2.3 Naissance Le la Cité Lu Design
La Cité du Design est un bel exemple de marqueur de
cette volonté de placer le design au coeur de la politique territoriale.
En effet, le succès des différentes Biennales et le dynamisme de
l'école pionnière permet de voir la Cité du Design
naitre.
En se dotant d'un outil exceptionnel comme La Cité du
Design, Saint-Etienne et son agglomération font un pari sur le design
comme moteur pour son territoire, dans une société qui doit
affronter des mutations de tous ordres, du social à l'économie,
de l'écologie à la technique, qui ont des incidences sur la vie
de chacun (Cité du Design).
L'implantation de cette Cité du Design choisie est le
quartier de l'ancienne Manufrance, symbole d'une grande époque (de 1864
à 2000), où la Manufacture d'armes fabriquait le fleuron de
l'armée française, le fameux « clairon ». La ville
décide de la réhabiliter de manière à créer
un lieu pour changer l'image de la ville « d'une ville industrielle
à une ville beaucoup plus culturelle » (d'après Maurice
Vincent, le maire de l'époque). Ce lieu serait alors une plateforme
d'enseignement supérieur unique en Europe, qui pourrait accueillir la
Biennale internationale du design, d'où l'idée d'une «
Cité du Design ».
La Cité du Design est une plate-forme d'observation, de
création, d'enseignement, de formation et de recherche par le design.
Elle souhaite porter un design qui réponde aux usages, aux besoins et
aux nouvelles pratiques en centrant sa réflexion sur l'humain, par la
conception d'images, d'objets, d'environnements et de services dans l'espace
public et privé (Ville de Saint-Etienne)
Cette Cité du Design est construite dans le but
d'accompagner la mise en oeuvre du design au sein des collectivités
publiques, de dynamiser l'activité des entreprises créatives,
tout en favorisant leur collaboration transversale avec les partenaires
industriels et scientifiques. Elle est définie comme « espace
d'avant-garde dont le but est de former des professionnels qui pensent le
design comme un outil social, grâce à des solutions qui ne perdent
pas de vue les caractéristiques sociales et économiques de la
finalité pour laquelle elles ont été conçues, sans
toutefois négliger le côté pratique et esthétique
» (Frances E., 2008).
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Elle a l'ambition de devenir le quartier des métiers
créatifs, « qui permet le maillage permanent entre vie
quotidienne, technologies, art, culture et loisirs » : enseignement
supérieur comme atout pour la recherche (ESADSE fondée en 1804,
Télécom Saint-Etienne, l'école d'ingénieurs en
technologie de l'information et de la communication, IRAM, une plateforme de
recherche, veille et formation dédiée aux nouveaux médias,
et Sup Optique). « Autour de la cité, mon projet est de mettre
sur pied un campus créatif, c'est-à-dire rassembler,
au-delà du design, des labos de recherche universitaires, des
écoles d'ingénierie et des entreprises de haute technologie pour
créer un système d'innovations nouveau » (Corriveau,
2011).
Le projet de la Cité du Design débute en 2005 :
ce travail représentant plus de 16 000 mètres carrés de
terrain, a été confié à des architectes de renom :
Finn Geipel et Giulia Andi, appartenant à l'agence LIN. Il ne s'agissait
pas de réhabiliter simplement les locaux, mais de créer une
ville-parc, ouverte sur les quartiers avoisinants. L'objectif de ce projet
architectural d'après la Cité du Design est le suivant :
« créer un lieu tourné vers le futur, susceptible
d'évoluer en fonction des activités de la Cité du Design
avec le développement du territoire ». On y trouve un
mélange entre des friches industrielles réhabilitées et
des réalisations contemporaines (la Tour et la Platine). La Platine est
le lieu d'échange et de connexion entre les espaces et d'accueil du
public.
L'ensemble des activités de la Cité du Design
s'appuie sur l'expertise des designers professionnels qu'elle considère
comme des acteurs économiques dont elle vise à développer
l'activité et l'intégration dans tous les processus de
conception. Son role est d'implanter le design là où il n'existe
pas aujourd'hui, où ses compétences apportent innovation et
développement au service des personnes et de l'associer à des
métiers complémentaires, notamment dans les sciences humaines.
Ses principales activités sont les suivantes :
- Sensibiliser le design à tous les publics, notamment le
grand public (par des ateliers pour enfants par exemple),
- Développer l'enseignement supérieur du design
dans la région Rhône-Alpes (avec
notamment le Consortium Design enseignement supérieur
Rhône-Alpes en 2007), - Observer, rechercher et expérimenter par
le design, au profit d'acteurs publics et
privés,
- Développer et innover par le design,
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- Valoriser les actions par le design (grâce à des
expositions, conférences, colloques etc.).
En 2006, la Cité du Design organise la Biennale
Internationale du Design pour la première fois, avec des
thématiques liées à ses axes de développement :
depuis ce jours, la Biennale est directement organisée en lien avec la
Cité. La Cité du Design est inaugurée en 2009. Il s'agit
d'une « nouvelle étape de la transformation de tout un
territoire » (Franc, 2006).
Par conséquent, Saint-Etienne a conservé une
réelle capacité à inventer, à rebondir vers la
créativité et l'innovation. En effet, cette capacité
à inventer se retrouve dans les musées mais également dans
son patrimoine industriel et architectural. La ville a su utiliser son
passé industriel comme source pour se reconvertir, en utilisant le
design comme point central de sa politique de reconversion urbaine. Grâce
à son rayonnement culturel, sa Biennale Internationale du Design, et ses
compétences variées, la ville a l'ambition d'accroitre son
attractivité nationale et internationale. Relancer le territoire en
misant sur le design a été une véritable volonté
politique de la ville, ce qui l'a amené à déposer une
candidature pour une désignation ville de design du réseau des
villes Créatives Unesco. Le 22 novembre 2010 la ville entre dans le
réseau des Villes Créatives de l'Unesco grâce au design.
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