O. INTRODUCTION
La coutume universitaire oblige à tout étudiant
finaliste de rédiger et défendre son travail de fin
d'étude appelé communément
« mémoire » avant de briguer son titre ou
diplôme. C'est dans cette optique d'idée que nous élaborons
ce travail qui a comme titre : « Evaluation des Effets de
Financement du programme national Village et Ecole assainis sur la tendance
évolutive de la morbidité dans la zone de santé de
NSELE ».
O.1. Enoncé du
problème
L'homme est un être pensant et
réfléchissant ; ce qui lui pousse à la
création et au goût de découvrir l'univers. Il projette et
concentre tout son temps afin de réaliser un fruit utile à
l'amélioration de son environnement. Le monde social est un
environnement utile avec tous les avantages et toute la rentabilité
qu'il garantit à la population de travailler mutuellement pour
améliorer les milieux de vie, car le développement d'un pays
dépend de la capacité d'un peuple à penser et à
travailler sur son avenir. Seule la programmation des activités
sanitaires à base de projet de développement social, est une voie
de sortie pour le peuple.
La problématique du financement de la santé se
pose souvent en termes de non intégration de l'objectif de la
santé pour tous dans la stratégie globale du développement
du pays. Ce fait a alors un impact négatif en termes de mobilisation,
allocation et utilisation des ressources au niveau du secteur de la
santé.
La République Démocratique du Congo fait de la
santé une de ses priorités de son développement
socio-économique. Pour financer ce secteur dont les
bénéficiaires forment l'ensemble de la communauté
nationale et demeurant en cela fidèle aux exigences de la politique des
soins de santé primaires, elle opte pour une approche susceptible de
mobiliser aussi bien les ressources financières publiques,
privées et extérieure que celles de la communauté. L'Etat
restant toutefois tenu, en sa qualité de garant de la santé de la
collectivité, d'assurer l'essentiel de ce financement tel que
déterminé dans le plan directeur financier résultant de
tout environnement spécifique donné. Les ressources
financières mobilisées dans le cadre de l'effort national et
international ainsi spécifiées seront affectées et
utilisées selon des normes qui en assureront l'efficience et
l'efficacité (PDF, 2002).
En adoptant l'objectif de la santé pour tous pour l'an
2000, les autorités de la République Démocratique du Congo
ont voulu y parvenir par la stratégie des soins de santé
primaires. Pour devenir une approche crédible susceptible de conduire au
résultat escompté (la santé pour tous à l'an 2000),
le financement des soins de santés primaires devait répondre
à un certain nombre d'exigences dont l'équité, la
qualité et l'efficacité.
A l'heure actuelle, des indices sérieux, indiquent que
non seulement ces conditions n'ont pas été respectées,
mais que surtout la santé n'a pas bénéficié des
stratégies adéquates de financement. Le déficit de
financement est aujourd'hui à la base de certaines contre-performances
justifiant la mise en place urgente des réformes. Une liste exhaustive
de ces contre-performances peut se présenter en ces termes :
ü l'insuffisance globale du budget alloué à
la santé ;
ü la démotivation du personnel de santé
souvent accablé sous le poids des arriérés de salaires
par ailleurs insignifiants ;
ü la dégradation des infrastructures et des
équipements sanitaires ;
ü l'insuffisance de couverture sanitaire au plan global
et sectoriel ;
ü le dysfonctionnement des services sanitaires
aggravé par des nombreuses ruptures de stock des médicaments et
autres consommables ;
ü l'inexistence de normes et standard dans l'organisation
et la gestion des services de santé ;
ü l'inaccessibilité financière de la
population aux soins de santé.
Dans ce contexte la réforme devient une
nécessité inéluctable, pour autant qu'elle soit entrevue
comme un ensemble de changements destinés à apporter des
solutions viables permettant de rétablir l'équilibre rompu entre
les fins et les moyens.
Dans la perspective de financement, l'histoire sanitaire de
notre pays retient 4 époques spécifiques à savoir :
· la période coloniale caractérisée
par des budgets de santé suffisants financés essentiellement par
le trésor public avec l'appui du secteur privé et des confessions
religieuses ; L'efficacité de ce système s'était notamment
traduite par l'éradication des maladies telles que la trypanosomiase et
la variole.
· la période de l'après-indépendance
(1960-1980) durant laquelle les troubles politiques et la crise
socio-économique provoquèrent un amenuisement de plus en plus
drastique de la contribution du gouvernement ;
· la période dite de «l'âge d'or »
des soins de santé primaires (1982-1988) durant laquelle le pays
reçu un flot de ressources extérieures contre balançant
les effets négatifs du désengagement de l'Etat hôte ;
· la période du retour des ténèbres
(1990-1997) caractérisée par une absence quasi complète de
la contribution du secteur public au financement de la santé et la
suspension de la coopération bilatérale. Durant cette
période, le secteur de la santé expérimenta à fond
l'arme de l'autofinancement.
Aussi héroïque qu'elle fût, cette
expérience fut loin d'assurer un fonctionnement normal du secteur (moins
de 100 zones de santé restèrent fonctionnelles contre 175 en
1989). Pour être viable, le système de financement de la
santé doit être conçu de manière à reposer
sur une réelle mise à contribution des ressources
intérieures. De même un tel système doit viser la prise en
compte des besoins sanitaires des couches les plus pauvres de la population.
Ces deux considérations militent en faveur d'une présence
renforcée de l'Etat et non pour son désengagement.
Dans cette perspective, le système de financement vise
l'amélioration de la mobilisation, de l'affectation et de l'utilisation
de toutes les ressources financières tant publiques que celles provenant
des autres sources (partenaires, population) dans le domaine de la santé
(OMD, 2015).
En 2000, lors de l'adoption des Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD), la communauté internationale s'est
engagée à réduire de moitié, la proportion des
personnes n'ayant pas accès à des services d'assainissement de
base d'ici à 2015 (OMD). En outre, en 2010, l'assemblée
générale des Nations unies a reconnu le droit à l'eau
potable et à assainissement comme un droit de l'homme. Pourtant, l'OMD
pour l'assainissement sera loin d'être atteint en 2015. Même si 1,8
milliards des personnes ont accédé à des Installations
améliorées depuis 1990. Au rythme actuel de progression, la
couverture ne sera que de 67% en 2015, bien loin des 75% nécessaire pour
atteindre la cible.
Dans le monde, 1,5 milliard de personnes n'ont pas
accès à l'eau en quantité et en qualité
suffisante ; près de 2,5 milliards ne disposent pas
d'assainissement. On estime que 15 millions de décès par an sont
dus à des infections bactériologiques liées à la
mauvaise qualité de l'eau. Selon une étude récente, cette
crise de l'eau pourrait toucher 4 milliards de personnes en 2025(conseil
mondial de l'eau, 2011).
Il ne suffit pas d'améliorer l'accès à
l'eau et à l'assainissement, il faut aussi renfoncer l'accès
à la gestion des services d'eau et d'assainissement, qui
déterminera la durabilité des progrès
réalisés.
En France, l'eau, ainsi que l'assainissement, la collecte des
ordures ménagères, le service des pompes funèbres, le
chauffage, les transports collectifs de voyageurs, sont des services publics
locaux. La gestion de ces services relève de la compétence des
communes (ou de regroupements des communes). Le choix du mode d'organisation en
gestion directe (la régie) ou la gestion à la concurrence
relève de la décision des élus (AITEC, 1994).
Par ailleurs, aujourd'hui, avoir l'accès à des
toilettes est loin d'être assuré dans des nombreuses
régions du monde : 2,5 milliards de personnes en sont
privées, soit 47% de la population mondiale. Un problème qui a
des répercussions sanitaires alarmantes : chaque année dans
le monde, 2 millions d'enfants de moins de cinq ans décèdent de
la diarrhée, causée principalement par un manque d'assainissement
et hygiène.
A l'absence de toilettes, la manière alternative de se
soulager (en plein aire, dans des sacs en plastiques, à
proximité d'habitations ou des points d'eau) engendre des graves risques
sanitaires. Les excréments, réservoir des microbes, se retrouvent
à la portée des adultes et des enfants, des animaux et des
insectes et contaminent les cours d'eau. Cette ingestion ou ce contact avec une
eau polluée par les excréments est mortelle. Les maladies
hydriques (comme la diarrhée, le choléra, la fièvre
typhoïde, etc....) font chaque année des millions des victimes
(PNVEA/D9 RDC, 2010).
L'absence d'assainissement a aussi un effet néfaste sur
la scolarité des enfants, surtout des filles qui, à l'âge
de la puberté, quittent l'école car leur dignité n'est
plus assurée. (OMD, 2010). En effet, pour répondre à la
crise du secteur de l'eau et de l'assainissement en R.D.C ; le
gouvernement avec l'appui de ses partenaires a mis en place depuis 2006 le
programme national village et école assaini (PNEVA) avec l'objectif
principal « la réduction de la mobilité et
mortalité liées aux maladies d'origine hydrique et au manque
d'assainissement de base, par la création d'un environnement sain et
l'adoption des bons comportements d'hygiène individuel et
collective » (Unicef, 2008).
Le programme village et école assainis vise les zones
rurales et périurbaines de la R.D.C, zones les plus touchées par
le manque de l'eau potable ; de l'hygiène et de l'assainissement.
Il accompagne les villages tout au long d'un processus, pas à
pas, pour que ceux-ci atteignent sept normes en manière d'eau,
d'hygiène et d'assainissement.
Ce programme village et école assaini est basé
sur une approche décisionnelle communautaire : il a pour objectif
de soutenir le droit de tous, en particulier des plus vulnérables
à accéder à une eau potable et à l'assainissement,
tout en insistant sur la responsabilité de la communauté dans sa
planification, sa mise en oeuvre, son suivi et son évaluation. Par
ailleurs, l'approche du programme village et école assainis permet de
renforcer les capacités des acteurs des niveaux national et provincial
en vue de consolider les structures locales et d'augmenter leur capacité
de réponse à la demande des communautés.
Pour ce faire, la persistance de la morbidité et de la
mortalité suite au manque d'hygiène et d'assainissement des
milieux de vie de la population, nous a donné l'opportunité de
s'interroger sur l'évaluation des effets de financement du programme
village et école assaini dans la Zone de Santé de N'SELE. Le
constat fait, selon le rapport annuel des maladies à potentielle
épidémiques (MAPEPI, 2013) diffusé par la division
provinciale de la santé (B4 et B9). Ce rapport a
dénombré les cas et décès des maladies dues
à une mauvaise hygiène de l'eau et assainissement. Elles sont
reparties comme suit pour l'année 20013 : 13262 cas de paludisme
soit 10,4% sur l'ensemble de la population ; 11858 cas de la
gastro-entérite soit 9,3% de la population et 10016 cas de la
fièvre typhoïde soit 7,9% de la population. Ce qui
inquiète, c'est que ce programme a un financement allant de la
période de 2006 jusqu'à nos jours que la R.D.C et ses partenaires
l'ont mis en place.
Le manque de financements nationaux et internationaux
consacrés à l'assainissement est un obstacle au
développent de programme d'accès au service d'hygiène.
Selon l'OMS, 2012 ,190 milliards de dollars d'investissements sont
nécessaires chaque année, jusqu'en 2015, afin d'atteindre la
cible eau et assainissement des OMD dans toutes les régions. Or, le
montant de l'aide au développement pour l'eau et assainissement
était seulement de 7.8 milliards de dollars en 2010.
Il est essentiel que les engagements de la communauté
internationale et des gouvernements nationaux soient respectés. Alors
que la RDC a multipliée les déclarations et engagements en faveur
de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement de 559
millions de dollars. Un appui doit être porté à la mise en
oeuvre opérationnelle de plans d'action communautaire pour le secteur de
l'eau et l'assainissement. Ces plans établis par les communautés,
permettent de faire de l'eau et de l'assainissement une priorité de
rassembler tous les acteurs y compris les financeurs de coordonner et planifier
leur efforts en fonction des besoins de la communauté.
Selon E. Guévart (s.d), un faible niveau d'accès
à l'eau potable, un manque d'hygiène et l'absence
d'assainissement freinent le développement car, ils constituent des
problèmes majeurs de la santé publique. Tous ces problèmes
créent un risque permanent pour les populations ; Citons entre
autres : la tendance de boire n'importe quelle eau qui engendre les
maladies diarrhéiques (amibiase intestinale, teniase,
helmintose,...) ; habitude de faire ses besoins en dehors d'une
installation sanitaire qui engendre les maladies virales (polio,
choléra,...) ; bactériennes (fièvre typhoïde
,dysenterie Bacillaire ;...) et les maladies parasitaires
(verminose,...) ; le manque de propreté du corps, des mains, de la
cuisine ; la nécessité de travailler dans les eaux
Stagnantes et contaminées pour pêcher, cultiver ou encore se
laver ; l'insuffisance des bonnes sources d'eau ;
l'infertilité du sol.
De ce qui précède, si la concrétisation
du projet d'aménagement d'eau, d'hygiène et assainissement est
une réponse à une demande exprimée par la population dans
une approche participative au regard de déficiences sanitaires et
comportementales qui menacent leur santé, il est impérieux que
nous nous posons la question suivante :
ü Le financement du programme national village et
école assaini a-t-il des effets favorables à la résolution
des problèmes de santé liés aux comportements
néfastes de la population, à la gestion de déchets,
aménagement des sources d'eau, à la construction des latrines et
l'état morbide de la population de la Zone de Santé de
N'SELE
O.2. Hypothèse
Nous considérons que, le financement du programme
national école et village assaini dans la Zone de Santé de N'SELE
ne contribue pas à la résolution des problèmes de
santé liés au manque d'hygiène et d'assainissement
à cause des comportements inadéquats de sa population tout en se
basant sur le rapport de la surveillance épidémiologique de 2008
à 2013.
O.3. But de
l'étude
L'objectif de cette étude est d'évaluer les
effets du financement du programme national école et village assainis
sur la tendance évolutive de la morbidité dans la Zone de
Santé de N'SELE.
O.4. Objectifs
spécifiques
Ce présent travail a pour objectifs spécifiques
de :
ü Identifier les différentes activités
entreprises par le programme national village et école assainis à
travers ses projets d'intervention dans la zone de santé de
NSELE ;
ü Décrire les effets du financement avant et
après l'intervention dans le secteur de l'Eau, Hygiène et
Assainissement ;
ü Proposer des pistes des solutions aux acteurs
clés du projet afin de mieux maintenir la gestion des ressources
financières pour résoudre les problèmes de santé
liés au manque d'Eau, Hygiène, Assainissement.
O.5. Méthodes
C'est une étude rétrospective qui recours
à la méthode documentaire et avec la technique de la revue
documentaire. Ces présents instruments nous aiderons à collecter
les données de l'étude :
Ø Les registres d'observation des cas ;
Ø Les rapports des activités de
financement ;
Ø La base des données du PNVEA ;
Ø Les rapports des enquêtes menées.
O.6.
Délimitation de l'étude et domaine de recherche
La Période de notre recherche sur l'Evaluation des
Effets du financement du programme village et école assainis varie entre
deux périodes : avant et après le financement. La
première va de l'année 2008 - 2009 et la seconde va de
l'année 2012 - 2013. Cette étude a été menée
dans la zone de santé de NSELE comme le lieu de l'étude.
Au vue de ceci, la Zone de Santé de NSELE a
été tiré au hasard parmi les zones de santé qui ont
bénéficiés l'appui du PNVEA dans la ville Province de
Kinshasa. La récolte de données s'est déroulée
pendant quatre jours soit du 26 à 29/ 2014.
O.7. Subdivision du
travail
Hormis l'introduction et la conclusion, la présente
étude est structurée en trois chapitres qui se présentent
de la manière suivante : Le premier chapitre traite de la
considération théorique, le deuxième traite de la
méthodologie de la recherche ; et enfin le troisième traite
de la présentation, analyse et interprétation des
résultats de la recherche.
