II. L'emploi et les revenus
Le fleuve Niger faisant frontière avec les communes de
Karimama et de Malanville constitue une opportunité économique
pour ces deux localités du fait des potentialités agro
écologiques (en matière de production de riz, pomme de terre,
oignon et autres cultures vivrières) qu'offre le bassin qu'il draine
avec ses affluents : le Mékrou, l'Alibori et la Sota. Faute de
réseau d'infrastructures d'aménagement hydro agricole, la majeure
partie de ces deux communes se trouve de façon cyclique inondée
créant d'importantes pertes de récoltes.
L'agriculture est le secteur d'activité le plus
important pour la grande majorité des pays en développement;
l'impact de la croissance agricole sur la réduction de la
pauvreté y est en effet supérieur à celui de la croissance
des autres secteurs (ODI 2002). La sécurité alimentaire est la
résultante de plusieurs facteurs interdépendants, dont le
potentiel de production et le pouvoir d'achat alimentaire. Les changements
climatiques pourraient entraîner une augmentation de la prévalence
de la faim, tant par ses effets directs sur la production que par ses
retombées indirectes sur le pouvoir d'achat alimentaire.
Les communes de Karimama et de Malanville constituent des
zones clés de grande production du riz, de maïs, sorgho et des
produits maraîchers dont essentiellement l'oignon et le piment. En 2012,
sur une superficie totale emblavée des cultures vivrières
principales de 41 866 ha (toutes spéculations
65
confondues), environ 23 640 ha ont été
englouties par les eaux et les cultures entièrement détruites,
soit 56,46%. Il s'agit :
o Riz (11 517 ha) ;
o Maïs (6793 ha) ;
o Sorgho (3793 ha) ;
o Mil (1537 ha).
De plus, les poches de sécheresse connues au cours de
la campagne agricole de 2011, n'ont pas permis aux agriculteurs de faire une
bonne récolte et de constituer des réserves importantes. Les
rares réserves obtenues sont soit emportées par l'eau, d'autres
ont permis à certains ménages de répondre à la
situation pendant les premiers jours de la montée des eaux.
Aussi, du fait du niveau des eaux du fleuve Niger sorti de
son lit sur plus d'un kilomètre avec des hauteurs de 1 à 2
mètres sur la terre ferme, les populations qui pratiquent
l'élevage ont enregistré d'énormes pertes de
bétail.
S'agissant des pêcheurs, plusieurs d'entre eux ont
enregistré des pertes de leurs engins et outils de pêche et de
production halieutique. Ces engins ont soit été emportés,
soit détruits par les eaux. Il s'agit principalement des pirogues, des
filets, des nasses et des trous à poissons. Les dégâts sur
l'agriculture en 2013 dans les communes ont été cumulés
dans le tableau suivant :
66
Tableau VII: Les dégâts sur l'agriculture
en 2013 dans les communes
Cultures
|
Prévision (Ha)
|
Réalisation (Ha)
|
Pertes
enregistrées (Ha)
|
Taux de la perte (%)
|
Riz
|
10000
|
7112
|
5000
|
70
|
Maïs
|
5000
|
4810
|
875
|
18
|
Sorgho
|
8000
|
7156
|
3652
|
51
|
Mil
|
7000
|
5955
|
3040
|
51
|
Piment
|
720
|
647
|
412
|
64
|
Courge
|
120
|
108
|
94
|
87
|
Total
|
30840
|
25788
|
13073
|
56,83
|
|
Sources des données : CeRPA, Juillet
2014
|