Université de Toulouse 1 Capitole
Année universitaire 2015 - 2016
Master 2
Ingénierie du
Développement durable
Mémoire
Le Gaz Naturel pour Véhicules
Quels intérêts écologiques, dans quel
contexte économique,
avec quelles possibilités juridiques de
développement ?
Présenté par :
Dominique Capdevielle
Sous la direction de :
Maître Thierry Caron
Avocat
Le Gaz Naturel pour Véhicules
Quels intérêts écologiques, dans quel
contexte économique,
avec quelles possibilités juridiques de
développement juridiques ?
AVERTISSEMENT AU LECTEUR :
L'université n'entend ni approuver ni
désapprouver
les opinions émises dans ce document.
Elles doivent être considérées propres
à leur auteur.
Remerciements
Maître Thierry Caron, pour ses conseils dans
l'élaboration de ce mémoire.
L'ensemble des enseignants de la formation pour l'excellence de
leurs cours.
L'équipe administrative, pour son écoute et son
traitement de mes sollicitations.
Mes proches, pour leur fervent soutient.
Sommaire
Section I - Le Gaz Naturel en concurrence :
I - Une diversité de
caractéristiques :
A - Les incidences des
différentes énergies en perspectives avec le gaz :
B - Divers types de gaz :
II - Le marché
:
A - Répartition des
véhicules et des constructeurs :
B - Répartition de
l'approvisionnement :
Section II - Le droit facteur
d'évolution du GNV :
I - Approche fiscale :
A - Les mesures
défavorisant le GNV :
B - Des mesures pouvant favoriser
le développement du GNV :
II - L'approche territoriale :
A - Les mesures
européennes :
B - Des mesures prises dans
d'autres Etats :
C - Quelques mesures prises par
des métropoles françaises :
Mémoire
Le transport entre pour une large part dans les
phénomènes de pollutions. Principalement ressentis dans la
pollution atmosphérique, mais comportant d'autres effets moins
perceptibles.
Pour ce qui est de la France, le secteur du transport routier
était émetteur de 131 millions de tonnes de CO² en 2005 (1).
Prendre en compte uniquement cette donnée revient toutefois à
obérer d'autres polluants dont la nocivité peut amener des
conséquences importantes.
La Commission européenne relevait en 2015 que dix
zones sont particulièrement préoccupantes, principalement celles
à fortes densités de populations ou à fort trafic routier
(2).
Parmi les polluants les plus dangereux peuvent être
relevés les particules fines. Deux valeurs sont retenues pour les
études celles inférieures à 10 micromètres, dites
PM10 et celles inférieures à 2,5 micromètres, dites PM2,5,
plus dangereuses que les précédentes. Elles sont facteurs de
maladies respiratoires et cardiovasculaires, et d'effets néfastes sur la
reproduction et les développements foetal et neurologiques (3).
Un autre élément ayant un impact sur la
santé est les oxydes d'azote (NOx) regroupant le monoxyde d'azote (NO)
et le dioxyde d'azote (NO²). Non seulement ils ont un impact sur le
réchauffement climatique mais le dioxyde d'azote (NO²) se
présente sous la forme d'un gaz irritant capable de
pénétrer profondément dans les poumons. En France, les
transports routiers sont responsables de 56 % des émissions de NOx.
En moindre quantité peuvent également
être relevés, l'Ozone (O3), gaz agressif qui provoque
de fortes irritations des yeux et des voies respiratoires, le monoxyde de
carbone (CO) un toxique cardio-respiratoire. Qui a faible dose, diminue la
capacité d'oxygénation du cerveau, du coeur et des muscles. Ou
encore les sulfates (SO²) qui entraînent une gêne
respiratoire, des accès de toux et des crises d'asthme et des effets sur
l'environnement.
Ces polluants sont facteurs de décès
prématurés. En France les chiffres sont restés quasiment
identiques entre 2005 et 2010, une baisse de seulement 24 décès
selon le rapport de l'OMS, soit 17 000 personnes
(interprétation des données : 5) représentant plus de
260 000 jours de vies de perdus dans la population, rapporté au nombre
de décès par habitants, la France se situe en tête du
classement (page 12). Plus encore que l'importance des émissions totales
est la concentration de ces éléments (6), dans des zones
fortement peuplées. D'autres études estiment à plus de 50
000 le nombre de décès en France (7).
1 -
http://www.encyclo-ecolo.com/Transport_routier#Emissions_de_CO2_et_transports_selon_l.27Insee
2 -
http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/04/29/pollution-de-l-air-la-commission-europeenne-menace-la-france-de-poursuites_4625273_3244.html
3-
http://www.leparisien.fr/environnement/ville-durable/transports-les-chiffres-alarmants-de-la-pollution-automobile-28-04-2015-4731551.php
4 -
http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0004/276772/Economic-cost-health-impact-air-pollution-en.pdf?ua=1
5 -
http://www.givewell.org/international/technical/additional/DALY
6 -
http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/03/17/quelle-est-la-responsabilite-de-la-voiture-dans-la-pollution-de-l-air_4384198_3244.html
7 -
http://www.automobile-entreprise.com/La-pollution-responsable-de-524,4901)
1
Quant aux impacts environnementaux, le transport routier est
à l'origine de 27% des Gaz à Effet de Serre (8). L'automobile
représentant à elle seule 56% des émissions de CO²
(3), et les NOX émis par celle-ci ont également un impact sur le
réchauffement climatique. Sans entrer dans les controverses quant aux
effets de celui-ci, les travaux du Groupe d'Experts Inter-gouvernnemental sur
l'Evolution du Climat estiment que les « conséquences
dépasseront la capacité de réponse des systèmes
naturels et humains qui pourraient être définitivement
altérés ou détruits [...] Ce qui semble acquis, c'est
le caractère répétitif d'événements alors
exceptionnels : " il est très probable ,plus de 9 chances sur 10, que
les chaleurs extrêmes, les vagues de chaleur et les
événements de fortes précipitations continueront à
devenir plus fréquents" (GIEC, 2007) »(9). Les effets
porteront tant sur la faune, que la flore, les terres et eaux.
Les impacts économiques des effets sanitaires et
environnementaux sont déjà mesurables. Humainement,
« la pollution de l'air coûterait de 0,9 à 1,8 milliards
d'euros par an au système de santé français (pathologies
respiratoires), selon une étude parue en avril 2015 par le Commissariat
général au développement durable (CGDD) » (10).
Le coût financier des décès dus à la pollution
atmosphérique atteindrait selon une l'étude de l'OCDE et de
l'OMS, 47,8 milliards d'euros, soit 2,3% du PIB (11). En ce qui concerne la
productivité la pollution atmosphérique entraîne
également des conséquences sur le rendement des cultures
agricoles et piscicole selon l'OMS (12), le CO² ayant un impact sur le
taux d'acidité des océans. Tous effets économiques
confondus, un rapport du Sénat (13, Tome 1), estime à 101,3
milliards d'euros le coût annuel de la pollution de l'air (141).
Ceci est sans prendre en compte les pollutions induites,
d'une part du fait des productions de carburants, ou celles accidentelles comme
les marées noires, ou d'autre part l'impact dû aux transports de
marchandises importées. Dans ce dernier cas le réchauffement
climatique, dû à l'impact carbone des Français, en prenant
en compte les éléments induits, reste élevé et
continu de progresser (15).
La Commission Européenne a ainsi estimé que le
pays « n'a pas adopté les mesures qui auraient dû
être appliquées depuis 2005 pour protéger la santé
de ses citoyens ». La France pourrait ainsi faire l'objet d'une
amende de 100 millions d'euros (16), alors que d'autres dossiers ont
montrés la réalité des sanctions (17).
8 -
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Chiffres_cles_du_transport_2015.pdf
9 - notre-planete.info,
http://www.notre-planete.info/terre/climatologie_meteo/changement-climatique-consequences.php#
10 -
http://www.actu-environnement.com/ae/news/pollution-atmospherique-deces-prematures-europe-430000-an-25756.php4
11 -
http://www.novethic.fr/empreinte-terre/pollution/isr-rse/le-cout-astronomique-de-la-pollution-de-l-air-revele-par-l-oms-143261.html
12 -
http://www.novethic.fr/empreinte-terre/pollution/isr-rse/le-cout-astronomique-de-la-pollution-de-l-air-revele-par-l-oms-143261.html
13 -
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/07/15/20002-20150715ARTFIG00046-la-pollution-de-l-air-coute-plus-de-100-milliards-d-euros-par-an.php
4 -
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/07/15/20002-20150715ARTFIG00046-la-pollution-de-l-air-coute-plus-de-100-milliards-d-euros-par-an.php
15 -
http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/01/06/la-france-est-elle-vraiment-exemplaire-en-matiere-d-ecologie_4549174_3244.html)
(
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_Information_CO2-2.pdf
16 -
http://www.lefigaro.fr/sciences/2014/03/14/01008-20140314ARTFIG00206-pollution-le-france-longtemps-laxiste-pourrait-etre-bientot-punie-par-l-europe.php
17 -
http://www.challenges.fr/economie/20141121.CHA0578/ces-2-2-milliards-d-amendes-que-la-france-va-devoir-payer-a-l-europe.html
2
Il sera ici évoqué plusieurs
possibilités permettant à court ou moyen termes d'abaisser les
pollutions issues des transports, principalement routiers. Un carburant peu
développé en France sera l'objet de ce mémoire, le Gaz
Naturel pour Véhicules, semblant, de prime abord, concilier des
avantages environnementaux et économiques. Toutefois, il convient de
soulever que cela impliquerait une redistribution concurrentielle dans le
secteur des transports, que ce soit au niveau des producteurs, des
distributeurs, des constructeurs, induisant très probablement des pertes
d'emplois, certains acteurs du secteur étant déjà
fragilisés par un environnement économique dégradé
et concurrentiel. La question, qui ne peut être développée
ici, étant de savoir si conformément à la théorie
de la destruction créatrice, émise par Joseph Shumpeter, un choix
politique en faveur de cette énergie peut être effectué
(18).
Dans une première partie sera développé
une étude comparative de ses caractéristiques en concurrence avec
les autres procédés énergétiques de motorisation.
Dans une seconde seront abordés ses possibilités juridiques de
promotion.
Section I - Le Gaz Naturel en concurrence :
L'appellation de gaz naturel date du début du XX?
siècle pour désigner le gaz issu de formations géologiques
et le distinguer du gaz de ville qui était issu de charbon et de
houille.
Comme la majeur partie des produits technologiques, le Gaz
Naturel pour Véhicule comporte des risques, quelques accidents ont fait
l'objet de la une des médias, mais rapportés aux 40 millions de
véhicules en circulation dans le monde ces incidents apparaissent comme
particulièrement rares. Le gaz naturel est hautement plus inflammable
que le gazole, le point d'éclair étant de - 188 °C, contre
70 °C. Il a été recensé de très rares
accidents, notamment de bus, un au Japon, quatre en France, et quelques autres
de véhicules de particuliers au Pakistan, mais les
éléments de sécurité drastiques (19) impliquent un
facteur de risque si faible qu'au contraire d'autres motorisations les
assureurs minorent le montant des primes, ce surtout dans les pays ou le
réseau est déjà implanté (20).
I - Une diversité de caractéristiques
:
Le gaz pour véhicules existe sous différentes
formes prenant des appellations en corrélation avec celles-ci. Pour les
véhicules légers il est fourni sous forme comprimée, il
est ainsi dénommé Gaz Naturel Comprimé, en anglais Natural
Gas for Vehiculs, ou Compressed Natural Gas, en Italie, pays le plus
utilisateur en Europe, Metano, du fait de sa composante principale. Pour les
véhicules lourds il est utilisé sous forme liquide,
dénommé donc Gaz Naturel Liquide, en anglais Liquefied Natural
Gas. Par commodité il sera ici généralement utilisé
l'acronyme de GNV,
Le GNV peut être utilisé dans tous types de
véhicules, par prédilection voitures, camions, bus, mais
également moto, mobylettes, tricycles, très
développés au Bangladesh, (21) voir l'avion, dont une
expérimentation avec un A 380 (22), les trains, les engins de levage, ou
les bateaux. Il peut présenter donc la même universalité
d'utilisation que son principal concurrent, le pétrole.
Afin d'en mesurer les intérêts
écologiques il convient de le comparer avec les autres
procédés énergétiques de motorisations. Puis
d'examiner quelles sont les possibilités d'implantations sur le
marché au regard de ce qui a pu être réalisé dans
des pays relativement similaires à la France.
18 -
http://www.economie.gouv.fr/facileco/joseph-schumpeter
19 -
http://www.aral.de/fr_lu/luxembourg/carburants-et-prix/autres-carburants/le-gaz-naturel-pour-vehicules.html
20 -
http://www.vehiculeagaz.ch/economiser/assurance/
21 -
http://www.tricycle-bsc.com/cng-auto-rickshaw-bangladesh/
22 -
http://www.lefigaro.fr/societes-francaises/2008/02/02/04010-20080202ARTFIG00143-premier-vol-au-gaz-naturel-pour-l-airbus-a-.php
3
A - Les incidences des différentes énergies
en perspectives avec le gaz :
Pour pouvoir être appréhendé de
manière globale il est intéressant de réaliser une
comparaison des différentes émissions directes et indirectes, de
la production à la roue, dite également bilan du puits à
la roue ou WTW « from Well To Wheel ». Dans cette mesure est pris en
compte le bilan carbone qui comprends également la source
énergétique. Or, celle-ci est différente suivant les pays,
notamment pour la production d'électricité, pour ceux qui
utilisent des centrales au charbon le bilan des GES est alors nettement plus
défavorable dans l'utilisation de véhicules
électriques :
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec1.png)
Même si de nouvelles solutions, pour les centrales au
charbon, sont envisageables pour réduire leurs conséquences
environnementales (23).
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec2.png)
Par ailleurs, dans des sources optimales, grâce
à la méthanisation, le GNC, ici en anglais, affiche un bilan
encore plus favorable :
23 -
http://www.lemonde.fr/energies/article/2014/11/11/au-canada-une-centrale-a-charbon-presque-propre_4521785_1653054.html
4
1° - Gaz en comparaison avec les
motorisations pétrole :
Trois carburants sont issus du pétrole, le gazole,
l'essence, et le GPL. Les récentes révélations quant aux
émissions réelles du premier amènent à mesurer et
comprendre en premier lieu la réalité des émissions du
GNV. Puis celles des carburants pétroliers.
a - Aspect général de l'impact
écologique du GNV :
Les avantages classiquement présentés du
gaz naturel sur la santé et l'environnement sont nombreux, mais peuvent
être tempérés pour certains. Communément il est
relevé :
- « le GNV ne contient pas de soufre, de trace de
plomb ou de métaux lourds. Il n'est pas toxique ni corrosif et ne
contamine pas non plus les eaux souterraines. Il n'y a donc aucun risque
environnemental en cas de fuite, contrastant avec les dégâts qu'un
déversement de pétrole engendre » (24). Ceci est
inexact. Le GNV présente une teneur de 95% en méthane
(CH4). Or, l'effet de serre est plus « de 20 fois
supérieur à celui du CO², avec toutefois un temps de
séjour moins long dans l'atmosphère » (25). D'autres risques
pourraient être relevés, mais même si leur fréquence
est relativement importante, aucun accident de gravité similaire
à celles des marées noires a été recensé,
tout du moins pour les transports, il en sera évoqué un en
production ;
- les moteurs GNV produisent 25 % de moins de dioxyde de
carbone, le CO², que les moteurs à essence et 35 % de moins que les
diesels, ceci est corroboré par l'ensemble des sources
consultées, toutefois, certaines font état de réduction de
23 et 15 % avec les nouvelles normes, dans le cas où elles seraient
respectées, mais dépends aussi de la provenance du gaz, ce qui
sera envisagé plus loin, une ajoute un autre avantage le fait que
« Le gaz d'échappement est inodore » (26) ;
- « rouler au GNV permet une réduction de 95
% des émissions de monoxyde de carbone », sur ce point
d'autres sources font état de près de 100%, les traces des tests
pouvant êtres le fait d'autres facteurs que la combustion.
« Réduction de 80 % des émissions
d'hydrocarbures » (imbrûlés), en fait ceci dépend
du type de combustion utilisé par le moteur, donc peut varier d'un
modèle à l'autre, de plus, cela peut être affecté
par la qualité du gaz,
- quant aux NOx, il y a une « réduction de
30% d'oxydes d'azote que les essences », d'autres sources font
état de 80% sur ce point (27) ; en fait la réalité
dépend du véhicule et de la provenance du gaz, ce dernier point
sera abordé dans la partie relevant de la production,
- autre pollution, certes peu dangereuse, mais source de
nuisance et d'incommodité, le bruit. La combustion particulière
du gaz permet de diviser son niveau par deux par rapport à un moteur
diesel (28).
24 -
http://www.cirrus-compresseurs.fr/gnv-biomethane
25 -
http://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/gaz-naturel-quels-dangers
26 -
http://www.bosch-mobility-solutions.fr/fr_fr/fr/powertrain_9/powertrain_systems_for_passenger_cars_10/bi_fuel_cng_port_fuel_injection_9/bi_fuel_cng_port_fuel_injection_1.html
27 -
http://www.wh2.fr/index.php/technologies/gaz-nat-vehicule-gnv/2-non-categorise
28 -
http://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/gaz_naturel_pour_vehicules_gnv.php4
5
b- Les incidences des motorisations
thermiques :
Les différentes motorisations actuelles sont issues de
recherches qui ont commencées au XVIIème siècle, pour
aboutir à la fin du XIXème au développement technologique
permettant la production de véhicules automobiles(29). Durant cette
période, les trois principales motorisations actuelles,
électriques, gaz, et pétrole sont déjà en
concurrence dans les brevets.
Présentation :
Au début du XX ème siècle la
motorisation pétrole commence à suplanter l'électrique.
Permettant une plus grande autonomie, plus facile à stocker, bon
marché , abondant, les avantages en étaient alors nombreux. La
production en série, selon les théories de Taylor, de la Ford T
en 1908, abaissant le prix des automobiles, marque l'avènement de cette
propulsion. (30).
Aspects
écologiques :
D'autres pollutions plus spécifiques à celles
atmosphériques, évoquées jusqu'ici peuvent être
prises en comptes, les pollutions terrestres des sols et des eaux marines ou
fluviales. Les premières sont constantes, les secondes la plupart du
temps accidentelles, mais certaines ayant une fréquence si
élevée qu'elles pourraient être classées avec les
premières. Ainsi pour le Transport des Matières Dangereuses, dont
les dérivés de pétrole, sont recensés 100 à
200 accidents de la circulation par ans (31, page 5), 72% des accidents de TMD
mettent en cause des camions citernes, dont 60% du tonnage de ce type de
transport est constitué de produits pétroliers (32), le risque
est donc important. En cas de réalisation il y a des effets
« primaires immédiats », certains ayant eut des
conséquences particulièrement graves (33) et des et des
« effets secondaires », dont des conséquences
environnementales.
La consultation de la base de donnée des accidents
technologique « Aria » (34) permet de visualiser leurs
fréquences par type de conséquences. En omettant la dimension
économique, généralement aisément réparable
par le mécanisme de l'assurance, il apparaît que la
fréquence écologique est la plus importante.
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec3.png)
29 -
http://www.museedumoteur.fr/le-musee/lhistoire-du-moteur
30 -
http://www.voiture-electrique-populaire.fr/vehicule/histoire
31 -
http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ND%202292
32 -
http://www.irma-grenoble.com/PDF/05documentation/brochure/risques_majeurs2007/12Risque_Transport.pdf
33 -
http://www.risquesmajeurs.fr/le-risque-de-transport-de-matieres-dangereuses
34 -
http://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/wp-content/uploads/2015/11/inventaire-2015_pour_site_ARIA.pdf
6
La pollution des sols a directement des conséquences
sur la qualité du sol et nécessitent des travaux d'excavation
(35), mais généralement se répand en profondeur et peut
contaminer les nappes phréatiques, affecter la faune et la flore.
La pollution des eaux peut être la conséquence
de l'accident d'un pétrolier ou d'une station pétrolière,
mais représente seulement 6 à 10 % des rejets. Les autres causes,
comme les chargements et déchargements des pétroliers, les rejets
industriels, les accidents dans les raffineries, sont plus fréquentes et
représentent la majeur partie des pollutions aquatiques. Ce type de
déjections « souille l'eau en en continu et réduisent
la fertilité de la faune marine » (36).
Actuellement :
Malgré les progrès techniques, qui ont pu
permettre depuis le début des années 2000 une inflexion des
émissions de gaz carbonique, et sans prendre en compte la
réalité des émissions telle qu'elle a pu être
montré avec les tests qui ont suivis le « diesel
gate », « Les émissions moyennes de CO2 des voitures
continuent d'augmenter (+ 0,4 g/km à 110,6 g/km) en lien avec la
poursuite de la progression de la part des voitures affectées d'un malus
(+ 0,8 point à 12,0 %) » (37). En mettant en lien ces
donnés avec l'augmentation du trafic, en France relativement stable
depuis quelques années (38), mais qui sera exponentielle au niveau
mondial avec l'augmentation du nombre de véhicules en circulation, qui
selon les Nations Unies devrait atteindre 3 milliards de voitures d'ici 2050
(39) les effets peuvent être appréhendés.
Dans un futur proche :
Les carburants pétroliers pourraient connaître
des améliorations. Les progrès notamment du diesel pourraient
remettre en cause les investissements d'aujourd'hui dans les énergies
concurrentes. Il offre déjà, par son principe de combustion, une
consommation en carburant inférieure d'environ 20 à 25 % à
celles d'un moteur à essence de même performance. De plus, les
moteurs diesel modernes sont équipés de turbocompresseur et
peuvent ainsi bénéficier de la technologie "downsizing"
qui améliore sensiblement le rendement du moteur, permet moins de
consommation du fait de la réduction de la cylindrée. A ce stade,
accroître la suralimentation offre un potentiel de progrès
supplémentaire. Mais le véritable enjeu du moteur diesel sera de
respecter les futures normes d'émissions d'oxydes d'azote (NOx) et de
particules, en s'appuyant sur : des systèmes de commande d'injection
plus précis et efficaces., une optimisation des chambres de combustion.,
des systèmes de post-traitement adaptés : pièges à
NOx ou catalyse SCR avec injection d'un agent réducteur
spécifique, l'urée., la catalyse 4 voies qui permet
d'éliminer simultanément 4 polluants (oxydes d'azote,
hydrocarbures imbrûlés, CO et particules), mais
générera des surcoûts de production, donc à l'achat
également. Enfin, de nouveaux procédés de combustion qui
permettront de réduire, à la source, les émissions
d'oxydes d'azote et de particules, respectivement dans des rapports de 100 et
10 (40). L'intégration d'agrocarburants et de nouvelles méthodes
de raffinage, les progrès des systèmes électroniques
amélioreront également leurs performances environnementales. De
plus, comme le soulignent certains articles de presse (41), ainsi que cela peut
être déterminé par l'article 36 de la loi, un objectif
national de 2 litres aux 100 kilomètres est attendu.
35 -
http://www.geotech-fr.org/sites/default/files/revues/blpc/BLPC%20146%20pp%2057-66%20Bergue.pdf
36 -
http://tpe.petrole.free.fr/consequences.htm
37 -
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publications/p/2570/877/motorisations-emissions-cosub2sub-voitures-particulieres-7.html
38 -
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/LPS118.pdf
39 -
https://www.notre-planete.info/ecologie/transport/placeauto.php
40 -
http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/Espace-Decouverte/Les-grands-debats/Quel-avenir-pour-l-automobile/Ameliorer-les-moteurs-et-carburants-conventionnels
41 -
http://www.leparisien.fr/environnement/energies/la-france-se-dote-de-budgets-carbone-pour-reduire-ses-emissions-de-co2-18-11-2015-5289663.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr
7
Aspects juridiques :
différentes limites d'émissions
Le marché français
étant intégré au marché européen il est
utile de remarquer que les limites d'émissions des véhicules
présentent des différences au niveau mondial.