CHAPITRE I :
CONSIDERATIONS THEORIQUES
1.1. DEFINITION DES
CONCEPTS
1.1.1. Assainissement
L'assainissement désigne l'ensemble des moyens de
collecte, de transport, de traitement et d'épuration des déchets
avant leur rejet final pour rendre sain et améliorer les conditions de
vie de la population dans leur milieu. En effet, pour rendre pratique cela, il
serait mieux de commencer par une analyse financière qui est essentielle
pour se prononcer sur la viabilité financière d'un projet et sur
la base financière de l'organe d'exécution et sa capacité
à mener à bien cette exécution (pratique) du projet et du
résultat produit après les actions du financement. C'est ainsi
que l'investissement dans les programmes à travers un projet de
développement social est un ensemble de processus visant à se
priver d'avantage économique pouvant être tirés à
court terme à travers les actions des ressources financières,
plutôt de modifier les habitudes néfastes à la santé
et améliorer l'état de santé de la population
concernée (World Bank 1997).
Selon le centre national de
ressources textuelles et lexicales (CNRTL) ;
l'assainissement est l'ensemble des travaux que doivent effectuer, en se
conformant aux règles d'hygiène, les particuliers, les
collectivités, les pouvoirs publics pour faire disparaitre dans les
agglomérations, toute cause d'insalubrité. Il est l'ensemble
des techniques d'évacuation et de traitement des déchets pour
lutter contre la pollution du milieu physiques qui expose la population
à des transmissions des maladies.
Quand nous parlons de
l'assainissement, un accent particulier est accordé au concept
assainissement du milieu dont les actions visent l'amélioration des
conditions du milieu ambiant (environnement) susceptibles d'influencer
favorablement l'état de santé des communautés. Parmi les
actions nous pensons au drainage, épurations, desséchement,
stérilisation, désinfection; antisepsie, assèchement,
nettoyage,...
Cette technique contribue
favorablement à la réduction de la transmission des maladies
parasitaires et vectorielles dans les milieux de vie (communautés,
écoles, marchés,...). La mise en oeuvre de cette technique
d'assainissement demande la mobilisation des moyens financiers chez les
acteurs et les bénéficiaires car il représente 1/3 de
notre facture d'eau. Il s'établit comme un système d'un
réseau qui engende des coûts que nous interprétons
comme :
- Coût initial ou prix
d'achat ;
- Coût d'installation et de
mise en oeuvre ;
- Coût
énergétiques ;
- Coût de fonctionnement
- Coût de maintenance et de
réparation ;
- Coût des
temps d'arrêt ;
- Coût environnementaux.
C'est la raison pour laquelle
l'analyse des moyens de sa mise en oeuvre est indispensable pour en connaitre
son impact sur l'état de santé de la population en termes de la
réduction de la morbidité liés aux maladies
diarrhéiques et autres.
1.1.2. Déchet
Un déchet est un objet
rejeté par son propriétaire et qui ne peut pas être
affecté à son utilisation initiale. (KIYOMBO MBELA, 2013). La
gestion des déchets occasionne des dépenses énormes dans
la société car elle a des conséquences graves au niveau
de la santé à cause de :
- La production des insectes
(moustiques, mouches, rat, rongeurs,...) ;
- L'impact environnemental (la
pollution de l'eau et de l'air par des odeurs);
- La toxicité :
notamment pour les déchets médicaux et les métaux
lourds,
- L'impact social : pour des
personnes vivant à proximité, et pur des personnes vivant de la
récupération des déchets ;
- La destruction des
infrastructures : les déchets non collectés bloquent les
canaux et les voies d'accès.
Comme une personne produit entre
250g et 1kg de déchets par jour, les conséquences d'une mauvaise
gestion sont vite catastrophiques pour un milieu de vie. Pour être
efficace, la lutte contre plusieurs vecteurs de maladies (moustiques, les
mouches, les rats, les phlébotomes et les parasites intestinaux), doit
comporter sur une bonne gestion des déchets, car cet état est
très important pour le contrôle des maladies diarrhéiques
et vectorielles dans les milieux de vie des êtres humains.
1.1.3. Ecole-santé
C'est une Ecole qui renforce constamment les aptitudes
à être un cadre sain de vie, d'apprentissage et de travail dans la
société. Une école-santé incite les fonctionnaires
responsables de la santé et de l'enseignement, les enseignants, les
élèves, les parents et les notables locaux à
déployer des efforts pour promouvoir la santé. Elle favorise la
santé et l'apprentissage par tous les moyens qui sont à sa
disposition et s'efforce d'offrir un cadre favorable à la santé
et un ensemble de programmes et de services scolaires essentiels
d'éducation pour la santé et de promotion de la
santé. (WHO, Geneva, 1997).
1.1.4. Evaluation de la
promotion de la santé
Selon le glossaire de la santé 2013,
L'évaluation de la promotion de la santé vise à
déterminer la mesure dans laquelle les actions de promotion de la
santé obtiennent un résultat auquel une « valeur » est
attribuée. En conséquence, la plupart des modèles
récents relatifs aux résultats en matière de promotion de
la santé établissent une distinction entre différents
types de résultats et proposent une hiérarchie entre eux. Les
résultats en matière de promotion de la santé
représentent le premier point d'évaluation et traduisent des
modifications des facteurs personnels, sociaux et environnementaux qui
constituent un moyen d'améliorer la maîtrise que les individus ont
sur leur santé. (WHO, Geneva, 1996).
Dans le cadre de notre étude, cette évaluation a
pour objectif de prouver l'efficacité de l'intervention mise en place
dans la zone de santé de NSELE.
1.1.5 Financement
Encyclopédie défini le financement comme une
action de financer, fournir des fonds, des capitaux. C'est l'ensemble des
ressources et de règles concernant l'activité financière
des administrations publiques.
Dans le cadre de cette étude, le système de
financement du secteur de la santé permet de s'en procurer des
ressources nécessaires de part des acteurs afin de mener les actions
pouvant réduire la prévalence des maladies diarrhéiques et
améliorer l'état de santé de la population.
1.1.6. Hygiène
C'est l'ensemble des règles
et des pratiques individuelles ou collectives visant à la conservation
de la santé, ou le fonctionnement normal de l'organisme. Ce sont les
soins apportés au corps pour le maintenir en état de
propreté. (Larousse). C'est une science et pratique de vie dont le but
est de conserver une bonne santé (Dictionnaire médical).
L'hygiène est une partie de
la médecine qui traite des problèmes des milieux où
l'homme est appelé à vivre et de la manière de les
modifier dans le sens le plus favorable son développement
(Encyclopédie). Dans un
village ou école assaini, il est indispensable de mettre sur pieds le
respect des règles d'hygiène du milieu qui résulte de la
communication pour le changement de comportement favorable assuré par
les professionnels de santé. Par contre, s'ils ne sont pas
appliqués, ils entraineraient un certain nombre des charges en terme de
financement (coût) au sein des collectivités et ou des
problèmes de santé telles que les maladies vectorielles et
parasitaires (diarrhéiques).
1.1.7. Programme
C'est une indication des
matières sur lesquelles porte une série d'activités
détaillés afin d'atteindre les objectifs. Un schéma
décrivant les actions à mettre en oeuvre dans des moments
précis. Dans le cadre de ce travail, le programme permet de fixer les
différentes périodes de mise en oeuvre des actions sanitaire
visant l'amélioration de bien être de la population.
(tweater.like)
1.1.8. Programme du secteur
de la santé
Dans le secteur de la santé
publique, le programme national de la santé, est un ensemble des projets
ayant un point focal commun ou poursuivant le(s) même objectif(s)
général(aux) qui abouti(sent) à l'amélioration de
bien être des communautés. (Commission européenne/AID,
2010).
Dans le cadre du village et
école assaini, toutes les actions mise en oeuvre pour améliorer
le bien être de la population sont réalisées sous forme des
projets de développement local ; parmi lesquelles nous
citons :
- Projet (action) relatif à
l'aménagement des sources d'eau ;
- Projet (action) relatif) la
fabrication des dalles des toilettes ;
- Projet (action) relatif au
forage ;
- Projet (action) relatif à
la gestion des déchets (construction des poubelles hygiéniques,
curage des caniveaux,...) ;
- Projet (action) relatif à
la construction ou fabrication des laves mains ;
- Projet (action) relatif à
la construction des latrines hygiéniques.
Bref : l'ensemble de tous ces
projets au sein des communautés et des écoles dans une nation,
constituent ce que nous appelons : programme national village et
école assaini ayant un seul objectif : de réduire les
maladies diarrhéiques dans les milieux de vie.
1.1.9.
Morbidité
Selon le glossaire de la promotion de la santé, la
morbidité est définie comme toute déviation par rapport
à l'état de bonne santé. Elle s'exprime en termes de
personnes malades et ou d'épisodes de maladies au sein d'une population
donnée. La morbidité est définie aussi comme un
écart subjectif ou objectif à un état de bien-être
physiologique ou psychologique. Cet écart est apprécié
différemment selon la personne ou l'institution qui en juge ; on
distingue donc classiquement :
- la morbidité diagnostiquée,
faisant l'objet d'un recours au système de soins (recours
au médecin en particulier), classée en maladies selon la
nosologie en vigueur ;
- la morbidité ressentie,
appréhension par l'individu des phénomènes pathologiques
ou des gênes le concernant ;
- la morbidité
objective, qui serait appréciée par un
examen de santé standardisé, tenant compte des connaissances, des
techniques et des normes actuelles.
- Il peut exister des différences très
importantes entre ces approches de la morbidité ; la plupart des
gênes mineures ressenties, par exemple, ne font pas l'objet d'un recours
au système de soins. Toute interprétation de données de
morbidité doit aussi tenir compte de l'environnement social, c'est pour
cela que le programme village et école assainis lutte contre ce
fléau au sein de la population à travers les actions
communautaires.
1.1.10. Santé
Dans la Constitution de l'OMS, adoptée en 1948, la
santé est définie comme un état complet de
bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une
absence de maladie ou d'invalidité. Dans le contexte de la promotion de
la santé, on a considéré que la santé
n'était pas un état abstrait, mais plutôt un moyen
d'atteindre un but ; sur le plan fonctionnel, il s'agit d'une ressource qui
permet de mener une vie productive sur les plans individuel, social et
économique.
La santé est une ressource de la vie quotidienne, et
non le but de la vie ; il s'agit d'un concept positif mettant en valeur les
ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques,
(OMS, Genève, 1986).
1.2. REVUE DE LA
LITTERATURE
Section 1.2.1. GENERALITES SUR
LE FINANCEMENT DE LA SANTE
L'évaluation financière est un moment diagnostic
qui est porté principalement à apprécier la
rentabilité d'une action en fonction de son efficacité ; le
fondement de la création d'une organisation économique d'un
caractère. Ce concept s'exprime par un rapport entre les
résultats et les moyens mis en oeuvre.
Cette performance peut être commerciale, sociale,
économique et financière.
En effet, la seule considération du résultat ne
donne pas une mesure efficace puisqu'il ne tient pas compte de l'importance des
moyens mis en oeuvre.
C'est la raison pour laquelle l'analyse de la
rentabilité dépend de la définition des résultats
pours chaque action. Cette rentabilité est étroitement
liée à la variété des actions (A.Mbuy, 2011)
L'évaluation financière est avant tout une
technique de production d'informations standardisées, utiles à la
compréhension des mécanismes à l'oeuvre et des
comportements des acteurs et à la prise de décisions
opérationnelles. On peut alors se rendre compte du caractère
assez irréaliste de certains Objectifs car l'Etat rencontre des
nombreuses difficultés pour mettre en oeuvre sa politique de
santé, nous citons :
- Face à la survenue ces dernières années
des grandes crises de santé publique ;
- Face au développement de connaissances nouvelles sur
les déterminants des états de santé ;
- Face à la précarisation des conditions
d'accès aux soins de certaines populations ;
- Face à la segmentation des champs de
compétences et des rôles des professionnels et à la
nécessité de coordination des intervenants pour assurer une
activité de production complexe et, enfin ;
- Face à l'absence de mesure des conséquences
en termes de santé de la croissance de la demande de soins et
corrélativement des dépenses y afférant : s'est
rouvert un fossé entre la question du soin et celle de la santé,
qui a mis en difficulté la répartition institutionnelle,
forgée dans l'immédiat après-guerre, des rôles des
différents acteurs en charge de la régulation du «
système de santé (Pierre Bernard, 2000).
Cette situation a poussé l'État à
reprendre en main la politique de santé nationale, c'est-à-dire
la définition des objectifs à atteindre pour améliorer la
situation sanitaire, fixer l'ordre des priorités et indiquer les
principales voies à suivre pour y parvenir. Politique de soins et
politique de santé ont symboliquement entamé leur divorce en 2006
avec la création des programmes de santé parmi lesquels on
cite : programme national village et école assainis comme source
de vie en disant non à La «médicalisation» et en
préconisant l'avènement d'une cléricature de la
thérapeutique et la volatilisation de la maladie dans un milieu
corrigé, organisé et sans cesse surveillé qui constitue,
depuis l'avènement des États modernes.
Une des principales difficultés que connaît
l'État aujourd'hui dans ses tentatives de renouveler la politique de
soins est de savoir passer d'une logique de planification des moyens qui
pérennisent les activités du financement au sein de la
population. Tous les acteurs doivent remettre en question leurs savoirs face
à cette nouvelle donne. Cela signifie qu'il faut reconsidérer les
mécanismes de financement des actions sanitaires qui sont
impliqués dans la production de trajectoires de soins de santé,
de définir le champ de regroupement des trajectoires de soins
(disciplines, etc.), de reprendre la question de la démographie et de la
démocratie de différents acteurs pour permettre la mise en oeuvre
d'un partage d'information entre les différents partenaires de la prise
en charge (USAID,1986).
Pour faire évoluer notre système de soins de
santé actuellement, il faut faire une place à la rêverie,
« à l'allégresse d'un jeune courage ».
La dynamique du milieu professionnel (DMP) ne pourra
indéfiniment se satisfaire d'une mise en conformité face à
des normes de fonctionnement trop étroitement encadrées.
Permettre aux acteurs du terrain de prendre un certain plaisir à
réinventer l'avenir de l'organisation des soins pour le maintient de
l'état de santé de la population face à des situations
qui les concernent, à travers l'investissement de capital santé,
cela fait partie aussi de la réussite d'une politique de soins de
santé.
Le financement de la santé, fait appel à
plusieurs domaines de la vie dont l'ensemble forme le système de
santé composé d'acteurs qui s'inter-actionnent pour
améliorer l'état de santé de la population (PDFSS,
1999).
1.1.1.1. Les acteurs du financement de système de
santé
Le système du financement de santé en RDC est
assurer par :
- L'Etat congolais ;
- Les aides extérieurs pour la santé ;
- Les communautés / population
a) L'Etat congolais
Le diagnostic du financement de la santé posé
lors de l'élaboration du plan de développement sanitaire (PNDS)
2011-2015 et la révision de la stratégie de renforcement du
système de santé (RSRS) a permit d'en dégager les
problèmes prioritaires dans la population. Ces problèmes
interpelèrent tous les acteurs du secteur de la santé.
L'Etat congolais finance la santé, mais la proportion
du budget national alloué à la santé est très
variable et reste généralement inferieure aux engagements
d'ABUJA (2001) qui préconisait les allocations d'au moins 15% du budget
national consacré à la santé tel qu'avait
décidé et ratifier par les Etats en avril 2001 lors de la
déclaration de cette décision. De même, les seuils de
dépense totale par habitant et par population en RDC restent à
12$/hab./an du financement, très inferieur au seuil qui avait
été fixé à 34$/hab./an en 2001; alors même,
ce seuil a été déjà revu en hausse deux fois en
2009 et qui devrait atteindre 60$/hab./an en 20015. (ELOKO, 2014)
b) Les aides extérieures pour la
santé
Vu l'incapacité de l'Etat à répondre aux
besoins de la population dans le domaine de la santé ; plusieurs
organismes internationaux et nationaux intervient à
l'amélioration de santé de la population avec leur appuis aux
activités promotion de santé. Avec la chute du volume des budgets
de l'Etat, l'aide extérieure surtout bilatérale est devenue
prépondérante dans le financement de la santé.
En se référent dans les années 1989,
l'aide extérieure en faveur de la santé atteignit 94.543.651 $
soit une moyenne de 2,8 $ par habitant.
