1.6. ETAT DE LA
QUESTION
Nous ne pouvons pas prétendre être
les premiers à aborder un tel sujet. De nombreuses autres personnes ont
mené des recherches sur des sujets similaires dans des domaines
diversifiés et ont abouti à des résultats que nous allons
essayer de présenter :
N'GOTTA K. CELAINE, Climat des affaires et performance
des firmes en Côte d'Ivoire, BUPED N° 14/2012
Dans cette étude, l'auteur se propose d'examiner le
lien entre le climat des affaires et la performance des entreprises en
Côte d'Ivoire. Tout au long de son étude, l'auteur montre que le
climat des affaires se compose de plusieurs dimensions qui intègrent la
gouvernance économique de l'Etat et qui influent fortement sur la
compétitivité des entreprises.
Cependant, l'auteur part des questions ci-dessous et tente d'y
trouver des réponses :
- Dans quelle mesure les diverses composantes du climat des
affaires affectent-elles la performance des entreprises ivoiriennes ?
- Quel est l'impact de la réglementation des affaires
et des barrières administratives sur la productivité totale des
facteurs, le volume des ventes, le taux de croissance de l'emploi ?
- A quel degré la gouvernance, la fiscalité et
l'accès au crédit contribuent-t-ils à
l'amélioration des performances des entreprises ?
- Quelle est la part des infrastructures dans l'explication de
la performance des entreprises ?
Ainsi donc, les résultats de son étude ont
montré que l'insécurité influence négativement la
productivité totale des facteurs et le volume des ventes des entreprises
ivoiriennes par contre, l'obtention des licences et l'accès au
crédit influencent positivement la compétitivité de ces
derniers. En outre, les variables de contrôle telles que l'âge de
l'entreprise, le genre capté par le nombre de femmes qui travaillent
dans l'entreprise, le niveau d'expérience du manager et son niveau
d'étude influencent positivement la performance. En fin, les entreprises
du secteur manufacturier tout comme celles ayant une forte proportion
d'actionnaires nationaux et celles dirigées par les africains sont moins
performantes que les autres.
De ce qui précède, notre étude se
différencie de celle-ci, non seulement du point de vue spatial mais
aussi du fait que la performance ici est analysée dans plusieurs
domaines notamment technique et économique alors que nous nous sommes
limité à déterminer l'impact du climat des affaires sur le
seul niveau d'activités.
Prof. Roger MASSAMBA Professeur de droit de
l'Université de Kinshasa au troisième cycle et Président
de la Commission Nationale OHADA, droit OHADA, facteur déterminant dans
l'amélioration du climat des affaires, CPCAI-Revue-Climat des affaires
et des investissements en RDC-N°01, page 11.
Selon cet auteur, L'OHADA est l'un des facteurs les plus
déterminants dans l'amélioration du climat des affaires en RDC.
Sans le droit OHADA, l'amélioration du climat des affaires est
bloquée parce que c'est à partir du Droit OHADA que le
Gouvernement congolais veut renforcer sensiblement la sécurité
juridique et judiciaire. Cela signifie qu'avec des textes clairs et modernes
adaptés et accessibles, il est possible que les investisseurs nationaux
ou étrangers se disent : « je peux me lancer dans telle
ou telle autre activité avec une organisation judiciaire au niveau
communautaire plus rassurante qu'autre fois ». Les milieux d'affaire
se sentent plus sécurisés par ce qu'ils se diront que même
s'il ya encore de petites hésitations au niveau national, on finit quand
même par se rattraper et c'est aussi une forte contribution dans la lutte
contre la corruption. En fin, l'auteur pense que le renforcement du
mécanisme d'octroi des crédits et la transparence pour les
crédits avec la publicité sur les sûretés
mobilières apportés par le cadre juridique de l'OHADA feront
qu'à ce que les banques soient plus enclines à octroyer des
crédits pour l'émergence des activités commerciales.
En effet, l'auteur de ce travail nous complète car tout
au long de sa réflexion, il met l'accent sur la sécurité
juridique et judiciaire qu'a apporté l'OHADA dans l'environnement des
affaires par le fait pour les investisseurs d'être rassuré.
Cependant notre travail se différencie du sien par le fait que nous nous
sommes proposé d'aller un peu plus loin et de ne pas considérer
la sécurité judiciaire et juridique comme l'unique facteur
intervenant dans l'amélioration du climat des affaires, et dans notre
travail, nous avons encore insisté sur la problématique de la
mise en application effective des lois et traités ratifiés par le
Gouvernement congolais.
Elvis MUTIRI WA BASHARA, Vice-président du
Centre National d'Arbitrage, de Conciliation et de Médiation (CENACOM),
la mentalité doit changer, CPCAI-Revue-Climat des affaires et des
investissements en RDC-N°01, page 19.
Selon le Vice-président du CENACOM, une structure
créée par la Fédération des Entreprises du Congo
(FEC), et s'inscrivant dans la ligne de ses activités en tant que
chambre de commerce, d'industrie, de métiers et d'agriculture en RDC,
pense que la RDC en ratifiant la convention de New-York, convention portant sur
l'exécution des sentences arbitrales qui est un instrument
juridique qui participe à la transparence des contrats commerciaux,
constituera un élément extrêmement important car la RDC
s'insère dans le conseil des nations comme un Etat qui accepte les
règles commerciales mondiales.
L'adhésion à la convention de New-York est un
élément qui entre dans un ensemble de mesures que le Gouvernement
doit prendre pour améliorer le climat des affaires. La convention de
New-York à elle seule dit-il, ne peut rien, c'est parmi un attelage
d'instruments internationaux qui permettent de rassurer les investisseurs du
point de vue sécurité juridique et judiciaire. Elle participe de
ce point de vue à l'amélioration du climat des affaires. Mais une
fois encore, pour l'amélioration du climat des affaires, il ne suffit
pas d'avoir des mesures qui sont appliquées à Kinshasa et oublier
que dans l'ensemble de la République il ya de la résistance de la
part des agents de l'ordre et de l'administration publique d'où il faut
changer la mentalité.
Pour clore ses pensées, le Vice-président de la
CENACOM poursuit en insistant que la mentalité doit changer. Il faut
dit-il, que plusieurs représentants de l'autorité implique dans
les activités économiques, comprennent que la meilleure
façon d'améliorer le climat des affaires, c'est de laisser libre
l'exercice du commerce et des activités économiques. Tout le
poids repose effectivement sur le pouvoir public conclut-il.
En effet, l'auteur demande avec insistance aux agents de
l'administration publique et fiscale de changer la mentalité. Ce travail
nous complète donc car dans le nôtre, nous avons aussi
insisté sur la corruption, l'impunité et les tracasseries
administratives et institutionnelles qui gangrènent l'activité
économique du pays. Or, pour bannir toutes ces antis valeurs, il faut
nécessairement que la mentalité puisse changer. Ainsi donc, dans
le cadre de notre étude, nous avons intégré d'autres
éléments lesquels l'auteur n'a pas évoqué pour
mieux analyser le climat des affaires dans le pays.
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