La norme communautaire est dénommée sous le
terme de « Euro » suivit du chiffre déterminant son
ordre de sortie. Un double régime est applicable suivant le type de
véhicules, automobiles ou poids lourds. Depuis le 1er septembre 2014
c'est « l'Euro 6 » qui s'applique pour l'homologation des
premières, la vente de ceux estampillés « Euro
5 » ayant pu perdurer jusqu'au 31 août 2015. Mais, Bruxelles, a
assoupli cette norme « Euro 6 » en publiant le 26 avril
2016 au Journal officiel de l'Union une tolérance aux seuils
d'émissions de Nox. « Ainsi, entre 2017 et 2019, les
véhicules, lors de ces tests « en situation
réelle », pourront émettre jusqu'à
2,1 fois le plafond de NOx autorisé dans l'Union (soit
168 mg/km). A partir de 2020, le seuil sera ramené à
1,2 fois le plafond de la norme (soit 120 mg/km) (42). Ce qui vaut
à la Commission européenne d'être poursuivie devant la CJUE
par vingt grandes villes de l'UE.
Or, d'une part il existe au surplus une distinction entre
véhicules essence et diesel, et d'autre part le « diesel
gate » a permis de révéler que les émissions
réelles sont bien plus importantes. Dès lors, comparer des
émissions théoriques par rapport à des émissions
réelles perd de son sens, surtout quand celles-ci sont inexistantes
comme dans le cas des Nox pour les véhicules GNV. Cependant, l'un des
principaux problème est le niveau des normes, certes celui-ci est
édicté sous l'influence et la résistance des lobbys des
constructeurs, mais il a pu être relevé que les normes sont
respectées dans des conditions de tests en conformité avec les
prescriptions « Mais plutôt que de voir les mauvais chiffres,
il faut voir la disparité entre les tests. L'UTAC en effet a
procédé à 3 tests distincts. Sur le Renault Captur,
entre le test D1 et le test D3, les émissions de NOx varient de
1 à 8. Sur l'Opel Zafira, elles varient de 1 à 15. On
comprend que les émissions de NOx dépendent de l'usage d'un
véhicule, et donc du test, de la méthode avec laquelle on
mesure ». (42).
A partir de septembre 2017 une nouvelle norme
« Euro » sera mise en place, qui prendra en mesures de test
les conditions réelles de circulation (43). La question induite est de
savoir quel constructeurs pourraient être mis en difficultés (44)
de part la charge d'investissements nécessaires au développement
de nouveaux moteurs, vu les coûts de développements de nouvelles
motorisations, et quels seront les rapprochements nécessaires pour
permettre des économies d'échelle (45, 46), tout en prenant en
compte l'évolution du marché qui s'orientera d'avantage, en
principe, vers les pays émergents (47).
Le droit peut également être un
facteur de limitation des rejets atmosphériques polluants. Il existe,
depuis longtemps, des contraventions en ce domaine. Ainsi, l'article 2 de
l'arrêté ministériel du 12 novembre 1963 relatif aux
fumées produites par les véhicules automobiles dispose :
« Les véhicules en stationnement doivent avoir leur moteur
arrêté, sauf en cas de nécessité, notamment lors des
mises en route à froid », ceci est constitutif d'une
infraction pouvant entraîner une amende de 135€, d'autres pays sont
beaucoup plus strictes quant aux seuils des durées d'immobilisation ou
au montant de la peine (48).
42 -
http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/10/pollution-vingt-villes-attaquent-bruxelles-pour-son-laxisme_4916506_3244.html
43 -
http://www.moteurnature.com/actu/uneactu.php?news_id=28352
44 -
http://www.consilium.europa.eu/press-releases-pdf/2015/11/40802204530_fr_635828493000000000.pdf
45 -
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/06/17/dix-usines-automobiles-de-trop-en-europe_3431256_3234.html
46 -
http://www.usinenouvelle.com/article/combien-coute-le-developpement-d-une-plate-forme-commune-dans-l-automobile.N337684
47 -
http://www.fiches-auto.fr/articles-auto/tendances-de-l-
auto/s-1194-plateformes-modulaires.php
48 -
http://www.planeteautomobile.com/filiere-automobile/tendances/tendances
49 -
http://www.forum-auto.com/automobile-pratique/motorisation-energie/sujet386189.htm
8
Mais la réalité des constatations est
très faible 982 infractions ont été relevées en
2009 seulement 649 en 2014, tout en considérant qu'un comportement plus
vertueux des automobilistes peut en être la cause, à moins que la
baisse des effectifs des forces de l'ordre le soit (50). Pourrait être
détaillés également d'autres infractions tel l'utilisation
en agglomération du moteur à des régimes excessifs ou la
circulation de véhicule à moteur sur une voie verte (Bilans
statistiques des infractions au code de la route, ministère de
l'intérieur).
En ce qui concerne le GPL, pour des contraintes de format il
sera omis du champ de l'étude, il peut toutefois être
indiqué qu'il présente un bilan environnemental
défavorable (51).
2° - Le Gaz en concurrence avec les
motorisations réputées propres :
Certaines de ces idées ne sont pas nouvelles, mais
les progrès technologiques, en matière de mécanique et de
thermodynamique, ou de poids, grâce à des matériaux
modernes, permettent de remettre au-devant des développements d'autres
sources d'énergies. Deux sont potentiellement concurrentiels et
techniquement aboutit, électrique et éthanol ; deux sont
plus en projets ou anecdotique ce sont la pile à combustible et le
bois.
a -les véhicules
électriques : L'impact écologique en question
Quelques éléments sont à prendre en
considérations. Non seulement l'approche WTW, mais également le
traitement des véhicules en fin d'utilisation.
Présentation :
Le concept de voiture électrique est ancien (52),
historiquement ils ne peuvent être qualifiés de nouveau, de
nombreux véhicules électriques ayant été
conçus dès le XIXè siècle, dont les vitesses
étaient plus élevées que celle des thermiques d'alors,
mais présentaient des autonomies et inconvénients similaires
à ceux rencontrés aujourd'hui.
Aspects de développement
durable :
C'est le point le plus
problématique dans la comparaison avec les autres motorisations.
Abordé uniquement au niveau des émissions directes du
véhicule électrique l'avantage est indéniable. Mais en
prenant en compte tous les éléments de la chaîne ACV, comme
l'exploitation des matériaux permettant son élaboration, les
batteries utilisant des ressources rares, difficiles à produire et
à traiter en fin de cycle d'utilisation, les sources
d'électricité émettant dans la majorité des pays du
Co², même pour les centrales nucléaire (53) le bilan carbone
total est très discuté et discutable. A tel point que les
autorités de régulation de la publicité ont émis
des avis défavorable à la présentation écologique
des véhicules électriques (54)
50 -
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/decryptages/2015/01/22/25003-20150122ARTFIG00181-effectifs-de-police-nicolas-sarkozy-a-l-epreuve-des-chiffres.php
51 -
http://www.moteurnature.com/actu/2008/gpl-le-moins-cher-pour-polluer-plus.php
52 -
http://www.cabinetmagazine.org/issues/21/editorial.php
53 -
http://www.terraeco.net/Oui-le-nucleaire-emet-bien-du-CO2,16535.html
54 -
http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/06/26/publicite-la-voiture-electrique-n-est-pas-ecologique_4445251_3244.html
9
Les pollutions induites par la production de
véhicules électriques
Un point critique porte sur celle induite par la fabrication
des batteries.
La pollution induite est une acidification
atmosphérique, à l'origine des « pluies acides » qui
peuvent se traduire par exemple par une perte d'éléments
minéraux nutritifs pour les arbres et la végétation. Les
substances participant à ce phénomène sont, entre autres :
SO2, NOx, NH3, HCl, HF. Les émissions de SO² pendant la phase
d'extraction des métaux nécessaires à l'élaboration
de la batterie sont en effet importantes. L'implication de ce gaz dans des
causes de cancers, et décès est avéré, par contre
les impacts directs sur l'environnement proche sont difficiles à
mesurés (55).
La source principale de SO² vient de la production du
cobalt et du nickel utilisés dans la masse active de la batterie (56).
Or, la France, du fait de la Nouvelle Calédonie, est un producteur de
Nickel à hauteur de 7% au niveau mondial. Mais également
possède des réserves de Cobalt, L'étude ACV de l'ADEME
relève que le potentiel d'acidification du véhicule
électrique est « très nettement supérieur
à celui des véhicules » utilisant des carburants
pétrolifères. Les véhicules GNV sont absents de cette
étude. Pourtant comme il a été précédemment
évoqué, leurs émissions sur ce point sont largement en
leur faveur. Bien entendu, les pluies acides ne s'arrêtent pas aux
frontières.
Actuellement elles sont fabriquées également
à partir de Lithium. Les quantités découvertes sont
suffisantes pour assurer la production de l'ensemble du parc mondial actuel et
futur d'automobiles (57). Dans des sites moins propices à son extraction
une utilisation excessive de l'eau en découle, ainsi que des pollutions
des cours d'eau (58). Toutefois, les pollutions environnementales peuvent
être réduites considérablement si un circuit de
récupération et de recyclage est mis en place (59).
Au surplus, le transport des matières premières
rares engendrerait des pollutions, mais compte tenu d'une baisse de celui des
hydrocarbures, le bilan sur ce point est difficile à mesurer.
Les pollutions induites par l'alimentation de
véhicules électriques
De plus, une généralisation à l'ensemble
du parc nécessiterait une augmentation de la capacité de
production gigantesque. Il est parcouru en France environ 785 milliards de
kilomètres par ans (60). Compte tenu de la consommation moyenne des
véhicules actuellement sur le marché il faudrait produire 7 850
000 000 de kilowatts de plus par ans. Etant donné la capacité de
production moyenne actuelle d'une centrale nucléaire 7 500 000 000
kilowatt (61), cela revient à énoncer qu'il en faudrait au moins
une de plus.
55 -
www.ineris.fr/substances/fr/substance/getDocument/2787
56 -
http://www.global-chance.org/IMG/pdf/gc36p18-34.pdf
57 -
http://www.consoglobe.com/fin-du-lithium-cg
58 -
https://sites.google.com/site/fesherierjojkoqdr/partie-ii-les-batteries-li-ion-un-virage-parfois-dangereux/un-bilan-contraste
59 -
http://voiture-electrique.durable.com/a-la-production-et-le-transport-du-lithium
60 -
http://www.planetoscope.com/automobile/114-nombre-de-kilometres-parcourus-les-francais.html
61 -
http://ethicologique.org/index.php/750-eoliennes-1-reacteur-nucleaire/
10
Or, le gouvernement actuel, dans la loir TECV de 2015
prévoit de réduire la part du nucléaire dans la production
à 50% à l'horizon 2025. Alors que « La Cour des comptes
estime, dans son dernier rapport annuel, que baisser la part de l'atome
à 50 % du bouquet électrique revient à arrêter
« de dix-sept à vingt réacteurs »
sur les cinquante-huit que compte l'Hexagone » (62). L'implantation
des éoliennes étant sujet à controverses la
généralisation de cette motorisation avec cette production
apparaît utopique. Celle par des panneaux solaires pourrait être
possible, et leur bilan environnemental (63) et leur proximité de
production les rends attractifs. Mais la France accuse un très gros
retard dans la production d'énergies renouvelables par rapport à
ses voisins européens (54).
La production grâce à des procédés
d'énergies renouvelables induirait également des impacts, tout du
moins indirects quant à la fabrication de ceux-ci. D'un point de vue
global avec une production électrique grâce à des
énergies renouvelables le bilan environnemental, pour certains, est
plutôt positif par rapport aux véhicules essence ou gazole (64) et
pourrait être amélioré grâce à de nouvelles
batteries (65).
Dans le cas de production d'électricité
nucléaire les déchets des combustibles, dont le traitement et le
stockage ultime est controversé poserait des difficultés.
La dimension éthique
l'extraction de matières premières
pour la production de véhicules électriques
L'extraction de Cobalt minerai principalement exploité
dans des conditions humaines précaires, contrairement à tout
principe éthique (66), ou la corruption, dans les pays d'extraction (67)
présente un bilan sociétal défavorable.
Aspects
économiques :
D'autres aspects peuvent être évoqués,
les coûts de développement, les coûts d'achat de ce type de
véhicule, leur rentabilité à l'usage, dont la
praticité dégradé par des temps de charge très
longs, les coûts pour la collectivité (68), que ce soit par les
aides à l'achat, l'incidence sur la production électrique, ou le
traitement en tant que déchets, mais sur ce point une internalisation au
marché, du fait du recyclage possible, pourrait être mise en place
de manière efficace.
62 - -
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/04/14/hollande-pourra-t-il-tenir-sa-promesse-de-fermer-les-centrales_4902454_4355770.html
63 -
http://www.actu-environnement.com/ae/pdt/panneaux-solaires-impact-environnement-edf-enr-667.php4
64 -
http://www.consoglobe.com/voiture-electrique-ou-thermique-le-bilan-environnemental-complet-cg/3
65 -
https://mrmondialisation.org/la-voiture-electrique-nest-pas-ecologique-vraiment/
66 -
http://www.jeuneafrique.com/294849/societe/rdc-amnesty-denonce-lexploitation-denfants-mines-de-cobalt/
67 -
https://www.reporterre.net/Corruption-pollution-consommation-les-ravages-du-lithium-en-Argentine
68 -
http://multinationales.org/Voitures-electriques-des-aides-publiques-genereuses-sans-etude-serieuse-de-leur
11
Quant aux coûts de développement, dans une
économie libérale, ce serait en principe aux constructeurs
à prendre en compte ceux-ci. Pourtant, les Etats sont
intéressés, car au final c'est leur compétitivité
qui est en jeu. Il peut donc être remarqué ici le plan de soutien
à la filière automobile, dont une contribution des finances
publiques par l'intermédiaire du « programme
« Véhicule du futur » des investissements d'avenir
opéré par l'ADEME » (69) dont le montant est de 950
millions d'euros (70). A cela s'ajoute 600 millions d'euros de financements
« pour répondre aux besoins d'investissement et de
liquidités à court terme, tournés en priorité vers
les PME du secteur automobile ». « Afin de consolider la
filière automobile, son innovation et sa production en
France ». Mais également, la prise de participation de l'Etat
de 800 millions d'euros dans le groupe PSA dont l'actualité
récente permet de montrer le choix d'orientation vers les
véhicules électriques de l'Etat (71).
Les voitures électriques bénéficient
également d'aides à l'achat. Cette mesure a une incidence sur les
finances publiques, certes aujourd'hui positive (72), l'excédent, 336,56
M€, du Compte d'Affectation Spéciale étant reversé au
budget général (73), ce rapport de la Cour des comptes indiquant
que « Cette situation s'explique par les difficultés de
prévision de l'évolution des comportements d'achat ».
Il indique également que les conditions d'accès aux primes
« super-bonus » avaient été
resserrées, aboutissant à un un nombre très réduit
de versements, le marché des véhicules électriques ne
représentant que 4% des ventes. Et soulever également que cette
mesure prend en compte uniquement les émissions de GES.
Un autre aspect est la baisse corrélative des sources
de financement de l'Etat. Ce tableau issu de l'étude de l'ADEME en
illustre les baisses :
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec4.png)
69 -
http://www.entreprises.gouv.fr/secteurs-professionnels/automobile/plan-soutien-a-filiere-automobile
70 -
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Le-programme-d-investissement-d.html
71 -
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/05/12/voitures-electriques-le-courant-passe-entre-
psa-et-dongfeng_4918166_3234.html
72 -
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/06/03/20002-20150603ARTFIG00143-l-etat-fait-des-benefices-sur-le-bonus-malus.php
73 -
https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiAy7aY77rMAhWMAxoKHa7UAqYQFggmMAE&url=https%3A%2F%2Fwww.ccomptes.fr%2Fcontent%2Fdownload%2F82022%2F2016061%2Fversion%2F4%2Ffile%2FNEB-2014-Aide-acquisition-vehicules-propres.pdf&usg=AFQjCNEhXeMWkh3tIhWQfVRIHSlAqqxBqw&sig2=K8l2wa__NNJUo5SvRYNV_A
12
« Alors que la mise sur le marché d'un
véhicule essence est porteuse d'une rentrée d'argent totale pour
l'État de 7 650 € sur 10 ans au rythme de 765 euros par an et de 4
000 € (au rythme de 400 € par an) pour un véhicule diesel, la
mise sur le marché d'un véhicule électrique est source de
dépenses significatives pour l'État, dont 9 500 ou 13 200 €
préalablement à sa mise en service. Ces dépenses initiales
sont loin d'être compensées par les taxes perçues sur
l'électricité pendant la vie du véhicule ».
L'étude comparative entre les bénéfices écologiques
réalisés par cette motorisation et des efforts en matière
d'habitat permet de déterminer que l'Etat « semble donc
prêt à financer à une hauteur près de dix fois plus
élevée les mesures d'économie d'énergie par cette
politique que ceux d'économies de combustibles fossiles dans
l'habitat ».
Renforcement du
réseau :
L'extension du parc de véhicules électriques,
outre la mise en place de bornes de rechargement, nécessiterait
« dans un grand nombre de cas un renforcement local du réseau
de distribution » en l'absence de celle-ci des mises hors circuit
d'éléments du réseau adviendrait, ce qui signifie que
certains utilisateurs, quartiers, villes ou villages subiraient des coupures de
courant. Cela implique des coûts de renforcement, qui pour les basses
tensions, seraient « mutualisés » entre les
consommateurs via « les tarifs d'utilisation des
réseaux », et pour les tensions élevées seraient
en partie, 60%, à la charge des collectivités locales (74). Il
en résulte que les communes ayant des budgets difficilement à
l'équilibre devraient soit augmenter les impôts locaux soit
s'endetter. Pour les consommateurs, également contribuables, cela
implique dans tous les cas une hausse du coût de
l'électricité par une variation de la taxe de Contribution au
Service Public de l'Electricité et de la taxe de Tarifs d'Utilisation
des Réseaux Publics d'Electricité.
Dans le cadre de la comparaison effectué ici avec les
véhicules GNV, des surcoûts d'adaptation du réseau serait
à prendre en considération et aboutiraient sur ce point à
une conclusion similaire. Néanmoins, comme il sera évoqué
plus tard, celle-ci va être rendue obligatoire indépendamment d'un
choix français.
Bilan tonnes de carbone non
émise
En considérant la source de production le bilan
économique diffère d'un pays à l'autre. Pour le Royaume
Uni, la comparaison des véhicules GNV avec les véhicules
électriques est très favorable pour les premiers, « la
tonne de carbone non émise, par rapport à l'utilisation de
carburants conventionnels, revient à 400 £ contre 1000 £ en
utilisant des véhicules électriques alimentés par le
réseau. Cette étude indique que la production de gaz à
distribuer par le réseau est un débouché
préférable pour l'exploitation du Bio-SNG, si l'objectif est de
réduire au maximum les émissions de dioxyde du carbone à
moindre coût » (75).
74 -
https://www.senat.fr/questions/base/2010/qSEQ101116177.html
75 -
http://www.bioenergie-promotion.fr/10277/royaune-uni-etude-sur-le-potentiel-du-gaz-naturel-synthetique-issu-de-la-biomasse/
13
Consommation d'énergie
primaire
L'étude ADEME relève qu'il faut en France
« en moyenne, avec le parc actuel, plus de 3 kWh d'énergie
primaire pour distribuer 1 kWh à l'usager. La consommation
d'énergie primaire d'un petit véhicule électrique se situe
donc en moyenne en France entre 38 et 63 kWh/100 km, soit l'équivalent
de 3,6 à 6,1 litres aux cent km d'essence, du même ordre de
grandeur que celle des voitures thermiques de même gamme ». Ces
chiffres peuvent être discutés, d'une part les véhicules
électriques semblent consommer aujourd'hui moins
d'électricité (76), mais d'autre part ils sont destinés,
de par leur autonomie, leur capacité de charge utile, à des
déplacements urbain ou inter-urbain. De plus l'ensemble des
études font part d'une augmentation de la consommation pour les besoins
de chauffage ou de climatisation de l'habitacle, aucune semble prendre en
compte celles induites par une utilisation du véhicule chargé
plus lourdement.
Il faut également considérer le transport
d'électricité sur de longues distances, qui connaît des
pertes, de l'ordre de 8 à 15 %, ce qui augmente son prix, soit par la
prise de mesures techniques, soit en intégration dans le prix de
l'énergie.
Rentabilité pour les
usagers :
Combiné à l'abandon progressif du
nucléaire, la rentabilité de cette motorisation pour ses
utilisateurs serait alors compromise. D'autant qu'une augmentation des taxes
sur cette énergie utilisée en tant que carburant est
déjà envisagée et sera facilité grâce aux
compteurs intelligents. D'autre part, une baisse du prix du pétrole peut
encore être opérée, pour certains analystes le cours du
brut devrait atteindre les 20$ en 2016, et peut-être les 10$ en 2018
(77), ce qui affecterait le prix des carburants pétrolier et donc la
rentabilité des véhicules électriques. En ce qui concerne
le gaz, il suit généralement une courbe de prix similaire
à celle du pétrole, du fait d'une indexation de nombreux contrats
à long terme sur les prix du pétrole, (L1 en annexe, ou :
78) ses avantages économiques et écologiques en seraient d'autant
plus intéressants.
76 -
http://automobile.challenges.fr/dossiers/20120807.LQA3178/la-verite-sur-la-consommation-des-voitures-electriques.html
77 -
http://www.latribune.fr/economie/international/petrole-et-si-l-iran-faisait-plier-l-arabie-saoudite-545742.html
78 -
http://www.gasinfocus.com/indicator/evolution-des-prix-du-gaz-naturel-sur-les-principales-
zones-de-marche/
14
Aspects juridiques :
Outre les normes juridiques instaurant des aides
financières directes ou indirectes, peuvent être relevé des
textes incitant à l'achat de véhicules électriques. Parmi
celles-ci seront abordés la mise en place de zone « low
emissions » (79) à l'image d'autres pays européens.
Les Zones d'Action Prioritaires pour l'Air avaient
été mises en place à titre expérimental dans
quelques villes (80), mais son inefficacité ayant été
actée il fut abrogé (81). Actuellement le Ministère de
l'écologie a mis en place un appel à projets "Villes respirables
en 5 ans", les collectivités devront notamment préfigurer ou
mettre en place une zone à circulation restreinte (ZCR). « Les
lauréats bénéficieront d'un appui technique et
financier » (82). Le texte du projet d'arrêté(83),
permettant les distinctions de véhicules pour la mise en place des ZCR,
a été publié le 27 mai 2016. Il crée six
catégories, une classe à part est celle des véhicules
électriques (84).
Si la mesure est de prime abord une avancée, il peut
en être soulevé des limites. Essentiellement, elle se base
uniquement sur l'âge des véhicules, ce qui pénalisera les
ménages populaires utilisateurs de véhicules anciens, et laissera
en circulation des véhicules récents de forte cylindrée,
émetteurs importants de CO².
La loi TECV, instigatrice de cette mesure, a adjoint à
l'article L. 123-1-12 du code de l'urbanisme, une disposition permettant une
réduction de 15% de l'obligation d'affectation en contrepartie de la
mise à disposition « de véhicules électriques
munis d'un dispositif de recharge adapté ou de véhicules propres
en auto-partage ». Il s'agit donc là d'une aide indirecte,
dont l'intérêt sera d'autant plus important pour les promoteurs
que le prix du mètre carré constructible sera
élevé. Il peut être soulevé que cette mesure
favorisera certainement plus les véhicules électriques,
visés par la loi, dont la recharge adaptée est moins
contraignante, par exemple, que les véhicules GNV. Alors que
parallèlement, les compresseurs pour les particuliers ont
été interdits il y a quelques années.
79 -
http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/14_06_01_REX_LEZ_Europe_ADEME.pdf
80 -
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/06/28/01016-20110628ARTFIG00734-les-propositions-du-conseil-de-l-air-contre-la-pollution.php
81 -
http://www.actu-environnement.com/ae/news/zapa-concertation-janvier-revision-16620.php4
82 -
http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/15_08_31_Fiche_ZCR.pdf
83 -
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/16-0340_5B_arrete_classification_CQA_version_definitive.pdf
84 -
http://www.actu-environnement.com/ae/news/nouveau-projet-nomenclature-vehicule-pollution-air-zcr-26890.php4
15
b - L'éthanol en tant que
carburant :
Présentation :
Il peut être également envisagé le
remplacement des carburants actuels par des biocarburants qui peuvent
être des hydrocarbures ou bien d'autres substances comme
l'éthanol, les esters...). Ils sont synthétisés à
partir de la biomasse par le procédé Fischer-Tropsch s'il s'agit
d'hydrocarbures (cf les autres filières de production) ou bien par
d'autres procédés, éventuellement biochimiques (catalyse
enzymatique). L'avantage à long terme de la biomasse est de constituer
une source d'énergie renouvelable, elle permet donc un
développement soutenable.
