CHAPITRE I CONSIDERATIONS THEORIQUES ET
CONCEPTUELLES
Le sens des mots étant d'une grande importance dans
toute analyse scientifique, il nous semble utile afin d'éviter de tomber
dans les controverses sans issue, de préciser la signification que nous
entendons accorder à certains mots et expressions utilisés dans
le cadre de notre étude.
Lorsqu'il s'agit d'exploiter un sujet, il s'avère
indispensable que les concepts de base s'y trouvant soient annoncés et
définis. Le but poursuivi dans cette partie n'est pas celui
d'évoquer toutes les théories mais plutôt chercher à
étudier notre vocabulaire en vue de mieux circonscrire notre domaine
d'intervention. Nous allons successivement définir les termes
performance et petite et moyenne entreprise et présenter quelques causes
de contre performance.
I.1 Performance
I.1.1.
Définition
La notion de la performance parait polysémique dans ses
acceptions. Elle renvoie indifféremment à plusieurs traductions:
économique, financière, juridique, organisationnelle ou encore
sociale. Les performances de l'entreprise se mêlent, se recouvrent ;
les acteurs de l'entreprise les interprètent de manière plurielle
du fait de la diversité de leurs intérêts vis-à vis
de l'organisation : investisseurs, actionnaires, créanciers,
fournisseurs, clients... attachent à la notion de la performance des
contenus différents.
Il est ainsi manifeste que l'appréciation des
performances demande une approche multicritère dont les
éléments dépendent autant des arbitrages sociaux internes
que d'une seule mesure comptable et financière de la performance (ROBERT LE DUFF, 1999, p. 898.).
La littérature de gestion, tant en contrôle de
gestion qu'en gestion des ressources humaines, des finances, des entreprises et
du marketing abonde d'interrogation sur qui est une entreprise performante, sur
les mesures non financières de la performance, comme le cas de
l'étude que nous menons qui se base sur des mesures non
financières de la performance.
La performance est en effet utilisée dans une
variété de sens, comme souligné ci- haut rendant ainsi
difficile la normalisation universelle du concept qui fait actuellement l'objet
des débats dans le monde tant des entreprises, des académiciens,
des politiques que des organismes de normalisation comptable.
C'est ainsi, que Michel LEBAS cité par V.P KINZONZI
précise que ; « la définition du concept
performance est difficile car c'est un mot valise qui recouvre plusieurs
acceptions. Qu'il s'agisse d'une approche opérationnelle, des confusions
sont souvent faites avec d'autres concepts comme l'efficacité et
l'efficience (VP KINZONZI, 2001).
En gestion, la performance peut s'expliquer à la
lumière de trois sens généraux : l'action, son
résultat et éventuellement son succès, voir un
succès exceptionnel. Elle peut être définie comme
l'association de la notion d'efficacité et de la notion de l'efficience.
Elle désigne aussi la réalisation, l'accomplissement et
l'exécution de ce qui a été prévu.
Annick BOURGUIGNON poursuit en disait : La performance
est une matière de gestion, est la réalisation des objectifs
organisationnels. Cette définition présente un double avantage
dans la mesure où non seulement elle est applicable dans tous les champs
de gestion (contrôle de gestion, politique générale,
gestion des entreprises, gestion des ressources humaines...) mais aussi elle
vaut pour l'organisation que pour l'individu (KINZONZI,
2002). Ainsi, est performant celle ou celui qui atteint ses objectifs.
Brigitte DORIATH propose, d'associer à la
définition de la performance trois notions suivantes :
l'efficience, l'efficacité et l'économie. C'est ainsi qu'elle
définit la performance comme «le concept qui fait
référence à un résultat et à la façon
dont ce résultat est atteint compte tenu des objectifs et des conditions
de réalisations (B. DORIATH, 2002, P.
125) ».
Quant à G. DEPALLENS et J.P JOBARD, « la
performance d'une entreprise fait d'abord appel à la notion de
résultat, de croissance du résultat et à la notion de
rentabilité qui compare le résultat obtenu aux moyens mis en
oeuvre pour obtenir ce résultat. Mais elle peut faire appel à
d'autres aspects, citons par exemple : la qualité des produits, la
flexibilité des hommes et des produits, le délai de
réponse aux sollicitations du marché, la puissance technologique,
la capacité d'innovation de la firme, la valeur des marques ou de
l'équipe de recherche (G. DEPALLENS et JP JOBARD,
, 1997, p. 68).
La performance est une attribution de résultat positif,
c'est le succès, il n'y a pas l'aspect négatif mais le
résultat peut être positif ou négatif. KINZONZI souligne
que la performance a double facette en tant que résultat.
La contre- performance, c'est un résultat mais dans le sens
négatif, la raison pour laquelle on dit la contre performance est
égale à la performance.
Il ajoute que la performance se réfère
généralement à une action qui relève plus d'un
processus que d'un acte isolé ou d'un résultat qui apparait
à un moment dans le temps. La performance peut s'expliquer
également, comme étant l'action, son résultat et
éventuellement son succès. Les deux termes succès et
résultat désignent un résultat heureux, favorable,
positif. Le succès peut notamment s'exprimer en termes de part de
marché, d'amélioration de la qualité.
La performance est donc un concept très relatif dans la
mesure où elle dépend des buts que se fixe l'entreprise.
Nous pouvons dire que la définition de la performance
ne peut résulter que de la symbiose des éléments communs
à toutes les définitions évoquées plus haut qui
sont :
Ø Accomplir, réaliser, donc faire quelque chose
dans un but donné ;
Ø Réalisation, résultat (que l'on peut
définir de manière variée) ;
Ø Aptitude à accomplir ou potentiel de
réalisation (capacité créative) ;
Ø Comparaison d'un résultat par rapport à
une référence ;
Ø compétition ou application du concept de
progrès continu: faire mieux que le concurrent ou faire mieux que la
dernière fois ;
Ø Pérennisation des activités (faire
mieux pour que les activités de l'entreprise aient une longue
durée de vie );
Ø Croissance des activités ;
Ø Rentabilité...
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