IV-CADRE GÉOGRAPHIQUE ET HUMAIN.
Le cadre géographique et humain, retenu pour cette
étude est la Région de l'Adamaoua. Le choix de cet espace
géographique n'est pas fait de façon fortuite car, l'Adamaoua est
l'une des Régions du Cameroun, la troisième par sa taille. Elle
compte cinq départements depuis 1983 et est frontalière du
Nigeria à l'ouest et de la République
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Centrafricaine à l'est. C'est aussi l'une des
Régions où l'on retrouve, jusqu'ici, des citoyens
réticents à l'égard de la question d'identification. Par
ailleurs, c'est également une Région qui accuse un retard en
matière d'infrastructures administratives. L'évolution de la
structure administrative a favorisé le développement de la
politique d'identification. Ceci s'est traduit dans les faits par la
création des postes d'identification dans les unités
administratives et la mise sur pied des équipes mobiles d'identification
dans l'Adamaoua.
En outre, dans la Région de l'Adamaoua, se côtoient
divers groupes ethniques. Ainsi, on y rencontre les Gbaya, les Mbum, les
Vouté, les Dii, les Nkonja, les Ndoro, les Suga, les Mambila, les Tikar,
les Kali, les Kutin et les Peul. À ces groupes dit autochtones,
s'ajoutent les Bamiléké, les Bamoun, les Béti, les Nso'o,
les Sawa et les Mbamois venus du Sud Cameroun. On note aussi la présence
des Toupouri, Fali, Mafa, Moufou, Kapsiki, Massa, Mousgoum, Moundang et
Kotoko.
V-CADRE CHRONOLOGIQUE.
L'historien Joseph Ki-Zerbo39 affirmait : «
L'historien qui veut remonter le passé sans repère chronologique
ressemble au voyageur qui parcourt dans une voiture sans compteur, une piste
sans borne kilométrique ». Ce travail s'inscrit dans la fourchette
chronologique allant de 1960 à 2013.
1960 est la borne chronologique amont de notre thème.
Elle correspond à l'indépendance du Cameroun sous administration
française. En effet, en 1959 le Cameroun français par un nouveau
statut d'autonomie interne n'était plus représenté dans
les assemblées françaises et avait tous les pouvoirs de
législation, d'administration et de juridiction. La même
année et par ce même statut, la nationalité camerounaise
fut reconnue sur le plan international. Ainsi, lorsque le Cameroun sous
administration française accéda à l'indépendance le
1er janvier 1960, l'accord de tutelle approuvé par
l'assemblé générale des nations unies le 13
décembre 1946 cessa d'être en vigueur40.
39J.Ki-Zerbo, 1978, Histoire de l'Afrique noire
d'Hier à Demain, Paris, éd. Hatier. p.16.
39E.Mveng, 1963, Histoire du Cameroun, Paris,
Présence Africaine, p.124 40 Ibid.
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C'est dans cette situation que le Cameroun sous administration
française indépendant en 1960 et reconnu comme territoire
souverain, institua la toute première carte d'identité
baptisée sous le nom de « carte identité officielle
».
2013 qui est la borne chronologique aval, est l'année
de la double élection (municipale et législative) au Cameroun. En
fait, dans l'optique d'établir les listes électorales
biométriques et de permettre ainsi à tous les Camerounais ayant
atteint l'âge de voter de prendre part au vote, le Président de la
République a rendu la délivrance de la carte nationale
d'identité gratuite.
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