L'aide extérieure finançait surtout les
activités de soins de santé primaires, elle visait
également le renforcement du programme d'ajustement des secteurs sociaux
(PASS). Dans l'aide extérieure, il faut également comprendre les
fonds de contrepartie qui jouèrent un rôle déterminant dans
le financement de la santé en RDC entre 1982 et 1989.
Des études effectuées en 1986 dans 10 Zones de
Santé semblaient indiquer que la participation communautaire
constituait à cette époque une source non négligeable de
financement du fonctionnement des ZS. Cette source permettait de couvrir
jusqu'à 80 % des charges récurrentes des ZS les mieux
gérées. ONG pour 9 % et la population pour 66 % dans le
financement des zones de santé rurales (OMD, 2005).
Dans ce domaine du village et école assaini, nous
retenons comme partenaires d'appuis techniques et financiers : DFID ;
USAID ; POOLED FUND RDC ; JICA; Unicef,...
c) Les communautés/population
La fragmentation de l'aide au développement
consacré à la santé met en ainsi en péril le
caractère global continu et intégré de système de
santé. Manque d'encadrement dans l'utilisation des les ressources
financières provenant des communautés, alors qu'il constitue dans
la plus part de cas les seules sources permettant aux formations sanitaire
d'assurer leurs fonctionnement. Les payements direct de soins par la population
est contraire aux principes de la couverture universelle prônée
par l'OMS. Ce mode de payement entraine l'exclusion de prés de 75% des
usagés des services de santé à cause de la
pauvreté.
Les communautés continuent d'assurer la plus grande
part de financement de la santé depuis les initiatives de BAMAKO et les
politiques de recouvrement de coût. On note que plus un pays n'est pauvre
et plus sa population ne finance les soins de santé.
Vers les mêmes années 1989, il existait dans le
pays un millier de mutuelles de santé environs. Mais à
cause de leurs tailles réduites, leur impact réel sur la
mobilisation des ressources était mitigé. Malgré le
désengagement de l'Etat et la réduction qui s'en était
suivi pour le financement de la santé en RDC cette période peut
sans conteste être qualifiée comme celle de l'âge d'or des
soins de santé primaires dans notre pays.
En l'absence du financement d'origine publique et face
à l'insuffisance ou même l'absence d'une assistance des ONG, les
institutions sanitaires surtout les ZS n'avaient plus d'autres alternatives que
de recourir à l'autofinancement. Mais compte tenu de la situation
générale et de l'aggravation de la crise, cette source n'est plus
en mesure d'assurer la prise en charge de 80 % des charges récurrentes
des ZS comme en 1986.
En RDC, la dépense courante des ménages est de
6$/hab./an et l'Etat dépense 2$/hab./an. C'est pourquoi il ya
l'inaccessibilité financière aux systèmes de santé,
d'où, la nécessité du financement dans le domaine de la
santé publique à travers une interaction de tous ces acteurs du
financement. Pour réaliser les différentes activités de
financement au sein de la communauté, le programme village et
école assaini s'est basé sur l'élaboration des projets de
développent social consacrés à l'eau, hygiène et
assainissement dans des zones de santé ciblées (UNICEF, 1998).
1.1.1.2. Facteurs explicatifs de la crise actuelle de
financement de santé en R.D.C
Selon un manuel sur l'hygiène et
l'assainissement en milieu scolaire UNICEF/IRC, 1998 on
distingue :
a) Facteurs liés à la
volonté politique
Exclusion de la santé des priorités du
Gouvernement ;
ü double insuffisance des budgets de l'Etat en relation
aussi bien avec les prévisions qu'avec l'exécution ;
ü désengagement impromptu de l'Etat ;
ü options politiques favorisant des attitudes de
dépendance contraires à l'autopromotion des populations ;
ü mauvaise compréhension de la notion des SSP.
b) Facteurs liés
à l'organisation socio-économique :
ü mauvaise gestion des budgets de l'Etat ;
ü politiques macro-économiques liées
à l'ajustement structurel;
ü trop grande dépendance de la santé des
apports extérieurs ;
ü fuite des ressources humaines qualifiées vers le
privé et l'extérieur ;
ü paupérisation généralisée
de la population.
c) Facteurs
institutionnels et socioculturels :
ü absence d'un cadre juridique dynamique en
matière de financement de la santé;
ü absence de normes et standards ;
ü faible mobilisation sociale autour du financement de la
santé ;
ü politiques mettant l'accent sur les professionnels de
santé plutôt que sur la communauté dans le domaine de la
mobilisation ;
ü manque de structures d'encadrement pour canaliser les
initiatives locales des populations en faveur de la mobilisation de
ressources (ONG, mutuelles, coopératives, etc.).
1.1.1.3. Les pratiques en matière de financement de la
santé en R.D.CONGO 1960 - 1990
a) Durant la période coloniale
(jusqu'en 1960)
Dès le départ la mise en valeur du Congo fut
l'oeuvre d'une trilogie dynamique comprenant l'Etat colonial, la
société civile représentée à l'époque
essentiellement par les confessions religieuses et le secteur privé
animé par les sociétés dites à charte.
Durant toute l'époque coloniale (1885 à 1960) le
financement de la santé était assuré par ces trois
composantes. Il est néanmoins permis de constater que dans cette action
l'Etat jouait un rôle prépondérant tant sous l'angle
normatif que celui de la prise en charge du secteur de la santé.
Dès cette époque déjà la participation des usagers
au moyen de paiement des factures des soins est une constance qui demeure
jusqu'à ce jour. Toutefois, l'Etat subventionnait les soins en les
rendant accessibles financièrement.
Il est permis au vu des performances réalisées
à l'époque (éradication des maladies telles que la
trypanosomiase, lèpres,...) de conclure qu'un niveau d'adéquation
acceptable avait alors été réalisé entre les fins
et les moyens.
Au cours de cette période, les apports des autres
partenaires et la volonté politique manifestée par l'Etat
étaient donc à la base du succès de la politique sanitaire
de cette époque.
b) Au cours des années 1960 et
1981
Au moment de l'indépendance (1960), le Congo
bénéficiait d'un des systèmes de santé les mieux
organisés et parmi les plus performants du continent.
Mais suite aux difficultés budgétaires apparues
à partir de 1958, aggravées par les troubles et les rebellions
des années 1960 à 1967, le financement de la santé
à l`instar de celui des autres secteurs de la vie nationale, devint
aléatoire comme l'indique les chiffres ci-après
L'amenuisement des ressources d'origine publique a eu un
impact très sévère sur les performances du secteur de la
santé en République Démocratique du Congo. Ainsi donc
durant la période 1960 à 1981, le système de financement
de la santé au Congo n'a pas permis d'atteindre les 7 objectifs qui
étaient visés ni même de maintenir l'acquis
résultant de la période coloniale.
c) Au cours des
années 1982 - 1997.
Il ressort dans ce moment, une sous-période du 1982 -
1989, Cette période coïncide avec l'adoption de la politique de
santé pour tous grâce à la mise en oeuvre
de la stratégie des soins de santé primaires. Au
cours de cette période, les pôles de financement de la
santé sont constitués par le gouvernement, l'extérieur, le
secteur privé des entreprises et les ONG, et la participation de la
population. Les fonds provenant de ces sources, finançaient les
dépenses aux différents échelons où se
déroulaient les activités:
a. au niveau central du Ministère de la Santé
;
b. au niveau intermédiaire (Province + District) ;
c. au niveau périphérique (Zone de Santé)
;
d. au niveau des services s spécialisés.
d) Le système actuel de financement
de soins de santé
Le mot système est utilisé pour désigner
« un ensemble d'éléments, qui dépendent
réciproquement les uns des autres de manière à former un
tout organisé». Le financement du système de santé
est une stratégie pour l'amélioration accessibilité de la
population aux services sociaux de soins de qualité. Les arbitrages
réalisés en faveur du développement d'un système
essentiellement curatif au détriment du développement de la
prévention, posent les limites de l'intégration des actions du
système de soins pour maintenir et améliorer l'état de
santé de la population en termes de maladies ou problèmes de
santé. Certains actes médicaux posent aussi le problème de
leur pertinence au regard du « conflit » entre la logique
médicale de l'acte technique pour maintenir la vie et la logique «
santé » du respect des caractéristiques du patient et de sa
volonté de s'engager dans le maintient de sa santé.
(OMS Genève,
1981)
Selon OMS (2009) ; Les pays signataires de la
dernière déclaration mondiale sur la santé (Santé
21, mai 1998) déclarent : « Nous sommes attachés aux valeurs
morales d'équité, de solidarité et de justice sociale, et
à la prise en compte des spécificités de chaque sexe dans
nos stratégies. Nous mettons l'accent sur l'importance de la
réduction des inégalités sociales et économiques
pour améliorer la santé de l'ensemble de la population. »
L'approche du financement de la santé en RDC se
développe sous plusieurs formes, mais les plus appliquées
sont :
- Le financement des soins à travers la tarification
forfaitaire ;
- Le financement par mutuelles de santé ;
- Le financement par le fond d'achat de services ;
- Le financement basé sur les résultats et ou
sur les performances (FBR/FBP) ;
- Le financement basé sur la couverture universelle de
soins de santé.
Ces approches sont couplées à une
démarche d'amélioration continue de la qualité de soins
dans les structures de santé. En effet, les différentes
modalités de financement de la santé, ne permettent pas toujours
d'améliorer l'accessibilité des populations aux soins et services
de santé de qualité. Dans certains cas, elles affaiblissent
d'avantage les systèmes de santé suite à la quête
disproportionnée des résultats rapides imposé par certains
bailleurs, plus que déconcentrer sur la mise en oeuvre des actions
relatives au développement des ZS ( ECZS) qui concentre une importante
partie de temps à répondre aux programmes et projets qui
cherchent le financement (ELOKO, 2013).
e) Les systèmes de mobilisation des
ressources financières
Partant du constat du PDFSS, 1999, on distingue :
Ø Mobilisation des ressources par les
Mutuelles
Les mutuelles de santé sont une nouveauté dans
le contexte de notre pays. Les orientations en cette matière devront
être axées sur :
- la promotion d'un cadre juridique approprié et
stimulant (statuts, organisation, gestion financière, minima
d'adhérents, etc.) ;
- les normes d'éligibilité des organisations
(conditions d'agrément) ;
- les mesures d'encadrement au niveau du fonctionnement
(formation, assistance technique, etc.
Ø Mobilisation des ressources par les
ONG
Compte tenu de leur flexibilité, de leur
proximité avec la population et de la volonté intrinsèque
qui les caractérisent, les ONG sont souvent mieux placées pour
aborder avec succès des problèmes sanitaires spécifiques
des communautés. Ces organisations sont en outre mieux outillées
pour mobiliser les ressources de la communauté (travail
bénévole, mobilisation sociale, participation financière).
L'Etat est appelé de facilité la création et
l'installation des ONG, et il réglemente leur fonctionnement de
manière à accroître l'efficacité de leur action dans
la mobilisation des ressources pour le financement de la santé.
Ø Mobilisation des ressources de la
communauté
La participation de la communauté peut se faire soit en
nature : par des travaux Communautaires bénévoles, soit sous une
forme monétaire, cotisations, participation aux frais, etc.
Pour assurer la réalisation des activités du
financement, le programme village et école assaini élabore les
projets de développement social dans les zones de santé
ciblées. D'où, la connaissance du concept projet est
nécessaire.
Cette question mérite d'être posée, celle
de savoir « Qu'est-ce qu'un projet de développement
? »
Le cadre logique de gestion du cycle de projet(CLGCP)
décrit les projets de développement comme des interventions se
définissant par un but que l'on cherche à atteindre et que l'on
peut décomposer en produits ( l'amélioration de bien être
de la population) ou les résultats provenant d'une combinaison de
moyens de tous ordres (études, investissements, mise en place
d'organismes spéciaux, actes juridiques, etc.) et les activités
qui mises en oeuvre dans une période bien déterminée.
Pour l'économiste, un projet est une combinaison de ressources bien
définies, planifiée dans le temps à des coûts dont
on attend une amélioration du bien-être pour la
collectivité.
L'évaluation des effets du financement est avant tout
une technique de production d'informations standardisées, utiles
à la compréhension des mécanismes à l'oeuvre et des
comportements des acteurs et à la prise de décisions
opérationnelles. Elles renseignent sur les différents aspects du
programme, essentiellement à:
- l'efficacité : qui compare les résultats du
projet à ses objectifs spécifiques ;
- l'efficience : qui compare les résultats obtenus aux
moyens mis en oeuvre ; rentabilité des investissements;
- la viabilité : qui détermine la mesure dans
laquelle les résultats (les avantages) se pérennisent
après la fin du projet;
- les effets (impact) : qui identifient et mesurent les
conséquences sur l'économie nationale
- la pertinence : qui établit la relation entre les
objectifs spécifiques du projet, ses résultats et effets, d'une
part, et les objectifs globaux et les contraintes dominantes de l'environnement
économique, d'autre part (CCE.MGCP, 1993)
- Ø les principes de base de la politique de
financement.
Ce que le financement n'est pas
:
1) Un simple processus de remodelage ou de modernisation de
l'Etat en adéquation avec les programmes d'ajustement structurels.
L'objectif poursuivi dans ce cas semble alors être la réduction
des gaspillages dans l'utilisation des ressources. Cette vision peut
améliorer l'efficience dans l'administration mais pas
nécessairement l'équité et surtout le développement
de la couverture sanitaire.
2) Un processus de désengagement de l'Etat
vis-à-vis des programmes sanitaires pour s'investir dans une mission
exclusivement normative. Cette privatisation à outrance des services de
santé aboutit au contraire à la réduction des
capacités normatives et coordinatrices du Ministère de la
Santé Publique.
3) Un processus d'adaptation du secteur de la santé aux
normes de décentralisation en cours dans les sphères politiques
et administratives du pays. Cette perspective aboutit souvent à la
contradiction entre des pôles de prises de décision
décentralisés et des sphères de capacité techniques
centralisées et l'inégalité entre les régions
riches et celles pauvres.
Dans une perspective globalisante prenant en
considération les éléments évoqués ci-dessus
mais allant au delà, la réforme du financement des services de
santé consiste en l'élaboration des normes, des mesures et des
dispositions pratiques devant d'une part, permettre la mobilisation et
l'utilisation rationnelle des ressources financières et d'autre part
assurer l'accessibilité de la population aux soins de santé de
qualité.(Marc Bremond,2000). Les principes de base du financement se
rapportent à : l'équité ; la décentralisation ; la
participation communautaire ; l'efficacité ; l'efficience ; la
qualité ; l'adéquation ; l'auto responsabilité le
partenariat ; la coordination à des interventions.
Section 1.2.2. LE PROGRAMME
NATIONAL VILLAGE ET ECOLE ASSAINIS
Lors du sommet historique du Millénaire organisé
en 2000 sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies, 189 chefs
d'État ont formé un partenariat mondial dans le but de mettre fin
à l'extrême pauvreté d'ici 2015. Ils ont annoncé
huit objectifs de développement pour le Millénaire (ODM) devant
servir à mesurer les progrès accomplis en matière de lutte
contre la faim, la pauvreté et la maladie et à mettre les pays
devant leurs responsabilités. L'assainissement, grand oublié du
secteur eau et assainissement malgré son immense importance pour
prévenir les maladies et améliorer la qualité de vie, n'a
été ajouté que deux ans plus tard. L'objectif
défini en 2002 est de diviser par le nombre de personnes n'ayant pas
accès à des sanitaires améliorés ou n'en utilisant
pas d'ici 2015.
De nombreux plans et programmes ont été
développés dans le domaine de la santé publique depuis les
années 2001-2002 avec pour objectif l'amélioration de la
santé de la population. Depuis des décennies, l'organisation
mondiale de la santé (OMS) et les gouvernements y affiliés, ont
accompli d'énormes progrès en matière de médecine
curative. Mais jamais ils sont parvenus à vaincre totalement les
maladies.
Depuis la conférence Mondiale de 1978 à
Alma-Ata, des multiples efforts ont été fournis par des
institutions sanitaires en vue de développer d'avantage la
prévention des maladies. En effet, l'adoption des bonnes pratiques en
matière d'eau, d'hygiène et assainissement constituent des
éléments clés et sans lesquels un projet ayant pour but
d'améliorer la santé des populations n'aura aucun succès
sur le long terme.
