CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
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Ce chapitre aborde le cadre théorique et l'approche
méthodologique.
I. Cadre théorique
Le cadre théorique de l'étude présente la
problématique, les hypothèses, les objectifs et la recherche
documentaire.
I.1 Problématique
Au Bénin, la pauvreté constitue la principale cause
de la vulnérabilité des
populations : elle semble être cependant aggravée
par des crises de catastrophes et les changements climatiques, qui ont des
conséquences aussi lourdes que les autres facteurs de
paupérisation. Les catastrophes et crises naturelles auxquelles sont
exposées les communautés béninoises se traduisent
essentiellement par les inondations, la sécheresse, la
désertification, l'érosion côtière, les
éboulements, les invasions acridiennes et les vents ou orages, mais avec
des intensités et les fréquences variables l'inondation reste la
plus récurrente dans le pays.
Les catastrophes menacent la sécurité
alimentaire des plus pauvres sur terre. La réduction des risques de
catastrophes est vitale pour garantir le plus essentiel des droits de l'homme
et des libertés fondamentales, à savoir, le droit à
l'alimentation (UNISDR,2010).Si aucune mesure n'est prise pour recourir
à la réduction des risques de catastrophes afin d'induire une
adaptation au changement climatique, de gérer de manière
responsable la croissance et de mettre un terme à la dégradation
environnementale, les catastrophes continueront de menacer les vies et les
moyens de subsistance encore plus sévèrement qu'auparavant.
La réduction des risques de catastrophe et
l'amélioration de la résilience aux catastrophes naturelles dans
différents secteurs de développement peuvent avoir des effets
multiplicateurs et accélérer la réalisation des objectifs
du Millénaire (ISDR, 2005). Les inondations et autres catastrophes
naturelles dévastatrices récurrentes entraînent des pertes
en vies humaines et des conséquences sociales, économiques et
environnementales à long terme.
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Des normes ont été élaborées pour
améliorer la qualité de l'assistance aux personnes
sinistrées en préconisant une analyse poussée des
exigences d'un programme et une évaluation pragmatique des
résultats par le biais d'indicateurs quantitatifs (Projet Sphère,
2011).
Les parlementaires doivent assumer leur part de
responsabilité en veillant à ce que les plans de
développement nationaux soient résilients face aux catastrophes.
En qualité de représentants du peuple, ils ont pour mission de
surveiller l'action du gouvernement et jouent un rôle crucial dans la
mobilisation des ressources nationales au profit de la reconstruction et du
développement des zones sinistrées (Theo- Ben Gurirab, 2006).
L'eau : clé de la vie, mais aussi source de
catastrophes .L'eau, comme vous vous en doutez, nous est d'une grande
utilité, mais elle peut également constituer un danger. En effet,
trop d'eau provoque l'inondation, mais trop peu d'eau mène à la
sécheresse. Trop rare, l'eau est source de conflits ; impure, elle est
à l'origine de nombreuses maladies.
Malheureusement, ces différents cas de figures peuvent
provoquer des catastrophes, c'est-à-dire, des bouleversements soudains
et violents détruire nos vies, nos biens et polluer notre
environnement.
Mais trop d'eau peut également être dangereux :
les glissements de terrain et les inondations peuvent détruire nos
maisons, les infrastructures et les moyens d'existence des populations et
peuvent aussi favoriser la propagation de maladies hydriques comme le
cholera
Devons-nous croiser les bras et subir ces faits comme une
fatalité ? Assurément non. Nous pouvons faire beaucoup de choses
pour éviter les conséquences négatives qu'entrainent ces
différentes situations.
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L'une des préoccupations scientifiques actuelles est la
détermination des poids des risques naturels au Bénin, dans
l'optique d'un développement durable. La pertinence de cette
étude intitulée « GESTION DES RISQUES NATURELS
AU BENIN : CAS DES INONDATIONS DANS LES COMMUNES DE MALANVILLE ET DE
KARIMAMA» réside dans un premier temps, dans le fait
que l'accompagnement des populations locales dans la lutte contre les effets
inondations nécessite une bonne compréhension des perceptions,
des stratégies de gestion des risques par la population locale. Dans un
second temps, l'étude vise à évaluer les
conséquences des inondations et promouvoir une diffusion large des
connaissances de façon à réduire la
vulnérabilité des communes.
Par ailleurs, la prise en compte des perceptions des
modifications du climat vécues par les populations locales dans la lutte
contre les effets des inondations est très importante car elles
conditionnent la mise en oeuvre des stratégies d'adaptation et de
gestion des risques naturels.