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec5.png)
Source : Ministère du développement
durable
Aspects
écologiques :
Sur cet aspect les avis sont
partagés. Des avantages et des inconvénients peuvent être
soulevés.
Actuellement
Au niveau des rejets par les véhicules, les moteurs
accusent de moindres émissions de Co² que l'essence, et il
nécessite pour être produit et distribué moins de
dépenses d'énergies que pour produire un litre de pétrole,
ce qui améliore son bilan sur ce point (85).
En considérant l'énergie déployée
pour leur culture, leur rendement à l'hectare suivant les plantes
utilisées, la région de production, le transport induit, et le
mode de transformation, le Changement d'Affectation des Sols, le bilan CO²
est plus que mitigé (86,
page
10). Même en prenant en compte le gaz carbonique absorbé pendant
leur culture.
Dans un futur proche
Une solution d'avenir peut être l'utilisation de
déchets agricoles, issus de déchets et résidus viniques
(87) ou de ceux du maïs (88).
85 -
http://www.auto-moto.com/actualite/environnement/biocarburant-lethanol-en-6-questions-30288.html#item=1
86 -
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ED79.pdf
87 -
https://www.dyneff.fr/Actualites/Bio-Advanced-Energy
88 -
http://www.leblogenergie.com/2009/05/08/etatsunis-le-cours-de-lessence-repasse-au-dessus-de-celui-de-lethanol/
16
Aspect sanitaire :
Une étude de l'université de Stanford (89)
soulève la possibilité de rejets cancérigènes, avec
du benzène et du butadiène.
Les cultures nécessaires pour produire les plantes qui
seront transformées en alcool entre en concurrence avec celles
destinées à l'alimentation, certes au niveau mondial, seul 1% des
terres sont utilisées en ce sens, mais dans certains pays, au
Brésil notamment, ce sont 20% des terres qui sont cultivées pour
le produire, affectant le prix des terres et des denrées alimentaires.
De plus, avec une croissance démographique mondial, il apparaît
peu judicieux d'affecter des terres à cette culture. La motorisation de
l'ensemble des véhicules compte tenu des terres nécessaires
semble également quasiment impossible.
Aspects
économiques :
Une généralisation de l'utilisation de ce
carburant auraient donc des effets économiques significatifs et a
déjà des effets.
Les prix de certaines denrées alimentaires en sont
affectés. Ainsi le mais connaît une hausse tendancielle de son
prix du fait de la demande en éthanol (90). D'autres denrées ont
des hausses potentielles prévisibles, des estimations
prévoient : « +41% pour le maïs d'ici à
2020 ; » aliment sacré au Mexique (91), « +76%
pour les oléagineux (colza, soja, tournesol) ; +30% pour le
blé ; +135% pour le manioc qui est pourtant un aliment crucial dans
les pays les plus pauvres d'Afrique subsaharienne, d'Amérique latine ou
d'Asie » (92).
Source : Parlement Canadien
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec6.png)
Selon les professionnels de la
filière éthanol, un hectare permet d'alimenter en carburant un
véhicule pour 100 000 km (93), sachant que la distance moyenne parcouru
par an par un Français, cela permet de fournir en carburant un peu plus
de sept véhicules par ans. Le parc étant de près de 38 408
000 véhicules il faudrait près de 5 millions d'hectares (4 994
538) pour couvrir l'ensemble des besoins, soit près du quart des terres
cultivées. Actuellement c'est moins de 1% des terres agricoles en France
qui est consacré à ces cultures. L'affectation des cultures
alimentaires serait alors inéluctable.
89 -
http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/es062085v
90 -
http://www.bdp.parl.gc.ca/content/lop/ResearchPublications/2013-02-f.htm
91 -
http://www.lemonde.fr/economie/article/2008/08/08/l-ethanol-tire-du-mais-fait-polemique-au-mexique_1081569_3234.html
92 -
http://www.encyclo-ecolo.com/Ethanol
93 -
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/09/25/20002-20150925ARTFIG00010-comment-le-bioethanol-profite-de-la-crise-du-diesel.php
17
De plus, l'atteinte par ce procédé des
objectifs d'abaissement des GES, contrairement à l'affirmation des
professionnels du secteur dans l'article sus-visé, est selon la Cour des
comptes, dans son rapport public annuel 2016, constate des résultats en
progrès, mais souligne la nécessité d'adaptations (94)
indiquant que les cibles d'incorporation à respecter pour
l'éthanol sont impossibles à atteindre. La justification du
maintien de cette filière peut apparaître comme une volonté
de financement d'un secteur agricole et d'entrées fiscales, près
de 470 millions d'euros pour 2015, 8 900 emplois, et 815 millions de valeur
ajoutée en 2010 (95).
Aspect juridiques :
La possibilité d'inclure cet alcool dans les
carburants pétroliers a été élargie sous
l'impulsion d'une directive européenne n° 98/70/CE du 13/10/98
concernant la qualité de l'essence et des carburants diesel et modifiant
la directive 93/12/CEE du Conseil. En France c'est depuis le 1er avril 2009 que
l'E10, ou mélange d'essence additivée de 10% d'éthanol,
est autorisé à la vente dans les stations-service. L'E85 a
été commercialisé ici deux ans plus tôt.
La TICPE sur ce produit est depuis la loi de finance 2016 de
7,96 € par hectolitres pour l'E85 et de 62,12 € pour la même
quantité, pour le SP 95-10.
La Taxe Générale sur les Activités
Polluantes, Les distributeurs français ont l'obligation d'incorporer
7 % d'énergie renouvelable dans leur essence, faute de quoi ils
doivent s'acquitter d'une lourde taxe, la TGAP. Ouvrir une pompe d'E85 leur
fait ainsi économiser 150?000 € environ, mais seulement s'ils
atteignent cet objectif note la Cour des comptes. (96).
Au vu des différents aspects que présente ce
carburant, son développement est d'intérêt
limité.
c - La pile à combustible en
motorisation :
Présentation :
Parfois abrégé en moteur PAC. L'énergie
provient de la réaction de formation de l'eau par oxydoréduction
entre le dihydrogène et le dioxygène. L'énergie chimique
est dans ce cas transformée en énergie électrique avant
d'être convertie en énergie mécanique.
Aspects
écologiques :
Son fonctionnement s'accompagne d'émission de polluants
très faible par rapport à celles des moteurs thermiques actuels.
(97).
Actuellement :
Le combustible utilisé est l'hydrogène, qui
peut également être ajouté au GNV. Le rejet du
véhicule est de l'eau.
En ce qui concerne le bilan d'Analyse du Cycle de Vie,
aujourd'hui 95% de sa production repose sur la transformation d'énergies
fossiles, bois, charbon, pétrole ou gaz naturel (98). La solution
actuelle présente donc une bilan environnemental défavorable.
94 -
https://www.ccomptes.fr/Accueil/Publications/Publications/Rapport-public-annuel-2016
95 -
http://www.agpm.com/communique000126ed.php
96 -
http://www.auto-moto.com/actualite/environnement/biocarburant-lethanol-en-6-questions-30288.html#item=1
97 -
http://www.olympiades-chimie.fr/Concours%202008/Caen/DOCORC07-08.pdf
98 -
http://www.planete-energies.com/fr/medias/decryptages/comment-fabriquer-l-hydrogene
18
Dans un futur proche :
Des projets sont en cours pour réaliser de nouvelles
piles à combustibles, certains apparaissent prometteurs (99), mais la
mise en place des systèmes de production et la
généralisation à l'ensemble des véhicules prendrait
environ 25 ans. Dès lors elle relève d'un futur qui est trop
lointain pour atteindre les objectifs de réductions des GES.
Aspects
économiques :
Séduisante dans le concept et les avantages
écologiques cette motorisation présentent toutefois plusieurs
inconvénients économiques. Notamment les coûts de
développement, ou l'installation d'un réseau de distribution
(100). Il existe très peu de modèles commercialisés, et
sont à des tarifs largement supérieurs à ceux d'autres
types de motorisations, « 59 700 euros, superbonus
déduit, pour la ix35 Fuel Cell de Hyundai » (101).
d - Le retour de la vapeur de bois :
Parmi les développements de
carburants alternatifs celui-ci apparaît comme anecdotique, mais ce sont
les moyens mis en oeuvre qui peuvent permettre des progrès dans
l'efficience d'utilisation. Deux catégories sont apparues dans les
recherches, tout comme cela sera abordé plus loin dans l'utilisation de
la biomasse, le bois, brûlé, dégage de la vapeur qui
devient source motrice (vapeur mais au GPL : 102, moto à la vapeur de
bois : 103), ou l'utilisation des gaz pour alimenter un moteur thermique
conventionnel, c'est alors un gazogène, certains ont pu démontrer
les performances d'un système moderne à base de granulés
de bois (104).
99 -
http://www.lepoint.fr/automobile/innovations/nissan-parie-sur-la-pile-a-ethanol-pour-2020-15-06-2016-2046863_652.php
100 -
http://www.liberation.fr/futurs/2016/03/10/automobile-hydrogene-le-cout-de-l-envie_1438830
101 -
http://www.lemonde.fr/m-voiture/article/2015/11/18/l-hydrogene-plan-b-de-la-voiture-electrique_4812541_4497789.html
102 -
http://www.leblogauto.com/2008/07/un-record-de-
vapeur.html
103 -
https://www.youtube.com/watch?v=ij8Mq8VvClY
104 -
http://www.bioenergie-promotion.fr/8463/premier-record-du-monde-de-vitesse-homologue-pour-une-voiture-propulsee-aux-granules-de-bois/
19
3° - Comparaison du coût de
revient kilométrique :
Les véhicules légers sont
généralement présentés comme ayant un prix de
revient kilométrique plus faible. Une rechercher sur une base de
donnés alimentée par des déclarations volontaires (105)
permet de confirmer cette affirmation. La position dominante de l'entreprise
Engie en France a pour effet d'avoir un prix homogène quelle que soit la
station, seuls quelques distributeurs indépendants ont des pratiques
tarifaires plus basses. Le prix de vente du kilo, unité de mesure du gaz
à la pompe, peut être retenu à 1,26€. Les groupes
dominants sont ici présentés, les groupes très peu
représentatifs du parc automobile français sont exclus du champ
de l'étude, selon un principe similaire à celui de l'étude
médiane.
Groupe
|
Par groupes dominants
|
En motorisation
|
Nombre
|
Moyenne
|
Prix de revient
|
Moyenne
totale
|
Prix de
revient
|
G
N
V
|
1
|
376
|
3,5
|
4,41
|
5,3
|
6,67
|
2
|
1 416
|
5,1
|
6,42
|
3
|
704
|
6,4
|
8,06
|
Diesel
|
1
|
41 967
|
5,3
|
6,14
|
6,56
|
7,6
|
2
|
80 178
|
7,3
|
8,46
|
Essence
|
1
|
69 888
|
6,5
|
8,45
|
8,02
|
10,42
|
2
|
87 136
|
9,4
|
12,22
|
Sources de bases d'étude : Prix moyens des carburants
sur six mois (106)
La très faible consommation de quelques voitures GNV a
d'ailleurs été médiatisé, indiquant des prix de
revient aux 100 kilomètres de 3,10€ (107). A peine plus
élevé donc que les voitures électriques
subventionnées.
105 -
http://www.spritmonitor.de/fr/apercu/0-Tous_les_constructeurs/0-Tous_les_mod%C3%A8les.html?fueltype=4&fuelsort=13&vehicletype=1&powerunit=2
106 -
http://www.zagaz.com/evolution-prix.php
107 -
http://www.moteurnature.com/actu/2013/skoda-citigo-CNG-GNV-greentec-Gerhard-Plattner-record-drive.php
20
B - Divers types de gaz :
Pour déterminer
l'intérêt économique du gaz il est nécessaire de
s'intéresser au prix du pétrole, sur lequel il est encore souvent
indexé. Or, plusieurs enjeux géo-stratégiques peuvent
être relevés. Une indépendance énergétique
impliquerait plusieurs conséquences quant à l'équilibre
politique mondial.
Pour la Commission européenne « L'Europe a
besoin de mettre fin à sa dépendance vis-à-vis des
combustibles fossiles. Le recours à la biomasse constitue l'une des
principales solutions possibles. Des mesures efficaces en faveur de la
biomasse, au regard de son coût, doivent être arrêtées
au niveau européen » (108).
1° - Le prix du pétrole
influence sur l'intérêt économique du gaz :
Il faut également prendre en compte les acteurs de la
filière pétrole qui ont des moyens financiers
considérables «excepté le distributeur américain
Wal-Mart », les sept premières entreprises mondiales par leur
chiffre d'affaires sont toutes des compagnies pétrolières, elles
ont généré chacune en 2014 autour de 400 milliards de
dollars de chiffre d'affaires (109), soit l'équivalent du PIB
français pour les six pétrolières. Leur stratégie
face à l'arrivé d'une nouvelle énergie pourrait donc
être déterminante dans un nouvel échec économique du
gaz.
Quant aux pays producteurs, l'Arabie Saoudite est dominante.
A une échelle géopolitique régionale, dans le
moyen-orient, elle a également un intérêt, au moins, pour
affaiblir son rival et voisin l'Irak, Etat dont la religion est principalement
chiite contrairement à celui-là quasiment totalement, et
officiellement, sunnite. (110).
Mais cette analyse doit vraisemblablement être
tempérée par une approche économique plus pragmatique. En
effet la politique des Saoudiens est sujette à discussions. D'une part,
ils se plaignent, officiellement, d'une baisse des cours, due à une
surproduction des pays qui ne sont pas membres de l'OPEP et de la
spéculation (111), ce qui a un effet sur leur marge productive
(référence précédente et 112) l'hydrocarbure roi
étant à la base de 90% de leurs recettes. Et d'autre part, ils
pourraient jouer une baisse pour des raisons de stratégie
économique.
108 -
http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52005DC0628&from=FR
109 -
http://www.journaldunet.com/economie/magazine/1159250-classement-entreprises/
110 -
http://www.franceculture.fr/tags/sunnites
111 -
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/12/14/97002-20141214FILWWW00057-petrole-l-opep-denonce-la-speculation.php
112 -
http://www.leconomiste.com/flash-infos/chute-des-cours-du-petrole-lopep-denonce-la-speculation-et-la-surproduction-des-pays-non
21
a- La stratégie des pays liés à
l'OPEP :
C'est en tout premier lieu celle des quatre monarchies du
Golfe, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar et Koweït, membres du
cartel dont elles assurent 52 % de la production, qui selon des analystes,
cherchent à maintenir ainsi la pression sur les producteurs de schiste
et à défendre leurs parts de marché. En effet le
coût de production du pétrole de schiste, est élevé,
estimé à 70 dollars le baril, ainsi en maintenant un prix plus
bas que ce prix de revient elles affaiblissent leurs concurrents. Il est
même sensiblement plus haut pour le Docteur Fatih Birol, qui lundi 1er
décembre 2014, lors d'une présentation du « World Energy
Outlook 2014 » à Paris répondant à une question sur
l'huile de schiste américaine déclarait « que les
coûts étaient en moyenne de 75 $/baril (113), certains avancent le
chiffre de 100 $ en prenant en compte les mécanismes financiers (114)
Et pour Abdallah al-Badri, le secrétaire général de
l'Organisation des pays exportateurs de pétrole,
« "L'Amérique va dépendre du pétrole du
Moyen-Orient pendant de longues années".
Il a assuré que les monarchies du Golfe ne seraient
pas affectées par l'effondrement des cours. Ces monarchies, qui se sont
constituées des réserves financières, de 2.450 milliards
de dollars grâce à la manne pétrolière, "ne sont pas
en danger", a-t-il insisté. » (115) « L'Arabie
Saoudite est bien engagée dans une guerre des prix contre le
pétrole "de schiste" américain, a affirmé le ministre du
pétrole saoudien durant la réunion à huis-clos de l'Opep
jeudi 27 novembre à Vienne » (116). Dans ces conditions il y a
peu de doutes sur une riposte envers un concurrent énergétique
(117). Près de deux ans après le début de cette analyse,
cette stratégie est bien établie (118).
Cet aspect de guerre des prix envers le pétrole de
schiste n'est pas le seul à prendre en compte. En effet
« l'Arabie Saoudite semble entreprendre de rappeler à chacun,
hors de l'Opep comme au sein de l'organisation, qu'elle est l'unique reine au
centre de l'échiquier pétrolier mondial.
Elle bénéficie à la fois de la plus forte
capacité de production et des premières réserves
exploitables de la planète, ainsi que de coûts d'extraction parmi
les plus faibles, estimés entre 5 et 10 dollars le baril. »
(réf ibid).
De plus d'autres facteurs sont à prendre en compte,
démographie, mode de vies, économiques, voir technologiques
(119), pourrait être ici abordé l'émergence de
nouveautés telles que les voitures électriques, ou GNV, comme vu
précédemment. Maintenir une production élevée
permet de continuer à assurer la suprématie du pétrole,
pour un temps au moins.
Cela permet également à l'Arabie Saoudite
d'amorcer la réorientation de son économie (120). Les
réserves financières, que ce soit de son « fond
souverain, la SAMA Foreign Holdings », qui détient 739
milliards de dollars (121) et la vente de le compagnie pétrolière
nationale prévue pour 2018 (122), lui permettront d'amorcer ce
virage.
113 -
http://www.contrepoints.org/2014/12/05/190370-cours-du-baril-qui-dit-mieux-quel-est-le-prix-dequilibre
114 -
http://reseauinternational.net/petrole-de-schiste-une-
catastrophe-se-prepare-aux-etats-unis-il-y-aura-du-sang/
115 -
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/20141214tribab9b0e935/la-speculation-contribue-fortement-a-pousser-les-prix-du-petrole-a-la-baisse-opep.html
116 -
http://petrole.blog.lemonde.fr/2014/11/29/contre-choc-petrolier-les-saoudiens-menent-une-guerre-des-prix-contre-les-etats-unis/
117 -
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/11/28/petrole-les-gagnants-et-les-perdants-de-la-chute-des-cours_4531148_3234.html#fRgq7mVSjffLCmaG.99
118 -
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/petrole-l-arabie-saoudite-en-passe-de-gagner-son-pari-508781.html
119 -
http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/Espace-Decouverte/Les-grands-debats/Quel-avenir-pour-le-petrole/L-evolution-de-la-demande-energetique
120 -
http://www.latribune.fr/economie/international/l-arabie-saoudite-rattrapee-par-la-baisse-des-cours-du-petrole-506555.html
121 -
http://www.atlantico.fr/decryptage/sos-petrole-en-faillite-attention-ne-pas-enterrer-arabie-saoudite-trop-vite-thomas-porcher-2272222.html#SUghubRxPVAU0C8K.99
122 -
http://www.atlantico.fr/decryptage/arabie-saoudite-fonds-2-trilliards-dollars-pour-construire-economie-post-petrole-monarchie-wahhabite-peut-elle-esperer-reussir-2651517.html
22
Il existe des controverses sur les réserves mondiales
de pétrole. En ce qui concerne ce royaume, plusieurs articles et
ouvrages, parfois anciens, laisse penser, à l'auteur de ces lignes, que
des difficultés d'extraction sont peut être anticipées.
L'injection d'eau par pressurisation pour extraire le pétrole affecte
ses réserves d'or bleue (123) et a pu être évoqué
comme un signe de moindres réserves.
L'après pétrole semble acté pour cet
acteur majeur. Le paysage de 2019 en serait affecté, une remontée
des cours serait alors inéluctable du fait de la résurgence des
autres producteurs.
Or, le prix d'équilibre par baril (124) est aux
environs de 100$ pour l'Iran et l'Irak, et au delà pour le
Venezuela, 96$ pour la Russie, ou 80$ pour l'Équateur.
b- Les stratégies des pays externes à
l'OPEP :
Pour nombre de pays producteurs, les recettes sont
proportionnelles aux quantités vendues. Notamment « elle
progresse en Russie », (125 et 126) tout a fait logiquement pour
tenter de compenser le manque à gagner du fait de la baisse des cours.
Ce qui tend à maintenir une surproduction, et enclenche ainsi une
spirale baissière.
c - La spéculation facteur de variations sur
les prix :
« Les fondamentaux du marché
pétrolier, notamment l'offre et la demande, ne justifient pas
l'effondrement actuel des cours, selon le secrétaire
général de l'Opep, évoquant un rôle probable de "la
spéculation'' » (127).
Si la technique d'achats en prévision de la demande
existe toujours, comme du temps de Marie-Antoinette, qualifié de
marché physique, ils comportent deux composantes le marché au
comptant (dit spot) et le marché à livraison
différée (dit forward) dans lesquels le prix est
déterminé à la conclusion du contrat. Une autre
possibilité existe de nos jours, « le marché à
terme (futures) est un marché financier où
s'échangent des intentions d'achats ou de ventes futures de
pétrole, pour une date ultérieure et à un prix
immédiatement fixé.
Le marché à terme héberge principalement
les banques, les raffineurs, les distributeurs et les fonds d'investissement,
notamment les hedge funds. Un tel marché s'avère utile
pour gérer le risque associé aux fluctuations du cours du
pétrole. Les opérateurs du marché cherchent soit à
s'assurer contre ce risque, c'est-à-dire à se couvrir, soit
à spéculer.
Les producteurs ou consommateurs qui voudraient couvrir leurs
positions sont qualifiés de « commerciaux », tandis que les
opérateurs qui ne recherchent que le gain monétaire sont
qualifiés de « non commerciaux » ou de «
spéculateurs ».
123 -
http://www.atlantico.fr/decryptage/et-maintenant-arabie-saoudite-confrontee-disparition-agriculture-pour-avoir-abuse-ressources-en-eau-david-rigoulet-roze-2428388.html
124 -
http://www.challenges.fr/economie/20141123.CHA0592/chute-du-prix-du-baril-de-petrole-quels-sont-les-pays-producteurs-qui-s-en-sortent.html
125 -
http://www.leconomiste.com/flash-infos/chute-des-cours-du-petrole-lopep-denonce-la-speculation-et-la-surproduction-des-pays-non
126 -
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/10/14/le-coup-de-pompe-du-prix-des-carburants-est-il-durable_4505866_3234.html
127 -
http://www.leconomiste.com/flash-infos/chute-des-cours-du-petrole-lopep-denonce-la-speculation-et-la-surproduction-des-pays-non
23
L'activité sur le marché à terme s'est
fortement développée au cours de la dernière
décennie et le nombre de traders non commerciaux a connu
également une forte croissance. La spéculation en soi est
nécessaire au bon fonctionnement du marché. Il peut en effet
exister un décalage entre les acheteurs et les vendeurs sur un contrat
à terme donné. Les spéculateurs, en principe, permettent
de corriger ces déséquilibres en fournissant de la
liquidité et en participant activement au processus de découverte
des prix. Démontrer que la spéculation est excessive et
déstabilisatrice est difficile. Une spéculation excessive doit
toutefois se manifester à travers certains signes tangibles »
(128).
Dans la situation actuelle cette spéculation semble
toutefois n'avoir joué qu'un rôle marginal, 5 à 10 % selon
le même article. Dès lors c'est sur les fondamentaux que le prix
peut s'expliquer. Pour d'autres, les économistes d'Allianz, cela devrait
se traduire par une augmentation des prix du pétrole de 15% à 20%
en moyenne au cours des deux prochaines années (129).
2° - L'extraction conventionnelle du
gaz:
Il y a là peu de divergences selon les sources.
Mais, la aussi, les enjeux géo-stratégiques pourraient être
pris en compte. Les antagonismes économiques entre les producteurs
étant ici aussi doublés de conflits d'intérêts
politiques.
a - Le marché en fonction des
zones :
Sur cette mappemonde peuvent être remarqués
les différences entre production et consommation pour le pétrole,
à gauche, et gaz, à droite :
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec7.png)
Source : Office national de l'énergie du
Canada
http://www.neb-one.gc.ca/nrg/ntgrtd/ftr/archive/2007/nrgyftr2007chptr2-fra.html
Les découvertes récentes d'un acteur
régional de premier ordre pourraient maintenir les cours du gaz à
la baisse. De plus, comme il sera évoqué plus loin, sa
stratégie de développement sur le marché français
pourrait devenir plus extensive.
