hygiène individuel et collective » (Unicef, 2008).

Le programme village et école assainis vise les zones rurales et périurbaines de la R.D.C, zones les plus touchées par le manque de l'eau potable ; de l'hygiène et de l'assainissement. Il accompagne les villages tout au long d'un processus, pas à pas, pour que ceux-ci atteignent sept normes en manière d'eau, d'hygiène et d'assainissement.

Ce programme village et école assaini est basé sur une approche décisionnelle communautaire : il a pour objectif de soutenir le droit de tous, en particulier des plus vulnérables à accéder à une eau potable et à l'assainissement, tout en insistant sur la responsabilité de la communauté dans sa planification, sa mise en oeuvre, son suivi et son évaluation. Par ailleurs, l'approche du programme village et école assainis permet de renforcer les capacités des acteurs des niveaux national et provincial en vue de consolider les structures locales et d'augmenter leur capacité de réponse à la demande des communautés.

Pour ce faire, la persistance de la morbidité et de la mortalité suite au manque d'hygiène et d'assainissement des milieux de vie de la population, nous a donné l'opportunité de s'interroger sur l'évaluation des effets de financement du programme village et école assaini dans la Zone de Santé de N'SELE. Le constat fait, selon le rapport annuel des maladies à potentielle épidémiques (MAPEPI, 2013) diffusé par la division provinciale de la santé (B4 et B9). Ce rapport a dénombré les cas et décès des maladies dues à une mauvaise hygiène de l'eau et assainissement. Elles sont reparties comme suit pour l'année 20013 : 13262 cas de paludisme soit 10,4% sur l'ensemble de la population ; 11858 cas de la gastro-entérite soit 9,3% de la population et 10016 cas de la fièvre typhoïde soit 7,9% de la population. Ce qui inquiète, c'est que ce programme a un financement allant de la période de 2006 jusqu'à nos jours que la R.D.C et ses partenaires l'ont mis en place.

Le manque de financements nationaux et internationaux consacrés à l'assainissement est un obstacle au développent de programme d'accès au service d'hygiène. Selon l'OMS, 2012 ,190 milliards de dollars d'investissements sont nécessaires chaque année, jusqu'en 2015, afin d'atteindre la cible eau et assainissement des OMD dans toutes les régions. Or, le montant de l'aide au développement pour l'eau et assainissement était seulement de 7.8 milliards de dollars en 2010.

Il est essentiel que les engagements de la communauté internationale et des gouvernements nationaux soient respectés. Alors que la RDC a multipliée les déclarations et engagements en faveur de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement de 559 millions de dollars. Un appui doit être porté à la mise en oeuvre opérationnelle de plans d'action communautaire pour le secteur de l'eau et l'assainissement. Ces plans établis par les communautés, permettent de faire de l'eau et de l'assainissement une priorité de rassembler tous les acteurs y compris les financeurs de coordonner et planifier leur efforts en fonction des besoins de la communauté.

Selon E. Guévart (s.d), un faible niveau d'accès à l'eau potable, un manque d'hygiène et l'absence d'assainissement freinent le développement car, ils constituent des problèmes majeurs de la santé publique. Tous ces problèmes créent un risque permanent pour les populations ; Citons entre autres : la tendance de boire n'importe quelle eau qui engendre les maladies diarrhéiques (amibiase intestinale, teniase, helmintose,...) ; habitude de faire ses besoins en dehors d'une installation sanitaire qui engendre les maladies virales (polio, choléra,...) ; bactériennes (fièvre typhoïde  ,dysenterie Bacillaire ;...) et les maladies parasitaires (verminose,...) ; le manque de propreté du corps, des mains, de la cuisine ; la nécessité de travailler dans les eaux Stagnantes et contaminées pour pêcher, cultiver ou encore se laver ; l'insuffisance des bonnes sources d'eau ; l'infertilité du sol.

De ce qui précède, si la concrétisation du projet d'aménagement d'eau, d'hygiène et assainissement est une réponse à une demande exprimée par la population dans une approche participative au regard de déficiences sanitaires et comportementales qui menacent leur santé, il est impérieux que nous nous posons la question suivante :

ü Le financement du programme national village et école assaini a-t-il des effets favorables à la résolution des problèmes de santé liés aux comportements néfastes de la population, à la gestion de déchets, aménagement des sources d'eau, à la construction des latrines et l'état morbide de la population de la Zone de Santé de N'SELE 

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