II. Démographie
II.1 Populations et localités ?
KARIMAMA
La population totale de Karimama est évaluée
à 66.675 habitants soit 8% de la population du département de
l'Alibori. Selon les résultats provisoires du 4ème Recensement
Général de la Population et de l'Habitation (RGPH 4), C'est une
population juvénile. Les enfants et les adolescents constituent la
majorité (51%) de la population, Quant aux jeunes dont l'âge est
compris entre 15ans et 59ans, ils représentent 44% de la population. La
population est jeune, dominée par deux grands groupes socioculturels.
Elle est majoritairement composée des Dendi qui représentent 63,8
% ; Peuhl 18,3 % Gourmantché 9 % et 7,1 % autres langues. La religion
dominante est l'Islam 91,3 %.
? MALANVILLE
La population de la commune de Malanville est passée de
67 387 habitants à 101.628 habitants de 1992 à 2002 soit un taux
d'accroissement de 4,19%. Selon les résultats provisoires du 4ème
Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH 4),
la population totale de Malanville est évaluée à 168 006
habitants soit 19% de la population du département de l'Alibori. Soit un
taux d'accroissement de 4,57% de 2002 à 2013.La densité moyenne
de la commune est de 33 habitants par km2 contre 18 habitants par
km2 pour le département de l'Alibori. La plupart des
ménages sont dirigés par des hommes avec un taux
élevé de polygamie surtout en milieu islamique. Cette population
est très inégalement répartie ainsi, l'arrondissement de
Malanville est plus peuplé et viennent ensuite les arrondissements de
Guéné, de Garou, Madécali et Toumboutou. La population
urbaine est seulement concentrée dans l'arrondissement de Malanville
soit un taux de 36,25%. Les femmes représentent 50,76% de la population
contre 49,24% pour les hommes.
Les principales ethnies de la commune sont : Dendi, Peulh,
mokollé, Djerma.
45
Haoussa, nago, Yoruba, Bariba, Mina, Adja, Goun, Fon et
Kotocoli.
![](Gestion-des-risques-naturels-au-Benin-Cas-des-inondations-dans-les-communes-de-Malanville-et-de-Ka12.png)
19834
20171
39579
KARIMAMA
66675
2013 2002 1992 1979
36442
67387
101628
MALANVILLE
168006
2013 2002 1992 1979
Figure 6 : l'évolution de la population des
communes de Karimama et de Malanville de
1979 à 2013
Source des données : INSAE, Juillet
2014
II.2 Activités économiques ?
KARIMAMA
L'économie de la commune de Karimama fonctionne
à partir de l'agriculture, l'élevage, la pêche et le petit
commerce. Les activités telles que le transport, l'industrie et le
tourisme sont très faiblement représentées voire
inexistantes. L'agriculture est la principale source de revenus de la commune.
Elle porte sur des cultures céréalières (sorgho, mil,
maïs et riz), des tubercules (manioc, essentiellement), des produits
maraîchers (gombo, piment, oignon, tomate et pomme de terre), des
cultures industrielles comme le coton et l'arachide, ainsi que des
légumineuses (surtout le niébé et la courge) ; La
population agricole est estimée à 26.774 habitants. Au niveau
national, Karimama peut se vanter de maîtriser mieux que les autres les
communes la production de la pomme de
46
terre. Le système de production agricole est extensif.
Il est caractérisé par un appauvrissement des terres et une
baisse des rendements malgré la technique d'attelage largement
répandue dans la commune.
La commune de Karimama est une zone d'élevage par
excellence. L'élevage se pratique dans tous les arrondissements aussi
bien par les Peuhls (majoritairement) que par les autres ethnies.
La pêche continentale est aussi une activité qui
joue un rôle important dans l'économie locale. Cette
activité se mène dans tous les arrondissements.
C'est une pêche artisanale qui se pratique dans les
cours d'eau (Niger, Alibori, Mékrou) et dans les mares. Cela fait de
Karimama le principal fournisseur de poissons d'eau douce aux populations des
communes de Kandi, Banikoara Bembéréké, Parakou et
même Tchaourou. En effet, chaque semaine, des dizaines de paniers
contenant cette source de protéines quittent la commune par voies
fluviale et terrestre. Les principales espèces pêchées sont
: le chrysichthus nigwdigitatus, le polypterus palmas, le synondontis
schall, le distichodus rostratus, le labeo parvu, le clarias, le tilapia
zillü, le lates
Niloticus. Comme engins de pêche les actifs
utilisent le filet, l'hameçon, la nasse traditionnelle et la nasse
malienne.
Quant à la chasse, elle est presque absente des
occupations de la population autochtone ; cependant, des braconniers venus du
Niger constituent une menace non négligeable pour ce secteur. Karimama,
en dépit de son apparent enclavement constitue un important lieu
d'échange avec les communes béninoises voisines (Malanville,
Kandi, Banikoara) et les villages de l'ouest de la République du Niger.
Chaque semaine les gens viennent de ces endroits pour vendre leurs produits et
ou pour acheter. Les femmes de Kandi viennent au marché de Karimama
vendre du maïs, des ignames, du beurre de karité et de la poudre du
fruit de néré. Elles achètent surtout du poisson
fumé qu'elles revendent dans leur commune. Les commerçants en
provenance de Malanville approvisionnent la population locale en produits
manufacturés. Les Nigériens
47
apportent du poisson et du niébé. Ils se
ravitaillent en céréales, en tubercules, igname et en produits
manufacturés. La population locale offre à ces différents
partenaires du bétail, du poisson, du gombo sec et du sorgho. Le
réseau de communication comporte les transports routiers et les voies
navigables. On compte sur le territoire communal, cinq(05) marchés dont
un marché de bétail à Mamassy-Peuhl. Ce marché est
construit par PADEB. Ces marchés sont équipés par une
dizaine de hangars réalisés par l'Etat. Le reste constitue des
hangars de fortune. Les marchés sont gérés par la commune.