128 -
http://www.blog-illusio.com/article-prix-du-petrole-fondamentaux-et-speculation-104225182.html
129 -
http://www.alternatives-economiques.fr/petrole---la-speculation-nourrit-la-hausse-des-prix_fr_art_183_20475.html
24
b - Perspectives d'évolution des
tarifs :
Du fait des conditions de transports et de consommation
le marché mondial est divisée en trois grandes zones de
marchés : nord-américain, Asie et Europe.
Le marché nord-américain apparaît comme
précurseur de l'évolution actuelle européenne. Il est
très concurrentiel, du fait de l'interdiction de concentration entre les
différents acteurs, dans les années 80, qui a aboutit à la
mise en place de hubs. Ce sont des marchés « entre des
acheteurs et des vendeurs de gaz, qui permettent de décorréler
les flux contractuels des flux physiques et ainsi de multiplier les
transactions » (130). L'un des plus importants est en Louisiane
« Le henry hub », utilisé depuis 1990 comme point de
référence des livraisons pour les contrats gaziers à terme
négociés sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX) ».
Le pendant de cette libéralisation du marché est la
« volatilité des prix » (L1, page 263), la
quasi-totalité du gaz produit en Amérique du Nord est
échangée sur le spot local, qui est le marché
à court terme.
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec8.png)
Le marché asiatique sur lequel l'essentiel du gaz est
commercialisé sous forme de GNL dans le cadre de contrats à long
terme prévoyant des clauses d'indexation du prix du gaz sur le prix du
pétrole. Ces trois marchés sont peu reliés entre eux ce
qui explique que les prix observés puissent être durablement
déconnectés (131)
Le marché européen, l'Union Européenne
importe 60% du gaz qu'elle consomme, sur lequel le gaz est pour l'essentiel
commercialisé par gazoducs dans le cadre de contrats à long terme
prévoyant des clauses d'indexation du prix du gaz sur le prix du
pétrole, la part du GNL est modeste mais tend à augmenter et le
rôle du spot a lui aussi tendance à s'accroître (ibid).
Le gaz au niveau international est principalement
transporté par des méthaniers, la demande internationale influe
donc sur les prix européens (132). La demande japonaise du fait de son
recourt de plus en plus élevé au gaz pour palier à la
production électrique des centrales nucléaires stoppées,
après la catastrophe de Fukushima, avait influé sur les cours, la
reprise de la production et une baisse de la demande européenne, du fait
de l'augmentation de prix. Du fait de ces facteurs, le gaz est aujourd'hui
à un cours extrêmement bas. L'arrivée de nouveaux acteurs
à, comme dans d'autres secteurs, fait perdre des parts de marché
à l'opérateur historique (133).
Dans un avenir proche, les facteurs évoqués, la
politique Russe, la libéralisation du marché, la
décorrélation avec le pétrole, la hausse de l'offre,
l'exploitation du gaz de schiste américain, l'arrivée de centre
de liquéfaction, ou le développement, aidé, des
installations de méthanisation, permettant de réguler les prix,
devraient entretenir un cours bas du carburant gazier.
130 -
http://www.energie.sia-partners.com/20061122/une-approche-regionale-pour-decongestionner-le-marche-du-gaz
131 -
http://encyclopedie-energie.org/sites/default/files/fichiers_joints/articles/art021_Percebois-Jacques_marche-prix-regulation-activite-energetiue_0.pdf
132 -
http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/Espace-Decouverte/Tous-les-Zooms/Marches-de-l-energie-2013-l-annee-des-ruptures
133 -
http://www.lesechos.fr/15/06/2015/lesechos.fr/021138681048_gaz---engie-confronte-a-une-erosion-de-ses-parts-de-marche-en-france.htm
25
c - Le facteur de risques liés
à la filière gaz :
La tension sur les prix entraîne des baisses de
rentabilité, dont le corollaire peut être un abaissement des
niveaux de sécurité. Comme évoqué dans la
présentation des intérêts écologiques du GNV, un
accident majeur à l'extraction dans un ancien puits pétrolier est
survenu.
Il s'agit d'une fuite de gaz sur le puits de stockage d'Aliso
Canyon. Il est problématique du fait des quantités
émises,30 à 50 tonnes de méthane par heure, au total
depuis le début de cette fuit c'est quelque 90 000 tonnes de
méthane qui se seraient échappées. (134).
Ces
émissions créent un impact sur les populations locales,
l'environnement immédiat, etsur l'atmosphère du fait des
quantités de gaz à effet de serre émises.
L'entreprise exploitante SoCalGas est mise en cause et
poursuivie. « Sur le site d'Aliso Canyon, qui dessert 11 millions de
personnes en gaz dans la zone de Los Angeles, "de nombreux autres puits sont
abîmés et attaqués par la corrosion", dénonce le
Los Angeles Times (135).
Le risque juridique pour l'entreprise
dépasserait le milliard de dollars. La question qui peut se poser est de
savoir si le préjudice écologique, tel que
développé en France à l'occasion de l'accident de l'Erika,
pourrait s'ajouter aux poursuites entamées dans ce pays, ce qui pourrait
alors contribuer à une évolution des mesures de prévention
dans cette zone géographique, mais aurait une incidence sur les prix.
3° - Les productions alternatives
de gaz :
Deux types de productions sont remarquables, et seront
abordées dans cet ordre, d'une part l'exploitation des gaz
non-conventionnels, dits de schiste, et d'autre part, la fabrication de gaz.
Pour la première, il existe des types de
« gisements » divers, tel les hydrates de méthane,
qui présentent des risques écologiques même sans être
exploités (136), ou le gaz de charbon (137), mais les
procédés d'exploitation sont encore trop onéreux,
malgré les réserves très importantes possibles. Dans ces
gaz seul celui de schiste est exploité actuellement. Les impacts
écologiques en sont catastrophiques (138).
134 -
http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/Espace-Decouverte/Tous-les-Zooms/Fuite-de-gaz-sur-le-puits-SS-25-du-stockage-de-Gaz-Aliso-Canyon-en-Californie-L-analyse-d-IFPEN
135 -
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-nord/4-mois-pour-maitriser-la-mega-fuite-de-gaz-a-los-angeles-socalgaz-en-accusation_1763114.html
136 -
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_818_clathrates_energie_bombe.php
137 -
http://www.geosoc.fr/temoignages/cat_view/1-dossiers/17-energie/42-hydrocarbures.html
138 -
http://www.huffingtonpost.fr/emmanuel-poilane/eau-extractivisme-et-mult_b_10163006.html?utm_hp_ref=france
26
Pour la seconde, plusieurs procédés sont
envisageables, mais seulement deux se distinguent par leur faisabilité
à court terme, la fabrication de gaz de synthèse, dit Syngas, du
fait d'une contraction anglo-saxonne, parfois dénommé
également Bio-Synthetic Natural Gas (Bio-SNG, gaz naturel
synthétique issu de la biomasse) pouvant être effectuée
actuellement soit par un procédé de catalyse soit par une
méthode de méthanisation. Le schéma suivant montrant les
différentes possibilités :
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec9.png)
a - Gaz de schiste : approche des
répercussions de l'extraction
Au rang numéro un, des sources
d'énergies sujettes à controverses (139), une autre provenance
possible du carburant ici examiné, est le gaz dit de schiste.
Présentation :
Pour le présenter brièvement, c'est un gaz
enfermé dans des roches souterraines, aujourd'hui connues à de
grandes profondeurs, dont l'extraction actuellement nécessite leur
fracturation par des injections sous pressions d'eau à laquelle est
adjointe des additifs.
Dans un futur, de proximité incertaine quant à
la rentabilité, d'autres techniques sont envisagées. La
présentation du rapport du Sénat sur le sujet relève que
« Le rapport met en évidence que des techniques alternatives,
opérationnelles, existent, au sens où il est possible de se
passer d'eau pour obtenir une stimulation efficace de la roche-mère,
à l'aide, par exemple, de dioxyde de carbone (CO²) [...]. Les
inconvénients environnementaux liés à l'usage de l'eau
peuvent ainsi être évités ». Il met
également en évidence le processus continu d'amélioration
de la fracturation hydraulique, et les espoirs suscités par
l'exploitation du gaz de houille.
139 -
http://www.metronews.fr/info/gaz-de-schiste-ou-en-est-la-france/mpbB!b2x6BCyzdDcpI/
27
Les difficultés du sujet complexe des hydrocarbures
non conventionnels ne sont pas éludées. « Elles
plaident pour que la France connaisse enfin la réalité de ses
éventuelles ressources et lance les programmes de recherche scientifique
nécessaires à l'élaboration de méthodes
d'extraction dans les meilleures conditions pour la santé et
l'environnement » (140).
Aspects
écologiques :
Plusieurs impacts écologiques sont avancés.
En premier lieu, l'utilisation d'une ressource naturelle
protégée, insuffisamment dans certains pays, l'eau, ce qui, d'une
part, la surexploite et la raréfie. Et d'autre part, les additifs
contaminent le sous-sol, entraînant sa pollution, notamment celle
utilisée pour être potable, contenue dans les nappes
phréatiques.
En second lieu, des rejets incontrôlés de
méthane, d'une part du fait de la fracturation, d'autre part, du fait
des fuites sur le réseau d'extraction-exploitation, supérieures
à celles de l'extraction conventionnelle, entraînent une
augmentation des GES.
Enfin, les différentes pollutions, dont celles
atmosphériques, dues aux autres gaz s'échappant à
l'occasion des forages, et celles dues aux additifs retrouvés dans les
eaux, ont été révélés comme ayant des
impacts sur la santé, des populations à proximité, voir
à distance car affectées par les vents, notamment le
développement de cancers.
Aspects économiques :
coûts de mise en place, rentabilité
Les difficultés d'extraction rendent plus
onéreuse son exploitation que les procédés communs.
Dès lors sa rentabilité est conditionnée au cours du
pétrole, or celui-ci est à un niveau relativement bas, à
ce jour environs 45£, soit quasiment 40€. Il a pu ainsi être
soulevé que ce montant peut être une stratégie pour
empêcher le développement des énergies alternatives, dont
le coût d'exploitation est beaucoup plus élevé que celui de
l'or noir, 4$ à 10$ seulement pour le pays principal exportateur, qui a
donc intérêt à maintenir ce cours, d'une part dans cette
guerre économique, d'autre part, pour des enjeux géo-politiques
propres.
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec10.png)
140 -
http://www.senat.fr/notice-rapport/2013/r13-174-notice.html
28
Le coût d'extraction est estimé entre 3 et 8 $
pour 28 m3 soit de 10 à 28 centimes le m3 de gaz,
un baril de pétrole équivaut à celle de
170 m3 de gaz, soit un prix équivalent de 17 à
47,6$ qui donc comparés aux coûts d'extraction de l'Arabie
Saoudite, sont nettement plus élevés. Cela implique que les
investissements, en recherche et exploitation, des compagnies du secteur ont
été abaissés, et entraîne la mise en
difficultés financières de certaines. Aujourd'hui d'ailleurs les
premières répercussions apparaissent par des baisses
d'investissements, des fermetures de puits, qui ont d'ailleurs des
durées d'exploitation optimum assez brèves. L'inquiétude
qui peut en découler est la contagion à l'économie d'une
nouvelle crise financière. En effet les exploitations étant
effectuées par des indépendants, qui ont eu recours à la
dette pour les investissements en infrastructures, les a conduits à des
emprunts massifs, « 285 milliards de dollars au 1er mars
2015 » (141), et un recours aux mécanismes d'assurance et de
titrisation des emprunts de la part des banques (142). Les ingrédients
d'une nouvelle crise financière semblent être réunis.
D'autre part, ces coûts sont possibles uniquement sur
le sol des Etats-Unis, ils seraient 2 à 3 fois plus chers en France
(143). Toutefois, l'exploitation par ce procédé a permis aux
Etats-Unis de devenir le premier producteur mondial, et d'exporter
désormais leur excédent de production, pour laquelle la France
vient de percevoir sa première livraison.
Une qualité insuffisante :
La qualité du gaz extrait ne permet pas d'orienter
principalement la production vers son utilisation en tant que carburant, elle
est donc vouée à être utilisée en combustible dans
des centrales électriques.
Aspects juridiques :
Etat juridique des possibilités d'exploitation en
France
Actuellement en France depuis 2011, ni l'exploration, ni
l'exploitation ne sont autorisées, tout du moins par fracturation
hydraulique. Néanmoins, sur le premier aspect, le groupe Total est en
procédure contre l'Etat contre une décision d'abrogation d'une
autorisation de prospection dans la région de Montélimar (144).
En première instance le juge administratif a annulé cette
décision, l'Etat a donc saisi la Cour d'Appel administrative, mais ceci
n'influera guère sur les intérêts d'exploitation
précédemment évoqués.
b - Le gaz de
synthèse Bio-SNG :
Présentation :
La production de carburants synthèse est connue
depuis 1923, le procédé a été découvert par
Franz G. Fischer et Hans Tropsch en Allemagne et développé
industriellement entre 1923 et 1935, puis largement utilisé par ce pays
durant la deuxième guerre mondiale. Il était utilisé
alors, et jusque récemment, du charbon comme matière
première pour fabriquer essentiellement des carburants liquides.
141 -
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/petrole-l-arabie-saoudite-en-passe-de-gagner-son-pari-508781.html
142 -
http://reseauinternational.net/petrole-de-schiste-une-catastrophe-se-prepare-aux-etats-unis-il-y-aura-du-sang/
143 -
http://bullschiste.com/pourquoi-lutter-contre/une-rentabilite-douteuse
144 -
http://www.rfi.fr/france/20160131-gaz-schiste-france-etat-permis-total-ardeche-drome-environnement
29
Le procédé « réalise la
transformation catalytique du gaz de synthèse en hydrocarbures
paraffiniques et oléfiniques, et, à un moindre degré, en
composés oxygénés divers (alcools, aldéhydes,
cétones, etc.). Le nombre d'atomes de carbone des
molécules produites peut varier dans un large spectre (de 80 p. 100
de méthane jusqu'à plus de 50 p. 100 de cires
paraffiniques, contenant au moins 35 atomes de carbone par
molécule) » (145).
De nos jours, il est possible d'utiliser de la
« biomasse sans concurrence d'usage avec l'utilisation alimentaire,
déchets domestiques, paille de céréales, miscanthus, bois
et résidus forestiers et cultures dédiées »
(146). Mais, toujours dans l'optique favorite de produire un carburant liquide,
principalement le diesel Biomass To Liquids, appelé donc
également Bio-Diesel.
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec11.png)
Source : L'hydrogène, carburant de
l'après-pétrole ? Par Edouard Freund, ed. Paul Lucchese
145 -
http://www.universalis.fr/encyclopedie/procede-fischer-tropsch/
146 - -
http://www.mamrot.gouv.qc.ca/pub/developpement_territorial/ruralite/groupes_travail/Diesel_ethanol_BTL.pdf
30
Aspects écologiques :
Etant donné que plusieurs types de carburants peuvent
être produits par ce procédé les conséquences
écologiques sont sensiblement différentes. Néanmoins
similaires, or il est relevé que « Les carburants produits
à partir de gaz naturel liquéfié (GTL ou Gaz-to-liquid)
sont quant à eux plus propres et émettent moins de CO² que
les carburants conventionnels» (147) .
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec12.png)
« En plus de pouvoir utiliser la biomasse
végétale dans son ensemble plutôt que simplement une partie
comme c'est le cas pour les biocarburants de première
génération, les carburants synthétiques permettent
également d'utiliser une portion importante des déchets
domestiques, Comme toute la plante est utilisée, les productions
énergétiques agricoles offrent des rendements
énergétiques par hectare 5 fois supérieurs aux
filières de première génération
Les biocarburants de synthèse sont obtenus à
partir de biomasse sans concurrence d'usage avec l'utilisation alimentaire
(déchets domestiques, paille de céréales, miscanthus, bois
et résidus forestiers et cultures dédiées) ».
Au niveau des inconvénients, « la perception
du public peut être défavorable à cause du traitement
médiatique réservé aux biocarburants de première
génération (crise alimentaire, biodiversité, faibles
avantages au niveau des émissions) » (148).
Mais surtout c'est un procédé
énergivore, qui en concurrence avec la méthanisation
présente donc un bilan contrasté, malgré « la
possibilité de produire des volumes plus importants que par digestion
anaérobie » (149).
147 -
http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/qr/d/automobile-carburants-fischer-tropsch-ctl-gtl-btl-1981/
148 -
http://www.mamrot.gouv.qc.ca/pub/developpement_territorial/ruralite/groupes_travail/Diesel_etha
nol_BTL.pdf
149 -
http://www.ambafrance-uk.org/Etude-sur-le-potentiel-du-gaz
31
Aspects économiques : la
rentabilité :
En ce qui concerne la production de gaz pour
véhicules, il pourrait être plus intéressant du fait qu'il
nécessite moins de transformations.
Néanmoins, il semble qu'aucune étude comparative
ait été entreprise. Quelques données vont ici être
rapprochées afin d'aborder cette mise en concurrence, en ayant
conscience que ceci nécessiterait de plus amples recherches.
En ce qui concerne la transformation en liquides avec le
procédé Fisher-Tropsh il est avancé qu'elle
nécessite des investissements très lourds en infrastructures, qui
rendent ce choix pertinent lorsque le cours du baril est supérieur
à 100$ (150, ainsi que l'étude Canadienne
précédemment évoquée).
Quant à la transformation du gaz de
synthèse en méthane, qui possède moins de la
« moitié de la densité énergétique du gaz
naturel » (151), elle présenterait donc un surcoût.
Toutefois, en l'état actuel des recherches et applications il
apparaît hasardeux d'avancer une conclusion sur ce point.
c - La méthanisation : une
possibilité d'indépendance énergétique ?
Le procédé
« est un processus biologique complexe »
(Monographie 3EII, 152) mais connu et maîtrisé (153).
Présentation :
Plusieurs possibilités existent, méthanisation
des déchets verts, de produits agricole (154), voir de
récupération des rejets d'élevages ou des stations
d'épuration.
Aspects écologiques : impacts,
risques, bénéfices,
Le grand intérêt de la méthanisation est
son bilan CO². Surtout quand elle s'effectue, comme c'est le choix en
France, grâce à la gestion des déchets. Il sera
abordé plus loin, l'efficience du choix effectué par la
Suède, modèle très avancé dans ce domaine.
150 -
http://www.manicore.com/documentation/petrole/CTL.html
151 -
http://www.killmybill.be/fr/gaz-renouvelables/
152 -
http://co2.insa-rennes.fr/wp-content/uploads/2013/05/M%C3%A9thanisation-et-biomasse.pdf
153 -
http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/expertsie_dechets_-
_fiche_technique_methanisation.pdf
154 -
http://fertigaz.fr/wp-content/uploads/2011/05/plaquette_collectivites.pdf
32
Aspects
économiques : coûts de mise en
place
La consommation pour les transports en France est
équivalente à 49 millions de tonnes pétrole, ce chiffre
comprenant le transport ferroviaire, quasiment uniquement alimenté en
électricité. Le pétrole représente sans ce secteur
92%, soit un total de plus de 45 Mtep.
La méthanisation potentielle en France est
estimée entre 3,25 Mtep, soit 11% de la consommation de gaz actuelle
(155) et 5 Mtep (156) à l'horizon 2020/2030, suivant les sources (157)
et pour 2050 « le gaz pourrait représenter près de 45 %
des consommations énergétiques du secteur des transports en
2050 » (158).
Malgré ces études, au regard des
résultats actuel d'autres pays européens, il semble que le
potentiel est sous-estimé. Pour exemple l'Allemagne est le premier
producteur en donnés brutes. Mais le choix allemand repose sur une
utilisation des cultures dédiées à cette fin et
était jusqu'à présent largement subventionné (159).
En prenant en compte la production possible par habitants, en traitement des
déchets, d'autres pays apparaissent plus efficients (160). Ainsi, en
examinant l'énergie produite par incinération des déchets,
le Danemark produit 136 tep par habitant, contre seulement 18 en France, ce qui
laisse entrevoir la marge potentielle de progression. En ce qui concerne
précisément la consommation du bio-gaz, la Suède en
réalise 19% (161). Elle réalise quasiment 129 Mtep de production
de bio-gaz, utilisé comme carburant, pour quasiment 9,6 millions
d'habitants, soit une production par habitant de plus de 13 Mtep par habitant
par an et a pour objectifs de doubler ce ratio.
Alors que par extrapolation des chiffres
précédents seulement 10% pourraient être atteints ici. Ceci
est sans prendre en compte les progrès technologiques de l'industrie
automobile (162). Par transposition des données connues relativement aux
véhicules utilisant des dérivés de pétrole, deux
tiers d'économies sont réalisables. Dès lors, la
production de bio-gaz pourrait concourir, dans un scénario optimum,
à alimenter 60% de l'énergie utilisée dans les transports.
En France, la destination privilégiée du
bio-gaz est toutefois essentiellement l'injection dans le réseau, ou
comme source d'énergie pour produire de l'électricité
(163). Le choix de l'utilisation et les contraintes de productions étant
politiques, les moyens juridiques à mettre en oeuvre en ce sens
devraient faire l'objet d'une programmation déterminée, non
seulement incitative, mais également contraignante, mais ceci
procède d'une vision du rôle de l'Etat.
Note du 20/08/2016 : il est à remarquer que les
chiffres évoqués pour la Suède sont en progression
constante, une part de celle-ci a d'ailleurs été prise en compte
dans ce mémoire dans la partie consacrée à ce pays.
155 -
http://www.biogaz-energie-renouvelable.info/biogaz_ressources.html
156 -
http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/d4.1_roadmap_france_french.pdf
157 -
http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/88252_gisements-substrats-methanisation.pdf
158 -
http://www.energystream-solucom.fr/2013/12/le-role-des-pouvoirs-publics-dans-le-developpement-du-gnv-peut-sinspirer-des-experiences-des-pays-etrangers-2/
159 -
http://www.echo-louet.fr/allemagne-le-reve-de-la-methanisation-est-termine/
160 -
https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=7&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiC3tTJ9c3MAhXHNhoKHUHvCdoQFghIMAY&url=http%3A%2F%2Fwww.ordif.com%2Fpublic%2Fdocument.srv%3Fid%3D14958&usg=AFQjCNGS6957VDlkjjgsCIiPGWp4Nfqm-g&sig2=VkA1FIw0D3rDIMW7tmqCGA
161 -
https://www.set-revue.fr/sites/default/files/articles-eat/pdf/DG2009-PUB00027024.pdf
162 -
http://news.autoplus.fr/news/1475369/Environnement-Consommation-Carburant-Mondial-Automobile-Jean-Marc-Ayrault
163 -
http://www.presse.ademe.fr/2014/05/la-methanisation-une-voie-vers-la-transition-energetique.html
33
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec13.png)
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec14.png)
Mais c'est à celui de 2050 que les choix actuels
prennent tout leur sens, en effet selon le troisième scénario
(page 17 de 164) le prix du pétrole devrait revenir à plus de 150
$/barils, cours connu déjà en 2008, qui eut beaucoup de
conséquences économiques.
Cependant, une station de méthanisation comporte
plusieurs inconvénients, dont des risques, et qui, comme d'autres
projets en énergies vertes, amène d'ardentes réactions
(165) qui peuvent faire l'objet de recours juridiques, administratifs,
judiciaires.
Les risques sont réels, mais peuvent, avec une
information adaptée être limités à un niveau
acceptable (page 18 Monographie 3EII), de plus, par comparaison avec ceux d'une
centrale nucléaire, ils sont locaux et potentiellement de faible
ampleur. Un inconvénient majeur est l'odeur en lien, une des solutions
proposées est d'utiliser un nez électronique, dont la technologie
est actuellement perfectionnée, qui combiné à un logiciel
prenant en compte les données météorologiques permet de
modéliser la dispersion et d'adapter alors la production.
164 -
http://www.plateformesolutionsclimat.org/wp-content/uploads/2015/06/GrDF_Etude_du_potentiel_biomethane_02_2013.pdf
165 -
http://www.adpn-asso.org/index.php?cat=Arguments
34
Aspects juridiques :
Les actions en justice de riverains envers des
stations de méthanisation
Plusieurs recours sont
envisageables pour la mise en place et l'exploitation de telles installations,
ce par extrapolation des contentieux envers les antennes-relais et les ICPE.