Depuis 2002, les praticiens et défenseurs de
l'assainissement ont réalisé un important travail de
sensibilisation au rôle essentiel de l'assainissement pour
améliorer la santé et le bien-être des populations.
S'exprimant devant les ministres des finances et d'autres hauts fonctionnaires
gouvernementaux à la Première réunion annuelle de haut
niveau sur l'assainissement et l'eau pour tous qui s'est tenue en avril 2010
à la Banque mondiale à Washington, le docteur Maria Niera,
Directrice du Département Santé publique et environnement
à l'Organisation mondiale de la santé, a affirmé que
« l'intérêt économique d'améliorer
l'accès à l'assainissement et à l'eau potable ne fait
aujourd'hui plus de doute » et qu'ils constituent « la clé du
développement, du progrès de l'humanité et de la
dignité ».
Au Mali, le programme village assaini est mis en oeuvre sous
l'appellation du programme Gouvernance Communale Eau et Assainissement
(GOCEAM) qui est en phase avec les priorités définies par les
autorités maliennes qui faisant parti des axes prioritaires du Cadre
Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la
Pauvreté (CSCRP).
Ce programme responsabilise les structures locales et les
communautés à la base dans les choix stratégiques et les
prises de décision en matière d'identification des
problèmes de santé et la mise en oeuvre des actions
d'hygiène et d'assainissement.
La SNV du mali collabore avec les collectivités
locales, les services techniques, les ONG, les secteurs privé et les
communautés pour la mise en oeuvre des approches communautaires
appropriées telles que l'Assainissement Total Piloté par la
Communauté (ATPC), porteuses du changement de comportement en
matière des pratiques d'hygiène. Le processus débouche sur
l'élaboration d'un plan d'accompagnement de la commune en tant que
maître d'ouvrage dont sa mise en oeuvre permet la fourniture durable des
services d'eau potable à la population. Le projet prévoit
également la mise en place/dynamisation des comités de gestion de
l'eau dans les villages.
Le projet contribue à l'amélioration des
conditions sanitaires et des résultats scolaires des enfants dans 156
écoles situées dans 36 communes à travers des
activités de promotion de l'hygiène et de l'assainissement en
milieu scolaire. Sa mise en oeuvre permet à 60 739 enfants dont 33 187
garçons et 27 552 filles d'améliorer leurs conditions
sanitaires et leurs performances scolaires en 2013.
Pourtant, malgré le travail d'information mené
depuis des nombreuses années et en dépit d'une volonté
politique croissante, l'assainissement reste l'un des problèmes les plus
inextricables du monde en développement. Alors qu'il ne reste que deux
ans pour atteindre l'ODM correspondant, l'assainissement continue de
pâtir d'un manque de moyens et reste mal compris, d'où le peu -
voire l'absence - de progrès accomplis. Pour remonter la pente, il faut
que chaque année, environ 200 millions de personnes commencent à
utiliser des sanitaires améliorés.
En 2006, pour répondre aux problèmes de
santé liés à des difficultés d'accès
à l'eau et assainissement, le gouvernement de la RDC, avec l'appui de
ses partenaires, ont mis en place le Programme national Village et école
Assaini (VEA, en sigle), sous la tutelle de la Direction nationale de
l'Hygiène (D9) du Ministère de la Santé Publique avec
comme objectif principal : la réduction de la morbidité et
de la mortalité liées aux maladies d'origine hydrique et au
manque d'assainissement de base, par la création d'un environnement sain
et l'adoption des bons comportements d'hygiène individuelle et
collective.
Ce Programme Village et école Assaini (VEA) vise les
zones rurales et périurbaines de la RDC, zones les plus touchées
par le manque d'accès à l'eau potable. Il accompagne les villages
et les écoles tout au long d'un processus pas après
pas, en sorte que ceux-ci atteignent sept normes en matière
d'eau, d'hygiène et d'assainissement sous une approche
décisionnelle communautaire tout en soutenant le droit de tous, en
particulier des plus vulnérables, à accéder à une
eau potable et à l'assainissement et en insistant sur la
responsabilité de la communauté dans sa planification, sa mise en
oeuvre, son suivi et son évaluation. Par ailleurs, l'approche du
Programme Village Assaini permet de renforcer les
capacités des acteurs-clés des niveaux national et provincial en
vue de consolider les structures locales et d'augmenter leurs capacités
de réponse à la demande des communautés (PNVEA, 2006)
Outre le village assaini, les écoles
doivent aussi devenir des endroits d'apprentissage de l'hygiène. Dans un
souci de synergie avec le programme national village assaini, le
ministère de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel
« EPSP » a mis en place en 2008, le programme
« école assainie ». En effet, une grande
partie de la RDC ne dispose pas de point d'eau, ni de robinet pour se laver les
mains. Les latrines quand elles existent, sont les plus souvent en état
de lamentable. Ainsi les élèves évoluent dans un
environnement malsain « vecteurs des maladies ». Lors
qu'ils sont malades, les élèves ne fréquentent pas
l'école et leurs résultats scolaires en pâtissent (EA/EPSP,
2008).
Selon le rapport de l'OMS et UNICEF 2010 ; 30 millions
d'hommes, de femmes et d'enfants n'ont pas accès à l'eau potable
et 35 millions d'entre eux vivent dans un environnement insalubre. Cette
situation alarmante, combinée à une mauvaise hygiène qui
provoque la mort de milliers de congolais chaque année due à des
maladies telles que : la malaria, la diarrhée et les infections
respiratoires qui affectent toutes les familles et communautés.
« Consommer une eau potable, utiliser les latrines
hygiéniques, vivre dans un environnement sain et adopter des
comportements adéquats en matières d'hygiène : permet
de diminuer d'au moins 75% la propagation des maladies d'origine
hydrique ».
En 2004 à DAKAR, dans le cadre du Programme
Décennal de l'Education et de la Formation (PDEF), la Division de
Contrôle Médical Scolaire (DCMS) à travers la
sous-composante « Santé et Nutrition », a
élaboré un guide Santé Nutrition
Environnement en rapport avec divers acteurs et partenaires. L'un des
objectifs de ce guide est d'introduire à l'école
élémentaire, des compétences liées à l'eau,
à l'hygiène et à l'assainissement.
Il est aujourd'hui prouvé que la disponibilité
de l'eau potable et la réalisation de bonnes conditions d'hygiène
et d'assainissement dans les établissements scolaires contribuent pour
une large part à la bonne santé des apprenants(es), à
l'amélioration de la fréquentation scolaire et à la
qualité des apprentissages.
L'éducation se positionne ainsi comme un secteur
stratégique pour un changement de comportement des apprenants(es) par
l'introduction dans les enseignements/apprentissages de compétences
liées à l'eau, à l'hygiène et à
l'assainissement afin de contribuer à l'atteinte des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD, 2010).
1.2.2.1. Objectifs du Programme
Village et école Assainis
Le Programme Village et école Assaini (VEA) est
basé sur les objectifs suivants :
· Améliorer les conditions sanitaires de la
population par la prévention et la réduction des maladies
liées à la mauvaise qualité de l'eau, à de mauvais
comportements d'hygiène et à un assainissement non adapté
;
· Augmenter la couverture des communautés en
matière d'accès à l'eau potable dans les milieux rural et
périurbain.
1.2.2.2. Activités
Principales du Programme Village et école Assainis
Partant des stratégies du (PVEA), ses activités
se déclinent comme suit :
- Sensibilisation de la communauté à adopter de
bonnes pratiques et promotion de l'hygiène ;
- Construction de dalles de type SanPlat (abréviation
de Sanitary Platform, pour plate-forme sanitaire) ;
- fabrication de lave-mains : le Programme Village et
école Assaini conscientise la communauté et les
élèves sur l'importance du lavage des mains et forme les
communautés et les écoles à construire des lave-mains avec
les matériaux locaux ;
- réaménagement des sources d'approvisionnement
d'eau potable et construction des pompes à eau;
- formation des Animateurs Communautaires (AC), des
Superviseurs en Eau et Assainissement (SEA) et les brigadiers des écoles
à la stratégie participative Village Assaini.
1.2.2.3. Les normes de la
réussite d'un village assaini
D'après le PNVEA, Pour être déclaré
assaini, un village doit atteindre des standards minimums relatifs à
l'eau, l'hygiène et l'assainissement tels qui sont défini par le
programme comme suit :
1. Un village doit avoir un comité dynamique (nombre
des réunions) ;
2. Au moins 80% de la population à accès
à l'eau potable ;
3. Au moins 80% des ménages utilisent des latrines
hygiéniques ;
4. Au moins 80% des parcelles sont propres ;
5. Au moins 80% des ménages évacuent
correctement les ordures ménagères ;
6. Au moins 60% de la population se lave les mains avec du
savon ou tout autre détergent avant de manger et après avoir
utilisé les latrines ;
7. Au 70% des ménages comprennent le schéma de
la transmission des maladies à partir du péril fécal et
les moyens de prévention s'y rapportant ;
8. Au moins une fois par mois les ménages
désherbent et nettoient le village.
1.2.2.4. Importance de
l'hygiène et assainissement dans le village et à l'Ecole
Au cours des 30 dernières années, la plupart des
projets de promotion de l'assainissement en milieu rural ont permis de faire
des progrès ponctuels, mais il s'agissait de projets de petite envergure
qui n'ont pas pu être étendus. On n'arrive toujours pas à
faire passer à grande échelle un projet qui a réussi sur
un territoire géographiquement restreint. La fin du financement des
projets signe souvent l'arrêt des progrès, et les effets positifs
des projets, lorsqu'ils se maintiennent, ne dépassent pas les
régions couvertes à l'origine. Malgré une volonté
politique de plus en plus forte de faire avancer le dossier de l'assainissement
rural, les autorités gouvernementales et les partenaires de
développement sont freinés par le manque de données
disponibles et d'exemples de programmes d'assainissement rural engagés
à grande échelle et ayant donné de bons
résultats.
L'hygiène et assainissement contribuent à
l'amélioration de bien être de la population par la diminution
des maladies diarrhéiques et assurent le développement des
entités concernées. (Rapport de PNVA, 2009)
Selon Unicef dans son manuel sur l'hygiène et
l'assainissement du milieu, les infections liées à l'eau et
à l'assainissement ont une forte prévalence dans des nombreux
pays, causant les maladies ou même la mort pour de nombreuses personnes,
en particulier des enfants. L'amélioration des habitudes
d'hygiène est essentielle si l'on veut limiter la transmission des
maladies liées à l'eau et à l'assainissement. Bien que
l'éducation à l'hygiène puisse entraîner l'intention
de changer de comportement, il n'y a passage de l'intention à l'acte que
lorsque les gens disposent des installations d'eau et des équipements
d'assainissement appropriés.
Unicef à travers ce manuel, insiste sur
l'hygiène en milieu scolaire traitant à la fois de la composante
matérielle et de la composante de fonctionnement nécessaires pour
que les élèves changent de comportement en matière
d'hygiène et, pour qu'à travers ces enfants, la communauté
toute entière change de comportement (Unicef, 2006,2010).
Dans ce cas, nous nous demandons, pourquoi est-il important
d'intervenir dans les écoles ?
D'Après « l'Unicef, 2008 »,
après la famille, l'école est le lieu d'apprentissage le plus
important pour les enfants. Elle occupe une place centrale dans la
communauté. Ce lieu d'apprentissage stimule et est propice au
changement. Les installations sanitaires disponibles à l'école
peuvent servir à faire des démonstrations et l'enseignant joue
alors le rôle de modèle. L'école peut également
influencer la communauté par le biais des activités
extrascolaires, puisqu'au travers des élèves, elle est en contact
avec la plupart des foyers.
En Inde, un sondage parmi les écoliers a
révélé qu'environ la moitié des infections
relevées, était due aux mauvaises conditions sanitaires et au
manque d'hygiène personnelle. Pareils résultats montrent la
nécessité de mettre l'accent sur les enfants. De plus, on
considère en général que l'enfance est le mielleux moment
pour apprendre des comportements hygiéniques.
Les enfants sont les parents de demain et ce qu'ils apprennent
a de fortes chances d'être appliqué dans le reste de leur vie. Les
enfants jouent un rôle important dans la famille en prenant soin de leurs
petits frères et soeurs, et dans certaines cultures, ils peuvent
également remettre en question les habitudes de la maison. Si les
enfants sont des participants actifs au processus de développement, ils
peuvent devenir des agents du changement au sein de leur famille et stimuler le
développement de la communauté. Les enfants ont soif d'apprendre
et d'aider et encore s'ils pensent que prendre soin de l'environnement est
important et qu'ils peuvent jouer un rôle important dans cet effort, ils
veilleront à leur propre santé et à celle des autres
(PNVEA, 2012). Comme ils seront un jour des parents à leur tour, les
enfants constituent une sorte de garantie de la durabilité des effets du
programme.
En réalité, les écoles ne constituent pas
seulement des lieux d'apprentissage et d'amélioration du comportement.
Les écoles qui ne disposent pas d'installations sanitaires ou celles
dont les installations sont mal entretenues ou mal utilisées, deviennent
des milieux à risque propices à la transmission des maladies. Ces
écoles peuvent aussi polluer le milieu naturel au point d'exposer la
communauté toute entière à un risque de santé.
(UNICEF/IRC, 2008)
Trois facteurs doivent être pris en compte pour que
s'opèrent des changements durables en matière d'hygiène :
1. facteurs de prédisposition :
connaissances, attitudes et croyances
2. facteurs d'habilitation :
disponibilité des équipements tels que les latrines et
l'approvisionnent en eau assainie, ce qui permettra aux élèves de
traduire les connaissances, les attitudes et les croyances nouvellement
acquises en comportements effectifs.
3. facteurs de renforcement : les facteurs
qui touchent à la capacité des élèves de maintenir
un certain comportement, comme le soutien et la coopération de leurs
parents, des tuteurs et de l'entourage (EPSP, 2008)
Développer les connaissances des élèves
en matière de santé et de prévention ne devrait donc
constituer que l'un des aspects du programme. Lorsque les connaissances sont
étayées par les facteurs d'habilitation et de renforcement, les
changements souhaités peuvent prendre place dans l'environnement
scolaire et communautaire. Ceci souligne combien il est important d'associer
l'éducation à :
- L'hygiène du milieu;
- La construction d'installations d'assainissement de l'eau et
de l'environnement ;
- L'implication de la communauté et les institutions de
santé publique dans les efforts d'hygiène et d'assainissement en
milieu scolaire.
Selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS, 2010), l'impact des maladies diarrhéiques sur les enfants de moins
de cinq ans dépasse l'impact combiné du VIH/sida, de la
tuberculose et du paludisme, et ces maladies représentent la
deuxième contribution la plus importante à la charge mondiale de
morbidité. Améliorer l'assainissement et l'accès à
des sources d'eau potable propre pourrait réduire de près de 90%
l'incidence des maladies diarrhéiques, d'après un rapport
récent des Nations Unies (OMS, 2010).
Bien que la question de l'assainissement ne soit plus «
la grande oubliée », il reste beaucoup à faire - et à
apprendre. Par exemple :
- Que peuvent faire les pays pour concevoir et mettre en
oeuvre à grande échelle des programmes durables de promotion de
l'assainissement en milieu rural ?
- Quelles sont les approches-programmes les plus efficaces et
quels modèles d'intervention sont utilisables à grande
échelle ?
- Que sait-on sur ce qui marche ?
- Et quels facteurs influencent la pérennité des
programmes d'assainissement en milieu rural ?
Selon initiative de trois pays ; (Inde,
Indonésie et Tanzanie). Pour tenter de remédier à ces
problèmes, depuis 2007, le Programme Eau et assainissement (WSP) de la
Banque mondiale apporte une assistance technique à plusieurs pays afin
de les aider à concevoir, planifier, mettre en oeuvre et suivre des
programmes nationaux d'assainissement durables prévus dès le
départ à grande échelle. A travers l'assainissement total
piloté par la communauté (ATPC) permet d'agit sur l'affectif au
moyen d'activités participatives et d'outils visuels pour amener les
communautés à analyser leurs conditions d'assainissement, de
manière à internaliser les raisons de modifier leur comportement,
modifier les normes sociales et augmenter les chances que le changement de
comportement perdure.
