3.2.2
Long terme
La relation de long terme est obtenue par régression
simple des données brutes. En effet, la disponibilité
céréalière agit négativement sur l'inflation. Une
augmentation de 1% de la disponibilité céréalière
entraine une baisse de 2,2% de l'indice des prix à la consommation. Ce
résultat confirme la théorie économique selon laquelle,
plus un bien est abondant sur un marché de concurrence parfaite, plus
son prix baisse. Le Niger étant un pays consommateur des produits
primaires agricoles par excellence, toute augmentation de l'offre des
céréales entraine automatiquement une baisse des prix à la
consommation compte tenu de l'importance de leur poids dans le panier de
l'IHPC.
Le PIB est négativement corrélé avec
l'inflation au Niger. L'impact du revenu sur l'inflation ne correspond pas
à la prédiction théorique du modèle. C'est la
variable qui a l'impact le plus important sur la baisse du niveau
général de prix. A long terme une hausse de 1% du revenu
réel entraîne une baisse de 5,5% du niveau de l'inflation. Ce
résultat montre que l'inflation peut avoir d'autres sources qui ne sont
pas liées à la production. En effet, il pourrait s'expliquer par
le fait que l'inflation agit négativement sur la richesse nationale en
érodant le pouvoir d'achat de la population.
On dit souvent que le taux d'inflation capte la substitution
entre les actifs réels (tels que les biens durables et autres objets de
valeur) et les avoirs monétaires. A cause certainement du faible taux
d'inflation dans la zone et de la crédibilité que les agents
accordent à la politique monétaire, les ménages ont
tendance à choisir plus d'actifs monétaires que d'actifs
réels lorsque le niveau de leurs revenus est élevé. Ce qui
a pour conséquence, d'abaisser le niveau d'inflation.
L'inflation importée agit positivement sur l'inflation
à long terme; son élasticité fait ressortir qu'un
accroissement de 1% de l'inflation importée entraîne une hausse de
2,45% de l'indice des prix à la consommation. En effet, quand le prix
des biens importés augmente, celle-ci se répercutera sur le
niveau des prix d'autant plus que cette augmentation sera prise en compte dans
la fixation des prix de vente des biens importés. Bien que la plus
grande partie des relations commerciales du Niger se fasse avec l'Union
Européenne dont la monnaie a une parité fixe avec le franc FCFA,
le pays subit tout de même l'impact des fluctuations du dollar avec
l'euro. Cette influence se fait à travers deux canaux principaux:
Ø L'inflation importée de la zone euro qui, en
partie, est due à l'évolution du prix des hydrocarbures dont les
prix sont libellés en dollars et;
Ø L'inflation importée directement des produits
contractés en dollar, plus précisément les produits
alimentaires importés de l'Asie et les hydrocarbures importés du
Venezuela.
Cependant force est de constater qu'à long terme la
masse monétaire et l'inflation sont négativement
corrélées, ce qui est contraire aux théories quantitatives
de la monnaie. Ceci confirme l'existence d'autres facteurs explicatifs
d'inflation qui peuvent être structurels ou culturels. De même
l'échange avec des monnaies comme la NERA et l'EURO peuvent expliquer
cette relation. Une augmentation de la masse monétaire augmente le
pouvoir d'achat des résidents pour importer des biens ce qui entraine
d'avantage une sortie de la monnaie qui se traduit par une baisse de
l'inflation.
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