Les recours administratifs :
Les riverains peuvent intenter des actions tendant à
annuler les permis de construire d'une station de méthanisation.
La tentation des maires d'émettre des PLU restreignant
la possibilité d'implantation de stations de méthanisation peut
également être présente.
La question peut se poser si en droit administratif,
conformément à la décision du Conseil d'Etat, des
6ème et 1ère sous-sections réunies, en date du 8 octobre
2012,(245) les parties prenantes peuvent s'opposer à une telle
implantation.
Cela permettrait au maire d'une commune de faire une
« opposition à une déclaration préalable [...]
en vue de l'installation d'une » station de méthanisation, en
se fondant sur le principe de précaution tel que défini par
l'article L. 110-1 du code de l'environnement «selon lequel l'absence de
certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du
moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et
proportionnées visant à prévenir un risque de dommages
graves et irréversibles à l'environnement à un coût
économiquement acceptable » et à l'article 5 de la
Charte de l'environnement qui dispose « Lorsque la réalisation
d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances
scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible
l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du
principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à
la mise en oeuvre de procédures d'évaluation des risques et
à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de
parer à la réalisation du dommage ».
Les recours judiciaires :
La décision de la 1ère chambre
civile de la Cour de cassation en date du 17 octobre 2012 entérine,
dans son premier attendu, la compétence de l'ordre judiciaire
« pour connaître des litiges opposant un opérateur de
communications électroniques à des usagers ou à des tiers
aux fins d'indemnisation des dommages causés par l'implantation ou le
fonctionnement d'une station radioélectrique ». Distinguant
ainsi, d'une part, la protection de la santé, et d'autre part le
contrôle du fonctionnement des installations, dont elle réfute le
caractère d'ouvrages publics. En l'espèce elle confirme la
décision d'appel ayant condamnée l'opérateur à
faire procéder au blindage du logement de la plaignante, ainsi que de
diverses sommes d'argent en réparation de son trouble de jouissance et
de son préjudice physique. Les stations de méthanisation
alimentant le réseau public pourrait se voire poursuivies donc sur ce
fondement.
Des conflits de normes laissent la
possibilité d'ester en arguant de préjudices. La distinction de
la haute cour judiciaire, porte sur les dommages, se fondant sur le trouble
anormal de voisinage qu'elle déduit de l'article 544 du Code civil. Elle
confirme l'évolution des raisonnements des juges du fond qui
« constatent que les risques produits par ces antennes ne sont pas
prouvés, mais que leur absence de risque n'est pas pour autant
démontrée. Dans un second temps, elles notent l'importance des
dommages pouvant éventuellement en résulter dans le domaine
sanitaire. Enfin, en dernier lieu, elles en concluent que le risque provenant
des antennes est générateur de trouble anormal. Le trouble
résulte de l'impossibilité de garantir l'innocuité des
antennes et il s'avère anormal car il concerne le domaine sanitaire et
est subi. Ainsi, il y a un trouble anormal à vivre à
proximité d'une activité dont l'absence de risque n'est pas
garantie. 35
Quant à l'arrêt de la Cour d'appel de
Versailles, du 4 février 2009, il a franchi une nouvelle étape
dans le raisonnement : « le risque n'est plus seulement un trouble,
il constitue un préjudice d'angoisse, celle résultant de la
souffrance morale à subir un éventuel risque » (cours
de M Boutonet, Master II DD, UE 6, Responsabilité civile, leçon
7, page 4).
Les textes pouvant être invoqués sont
relativement nombreux, parmi ceux-ci peuvent être
distingués : la Charte de l'environnement, la garde de la chose de
l'article 1384, alinéa 1er du Code civil, le trouble de voisinage sir
fondement des articles 544 et 1382 du code civil, la négligence sur
fondement de l'article 1383 du Code civil.
Cependant il y a des restrictions, l'article L. 112-16 du
code de la construction et de l'habitation, pour les dommages causés aux
voisins installés ultérieurement à la création de
l'entreprise. Sauf si l'existence d'une faute au sens de la
responsabilité civile peut être démontrée.
Il faut noté également la potentialité
d'une demande fondée sur l'arrêté du 2 février 1998,
fixant des prescriptions générales pour limiter les nuisances
olfactives, complété par la circulaire du 17 décembre
1998, notamment article 29 de l'annexe.
Ainsi, en ce qui concerne les nuisances olfactives,
contrairement à ce que pourrait espérer de nouveaux
opérateurs, si effectivement des actions fondées sur la Charte de
l'environnement, notamment les articles 1 et 4, qio ne peuvent donc être
intentées par des nouveaux arrivants, au titre des troubles anormaux de
voisinage, cela ne les prive pas de la possibilité d'action en
responsabilité civile. Ceci nécessite cependant la
démonstration d'une faute.
Or, grâce à la combinaison de différents
principes, dans une évolution jurisprudentielle qui tends vers des
décisions allouant des dommages et intérêts aux victimes
d'activités économiques, le risque juridique est important.
D'autant que la notion d'odeurs dérangeantes est prise en compte dans
une réglementation qui a une tendance à alourdir les
restrictions. Si le juge judiciaire ne peut effectivement point ordonner la
cessation d'une activité autorisée par les autorités
administratives, le prononcé de telles sanctions pourrait toutefois
conduire à une liquidation judiciaire.
Faits Générateurs et textes
fondateurs :
Le principe de précaution fondé sur
l'art.L.110-1 du Code de l'environnement énonce : "l'absence de
certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du
moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et
proportionnées visant à prévenir un risque de dommages
graves et irréversibles à l'environnement à un coût
économiquement acceptable". Cette dernière condition
présente une difficulté, sur laquelle aucune décision ne
semble avoir été rendue. La question induite est de savoir quel
est la limite de l'acceptable. La réponse risque fort d'être
différente selon les intérêts défendus et les
obédiences politiques. Or, selon le cas il pourrait y avoir une
exclusion de responsabilité civile. Dans certains cas, l'entreprise de
méthanisation pourrait, en défense, arguer qu'elle connaissait
les risques de dommages mais que la prise de mesures, même
proportionnées, compte-tenu de sa rentabilité, ne pouvaient
être engagées.
En ce qui concerne le principe de prévention,
selon le même article : il consiste à prévenir "par
priorité à la source" les atteintes à
l'environnement, en utilisant les meilleures techniques disponibles à un
coût économiquement acceptable. Deux distinctions sont alors
possibles, celle de portée à l'intégrité et celle
portée à la qualité de l'environnement actuel.
36
« La responsabilité environnementale suppose
nécessairement une réparation en nature ».
Au titre de la loi du 1er août 2008, trois
formes de réparation sont prévues :
- la « réparation primaire » qui vise
à remettre en l'état initial les ressources naturelles du site
endommagé ;
- la « réparation
complémentaire » qui permet de fournir un niveau de ressource
naturelle ou de service comparable à celui de l'état
initial ;
- la « réparation compensatoire » qui
doit réparer les pertes provisoires de ressources naturelles et de
services en attendant le retour à l'état initial.
Les réparations complémentaires et
compensatoires ne s'appliquent qu'aux eaux et aux espèces et
habitats naturels protégés. » (166).
La consolidation est l'indemnisation du préjudice
réel après sa stabilisation définitive, mais celle-ci peut
ne jamais intervenir si c'est un état évolutif permanent,
dès lors il existera seulement des indemnisations temporaires.
Il apparaît donc nécessaire, avant implantation
de ces stations, d'obtenir une adhésion de la part des autorités
et populations locales.
Aspect fiscal
La loi de finances 2016 (167), dans son article 24,
exonère de taxes foncières les propriétés
bâties des installations affectées à la
méthanisation agricole et de CET pour les entreprises exerçant
cette activité.
Dans le même sens, la loi TECV prévoit
« que chaque citoyen ait à sa disposition une solution lui
permettant de ne pas jeter ses biodéchets dans les ordures
ménagères résiduelles, afin que ceux-ci ne soient plus
éliminés, mais valorisés », ce qui par
conséquent pourrait avoir un effet positif sur les taxes locales.
A fins d'économiser dans les dépenses
publiques, il est supposé que la
« généralisation du tri à la source des
biodéchets, en orientant ces déchets vers des filières de
valorisation matière de qualité, rend non pertinente la
création de nouvelles installations de tri mécano-biologique
d'ordures ménagères résiduelles n'ayant pas fait l'objet
d'un tri à la source des biodéchets, qui doit donc être
évitée et ne fait, en conséquence, plus l'objet d'aides
des pouvoirs publics ».
Pour asseoir cette effectivité de tri il est
prévu que « les collectivités territoriales progressent
vers la généralisation d'une tarification incitative en
matière de déchets, avec pour objectif que quinze millions
d'habitants soient couverts par cette dernière en 2020 et vingt-cinq
millions en 2025 ».
Ce pourrait être des éléments
intéressant pour le développement des stations de
méthanisation.
166 -
http://www.ffsa.fr/sites/jcms/p1_476292/fr/la-responsabilite-environnementale-et-lassurance-des-entreprises?cc=fn_7316
167 -
http://www.fiscalonline.com/Loi-de-Finances-2016-credit-d,8205.html?artpage=4-6
37
II - Le marché du GNV:
En France il est encore peu concurrentiel. Et quasiment
inexistant sur le secteur des voitures, les chiffres de ventes seraient entre
37 et 54 véhicules vendus aux particuliers, sur un trimestre, à
mettre en perspective avec les 35 160 vendus sur la même
période en Italie (168), qui représente 78% des ventes en Europe.
Les acteurs de la filière sont ici bien
représentés :
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec15.png)
Source : BearinPoint
A - Répartition des véhicules et des
constructeurs :
Pour comprendre le potentiel du marché
français il est intéressant de connaître le marché
européen.
Taux d
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec16.png)
'équipement total de véhicules circulant par
pays en Europe.
38
La répartition en France :
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec17.png)
Source : Asocciation Françaises du Gaz Naturel
pour Véhicules
Actuellement le site de la NVGA recense 141 modèles de
véhicules. Les principaux constructeurs présents sur ce
marché sont, pour les véhicules légers, Fiat, Mercedes,
Volvo, des marques du groupe Volkswagen, l'éponyme, Audi, Opel, Seat,
Skoda ; pour les utilitaires, Fiat, Mercedes, Iveco, pour les poids
lourds, Iveco, Mercedes, pour les bus, Iveco, Man, Scania, et pour les camions
bennes, Scania, Volvo, et Renault.
Il peut être remarqué que ces véhicules
proviennent de pays ayant des politiques proactives pour ce type de carburant.
Cela soulève la question du retard technologique pris par les
constructeurs français, malgré des annonces passés, en
2005 (169) aucune voiture a été produite. Et le constructeur
Italien pose les jalons pour développer sa part de marché dans
l'hexagone (170)
1° - Le marche des professionnels :
Pour l'étude Britannique précitée, les
poids lourds sont une cible particulièrement intéressante, car
l'option électrique n'est pas pour ce type de véhicules une
alternative crédible pour le moment. Or, le secteur des transports
routiers représenterait 35% des émissions de GES en France. Une
des solutions pour l'amoindrir serait le recours au fret ferroviaire (171) ou
fluviale, mais ceux-ci ont moins de souplesse d'utilisation que les transports
par camions (172). Dès lors, le recours au GNV apparaît comme une
solution.
Une première approche par le biais de l'association
européenne laisserait penser que l'offre de véhicule
légers est plus importante que celles des poids lourds. Mais quelques
recherches permettent de remarquer que cette dernière est
particulièrement importante et dynamique.
168 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/voitures-gnv-immatriculations-europe-premier-semestre-2015-1028.html
169 -
http://www.lemonde.fr/economie/article/2005/10/01/gdf-et-psa-peugeot-citroen-misent-sur-la-voiture-au-gaz-naturel_694922_3234.html
170 -
http://www.petrole-et-gaz.fr/mobilite-grdf-signe-un-accord-avec-fiat-6580/
171 -
http://www.alternatives-economiques.fr/comment-se-passer-des-camions_fr_art_1134_57741.html
172 -
http://www.groupeisf.net/logistique_et_transports/Transport/1/chapitre_1.htm
39
a - Les flottes des collectivités
publiques :
En ce qui concerne les bus GNV, il semble que ce choix
est actuellement opéré par la grande majorité des
métropoles (173), qu'elles soient françaises, américaines,
espagnole, néerlandaises ou autres. Une étude de
l'évolution des chiffres d'affaires des différents fabricants
pourrait confirmer cette approche.
En France, plus de 2 600 bus sont en circulation. La
métropole de Lille est totalement équipé de bus
alimentés en partie par du bio-gaz, pour un parc de 430 véhicules
(174), celle de Toulouse envisage de porter sa flotte de bus-GNV à deux
tiers, toutefois trois incendies en un an pourraient porter atteinte à
cette ambition (175), la théorie d'un défaut d'entretien et de
compétences semble crédible.
Peuvent également être abordés les
camions bennes de ramassage des ordures. Ils seraient aujourd'hui plus d'un
millier.
b - Les flottes des entreprises :
Plusieurs entreprises apparaissent comme ayant un
engagement écologique, par souci de leur image diraient certains, mais,
pour celles rencontrées, c'est dans une réelle démarche
environnementale, bien que dans une approche économique pragmatique.
L'entreprise Carrefour fait ici office d'exemplarité
avec une flotte de 200 camions alimentés par du méthane issu des
déchets de ses magasins. Le déploiement complet sera effectif
d'ici 2017 (176). Il est a noté que l'enseigne avait participé
à la première tentative coordonnée par les pouvoirs
publics, de mise en place du GNV en 2005. Elle avait alors commencé
à proposer des stations d'avitaillement dans ses supermarchés. La
volonté de la firme semble persister.
2° - Le marché des particuliers : la
domination de certains constructeurs
a - L'influence des politiques publiques
:
Sans surprise c'est dans les pays présentant la
politique publique la plus active que les constructeurs ont
développé leurs gammes.
Le constructeur le plus présent sur le marché
est donc le groupe Fiat Chrysler Automobile. La marque italienne, qui
détient plus de 50% du marché des véhicules particuliers
en Europe doit son succès à son placement historique sur le
marché Brésilien. Celui-ci présentant une
hétérogénéité dans son réseau de
distribution elle a développé, avant ses concurrents, un moteur
poly-carburants, qualifiés généralement de Flex-fuel,
grâce à des investissements massifs. Il peut être
remarqué qu'elle dispose là d'une avance technologique, là
où les autres constructeurs présentent des moteurs utilisant deux
types de carburant, elle en présente un qui peu en gérer quatre
(177). Dont elle pourra se servir pour gagner des parts de marché dans
un des plus grands pays producteurs de pétrole et de gaz,
déjà utilisateurs de 3 500 000 véhicules GNV, l'Iran
(178).
173 -
http://www.transbus.org/dossiers/gnv.html
174 -
http://www.transitionbiognv.com/part_keolis.html
175 -
http://www.ladepeche.fr/article/2016/04/19/2327922-bus-qui-brulent-la-serie-noire-qui-inquiete.html
176 -
http://www.pourmoipourtous.fr/articles/200-camions-biomethane-dici-2017/
177 -
http://www.vroom.be/fr/actualite-auto/la-premiere-fiat-polycarburants
178 -
http://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/021767537482-iran-hyundai-daimler-et-fiat-en-passe-de-dannoncer-des-accords-de-production-1207257.php
40
Sur ce segment se retrouve, pour les mêmes raisons, les
constructeurs allemands. Pour les particuliers ils présentent l'avantage
d'avoir des modèles moins énergivores, avantage également
pour l'environnement. Le site de comparaison de consommation utilisé
précédemment révèle aussi la présence
importante sur le marché français de véhicules du groupe
Volkswagen, Seat, et Skoda en tête.
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec18.png)
b - Le cercle vicieux
français :
La faible demande en véhicules
proviendrait de la faiblesse du nombre de stations ouvertes au publique. De
plus, la majorité de celles-ci présente des conditions
d'accès restreintes dans les amplitudes horaires. La station de
Toulouse, depuis peu ouverte en 24h/24, peut alors être perçue
comme étant une vitrine à ce niveau.
La question de l'accès aux pompes des flottes captives
peut se poser. D'autant qu'il existe de profondes différences sur le
territoire, en effet, certaines villes permette l'accès à celles
desservant les bus, d'autres l'interdisent. La réponse, bien peu
crédible, communément entendu, repose sur un aspect de
sécurité.
41
B - Répartition de l'approvisionnement : addendum
futur, la stratégie de l'Espagnol
Hormis la faible implication des
constructeurs français, le faible développement peut
également avoir eu certainement une cause économique, la France
étant le berceau d'un puissant pétrolier dont l'affaiblissement
aurait desservi des intérêts communs. Mais le secteur a fortement
évolué.
1° - Les producteurs dominants et de leur
stratégies pour le GNV :
La perte de parts de marché de l'ancien Gdf-Suez
actuel Engie, opérateur historique, est dans la lignée de ce qui
a pu se passer dans d'autres secteurs ayant connu une libéralisation.
L'arrivée de nouveaux concurrents pourrait favoriser l'émergence
du GNV. En effet, l'un de ceux-ci, Engie, l'opérateur historique
italien, dispose déjà d'une grande expérience dans ce
secteur, et sa stratégie actuelle montre bien sa volonté de
conquérir le marché français (179), en commençant
par le plus rentable, celui des camions (180), qui venant d'Allemagne et
d'Italie connaissent des difficultés d'avitaillement, tout comme les
touristes de ces pays. D'ici 2020, c'est trente stations GNC qui vont
être construites en France par cette entreprise. D'autant qu'elle vient
de découvrir d'importants gisements gaziers (181), ce qui
l'amènera à devoir écouler plus de produits.
La réponse de Total se dessine. Les restrictions
locales d'accès, dans certaines villes, en sont la justification
présentée (182), mais un positionnement sur un marché en
devenir en semble la raison. Et l'actualité est en temps réel sur
ce sujet. La production de gaz du groupe représentait 35% il y a dix
ans, c'est « environ la moitié aujourd'hui » et cela
va progresser du fait de nouveaux forages gaziers (183). Des
débouchées sont donc nécessaires, la multinationale
française vient de dévoiler ses projets, clairement
tournés vers le GNL, quatre en cours, plusieurs dizaines d'ouverture en
deux ans, près d'une centaine d'ici 2025 (184). La présentation
de sa stratégie en ligne et un tableau d'une étude de cette
société laisse penser qu'elle pourrait se positionner sur le
marché du gaz carburant :
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec19.png)
179 -
http://www.lesechos.fr/15/06/2015/lesechos.fr/021138681048_gaz---engie-confronte-a-une-erosion-de-ses-parts-de-marche-en-france.htm
180 -
http://www.petrole-et-gaz.fr/engie-pres-de-100-me-dans-les-stations-gnc-et-gnl-pour-les-camions-en-europe-6610/
181 -
http://www.lesechos.fr/14/09/2015/lesechos.fr/021326313485_gaz---la-decouverte-geante-d-eni-en-egypte-rebat-les-cartes.htm
182 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/total-marche-stations-gnv-gnc-gnl-1213.html
183 -
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/02/08/total-met-en-production-un-nouveau-champ-gazier-en-ecosse_4861299_3234.html
184 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/stations-gnv-total-projets-deploiement-france-1278.html
42
Les sept plus grands Shell, BP, Total, ENI, BG, Statoil et
Repsol ont effectuées une déclaration commune présentant
leur engagement dans la lutte pour réduire les GES. Leur position semble
toutefois être plus opportuniste que dogmatique. Plusieurs organisations
ont d'ailleurs soulevé ce point (185). Les entreprises gazières
sont dans la majorité des cas également des
pétrolières. Ceci est du au fait que le gaz est
généralement présent dans les nappes de pétrole.
Exception faite de compagnies Russes dont la première du secteur gazier,
Gazprom, qui d'ailleurs montre des ambitions d'engagements en Europe (186). Le
début de développement sur le sol européen d'une autre
société Russe laisse entrevoir la stratégie du leader
(187).
a - De l'évolution des ressources en
gaz :
Présentation des différents pays exportateurs de
gaz :
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec20.png)
185 -
http://www.terraeco.net/Changement-climatique-le-double,62132.html
186 -
https://fr.sputniknews.com/economie/201311201022702734-gazprom-dans-le-top-10-des-plus-grandes-compagnies-gazieres-du-monde/
187 -
http://www.lukoil.be/go/fr/a_propos_de_lukoil/LUKOIL_dans_le_monde.cfm
43
b - Différentes qualités
suivant l'origine des gaz :
Il est très rarement évoqué, mais la
qualité des gaz produits présente des différences
relativement importantes selon le pays de production. Pour être
utilisés en tant que carburant cela nécessitera des
opérations de traitements à fins de garantir une certaine
homogénéité du produit.
Il a pu ainsi être relevé, sur la distribution
en France du gaz, en 2004, que « GDF distribue du gaz naturel en
provenance des gisements de Groningue, du Pays-Bas, gaz composé de
méthane à 81,3 %, de Hassi R'Mel en Algérie, gaz
composé de méthane à 83,7 %, d'Ourengoï en
Russie, gaz composé de méthane à 85,3 %, et aussi de
Norvège et du Nigeria. Ce qui fait beaucoup de comparaisons à
faire, car si les proportions de méthane varient, les autres gazs
mélangés au méthane pour faire le gaz naturel sont eux
aussi variables. 14 % du gaz naturel de Groningue est ainsi de l'azote, et
6,8 % du gaz naturel de Hassi R'Mel est de l'éthane. [...] de tels
variations dans sa composition peuvent altérer sa qualité dans
une amplitude de 30 %. Rapporté à l'essence, c'est un peu
comme si le SP95 pouvait avoir un indice d'octane variant de 81 à 109
[...] Le gaz naturel distribué en France par l'entreprise GDF
possède les tolérances suivantes. Pouvoir calorifique
supérieur : 9,5 à 12,8 Kwh/m3 Indice de
Wobbe : 11,8 à 15,7 Kwh/m3 Les différences se
constatent essentiellement d'une région à une autre, mais la
qualité peut aussi varier dans l'hypothèse d'un pic de
consommation » (188).
L'étude de Institut Français du Pétrole
de 2006 (189) est techniquement l'une des plus complète sur le sujet.
Les qualités environnementales tant avancées
généralement y sont ici détaillées et parfois
tempérées. Ce graphisme issu de celle-ci montre les variations
d'impact suivant la qualité du carburant livré :
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec21.png)
188 -
http://www.moteurnature.com/actu/2004/gnv_gaz_naturel_vehicule.php
189 -
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_final_GNV_quel_potentiel2006.pdf
44
2° - La distribution facteur
d'évolution des prix :
a - L'acheminement : gazoducs et
méthaniers
Les gazoducs sont des conduits permettant le transport du gaz
de la zone d'extraction jusqu'au centre de répartition.
Au niveau écologique ils présentent des risques
importants. Les fuites de gaz sont fréquentes et parfois humainement
fatales. La France, qui connaît pourtant des normes de
sécurité élevées et une entreprise de gestion du
réseau performante, a connu une vingtaine d'incidents sur l'année
2014. Les causes, bien connues et étudiées dans plusieurs
rapports, sont principalement du fait d'accidents avec des tiers,
généralement des entreprises du bâtiment, souvent du fait
de vétusté, ou de défaut technique. Du fait de ces taux
élevés d'accidents de transport et d'exploitation les impacts
régionaux et planétaires de l'exploitation de gaz sont nombreux.
Le réchauffement climatique présente toutefois des
opportunités pour les entreprises gazières, la fonte des glaces
en Arctique leur permettant de pouvoir envisager d'accéder plus
aisément à des ressources en gaz très importantes (190).
Les développements actuels de gazoducs sont également sujets de
critiques en matière d'équité, les pays dans lesquels
l'exploitation de « nouveaux » gisements étant bien
peu des modèles en matière de respect des droits de l'homme
(191), l'aspect économique prend ici visiblement le pas sur l'aspect
écologique.
Les méthaniers, sur ce point de développement
humain, sont tout autant critiquables. Ecologiquement ils ont toutefois
l'avantage d'assurer un transport plus propre « le système
d'isolation des cuves ne peut empêcher qu'une partie du GNL repasse
à l'état gazeux par réchauffement. Cette
évaporation concerne environ 0,15 % de la cargaison par jour. Le gaz
évaporé est récupéré et sert à la
propulsion du navire ». (192). Dans ce secteur du transport maritime
les normes antipollution amènent de nouvelles contraintes
environnementales en mer (193), le gaz apparaît alors encore comme
l'énergie la plus propre.