Pour l'UNICEF/IRC dans leur manuel d'hygiène et
l'assainissement en milieu scolaire ; ils stipulent que les
systèmes l'approvisionnement en eau, les systèmes de stockage de
l'eau, les systèmes d'amélioration et de préservation de
la qualité de l'eau, l'évacuation des eaux usées, les
systèmes d'élimination et de traitement des excréments
humains, les systèmes d'élimination, de traitement et de
recyclage des ordures et les installations pour le lavage des mains :
L'éducation à l'hygiène est l'une des formes
spécifiques de l'éducation sanitaire à l'école.
Elle ne traite que des problèmes de santé liés à
l'eau et à l'assainissement de l'école et de ses environs.
L'éducation sanitaire concerne, elle, toutes les activités qui
ont pour but de promouvoir la santé et de réduire les risques
pour la santé de la population scolaire. L'éducation à
l'hygiène a pour principal objectif de faire évoluer les
comportements en matière d'hygiène des eaux et d'hygiène
personnelle, alimentaire, domestique et publique. Elle vise également
à protéger l'approvisionnement en eau et à promouvoir une
bonne gestion de l'environnement, en particulier pour ce qui est de
l'élimination et du traitement des déchets solides et liquides.
S'agissant des enfants, il est préférable de parler de
développement. (UNICEF, IRC ,1998)
1.2.2.5. Critères de
sélection du programme village et école assaini
A) Critères de
sélection d'un village à assainir
Le PNVA a arrêté ces présents
critères pour qu'un village soit sélectionné dans les
activités d'assainissement. Le village doit répondre au
processus pas à pas qui garantissent à
la durabilité des résultats à atteindre. Il s'agit
de :
a) Première pas : l'engagement
communautaire
C'est une phase préliminaire par laquelle la
communauté et le bureau central de la zone de santé signent un
protocole d'accord pour la mise en oeuvre du programme dans le village ;
elle dure 1jour ;
b) Deuxième pas : Gouvernance
locale
C'est une phase dont la communauté élit un
comité de village, elle dure 1jour environ pour assurer la
pérennisation des activités du village assaini avec comme
but : la gestion autonome et durable de la population. Elle dure
1jour ;
c) Troisième pas : Analyse
préalable
Cette phase consiste à une enquête sur les
Comportements, Attitudes et Pratiques (CAP) des ménages. Elle prend au
total 1jour ;
d) Quatrième pas :
Diagnostic participatif
Dans cette phase, la communauté analyse ses propres
conditions d'hygiène et d'assainissement du milieu de vie. Elle dure
environ 3jours. Pour identifier les problèmes de santé, la
communauté dans cette phase, 4 méthodes ou techniques qui sont
utilisées pour découvrir les problèmes de santé par
la communauté :
- La carte communautaire ;
- Promenade avec observation ;
- Classement en 3 plies ;
- Et la transmission de la diarrhée.
Ces processus permettent aux villageois, et aident les membres
de la communauté à analyser leur propre situation. Lors de cet
exercice de cartographie, les villageois dessinent une carte de leur
communauté en indiquant les endroits importants comme les points d'eau
et les lieux de défécation (illustration 1). Les villageois se
rendent rapidement compte qu'ils contaminent avec des matières
fécales leur nourriture, leur eau et leurs lieux de vie ainsi que ceux
de leurs voisins. En se servant d'autres outils participatifs, le facilitateur
aide la communauté à comprendre la transmission
fécaux-orales, c'est-à-dire comment les matières
fécales contaminent le ménage et l'environnement collectif et
sont ingérées par les membres du foyer. À ce stade, la
communauté est dite « déclenchée » et
décide généralement de manière collective
d'arrêter la défécation à l'air libre dans tout le
village. Les ménages mettent fin à la défécation
à l'air libre en creusant une latrine à fosse simple, en
partageant une latrine avec d'autres personnes, ou en construisant des
sanitaires améliorés ;
e) Cinquième pas :
Planification communautaire
Cette phase consiste à l'élaboration d'un plan
d'action communautaire par les membres de la communauté. Elle dure
3jours ;
f) Sixième pas : Action
à base communautaire
Cette phase consiste à la mise en oeuvre progressive du
plan d'action communautaire élaboré au préalable par la
communauté. Elle dure environ 90 à 350jours ;
g) Septième pas : Etude
d'impact
La phase 7 consiste à la réalisation d'une
étude comportementale finale ou la phase de l'enquête CAP finale
qui est réalisée par le bureau central de la zone de
santé. Elle dure 1 jour ;
h) Huitième pas : pas de la
célébration
Elle est une phase par laquelle le médecin chef de zone
certifie le village pour entrer dans les rangs des villages assainis. Elle
dure 2jours. Les communautés qui changent effectivement leurs pratiques
d'assainissement font l'objet d'un contrôle où l'on vérifie
qu'ils ont atteint l'état FéDAL (fin de la
défécation à l'air libre), et ce succès est
généralement reconnu par une cérémonie, un panneau
ou, dans certains pays comme l'Inde, par un prix et une récompense
monétaire ;
b) Critères de
sélection d'une école à assainir
D'après le programme national école assainie
(PNEA), tout débute par la recommandation de la communauté pour
faire le choix du site où le programme devrait commencer. Nous
citons :
1. L'intérêt manifesté par le
comité de direction de l'établissement scolaire ;
2. Le fait que trois enseignants au minimum acceptent de
prendre les responsabilités en question ;
3. La participation des élèves à
l'hygiène et à l'assainissement en milieu scolaire ;
4. Le fait que le besoin soit ressenti ;
5. La volonté des écoles et des
communautés d'apporter leur contribution financière ;
6. Le fait qu'aient déjà débuté
quelques activités peu onéreuses dans le cadre d'un effort
d'hygiène et d'assainissement de l'établissement ;
7. La volonté des écoles, des
communautés et des élèves de s'engager par
écrit.
Le critère numéro 6 est peut-être le plus
important. Si les écoles et les communautés ont
déjà pris des initiatives, cela peut être un indice du
sérieux de leur futur engagement dans un programme HAMS (UNICEF/IRC).
1.2.2.6. Approche village et école
assaini
Compte tenu de la variété des activités
entraînées par l'hygiène et l'assainissement du milieu
(Construction des installations hygiéniques qui nécessitent des
autorisations et des moyens financiers, éducation à
l'hygiène qui peut demander un changement des programmes dans la
communauté ou dans les milieux scolaires, etc.), le PNVEA a
adopté une approche participative de tous les
acteurs concernés, éventuellement l'implication des ONG est
nécessaire si l'on veut couvrir le spectre entier des activités
de mise en oeuvre d'un programme. Les parties concernées peuvent
être le ministère de l'Education nationale, le ministère de
la Santé et le ministère des Travaux publics ainsi que des
organisations internationales, des ONG et des associations des
communautés ainsi que des enseignants. La participation de l'Etat aux
différents échelons (national, régional et local) est
essentielle pour assurer la durabilité des programmes
d'assainissement.
En Egypte, un projet pilote a accordé, pour cette
raison, une attention particulière à l'amélioration de la
participation des plusieurs ministères nationaux et d'autres acteurs
qui sont concernés par l'action communautaire. La création d'un
mécanisme formel à l'échelon interministériel peut
favoriser la coopération entre les différents organismes
impliqués. Il peut prendre la forme d'un comité permanent ou
d'une équipe spéciale ayant suffisamment d'autorité pour
exercer une influence sur les politiques et les pratiques dans les secteurs
concernés. Au Viêt-Nam, un atelier a
été organisé pour améliorer la coopération
entre les organismes.
Il ressort dans cette idée que le soutien politique est
une nécessité, surtout quand il est indispensable d'allouer des
fonds et de modifier les programmes par :
· un engagement ferme en faveur de l'approvisionnement en
eau et de la fourniture d'équipements sanitaires, ainsi que leur
promotion ;
· la formulation d'objectifs et de normes pour la
construction des installations sanitaires ;
· la création d'un cadre propice à travers
les activités d'éducation à l'hygiène, de
manière à ce que les installations soient correctement
utilisées ;
· le suivi et le contrôle des organismes
chargés de la réalisation ;
· l'institutionnalisation de la formation des
communautés ;
· la mise en place d'une législation
appropriée.
1.2.2.7. Méthodes
d'identification des problèmes du VEA
Ces méthodes ont été conçues en
1983 par Lyra Srinivasan, docteur en Sciences de l'Education d'origine
indienne. Les méthodes mettent l'accent sur le développement des
capacités humaines à choisir, planifier, créer, organiser,
évaluer et à prendre des initiatives.
A) Méthode SARAR
C'est une approche participative « axée sur la
personne qui apprend ». Elle privilégie la
créativité, le développement de l'auto estime, la
confiance en soi et en ses ressources potentielles et réelles L'acronyme
SARAR repose sur cinq principes sous-jacents définis par l'auteur de la
manière suivante :
S « Self-esteem », (la confiance en
soi). Lorsque les communautés découvrent leurs aptitudes à
la créativité et à l'analyse, leur confiance en
elles-mêmes augmente et elles croient davantage en leurs
potentialités. Leur sentiment d'auto-estime en est renforcé.
A « Associative Strengths »,
(dynamique de groupes, la force d'association). Lorsque les communautés
mettent en commun leurs idées et s'unissent pour trouver des solutions
aux problèmes auxquels elles sont confrontées, leur sentiment
d'être efficaces se renforce ainsi que l'esprit d'équipe.
R « Resource Furness »,
(l'ingéniosité, l'esprit d'initiative). Une communauté qui
a de la créativité et des ressources peut trouver dans son
environnement des voies et des solutions à la plupart des
problèmes auxquels elle est confrontée.
A « Action Planning », (la
planification des actions). La planification de l'action est essentielle.
Lorsqu'un groupe de personnes planifie, entreprend des actions
appropriées, des changements importants peuvent s'opérer.
R « Responsibility ». Quand une
communauté décide de réaliser des actions
concrètes, elle doit assumer la responsabilité du suivi
indispensable pour garantir le succès.
Le SARAR se démarque de l'éducation
conventionnelle qui se focalise sur le transfert des connaissances. De
même, il s'oppose aux attitudes directives qui créent des blocages
et n'incitent pas souvent à la réflexion et à la
créativité. C'est une méthode qui veut concilier
création de technologie et intervention d'animation. Alors que la
méthode SARAR peut s'appliquer dans tous les domaines d'activités
humaines, la méthode PHAST quant à elle, est essentiellement
centrée sur le domaine de l'eau, l'hygiène et l'assainissement
(Lyra, 2012).
B) Méthode PHAST
Le PHAST est un acronyme anglais (Participatory Hygiene and
Sanitation Transformation), en français Participation à
l'Amélioration de l'Hygiène et de l'Assainissement. Les
principes du PHAST sont les mêmes que ceux du SARAR. La méthode
PHAST soutient que les communautés possèdent une
expérience et des connaissances dans le domaine de l'hygiène et
de l'assainissement. Elles doivent déterminer leurs priorités
dans ces domaines.
La méthode participative SARAR / PHAST propose des
outils théoriques dont les enseignements contribuent à
l'auto-formation des agents de développement. Elle offre aussi des
outils pratiques qui servent de support pour mener les activités avec
les communautés suivant les différentes étapes de mise en
oeuvre d'un projet.
Au Sénégal, ces outils ont pendant longtemps
été utilisés exclusivement par les communautés. Il
a fallu attendre 2003, pour voir leur introduction dans la communauté et
à l'école grâce au partenariat entre les différents
Ministères
La méthode participative proposée à
travers les outils PHAST concourt à susciter chez les apprenants(es) et
autres acteurs de la communauté des bons réflexes
d'hygiène.
De manière spécifique, elle leur permet :
ü d'identifier des situations à risques sanitaires
et des pratiques d'hygiène corporelle, alimentaires et du milieu ;
ü d'analyser ces situations à risques sanitaires
par rapport à l'état de santé des apprenants(es) ;
ü de rechercher et de mettre en place des solutions pour
prévenir et éviter ces situations à risques
sanitaires.
C) Relation entre PHAST / SARAR
Le PHAST est une adaptation du SARAR dans le domaine de l'eau,
de l'hygiène et de l'assainissement. Il vise à encourager la
participation communautaire dans l'amélioration des comportements en
matière d'hygiène, de gestion des ouvrages d'eau et
d'assainissement.
Sont utilisés comme outils dans cette
méthode :
- La carte communautaire ;
- L'observation à travers une promenade dans la
communauté ;
- La constriction en trois plies ;
- Les voies de contamination des maladies.
1.2.2.8. Rappel sur la
situation de l'eau, hygiène et assainissement
A) Les qualités
d'une eau potable
Une eau potable doit aussi être une eau agréable
à boire : Elle doit être claire, ne doit pas avoir une odeur
particulière et avoir un bon goût. Pour, le goût, il lui
faut contenir un minimum de sels minéraux dissous (de 0,1 à 0,5
gramme par litre), lesquels sont par ailleurs indispensables à
l'organisme
Selon l'Organisation Mondiale pour la Santé (OMS),
l'eau potable est une eau qui ne contient pas d'agents pathogènes ou
d'agents chimiques à des concentrations pouvant nuire à la
santé. Cela inclut les eaux de surface traitées et les eaux de
surface non traitées, mais non contaminées, comme les sources
d'eau, les forages et les puits. Les standards servant de
référence dans ce domaine sont différents selon le pays et
l'autorité en charge de cette définition. L'eau potable est donc
une notion différemment conçue à travers le monde et est
le fruit d'une histoire et d'une vision culturelle locale.
Par exemple, les paramètres pouvant être
réglementés sont :
- la qualité organoleptique (couleur, turbidité,
odeur, saveur) ;
- les paramètres physico-chimiques (selon l'OMS :
température, pH, chlorures : 200 mg/l, sulfates : 250 mg/l, fluorures :
1,5mg/l, etc.) ;
- les substances indésirables (selon l'OMS nitrates :
50 mg/l, nitrites : 0,3mg/l, pesticides, etc.) ;
- les substances toxiques (arsenic, cadmium, plomb,
hydrocarbures, etc.) ;
- les paramètres microbiologiques (l'eau ne doit pas
contenir d'organismes pathogènes et une quantité limitée
d'organismes non pathogènes).
Selon ces normes, une eau potable doit être exempte de
germes pathogènes (bactéries, virus), d'organismes parasites.
Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu'en quantité
limitée : il s'agit en particulier de substances qualifiées
d'indésirables ou de toxiques, comme les nitrates et les phosphates, les
métaux lourds (plomb, mercure), ou encore les hydrocarbures et les
pesticides, pour lesquelles des « concentrations maximales admissibles
» ont été définies. À l'inverse, la
présence de certaines substances peut être jugée
nécessaire comme les oligo-éléments indispensables
à l'organisme. (Ibrahima FO fana, 1999)
B) Gestion de l'eau
La gestion de l'eau est un enjeu important dans les
sociétés actuelles. Elle procède d'un souci de mieux
rationnaliser et de sécuriser cette denrée précieuse pour
mettre en oeuvre une politique durable. Cela requiert un ensemble de
comportements et pratiques dans la protection des points d'eau,
l'approvisionnement, le transport, la conservation et la consommation de
l'eau.
Les services d'eau ne peuvent pas être réduits
à leur aspect technique parce qu'ils doivent être mis en place
avec une compréhension et une approche de la protection, surtout pour
les femmes et les jeunes filles. Dans la plupart du milieu où l'eau est
rare, les femmes et les jeunes filles sont responsables de la cuisine, de la
vaisselle, du ménage et doivent aller chercher de l'eau pour leur foyer.
Dans ce rôle, elles sont souvent exposées à un plus grand
risque de mauvais traitements et de violences sexuelles.
C) Protection des points d'eau
L'eau est indispensable à la vie. Lorsque la ressource
est exposée, elle peut être source de dangers pour la
santé. Il est dès lors impérieux de protéger les
sites d'approvisionnement. La protection des points d'eau consiste à
sécuriser leur environnement afin de préserver la qualité
de la ressource.
Les principaux points d'eau qu'on peut protéger dans un
village et souvent rencontrer sont :
· les puits et forages ;
· les bornes fontaines ;
· les eaux de surface : fleuves, lacs, mares,
marigots, etc. ;
· les branchements particuliers (les robinets) ;
· les impluviums.