Comment les risques naturels sont-ils perçus par les
populations locales dans la tradition ?
Quelles sont les mesures prises par ces acteurs pour faire
face aux effets néfastes des risques naturels ?
Quelles sont les stratégies actuelles des acteurs de la
gestion des risques dans les communes ?
Voilà autant de questions qui justifient la pertinence
de notre recherche. C'est dans le but de répondre à ces questions
que le sujet « GESTION DES RISQUES NATURELS AU BENIN : CAS DES
INONDATIONS DANS LES COMMUNES DE MALANVILLE ET DE
KARIMAMA» a été choisi pour
l'obtention du diplôme de Master en Gestion, Prévention des
Risques et Catastrophes.
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Pour mener cette étude, les hypothèses et les
objectifs ci-après ont été formulés.
I.2. Hypothèses de recherche et objectifs de
l'étude I.2.1.Hypothèses
? La réduction de la vulnérabilité aux
inondations fait partie intégrante dans le développement des
communes de Malanville et de Karimama
? Le renforcement au niveau local et l'implication des
groupements de femmes dans la planification et la réponse pour la
réduction des effets néfastes des inondations.
? Les méthodes de suivi et gestion des
stratégies paysannes sont capables de relever les défis majeurs
pour réduire les effets des risques naturels.
I.2.2 Objectifs de recherche I.2.2.1 Objectif
global
Contribuer à une meilleure connaissance de
système de suivi et de gestion des risques naturels au Benin : cas des
inondations dans les communes de Malanville et de Karimama»
I.2.2.2 Objectif spécifiques Il s'agit
:
? d'identifier et d'analyser, de façon participative
avec les communautés les risques des inondations à Karimama et
à Malanville ;
? d'améliorer la résilience des
communautés de Karimama et Malanville face aux effets des inondations
à travers le leadership des femmes.
? de définir des mécanismes appropriés
pour la gestion des inondations dans les communes de Malanville et Karimama
afin de réduire les dégâts pour un développement
durable.
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I.3 Recherche documentaire I.3.1 Définitions des
concepts
? Catastrophe :
C'est un événement naturel ou causé par
l'homme qui a d'importants effets négatifs sur la population, les biens,
services et/ou l'environnement, dépassant la capacité de la
collectivité affectée à réagir.
Rupture grave du fonctionnement d'une communauté ou
d'une société impliquant d'importants impacts et pertes humaines,
matérielles, économiques ou environnementales que la
communauté ou la société affectée ne peut surmonter
avec ses seules ressources (PNUE, 2010).
? Risque :
Une difficulté éventuelle plus ou moins
prévisible (Petit Robert, 1996).Grandeur à deux dimensions
caractérisant un évènement non désiré, d'une
part la probabilité d'occurrence de l'évènement non
désiré (risques aiguës) ou la durée d'exposition
(risques chroniques), d'autre part la gravité des dommages
potentiels.
? Gestion des Risques de catastrophes :
Processus de recours systématique aux directives,
compétences opérationnelles, capacités et organisation
administratives pour mettre en oeuvre les politiques, stratégies et
capacités de réponse appropriées en vue d'atténuer
l'impact des aléas naturels et risques de catastrophes environnementales
et technologiques qui leur sont liées (UNISDR,2009).
Dans le contexte de cette étude, c'est savoir
capitaliser sur les expériences vécues pour mieux anticiper les
crises au quotidien et gérer celles inévitables qui se
déclarent.
? La vulnérabilité :
C'est la sensibilité d'un territoire à un
aléa. Cette sensibilité se décline en termes de dommages
aux personnes et aux biens, et de perturbation de l'activité
socio-économique (UNISDR, 2009). Ainsi, dans cette étude, la
vulnérabilité elle met
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en question la résilience de la société
face à ces " crises " d'origine naturelle. Le fait que la population de
certaines villes des pays en développement continue à accepter le
risque et la catastrophe encore largement considérés comme
envoyés par Dieu ou le Diable, est un facteur supplémentaire de
vulnérabilité.
? Une inondation
C'est la submersion d'une zone (rapide ou lente) qui peut
être provoquée de plusieurs façons (par accumulation d'eau
ruisselée, par accumulation d'eau ruisselée, par
débordement indirecte) par des pluies importantes en durée et
(ou) en intensité. (Breysse D, 2009).
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I.3.2 Point des connaissances
Divers ouvrages, fruits de longues recherches ont
été réalisés sur la gestion et la prévention
des risques et catastrophes par plusieurs auteurs de par le monde.
La problématique des risques est un sujet
d'actualité. Plusieurs travaux de recherches l'ont souligné.