Economiquement ils sont également plus
intéressants (ibid) pour le transport de cette marchandise.
b - Traitement et
stockage : les terminaux méthaniers
Actuellement de nouveau terminaux gaziers sont soit en cours
de livraison soit livrés. Ceci en France (194) mais aussi en Europe
(195), ce qui combiné à l'accroissement du réseau de
gazoducs contribuera à l'indépendance énergétique
de l'UE.
A la lecture de ces différentes
recherches, par rapport à d'autres motorisations, le GNV présente
plusieurs avantages, technologiquement mature, économiquement viable, et
écologiquement efficace. En considérant l'Analyse de Cycle de Vie
il apparaît qu'il serait souhaitable de développer la
filière de méthanisation. Toutefois, le jeu concurrentiel
pourrait faire basculer le marché vers une croissance
dédiée aux motorisations concurrentes.
190 -
http://multinationales.org/Les-grandes-entreprises-mondiales
191 -
http://multinationales.org/De-la-mer-Caspienne-a-la-Mediterranee-un-projet-de-gazoduc-geant-symbolise-les
192 -
http://www.planete-energies.com/fr/medias/decryptages/gnl-le-transport-par-methanier-et-la-regazeification
193 -
http://mapage.noos.fr/croussel/ire/gnl.html
194 -
http://www.20minutes.fr/lille/1810767-20160322-dunkerque-quoi-enorme-chantier-terminal-methanier-pointe-doigt-france-2
195 -
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/06/17/97002-20160617FILWWW00099-gaz-lancement-commercial-d-un-terminal-lng.php
45
Section II - Le droit facteur
d'évolution du GNV :
Les mesures prises par des autorités publiques le sont
généralement par l'utilisation du droit. Elles se comportent
également en acteur sur le marché, et sont alors soumises
à la norme, que ce soit par des politiques d'achats ou de ventes. Dans
une conception moderne du droit, souvent désigné par la
terminologie anglaise de Soft-Law, elles interviennent de
manière plus incitative.
Pour réaliser leurs programmes elles disposent
d'outils principalement fiscaux et budgétaires, mais également de
la possibilité d'émettre des normes contraignantes, notamment
dans la politique environnementale, de seuils d'émissions de polluants,
dont la majorité a déjà été abordé.
Leur amplitude d'actions dépendant du niveau hiérarchique auquel
elles se situent. Il sera donc abordé en premier l'approche fiscale de
l'Etat français, puis les différentes politiques locales.
I - La fiscalité comme facteur
d'évolution du GNV :
A - Les mesures défavorisant le GNV :
1° - Des taxes incohérentes pour
une promotion de l'écologie :
Une discrimination positive aurait pu avantager le GNV,
donc en opérant point de distinction sur certaine taxation, la
fiscalité continue de favoriser la diésélisation du parc
automobile français.
a - Taxe régionale sur les
cartes grises : des politiques régionales incohérentes
avec la politique nationale
Avec la décentralisation la France connaît
des politiques fiscales présentant des différences suivant les
collectivités territoriales. L'égalité des contribuables
s'en trouve affectée. En matière de taxes indirectes, les
régions appliquent des taux différents selon le degré de
leur engagement incitatif à l'évolution vers des motorisations
« propres ». La taxe sur les certificats de circulation en
est la démonstration.
Pour ce document administratif , dit carte grise, trois cas
de figures se présentent, il y existe des régions sans
réduction, avec une réduction de 50%, et avec une
exonération totale. Dans le précédent découpage
régionale étaient présentes dans le second groupe, les
régions d'Alsace, de Bretagne, de Haute-Normandie, de Lorraine, de
Picardie, de Poitou-Charentes, de Provence-Alpes-Côte d'Azur et de
Rhône-Alpes ; dans celles du troisième groupe, les
régions d'Aquitaine, de Bourgogne, d'Ile-de-France, de
Midi-Pyrénées ou encore de Champagne-Ardenne. Les nouvelles
régions regroupées « doivent se prononcer avant le 31
mai 2016 pour l'adoption d'un taux unique sur l'ensemble de leur ressort
territorial ou pour la mise en place d'une intégration progressive des
taux préexistants » (196) Il est à noter que le
nouveau certificat, entrée en vigueur le 15 avril 2009, indique le taux,
théorique, d'émissions de CO², qui sert à la base de
calcul de la TVS.
196 -
http://www.observatoire-vehicule-entreprise.com/la-carte-grise
46
b - La TICPE : un taux en progression
exponentielle et une absence de déduction pour les
professionnels
La Taxe Intérieure sur la Consommation des
Produits Energétique est actuellement contributive au budget de l'Etat
à hauteur de 4,1%, soit 15,9 milliards d'euros (197), il faudrait donc,
pour ne pas aggraver les déficits, modifier son taux si ceux
attachés à des carburants relativement propres venaient à
faire baisser cette recette fiscale. Ce qui conduirait donc à alourdir
la facture énergétique des possesseurs de véhicules
polluants. Dilemme entre choix environnemental et choix social, qui a
été tranché, partiellement par une modification
progressive (198).
La taxation du carburant diesel
connaît également une évolution « pour la
composante carbone intégrée aux tarifs des taxes
intérieures sur la consommation des produits énergétiques
inscrites au tableau B du 1 de l'article 265 du code des douanes »,
la TICPE. Toutefois, si la taxe double quasiment, passant de 8,86 à
15,09 €, seulement par hectolitres, elle demeurera donc à un niveau
relativement faible par rapport à d'autres produits de ce type. Pour
comparaison elle sera en 2017, pour la même mesure, pour les
supercarburants de 63,07€, et pour le Superéthanol E 85 de 9,41
€. Et si l'évolution est prise en compte en pourcentage, les gaz
naturels destinés à être utilisés comme carburant,
catégorie 36 bis, connaissent une évolution de cette taxe de 436
%, passant de 1,49 € pour 100 m à 6,50 €. Cette taxation
démontre l'objectif principal de lutte contre les GES, alors que
d'autres émissions sont peu prises en compte. L'avantage comparatif du
diesel demeure donc sur ce point (199).
TICPE
|
Unité de
perception
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
Gaz naturel
|
100 m3
|
1,49
|
3,09
|
4,69
|
6,5
|
Bio-méthane
|
1 Mwh PCS
|
1,27
|
2,64
|
4,01
|
6,06*
|
* sous réserves, sources divergentes.
c - La Taxe Carbone : le bio-GNV sans
faveur
La taxe additionnelle CO², dite Y.3 du fait de la rubrique
de son inscription sur la carte grise,
est une taxe additionnelle dont la redevance est du lors de la
première mise en circulation (200). Il peut être remarqué
qu'elle est relativement forte depuis 2008, une berline de puissance moyenne
impliquant une taxe de 900 ou 1600€, mais elle prend en compte uniquement
les émissions de ce polluant.
197 -
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/ressources-depenses-etat/ressources/quels-sont-differents-impots-percus-par-etat.html
198 -
http://www.lefigaro.fr/impots/2015/11/26/05003-20151126ARTFIG00082-la-fiscalite-sur-le-gazole-et-l-essence-augmentera-bien-l-an-prochain.php
199 -
http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-fiscalite-des-produits,11221.html
200 -
https://immatriculation.ants.gouv.fr/Vos-demarches/Cout-et-taxes-additionnelles/Taxes-sur-les-vehicules-polluants-Y3
47
La Contribution Climat-Énergie est une forme de taxe
carbone. Présentée par le gouvernement lors de sa création
comme étant un aménagement de la TICPE, dans une premier temps
elle prenait en compte uniquement le CO². D'autres polluants sont
aujourd'hui pris en compte dans son calcul. Mais sans distinction de l'origine
du carburant, malgré leur argumentation ce sont uniquement les
producteurs d'éthanol qui ont émis des protestations. (201). De
plus son taux est, en unité d'énergie consommée,
défavorable au gaz (202). Le Bio-GNV est également affecté
par cette taxe, alors que son empreint carbone est négative. Une
question peut se poser de savoir si cette absence de différenciation
peut être considérée comme contraire à la directive
2009/28/CE du 23 avril 2009 qui précise que la contribution
apportée par les biocarburants produits à partir de
déchets est considérée comme équivalent à
deux fois celle des autres biocarburants.
d - La TGAP :
Taxe Générale sur les Activités
Polluantes, évoquée avec l'éthanol, est sans distinction
de carburant. En ce qui concerne le Bio-Gvn, considérable comme un
biocarburant avancé, l'étude d'impact de la loi TECV indique
qu'il pourrait être « dans un premier temps, plus chers que les
carburants fossiles, cette mesure pourrait avoir un léger impact sur le
prix des carburants à la pompe », mais là encore,
aucune mesure d'accompagnement ou d'adaptation fiscale n'est
évoquée dans la loi, alors même que pour cet objectif
l'étude préalable envisage deux possibilités, dont la
minoration de cette taxe. Mesure qui conjuguée avec leur
défiscalisation est considéré par la Cour des Comptes,
dans son rapport sur la politique française sur les biocarburants, comme
« un manque à gagner inutile pour l'État ». La
politique de promotion du carburant propre apparaît ainsi comme
très faible. Une distinction fiscale dans le traitement des carburants
auraient pu permettre de promouvoir le gaz issu de la méthanisation.
e - La TVS : une taxe insuffisamment
différenciée
La Taxe sur les Véhicules de Société,
porte sur les voitures particulières utilisées par les
sociétés soumises à l'Impôt sur les
Sociétés (203). Pendant deux ans, les véhicules
électriques en sont exonérés et les hybrides le sont
partiellement. Elle est fonction soit de la puissance fiscale, pour les
véhicules mis en circulation avant le 1er juin 2004, soit, pour ceux
ultérieurs à cette date, du taux de CO² indiqué sur
le certificat d'immatriculation (204). C'est un barème progressif par
tranche en fonction du nombre de grammes de CO² indiqués. Ce point
pourrait aboutir à un contentieux du fait du « diesel
gate ».
f - Une taxe spécifique : un
surcoût pour le gaz
La Taxe Intérieure de Consommation sur le Gaz
Naturel a été rétablie en 2014 pour les ménages
alors qu'ils en étaient exemptés jusqu'alors (205).
201 -
http://www.lafranceagricole.fr/actualites/contribution-climat-energie-soustraire-les-biocarburants-de-cette-taxe-filiere-des-biocarburants-1,0,12818978.html
202 -
http://www.connaissancedesenergies.org/fiscalite-de-lenergie-et-strategie-bas-carbone-160107
203 -
https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F22203
204 -
http://www.journaldunet.com/management/pratique/vie-de-l-entreprise/5082/tvs-le-bareme-2016-de-la-taxe-sur-les-vehicules-de-tourisme-et-societe.html
205 -
http://www.douane.gouv.fr/Portals/0/fichiers/professionnel/fiscalite/diaporama-AFGNV-forum-energie-bercy-30062015.pdf?&utm-source=newsletter&utm-medium=email&utm-campaign=Forum-douane-sur-la-fiscalit%C3%A9-de-l%C3%A9nergie
48
2° - Les aides à l'achat :
Elles peuvent être estimées comme trop
favorables aux véhicules électriques, étant prises sans
calcul de l'incidence écologique, ni de l'ACV, ni du WTW.
Ces véhicules bénéficient d'importantes
aides à l'achat. Leur vente sur l'année écoulée
démontrent l'efficacité d'une telle mesure, 17 000 ayant
été acquis sur le territoire (206). Or, rien de comparable a
été mis en place pour les véhicules GNV.
Les aides à l'acquisition de véhicules à
faibles émissions, neufs ou d'occasion, définis au 1° de
l'article L. 224-7 du code de l'environnement sont prévues à
l'article 48, III de la loi. Il est ainsi prévu par le ministère
du développement durable une prime pouvant atteindre 10 000 € pour
l'achat d'un véhicule électrique.
Une des dispositions fiscales consiste dans le recours
à la taxation via le principe du bonus-malus écologique.
L'article 52 de la loi disposant qu'une évolution du bonus-malus sera
effectuée. Le principe de fonctionnement est que « le
système bonus vise à récompenser, via une aide
financière à l'achat ou à la location de longue
durée (2 ans et plus), les acquéreurs de voitures neuves
émettant le moins de CO2. Plus les émissions de CO2 du
véhicule sont faibles, plus le bonus écologique est
important » (207). Quant au malus, c'est une taxe à la
première immatriculation en France. Il peut être remarqué
que le bonus a été abaissé cette année.
Il faut cependant remarquer que, comme l'indique le rapport
annuel de la Cour des comptes, cette mesure a une incidence sur les finances
publiques, certes aujourd'hui positives (208), mais l'excédent, 336,56
M€, du Compte d'Affectation Spéciale est reversé au budget
général (209), et non au développement de
carburants propres. Ce rapport indiquant que « Cette situation
s'explique par les difficultés de prévision de l'évolution
des comportements d'achat », à comprendre, soit cela peut
creuser le déficit, soit être sans incidence. Il indique
également que les conditions d'accès aux primes
« super-bonus » avaient été
resserrées, aboutissant à un nombre très réduit de
versements, le marché des véhicules électriques ne
représentant que 4% des ventes. Et soulever également que cette
mesure prend en compte uniquement les émissions de GES.
En France en 2009 avait été instauré une
« prime à la casse », ce fut un relatif
succès d'un point de vue écologique permettant de sortir de la
circulation un grand nombre de véhicules anciens fort émetteurs
de CO². Mais certaines critiques relevaient que cela impliquait de
produire un nouveau véhicule donc émettait du CO².
206 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/voitures-utilitaires-gnv-gaz-naturel-immatriculations-2015-france-1151.html
207 -
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Bonus-Malus-definitions-et-baremes.html
208 -
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/06/03/20002-20150603ARTFIG00143-l-etat-fait-des-benefices-sur-le-bonus-malus.php
209 -
https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiAy7aY77rMAhWMAxoKHa7UAqYQFggmMAE&url=https%3A%2F%2Fwww.ccomptes.fr%2Fcontent%2Fdownload%2F82022%2F2016061%2Fversion%2F4%2Ffile%2FNEB-2014-Aide-acquisition-vehicules-propres.pdf&usg=AFQjCNEhXeMWkh3tIhWQfVRIHSlAqqxBqw&sig2=K8l2wa__NNJUo5SvRYNV_A
49
3° - Des taxations
différenciées :
a - Déductibilité de
l'impôt pour les entreprises :
Une mesure intéressante a été prise
cette année dans la loi du 29 décembre 2015. Un abattement de 40
% déductible de l'IS, ou à l'impôt sur le revenu selon un
régime réel d'imposition, pour l'acquisition d'une flotte de
véhicules de plus de 3,5 T achetés entre le 1er
janvier 2016 et 31 décembre 2017 (210).
b - Le soutient budgétaire à
la méthanisation :
Plusieurs aides budgétaires, de montants
très élevés, et dispositions fiscales, ont
été prévues pour soutenir cette filière (211), un
examen approfondi de leur réalité et de leur impact pourrait
être intéressant.
4° - Proposition de mesures fiscales :
L'AFGNV a émis des propositions, certaines sont
très concrètes. Notamment de « faire
bénéficier le GNV de l'exemption sectorielle de TICPE
accordée au gazole (taxis, transport de marchandises, transports
publics) », qui est une déduction que les professionnels
appliquent et qui leur permet d'être moins affectés par cette
taxe, écologiquement il serait utile d'en abaisser le niveau.
L'association propose également de « créer un fonds de
modernisation de la flotte de poids lourds accessible aux véhicules
GNV/bio-GNV (sur la base d'un label plus exigeant que la norme Euro
6) », ce qui montre à quel point elle est confiante dans les
aspects écologiques, alors qu'il a pu être montré que les
constructeurs auront des difficultés à faire atteindre cette
norme pour les véhicules diesel.
Comme il sera évoqué plus loin, les Etats-Unis
ont opté pour un abaissement des taxes sur le GNL. Or, pour les
véhicules lourds, c'est le GNL qui est principalement utilisé. Il
est à remarquer qu'en France une des difficultés des pouvoirs
publics pour modifier la taxation sur le gazole a été la
résistance constante des milieux professionnels, que ce soit les
pêcheurs, les transporteurs ou d'autres catégories. Dès
lors, cette difficulté a opéré une taxation
différenciée pourrait être contournée par l'adoption
de ce carburant.
210 -
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000031735335&cidTexte=LEGITEXT000006069577&dateTexte=20160101&oldAction=rechCodeArticle&fastReqId=574238772&nbResultRech=1
211 -
http://www.senat.fr/rap/l15-229-1/l15-229-112.html
50
B - Des mesures pouvant favoriser le
développement du GNV :
1° - Le rétablissement de l'autorisation
de compresseurs à domicile :
Les compresseurs individuels ayant été
retirés du marché pourraient être à nouveau
présentés. En effet, il a pu être soulevé, qu'ils
peuvent être munis d'un compteur indépendant. Ce qui pourrait
permettre d'appliquer les taxes différenciées sur les
carburants.
Dans un premier temps des particuliers ont pu en France
s'équiper en compresseurs qui leur permettaient de recharger leurs
véhicules à domicile, jusqu'en fin 2012 début 2013. Les
contrats arrivaient alors à leur échéance de cinq ans.
Plusieurs raisons ont été avancées (212), officiellement
ce fut pour des raisons de sécurité. Mais l'argument est peu
convaincant. D'une part, comme soulevé par un des participants au forum,
la mini station était homologuée CE, d'autre part, d'autres pays
en Europe continu de présenter de telles offres, comme la Suisse (213),
et aux Etats-Unis une entreprise promeut des stations de méthanisation
pour les particuliers. Un choix politique en est l'origine, en 2012, l'Etat
supprime toutes les aides en faveur du GNV, « et l'autorisation
ministérielle nécessaire à l'installation de compresseurs
chez les particuliers n'est pas renouvelée » (214).
2° - L'affichage CO² des prestations de
transport :
Depuis le 1er octobre 2013, les entreprises de transports
de personnes, de marchandises, ou de déménagement doivent
informer leurs clients des émissions de CO2 induites par leur prestation
(215). La mesure a pour objectif d'inciter les consommateurs à
préférer les entreprises écologiquement responsables. Dans
un contexte économique tendu l'effet pourrait en être marginal,
mais peut-être suffisamment incitatif au-près de certaines
entreprises désirant s'afficher plus vertes.
3° - Les collectivités
consommatrices :
La loi TECV, dans son article 37, oblige également
les acteurs publics à des achats de flottes de véhicules dits,
depuis cette loi, « à faibles émissions ».
« Pour les collectivités territoriales et leurs groupements
ainsi que pour les entreprises nationales, dans la proportion minimale de 20 %
de ce renouvellement plan climat-air-énergie » et
« pour l'Etat et ses établissements publics, dans la
proportion minimale de 50 % ». Economiquement cela correspond
à une intervention de l'Etat sur le marché. L'Arrêté
du 5 mai 2011, relatif aux modalités de prise en compte des incidences
énergétiques et environnementales des véhicules à
moteur dans les procédures de commande publique (216), permet de
calculer l'impact écologique des émissions des véhicules
durant leur cycle de vie, l'article 5 incorpore les Nox et les composés
hydrocarbonés non méthaniques (HCNM) et les particules
« fines ». Toutefois aucune distinction entre les
différentes motorisations est prévue, cette formule conduira donc
à privilégier les véhicules électriques.
212 -
http://www.afgnv.info/forum/Abandon-des-clients-GNV-par-GDF_m144237.html
213 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/phill-la-mini-station-gnv-a-installer-a-domicile-865.html
214 -
http://www.auto-moto.com/actualite/environnement/ecologie-gaz-naturel-pour-vehicule-gnv-ca-sent-le-gaz-33479.html
215 -
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Transports-l-affichage-CO2-entre,34345.html
216 -
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000023950665&categorieLien=id
51
4° - L'incitation à la création
d'un réseau d'avitaillement :
Dans l'article 51 de cette même loi, il est
énoncé que « L'Etat favorise, notamment en soutenant
des opérations pilotes, l'installation de systèmes de
distribution de gaz naturel liquéfié », sans pour
autant en évoquer les modalités, il peut être
envisagé que les entreprises gazières pourront
bénéficier d'aides à l'implantation de stations
d'avitaillement, ce qui conforte l'analyse de leurs stratégies
actuelles.
5° - l'accès aux stations de
flottes :
Pour accroître ne nombre de véhicules GNV en
France deux possibilités d'accès à des stations de flottes
sont envisageables, l'une très peu onéreuse, la seconde
incitative, donc d'impact plus ou moins élevé sur les finances
publique selon les aides éventuellement attribuées.
Il a été évoqué que
l'accès aux stations de véhicules de flottes de
collectivités publiques, bus, BOM, est généralement
proscrit pour les véhicules externes. Or, il est peu onéreux
d'installer des pompes en retrait de voies de circulation
dédiées.
Toutefois, ces sites sont généralement dans des
zones en retrait peu fréquentées par les particuliers. Les
grandes surfaces ont pour certaines déjà des flottes de camions
au gaz. Leur emplacement et leur fréquentation, tant par les
particuliers que par les professionnels avec qui elles sont en rapport, leur
disposition d'espaces suffisamment importants sont des atouts pour le
développement d'infrastructures GNV (217).
6° - L'amortissement comptable outil de
développement :
En permettant aux entreprises d'inscrire des amortissements
exceptionnels le taux de rééquipement se trouve
amélioré (218).
217 -
http://energypoint.bearingpoint.com/blog/2015/09/21/construction-dune-filiere-gnv-entre-un-energeticien-et-les-autres-filieres-les-facteurs-cles-de-succes-pour-que-le-gnv-decolle-enfin/
218 -
https://www.senat.fr/rap/l05-099-3-1/l05-099-3-133.html
52
II - L'approche territoriale :
A - Les mesures européennes
L'intégration de la France dans l'Union
Européenne implique des obligations, et des efforts d'harmonisation.
1° - Le déploiement d'une
infrastructure :
La directive européenne « Alternative
Fuels Infrastructures » 2014/94/UE du Parlement européen et du
Conseil du 22 octobre 2014, prévoit la mise en place d'une station GNV
pour 100 000 habitants, ce qui impliquerait l'implantation de plus de 340
stations, outre la difficulté technique, la France est parfois
condamnée pour sa lenteur à transposer les normes
européennes. Cette directive contraint chaque état membre
à définir un plan d'actions précis sur leurs projets de
déploiement de stations GNV. Afin d'assurer un maillage correct du
territoire, les objectifs sont d'une station GNC tous les 150 km et une station
GNL tous les 400 km. Ceci « au plus tard le 31 décembre 2025,
au moins tout au long du réseau central du RTE-T existant »,
appelé Blue-Corridor, « afin que les véhicules à
moteur propulsés au GNC puissent circuler dans toute l'Union »
(219).
Mise en parallèle avec les stratégies actuelles
des entreprises gazières, il peut être supposé que leur
influence leur permettra de bénéficier d'aides publiques, leur
permettant de se prévaloir d'engagements en faveur du climat, tel que
cela a pu être constaté lors de la COP 21.
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec22.png)
219 -
http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?rubrique=dossiers&srub=gnv&action=imprimer
53
2° - La normalisation du gaz
distribué :
Comme il a été précédemment
évoqué, les gaz peuvent présenter des qualités
différentes. Les bio-méthanes ont également cette
caractéristique. A fins de garantir une homogénéité
de qualité la Commission européenne a « confié
au Comité européen de normalisation (CEN) le mandat M/475 avec
pour objectif de normaliser le bio-méthane dans le cadre de son
utilisation dans les transports et de son injection dans les réseaux de
gaz naturel » (ibid).
B - Des mesures prises dans d'autres Etats :
L'intervention de l'Etat en tant que providence se traduit
classiquement en économie par deux formes, avec des tenants de chacune,
opposant politique de l'offre et politique de la demande, qui se traduit soit
par des aides aux entreprises, soit par des aides aux consommateurs.
Mais dans le cadre de la construction d'un secteur la
collectivité publique peut également intervenir par d'autres
moyens, par interdictions et incitations, en émergeant comme acteur du
marché, voir par immixtions dans le marché en tentant d'influer
sur des accords entre ses acteurs.