La protection de ces points d'eau consiste à
:
ü leur implantation pour certains points d'eau, notamment
les puits ;
ü leur isolement des zones de pollution
(cimetières, dépôts d'ordures, latrines etc.)
c'est-à dire établir un périmètre de protection
(rayon autour du point d'eau où toute activité domestique,
agro-pastorale ou industrielle n'est autorisée ;
ü mettre la paroi en ciment autour du puits au moins de
50cm au dessus du sol ;
ü Construire les rigoles pour récolter les
eaux ;
ü Couvrir le puits d'eau ;
ü l'évacuation des eaux stagnantes et de
ruissellement.
ü Les latrines doivent être au moins à 15m
en aval des points d'eau dans les soles sablonneux ;
ü Le point d'eau doit être éloigné
des sites de pollution comme les lieux d'activités, de lessive, de
vaisselle,...
D) Approvisionnement en eau
Selon le programme décennal de l'éducation et
de la formation au SENEGAL, l'Abondance et la rareté de l'eau induisent
des effets considérables sur l'hygiène des populations. Condition
sine qua non du développement, l'hygiène dicte les lois du monde
: esprit sain, corps sain dans un environnement propre (Saïdou Ibrahima
SY, 2012).
L'une des premières priorités dans les
situations d'urgences et dans les camps ou communauté est
l'approvisionnement immédiat d'une quantité d'eau suffisante.
Cette eau doit être saine et propre à la consommation pour la
boire, pour faire la cuisine et se laver.
E) Transport de l'eau
Pour Andrew Chalinder, 1994,
C'est l'étape qui va de l'approvisionnement au stockage ou à son
usage direct. Le réseau de distribution joue un rôle important
dans le transport de l'eau. En milieu urbain, la distribution se fait par des
voies de canalisation plus ou moins sécurisées. Par contre, dans
la plupart des campagnes, le réseau est sommaire voire inexistant. Pour
éviter la contamination de l'eau pendant son transport, il faut utiliser
un récipient propre et bien couvert.
Les récipients les plus utilisés sont :
· les seaux, bassines ou calebasses ;
· les outres ;
· les bidons.
F) Conservation de l'eau de
boisson
Même si toutes les conditions sont prises lors de son
approvisionnement et de son transport, il est nécessaire de bien
conserver l'eau pour garantir sa qualité. Le matériel
utilisé pour la conservation ainsi que la durée de stockage
peuvent être à l'origine de la dégradation de la
qualité de l'eau. Les dispositions suivantes sont à prendre pour
éviter toute contamination de l'eau :
Ø laver quotidiennement les récipients avec un
détergent (savon ordinaire) puis un antiseptique (eau de javel) ;
Ø bien rincer le récipient et l'égoutter
;
Ø surélever les postes d'eau potable1 pour
éviter leurs souillures.
Pour le stockage et la distribution, il ne faut pas utiliser
des récipients ou des tuyaux en cuivre, zinc ou plomb. Les
récipients en terre cuite (canari) ou les cuves en ciment ou en
plastique adapté conviennent mieux car étant moins
réactifs. A ce titre les récipients en verre sont les plus
indiqués. (Baba car MBAYE, 2012)
1.2.2.9. Traitement de
l'eau
Pour MSF, 1994. Les étapes de traitement sont :
ü la décantation/floculation ;
ü la filtration ;
ü et la désinfection.
Le traitement d'une eau brute dépend de sa
qualité, laquelle est fonction de son origine et peut varier dans le
temps. L'eau à traiter doit donc être en permanence
analysée car il est primordial d'ajuster le traitement d'une eau
à sa composition et, si nécessaire, de le moduler dans le temps
en fonction de la variation observée de ses divers composants. Il peut
arriver cependant qu'une pollution subite ou trop importante oblige l'usine
à s'arrêter momentanément.
Le traitement classique et complet d'une eau s'effectue en
plusieurs étapes dont certaines ne sont pas nécessaires aux eaux
les plus propres :
a) L'oxydation
Si les eaux à traiter contiennent beaucoup de
matières organiques, ou encore de l'ammoniaque, du fer ou du
manganèse, une étape d'oxydation préalable est
nécessaire. Elle permet d'éliminer plus facilement ces substances
au cours de l'étape suivante dite de clarification. On utilise pour cela
un oxydant comme le chlore ou l'ozone.
b) La clarification
La clarification permet l'élimination des particules en
suspension. Après son passage à travers des grilles qui
retiennent les matières les plus grosses, l'eau est acheminée
dans des bassins dits de décantation. Là, sous l'effet de leur
poids, les particules gravitent vers le fond où elles se
déposent. L'eau décantée est ensuite filtrée
à travers une ou plusieurs couches d'un substrat granulaire, comme du
sable, qui retient les particules résiduelles, les plus fines
c) Filtration
Elle permet de retenir les particules et certains germes. Elle
peut se faire à l'aide de canaris-filtres, de tamis ou de linge.
d) Désinfection
Les méthodes les plus couramment utilisées dans
la communauté consistent à détruire les germes
pathogènes par ébullition, javellisation
ou autres.
Par exemple l'eau désinfectée à base de
javele:
· pour eau souterraine : mettre trois 3 gouttes d'eau de
javel dans un litre d'eau ;
· pour eau de surface : mettre quatre4 gouttes d'eau de
javel dans un litre d'eau ;
· remuer pour rendre homogène ;
· laisser reposer pendant 30 minutes ;
· mettre dans un récipient propre et bien
protéger.
e) Ebullition :
Elle consiste à :
· faire bouillir l'eau pendant 15 à 20mn ;
· laisser refroidir ;
· Aérer l'eau pour l'oxygéner ;
· mettre dans un récipient propre et bien
protéger.
· ou bien utiliser un comprimé à base de
chlore comme Aquatabs
Pour faciliter cette étape, et en particulier
éliminer les particules en suspension de très petites tailles,
l'ajout d'un produit chimique (un coagulant) permet à ces particules de
s'agglomérer. Plus grosses et plus lourdes, les nouvelles particules
sont plus facilement décantées et filtrées. On appelle ce
procédé la coagulation/floculation.
f) la désinfection
Permet l'élimination des micro-organismes
pathogènes (bactéries et virus). On utilise aussi pour cela soit
un désinfectant chimique comme le chlore ou l'ozone, soit un
désinfectant physique comme les rayonnements ultraviolets.
Il est important que ce traitement persiste tout au long du
réseau de distribution afin qu'aucun germe ne puisse se
développer dans les canalisations où l'eau peut séjourner
plusieurs jours.
1.2.2.10. Maladies liées à
l'eau
En se référent dans le manuel des
services de l'Eau, Hygiène et Assainissement ;
Dans la nature, l'eau n'est pas toujours source de vie. Elle véhicule en
particulier un nombre des tel que: microorganismes, bactéries, virus en
tout genre, qui y vivent et s'y développent, ainsi que nombre de
parasites dont les hôtes ont besoin d'eau pour vivre ou se reproduire. Or
de tels organismes peuvent engendrer des maladies parfois graves lorsqu'ils
pénètrent dans le corps humain. L'eau est ainsi le vecteur de
transmission privilégié de ces maladies. L'excès ou le
déficit en sels minéraux d'une eau peuvent aussi être
source de maladies. Les micro-organismes abondent dans les eaux
souillées par les déjections animales et humaines, et leur
transmission à l'homme se fait par simple ingestion d'eau
infectée. Ils se propagent donc rapidement dans les pays qui ne
disposent pas de bonnes conditions d'hygiène. (Andrew Chalinder,
1994)
Selon KIYOMBO, 2013, les maladies suivantes
sont transmissent par l'eau :
1. Infections transmises par l'eau : choléra,
fièvre typhoïde, hépatite infectieuse.
2. Infections dues au manque d'eau pour l'hygiène
corporelle : gale, trachome, dysenterie bacillaire.
3. Infections transmises par un hôte
intermédiaire aquatique : schistosomiase, ver de
Guinée ;
4. Infections transmises par les insectes dépendant de
l'eau : fièvre jaune, trypanosomiase, onchocercose,
paludisme ;
5. Nuisances liées à l'eau autrement que par la
présence de pathogènes fécaux : légionellose,
algue.
Section 1.2.3.
ASSAINISSEMENT
La plus grande partie de la pollution observée
aujourd'hui dans les centres urbains est due à l'absence de services
d'assainissement adaptés. Cette situation est à l'origine des
nombreuses maladies. Le problème d'assainissement est donc un sujet
d'actualité partout dans le monde et particulièrement dans les
pays en développement. Cette technique est un processus par lequel des
personnes peuvent vivre dans un environnement plus sain ; pour cela, des moyens
physiques, institutionnels et sociaux sont mis en oeuvre dans différents
domaines, tels que l'évacuation des eaux usées et de
ruissellement, l'évacuation des déchets solides,
l'élimination hygiénique des excréta et le traitement de
tous ces éléments.
1.2.3.1. Classification des déchets (liquides
et solides)
A) Les déchets liquides
Ils sont répartis en :
Ø Eaux usées domestiques :
Provenant des ménages après divers usages et contenant
des résidus de toutes sortes (papiers, excrétas,...).
Elles sont constituées des eaux vannes ou noires (des
WC) et eaux grises ou ménagères (de la cuisine, de la
lessive, de lavage et de bain).
Ø Eaux de ruissellement : elle
provient des pluies ou des crues.
Ø Eaux usées industrielles :
elles sont issues de divers processus industriels. Elles comportent
différents types de polluants dont certains sont très toxiques
pour l'environnement.
Ø Eaux usées
hospitalières : provenant des établissements de
santé donc comportant des substances complexes polluantes (chimiques,
non biodégradables, ...). Elles sont nocives et dangereuses.
Ø Eaux pluviales :
générées par les pluies. Ces eaux de ruissellement peuvent
au cours de leur cheminement, entraîner les débris sur le sol qui
augmentent leurs concentrations en diverses substances (matières
organiques, germes microbiens,...). Elles sont aussi issues de l'agriculture et
de l'élevage et entraînent des résidus d'engrais et de
pesticides (nitrates, phosphates) pouvant favoriser l'eutrophisation des cours
d'eau et des nappes.
Ø Boues de vidange : matières
extraites des ouvrages individuels d'assainissement des eaux usées que
sont les fosses septiques, les fosses étanches, les puits
d'infiltration, etc. (Rémy Knafou,
2010)
B) Les déchets
solides
Par définition, un déchet solide est un
résidu issu du fonctionnement d'une collectivité humaine
(ménages, hôpitaux, casernes, services administratifs,
entreprises,...), d'un processus de fabrication, de transformation ou
d'utilisation ; il désigne toute substance, matériaux, produits
ou généralement tout bien meuble dont la valeur économique
est nulle ou négative pour son détenteur en un moment et dans un
lieu donné et qu'il destine à l'abandon. Les déchets
solides constituent les ordures ménagères (écorces de
légumes, sachets en plastique, débris divers, les produits de
balayage des rues, et des marchés,...), industriels (rebuts provenant
des abattoirs, objets résiduels,...), biomédicaux (seringues,
médicaments et réactifs périmés,...).
Lanoix. J.N, 1976
Le schéma
épidémiologique de la transmission péri-fécal des
maladies du manque d'hygiène et assainissement

Fig1, mode de transmission des maladies
diarrhéiques.
Il ressort de ce schéma que : les
matières fécales avec les microbes, peuvent être
transporté à partir des mains, des mouches, le sol, et l'eau et
ou, soit par des salutations chez une personne malade à une personne
saine, ou encore à travers les aliments mal conservés. La
contamination peut se réaliser lorsque les conditions hygiéniques
deviennent défectueuse dans l'environnement et ou chez
l'individu.
1.2.3.2. Gestion des déchets
A) Les déchets liquides
La typologie des infrastructures de gestion diffère
selon que l'assainissement liquide est collectif ou autonome.
L'assainissement collectif
C'est la gestion collective des eaux usées, des
excrétas et des eaux pluviales par l'Etat ou ses démembrements
à l'extérieur de la concession.
L'assainissement collectif comprend :
· les branchements domiciliaires ;
· le réseau de collecte et d'évacuation des
eaux usées constitué de canalisations, de regards et
éventuellement de station de relèvement ;
· la station d'épuration des eaux usées et
l'émissaire d'évacuation ou de rejet des eaux usées
épurées vers l'exutoire.
L'assainissement individuel :
Pour des ouvrages de gestion des excrétas, on
distingue :
Ø Un système non amélioré : les
latrines traditionnelles, les feuillets,...
Ø Un système amélioré : les
latrines à chasse manuelle, les fosses septiques (ou fosse toutes eaux),
les fosses étanches, les latrines à fosses ventilées,
(VIP, SanPlat ventilàe à fosse maçonnée)
Pour ces ouvrages de gestion des eaux usées :
ce sont les fosses septiques, les puits perdus, les fosses étanches, les
puisards et les dispositifs épurateurs des effluents (épandage
souterrain, plateau absorbant, etc.).
B) Les déchets solides
Les déchets solides doivent être
éliminés ou recyclés de manière
écologiquement rationnelle afin de supprimer ou de réduire leurs
effets nocifs sur la santé de l'homme, les ressources naturelles, la
faune et la flore ou la qualité de l'environnement.
L'élimination de ces déchets comporte :
- Conditionnement : balayage, tri, poubelle ;
- Collecte (pré collecte et collecte) : ramassage et
transport ;
- Traitement/valorisation.
a) Collecte et transport
Le mode, les moyens de collecte et de transport occupent une
place importante dans la gestion des déchets. Le plus souvent le choix
repose sur des moyens conventionnels
La collecte comprend :
· Le ramassage : partie du parcours
(chantier) où le chargement des ordures dans la benne s'accomplit
effectivement.
· La collecte domiciliaire ou porte à
porte
Les camions de collecte (camions bennes, bennes taiseuses,
etc.) sillonnent le quartier pour recueillir le contenu des poubelles
individuelles. Dans ce cas de figure, l'accent sera mis sur les contraintes
relatives à l'itinéraire (circuit), l'horaire et la
fréquence de collecte. Ce mode de collecte est idéal pour un
secteur parfaitement desservi en voiries.
· La collecte collective ou par
conteneurs
A Dakar des poubelles collectives (1 000 ou 6 000 litres) sont
disséminées dans le quartier pour recueillir les ordures. Ces
poubelles sont levées périodiquement par des camions.
b) Traitement des déchets solides
Selon KIYOMBO, 2013 ces déchets sont destinés
à être éliminés ou réutilisés. Il
distingue les procédés suivants :
- Les recyclages pour leur revalorisation (l'agriculture et
le maraichage, la pisciculture, les travaux publics, les espaces
verts,) ;
- L'incinération par des installations
adéquates ;
- L'enfouissement technique pour leur isolement total de
l'environnement humain ;
- Le compostage
Message clé
Une quantité d'eau suffisante doit être saine
pour boire, cuisiner et se laver. De bonnes installations sanitaires doivent
être culturellement appropriées et sécurisées.
L'hygiène doit toujours être favorisée par des messages
clairs et facilement compréhensibles. La quantité de l'eau,
l'assainissement et l'hygiène doivent toujours être
considérés comme des facteurs importants dans la
prévention des maladies et des épidémies.
CHAPITRE II :
MATERIEL ET METHODES
Après avoir décrit le cadre et défini les
concepts de notre étude, nous présentons dans ce chapitre :
la description du terrain de la recherche, le type d'étude, les
méthodes de collecte des données, le déroulement de
l'étude et le plan de l'analyse des données.
2.1. MATERIEL
2.1.1. La Présentation
de la Zone de Santé de N'SELE
La zone de santé de N'SELE est une entité
sanitaire décentralisée située à l'Est de la ville
province de Kinshasa, district sanitaire de MALUKU occupant la grande partie de
la commune de N'SELE. Cette zone de santé est à cheval entre le
milieu urbain et le milieu rural de la ville de Kinshasa, étendue sur
une superficie de 1408 km2, avec une population totale de 126.735 habitants
repartie dans 15 Aires de santé.
