CHAPITRE. I : REVUE DE LA LITTÉRATURE
I. 1. Considération générale sur
le sujet :
La revue de littérature est généralement
perçue comme une synthèse d'idées disponibles dans la
littérature. Elle sert principalement à présenter un cadre
d'analyse et à généraliser des relations théoriques
déjà prouvées dans d'autres contextes pour tenter de les
appliquer au problème de recherche. Dans le cadre de notre travail, le
phénomène apparaît trop complexe pour le réduire
à un résultat plutôt spontané. De ce fait, nous
mettons en exergue, les principaux courants d'idées relatifs à
l'impact de la croissance démographique sur la vie
socio-économique des ménages pour mieux nous situer et ainsi
déterminer notre position théorique, notamment :
I. 1.1. Le courant orthodoxe ou courant malthusien.
Avec Malthus, l'impact de la croissance démographique
prend un nouveau tournant. Lors de la parution en 1798 de « 1èr
Essai sur le principe de population »; il déclare que "le
pouvoir multiplicateur de la population est infiniment plus grand que le
pouvoir de la terre de produire à la subsistance de l'homme". Aussi
l'homme doit-il par tous les moyens pallier les menaces de la loi de
population. En effet, les moyens de subsistance ne se croisent pas au
même rythme que la population. Par conséquent, lorsque la
population augmente, ils n'ont pas leur place "au banquet de la nature".
La société n'a pas besoin de la force de travail qu'ils
représentent parce qu'elle ne peut pas les nourrir. L'excès de
population constitue d'ailleurs un frein au développement. D'autre part,
Malthus prône le retard de l'âge du mariage, le célibat et
la limitation des naissances.
L'ensemble des discours malthusiens a été
repris par les libéraux tels que Jean-Baptiste Say qui n'a pas
hésité à affirmer qu'il était bien plus important
d'épargner que de féconder. Par ailleurs, en reconnaissant la
capacité de l'espèce humaine à se reproduire à
l'infini, il met en place un schéma bien précis selon lequel
l'augmentation de la population est bornée par le défaut de
moyens d'existence. Cependant cette théorie repose sur la prise en
compte du rendement, qui constitue le rapport entre la quantité produite
et la surface cultivée et non de la productivité, qui correspond
au rapport entre la quantité produite et le travail de
l'homme.6
I. 1.2. Le courant hétérodoxe ou relatif
L'étude de la croissance démographique
mérite deux remarques liminaires. En premier lieu, elle doit être
soigneusement distinguée des relations entre la population active et sa
croissance face au revenu des ménages, car même si on en doute,
les deux versions sont étroitement liées.
6 Site
internet.
www.google.com: Impact de la croissance démographique sur la
croissance économique clans Ces pays en voie de développement de
1980 à 2008.p.10.
7 Site
internet.
www.google.com: Impact de Ça croissance démographique
sur Ça croissance économique clans Ces pays en voie de
développement de 1980 à 2008.p.12.
7
Ensuite, elle ne doit pas être étudiée
avec le préjugé qu'un excès de population freine la
croissance économique. Alfred Sauvy avait développé le
concept d'optimum de peuplement pour bien montrer que le défaut
de population, autant que son excès, pouvait freiner le
développement économique. Dans le même ordre d'idée,
Ester BOSERUP (1965) présenta des arguments dans le but de
réfuter l'idée selon laquelle la croissance démographique
rapide est un frein au développement. Selon elle, cette croissance
engendre de préférence une nouvelle organisation dans la collecte
et dans la progression des denrées agricoles par tête. C'est de
l'accroissement de la population que résultent des modifications dans le
mode d'exploitation des terres et non l'inverse. Ainsi, c'est la croissance
économique qui incite les sociétés à se trouver de
nouvelles techniques pour l'exploitation des terres. Par contre, moins le pays
est peuplé moins cette société cherchera à trouver
de nouvelles techniques pour améliorer la production de ces terres.
Par-là, Boserup défend le rôle moteur que joue la
croissance de la population dans le changement des techniques. Ce qu'elle
désigne sous le nom de pression créatrice.
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