En ce qui concerne la promotion du GNV les différentes
solutions se retrouvent dans les différents pays en pointe dans le
développement de ce carburant, des facteurs locaux et historiques ayant
conduits aux mesures adoptées.
L'étude des mesures prises dans différents pays
peut être une aide aux choix politiques pouvant être mis en oeuvre
en France pour favoriser le développement du GNV.
Les fondements des choix ont pu être distingués en
quatre catégories (220).
![](Le-gaz-naturel-pour-vehicules-Quels-interts-ecologiques-dans-quel-contexte-economique-avec23.png)
Source : Energystream
Article de Sarah Muller et Marianne Lugiez
Le rôle des Pouvoirs publics dans le développement
du GNV : Peut-on s'inspirer des expériences des pays
étrangers ?
220 -
http://www.energystream-solucom.fr/2013/12/le-role-des-pouvoirs-publics-dans-le-developpement-du-gnv-peut-sinspirer-des-experiences-des-pays-etrangers-2/
54
1° - L'intégration dans un plan
national :
a - Les mesures prises aux
Etats-Unis :
Dans ce pays le GNV a une part très faible encore
pour l'utilisation du GNV, « Selon le Département
américain de l'Energie, 0,1 % du gaz naturel consommé aux
Etats-Unis en 2012 a été utilisé comme carburant pour les
véhicules. Quelque 125 000 véhicules rouleraient au gaz naturel,
sur un parc qui en compte plus de 250 millions » (221).
Le gouvernement fédéral a instigué une
politique focalisée dans un premier temps sur le développement
des camions GNV. Il est soutenu dans cette démarche par plusieurs Etats.
Le maillage en station GNL du pays conforte ce choix, et est suivit par
l'analyse des constructeurs qui proposent de nouveaux modèles de
tracteurs routiers (222), d'autant qu'un accroissement spectaculaire du nombre
de stations est en cours (223). Pour ce faire la nouvelle législation
abaisse le taux de taxe sur le carburant, ce qui permet au GNV d'être
beaucoup plus compétitif par rapport au diesel (224).
Tout comme en France, les raisons qui conduisent certaines
métropoles à opter pour les bus GNV se retrouvent (réf
antérieure).
Financièrement plusieurs aides sont remarquables, sous
forme de tableau la différence d'efforts est remarquable.
Etat
|
Montant de l'aide en millions
|
Nombre d'habitants
|
Ratio par habitants
|
PIB de l'Etat / rang national
|
PIB par habitants/rang
|
Californie
|
14,298
|
36 038 859
|
0,39
|
1 958 904 r1
|
46 029 r 17
|
Pennsylvanie
|
14
|
12 426 603
|
1,12
|
647 443 r 6
|
40 063 r 28
|
Texas
|
50
|
21 775 044
|
2,29
|
1 308 132 r 2
|
46 498 r 14
|
Données chiffrées :
Montant de l'aide :
Pennsylvanie (225), Californie (226) PIB des
Etats (227), Nombre d'habitants (228).
Les bénéfices économiques induits par ce
secteur, notamment sur l'emploi (229), peuvent laisser penser que le mouvement
s'amorce seulement.
221 -
http://www.ccfa.fr/Ford-enrichit-son-offre-de,125111
222 -
http://www.gaz-mobilite.fr/pays-etats-unis-1.html
223 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/ngvamerica-lance-un-nouvel-outil-de-referencement-des-stations-gnv-764.html
224 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/etats-unis-taxe-carburant-gnl-1001.html
225 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/gaz-naturel-la-pennsylvanie-lance-un-nouveau-programme-de-financement-628.html
226 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/californie-10-millions-financer-vehicules-gnv-1010.html
227 -
http://lespoir.jimdo.com/2014/10/09/etats-unis-classement-des-%C3%A9tats-par-pib/
228 -
http://www.arizona-dream.com/usa/organiser-voyage-usa/liste-etats-etats-unis.php
229 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/texas-quand-les-aides-accordees-aux-vehicules-et-stations-gnv-stimulent-l-economie-866.html
55
b - Les mesures prises en
Suède :
La Suède est particulièrement en pointe sur
la promotion et l'utilisation du GNV. L'Etat suédois ayant mis en place
une politique très volontariste.
Parmi les mesures remarquables, la fiscalité est
à 0% (230) sur les biocarburants en général, ce jusqu'en
2018, et pour le bio-méthane carburant jusqu'en 2020 . Depuis 2009, le
plan « Energie et Climat » a permis ainsi d'atteindre le
chiffre de 52 000 véhicules GNV, dont 73% sont alimentés par
cette production (231), en deux ans c'est plus de 30 points de hausse. D'ici
2030, c'est l'élimination totale des carburants fossiles qui est
l'objectif. Pour ce faire elle s'est appuyé aussi sur les
infrastructures européennes, en recourant aux fonds de financements
gérés par l'agence exécutive du réseau
trans-européen de transports, en anglais Trans-European Transport
Network Executive Agency, dit Ten T, elle a ainsi co-financé le
développement de stations GNV dans le nord du pays (232).
2° - Les raisons d'une réussite en
Italie :
La découverte d'un important
gisement de gaz, en 1946, à Caviaga, par l'entreprise Agip, qui avait
repris son travail de fouille entamé avant-guerre, a constitué
une première gazière pour l'Italie. Les découvertes
suivantes, sous la direction de Enrico Mattei, et sa politique d'expansion
internationale, contrariaient les compagnies américaines et britanniques
qui se partageaient alors le marché.
La crise pétrolière de 1973, suite à la
guerre du Kippour, instigua un premier mouvement en faveur du GNV, mais le
retour à un cours compétitif du pétrole le fit
décliner à nouveau.
a - Les incitations du
gouvernement :
Plusieurs vagues de mesures incitatives, à partir de
2008, basées sur des subventions, ont permises le développement
parallèle des infrastructures et des achats de véhicules, habile
dosage entre politique de l'offre et de la demande. Ce qui a permis de doubler
le nombre de stations depuis 2008 (233).
C'est en 2011 qu'un engagement entre l'Etat, les
constructeurs et les entreprises distributrices est pris. Il est retranscrit
tout d'abord dans le décret n° 201 du 6 décembre 2011,
« Salva Italia", puis converti en loi le 22 décembre 2011.
230 -
http://www.aile.asso.fr/wp-content/uploads/2013/07/compte-rendu-FINALSuede.pdf
231 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/suede-exoneration-taxe-biomethane-biognv-2020-1173.html
232 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/suede-le-programme-ten-t-finance-de-nouvelles-stations-gnv-843.html
233 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/italie-72000-vehicules-gnv-immatricules-en-2014-833.html
56
b - Des mesures fiscales et
budgétaires italiennes :
L'un des grands intérêts de cet engagement est
le fait de la garantie d'une fiscalité stable. Elément souvent
reproché à la fiscalité française, perçu
comme une instabilité juridique peu propice aux investissements,
évoqué par le Groupe Total dans le dévoilement
récent de stratégie.
Une des possibilités pour accroître d'avantage,
rapidement et à moindre coût budgétaire pour l'Etat, est de
financer la transformation de véhicules essence ou diesel en
véhicules au gaz. Malgré un bilan environnemental moins
intéressant, le GPL est visé également par cette mesure.
Le gouvernement italien projette environs 4500 transformations grâce
à cette prime.
Les primes à la conversion : une des solutions
pour augmenter rapidement le nombre de véhicules en circulation est de
convertir ceux existants. L'Italie, mise en cause pour sa pollution dans le
rapport de l'OMS, de l'OCDE, détenant 15 des villes les plus
pollués d'Europe, a également choisi cette méthode. Pour
inciter les automobilistes « le ministère italien de
l'environnement, ce nouveau programme dispose d'une enveloppe de 1.8 millions
d'euros pour financer la conversion de véhicules essence et diesel au
GPL ou au GNV » (234). « Selon les estimations officielles
du gouvernement italien, ce nouveau programme de financement devrait permettre
de mettre en circulation quelque 4500 nouveaux véhicules GPL et GNV dans
le courant de l'année 2016 ».
La part des transports dans la pollution atmosphérique
en France, laissait penser en début de cette recherche que l'Italie
pouvait avoir de meilleurs résultats en ce domaine du fait de
l'importance de son parc de véhicules au gaz naturel. Mais la
péninsule présente un taux de pollution atmosphérique des
plus mauvais. L'une des causes principales est certainement dû à
son taux de motorisation des plus haut en Europe, dans laquelle une
région, le Val d'Aoste, culmine à près de 40 %
au-dessus de celui de la région située au deuxième rang,
Flevoland aux Pays-Bas. « En 2009, 11 des 20 régions
ayant les taux de motorisation les plus élevés se situaient en
Italie » (235). Pour comparaison, elle compte 0,85 voiture par
habitant, contre 0,58 voiture par habitant en France. Et ce pour une population
totale de 59,4 millions d'habitants, le parc automobile italien est de 50,2
millions de voitures. Alors que parc français en compte
'`seulement'' 38 millions, pour 65,3 millions d'habitants, données de
2011.
D'autres causes peuvent être relevées, comme son
tissu industriel, dont certaines unités vieillissant ont des rejets
importants, a tel point que la justice italienne a été conduite
à en fermer (236). Ou encore la part de la gestion des déchets
(237).
234 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/italie-prime-achat-conversion-vehicules-gpl-gnv-1233.html
235 -
http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Archive:Vehicle_fleet_statistics_at_regional_level/fr&oldid=116804
236 -
http://www.actu-environnement.com/ae/news/pollution-environnementale-italie-imbroglio-acierie-ilva-17899.php4
237 -
http://www.oecd.org/fr/italie/italie-la-
situation-de-lenvironnement-sameliore-mais-de-nouveaux-efforts-simposent.htm
57
C - Mesures prises par des métropoles
françaises :
Comme évoqué en début de ce
développement, ce sont fréquemment les grandes métropoles
qui se trouvent confrontées à des dépassements de seuils
de concentrations de polluants. C'est donc à cet échelon que sont
trouvées des mesures très concrètes visant à
promouvoir le gaz. Pour d'autres agglomérations, dont les risques sont
peut déterminants, il s'agit d'une démarche écologique
pro-active.
1° - L'intégration de flottes de
véhicules :
Dans la majorité des communes il apparaît que
ce sont ces deux catégories qui sont privilégiées.
Certaines communes vont plus loin. Une est a remarqué
particulièrement comme un modèle dans l'intégration.
Pour rappel, les flottes de bus sont une
réalité pour beaucoup de municipalités. Et une des
principales débouchée pour cette motorisation.
Les Camions d'enlèvement des Ordures
Ménagères sont également des choix
privilégiés par les communes. Plusieurs avantages les
amènent à opter pour cette motorisation, hormis l'aspect
écologique des faibles taux de polluants. Il apparaît
évident qu'électoralement c'est un argument de choix pour une
présentation de bilan vertueux d'une municipalité. Au demeurant,
les COM GNV ont les avantages de cette motorisation qui se trouvent dans leur
utilisation particulièrement appréciable, tel la moindre
émissions de bruits, alors que leurs interventions sont
effectuées parfois de manière nocturne, ou l'absence d'odeurs de
carburant, fortement appréciable pour les éboueurs.
Il a déjà été
évoqué le nombre de véhicules de ce type en circulation
actuellement. Une étude prospective de l'ensemble des projets en cours
s'est avérée quasiment impossible du fait des différences
d'avancées dans les projets et de communications plus ou moins fortes
suivant les municipalités.
2° - Etude de différentes chartes
municipales françaises :
Plusieurs mesures sont en faveur du GNV, certaines seront
d'effets limités, voir anecdotique, du moins tant que ces
véhicules seront aussi faiblement présents, d'autres ont
déjà des effets significatifs.
a - Les mesures prises par la ville
de Paris :
Certaines mesures sont fréquentes dans l'ensemble
des villes qui ont des actions en faveur d'une mobilité plus
respectueuses de l'environnement, mais la capitale se distingue des autres
communes par une politique de petits plus apportée aux véhicules
GNV.
Tout comme certains Etats, les villes engagées sur
cette voie réunissent des acteurs du transport voir de la distribution
et des transports (238) pour signer des engagements impulsifs d'une utilisation
des véhicules GNV. La ville de Paris en a fait de même le 18
décembre 2014(239).
238 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/mobilite-gaz-gnv-partenariats-grdf-smed13-sieml-salon-des-maires-1274.html
239 -
http://www.grdf.fr/actualites/partenariat-vehicules-gnv-paris-ile-de-france
58
Parmi les mesures en cours, la ville fait effectuer des
aménagements des stations services qui pourront dès lors
distribuer du GNV, pour ce faire l'accord de 2014 a intégré et
GrDF, qui a un monopole de distribution du gaz, et le Syndicat Intercommunal
pour le Gaz et l'Electricité en Ile-de-France (240).
Ceci est accompagné d'une politique volontariste de
remplacement des véhicules circulant dans Paris. Parmi les plus nombreux
sont les Véhicules Utilitaires de Légers destinés aux
livraison de proximité. La métropole aide désormais
à leur remplacement par des véhicules GNV, prenant en charge une
partie du prix d'achat, dans la limite de 9 000 € (241). La mesure
destinée aux petites entreprises complète donc l'aide
effectuée par l'intermédiaire de l'abattement fiscal mise en
place par l'Etat, qui aurait eu peu d'efficacité pour cette
catégorie.
Pour inciter encore d'avantage les Parisiens à opter
pour des véhicules propres, et inviter les visiteurs pourvus de ceux-ci,
la ville met en place des mesures préférentielles quant au
stationnement grâce à une « carte véhicule basse
émission », permettant une certaine gratuité des
emplacements de stationnement de surface (242).
b - La charte livraison de la ville de
Toulouse :
La ville a adopté une charte livraison qui incite
les professionnels à utiliser des véhicules électriques ou
GNV pendant certaines plages horaires (243).
Il est à noter que les véhicules GNV, selon les
dernières informations connus, disposent de créneaux horaires
inférieurs à ceux des véhicules électriques.
En pratique, celle-ci a peu d'effet contraignant, c'est
seulement une infraction aux règles de stationnement qui peut être
relevé, soit une contravention de 35 €. Toutefois, l'effet
escompté sur les professionnels semble avoir été
atteint.
Conclusion :
L'adaptation des constructeurs en France semble encore
réalisable. En effet, cela fait peu de temps que des modèles GNV
ont été retirés des offres, des investissements
relativement faibles et des alliances, communes et actuelles dans le secteur,
avec des constructeurs disposant de capacité de production de ces
motorisations, pourrait permettre un accroissement rapide du parc automobile
français à l'image de pays tel la Belgique ou l'Italie.
Les véhicules GNV émettent certes moins de
CO² que les véhicules essence, mais avec un accroissement
tendanciel du nombre de véhicules mis en circulation, à
l'échelon mondial, et une hausse de kilomètres parcourus en
France, leur technologie actuelle ne peut répondre à elle seule
à l'ensemble des défis écologiques de ce siècle. A
moyens termes ils restent toutefois la solution la plus efficace pour amoindrir
l'impact anthropique.
Le XX ème siècle a connu
l'hégémonie du pétrole, au vu des investissements
réalisés actuellement dans le monde, le XXI ème pourrait
connaître celle du gaz.
240 -
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/20141218trib7cd84f2ed/paris-veut-donner-un-coup-de-pouce-aux-vehicules-au-gaz-naturel.html
241 -
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/paris-annonce-des-aides-a-l-achat-pour-les-utilitaires-gnv-837.html
242 -
http://www.paris.fr/services-et-infos-pratiques/deplacements-et-stationnement/stationnement/les-autres-offres-de-stationnement-2355
243 -
http://www.toulouse.fr/web/commerce/-/charte-livraison-
245 -
59
Plan détaillé
Introduction 1
Section I - Le Gaz Naturel en concurrence :
3
I - Une diversité de
caractéristiques : 3
A - Les incidences des
différentes énergies en perspectives avec le gaz : 4
1° - Gaz en comparaison avec les
motorisations pétrole : 5
a - Aspect général de l'impact
écologique du GNV : 5
b - Les incidences des motorisations
thermiques : 6
2° - Le Gaz en concurrence avec les
motorisations réputées propres : 9
a - Les véhicules
électriques : L'impact écologique en question 9
b - L'éthanol en tant que
carburant : 16
c - La pile à combustible en
motorisation : 18
d - Le retour de la vapeur de bois :
19
3° - Comparaison du coût de
revient kilométrique : 20
B - Divers types de gaz :
21
1° - Le prix du pétrole influence sur
l'intérêt économique du gaz : 21
a- La stratégie des pays liés
à l'OPEP : 22
b- Les stratégies des pays
externes à l'OPEP : 23
c - La spéculation facteur de
variations sur les prix : 23
2° - L'extraction conventionnelle du
gaz: 24
a - Le marché en fonction des
zones : 24
b - Perspectives d'évolution des
tarifs : 25
c - Le facteur de risques liés
à la filière gaz : 26
60
3° - Les productions alternatives
de gaz : 26
a - Gaz de schiste : approche des
répercussions de l'extraction 27
b - Le gaz de
synthèse Bio-SNG : 29
c - La méthanisations :
possibilité d'indépendance énergétique ? 32
II - Le marché du
GNV: 38
A - Répartition des
véhicules et des constructeurs : 38
1° - Le marche des professionnels :
39
a - Les flottes des collectivités
publiques : 40
b - Les flottes des entreprises :
40
2° - Le marché des particuliers :
la domination de certains constructeurs 40
a - L'influence des politiques publiques :
40
b - Le cercle vicieux français :
41
B - Répartition de
l'approvisionnement : 42
1° - Les producteurs dominants et
de leur stratégies pour le GNV : 42
a - De l'évolution des ressources
en gaz : 43
b - Différentes qualités
suivant l'origine des gaz : 44
2° - La distribution facteur
d'évolution des prix : 45
a - L'acheminement : gazoducs et
méthaniers 45
b - Traitement et
stockage : les terminaux méthaniers 45
61
Section II - Le droit facteur
d'évolution du GNV : 46
I - La fiscalité comme facteur
d'évolution du GNV : 46
A - Les mesures
défavorisant le GNV : 46
1° - Des taxes
incohérentes pour une promotion de l'écologie : 46
a - Taxe régionale sur les
cartes grises : des politiques régionales incohérentes
avec la politique nationale 46
b - La TICPE : un taux en progression
exponentielle
let une absence de déduction pour les professionnels
47
c - La Taxe Carbone : le bio-GNV sans
faveur 47
d - La TGAP : 48
e- La TVS : une taxe insuffisamment
différenciée 48
f - Une taxe spécifique : un
surcoût pour le gaz 48
2° - Les aides à
l'achat : 49
3° - Des taxations
différenciées : 50
a - Déductibilité de
l'impôt pour les entreprises : 50
b - Le soutient budgétaire à
la méthanisation : 50
4° - Proposition de mesures
fiscales : 50
B - Des mesures pouvant favoriser
le développement du GNV : 51
1° - Le rétablissement de
l'autorisation de compresseurs à domicile : 51
2° - L'affichage CO² des
prestations de transport : 51
3° - Les collectivités
consommatrices : 51
4° - L'incitation à la
création d'un réseau d'avitaillement : 52
5° - l'accès aux stations de
flottes : 52
6° - L'amortissement comptable outil
de développement : 52
62
II - L'approche territoriale :
53
A - Les mesures
européennes : 53
1° - Le déploiement d'une
infrastructure : 53
2° - La normalisation du gaz
distribué : 54
B - Des mesures prises dans
d'autres Etats : 54
1° - L'intégration dans un
plan national : 55
a - Les mesures prises aux
Etats-Unis : 55
b - Les mesures prises en
Suède : 56
2° - Les raisons d'une
réussite en Italie : 56
a - Les incitations du
gouvernement : 56
b - Des mesures fiscales et
budgétaires italiennes : 57
C - Quelques mesures prises par
des métropoles françaises : 58
1° - l'intégration de flottes
de véhicules : 58
2° - Etude de différentes
chartes municipales françaises : 58
a - Les mesures prises par la ville
de Paris : 58
b - La charte livraison de la ville de
Toulouse : 58
63
ANNEXES
Rapports :
Communiqué de presse de l'OMS :
L'insalubrité de l'environnement provoque
12,6 millions de décès par an :
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2016/deaths-attributable-to-unhealthy-environments/fr/
Commissariat général au Développement
Durable
Le bilan énergétique de la France en
2014, n° 207, Juillet 2015
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/LPS207.pdf
Institut Français du Pétrole :
Le GNV : quel potentiel ?
Novembre 2006
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_final_GNV_quel_potentiel2006.pdf
Union Française des Industries
Pétrolières
Les biocarburants en France, août 2012
http://www.ufip.fr/uploads/documents/Les_biocarburants_en_France_08_2012.pdf
Articles et sites
complémentaires :
Cartographie
http://cartotheque.sciences-po.fr/?wicket:interface=:1::::
Pollutions :
80% de la pollution marine est d'origine terrestre :
état des lieux
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1036_80_pour_cent_pollution_marine_terrestre.php
Plastiques, pétrole ... Les Océans
agonisent sous les déchets.
http://www.consoglobe.com/plastiques-petrole-oceans-agonisent-dechets-1733-cg/3#FkGpdqE0HZJB7H3T.9
9
Les principales causes de
pollution
http://www.universalis.fr/encyclopedie/pollution/3-les-principales-causes-de-pollution/
Etude relative aux relations consommation et
émissions de polluants (norme Euro 4)
François Roby - UPPA - septembre 2007
http://priustouringclub.com/librairie/mediatheque/pdf/pollutionconsommation.pdf
Comparatif de pollutions émises par les
véhicules :
Royaume Uni :
http://carfueldata.direct.gov.uk/
Effets de l'utilisation des transports en communs sur la
qualité de l'air :
http://www.atmo-npdc.fr/sensibilisation/outils-pedagogiques/depliants/618-ville-durable-et-transport-fiche-3-transports-en-commun-et-autres-modes-alternatifs-2015/file.html
Etude de l'ADEME : Les impacts sur l'environnement
des véhicules électriques et thermiques
http://www.presse.ademe.fr/2013/12/les-impacts-sur-lenvironnement-des-vehicules-electriques-et-thermiques.html
64
Marché
De l'énergie :
Prospectives :
Cinq tendances mondiales qui conditionnent l'avenir de
l'énergie, Livre blanc de Schneider Electric Porfessional
Services :
https://www.schneider-electric.fr/documents/solutions-ts/efficacite-energetique/tendances-marche-mondial.pdf
Office national de l'énergie, Canadien, Avenir énergétique du Canada - Offre et
demande énergétiques à l'horizon 2035
- Évaluation du marché de l'énergie
https://www.neb-one.gc.ca/nrg/ntgrtd/ftr/archive/2011/index-fra.html
Des véhicules en France
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/documents/Produits_editoriaux/Publications/Chiffres_et_statistiques/2016/chiffres-stats769-immatriculations-neuves-2015-mai2016.pdf
Méthanisation et bio-GNV :
Scoop.it
http://www.scoop.it/t/injection-de-biomethane?page=11
Siapartners
http://www.energie.sia-partners.com/20141117/biognv-le-carburant-vert-qui-redonne-espoir-a-la-filiere-du-gaz-naturel-pour-vehicules-gnv
La Presse+
http://plus.lapresse.ca/screens/45e8-d808-533ed9f6-96b3-18a2ac1c606d%7C_0.html
Association Technique Energie Environnement
Le bio-GNV Un carburant propre et renouvelable pour nos
villes !
http://atee.fr/sites/default/files/ATEE/brochure_biognv_club_biogazweb.pdf
Valorisation des boues de stations d'épuration et
méthanisation :
http://www.actu-environnement.com/ae/news/boues-step-urbaines-retour-experience-adherents-amorce-17228.php4
http://www.bioenergie-promotion.fr/35192/etat-des-lieux-de-la-methanisation-des-boues-de-stations-depuration-des-eaux/
Transparence des Firmes
Multinationales :
http://multinationales.org/Les-grandes-entreprises-mondiales
Géostratégie :
Les intérets de l'Arabie Saoudite :
« SOS pétrole en faillite ? Attention
à ne pas enterrer l'Arabie Saoudite trop vite »
http://www.atlantico.fr/decryptage/sos-petrole-en-faillite-attention-ne-pas-enterrer-arabie-saoudite-trop-vite-thomas-porcher-2272222.html#3z5d1Z2hMBMrC8R3.99
Bibliographie :
Référence mémoire, auteur, ouvrage
L1, Jean-Marie Chevalier, Les Grandes
Batailles de l'Energie, folio actuel inédit, 14 octobre 2004,
ISBN 2-07-031312-3. Présentation :
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-actuel/Les-Grandes-batailles-de-l-energie
65
Propositions de l'AFGNV de
mars2016 :
http://www.grtgaz.com/fileadmin/transition_energetique/documents/DAFI-Propositions-AFGNV-mars2016.pdf
Assemblée Nationale, Compte rendu n° 19, de la
Mission d'information sur l'offre automobile
française dans une approche industrielle, énergétique et
fiscale
Mardi 19 janvier 2016, Séance de 14 heures
http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-miautofr/15-16/c1516019.asp
Abréviations :
APMP : Ambient Particulate Matter Pollution
AOP : Ambient Ozone Pollution
HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
Glossaire :
Association Française du
Gaz Naturel pour
Véhicules
Elle a été créée, en 1994,
à l'initiative du Secrétariat d'État à l'Industrie
et de Gaz de France. L'Association mobilise les acteurs publics,
économiques et industriels pour accompagner le développement de
l'usage carburant du gaz naturel et du biogaz en France au
bénéfice d'une mobilité durable et compétitive.