Elle est limitée :
- Au Nord par le fleuve Congo et la rivière
TSHUENGE;
- Au Sud par la zone de santé de MASSA, KASANGULU dans
le bas Congo ;
- A l'Est par la zone de santé de MALUKU I;
- A l'Ouest par la zone de santé de KIKIMI et
l'aéroport de NDJILI.
2.1.2. Historique
Cette zone de santé de N'SELE fait partie des 35 zones
de santé de la ville province de KINSHASA issue du dernier
découpage de ZS des années 2001. Tirant son origine de l'ancienne
ZS de KINKOLE-MALUKU.
2.2. METHODES
Une méthode est essentiellement une démarche
intellectuelle qui vise, d'un côté, à établir
rigoureusement un objet de science, et de l'autre, à mener le
raisonnement portant sur cet objet de la manière la plus rigoureuse
possible MULUMA, 2003).
Une revue documentaire est une opération de collecte de
données portant sur un thème spécifique et particulier,
choisi par le chercheur en fonction des objectifs et de sa
problématique. Dans la réalisation du présent travail,
nous avons utilisés la méthode documentaire qui est une
méthode de renseignement qui dépend fortement de la
validité des données disponible.
La présente étude a utilisée l'approche
descriptive rétrospective pour évaluer les effets de financement
du programme école et village assaini dans la zone de santé de
N'SELE avec l'objectif d'améliorer le bien-être de l'état
de santé de cette population.
2.2.1. Type d'étude
Cette étude utilise un devis descriptif exploratoire du
type rétrospectif parce que il à décrit les effets de
financement du programme village et école assainis. Pour avenir à
collecter les données de cette étude, ces instruments nous
aiderons à la réalisation :
- Le registre de stockage des données ;
- Les rapports annuels de surveillance des activités de
financement ;
- La base des données du programme ;
- Les bulletins de surveillance des maladies
2.2.2. Population cible
Selon AMULI (2013), c'est l'ensemble des unités
concernées par l'objet d'étude auxquelles on peut tirer
l'échantillon. C'est l'ensemble des individus auxquels on veut influer
les résultats des observations faites sur l'échantillon. Donc,
c'est une population spécifique de l'étude.
Pour OMANYONDO (2011), définit la population comme
étant l'ensemble des sujets, des objets, etc. Possédant certains
caractéristiques (âge, sexe,...) et qui constituent les sujets
d'étude. Par ailleurs, la population est un ensemble
d'éléments (faits, individus, objet...) que l'on se propose
d'observer ou de traiter dans une étude et à partir desquels
l'échantillon sera tiré.
Notre cible d'étude est constituée de
l'ensemble des populations de la Zone de Santé de N'SELE au cours de
4ans, soit 126735 habitants (dénombrement MIILD, 2013).
2.2.3. Technique de collecte des données
Pour répondre à notre objectif lié
à l'évaluation et à des considérations pratiques
liées aux modalités de mise en place de l'intervention, nous
avons utilisé la revue documentaire comme une technique
appropriée au cours de l'année 2008-2009 avant le financement,
puis 2012-2013 après le financement.
2.2.4. Plan de traitement et
analyse des données
Les données brutes récoltées au cours de
notre descente dans la zone de santé de l'étude, ont
été encodées et analysées à l'aide du
logiciel Excel. Nous nous sommes servi des données en rapport avec les
différentes activités entreprises par le programme et celles en
rapport avec la morbidité au cours des deux périodes de
l'intervention dans cette zone qui ont été stocké dans la
base des données et registre de surveillance des maladies.
Après les analyses descriptives (fréquences et
pourcentages), leurs proportions trouvées, ont été
calculées manuellement à l'aide de la formule du rapport des
prévalences qui se présente comme suit :
R.P = P1/P2
Seront interprétées selon les deux
périodes d'étude pour extrapoler les résultats de
l'enquête.
Seuils d'interprétations : si le résultat
trouvé est :
- à 1, c.à.d. l'intervention est efficace et a
baisée les cas de la maladie;
- Egale à 1 c.à.d. il n'existe pas la
différence entre les périodes d'intervention et
l'intervention n'a pas agit sur la maladie;
- à 1, c.à.d. l'intervention est inefficace sur la
maladie.
2.3. DEMARCHE AUPRES DES AUTORITES
Nous avons commencé par obtenir une attestation de
recherche délivrée par le Secrétaire Général
Académique de l'Institut Supérieur des Techniques
Médicales ; ensuite la dite lettre a été
déposée à la division provinciale de la santé afin
d'obtenir l'accord du Médecin Inspecteur Provincial pour la descente
sur terrain (zone de santé de N'SELE). Après l'approbation
de celle-ci, la lettre a était déposée au bureau central
de la zone de santé pour obtenir l'avale du MCZ de NSELE ;
après son accore, plusieurs outils de stockage des données des
activités du financement ont été mis en notre disposition
pour la collecte des données de l'enquête, entre autres : les
bases de données, les rapports de suivi et de la surveillance des
activités, les registres de collecte de cas des maladies de mains
salles.
CHAPITRE III. RESULTATS
3.1. Les activités du PNVEA à NSELE
Tableau III. 1.1.
Accessibilité à l'eau potable avant et après le
financement (2008-2009 et 2012 - 2013)
Avant l'intervention
|
Années
|
Population
|
Pop ayant accès
|
%
|
2008
|
124201
|
23598
|
19
|
2009
|
124201
|
26082
|
21
|
Après l'intervention
|
Années
|
Population
|
Pop ayant accès
|
%
|
2012
|
125468
|
59597
|
47,5
|
2013
|
126735
|
73506
|
58
|
Nous constatons que l'accessibilité à l'eau
potable en 2008-2009 était de 19% et 21% soit inferieur par rapport
à la période suivante après le financement en 2012-2013
qui représentèrent 47,5% et 58% d'accessibilité en eau
dans la zone de santé de NSELE.
Tableau III.1.2.
Utilisation des installations sanitaires améliorées avant et
après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)
Avant l'intervention
|
Années
|
Population
|
Pop ayant utilisée
|
%
|
2008
|
124201
|
21114
|
17
|
2009
|
124201
|
26082
|
21
|
Après l'intervention
|
Années
|
Population
|
Pop ayant utilisée
|
%
|
2012
|
125468
|
56056
|
45
|
2013
|
126735
|
62353
|
49,2
|
Ce tableau nous fait voir que, l'utilisation des
installations améliorées était de 17% en 2008 et de 21% en
2009 avant le financement contre 45% en 2012 et 49,2% en 2013 après le
financement
Tableau III.1.3.
Utilisation des laves mains avec les détergents par la population de
la ZS de NSELE avant et après le financement (2008-2009 et 2012 -
2013)
Avant l'intervention
|
Année
|
Population
|
Pop ayant utilisée
|
%
|
2008
|
124201
|
13786
|
11,1
|
2009
|
124201
|
16021
|
12,9
|
Après l'intervention
|
Année
|
Population
|
Pop ayant utilisée
|
%
|
2012
|
125468
|
31617
|
25,2
|
2013
|
126735
|
36753
|
29
|
Selon les années de notre étude, 11,1% de
la population utilisait les laves mais avec le savon en 2008 et 12,9 en 2009
avant le financement et 25,2% en 2012, 29% en 2013 après le
financement.
Tableau III. 1.4. Gestion
des déchets dans les ménages de la ZS de NSELE avant et
après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)
Avant l'intervention
|
Année
|
Population
|
Pop qui gère
|
%
|
2008
|
124201
|
21114
|
17
|
2009
|
124201
|
21114
|
17
|
Après l'intervention
|
Année
|
Population
|
Pop qui gère
|
%
|
2012
|
125468
|
38644
|
30,8
|
2013
|
126735
|
42456
|
33,5
|
Au cours de deux années avant le financement
(2008-2009), 17% de la population a utilisé une bonne gestion des
déchets dans les ménages contre 30,8% en 2012 et 33,5% en 2013
après le financement.
Tableau III.1.5.
Connaissances sur la découverte des voies de transmission de la
diarrhée par la population de la ZS de NSELE avant et
après le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)
Avant l'intervention
|
Année
|
Population
|
Pop ayant découvert
|
%
|
2008
|
124201
|
39744
|
32
|
2009
|
124201
|
39744
|
32
|
Après l'intervention
|
Année
|
Population
|
Pop ayant découvert
|
%
|
2012
|
125468
|
53951
|
43
|
2013
|
126735
|
66789
|
52,7
|
32% de la population en 2008 avais une connaissance sur
le chemin de la transmission de la diarrhée, 32,2% en 2009 avant le
financement ; contre 43% et 52,7% de la population pour 2012 et 2013
après le financement.
3.2 Situations des maladies dues à l'eau,
hygiène et assainissement à NSELE
Avec l'objectif de réduire les maladies dues à
une mauvaise hygiène de l'eau et assainissement dans les
communautés, nous avons relevé les maladies suivante qui entre
dans la chaine de surveillance du programme village et école assainis et
faire l'objet du résultat de l'étude.
Tableau III.2.1.
Présentation des cas de paludisme dans zone de la santé de
NSELE (2008 - 2009 et 2012 - 2013)
Avant l'intervention
|
Années
|
Population
|
Effectif cas
|
%
|
2008
|
124201
|
9672
|
7,7
|
2009
|
124201
|
9701
|
7,8
|
Après l'intervention
|
Années
|
Population
|
Effectif cas
|
%
|
2012
|
125468
|
12209
|
9,7
|
2013
|
126735
|
13262
|
10,4
|
7,7% de la population ont présenté le
paludisme en 2008 et 2009 avant le financement ; contre 9,7% et 10,4% de
ceux ont présenté la maladie en 2012 et 2013 après le
financement.
Tableau III.2.2. Cas de
fièvre typhoïde dans la zone de santé de NSELE entre 2008
- 2009 et 2012 - 2013
Avant l'intervention
|
Années
|
Population
|
Effectif cas
|
%
|
2008
|
124201
|
16211
|
13
|
2009
|
124201
|
11191
|
9
|
Après l'intervention
|
Années
|
Population
|
Effectif cas
|
%
|
2012
|
125468
|
10101
|
8
|
2013
|
126735
|
10016
|
7,9
|
13% de la population ont présentées la
fièvre typhoïde en 2008, 9% en 2009 avant le financement ;
contre 13% et 14,3% de ceux ont présenté la maladie en 2012 et
2013 après le financement.
Tableau III.2.3Cas de
Gastro-entérite dans la zone de santé de NSELE entre 2008 -
2009 et 2012 - 2013
Avant l'intervention
|
Années
|
Population
|
Effectif cas
|
%
|
2008
|
124201
|
27790
|
22,3
|
2009
|
124201
|
25012
|
20,1
|
Après l'intervention
|
Années
|
Population
|
Effectif cas
|
%
|
2012
|
125468
|
16663
|
13,3
|
2013
|
126735
|
11858
|
9,3
|
22,3% de la population ont présentées la
Gastro-entérite en 2008, 20,1% en 2009 avant le financement ;
contre 13,3% et 9,3% de ceux ont présenté la maladie en 2012 et
2013 après le financement.
Tableau III.2.4. Cas des
maladies dues à une mauvaise eau, hygiène et assainissement du
milieu dans la zone de santé de NSELE avant et après le
financement du PNVEA
MALADIES
|
Avant le financement
|
Après le financement
|
Total cas
|
Année 2008
|
Année 2009
|
Année 2012
|
Année 2013
|
Paludisme
|
9672
|
9701
|
12209
|
13262
|
44844
|
Fièvre typhoïde
|
16211
|
11191
|
10101
|
10016
|
44519
|
Gastro-entérite
|
27790
|
25012
|
16663
|
11858
|
81323
|
Il ressort de ce tableau que, le nombre
élevé des cas sont observés après le financement
pour le paludisme et la tendance est à la baisse pour le reste des
maladies après le financement.
Tableau III.2.5. Tendance
évolutive de la morbidité avant et après le financement du
PNVEA dans la zone de santé de NSELE 2008 - 2013

Cet histogramme des maladies montre une tendance à
la hausse des cas vers l'année 2008 et 2009 avant le financement et une
diminution progressive des cas vers l'année 2012 et 2013 après le
financement.
3.3. DISCUSSION ET INTERPRETATION DES DONNEES
Dans ce dernier chapitre de l'analyse et interprétation
des données de l'enquête, nous avons récolté ces
dernières à l'aide d'une grille de collecte des données et
elles ont été analysées à l'aide d'un logiciel
Excel et calcul manuel. Nous avons fait ressortir les différents
tableaux contenant les activités entreprises sur terrain dans le cadre
du financement du programme national village et école assaini dans la
zone de santé de NSELE de 2008 à 2013. Soit deux ans avant le
financement (2008-2009) et deux autres années après le
financement.
Les résultats du tableau 3.1.2. Montre que 10% soit
23598 personnes en 2008 et 21% soit 26082 personnes en 2009 avaient
l'accès à l'eau avant le financement ; à la
comparaison avec la période d'après le financement, le même
tableau ressort que 47,5% soit 59597 personnes en 2012 et 58% soit 73506
personnes a l'accès à l'eau. Il reste à signaler que
l'accessibilité en eau a augmentée de 37% dans la zone de
santé de NSELE. Dans les études menées par le Conseil
Mondial de l'Eau (CME), 2011, malgré les efforts fournis dans le domaine
de l'eau, la couverture pourrait toucher 60% de la population mondiale en
2025, pour village et école assainis, l'accessibilité en eau doit
couvrir 80% des villageois ; c'est pour dire que les problèmes de
santé liés à l'eau se poserons tout jours dans les
villages malgré les interventions des partenaires. Pour le CME, l'OMD
pour l'eau sera loin d'être atteint en 2015.
Dans le tableau 3.1.2, nous avons constaté que, 17%
soit 21114 personnes en 2008 et 21% soit 26082 personnes en 2009 sur l'ensemble
de la population de la zone de santé de NSELE utilisaient des
installations sanitaires améliorées avant l'intervention. Il
ressort de ce même tableau que, 45% soit 56056 personnes en 2012 et 49,2%
soit 62353 personnes de l'ensemble de la population de la ZS NSELE, utilisaient
les sanitaires améliorés après le financement. Ceci montre
que l'intervention a augmentée l'utilisation des installations
sanitaires améliorées de 28,2% soit 35739 personnes dans la zone
de santé. Selon les objectifs fixés par le PNVEA qui est de
couvrir à 80% de la population à l'utilisation des latrines, il
reste encore à faire. Selon les études menées en France
par l'AITEC, 1994, même si 1,8 milliards des personnes dans le monde ont
accédé à installation améliorées depuis
1990, au rythme actuel de progression, la couverture ne sera que de 67% en
2015, bien loin de 75% nécessaire pour atteindre la cible.
Il ressort du tableau 3.1.3 que, avant l'intervention en 2008,
11,1% soit 13786 personnes et 12,9% soit 16021 personnes en 2009, avaient
l'habitude d'utiliser les laves mains avec les détergents sur l'ensemble
de la population de NASELE, mais après le financement (intervention),
nous avons constaté que 25,2% soit 31617 personnes en 2012 et 29% soit
36753 personnes en 2013 utilisent les laves mains avec les détergents.
Comment une nouvelle technique, sa réalisation est faible dans la zs
aussi longtemps que c'est la voie d'élimination de la contamination des
maladies diarrhéiques.
Le constat fait dans le tableau 3.1.4 les études
démontrent qu'avant le financement, 17% soit 21114 personnes pour les
deux années (2008 et 2009) géraient les déchets dans les
ménages, mais après le financement cette gestion des
déchets est revenue à 30,8% en 2012 et de 33,5% en 2013. C'est
pour dire que le système de gestion des déchets reste faible,
hors le PNVEA attendait une couverture de 80% ; ceci nous renvoi à
une étude menée au SENEGAL par Peter oakley, il
a prôné que, malgré les solutions techniques qui consiste
à apporter des toilettes saines et des solutions d'assainissement
fiables, durables et à faibles coût ; sur la plan
écologique ils sont particulièrement prometteuses suite à
des dépenses multiples et occasionnelles.
Les résultats du tableau 3.1.5 montre que 39744
personnes soit 32% en 2008 et 2009 avant le financement, découvraient
les voies de transmission de la diarrhée sur l'ensemble de la population
de la ZS de NSELE, il y a eu l'augmentation de l'effectifs après
l'intervention, soit 53951(43%) en 2012 et 66789(52,7%) en 2013.