Le marché central, en l'occurrence celui de Karimama et celui de Mamassy
peul sont les deux principaux équipements commerciaux de la commune. Il
convient de noter que seul le marché de bétail est construit et
que l'animation de ces marchés est périodique.
? MALANVILLE
L'agriculture est la principale source de revenue de la
commune. Elle est caractérisée par de petites exploitations
à ressources limitées. Même si la maîtrise des
techniques culturales reste approximative au niveau des producteurs, il est
à noter un profond changement de comportement des paysans. Les
principales cultures pratiquées sont les cultures vivrières
(Sorgho, petit mil, riz, maïs, niébé), les cultures
maraîchères (oignon, tomate, pomme de terre, piment, gombo) et les
cultures de rente (coton, arachide, oignon). L'activité agricole dans la
ville est limitée au périmètre rizicole qui ceinture la
ville en particulier vers le Nord sur la rive droite du Niger. La zone rizicole
couvre 516ha dont 180ha aménagés. Un maraîchage
caractérisé par une diversité de légumes de
développe de plus en plus au dépend de la culture de riz qui se
trouve ainsi abandonnée. Les dernières statistiques indiquent que
ce secteur occupe à titre saisonnier 27,3% de la population active de la
ville. L'agriculture est de type extensif. L'élevage occupe une place de
choix parmi les activités économiques communales. Les
espèces élevées sont essentiellement les bovins. Les
petits ruminants et la volaille. L'élevage des ovins caprins et porcins
a
48
connu une augmentation sensible. Il y a différents
types d'élevage. On cite l'élevage du gros bétail et du
petit bétail, ainsi que l'élevage de la volaille.
L'élevage de la volaille est souvent pratiqué dans la plupart des
ménages et est généralement sous le contrôle des
femmes.
Les petits ruminants sont élevés pour faire face
aux dépenses courantes notamment aux cérémonies (Tabaski,
baptême, etc.). La vente du gros bétail et du petit bétail
est fréquente dans la commune grâce à son grand
marché ; et ses animaux sont convoyés vers le centre et le sud.
Les activités commerciales sont très développées
principalement à Malanville chef-lieu de la commune qui possède
le deuxième marché du Bénin après celui de Dantokpa
à Cotonou sur le plan des transactions. Ce marché s'anime
aujourd'hui trois (03) jours sur sept (07) (jeudi, vendredi, samedi). Il draine
de milliers d'acteurs nationaux et étrangers. On y rencontre une gamme
variée de produits de toutes natures, des vivriers aux produits
manufacturés en passant par les produits maraîchers et le
bétail. Les produits comme le cola venus du Ghana, la gomme et le
souchet du Niger y sont commercialisés également. La commune ne
dispose que de 8 marchés dont la quasi-totalité se trouve dans un
état de sous équipement qui contraste avec importance et leurs
poids commerciaux. Le commerce informel est très développé
au niveau des différents centres commerciaux et dans toutes les
localités de la commune. En dehors du grand marché de Malanville
les autres marchés de la commune que sont Guéné, Garou,
Goungou, Kanto, Kassaefe.
La pêche est très développée dans
la commune de Malanville. Il s'agit de la pêche continentale sur les
plans d'eau comme le fleuve Niger, les rivières Alibori, Sota
étangs naturels ou artificiels etc.). Cette activité est surtout
pratiquée dans les arrondissements de Toumboutou, Malanville, de Garou
et de Madécali. Elle est très peu développée dans
l'arrondissement de Guéné en raison de la rareté des plans
d'eau dans cette localité. La pêche est essentiellement
pratiquée par les hommes. La chasse est développée
notamment dans les arrondissements de Guéné et de Toumboutou qui
abritent une bonne partie du
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parc national. La forme de la chasse pratiquée est
essentiellement le braconnage qui est un fléau pour la sauvegarde de la
faune sauvage.
Le secteur industriel se limite à une unité de
transformation agro-alimentaire ; une boulangerie qui ravitaille la commune et
celle de Karimama. Les petites unités artisanales sont assez
fréquentes. L'artisanat dans la commune de Malanville regroupe
essentiellement les activités que sont : la mécanique, la
couture, la coiffure, la menuiserie, la soudure etc.
La transformation de l'arachide en huile et tourteau est
très répandue dans la commune.
L'analyse des caractéristiques générales
et de la démographie montre que la zone d'étude comporte des
cours d'eau et plans d'eau .Ceci rend les localités riveraines de ces
cours d'eau vulnérables au risque d'inondation. Aussi les conditions
géologiques ajoutés aux conditions climatiques rendent difficile
la gestion des inondations. Ces caractéristiques physiques ont permis
d'analyser les impacts des risques et de mieux étudier les
différents risques et leurs impacts sur les populations et leurs
différentes sources de revenue dans les communes de Karimama et de
Malanville.
![](Gestion-des-risques-naturels-au-Benin-Cas-des-inondations-dans-les-communes-de-Malanville-et-de-Ka13.png)
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