Aujourd'hui, l'AFGNV représente une filière industrielle de
premier plan qui réunit des constructeurs de véhicules, des
industriels de différents secteurs, des centres de recherche et
développement ainsi que des entreprises et des collectivités. Le
rôle de l'Association est de représenter la filière
auprès des pouvoirs publics, de mobiliser les énergies et
savoir-faire de ses adhérents pour en accroître la performance et
enfin, de la positionner à sa juste place dans l'ambitieux chantier de
la transition énergétique pour une croissance verte. Sur ce
dernier point, le gaz naturel et son prolongement renouvelable, le biogaz est
positionné comme un carburant très complémentaire à
l'électricité en particulier dans le domaine du véhicule
industriel.
Polluants :
Azote (N)
http://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/protoxyde_d_azote_n2o.php4
L'azote est un élément chimique de symbole N et
de numéro atomique Z=7. Avec le carbone, l'oxygène et
l'hydrogène, il est l'un des composants principaux du vivant et des
écosystèmes. Il est également présent dans de
nombreux minéraux.
En chimie, il est utilisé pour la fabrication
d'engrais.
L'azote est également le nom donné parfois
au gaz diazote (N²). Lors de la combustion avec des combustibles fossiles
(pétrole, charbon), il s'associe à l'oxygène pour former
des oxydes d'azote (NOx) qui ont un effet majeur dans la pollution de l'air.
66
Dioxyde d'azote (NO2)
Le dioxyde d'azote (NO2) se forme dans l'atmosphère
à partir du monoxyde d'azote (NO) qui se dégage essentiellement
lors de la combustion de combustibles fossiles, dans la circulation
routière, par exemple.
Le dioxyde d'azote se transforme dans l'atmosphère en
acide nitrique, qui retombe au sol et sur la végétation. Cet
acide contribue, en association avec d'autres polluants, à
l'acidification des milieux naturels. Les concentrations de NO et de NO2
augmentent en règle générale dans les villes aux heures de
pointe. D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le NO2
a des effets néfastes sur la santé: une exposition à long
terme peut altérer la fonction pulmonaire et augmenter les risques de
troubles respiratoires. Le dioxyde d'azote pénètre dans les voies
respiratoires profondes, où il fragilise la muqueuse pulmonaire face aux
agressions infectieuses, notamment chez les enfants. Aux concentrations
rencontrées habituellement le dioxyde d'azote provoque une
hyperréactivité bronchique chez les asthmatiques. Les
concentrations de dioxyde d'azote (NO2) ont baissé dans la plupart des
agglomérations d'environ 20 % en six ans. Les concentrations de monoxyde
d'azote (NO) mesurées par les capteurs proches du trafic automobile ont
baissé d'environ 30 % dans la plupart des agglomérations. Ces
évolutions sont à mettre en relation avec les modifications
apportées aux véhicules (principalement la
généralisation du pot catalytique), principaux émetteurs
de ces polluants.
- Effets sur la santé : le dioxyde d'azote est irritant
pour les bronches. Il entraîne la péroxydation des lipides des
membranes cellulaires et induit la libération de radicaux libres
très puissants. - Effets sur les végétaux : le NO2
participe aux phénomènes de pluies acides. Les effets
négatifs des oxydes d'azote sur les végétaux sont la
réduction de la croissance, de la production et de la résistance
aux pesticides.
- Effets sur les matériaux : les oxydes d'azote
accroissent les phénomènes de corrosion.
Dernière mise à jour : 27/03/2012
L'hydrogène sulfuré (H2S) est un gaz incolore,
composant naturel du pétrole, à odeur caractéristique
d'oeufs pourris. Il se dégage des matières organiques en
décomposition ou lors de l'utilisation du souffre et des sulfures dans
l'industrie chimique. Étant plus lourd que l'air, il s'accumule dans les
parties basses non ventilées
Parmi les secteurs les plus touchés : les ouvriers des raffineries
lors des opérations de raffinage et de craquage des pétroles
riches en soufre (raffinage par effet de chaleur), le personnel exposé
à la fermentation du lisier dans les porcheries industrielles.
Risques pour la
santé
· Des intoxications aiguës (exposition de courte
durée) : troubles respiratoires, irritations oculaires,
conjonctivites, vertiges, céphalées, oedème aigu du
poumon, pertes de connaissance (« plomb des
vidangeurs »)
· Des intoxications chroniques (exposition
prolongée) : bronchites irritatives, irritations cutanées
· Des perte de connaissance à partir de 500 ppm
· Une possibilité d'accident mortel très
rapide en cas de fortes inhalations (> 1000 ppm)
67
Risques
explosion/incendie
· Ce gaz est susceptible de former avec l'air une
atmosphère explosible, la limite inférieure d'explosivité
est de 4% en volume et la limite supérieure d'explosivité de 46%
en volume.
· Le risque d'incendie est élevé en
présence d'une source de chaleur, la température
d'auto-inflammation est de 250°C.
NOx
Composés d'azote et d'oxygène qui comprennent
les gaz d'acide nitrique et de dioxyde d'azote. Ils sont produits
principalement par la combustion des combustibles fossiles.
Ozone (O3)
Il s'agit d'une variété gazeuse allotropique de
l'oxygène (O), plus lourde que l'air. On parle du ''bon''
c'est-à-dire ozone stratosphérique et du ''mauvais''
c'est-à-dire ozone à la surface de la terre, également
appelé ozone troposphérique.
L'ozone stratosphérique ou ''bon ozone'' est
retrouvé à assez haute concentration dans la stratosphère
terrestre, essentiellement à une altitude comprise entre 15 et 20 km.
Cet ozone absorbant fortement les rayons ultraviolets, protège les
organismes vivants de radiations U.V. Il est détruit par des
aérosols, notamment issus de l'activité humaine, parmi lesquels
les CFC, entraînant ainsi un trou dans la couche d'ozone.
L'ozone troposphérique ou ''mauvais ozone'' est
engendré par la pollution près de la surface de la terre.
Initialement, on pensait que l'ozone troposphérique était de
l'ozone stratosphérique qui serait descendu, étant donné
que l'ozone est beaucoup plus lourd que l'air. Or, il est reconnu aujourd'hui
que, si le phénomène de descente d'une partie de l'ozone de la
stratosphère vers la troposphère existe bien, il n'est
responsable que d'une petite partie de l'ozone troposphérique. L'ozone
des basses couches de l'atmosphère est un gaz extrêmement irritant
et incolore qui se forme juste au-dessus de la surface de la terre.
L'ozone troposphérique est formé par une
réaction chimique impliquant le dioxyde d'azote avec l'oxygène de
l'air. Or, pour former du dioxyde d'azote (NO2), il faut du monoxyde d'azote
(NO) directement rejeté par les automobiles, combiné à des
composés organiques volatils (COV) provenant principalement des
industries.
On l'appelle donc polluant secondaire parce qu'il est
produit lorsque deux polluants primaires réagissent au soleil et
à l'air stagnant. Ces deux polluants primaires sont les oxydes d'azote
(NOx) et les Composés Organiques Volatils (COV).
L'ozone troposphérique contribue à l'effet
de serre et aux pluies acides (altération des végétaux et
des forêts). C'est un facteur de dégradation des matériaux
dont le caoutchouc (problème fréquent au niveau des
pneumatiques). Chez l'homme ou l'animal, il est à l'origine d'irritation
des muqueuses oculaires et respiratoires, de crises d'asthme chez les sujets
sensibles.
Les pics d'ozone se produisent toujours en
cours d'après-midi, selon le même cycle diurne que celui de la
température : minimum vers 8h et maximum vers 17h. Cette pollution
augmente régulièrement depuis le début du siècle
dans l'atmosphère de l'hémisphère nord, et nos
régions sont couramment soumises en été à des
pointes de pollution par l'ozone, en milieu urbain et rural.
68
Les effets sont multiples :
- Effets sur la santé : l'ozone est un oxydant
puissant. Il altère les fonctions cellulaires aux points d'impact que
constituent les muqueuses (oculaires et pulmonaires en particulier). Il
perturbe, dans certaines conditions, la fonction respiratoire non seulement
chez les asthmatiques, mais chez les adultes sains et les enfants. Des
études ont montré qu'il peut entraîner une irritation des
yeux et des voies aériennes supérieures, provoquant toux et maux
de tête.
- Effets aigus : diminution de la fonction respiratoire
observée chez des enfants et des adultes, rhumes, maux de tête
possibles, irritation des yeux, déclenchement de crises d'asthme et
symptômes respiratoires. La réaction la plus forte se produit au
bout de 2 jours d'épisode. Après 4 ou 5 jours d'exposition, la
réaction n'est plus perçue (l'organisme a réagi pour se
protéger). Il existe une synergie additive pour les effets sur la
santé entre NO2, O3 et d'autres polluants.
- Effets sur les végétaux : les grands
processus physiologiques de la plante (photosynthèse, respiration) sont
altérés par l'ozone et la production des cultures agricoles peut
être significativement réduite.
- Effets sur les matériaux : l'ozone altère les
caoutchoucs et certains polymères. La résistance à l'ozone
d'un polymère est considérée comme un paramètre
essentiel dans les applications où il se trouve exposé sous
tension au vieillissement atmosphérique.
C'est un gaz à effet de serre, tout comme le
dioxyde de carbone. Il est susceptible de bloquer une partie du rayonnement
tellurique et de le renvoyer vers le sol. On estime actuellement que la part
relative de l'ozone dans l'effet de serre additionnel pourrait être
comprise entre 10 et 20 %.
Les niveaux de pollution photochimique enregistrés
en France au mois d'août 2003 n'ont jamais été aussi
élevés depuis 1991, date de la généralisation des
mesures de l'ozone en France, selon l'Agence de l'environnement et de la
maîtrise de l'énergie (ADEME). L'ozone atteint des niveaux
supérieurs à 180 microgrammes par mètre cube d'air (ug/m3)
en agglomérations et zones rurales, et les niveaux sont souvent
élevés pour le dioxyde d'azote et les particules fines.
Pollution atmosphérique
Selon la Loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de
l'énergie de 1996, la pollution atmosphérique est définie
comme : ''l'introduction par l'homme, directement ou indirectement, dans
l'atmosphère et les espaces clos, de substances ayant des
conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger
la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux
écosystèmes, à influer sur les changements climatiques,
à détériorer les biens matériels, à
provoquer des nuisances olfactives''.
Le Conseil de l'Europe dans sa déclaration de mars
1968 propose cette définition : ''il y a pollution atmosphérique
lorsque la présence d'une substance étrangère ou une
variation importante dans la proportion de ses composants est susceptible de
provoquer un effet nocif, compte tenu des connaissances scientifiques du
moment, ou de créer ou une nuisance ou une gêne.'' Valeurs
limites des polluants dans l'air recommandées par l'OMS :
- Dioxyde d'azote (NO2) : moyenne annuelle < 40 um/m3 ;
moyenne horaire < 200 um/m3.
- Ozone (O3) : moyenne 8 heures < 120 um/m3.
- Dioxyde de soufre (S02) : moyenne annuelle < 50 um/m3 ;
moyenne journalière < 125 um/m3 ; moyenne 10 minutes < 500
um/m3.
- Poussière en Suspension (PS) : moyenne
journalière< 70 um/m3.
69
- Monoxyde de carbone (CO): moyenne 8 heures < 10.000
um/m3 ; moyenne horaire < 30.000 um/m3 ; moyenne demi-horaire < 60.000
um/m3 ; moyenne quart-horaire < 100.00 um/m3.
- Fumées noires (FS) : moyenne année civile <
50 um/m3 ; moyenne journalière < 125 um/m3.
- Plomb(Pb) : moyenne année civile < 0,5 um/m3.
D'après l'AFSSE, en 2002 en France, 6.500 à
9.500 décès peuvent être directement imputable à la
pollution atmosphérique, et notamment aux particules fines émises
par les moteurs essence ou diesel. Le coût de chaque décès
est évalué à 900.000 euros pour la collectivité.
Protoxyde d'azote (N²O)
Le Protoxyde d'azote (également appelé Oxyde
nitreux) de formule chimique N²O est un puissant gaz à effet de
serre qui subsiste longtemps dans l'atmosphère (environ 120 ans.) Il est
en partie responsable de la destruction de l'ozone. Le sol et les océans
sont les principales sources naturelles de ce gaz, mais il est également
produit par l'utilisation d'engrais azotés, la combustion de
matière organique et de combustibles fossiles, la production de nylon...
En France, l'agriculture contribuerait aux 3/4 des émissions de N²O
provenant essentiellement de la transformation des produits azotés
(engrais, fumier, lisier, résidus de récolte) dans les sols
agricoles. Le N²O est un gaz incolore et ininflammable, stable dans les
basses couches de l'atmosphère mais décomposé dans les
couches plus élevées (stratosphère) par des
réactions chimiques impliquant la lumière du soleil.
Gaz à Effet de Serre (GES)
Les Gaz à Effet de Serre (GES) sont des gaz qui
absorbent une partie des rayons solaires en les redistribuant sous la forme de
radiations au sein de l'atmosphère terrestre, phénomène
appelé effet de serre.
Plus d'une quarantaine de gaz à effet de serre ont
été recensés par le Groupe Intergouvernemental d'Experts
sur l'Evolution du Climat (GIEC) parmi lesquels figurent : la Vapeur d'eau
(H2O), le Dioxyde de carbone (CO2), le Méthane (CH4), l'Ozone
(O3), le Protoxyde d'azote (N2O), l'Hydrofluorocarbures (HFC), le
Perfluorocarbures (PFC) et l'Hexafluorure de soufre (SF6).
Le dioxyde
de carbone représente près de 70% des émissions de gaz
à effet de serre d'origine anthropique. Il est principalement issu de la
combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon) et de la
biomasse.
Le protoxyde d'azote (N2O) représente 16% des
émissions. Il provient des activités agricoles, de la combustion
de la biomasse et des produits chimiques comme l'acide nitrique.
Le
méthane (CH4) représente 13% des émissions. Il est
essentiellement généré par l'agriculture (rizières,
élevages). Une partie des émissions provient de la production et
de la distribution de gaz et de pétrole, de l'extraction du charbon, de
leur combustion et des décharges.
Les gaz fluorés (HFC,
PFC, SF6) représentent 2% des émissions. Ces gaz sont
utilisés dans les systèmes de réfrigération et
employés dans les aérosols et les mousses isolantes. Les PFC et
le SF6 sont utilisés dans l'industrie des semi-conducteurs. Les gaz
fluorés ont un pouvoir de réchauffement 1 300 à 24 000
fois supérieur à celui du dioxyde de carbone et une très
longue durée de vie. C'est pourquoi ils représentent un
réel danger malgré la modeste part qu'ils représentent
dans les émissions totales de GES.
70
Afin de limiter l'accentuation de l'effet de serre et la
hausse des températures à la surface de la planète, des
politiques de réduction ou de limitation d'émissions de certains
GES ont été mises en place par de nombreux pays dont la France
notamment dans le cadre du protocole de Kyoto. Dernière mise à
jour : 22/02/2013
Les bienfaits de l'effet de serre
On parle en effet bien peu des avantages du
réchauffement planétaire car ils sont très minoritaires.
Cette augmentation de la température peut néanmoins aider
à faire disparaître la bilharziose, un vers de deux
centimètres vivant dans l'appareil digestif des malades, peut dissiper
la pollution avec l'apparition de vents plus puissants, peut faire diminuer les
affectations cardiaques et les maladies respiratoires liées au froid, et
enfin elle peut tuer des moustiques porteurs de maladies de la même
manière qu'un froid intense.
http://tpe.petrole.free.fr/consequences.ht
m
Résumé des principaux polluants
automobile :
Le gaz carbonique ou CO est
un gaz à effet de serre. Les activités humaines
en rejettent des quantités énormes qui en font le principal
responsable du réchauffement climatique. Les seuls transports, en
France, sont responsables de 35 % rejets de CO2.
Le monoxyde de carbone ou CO est un gaz
toxique, mortel à faible dose. Il résulte d'une combustion
incomplète du carburant, notamment lors des embouteillages.
Les particules sont rejetées surtout
par les Diesel et proviennent de la combustion incomplète du gazole.
Elles accroissent les risques de maladies respiratoires et probablement de
cancer.
Les oxydes d'azote ou NOx
se forment lors des combustions à température
élevée. Ces polluants sont irritants pour le système
respiratoire. Ils jouent aussi un rôle dans la formation de l'ozone,
autre polluant atmosphérique qui provoque des migraines, des
irritations...
Les hydrocarbures imbrûlés ou HC
résultent de la combustion incomplète du carburant et de
l'huile. Ils provoquent des irritations et sont
cancérigènes.
Définitions techniques :
Gaz naturel liquéfié
http://www.gowithnaturalgas.ca/fr/rouler-au-gaz-naturel/carburant/le-gaz-naturel-pour-vehicules/gnc-ou-gnl/
Le gaz naturel liquéfié (GNL) est un gaz
naturel qui a été refroidi à l'état liquide
à 162 degrés Celsius. La liquéfaction du gaz réduit
l'espace que celui-ci occupe par un facteur d'environ 620 si on le compare au
gaz naturel à pression normale. Le GNL est stocké dans des
réservoirs isolés avec une double paroi sur les véhicules
et dans de vastes récipients de stockage isolés dans les
stations.
Les véhicules au GNL ont une efficacité en
matière de carburant similaire à celle des véhicules au
diesel, mais ont besoin de plus d'espace sur le véhicule pour stocker la
même quantité d'énergie par rapport au carburant diesel.
Le GNL dispose d'une plus grande quantité
d'énergie par volume que le GNC, ce qui fait que les véhicules au
GNL avec le même volume de réservoir ont une plus grande autonomie
que les véhicules au GNC. Les tracteurs routiers qui ont de grandes
exigences quant au kilométrage journalier recourent souvent au GNL.
Quand le GNL se réchauffe, il retourne à l'état gazeux.
71
Il existe deux formes de GNL comme carburant pour les
véhicules : le GNL saturé et le GNL non saturé. La
différence entre ces deux formes réside dans la
température. Le GNL saturé est plus chaud, ce
qui se traduit par une pression plus élevée. Les véhicules
équipés de moteurs Cummins Westport nécessitent du GNL
saturé. Les véhicules équipés de systèmes de
moteurs Westport Innovations peuvent fonctionner tout autant avec du GNL
saturé que du GNL non saturé; l'autonomie est
toutefois plus grande avec du GNL non saturé.
Normes de sécurité :
Les réservoirs de GNV peuvent
être en acier, aluminium, ou fibre de carbone - résine. Les
nouvelles bouteilles en composite (tôle métallique entourée
d'une fibre, de type "ISO 11439 CNG-3" / Filament continu
imprégné de résine avec liner non métallique (tout
composite) "ISO 11439 CNG-4") sont particulièrement intéressantes
pour les véhicules, car beaucoup plus légères que les
précédentes en acier et en aluminium, ce qui induit une
réduction de consommation du carburant. Les bouteilles livrées
avec soupapes de sécurité suivent généralement la
norme ISO 11439.
http://www.wh2.fr/index.php/technologies/gaz-nat-vehicule-gnv/2-non-categorise
1(*)
Références connexes :
voiture économe : la Shell Concept car :
http://www.usinenouvelle.com/article/la-voiture-ideale-pour-conduire-en-ville-n-est-vraiment-pas-tres-belle.N389237
Fiat Chrysler va adapter ses véhicules pour
tester la conduite autonome de Google :
http://www.usinenouvelle.com/article/fiat-chrysler-va-adapter-ses-vehicules-pour-tester-la-conduite-autonome-de-google.N389782
Tesla présente sa Model 3, "la Model S pour
tous" Prix de départ à 35 000 dollars Autonomie minimale
estimée : 215 miles soit environ 350 kilomètres en une seule
charge.
http://www.usinenouvelle.com/article/en-images-tesla-presente-sa-model-3-la-model-s-pour-tous.N385616
PSA développera une gamme de petits
véhicules électriques avec le chinois Dongfeng
http://www.usinenouvelle.com/article/psa-developpera-une-gamme-de-petits-vehicules-electriques-avec-le-chinois-dongfeng.N390902
40% d'usines automobiles non rentables en Europe
tournent aujourd'hui sous la barre des 75% de taux
d'utilisation, un seuil critique de rentabilité En résumé,
chaque année, l'Europe produit 1,4 million de voitures en trop.
Renault et
PSA font partie des
constructeurs les plus exposés. les usines installées sur le
territoire français (et souvent détenues par des constructeurs
hexagonaux) n'exploitent en moyenne que 60% de leurs capacités
http://www.usinenouvelle.com/article/40-d-usines-automobiles-non-rentables-en-europe.N177377
Certificat qualité de l'air pour les véhicules :
en fonction émissions oxyde d'azote et particules
http://www.carideal.com/blog/wp-content/uploads/2016/07/pastille-pollution-2015.jpg
Voitures du futur, sources d'émission de polluants
atmosphèriques :
http://blogpeda.ac-poitiers.fr/lp2i-sti2d/page/2/
72
Références
supplémentaires postérieures à la présentation
du mémoire :
Nucléaire et émissions de CO²
http://www.terraeco.net/Oui-le-nucleaire-emet-bien-du-CO2,16535.html
Application ChargeMap : trouver une borne de recharge
électrique :
http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?p=vehicules-electriques-chargemap
Site Automobile Propre :
http://www.automobile-propre.com/forums/voiture-electrique-general/bilan-du-puit-a-la-roue-t900-10.html
Rapport du Sénat 2002 relatif aux nuisances de
l'autombobile, études coûts bénéfices p47
http://roukmout1.free.fr/velo/03%20Les%20moyens%20d'action/03-05%20La%20politique%20actuelle/Rapport%20Sena%20Nuisance%20de%20la%20voiture.pdf
transformation
de gaz de synthèse en méthane
transport
coût
https://scholar.google.fr/scholar?q=transformation+de+gaz+de+synth%C3%A8se+en+m%C3%A9thane+transportco%C3%BBt&btnG=&hl=fr&lr=lang_fr&as_sdt=0%2C5&as_vis=1
Fabrication du méthanol :
sauvegardé
http://www.societechimiquedefrance.fr/extras/Donnees/orga/methanol/texmeol.htm
Les biocarburants non conventionnels en
Belgique ... des différents processus de fabrications :
http://www.valbiom.be/files/library/docs/biocarburants/biocarbusnonconventionnels1197621800.pdf
La bioéconomie, élément clé des
transitions énergétique et écologique
http://www.cairn.info/revue-realites-industrielles1-2013-1.htm
Rapport sur l'industrie des énergies
décarbonnées édition 2011
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_energies_decarbonees_2011_complet02.pdf
Publications scientifiques en ligne : edp sciences
Publishing partner of scientific communities
http://publications.edpsciences.org/component/solr/?task=results#!q=methane&sort=score%20desc&rows=10
Sepanso 33, Réchauffement climatique
et gaz à effet de serre : 2015, année record,
http://www.sepanso.org/gironde/spip.php?article136
La taxe carbone, une taxe indispensable pour changer
les modes de vie !
http://www.taxe-carbone.biz/
Prix mondiaux :
http://www.cngprices.com/station_map.php
73
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