Concernant la situation des maladies diarrhéiques dans
la ZS de santé de NSELE, l'objectif principal étant de contribuer
à l'amélioration les conditions sanitaires de la population par
la prévention et la réduction des maladies liées à
la mauvaise qualité de l'eau, d'hygiène et de l'assainissement
non adapté, nous avons constaté que les taux de la
morbidité lié aux maladies diarrhéiques a augmenté
pour certaines maladies tel que, le paludisme même après le
financement et il a diminué pour d'autres maladies, soit une
prévalence de 7,7% en 2008 et 7,8% en 2009 pour le paludisme avant le
financement, contre 9,7% en 2012 et 10,4% en 2013. C'est pour dire que, le
problème du paludisme n'est jusque là pas résolu dans la
zone de santé de NSELE. Ceci nous amène à un rapport de
l'OMS qui stipule que, l'OMD est écore loin pour être atteint et
il faut attendre l'année 2015.
13% en 2008 et 9% en 2009 de la population total soufrait de
la fièvre typhoïde, mais après la mise en oeuvre des moyens
de préventions contre les maladies diarrhéiques dans la zone de
santé de NSELE, nous avons constaté 8% des cas sur la population
total en 2012 et 7,9% en 2013 de la fièvre typhoïde dans la zone de
santé ; et Gastro-entérites à 22,2% en 2008 ;
20,1% en 2009 avant le financement contre 11,3% en moyenne après le
financement du programme national village et école assaini dans la zone
de santé de NSELE.
D'après notre enquête, analyse et comparaison des
résultats obtenus à travers le calcul de rapport de deux
proportions pour les deux périodes d'intervention du PNVEA, il nous
revient à dire que le financement dans la ZS de NSELE n'était
pas efficace en fonction de la tendance évolutive de la
morbidité.
Le rapport a donné les résultats suivants pour
les trois maladies en fonction de leurs proportions dans ces deux
périodes d'intervention pour le financement :
- Paludisme : Pp1/Pp2 = 0,078/0,101 = 0,772,
c.à.d. le financement du PNVEA n'a pas contribué à
réduire le paludisme à NSELE;
- Fièvre typhoïde : Pp1/Pp2 = 0,110/0,080 =
1,380 c.à.d. que le financement du PNVEA a contribué à la
réduction des cas de la fièvre typhoïde entre les deux
périodes à NSELE ;
- Gastro-entérites : Pp1/Pp2 = 0,213/0,113 =
1,884, c.à.d. que le financement du PNVEA a contribué à la
réduction des cas de la Gastro-entérite
Dans cette zone de santé de NSELE en fonction de ces
deux périodes : après la mise en oeuvre des activités
du financement et avant le financement ; le programme village et
école assainis n'a pas atteint les 80% de la mise en oeuvre des
interventions comme son niveau d'efficacité attendu. Ceci nous
amène à recourir à la théorie de l'Unicef, 2010 qui
dit : « consommer une eau potable, utiliser les latrines
hygiéniques, vivre dans un environnement sain et adopter des
comportements adéquats en matière d'hygiène : permet
de diminuer d'au moins 75% la propagation des maladies d'origine
hydrique », malheureusement ce qui ne s'est réalisé
à NSELE.
CONCLUSION
Nous voici arrivé au terme de notre travail portant sur
l'évaluation des Effets du financement du programme national village et
école assaini sur la tendance évolutive de la morbidité
dans la zone de santé de NSELE.
Notre souci majeur était celui de savoir si les actions
financées par le PNVEA dans la zone de santé de NSELE, ainsi
mises en place, ont porté des effets favorables à la
résolution des problèmes de santé liés aux
comportements néfastes de la population sur la gestion des
déchets, l'accessibilité à eau, l'utilisation des latrines
améliorées et l'utilisation des laves mains. Si ces actions
constitueraient une réponse à la demande exprimée par la
population dans une approche participative au regard de défis sanitaires
et comportemental qui menace leur santé.
Nous sommes partis de l'hypothèse selon laquelle, le
financement du PNVEA dans la zone de santé de NSELE, ne contribue pas
à la résolution des problèmes de santé liés
au manque d'hygiène et de l'assainissement.
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons
recouru aux méthodes d'analyse documentaire.
Pour y faire face, nous avons subdivisé ce travail en
trois chapitres en plus de l'introduction et de la conclusion. Le premier
chapitre a abordé la théorie générale en rapport
avec le financement des activités du PNVEA ; le second chapitre
décrit la méthodologie de la recherche sur terrain ; et le
dernier chapitre qui constitue le noeud de ce travail a, quand à lui,
fait l'objet d'une analyse et interprétation des résultats de
l'enquête.
Vue quelques activités entreprises dans cette ZS,
pouvons dire que le financement à répondu partiellement aux
attentes (demandes) de la population de NSELE,
constat fait avec les proportions obtenues, qui montrent que les
activités n'ont pas atteint les seuils attendus de 80% dans le
système de financement du PNVEA dans la zone de santé de
NSELE.
A l'issue de la vérification de l'hypothèse, il
s'observe que, le financement du PNVEA n'a pas contribué efficacement
à la réduction des maladies diarrhéiques dans la ZS de
NSELE.
La réduction des maladies diarrhéiques reste un
problème lié à la sensibilisation perpétuelle de la
population pour l'adoption des bonnes habitudes qui contribuent au changement
de comportement néfaste à la santé.
Ceci nous amène à conclure que le financement
du Programme National Village et Ecole Assaini, ne constitue qu'une
réponse partielle à la demande de la population NSELE.
SUGGESTIONS
Ø Au ministère de la santé publique
- De prolonger la mission du financement de programme national
village et école assaini dans la zone de santé de NSELE afin
qu'il atteigne les normes préalablement fixés pour réponse
favorablement à la demande de la population ;
- Etablir les normes de l'alignement des partenaires dans la
mise en oeuvre du financement pour éviter la concurrence des
marchés par les différents partenaires dans la zone de
santé.
Ø Au professionnel de santé de la zone de
santé de NSELE
- Renforcer la sensibilisation de la communauté de
NSELE à l'adoption des bonnes habitudes dans le domaine de l'eau,
hygiène et assainissement du milieu de vie pour réduire la
prévalence des maladies diarrhéiques dans cette
communauté ;
- Faire participer et échanger avec la population sur
leurs problèmes de santé et proposer les mesures sanitaires
appropriées pouvant faire face à ces problèmes ;
Ø A la population de la zone de santé de
NSELE
- Contribuer au financement des activités de
l'hygiène et assainissement de leur environnement, car ceci est un
chemin vers le développement d'un peuple ;
- Informer les professionnels de santé à tout
problème de santé dans la communauté pour que la solution
soit trouvée au plus vite que possible.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. ABDOULAYE CONTE, Eau, Hygiène et
Assainissement, Usaid, Washington, 2010, P23 ;
2. AMULI.J.P & GOMA, O, Métrologie de la
Recherche Scientifique en Soins et Santé, tome I, médiaspaul,
Kinshasa, 2011, P101
3. ANDREW CHALINDER, le transport de l'eau, 1994
4. ATHHIEU.G & MAUTT.V droit d'application à la
prévention dans la fonction publique territoriale, juillet, 2012,
P56
5. BABA CAR.B & SAIDOU ib sy, Le système
d'approvisionnement en eau, Sénégal, 2012 ;
6. BITRAN.A.R, Etude des Financements des Zones de
Santé au Zaïre, Kinshasa, USAID, 1986, P44
7. BUTOR.L.M, La généralisation de la
couverture complémentaire en santé, canada, 2013,
P9 ;
8. CRESSE.A & PARVER.D, Analyse des coûts dans
les programmes des soins de santé primaires, Genève, 1995,
P4
9. HORIZON SANTE, Viabilité financière des
Zones de Santé face à l'accessibilité de la population aux
soins de santé, Kinshasa, 1995, p20 ;
10. IBRAHIMA FO FONA, L'eau et la vie,
Sénégal, 2012, P21
11. GUILLAUME, Méthodologie d'analyse
financière, E9907, 1998, P83 ;
12. KAMAL KAR, Guide pratique au déclenchement de
l'assainissement total piloté par la communauté, canada,
2005, P77 ;
13. KIYOMBO MBELA. G, hygiène et Salubrité
du Milieu, esp, Kinshasa, 2000 ;
14. LANOIX, J.N, Manuel du technicien de la
santé, sangmanita, Sénégal, 1976, P91;
15. LYRA SRINIVASAN, les méthodes d'identification
des problèmes de santé dans la communauté, inde, 1983,
P81 ;
16. MICHEL LEVASSEUR, Introduction à l'analyse des
Etats financeurs, version juin, 2008, P2;
17. OMS, Appui économique aux stratégies
nationales de la santé pour tous, Genève Rapports de la
Banque du Zaïre 1977 et 1981 ;
18. MINI SANTE/RDC, Village et Ecole assainis, source
de vie, eau potable, hygiène et assainissement pour le Congo
rural, R.D.Congo, 2010 ;
19. UNICEF & IRC, Manuel de l'hygiène et
Assainissement en Milieu Scolaire, copyright, Haye, pays bas,
1998 ;
UNICEF& IRC, Communication en Matière
D'approvisionnement en eau et Assainissement, tome2, 1998.
20. SASSOON .D, les Maladies liées à
l'Eau, Paris ; 20ème éd, dunod,
2002 ;
21. TWEATER Like, Santé pour la
Communauté, 1986.
II. SITOGRAPHIE
1.
www.Hygiène-educ.com/fr/profs/alimentaire/alimentaire.htm,
Promoting health through schools. Report of a WHO Expert Committee on
Comprehensive School Health Education and Promotion. WHO Technical Report
Series N°870. WHO,Geneva, 1997 ;
2.
www.tecno-science.net/?onglet=glossaire&definition; dictionnaire
médical, 2005,
3. www.unicef.org. Charte d'Ottawa
pour la promotion de la santé, OMS, Genève, 1986.
4.
http!//fr.wikipedia.org/wiki/santé-comm ;la
problématique de l'assainissement dans le département de pikini,
Université Cherkh Anta Diop de Dakar, 2010.
III. NOTES DES COURS
1. KATAKO MULANGWA.J.P, Gestion de cycle de projet et du Cadre
Logique, 2ème licence, ISTM/Kinshasa, 2013 - 2014 ;
2. MATUKALA NKOSI, Manuel de cours d'économie de la
Santé, 1ère licence, ISTM/Kinshasa,
2012-2013 ;
3. MBUYI.Al, conception, analyse et financement des projets,
mémoire, 2011 ;
4. DIWETE LUTUMBA.J, cours de soins de santé primaire,
L1 saco, ISTM/Kin, 2013.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
...................................................................................
.I
EPIGRAPHE
.................................................................................II
AVANT-PROPOS
........................................................................
.III
SIGLES ET ABREVIATIONS
......................................................... .IV
O. INTRODUCTION
..................................................................... ..1
O.1. Enoncé du
problème..................................................................
..1
O.2.
Hypothèse..............................................................................
..7
O.3. But de l'étude
..........................................................................7
O.4. Objectifs
spécifiques..................................................................
..7
O.5. Méthodes
.............................................................................
..7
O.6. Délimitation de l'étude et domaine de
recherche.................................. ..8
O.7. Subdivision du
travail............................................................... ..8
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS THEORIQUES
................................9
1.1. Définitions des
Concepts.............................................................9
1.1.1.
Assainissement........................................................................9
1.1.2.
Déchet....................................................................................10
1.1.3. Ecole
santé...............................................................................11
1.1.4. Evaluation de la promotion de la
santé.............................................11
1.1.5. Financement de santé
..................................................................11
1.1.6.
Hygiène..................................................................................12
1.1.7.
Programme..............................................................................12
1.1.8. Programme du secteur de la
santé................................................ ..12
1.1.9.
Morbidité...............................................................................13
1.1.10. Santé
.................................................................................
..14
1.2. REVUE DE LA
LITTERATURE...................................................15
Section 1.2.1. Généralités sur le
Financement...............................................15
1.2.1.1. Les acteurs du financement de système de
santé............................... ..17
1.2.1.2. Facteurs explicatifs de la crise actuelle de
financement de santé
en
R.D.C.......................................................................................19
1.2.1.3. Les pratiques en matière de financement de la
santé
en R.D.CONGO 1960 -
1990..............................................................20
Section 1.2.2. Le Programme National Village et Ecole
Assaini....................26
1.2.2.1. Objectifs du Programme Village et école
Assainis ........................... ..29
1.2.2.2. Activités Principales du Programme Village et
école Assainis ............. ..29
1.2.2.3. Les normes de la réussite d'un village
assaini................................. ..30
1.2.2.4. Importance de l'hygiène et assainissement dans
le village et à l'Ecole ..... ..30
1.2.2.5. Critères de sélection du programme
village et école assaini................ ..34
1.2.2.6. Approche village et école
assaini............................................... ..36
1.2.2.7. Méthodes d'identification des problèmes
du VEA........................... ..37
1.2.2.8. Rappel sur la situation de l'eau, hygiène et
assainissement.................. ..40
1.2.2.9. Traitement de
l'eau................................................................ ..43
1.2.2.10. Maladies liées à
l'eau........................................................... ..45
Section 1.2.3.
ASSAINISSEMENT...................................................... ..46
1.2.3.1. Classification des déchets (liquides et
solides)................................ ..46
1.2.3.2. Gestion des
déchets...............................................................
..48
CHAPITRE II : MATERIEL ET
METHODES......................................... ..51
2.1.
MATERIEL.............................................................................
..51
2.1.1. La Présentation de la Zone de Santé de
N'SELE............................... ..51
2.1.2.
Historique......................................................................
.........51
2.2.
Méthodes.................................................................................51
2.2.1. Type
d'étude...................................................................
.........52
2.2.2. Population
cible......................................................................52
2.2.3. Technique de collecte des
données................................................53
2.2.4. Plan de traitement et analyse des
données.......................................53
2.5.2. Démarche auprès des autorités
......................................................53
CHAPITRE III.
RESULTATS........................................................... ..55
3.1. Les activités du PNVEA à
NSELE................................................... ..55
Tableau III. 1.1. Accessibilité à l'eau potable
avant et après le financement (2008-2009 et 2012 -
2013)................................................................ ..55
Tableau III.1.2. Utilisation des installations sanitaires
améliorées avant et après le financement
(2008-2009 et 2012 - 2013)....................................... ..56
Tableau III.1.3. Utilisation des laves mains avec les
détergents par la population de la ZS de NSELE avant et après
le financement (2008-2009 et 2012 - 2013)......... ..56
Tableau III. 1.4. Gestion des déchets dans les
ménages de la ZS de NSELE avant et après le financement
(2008-2009 et 2012 - 2013)...................................... ..57
Tableau III.1.5. Connaissances sur la découverte des
voies de transmission de la diarrhée par la population de la ZS de
NSELE avant et après le financement (2008-2009 et 2012 -
2013)........................................................................
..57
3.2 Situations des maladies dues à
l'eau, hygiène et assainissement à NSELE...... ..58
Tableau III.2.1. Présentation des cas de paludisme dans
zone de santé de NSELE (2008 - 2009 et 2012 -
2013).............................................................. ..58
Tableau III.2.2. Cas de fièvre typhoïde dans la
zone de santé de NSELE entre 2008 - 2009 et 2012 -
2013........................................................ ..59
Tableau III.2. Cas de Gastro-entérite dans la zone de
santé de NSELE entre 2008 - 2009 et 2012 -
2013.........................................................................
..59
Tableau III.2.4. Cas des maladies dues à une mauvaise
eau, hygiène et assainissement du milieu dans la zone de santé de
NSELE avant et après le financement
du
PNVEA....................................................................................
..60
Tableau III.2.5. Tendance évolutive de la
morbidité avant et après le financement du PNVEA dans la zone de
santé de NSELE 2008 - 2013............................. ..60
3.2. DISCUTION ET INTERPRETATION DES DONNEES
........................61
CONCLUSION...............................................................................65
SUGGESTIONS..............................................................................67
BIBLIOGRAPHIE...........................................................................68
TABLE DES
MATIERES..................................................................
..71
|