Les changements climatiques constituent aujourd'hui une menace
potentiellement majeure pour l'environnement et le développement
durable. Selon le quatrième rapport d'évaluation du GIEC, les
communautés pauvres seront les plus vulnérables du fait de leurs
capacités d'adaptation limitées et leur grande dépendance
de ressources à forte sensitivité climatique telles que les
ressources en eau et les systèmes de production agricole. L'Afrique de
l'Ouest, région la plus pauvre du Continent subira plus les
conséquences des changements climatiques. En terme de perspective, le
climat va devenir à la fois plus pluvieux et plus sec.
En effet, Les catastrophes provoquent des répercussions
majeures sur les conditions de vie, les performances économiques et les
biens et services environnementaux des pays ou régions touchés
(CAPALC, 1989).Les conséquences peuvent se faire sentir à long
terme. Elles sont même susceptibles d'entraîner des effets
irréversibles sur les structures économiques et sociales et sur
l'environnement.
Afin de faire prendre davantage conscience de l'importance de
la prévention, la communauté internationale a lancé la
Décennie internationale de la prévention des catastrophes
naturelles (1990-1999), qui a débouché sur une profonde
révision des conceptions jusqu'alors en vigueur, l'accent étant
désormais mis non plus sur les mesures consécutives aux
catastrophes mais sur la prévention, et donc sur le rôle essentiel
joué par l'homme.
Dans la même perspective, une étude menée
par une équipe Spéciale Inter institutions pour la
Prévention des Catastrophes (SIPEC, 2001) qui fait suite à la
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Décennie internationale, doit ainsi permettre de passer
de la protection contre les catastrophes à la gestion des risques en
intégrant la prévention de ces risques aux stratégies de
développement durable.
Les risques d'une inondation pour les personnes sont d'abord
les accidents (noyades, chutes, électrocution) dont la gravité
varie selon l'intensité et la rapidité des
phénomènes. Un événement lent et long peut
entraîner des risques sanitaires liés au manque d'eau potable, au
dysfonctionnement des structures de santé, etc.
Les impacts sur la santé concernent aussi les
conséquences psychologiques du drame pour les personnes qui se
retrouvent éloignées de leur habitation, qui perdent leurs biens
personnels ou leur emploi suite à la rupture de l'activité
économique.
Pour Driss Ben Sari (2004), l'étude de la
prévision et prévention des catastrophes naturelles et
environnementales est importante pour planifier la gestion des risques à
grande échelle, en particulier dans les pays dont le
développement en dépend, comme ceux de l'Afrique.
Dans le même lancé que cet auteur, une
étude des impacts des catastrophes permettra de savoir si cette
dernière contribue à la baisse de la vulnérabilité
et le développement durable. Les progrès rapides des
connaissances scientifiques et de la technique rendent l'homme de mieux en
mieux armé pour prévoir non seulement l'endroit mais aussi, de
plus en plus souvent, le moment où risquent de se produire certaines
catégories de catastrophes. Bien entendu, les phénomènes
naturels eux-mêmes échappent à la volonté humaine ;
mais l'homme peut en atténuer les effets, en diminuer les pertes qui en
découlent et réduire sa vulnérabilité en
améliorant les mesures de « préparation » aux
catastrophes éventuelles.
Vissin (2007), dans son document intitulé « Impact
de la variabilité climatique et de la dynamique des états de
surface sur les écoulements du bassin béninois du fleuve Niger
» a montré l'influence de la variabilité climatique sur
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les écoulements du bassin béninois du fleuve
Niger. Pour l'auteur, les déficits pluviométriques des
décennies 1970 et 1980 ont amplifié une baisse dans les
écoulements de toutes les rivières (Mékrou, Alibori, Sota)
du bassin béninois du fleuve Niger. Les baisses de l'écoulement
représentant cinq ou six fois plus sévère que celui de la
pluie.
"Il faut que chacun de nous accepte que les risques existent
et s'imposent progressivement. Maintenant, nous devons être d'accord sur
le fait que les problématiques de demain vont porter sur les risques au
regard de ce que nous vivons aujourd'hui. Il est temps de comprendre qu'il faut
internaliser les risques depuis l'échelle familiale jusqu'au niveau
sommet de l'Etat, car ils peuvent fragiliser l'économie de tout un pays
et empêcher le développement souhaité" Ogouwalé
(2014).
Tout comme cet auteur, il faut que tous les acteurs se mettent
ensemble pour travailler à la sensibilisation, à la
conscientisation afin que chaque individu dans la sous-région et au
Bénin, en particulier, puisse intégrer les questions de risque
dans son quotidien.
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